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[Lexique] polyacceptant·e (ou poly-acceptant·e) poly-compatible — pertinence et définition —

Monogamie
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artichaut

le mardi 30 avril 2019 à 15h39

Je me suis demandé de quand date ce terme de polyacceptant·e. Car aussi je me pose des questions sur sa pertinence et sa définition.

Ce terme n'est pas dans le Lexique du site (mais bon ce lexique est un peu vide, pour l'instant).

J'ai cherché (ici et ) un équivalent anglais, mais je n'ai pas trouvé. Si quelqu'un·e en connaît un, ça m'intéresse !

La première occurrence que j'ai pu trouver de l'emploi du mot polyacceptant·e (sur le net, ou sur ce site) est celle-ci (et dans une version, déjà +intéressante et précise, je trouve) :

Popol (invité), le dimanche 01 avril 2012
Oui, c'est possible, si le mono est mono pour lui, et polyacceptant-non-souffrant.
(c'est moi qui souligne)

Mais peut-être est-il utilisé depuis longtemps dans les milieux polys (café poly & co). Je ne sais pas.

Le terme semble avoir également été désigné par poly-compatible :

Cendre #
Monoamoureux poly-compatible ?

Alors bien sur, le polyamour, c'est basé sur le consentement de chacun en connaissance de cause, sur la circulation de l'information, et le fait que chacun prenne en charge ses sentiments. Il est conscient de cela, accepte la démarche.
Mais il estime quand même que je ne lui laisse pas le choix. Que je lui demande des concession et pas tout à fait des compromis.
Il m'aime, il souhaite vieillir avec moi, élever des enfants avec moi, il veut me voir heureuse et épanouie. Et une fois qu'il a posé ça, il n'a plus d'autre choix que de me faire confiance, de me laisser vivre ma vie avec mes autres amoureux, auprès d'eux, même si ça lui fait mal...

Et moi, de mon coté, je ne peux pas croire qu'il me suffit d'être effrontément heureuse. C'est tricher.

J'ai aussi trouvé sur le net les termes de mono-ouvert·e et poly-accueillant·e (à moins que ce ne soit un seul et même terme (mono-ouvert·e-poly-accueillant·e ?).
Voici d'ailleurs un extrait de ce dernier texte :

Myster Jo, juin 2017 (lien)
Que dire de celui(elle)-ci qui, tombé amoureux d’un(e) poly, qui lui reconnait par définition les même libertés, ne les utilisent pas parce que ça ne l’intéresse pas, parce qu’il ne se reconnait pas dans cet élan et sait faire preuve de courage face à ses peurs (de la comparaison, du jugement d’autrui, de l’abandon, et que sais-je encore) et même de compersion face aux amours pluriels de son amoureux(se), ?

On le(a) dit poly-acceptant(e), mais ce terme me gène, car j’ai parfois l’impression qu’il dit « ielle fait avec » , se résigne, comme si ça lui était tombé dessus (sous-entendu, le(a) pauvre…).

Alors je reviens à une vision de l’acceptation dirigée vers la notion de consentement (merci à l’UFR droit Nice pour son hospitalité il y a 10 ans).

Le site internet Larousse me dit qu’en Droit, l’acceptation c’est le consentement de quelqu’un à qui une offre a été faite.

(…)
Maintenant que notre poly-acceptant(e) est redevenu(e) un être humain capable de choisir et d’assumer, ielle peut être un(e) mono-ouvert(e)-poly-accueillant(e) ou ce qu’ielle veut ?

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artichaut

le mardi 30 avril 2019 à 15h39

Petit florilège, non exhaustif, de citations tirées du forum :
— désolé pour cet agencement, non daté, qui peut faire dire, aux même personnes, une chose et son contraire, mais changer d'avis est non seulement possible, mais aussi la preuve que l'on peut évoluer, et que les choses ne sont pas figées —

Aina #
Je suis polyacceptante, donc je gère ce qu’il se passe à l’intérieur de moi quand mon chéri fait l’amour avec son autre chérie.

bidibidibidi #
Une personne polyacceptante, quant à elle, est exclusive mais non possessive.

Carline #
Polyacceptante ça va jusqu' où ? Y a-t-il une limite à l'acceptation ? J'ai l'impression de devoir tout comprendre ou du moins tout prendre avec distance sauf que la distance s'installe vraiment. Je garde tout pour moi. Je ne communique plus. Je m' étouffe dans ma coquille et je finis par me sentir terriblement mal. Il m'arrive d'éprouver de la jalousie comme tout le monde mais ça me semble interdit d'en parler avec lui, il m'arrive de me sentir délaissée mais parce que je suis polyacceptante c'est comme si je n'avais pas le droit d'évoquer ces sujets. L'effet direct est vécu comme un aveu que je ne veux pas de tout ça mais pas que j'ai à progresser sur tel ou tel point. Je finis par ressentir un sentiment d'oppression.

bonheur #
Quand la personne que l'on a en fasse de soi n'aspire pas à entendre ce que l'on doit dire, évidemment on ne pourra que mal dire et on s'empêtrera et on fera du mal. C'est là que le terme acceptant prend tout son sens.

bonheur #
Lorsque l'on ne s'extrait pas d'une situation que l'on n'a pas choisi, on appelle cela comment ? Faire un choix ??? Ou simplement vivre et accepter la situation, d'où l'expression polyacceptant.

PeanutButter # #
Je ne cesse d’osciller entre une acceptation envisageable et un refus catégorique... D'un jour à l'autre tout me paraît soit très simple soit très complexe.
(…)
J'aime beaucoup le terme polyacceptant, il nous inclue dans ce mode de vie mais en gardant la notion d'acceptation, de tolérance.

gcd68 (compte clôturé) ##
Accepter l'autre tel qu'il est, est-ce si compliqué à comprendre.

LuLutine #
pour moi un "polyacceptant", c'est quelqu'un qui conçoit les relations plurielles pour son partenaire, et j'estime que c'est une condition suffisante pour être "polyamoureux". Donc, pour moi c'est la même chose.

J'appelle "mono" quelqu'un qui non seulement ne souhaitera entretenir qu'une seule relation sentimentale, mais qui de plus souhaitera que son partenaire fasse de même.

En résumé, pour moi un mono polyacceptant est en fait un poly. Mais on n'a pas tous la même définition... ;)

bonheur #
L'occasion d'établir une communication réelle et opportune (ce qui en veut pas dire "accepter" mais plutôt reconnaitre). Reconnaitre l'épanouissement de l'autre, reconnaitre sa nouvelle vitalité, reconnaitre son évolution, reconnaitre que l'autre y trouve un bonheur qui ne vient pas en contradiction avec la relation de couple elle-même.

Katouchka #
Mais le couple mono-poly existe -t-il?
À partir du moment où une personne accepte les relations multiples de son partenaire alors elle est "polyamoureuse" aussi, c'est dans la définition.

bonheur #
une personne mono vivant avec une personne poly n'a pas, justement, à subir l'étiquette qu'on lui attribu (par des polys) d'acceptant ou même de poly lui-même.

Je désirais que des monos (…), ou plutôt devrais je dire des personnes qui respectent les autres suivant leurs natures ou leurs aspirations (ou les deux) en aimant qu'une seule personne (fusse-t-elle multiamoureuse), puissent s'exprimer.

Je fais partie d'un couple mono/poly et le terme acceptant me dérange plus qu'énormément pour définir ma relation principale. Donc, sur ce fil, il n'y a pas de poly acceptant, terme visant à étiqueter de poly une, personne qui ne l'est pas et qui n'a pas demandé ce catalogage.

On parle de respect ou de jugement, donc étiqueter ma relation principale (et ceux qui comme lui ne désire pas cela), de polyacceptant, je peux aussi considérer cela comme extrêmement impertinent.

Siestacorta #
Je comprend que le néologisme sonne mal, mais pour l'usage que j'en fais, et tel que je le lis le plus souvent, poly-acceptant n'étiquette pas un mono comme polyamoureux.

Oui, certains participants font l'équivalence, et je n'apprécie pas non plus, puisque non seulement des gens peuvent ne pas se reconnaître dans l'étiquette, mais que même à son contenu ils ne correspondent pas : ils n'ont pas de désir de devenir un jour poly, même s'ils en ont la possibilité et le "droit".
Tout le monde en a la possibilité et le droit, tout le monde ne le fait pas... (ça on peut le dire d'expérience). C'est donc pas ça qui définit le poly, mais bien un parti-pris, une décision.

Poly-acceptant, c'est composé comme le mot, mettons... rétro-compatible. Quand tu as un lecteur de blu-ray qui lit aussi les dvd, il est rétro-compatible, par rapport à une technologie antérieure. Mais dans l'expression, "rétro" seul n'a pas de sens pour le lecteur : il n'est en rien rétro esthétiquement, ni construit à l'ancienne. C'est le mot composé qui a un sens.
(si vous avez d'autres exemples, je prend... Sachant que ce genre de collage de mot est plus courant en anglais : par exemple, quand on dit qu'un bar est gay-friendly, on dit aussi qu'il n'est pas forcément gay, juste que les gays y sont bienvenus).

Poly-acceptant, donc, signifie pas du tout que la personne est étiquetée poly, mais qu'elle en accepte un dans sa vie. Que cette acceptation soit totalement heureuse, ou que ce soit un processus en cours.

Junon #
Mon compagnon n'est pas polyamoureux et il serait hérissé qu'on le désigne comme tel! Mais il est bienveillant, tolérant et accepte ma configuration amoureuse, ce qui le rend à mes yeux comme aux sien, poly acceptant.

artichaut # #
être poly (vraiment poly) ce n'est pas avoir plusieurs relations, mais c'est être capable d'accepter/souhaiter que nos partenaires aient plusieurs relations
Et les "poly-acceptant.e.s" (horrible mot) sont pour moi souvent bien+poly dans l'âme que juste quelqu'un.e qui collectionne les relations.
(…)
Je voudrais bien savoir par qui le vocable "poly-acceptant" a été inventé (par des "polys" ou par des "monos") et ce que ça raconte du choix des mots.

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artichaut

le mardi 30 avril 2019 à 15h39

Alors que faire de tout ça ?

Quel mot préférer ? Poly-acceptance semble l'avoir emporté (du moins sur ce forum), mais poly-compatible n'était pas mal non plus. Car ça ne dit rien sur la personne en soi-même, juste sur la compatibilité (d'ailleurs on pourrait que c'est la relation qui est poly-compatible, plutôt que de parler des personnes). Et anecdotiquement car il est plus pratique en écriture inclusive.

Pour ma part je persiste à trouver ce mot peu enthousiasmant, un peu trop poly-centré (il me donne l'impression d'avoir été inventé par des polys, non par des monos), peu valorisant (idem) et donc au final peu pertinent.
Mais libre à chacun·e, bien sûr, de s'auto-désigner comme tel·le.

Et du reste, comme toujours, les personnes concernées sont les mieux placées pour en proposer une définition.
Alors si y'en a qui se désigne par ces mots-là (poly-acceptant·e ou poly-compatible), et veulent contribuer…

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Profil

artichaut

le mardi 30 avril 2019 à 16h07

Autre termes que je viens de rencontrer ici : ceux de poly-flexible (construit sur le modèle d'hétéro-flexible) et poly-strict.

La vie en queer
poly-flexible (c’est à dire autant adapté’e aux relations mono que poly)

poly-stricts (c’est à dire uniquement adapté’e aux relations poly) ;
poly-acceptant’e (c’est à dire qui ne souhaite pas d’autres relations mais consent à ce que son partenaire en aie).

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Minora

le mardi 30 avril 2019 à 16h52

Sincèrement, dans pas mal de cas on pourrait utiliser le terme de poly-résigné aussi... :)

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Leolu

le mardi 30 avril 2019 à 17h47

C'est vrai que les mots-valises donnent tout de suite un ressenti, positif ou négatif, selon leurs composantes "valises", justement.

Dans le dico, "accepter" signifie autant "Donner son accord à" que "Se soumettre à une épreuve ; ne pas refuser". Et c'est cette deuxième définition que l'on ressent.

Si l'on "accepte", c'est qu'on n'en est pas à l'initiative, qu'on a quand même dû faire un choix, qu'on a balancé entre "oui" et "non", que notre avis peut être biaisé par plein de choses (un refus d'office juste parce qu'on n'avait pas prévu de changer, qu'on est bien comme ça, qu'il n'y avait pas de raison de se poser cette question, ou alors une envie de faire plaisir, de craindre d'être quitté, etc...) et qu'on a dû répondre obligatoirement à la proposition, une non-réponse pouvant être considérée comme un "oui"... ou tout du moins pas vraiment un "non".

Ainsi, on "accepte un vote", même si on n'était pas dans la majorité gagnante. Mais on sait bien que beaucoup l'ont en travers de la gorge, ce principe démocratique ;)

Bref, c'est vrai que poly-acceptant évoque plutôt le côté négatif, "celui qui est mis au pied du mur"

Que pensez-vous du monodupoly = qui fait partie d'un couple monopoly, mais sans jugement de valeur : c'est juste sa situation, sans que l'on sache son degrés d'acceptation ?

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Profil

artichaut

le mardi 30 avril 2019 à 20h36

Une définition tirée de :

Le vie en queer
La polyacceptance : une personne polyacceptante est une personne monoamoureuse qui accepte d’avoir un-e partenaire polyamoureuxe, et que cellui-ci puisse donc avoir d’autres partenaires.

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Katouchka

le mardi 30 avril 2019 à 23h39

Je n‘ai pas lu en détail mais pour moi qui a commencé par accepter, cela m‘a fait beaucoup de bien d‘être considérée dès le départ comme polyamoureuse. Cela me mettait à égalité. Je pense de mon côté qu‘un polyamoureux n‘est pas celui qui a plusieurs relations mais qui fonctionne dans ce mode de relation et pour moi c‘est ce qui importe.
Par ailleurs, je voudrais dire que je ne considère pas que les occurrences ici peuvent être considérées comme pertinentes parce que les intervenants ici sous représentent la communauté polyamoureuse sans parler des personnes qui ont plusieurs pseudos.

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bidibidibidi

le mercredi 01 mai 2019 à 20h31

Je trouve, personnellement, le terme très juste. Dans polyacceptant, il y a la notion de processus (une acceptation, c'est un processus), contrairement à polycompatible, qui donne l'impression qu'on naît ainsi. Je pense que la polyacceptance se crée en général. Il y a, il est vrai, le sens de se soumettre, qui est pour moi assez vrai : Dans une société monogame, une personne monoamoureuse a vraiment la possibilité de vivre ses relations sans être polyacceptante. Donc, quelque part, en étant polyacceptante, la personne monoamoureuse se soumet à une contrainte, celle d'accepter le côté poly de son partenaire. Donc, j'avoue, j'aime bien le terme.

Et, aussi, je pense qu'il faudrait plus parler de la polyacceptation. On est quasi obligé de compter sur la polyacceptation pour être poly : La communauté poly est trop petite pour se suffire à elle-même. Il faudrait des discussions sur la polyacceptation, comment la mener à bien, les différentes choses qui aident. C'est vrai que les sujets "appel au secours" contiennent plein d'info dessus, mais je voulais insister sur son importance.

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Profil

Caoline

le mercredi 01 mai 2019 à 21h18

Est-ce que ce que tu décris bidi mais qui est en effet très couramment appelé polyacceptant.e ce n'est pas plutôt de la tolérance, parce que c'est ça ou perdre sa.on partenaire, que de l'acceptation ?

Alors que les personnes qui acceptent vraiment, qui sont dans cette philosophie, même si il n'ont qu'une relation et n'envisagent pas spécialement d'en avoir d'autres, qui n'imposent pas de limites, pas de hierarchisation à leur partenaire qui a plusieurs relations se sentent ell.eux plutôt polyamoureux.

En tout cas c'est le cas de mon compagnon, il dit qu'il est polyamoureux et vu les chouettes relations qu'il a pu avoir avec ses métamours, je trouve que ça a tout son sens.

Du coup si on veut une définition je pense qu'il faudra expliquer les diverses subtilités qu'il peut y avoir.

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artichaut

le jeudi 02 mai 2019 à 08h08

bidibidibidi
Dans polyacceptant, il y a la notion de processus (une acceptation, c'est un processus), contrairement à polycompatible, qui donne l'impression qu'on naît ainsi.

Oui, c'est vrai.
D'ailleurs, je me rend compte que le discours "on naît poly" (que je tiens aussi) est stigmatisant pour les personnes qui galèrent à tenter de le devenir.

bidibidibidi
Et, aussi, je pense qu'il faudrait plus parler de la polyacceptation. On est quasi obligé de compter sur la polyacceptation pour être poly : La communauté poly est trop petite pour se suffire à elle-même. Il faudrait des discussions sur la polyacceptation, comment la mener à bien, les différentes choses qui aident. C'est vrai que les sujets "appel au secours" contiennent plein d'info dessus, mais je voulais insister sur son importance.

J'ai l'impression qu'avec le terme "polyacceptant·e" on parle de choses très différentes.
Il me semble que le terme est souvent employé pour désigner des personnes résigné·e·s (comme dit @Minora ) ou en tout cas, installé·e·s dans leur choix de n'avoir qu'une seule relation alors que leur partenaire en a plusieurs (avec tout un curseur du négatif au positif, dans la manière de le vivre).
Et que toi @bidibidibidi , avec ton processus tu parle de personne +ou- nouvellement confrontées au polyamour (via leur partenaire).

Alors oui, en tant que poly-assumés, et du point de vue de la société, du monde mononormé dans lequel on vit, on a envie que les non-poly soient +acceptant·e·s +tolérant·e·s, et en tant que groupe minoritaire ou minorisé on a envie de se sentir légitime à ça.
(Même si je trouve que des fois on abuse, et on impose nos choix à d'autres.)
Et sans doute oui, il y aurait à inventer/compiler (c'est un peu ce que fait Hypatia from space, dans son livre Compersion) des outils/pratiques, "les différentes choses qui aident", etc.
Et sans doute, comme souvent en matière de groupe minorisés, c'est beaucoup à nous, polys-assumé·e·s, de le faire ce travail de compilation. Et à nous aussi, de soutenir, les personnes nouvellement confrontées au polyamour (c'est d'ailleurs pas mal à ça que sert ce forum ou les cafés-poly).

Caoline
En tout cas c'est le cas de mon compagnon, il dit qu'il est polyamoureux et vu les chouettes relations qu'il a pu avoir avec ses métamours, je trouve que ça a tout son sens.

Oui ça me semble hyper important.
À ne pas prendre en compte les liens de metamours comme un lien poly à part entière on tend à invisibiliser certaines personnes.

Et il faut faire attention à ne pas ajouter des injonctions (du type "il faut avoir plusieurs relations pour pouvoir se dire poly" ou "vivement que toi aussi tu ai plusieurs relations").

Et comme dit @Leolu , faire attention aux connotations positives ou négatives que transportent les mots-valises.

Katouchka
pour moi qui a commencé par accepter, cela m‘a fait beaucoup de bien d‘être considérée dès le départ comme polyamoureuse. Cela me mettait à égalité. Je pense de mon côté qu‘un polyamoureux n‘est pas celui qui a plusieurs relations mais qui fonctionne dans ce mode de relation et pour moi c‘est ce qui importe.

Les paroles de personnes concernées, comme celle du compagnon de @Caoline (même si c'est un propos rapporté) ou la tienne @Katouchka , sont précieuses, pour nous permettre de mieux comprendre certaine choses.
Ça renvoie aussi à la question de la définition et de l'inclusion, …ou même de comment on accueille les gens ici.

Katouchka
Par ailleurs, je voudrais dire que je ne considère pas que les occurrences ici peuvent être considérées comme pertinentes parce que les intervenants ici sous représentent la communauté polyamoureuse sans parler des personnes qui ont plusieurs pseudos.

Eh bien pour moi si, c'est clairement pertinent. Et il faut bien partir de quelque chose. Peu importe que ce soit "statistiquement-pertinent" ou non.

La question (ou une question) c'est comment valoriser (et non pas stigmatiser) et prendre en compte (et non pas invisibiliser) pleinement les personnes :
- qui, de fait, quitte la mononorme tout en restant mono (les personnes pouvant se définir monoamoureuses et monoamoureux)
- qui font le choix assumé à n'avoir qu'un·e partenaire (ou s'y résigne par défaut) mais acceptent (voire sont content·e) que leur partenaire en ai plusieurs (et sont légitimes à se définir comme poly à part entière)
- qui galèrent mais travaillent sur leur jalousie
- qui découvre la non-monogamie et se posent plein de questions
- etc
(j'en oublie sans doute)

C'est tout un éventail que l'on aurait sans doute un peu trop tendance à enfermer dans une case de "polyacceptance".

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artichaut

le jeudi 02 mai 2019 à 08h17

Minora
Sincèrement, dans pas mal de cas on pourrait utiliser le terme de poly-résigné aussi... :)

Et en relisant mon message précédent, je me rend compte que j'ai nommé 2 formes de résignations :
- je me résigne à ce que mon/ma partenaire ai plusieurs relations (alors que ça me fait du mal, que je galère avec la jalousie, que je me sens peu soutenu·e, que je n'ai pas vraiment "le choix", etc)
- je me résigne à n'avoir moi-même qu'un·e partenaire (alors que mon/ma partenaire en a, et/ou en trouve facilement, plusieurs)

Les deux résignations pouvant même s'additionner !

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artichaut

le vendredi 04 septembre 2020 à 10h13

Je pose ici un lien vers un paragraphe (Vous avez dit "Polyacceptant·e" ?) de mon texte « Polyamour 2.0 » qui reprend et prolonge des réflexions commencée ici et qui en arrive à la conclusion :

Pour toutes ces raisons le terme "polyacceptant"/"polyacceptante" me semble donc à proscrire.

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artichaut

le mardi 27 octobre 2020 à 20h23

Et je propose de remplacer définitivement le terme "polyacceptant·e" par metamoureuse/metamoureux.

Ou alors de réserver polyacceptant·e pour des relations monogames, où l'un·e des partenaires se résigne à accepter le "polyamour" de l'autre.

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Siestacorta

le mardi 27 octobre 2020 à 20h55

artichaut

Ou alors de réserver polyacceptant·e pour des relations monogames, où l'un·e des partenaires se résigne à accepter le "polyamour" de l'autre.

C'est le sens de départ du mot...
Métamour pouvant certes inclure ça dans certaines situations, quand il n'y a pas déni. Mais c'est pas parce que tu dis métamour ou métamoureux de quelqu'un qui se positionne pas (encore) poly lui même que la situation avancera de beaucoup.

J'entends pas que de la résignation dans le mot polyacceptant. Le participe présent donne quelque chose de mouvant.
C'est vrai, dans beaucoup de cas rapportés, c'est bien parce qu'il n'y a pas une adhésion franche qu'on l'utilise, quand le ou la partenaire historique cherche avant tout à garder la relation plus qu'à en vivre une nouvelle forme.
Il y a aussi, parfois, un début d'ouverture par l'amour, l'intérêt pour l'autre. Il peut y avoir de la perplexité, de l'attentisme, du temps de digestion, ou de rééquilibrage, ou quelqu'un.e qui a pas un refus complet mais qui se voit pas assumer, qui craint d'être vu comme cocu.e.
Et c'est pas ni ce cocufiage, ni du métamour.

J'aime bien polyaccueillant que tu avais proposé à un moment, même si c'est le même problème que de dire metamour dans une situation qu'est plus nuancée : ça ripoline un peu sans forcément aider, non ?
Après, polyacceptant a le même but.
Et j'entends bien que c'est plus une création locale qu'un vrai mot de lexique issue de la psycho ou des expériences américaines.
Mais bon, en creusant, c'est aussi le cas de beaucoup du vocabulaire local.

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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artichaut

le mardi 27 octobre 2020 à 22h16

Siestacorta
C'est le sens de départ du mot...

Ah, je ne savais pas.
Ce n'était pas mon impression.
J'aurais plutôt dit …un mot inventé par les poly pour dire « tu vois, il/elle accepte, c'est bon je suis poly ».

Siestacorta
c'est pas parce que tu dis métamour ou métamoureux de quelqu'un qui se positionne pas (encore) poly lui même que la situation avancera de beaucoup.

Je ne pensais pas du tout parler à la place des concernées ! (quoiqu'il est vrai, à la relecture, ma formulation prête à confusion). Je fais une proposition pour me définir moi, et proposer à qui veut de se définir de la sorte (notamment des personnes "pas (encore) poly").

Siestacorta
J'aime bien polyaccueillant que tu avais proposé à un moment,

J'avais oublié. Merci du rappel.

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Profil

Siestacorta

le mardi 27 octobre 2020 à 22h45

artichaut

J'aurais plutôt dit …un mot inventé par les poly pour dire «  tu vois, il/elle accepte, c'est bon je suis poly ».

De mémoire, c'est plus venu de notre part : en accueillant des gens dont le/la partenaire était ok, au courant, avait discuté et pas mis totalement la tête dans le sable, sans ni se lancer totalement ni menacer de drame. Des partenaires qui sont monos au départ, mais qui essaient de travailler leurs attentes. Et ça s'étendait un peu à des gens dont le partenaire compte fermement rester mono mais qui ont vraiment lâché prise.

C'est sûr qu'entre les accords "don't ask, don't tell", les accords momentanés où ça tire, ceux où ça parle pas avec ou sans pression de non-dit, ceux où le/la partenaire est sur une autre problématique de son côté qui font qu'ils gèrent pas si mal parce que ça apporte un équilibre, ceux où il ya vraiment un peu un genre de Foi amoureuse, ceux qui osent pas encore aller dragouiller de peur d'abîmer mais qu'en fait, peut-être peut-être, et ceux qui sont juste ok, pasmontruc mais je te fais confiance... ya de la variété.
Je trouve pas ça si mal d'admettre que dans cette arrivée du PA dans certaines relations, il y a effectivement des moments qui ne sont ni refus ni adhésion, mais un mouvement (pas que joyeux, certes, mais bon certaines stabilités sont des inerties affectives, donc on peut juste voir ce qui se passe sans pousser vers "entrez dans nos système sains").

Message modifié par son auteur il y a 2 ans.

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artichaut

le mardi 27 octobre 2020 à 23h23

ah tiens j'ai trouvé cette formulation aussi (déc 2012) :

Presquepoly #
Le sujet me paraît intéressant: quid de l'inter relation mono/poly? Un(e) mono acceptant la relation poly de son/sa partenaire, ne devient-il pas un peu poly: quid de ses résistances?
(c'est moi qui souligne)

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