Participation aux discussions
Discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

artichaut
le mercredi 12 mars 2025 à 02h31
Et peut-on alors penser cette rupture comme une nouvelle rencontre (ou une continuation de la dynamique de rencontre) :
- se re-rencontrer soi, déplacer la dynamique de rencontre à des parts de soi quelque peu oubliées, délaissées, mise de côté
- rencontrer l'autre dans ce qui nous sépare de lui (et mettre de la compersion là-dedans), que la relation se transforme, ou que les êtres se séparent définitivement
Discussion : [Décortiquons la NRE] Énergie de la nouvelle… Rencontre.

artichaut
le mercredi 12 mars 2025 à 02h21
À propos de NRE, et de changer la lettre R de l'acronyme, je me suis demandé :
- il y a t-il une NRE de la rupture, une Énergie de la Nouvelle Rupture ?
Discussion : La NRE, vous connaissez ? Si oui, ça se passe comment concrètement ?

artichaut
le mercredi 12 mars 2025 à 02h20
À propos de NRE, et de changer la lettre R de l'acronyme NRE, je me suis demandé :
- il y a t-il une NRE de la rupture, une Énergie de la Nouvelle Rupture ?
Discussion : Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

artichaut
le mercredi 12 mars 2025 à 02h19
À propos de NRE, et de changer la lettre R de l'acronyme, je me demandais :
- il y a t-il une NRE de la rupture, une Énergie de la Nouvelle Rupture ?
J'entends par là possiblement 2 choses :
- une énergie dite négative : combien de temps met-on à se remettre d'une rupture ? de quoi est fait ce laps de temps ? comment cette "énergie" agit sur nous ? est-elle le miroir de la NRE intiale qui a présidé à la rencontre et à la mise en relation ?
- une énergie dite positive : une sensation de libération, de se retrouver soi (une NRE avec soi-même ?!), une griserie à cette liberté retrouvée ? Une amie m'a même proposé : une Nouvelle Reconstruction Egotique.
Ces deux "énergies" pouvant se juxtaposer, se compenser partiellement, etc.
Finalement tout ça revient à étudier comment nos relations se transforment, et par quelles phases émotionnelles récurentes nous passons… En quoi celà concerne à chaque fois, notre ego, ou la construction de soi ?
Ça peut aussi permettre de regarder les phases de rupture sous un autre angle.
Si elles sont le miroir de la NRE intiale, agir par anticipation sur cette NRE nous permettrait-il de guérir (ou adoucir) nos ruptures à venir ?
Discussion : Comment garder son rythme , son centre ...

artichaut
le mercredi 12 mars 2025 à 00h45
katai
La relation s'intensifie et on est partie pour habiter ensemble , et peut être même plus.
Ça me paraît précipité, au vu de la polyrythmie de coeurs décrite…
Un polyhabitat et un engagement réduit me semblerait plus sage.
La sensation de se perdre soi même est un très gros warning, qui devrait inciter à une infinie prudence, à une encore plus grande lenteur…
S'oublier dans la relation est le risque numéro 1 de tout début de relation.
Discussion : Ohé les mecs

artichaut
le mardi 11 mars 2025 à 23h02
Un doux parfum
Ce qui m'amène à répondre à ta question :
"Qu'entends-tu par "relations engageantes" ?"
J'entends : m'engager dans une certaine durée, dans une certaine fréquence, et m'engager à être là aussi dans les mauvais moments, les besoins de soutien, et pas juste vouloir prendre plaisir et basta.
Eh bien j'aurais envie de te dire : développe des relations d'amitiés où ces composantes sont réunies.
D'une part c'est plus facile, d'autre part ce que tu décris me semble correspondre tout à fait au schéma amical.
Elles seront nourissantes, et elle prouveront en acte ce que tu affirme en mots. Elles participeront socialement, collectivement, à créer un monde meilleur.
Puis, soit tu découvrira par ce biais, d'autres façon de relationner amicalement, soit tu pourra dans celle(s) où vous vous sentez le plus à l'aise — et où tu n'aura plus à prouver ton engagement sincère — ajouter d'autres dimensions (sexuelle, amoureuse, etc). Soit encore, par ce qui se dégagera alors de toi, tu rencontrera, d'autres types de personnes, moins méfiantes/prudentes à ton égard.
Bref au lieu de chercher un impossible Eldorado, tu construira le monde désirable dont tu as envie.
Discussion : Retour vers la solitude

artichaut
le mardi 11 mars 2025 à 22h32
Alabama
Je me demandais comment vous vivez, vous, la solitude ? Comment vous équilibrez sociabilité/solitude ? Vous arrive t'il de souffrir du sentiment de solitude ? Ou au contraire est-ce un refuge pour fuir le contact avec les autres ? Et comment cela s'articule avec vos différentes relations amicales/amoureuses/familiales... ?
Comment vous vivez, vous, la solitude ?
Globalement plutôt bien.
Et depuis longtemps. J'en avais même fait, dans ma jeunesse, avec les romantiques (Rilke & co) un but en soi, un privilège (de pouvoir l'être), une force (à l'habiter pleinement)…
Comment vous équilibrez sociabilité/solitude ?
Je passe beaucoup plus de temps seul, que de temps passé avec la somme de toutes les sociabilités : démarches logistiques (courses & co), relations (tout type confondus), etc.
Actuellement, à la louche, je dirais qu'en moyenne je croise d'autres humains environs 2 jours par semaine. Donc les 2/3 du temps environ, je suis… seul. C'est beaucoup, peut-être un peu trop. Je me pose la question de réduire un peu ce pro-rata (approximatif).
Vous arrive t'il de souffrir du sentiment de solitude ?
J'aime bien l'idée de différencier solitude (être seul·e) et isolement (se sentir seul·e).
Il a pu m'arriver de ressentir de l'isolement, du fait d'habiter en campagne et que peu de gens viennent jusqu'à chez moi. Également depuis le départ des mes enfants du foyer, ne vivant pas en couple et n'ayant pas d'animaux domestiques, je suis véritablement seul chez moi, la plupart du temps. Il a pu m'arriver de ressentir de l'isolement (notamment le syndrome du nid vide).
Mais globalement la solitude, non seulement je la vit bien, mais j'en ai foncièrement et très régulièrement besoin.
Et par certains côtés j'ai adoré le 1er confinement lié au Covid, qui arrivait pile au printemps (une saison que j'aime moins, car trop de sollicitations à la fois). Et pour une fois, alors que je redoutais un peu l'arrivée du printemps : enfin tout s'arrête, enfin on reste chez soi, et on n'a pas à s'en justifier.
Ou au contraire est-ce un refuge pour fuir le contact avec les autres ?
C'est clairement un refuge, mais pas tant pour fuir le contact avec les autres, que pour me retrouver moi, et être ensuite capable d'avoir des interactions avec les autres.
Je suis de très loin ma relation principale.
Et comment cela s'articule avec vos différentes relations amicales/amoureuses/familiales... ?
Idéalement à chaque moment passé avec une de mes relations, j'aurais besoin de repasser un temps solo au moins équivalent au temps passé avec elle.
Dans la pratique ça ne se passe pas comme ça : je dois souvent composer (pour des histoires logistiques et financières) et enchaîner plusieurs RV à la suite, avant de pouvoir me retrouver enfin seul, et pouvoir décanter ce que je viens de vivre.
Discussion : Retour vers la solitude

artichaut
le mardi 11 mars 2025 à 21h51
Alabama
- Les nouvelles solitudes de Marie-France Hirigoyen
Je l'ai trouvé intéressant car elle étudie comment les avancées féministes ont accentué la solitude des femmes et des hommes, pour des raisons différentes. Je ne l'ai pas beaucoup aimé car je trouve qu'elle fait des affirmations et des interprétations sans vraiment se baser sur des sources solides. Par exemple elle parle du comportement des hommes en partant de ce que disent ses patientes femmes en séance (elle est psy). Autant je suis féministe, autant ça ne me paraît pas très sérieux de procéder de cette façon pour avancer un point de vue étayé.
Perso j'aime bien les 2 dernières pages de ce livre.
À tort, on associe la solitude à l’égoïsme et à l’égocentrisme, alors que la vie seul, et en particulier le célibat, peut permettre une ouverture au monde que ne permet pas la vie de couple, et la solitude joue parfois un rôle de propulseur pour aller vers quelque chose d’autre. La difficulté d’établir des relations solides dans un monde incertain amène les personnes à se replier vers d’autres aspirations. Le manque, l’échec, la souffrance servent alors de levier pour progresser. On peut y puiser la force pour inventer d’autres liens.
La capacité d’être seul, parce qu’elle nous rend disponible à l’autre, nous rapproche de l’amour, non pas au sens du coup de foudre passager, mais beaucoup plus d’une communion avec l’autre. Alors que beaucoup s’imaginent que l’amour va mettre fin à leur solitude, c’est au contraire la capacité d’être seul qui permet la disponibilité pour l’amour. Quand on cesse de croire que l’autre va vous réparer, qu’on n'attend plus de lui qu’il vienne mettre fin à vos angoisses, de nouveaux liens peuvent se mettre en place.
Les solitaires sont plus exigeants sur la qualité des relations qu’ils entretiennent avec les autres. Face à un monde où les rapports humains tendent à se réduire au travail et au sexe, c’est-à-dire des rapports d’intérêt et de séduction, ce sont développées de nouvelles formes de sociabilité, d’autres modes de relation plus intimes, de solidarité, d’amitié : des relations désintéressées, juste pour le plaisir d’être ensemble. C’est une façon de se tenir à l’écart de la superficialité des rencontres éphémères, pour privilégier les amitiés profondes.
Ce sont ainsi créés nombre de petits groupes associatifs non traditionnels pour lutter contre l’isolement et la précarité relationnelle, des lieux d’échanges intergénérationnels, des initiatives locales pour créer du lien social. Se développent également les relations amicales plus solides que les vies de couple. Elles se poursuivent au gré des différentes étapes de la vie, des changements de couple : il y a les amis, les copains, les relations et, en pointillé, parfois des relations de couple. Avec Internet, il est possible de rencontrer des gens que l’on n’aurait pas croisé ailleurs et avec qui on peut véritablement échanger, même si cet échange ne concerne qu’une facette de nous. Dans un monde de plus en plus précaire, il vaut mieux investir dans plusieurs relations à la fois, ce qui permet d’adapter chaque lien aux différentes facettes de notre personnalité. Dans ce nouveau mode de vie, il y aura plusieurs personnes qui compteront, on ne sera pas l’ « unique ».
Marie-France Hirigoyen
Les Nouvelles solitudes - La Découverte 2007, éd. poche Marabout 2008 pp 246-247.C'est moi, artichaut, qui souligne.
D'une part elle inverse un poncif rétif : les relations solides sont les relations d'amitiés, et les relations de couple ne sont là qu'en pointillés.
Reconsidérer ces dernières avec cette donnée, permet de relativiser grandement leur bienfait sur nos vies.
D'autre part j'aime beaucoup comment elle décrit que c'est la solitude, ou plutôt la capacité d’être seul qui permet la disponibilité à l’amour. Et j'y entends un amour sain, qui ne crée pas — ou ne se fonde pas sur — une croyance que l'autre mettra fin à notre solitude inaliénable et existentielle.
Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le mardi 11 mars 2025 à 20h31
Alabama
J'ai eu un "crush" récemment sur une personne, qui m'a dit qu'elle ne souhaitait pas qu'on "sorte ensemble". Je n'ai pas osé lui demander quelle était sa définition toussa toussa, car j'aurais eu l'impression de vouloir la convaincre d'un truc qu'elle refusait et comme on se connaît peu, je ne voulais ps prendre le risque d'être mal comprise.
Mais en réalité, je trouvais que l'enthousiasme de la rencontre était très fort des deux côtés, et que pour ma part, je me sentais un peu amoureuse. Et sincèrement je me suis dit que "ne pas faire de sexe" (ce que j'entends dans "ne pas sortir ensemble") n'allait pas changer grand chose à l'enthousiasme et aux sensations fortes que je ressentais en sa présence.
Je trouve justement que ça aurait valu le coup de lui demander ce qu'iel entendait par "sortir ensemble" (aller faire des courses ? aller au cinéma ?)
Et c'est probablement ce que j'aurais fait… mais je suis du genre à mettre les pieds dans le plat, et mettre l'autre mal à l'aise.
Je suis vraiment allergique à cette "pudeur langagière" systémique.
Tu déduis que c'est "ne pas faire de sexe" , mais aussi bien çà inclut plein d'autres choses (comme "ne pas être amoureux", "pas de sensualité", "pas se tenir la main dans la rue", etc …et peut-être des choses que tu ne peux pas imaginer, toucher telle partie de son corps, utiliser tels mots, te savoir amoureuse, même un peu, etc).
Et cette ambiguïté risquerait de produire des situations bien plus génantes (en tout cas ce serait ma peur) que le petit malaise lexical (refuser les sous-entendus soit-disant implicites).
Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le mardi 11 mars 2025 à 20h19
Alabama
La seule chose qui me fait peur, dans ces relations où je ressens des choses fortes sans qu'il y ait d'étiquette "relation amoureuse", c'est le manque d'engagement de l'autre. (…)
En cela, le mot "relation amoureuse" moi me sécurise, car pour la plupart des gens cela rime avec de l'engagement à travailler sur la relation
Et quel dommage !
Ça m'attriste de lire ça.
C'est pour ça, que globalement, mon changement de paradigme (en simplifié et pour être facilement compris par tout un·e chacun·e) se résume finalement à revaloriser l'amitié et proposer d'élargir le cadre, en y amenant des choses habituellement réservées au couple (les meta discussions, les mots d'amour, la proximité physique, etc) …quitte à renoncer au sexe (pour ne pas créer d'ambiguïté malaisante, de flou anxiogène, ou de bascule émotionnelle vers un champ ultra scripté, donc borné) et parfois renoncer aux mots d'amour, en tout cas les plus connotés, tels que les "je t'aime" (pareil, pour ne pas créer de flou autour de l'amour-amoureux et de tous les scripts associés).
Alinea7
Il me semble que dans le script de la relation amoureuse, il y a une injonction au bisou/sexe pour acter l'existence de la relation, et la bascule dans le champ relationnel qui donne ensuite droit à un certain nombre d'attentes et privilèges.
Et j'aime bien justement ce changement vers une construction des relations et du soin à l'autre qui ne découle pas d'injonctions permettant de prétendre au titre de "couple".
C'est exactement ça !
Et ta bascule dans le champ relationnel me renvoie à ma réflexion sur la rencontre vs la relation (1, 2).
Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le mardi 11 mars 2025 à 19h52
Alabama
Ce qui me poussait, c'était la rencontre sexuelle/sensuelle.
Oui, même dans le sexe : la rencontre.
Quand les mecs auront compris ça, voudrons (sincérement) ça, le monde changera littéralement de face.
Alabama
Mais j'ai pu, à force, me rendre compte du gap qu'il y avait entre ce à quoi j'aspirais (une véritable rencontre, sans script, on aurait pu se caresser les mains juste, ou dormir ensemble en se touchant que ça m'aurait tout à fait convenu), et ce que recherchaient les hommes avec qui je passais ces nuits. La rencontre ne s'est pas toujours faite en réalité, voire même elle a été rejetée par l'autre, puisque nombre d'entre eux cherchaient juste à me faire "entrer dans leur script" hétérosexuel.
Ça me fait penser à un truc qu'on voit très souvent dans des films/séries (je l'ai même déjà vu dans un clip sur le consentement, le comble !) :
Une interaction sensuelo-sexuelle hétéro commence… quelque chose empêche qu'il y ai pénétration vaginale (le mec qui ne bande pas, on n'a pas de capote, etc) et du coup tout s'arrête. Et le mec est tout penaud, et la meuf le console. Mais aucun·e, dans le film, n'a l'idée de faire autre chose (même sensuellement-sexuellement parlant).
Dans le clip consentement, il/elle se rhabillaient, et sortaient chercher une capote… (ouf la santé de la meuf et l'honneur du mec, étaient sauf).
Alabama
Je n'ai pas de gêne à ce qu'une rencontre ait une finalité : jouer au scrabble, aller à la pêche, faire des câlins ou faire du sexe.
Le problème c'est quand la finalité n'est pas nommée.
Exemple
- "faire des câlins" quand la vraie finalité est… faire du sexe
- "faire du sexe" quand la vraie finalité est… pénétration du vagin ou éjaculation masculine… voire validation affective et sociale.
etc.
Alabama
Dans la rencontre en tant que telle, ok on décide de plutôt faire du sexe ensemble, mais dans ce cadre tout est ouvert, on ne sait pas ce qu'on va faire. Et puis peut-être même qu'en cours de route, on va finalement faire autre chose que ce qu'on avait prévu.
La base du consentement (et d'une rencontre) quoi : pouvoir changer d'avis en cours de route.
Ce qui est au mieux vécu par les mecs comme de la versatilité ("elle sait pas ce qu'elle veut"). Le script de l'escalator sexuel hétéro primant sur le consentement et la rencontre.
Alabama
Dans le script hétéro, la rencontre n'est pas possible et je deviens l'objet de la rencontre, non plus un sujet.
Voilà.
On pourrait presque ajouter : si c'est gratuit, c'est toi le produit.
Le sexe hétéro hors travail du sexe, se résume souvent à ça.
Discussion : Rencontre vs Relation (dynamique de rencontre vs dynamique relationnelle)

artichaut
le mardi 11 mars 2025 à 18h55
*** Réponse Hors-sujet vis à vis du fil Rencontre vs Relation ***
Alabama
@artichaut : autant j'aime tes questionnements et tes réflexions car elles nourrissent les miennes, autant ça me manque que tu ne parles que très très rarement de ton vécu réel, ne serait-ce que pour illustrer comment tu vis concrètement ces questionnements, à quels endroits ce que tu vis y correspond ou pas, etc... c'est possible que tu aies déjà répondu à ça quelque part sur le forum en disant que tu voulais pas trop parler d'expériences perso, mais je réitère, car c'est quand même un biais très masculin de se cantonner au théorique pour ne surtout pas se mettre trop en jeu.
Non, je n'ai pas dit quelque part sur le forum que je ne voulais pas trop parler d'expériences persos.
Mais oui, de fait, je le fait peu… ici.
Je l'ai fait plus jadis. Je l'ai parfois fait ici sous d'autres pseudos (pour rendre compatible la pudeur, ou l'envie d'anonymat avec le besoin de trouver du soutien ou des réponses).
De fait ici, je suis plus dans la théorie, je range mes idées.
Je ne vis pas trop cet espace, comme un espace de soutien (tels les cafés poly), même si beaucoup viennent ici pour ça. Ni même de solidarité (la quantité de messages relous, pour ne pas dire mascus m'empêchent, je pense, de le vivre ainsi). Ni même affectif (j'ai moins envie qu'avant, de rencontrer dans la vraie vie, les personnes avec qui je discute ici).
J'ai aussi pris un certain recul depuis que je ne me vis plus comme polyamoureux.
Alors j'y développe des idées. Un peu solo, un peu avec les rares personnes offrant du répondant et nourrissant mes réflexions.
J'avoue, je suis friand de ces discussions intellectuelles et théoriques, de ces développement d'idées, de ces recherches sémantiques et lexicales.
J'y archive et y recense des choses (des listes) pouvant être utiles à d'autres (les personnes réfléchissant sur les liens et les relations).
Je comprends que ça puisse être frustrant. Et peut-être que je donnerai un peu plus de personnel dans les temps à venir. Je ne promets pas.
Inversement lire des récits de vie ou des points de vue individuels, peut parfois me lasser. Je ressent parfois le besoin d'un point de vue, non pas généralisant (comme la plétore de posts qui sur ce forum font des généralités à l'emporte pièce), mais tout de même avec une capacité à élargir le champ de vision au delà de son vécu personnel.
Souvent, j'ai le sentiment d'écrire ce que j'aimerais lire.
Discussion : Ohé les mecs

artichaut
le mardi 11 mars 2025 à 18h11
Un doux parfum
Comment faire pour changer cette image des mecs polyamoureux uniquement légers et volages ?
Tu ne peux pas la changer, tu ne peux pas agir dessus.
Tu peux juste changer ta vie, pour qu'elle corresponde mieux à ce dont tu as envie.
Un doux parfum
j'ai envie de relations engageantes, mais, bien que je le dise et le répète, je sens que j'ai du mal à me faire comprendre.
Qu'entends-tu par "relations engageantes" ?
Dire et répéter ne sers pas à grand'chose. Ça peut donner l'impression (surtout "répéter") que tu attends un truc précis, et que tu ne fait pas forcément avec l'existant… et/ou que tu attends que ça vienne de l'autre, plutôt que de prendre acte, et bouger des trucs en toi.
Un doux parfum
Je serai curieux d'entendre vos témoignages, hommes ou femmes.
Je suis un homme.
Bien que je poste régulièrement ici, je ne me dis plus polyamoureux, justement car depuis qu'il est devenu mainstream, le concept a perdu pour moi toutes ses nuances (sa capacité à avoir des nuances) et tout son sens, et ne correspond plus qu'à "additionner des relations amoureuses+sexuelles" (non pas à la file, comme le font les monogames, mais dans le même temps, comme le font les poly).
Et donc plein de mecs à la recherche de plan-cul_sans_prise_de_tête s'emparent de ce concept, dévoyant ce pourquoi il a été créé à la base (par des femmes) : non pas rendre l'adultère plus facile, mais rendre les relations plurielles plus saines.
Avoir plusieurs relations ou une seule, ne dit rien, de comment tu vis tes relations, comment tu en prend soin ou pas, comment tu veux t'engager ou pas, t'investir ou pas, comment tu veux les vivre, est-ce que tu vis de la compersion, comment tu gère le manque, quels sont tes traumas, etc. Donc aujourd'hui, pour moi, se dire poly, ne dit rien.
Perso j'ai envie de lien avec des personnes pour qui être dans la case mono ou poly n'est pas ce qui prime, et qui ont envie d'aller plus loin dans la compréhension (et l'exploration) de ce qui définit une relation.
Je ne cherche en aucun cas une relation toute faite, avec des critères précis (même si y'a des choses que je sais ne pas vouloir), mais des liens qui s'inventent ensemble à partir de ce qui fait commun entre nous.
Discussion : Rencontre vs Relation (dynamique de rencontre vs dynamique relationnelle)

artichaut
le mardi 04 mars 2025 à 22h05
Tiao88
Pour le côté "urgence", j'avoue ne pas trop comprendre. A part quand je réalise que j'ai une attirance aussi sexuelle mais là aussi j'essaie de prendre mon temps (parce que de toute façon si je ne le prends pas un mimimum j'ai peur que ça devienne catastrophique). Et vu mes dernières réflexions sur le sujet je sens que j'ai besoin de mettre une nouvelle plaquette de freins pour ralentir encore plus... Donc dans tous les cas, j'essaie de prendre mon temps, que ce soit une personne qui deviendra mon ami.e ou... Ben euh bonne question.
L'urgence, c'est vraiment le truc qui à mon avis charpente la NRE-monogamo-relationnelle (un chouïa moins en version poly, mais quand même) : il ne faudrait pas passer à côté d'un bon coup (dans tous les sens du terme) donc il faut faire vite vite vite.
Perso ça m'a pris du temps de retirer cette urgence-là. De me dire que personne ne menace la rencontre que je vient de faire. Et que peu importe le tempo, on a toute la vie, si on doit vivre des choses chouettes, on les vivra. Dans un jour, un mois, ou un an, qu'importe.
Discussion : Rencontre vs Relation (dynamique de rencontre vs dynamique relationnelle)

artichaut
le mardi 04 mars 2025 à 15h59
Robje
Des penseurs comme Levinas, Buber
Merci pour les réf' (je n'ai lu ni l'un, ni l'autre, même si leur noms me sont familier).
Pour autant, je sens que j'aurais préféré des réf' moins datée ou moins masculine.
Certes il y a plein de choses bien à prendre chez tous ces vieux penseurs.
Mais d'une part ça demande souvent une bonne dose de recul, de contextualisation voire d'indulgence (untel parle depuis son époque et son statut social, logique qu'il y ai du sexisme ou du mépris de classe).
Et d'autre part ça invisibilise d'autres oeuvres moins connues et souvent passionnantes.
Je trouve par ex. beaucoup d'inspiration chez Kollontaï ou Vasallo, pour ne citer qu'elles.
À minima, je trouverais judicieux, dans un souci d'élaboration collective d'une pensée, d'expliquer en quoi ces lectures ont été nourrissantes pour toi, et en quoi elles te semblent apporter de l'eau à notre moulin.
Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

artichaut
le mardi 04 mars 2025 à 15h09
Alinea7
Et du coup certaines personnes pourraient être dans une forme d'ENC plutôt que d'ENR ?
L'énergie de la nouvelle conquête, ça vend du rêve pour la proie !!
Whaou !
Oui, je pense qu'on peut en effet dire ça…
Discussion : Rencontre vs Relation (dynamique de rencontre vs dynamique relationnelle)

artichaut
le mardi 04 mars 2025 à 11h39
Aussi j'ai envie d'ajouter que dans une dynamique de rencontre, si l'on va quelque part, c'est vers l'autre.
L'aller vers, n'est pas vers une chose concrète pour nourrir des besoins (sexualité…), pas vers une stabilité dans un lien (relation…), pas vers un fantasme holywwodien (amourosité…) mais juste vers… le territoire et le monde (intérieur) de l'autre.
Ça n'empêche pas tout le reste.
Mais ça permet de clarifier ce qui est quoi.
Et de clarifier les mouvements, les dynamiques en jeu.
Ai-je envie de te rencontrer, d'aller vers toi ?
Ou ai-je envie de nourrir mes besoins, d'asseoir mon confort affectif, de vivre mon rêve fantasmé ?
Un peu comme avec la compersion.
Ai-je sincérement envie de ton bonheur et ta liberté ?
Ou ai-je envie de mon bonheur et ma stabilité ?
Discussion : Rencontre vs Relation (dynamique de rencontre vs dynamique relationnelle)

artichaut
le mardi 04 mars 2025 à 11h20
Du coup si je résume,
- il y a d'abord une rencontre, qui s'accompagne éventuellement d'une NRE-rencontre (et qui n'a pas besoin de NRE-relation)
- puis pour prolonger ça, mille possibles (dont la classique relation monogame et/ou poly, amoureuse et sexuelle) et dans ces mille possibles (où l'on trouvera l'amitié, la comète, l'interaction-sans-relation, les liens de Schrödinger, les micros-ruptures assumées, et tout ce qui ne rentre pas dans les clous de la RAS) il pourrait y avoir… une évolution de la rencontre vers… une dynamique de rencontre sans cesse renouvelée.
Cette dynamique de rencontre ne cherche pas à figer quoi que ce soit en relation, assume de ne pas être dans une logique d'urgence (une rencontre, et la dynamique qui s'ensuivra, peuvent prendre tout leur temps), n'a pas d'autre but que poursuivre la dynamique, et de ce fait n'a pas d'attentes, ne craint pas la rupture (puisqu'il n'y a pas volonté de relation), ou plutôt assume les micro-ruptures, est peu affectée par les notions de possessivité, etc.
On pourra m'objecter bien sûr, que c'est une modélisation idéaliste, utopique, qui ne prend pas en compte nos failles, nos dépendances affectives, nos besoins concrets de rassurance et de stabilité, nos jalousies effectives, etc.
Mais en tant que modélisation c'est un paysage, pas un but à atteindre. Une dynamique, pas une solution toute faite. Une construction évolutive, pas un bunker affectif.
Modélisation qui peut à la limite se superposer, à une réalité plus complexe. Pour venir parfois, dans nos relations existantes, donner de l'air, ouvrir des espaces, ou nous aider à apprivoiser l'impermanence de toute chose.
Discussion : [Décortiquons la NRE] Énergie de la nouvelle… Rencontre.

artichaut
le mardi 04 mars 2025 à 01h26
Alinea7
J'aime beaucoup l'idée de remplacer relation par rencontre, ça me paraît vraiment traduire ce qui se passe pour moi.
Alastor
Je trouve cette réflexion sur la "rencontre" plutôt que la "relation" très intéressante et beaucoup plus juste en ce qui me concerne...
Merci pour vos retours.
Alastor
Ce qui m'intéresse c'est de rencontrer quelqu'un, je m'intéresse a essayer de connaître, comprendre et respecter qui iel est.
C'est vraiment le plus important pour moi.
(…)
Bref pour moi ce qui est important c'est justement rencontrer les gens.
Merci pour ça. Ça m'éclaire. Et j'y vois un truc assez genré.
Ça m'a inspiré un post sur un autre fil.
Et même en allant plus loin, je me demande si… cet élan à rencontrer l'autre ne pourrait pas se prolonger au delà de la NRE, et même remplacer ce que l'on nomme Relation, supprimant du même coup, la dynamique de l'escalator qui direct tend à faire passer cette rencontre ou ce rencard vers de l'amoureux, du sexuel, du relationnel.
Et j'ai aimé que tu parle de rencontre de tout un groupe et pas seulement de la modalité à deux. Ça donne envie d'étudier plus avant cette dimension là : la rencontre à plus que deux.
Discussion : Rencontre vs Relation (dynamique de rencontre vs dynamique relationnelle)

artichaut
le mardi 04 mars 2025 à 01h25
J'ai envie ici de parler de Rencontre vs Relation.
Et peut-être d'inverser quelque chose, ou de me détacher de ce terme de "Relation".
[Avertissement pour les personnes qui me connaissent ou me rencontre dans la vraie vie : sur ce site j'aime théoriser un monde meilleur, j'aime étudier comment vivre des relations plus saines, etc. Pour autant il y a en général un fort écart entre ce que je peux ici prôner, et ce que concrétement je réussis à vivre dans la vraie vie, dans de vraies interactions, là où mon individualisme ou mon égoïsme, prennent bien souvent le dessus.] / J'ai senti que cet avertissement pouvait être utile pour ce fil en particulier. Et tant qu'à faire, je l'ai ajouté de manière générique sur mon profil.
J'ai déjà ici proposé de remplacer Relation par Rencontre dans l'expression Énergie de la Nouvelle Relation.
Et récemment, un post de @Alastor m'a inspiré… et donné envie d'aller un peu plus loin encore.
*
On considère généralement que la rencontre précède la relation.
En un sens c'est vrai. Surtout si l'on pense la rencontre à l'aune des "sites de rencontres", comme un rencard, un date… qui bien souvent à pour objet justement d'aller vers quelque chose d'autre : amourosité, sexualité, relation et tout ce qui s'ensuit, escalator oblige.
Mais admettons un instant que l'on désactive cet escalator, et qu'il n'y ai plus cette question de transformer la rencontre en Relation.
Et regardons ce qu'il se passe.
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Le terme Relation me plaît de moins en moins.
Certes il m'a été utile, fût un temps, pour remplacer de manière générique les mots : couple, amoureux, sexuel, etc. Voire amitié, pote, famille, etc. Il m'a permis de ne pas nommer ce que contenait le lien, de ne pas présupposer si c'est du polyA, de l'anarchie relationnelle, une relation hétéro-homo-bi, etc. Bref d'utiliser un langage plus inclusif pour nommer les choses de manière plus large, plus ouverte.
Mais d'une part j'ai constaté avec le temps que le mot relation finissait toujours par désigner ce que je cherchais pourtant à défocaliser : la RAS (relation amoureuse et sexuelle). Les amitiés, potes, famille… n'ont généralement pas le droit d'accéder au vocable de Relation, qui par défaut désigne quelque chose d'intime (sexuel), d'intense (amoureux), de stable (couple & co).
D'autre part je ne voyais pas que ce mot de Relation contenait en lui-même un fort taux de monogamie résiduelle. Dans ce qu'il connotte de ce qu'est une "vraie" relation, en ne défocalisant pas grand'chose, en multipliant des relations de types monogames.
Enfin je ne voyais pas que ce mot de Relation implique une idée de stabilité, d'inscricption dans la durée voire dans le marbre, et même une manière de compter sur des acquis. Je ne vis pas des échanges qui peuvent s'arrêter demain, donc je n'ai pas trop besoin de me remettre en question, je vis une relation, sous entendu presque un truc linéaire, homogène, solide ; un peu en mouvement certes, mais pas trop non plus. Remettre cette stabilité en cause, c'est risquer la rupture relationnelle.
Au biais de progression (l'escalator), s'ajoute un biais hiérachique (la primauté de la RAS), et un biais de stabilité (la relation, qui s'oppose à la rupture).
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Et si on désactivait la relation, pour rester dans la rencontre ?
Rencontre sera entendu ici au sens du rapprochement de deux mondes qui vont s'observer et comme le dit @Alastor s'intéresser à essayer de [se] connaître, [se] comprendre et [se] respecter.
Une rencontre n'a pas de progression définie, ne se compare à aucune autre, et est toujours en mouvement.
Une rencontre est un mouvement de curiosité empathique vers l'autre, et non pas le fait d'attirer l'autre à soi.
Si cette curiosité empathique disparaît, alors à la limite il n'y a plus que… relation.
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Et j'ai le sentiment, justement que dès qu'on quitte la NRE, cette curiosité empathique (si elle était réellement là en NRE, et que ce n'était pas que faux-semblants) tend à s'estomper, voire à disparaître avec le temps, au fur et à mesure que la relation s'installe.
Et que l'on soit en dynamique mono ou poly ne change pas grand'chose.
On connaît l'autre par coeur, ou on croit le/la connaître par coeur.
Il n'y a plus de goût pour connaître, comprendre et respecter l'autre, juste des habitudes relationnelles.
Cette installation dans la stabilité, dans l'habitude, voire dans la moristé, à mon sens, fait partie intégrante de l'escalator.
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Est-ce que rester dans une dynamique de rencontre, c'est à dire de curiosité empathique, sans d'ailleurs forcément aller dans l'intensité et l'urgence de la NRE relationnelle, permettrais de désamorcer l'escalator, et par la même occasion l'inélucatbilité de l'affadisssement du lien ?
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Évidemment ça peut paraître une belle utopie sur le papier, et pas du tout réalisable dans le concret.
On ne choisis pas forcément comment évolue notre curiosité ni notre empahie.
Mais on pourrait se dire aussi qu'on arrête le lien, si cette curiosité empathique disparaît ?
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J'ai aussi le sentiment qu'il y a un fort biais de construction genrée.
Qui s'intéresse réellement à l'autre et sur la durée en ce monde ?
Qui au contraire s'y intéresse, ou fait mine de, le temps d'un rencard, ou d'une NRE, et désinvestit totalement la chose, une fois certaines étapes franchies (sexualité, mise en relation…) ?
Mais aussi qu'est-ce qui des deux côtés de la construction genrée peut nous emmener vers des travers aux conséquences possiblement identiques ?
Bref ça me fait pas mal réfléchir sur les causes de nos échecs relationnels hétéros.
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Peut-on garder la dynamique de rencontre vivante au delà d'un certain stade ?
Si oui, comment ?
Peut-on empêcher que la rencontre bascule — via un mode relationnel — vers un genre d'indifférence (unilatérale ou réciproque) ?
Est-ce que arrêter de chercher à l'aller de l'avant, de chercher à stabiliser la relation, de chercher à hiérarchiser les liens, permettrait de nouvelle modalités interactionnelles ?
La sincère curiosité empathique pour l'autre est-elle viable dans la durée ?
Et comment y accède t-on quand on n'a pas été construit dedans ?
En quoi nos constructions genrées réciproques sont des freins à une rencontre sans cesse renouvelée ?
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J'ai en tout cas le sentiment qu'il y a quelque chose à regarder à la racine.