Transformation relationnelle : passer d'une relation amoureuse à une relation d'amitié
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MagentadeMars
le mercredi 30 mai 2018 à 16h58
artichaut
J'ai eu envie de vous partager ça.
Voilà ce que je cherche à éviter, dans cette relation, comme dans d'autres.
« Une ligne de faille s’était insinué entre nous. Elle allait s’élargissant, oh, imperceptiblement ! »
Eh oui, je reconnais la peur et la recherche, mais il y a des choses qui ne sont pas dans notre contrôle. Dans mon cas, j'ai reconnu à plusieurs reprises, toujours trop tard, qu'en luttant contre ce genre d'éloignement, je l'avais assuré.
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Galance
le lundi 04 juin 2018 à 19h04
Je me permet de te répondre car je suis en plein dedans depuis un peu plus d'un an. Nous avons eu des étapes par exemple après 3 mois nous étions en plein ce qu'à mentionné MagentadeMars, je paniquais et ça le faisait fuir. Mon ex m'a alors proposé de briser le cycle en n'attendant plus de l'autre ce qu'il ne pouvais offrir. Il a aussi pris en exemple un ami qu'il n'avait pas vu depuis plus d'un an sans que cela pose souçi. Mais l'amitié englobe un large spectre de relation. Nous avons tous des amis que nous ne voyons plus pendant des années ou uniquement lors d’événement important genre mariage sans que ça nous perturbe. Pour d'autre il est inimaginable qu'ils passent près de chez nous sans qu'ils ne viennent frapper à la porte. Aussi cela est évident mais on ne devient pas ami juste en le disant et je perçois souvent le silence radio comme un étiolement de la relation porté par un courant contraire comme le dit si bien ton texte. .
J'ai cependant des exemples concrets de transformation qui se sont bien déroulé dans l'entourage de mon ancien compagnon . Par exemple le témoin de son propre mariage était l'ex de son épouse et l'ex compagne de son frère est devenu la marraine de leur dernier.
Alors peut-être qu'il faut de la foi, de la foi dans le lien qui nous unit avec la personne quitté, se rappeler aussi que la distance n'est pas synonyme de désamour et que rien n'est figé dans la roche.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
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Galance
le lundi 04 juin 2018 à 19h54
Et en conseil concret, ne jamais mettre la personne devant le fait accomplis même si la transformation semble bien amorcé, spécialement en publique. Par exemple ne pas ramener sa nouvelle copine à une soirée ou vous êtes tout les deux convié sans l'avoir informé au préalable surtout si il/elle n'est pas au courant de la nouvelle relation, ou encore annoncer un départ à l'étranger pour une longue période de temps lors d'une soirée entre amis (peu de risque néanmoins si vous n'avez pas d'amis commun^^). Ça peut-être sur des choses plus banales mais dans tout les cas il faut être attentif à ce que l'autre ressent même si il ne l'exprime pas oralement.
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artichaut
le mardi 05 juin 2018 à 02h57
Merci pour vos messages.
Je répondrais peut-être plus en détail plus tard.
La question que je me pose ce soir, c'est "Qu'est-ce qui reste ?"
Autrement-dit, au lieu de regarder vers le passé, et ce qui n'est plus ou a/va changer, essayer de questionner le présent et l'avenir.
Qu'est-ce qui reste comme commun, comme évidences partagées, comme envie de construire ensemble… ?
Et que fait-on maintenant, ou plus tard, avec cela…
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artichaut
le mardi 05 juin 2018 à 03h36
On vient de m'envoyer cette vidéo (Transitioning Relationships du site multiamory.com). Mais je n'y comprends rien, même (ou surtout) avec les sous-titres googltraduits…
Si quelqu'un la regarde, comprend l'anglais, et peux m'en faire un résumé, j'en serais ravi (attention elle dure plus d'une heure).
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raz
le dimanche 14 octobre 2018 à 16h44
Je viens d'entendre parler d'un film qui m'a fait penser à cette discussion : L'Amour flou de Romane Bohringer et Philippe Rebbot.
Je ne sais pas ce qu'il vaut puisque je ne l'ai pas vu mais l'argument me semble intéressant (et le titre superbe !) :
"Romane et Philippe se séparent. Après 10 ans de vie commune, deux enfants et un chien, ils ne s’aiment plus. Enfin… ils ne sont plus amoureux. Mais ils s’aiment, quand même. Beaucoup. Trop pour se séparer vraiment ? Bref…C’est flou. Alors, sous le regard circonspect de leur entourage, ils accouchent ensemble d’un "sépartement" : deux appartements séparés, communiquant par…la chambre de leurs enfants ! Peut on se séparer ensemble ? Peut-on refaire sa vie, sans la défaire ?"
Si j'ai bien compris c'est ce qu'ils vivent qu'ils ont décidé de montrer en film ; pas sous la forme documentaire mais en le rejouant (donc plus format "fiction").
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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artichaut
le lundi 15 octobre 2018 à 16h13
Merci @raz pour cette suggestion.
Puisque tu remontes ce fil, je vais donner quelques nouvelles. Et c'est avec grand plaisir que je vous annonce, 5 mois après, que la transformation à réussie… ou qu'en tout cas, nous sommes sur la très bonne voie.
Ceci est passé par différentes phases, dont certaines mentionnées ici. Merci pour le soutien, les conseils, etc. Ça m'a aidé, je pense, à anticiper, donc gagner du temps, et du coup à rendre les choses moins douloureuses et plus sécurisantes pour chacun.e de nous deux.
Pour rappel : c'est elle qui me quittait. Mais je ne pouvais me résoudre à abandonner toute forme de relation.
Je ne sais plus forcément et exactement dans quel ordre, mais nous avons :
- laisser passer du temps et, autant que possible, évacué l'urgence (ça prendra le temps que ça prendra)
- défini qui posait les nouvelles modalités (en l'occurence, vu que c'est elle qui me quittait, elle a accepté que ce soit moi qui définisse les manières dont en entrerais en contact dans un avenir proche)
- défini des modalités sur qui re-prenait contact et avec quels moyens de communications (en l'occurence, moi, par texto ou par mail)
- défini des modalités sur des espaces où l'on pouvait se croiser (en l'occurence, elle évitais mes espaces collectifs, et j'évitais les siens)
- trouvé de l'aide et du soutien, via nos autres relations affectives
- essayé d'endiguer/rassurer la panique, que le nécessaire et temporaire "zéro contact" génère
- câlé finalement assez rapidement, un moment pour se revoir
- essayé de maintenir autant de contact que possible, amenant le moins de souffrance possible (donner tout ce que je peux donner, tout en écoutant mes besoins et mes limites) et faire évoluer ça avec le temps
- tenter d'ajuster sans cesse le possible avec le souhaitable en tenant compte de soi-même et de l'autre (une rupture en mode "silence radio" perturbe la communication, alors qu'il en faudrait justement… pour se caler sur comment opérer les ajustements nécessaires)
- essayé de se rappeler que ce n'est facile pour personne (même pour celle qui a pris la décision de rupture)
- décidé de nous revoir uniquement seul-à-seul pour commencer
- débrifé sur pas mal de désaccords récents entre nous (en l'occurence, j'ai beaucoup écouté tout un tas de désaccords qu'elle a eu besoin d'exprimer, dont des choses qui nécessitait une remise en question ou un changement de ma part, si je voulais qu'une quelconque relation puisse continuer)
- débrifé sur des comportements inhabituels (manque d'empathie, mensonge par omission, colère,…) pendant la période de rupture
- continué à prendre soin de l'autre, même alors qu'une rupture à été posée (ne pas mettre devant le "fait accompli", ne pas imposer publiquement une nouvelle relation, s'assurer sur comment l'autre peut vivre certaines décisions…)
- continué à développer de la compersion
- nommé d'abord une séparation, puis le fait que notre relation ne s'est en fait jamais arrêté, et bien qu'elle ai ralentie un temps (non sans remous émotionnels, bien sûr) a évoluée et s'est transformée
- réussis (une fois les différents débrief effectués) à nous revoir pour le plaisir de nous revoir, repasser du temps ensemble, etc
- nommé que cette relation est extrêmement importante et précieuse pour chacun.e de nous
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Au final, nous ne sommes officiellement plus en relation amoureuse et sexuelle (et il n'y a pas d'ambiguïté là dessus, aucun.e de nous ne veut revenir là dessus), mais nous nous voyons de nouveau régulièrement.
Tout ce qui a été vécu depuis 2 ans et demi, y compris d'avoir pu vivre ce moment de séparation, participe à rendre cette relation précieuse, tant par ce qui a été mis en jeu, ce qui a été expérimenté, que par les modalités mises en place.
La différence majeure, de mon point de vue, est que je n'ai plus d'attentes spécifiques à cette relation. J'ai l'impression d'avoir réussi à supprimer le manque ressentis pendant une longue abscence. Et de mieux réussir à ne pas faire porter mes "besoins" à l'autre.
Et ce qui a été transformé/gagné dans cette relation, l'a été pour d'autres et m'a aidé aussi pour entamer plus sereinement une nouvelle relation.
Cette transformation, à également été pour moi l'occasion de repenser l'ensemble de mes relations affectives, réussissant enfin à vivre et ressentir physiquement, ce que je savais/pressentais en théorie depuis longtemps : que chaque relation est unique, et que les cases "amitié", "amour", "sexe" & co ne disent finalement RIEN de ce qui fait une relation, de son intensité, de sa richesse, de son importance, etc.
Ça m'a permis aussi de raviver des relations que j'avais un peu minorisées ces dernières années, sous prétexte qu'elle n'étaient pas "amoureuse et sexuelle".
Ça m'a permis de me rendre compte que j'étais affectivement plus riche que je ne le pensais (tant dans ce que je peux donner, que dans ce que je reçois ou peut recevoir).
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Merci encore pour vos avis, aides et conseils. Et longue vie à ce site !
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raz
le lundi 15 octobre 2018 à 19h19
Content pour toi que tu ais pu vivre cette évolution positive et merci pour ce compte-rendu précis et enrichissant.
L'un des aspects importants de ce que j'appelle "le moment poly" est que, par rapport aux époques antérieurs, lorsqu'on parle de relations non exclusives, on a des témoignages concrets qui aident à imaginer comment faire. Ton retour en est encore un bel exemple.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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artichaut
le lundi 15 octobre 2018 à 20h15
C'est quoi "le moment poly" ?
Est-ce que pour toi c'est synonyme de l'époque contemporaine ? Ou bien ça fait référence à d'autres choses ?
Et tu le date quand ?
Le "moment poly" c'est les années 2010 ?
(ce site est né en 2008)
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raz
le mardi 16 octobre 2018 à 00h44
Merde !
Après avoir envoyé ce message, je me suis douté que tu risquais de me poser la question !
Faire une vrai réponse me prendra du temps et si je m'y mets, ce ne sera pas avant ce week-end.
Enfin, c'est un concept tout personnel. cela veut juste dire que :
1) Pour parler de relations affectivo-sexuelles non exclusives consensuelles, on a utilisé différentes expressions (amour libre, relations non exclusives, polyamour...).
2) Qu'à notre époque le terme "polyamour" l'emporte. Quand je dis l'emporte, je veux dire que pour parler de la même chose, on va se mettre à utiliser plutôt le mot polyamour de nos jours.
Par exemple, alors que l'expression "être en relations non exclusives" me convient mieux que "être poly", à un moment, je me suis mis à chercher le mot "polyamour" sur internet pour avoir accès à un contenu plus fourni et plus récent sur ce sujet, je me suis mis à utiliser de plus en plus ce terme pour être compris et j'ai même vu des ami-e-s employer ce terme dans un milieu où 10 ans auparavant, on aurait utilisé un autre terme.
Bien sûr, pour certaines personnes, ces différents termes peuvent avoir des définitions différentes ou une expression peut paraître plus pertinente qu'une autre. Mais je parle ici d'un usage social où pour dire la même chose, une expression l'emporte sur une autre à une époque donnée.
3) Qu'en même temps, on a vu la question abordée d'une nouvelle manière correspondant plus à une façon d'aborder les choses dans nos sociétés (ou dans une partie de celles-ci) à l'heure actuelle : Privilégier le "je", les témoignages, les conseils concrets, parler des sentiments, ne pas juger, se définir comme "poly" ou "mono"...
N.B. 1 : C'est personnellement en voyant une nouvelle manière intéressante d'aborder ces question en même temps que ce nouveau mot envahissait ma vie que j'ai pu me sentir à l'aise avec (je pense qu'il y a aussi une composante affective dans l'usage des mots, à côté du sens pour désigner quelque chose et de la composante interpersonnelle pour se faire comprendre) même si cela m'a pris des années (j'ai rencontré ce mot en 2006 mais je ne l'ai pas employé sans réticence avant 2012/2013).
N.B. 2 : Derrière le terme de "moment poly", il n'y a ni une époque précise (c'est maintenant mais depuis quand ? (le terme aurait été inventé au milieu des années 90, je le connais depuis 2006, ce site existe depuis 2008...)), ni un lieu précis (il est possible que ce terme ne veuille rien dire au Botswana ou au Myanmar mais dans combien de pays il y a assez de gens pour qui cela représente quelque chose ?), ni un milieu précis et même pas une définition ou une manière d'aborder les choses valable complètement pour toutes les personnes qui utiliseraient ce mot (par exemple je me retrouve difficilement derrière cette façon habituelle de dire "je suis poly", "je suis mono" même si j'ai pu trouver des raisons d'aborder les choses sous cette angle).
Comme pour tout phénomène social le terme ne désigne pas quelque chose aux contours nets mais plutôt un pôle d'attraction : vers telle époque dans telles régions et tels milieux, les gens qui utilisaient le terme "poly" mettaient derrière plutôt tel ensemble de croyances et de pratiques.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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gillou (invité)
le mercredi 24 octobre 2018 à 09h50
Bonjour artichaut,
Sujet archi intéressant.
Pour moi une rupture, c’est comme au sens mécanique. Quand il y a deux forces qui s’exercent dans deux sens différents et que la liaison entre les deux rompt.
En gros que les choses n’allaient plus depuis longtemps.
La séparation peut se faire sans rien casser. Comme la séparation d’un vaisseau à un autre. Un désaccostage. C’est coordonné, millimétré. C’est même prévu pour, je dirai.
Je dirai que la séparation peut intervenir avant la rupture.
C’est-à-dire qu’on devine que les choses ne vont plus aller dans le bon sens. Que la liaison ne va pas tenir.
Alors plutôt que d’attendre la rupture…. On décide d’une séparation.
Tous les conseils sont bons (j’en ai même beaucoup appris, merci !!!).
A titre très personnel, j’aime terminer une liaison par recoucher avec la personne. (terminer comme on l’a commencé ;) )
Ça se fait de nombreux mois après.
Juste pour m’assurer que la liaison est bien terminée.
Juste pour que les rêves de « et si…. » « néanmoins, c’était bien…. » s’arrêtent.
Juste parfois pour passer un bon moment, rompre en douceur.
Et que chacun reparte avec la conviction intime*, que oui tout cela est bien terminé.
* pour moi c’est intime dans le sens que ce n’est pas qqchose à partager, à dire. On sait juste au fond de nous même que c’est terminé. Qu’il n’y a plus la magie, le charme d’autant.
Il y a eu de la lumière certes, mais pas à tous les étages, pas comme avant.
Avec l’expérience c’est sans doute qqchose qu’on ne fait plus.
Pour moi c’est toujours une étape indispensable.
Ne serait ce que pour être sur que c’est terminé et pouvoir m’investir à 100% dans la relation suivante.
Puis c’est signe que la séparation s’est bien passé finalement. Si on peut se désaccoster, se réaccoster. .... même plutôt sain ;)