Participation aux discussions
Discussion : Quand les rêves questionnent ... trop ?

artichaut
le samedi 29 août 2020 à 01h13
Sophie72
Actuellement j'ai à nouveau beaucoup de mal avec les miroirs . J'ai appris à ne regarder que l'ensemble en essayant de ne pas faire de comparaison ou des détails pour bien m'habiller ou me maquiller mais les idées négatives fusent quand même et je ne vois en ce moment que les défauts.
Malheureusement, ça me semble beaucoup lié à une condition genrée. En tant que fille, puis femme, l'injonction est "sois belle, sois désirable". Et les critiques négatives fusent de toutes part, quoique tu fasse. Donc oui, elles finissent même par venir de toi-même. Tout est fait même pour que ça arrive : les injonctions, la culpabilisation. Même le "développement personnel" ne contredit pas ça : "tout est de ta faute".
J'ai le sentiment qu'il nous faudrais chercher justement (et ce quelque soit son genre) à se détacher de ça, du regard de l'autre, et +encore du regard de la société, pour s'aimer soi-même, tel qu'on est, et non pas tel que l'on voudrais nous faire croire que nous devrions être.
Tu as pris du poids ? A une autre époque ça t'aurais rendu +désirable +attractive.
Il n'y a pas de solution tout faite, mais se sentir désirable aux yeux des autres est pour moi une impasse. La seule personne pour qui tu devrais être désirable, c'est toi-même.
Ton mari te désires ? Ok, tant mieux pour lui. Mais (au delà du fait que ça ai pu t'aider dans ta vie) ça me semble complétement anecdotique au regard de la question : « te désires-tu toi-même ? » Et si non, comment faire pour que ça advienne ?
Discussion : Les amours plurielles, est-ce politique ?

artichaut
le samedi 29 août 2020 à 00h59
Siestacorta
Je savais pas trop où placer tout ça
Merci pour ces deux textes (que je ne connaissais pas). Je vais lire ça.
Discussion : Dialogue au paradis de l'anarchie relationnelle

artichaut
le jeudi 27 août 2020 à 11h31
Le terme de règle m'a moi aussi longtemps posé problème. mais aujourd'hui je le vois plutôt comme dans règle du jeu : si l'on veut jouer à un jeu (a l'anarchie relationnelle ou au polyamour par exemple) c'est mieux d'en respecter les règles.
S'il n'y a pas de règle, alors pourquoi donner un nom à ce jeu ?
Après oui, il est en soi dommage que le care ai besoin d'être prescriptif pour être appliqué. Mais je le vois moins comme une injonction (une prescription) que comme une catégorisation par la négative : "si tu n'es pas care, tu n'es pas anarel (ou poly)".
Ça permet de poser les choses clairement.
Tu peux ne pas respecter les règles du jeu, tu peux même choisir de tricher, mais juste dans ce cas tu n'es pas anarel (ou poly).
Parce que le zéro-règle perso je n'y crois plu trop. Et ça me semble la porte ouverte, certes au meilleur, mais aussi au pire.
Discussion : Lexique

artichaut
le mercredi 26 août 2020 à 23h14
Pour moi le terme mériterais d'être francisé. Mais n'hésites pas à proposer une définition.
Discussion : [Texte] 10 règles réalistes pour de bonnes relations non monogames, par Andrea Zanin, juin 2007

artichaut
le mardi 25 août 2020 à 20h12
Aki
Je suis motivé, c'est parti ... :-)
super
et si tu veux contacter l'auteur/autrice et publier la trad sur ce site en article, ça serait encore mieux
Discussion : En désaccord avec la notion d’identité poly

artichaut
le lundi 24 août 2020 à 18h47
Oui on est tous et toutes capables d'aimer plusieurs personnes et d'être aimée par plusieurs personnes. Ça c'est certain.
On s'en rends compte +ou- tard, on l'accepte +ou- facilement, on fait ou non le choix de faire exister ça dans notre vie.
…cependant pour moi ce n'est pas ça le polyamour… (ça c'est juste l'amour)
Le polyamour c'est bien+ être capable d'accepter (et même d'en être heureux/heureuse) que les personnes que l'on aiment aiment d'autres personnes.
Et là ce n'est pas que une question de choix, mais aussi une question de ressentis et d'émotion, une question aussi (c'est là que le choix revient) de travailler sur ça.
Lorsque l'on vit ça, ou que l'on veut vivre ça, on a besoin de se construire une identité et de trouver des pairs. Donc être "poly" ou autre chose, peu importe, mais oui il y a besoin de nommer les choses, d'en faire axe, à partir duquel se mouvoir.
(Et parfois on a aussi besoin de critiquer la Norme, qui nous empêche de vivre notre vie telle qu'on l'entends)
Ispices
Pour en revenir aux formules du début je trouverai la démarche plus honnête si cela était formulé comme ceci: « je voudrais vivre d’autres histoires d’amour en plus de la nôtre » « je suis tombée amoureux de ma collègue » « je pense que serais plus heureux (et toi aussi!) Dans une relation polyamoureuse »
Pour les cas que tu cites je suis assez d'accord avec toi (même si je mettrais à part l'histoire du coming out).
Vouloir vivre d'autres histoire d'amour n'a rien à voir, selon moi, avec le fait "d'être poly".
Discussion : L'incompatibilité entre les amours plurielles et la notion de couple

artichaut
le mardi 18 août 2020 à 20h55
De même que Karl Popper notait que « l'abandon de la référence à Dieu » (Dieu est mort) entraîna la question « qui va le remplacer ? »… (in Conjectures et Réfutations, 1985)
De même, savoir ou énoncer aujourd'hui que le couple est mort entraîne(ra) fatalement la question « qu'est-ce qui va le remplacer ? ».
Peut-être que l'on vit quelque chose aujourd'hui du même ordre que ce qu'on vécu les croyants quand Dieu est mort.
Or les amours plurielles ne me semblent pas répondre aux même besoins que le couple. Qui sait alors si la mort du couple n'entraînera pas… un retour vers Dieu ?
En cette période covidienne, où l'on constate une fois de+ que rien jamais n'occultera la peur de la mort, je ne sais si la mort du couple (et les tentatives d'amours plurielles) sont une bonne ou une mauvaise chose…
C'est comme si "progresser" (supprimer Dieu, supprimer le couple…) était voué à aller dans le mur : les âmes effarées par la perte de ce qui leur permettait de ne pas voir la mort en face deviennent tous +fous les uns que les autres…
…pardon, je dévie…
Discussion : L'incompatibilité entre les amours plurielles et la notion de couple

artichaut
le mardi 18 août 2020 à 20h34
Le couple est un mythe. Celui d'Aristophane. Il s'agit pour une personne se considérant comme incomplète de trouver sa complétude dans un nouveau UN. (C'est d'ailleurs souvent confondu avec l'Amour).
Que l'un·e des membres du couple se permettent d'aller voir ailleurs, peut être considéré comme la négation, la mort du couple. Donc en ce sens oui, p-être que les amours plurielles sont la négation du couple. Idem pour l'adultère, même si l'on tente ainsi de sauver la face de son couple (se faire croire à soi-même et au monde qu'il n'est pas mort).
Sauf peut-être si LE couple cherche une autre partenaire (couple hétéro cherche licorne, libertins et autres mélangistes). Mais pourquoi un couple complet aurait-il besoin d'une autre partenaire ? C'est bien que le couple à la base est bancal.
Donc oui je pense que symboliquement les amours plurielles sont incompatibles avec la notion de couple.
Discussion : Dialogue au paradis de l'anarchie relationnelle

artichaut
le mardi 18 août 2020 à 14h21
Erion
Récemment, sur le groupe Facebook Anarchie relationnelle, une personne a écrit qu’il n’existait pas de règles absolues dans les relations (en AR). Je lui répondu fermement que moi j’en vois au moins : prendre soin de son partenaire et communiquer.
Oui, j'aime bien cette façon de voir les choses.
Il n'y a pas de règles ? Et bien si il y en a. Justement.
Merci pour ça.
"il n'y a pas de règles" c'est bien trop libéral, et sujet à toutes les interprétations
Discussion : 10 ans de polyamour vécu !

artichaut
le mardi 18 août 2020 à 01h54
Caoline
Je ne vais pas vous raconter ça serait bien trop long,
Dommage.
Mais oui 10 ans de poly avec le même partenaire, y'en a pas beaucoup qui peuvent en dire autant.
Et d'habitude ici, c'est plutôt "je suis en couple depuis 10 ans et je voudrais ouvrir mon couple…" alors ça change. Merci.
Discussion : Dépassement du consentement non-sexuel

artichaut
le lundi 03 août 2020 à 16h39
bidibidibidi
Lire ta parenthèse m'a fait littéralement froid dans le dos. Ta parenthèse nie la relation du père avec l'enfant à naître. Le père est relégué à un pur rôle de fournisseur de gamètes.
Ta parenthèse aurait du être : En même temps, elle en assume les possibles conséquences à savoir se faire larguer par le géniteur, élever l'enfant seule, se faire attaquer en justice pour la garde de l'enfant, avorter, etc...
Avant je pensais comme toi, mais j'ai changé. Aujourd'hui je considère que ce qui est dans le corps d'une personne lui appartient. Donc la personne enceinte est pour moi, dans tous les cas, légitime à décider de garder l'enfant ou d'avorter. Et la personne qui a juste "donné des gamètes" n'a à la limite pas son mot à dire là-dessus.
Là où mon avis diverge encore de certaines de mes copines féministes c'est sur la responsabilité induite.
Pour moi, une personne qui décide seule de garder un enfant, s'engage de facto à la possibilité de l'élever seule. (Là où certaines de mes copines disent que le géniteur doit en assumer les conséquences sur le long terme, à savoir la paternité/parentalité même si la personne décide seule de garder l'enfant).
Par contre, si la décision se prend à deux (voire à + !) de garder l'enfant (ce qui me semble quand même préférable !) chacun·e porte alors la responsabilité de co-élever cet enfant, c'est à dire s'engage a-minima pour les 20 prochaines années (pas forcément de rester en couple, mais de faire ce qu'il y a à faire pour l'enfant).
Perso, vu les désaccords dans de multiples discussions que j'ai pu avoir sur le sujet, je fait en sorte de maîtriser moi-même ma contraception, pour éviter que des cas litigieux ou conflictuels puissent à nouveau se produire.
Discussion : De la possessivité. Des différentes formes de possessivités. De comment être moins possessif/possessive.

artichaut
le dimanche 02 août 2020 à 02h15
et ça me renvoie à ce que tu disais sur
partager : un bon whisky, un bon plat ou un bon dessert
Beaucoup cherchent à se nourrir. Mais combien cherchent à partager ?
Et combien donne quand ils ont peu ?
(et je ne dis pas que moi-même je le fais… je suis plutôt très possessif sur les objets, moyennement sur les ressources, mais beaucoup moins sur les personnes)
Discussion : De la possessivité. Des différentes formes de possessivités. De comment être moins possessif/possessive.

artichaut
le dimanche 02 août 2020 à 02h13
alinea7
Pour ce qui est de sécuriser sur les besoins affectifs, je ne vois pas trop comment, c'est vraiment LE truc qui ne peut pas vraiment se contrôler. Si ?
Se contrôler, je ne sais pas. mais je dirais que ça se travaille. Seul·e et à plusieurs.
C'est parlant par exemple que tu cites la mort et la solitude comme angoisses existentielles.
La mort soite (même si on trouvera toujours des personnes que ça rassure, ou qui sont en paix avec ça) mais la solitude, en revanche me semble une donnée partagée de manière très variée.
J'ai par exemple, depuis toujours, un profond besoin de solitude. Je passe +de temps avec moi-même qu'avec tous les autres réunis. Mais peut-être entends tu par "solitude" la solitude totale et surtout non-choisie ?
Perso je vois plutôt la solitude comme une des manières de sécuriser nos besoins affectifs, justement.
Les autres manières allant chercher du côté de l'interaction, donc du collectif : se rassurer ensemble, etc.
C'est quoi mes besoins affectifs réels ? Recevoir de l'amour dans un langage que je comprends. Et aussi en donner et que ce soit accepté.
Du coup m'en donner à moi-même, relationner avec plusieurs personnes qui m'en donnent (ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier). Relationner avec plusieurs personnes à qui j'en donne (pas forcément les mêmes que celles qui m'en donnent). Apprendre à donner/recevoir de l'amour de manière minime et pas nécessairement dans la durée. Apprendre à gérer mes frustrations. etc.
Pour le coup le axer sur le "Relationner avec plusieurs personnes à qui j'en donne" m'a permis tout à la fois, d'être en contact avec de l'amour (même si je ne fais que le donner) et quand même de +en recevoir (car quand on en donne ça se diffuse et parfois ça reviens dans l'autre sens).
Après oui, rien n'est "sécurisé". C'est un travail permanent. Comme de manger et respirer. Ou plutôt comme de faire à manger.
Peut-être même qu'on voudrait que l'amour et la satisfaction de nos besoins affectifs soient comme de "respirer" (ça a pu être ça pendant notre enfance) alors que c'est plutôt comme "faire à manger" : pour manger il faut faire à manger, et même un peu+ (faire les courses, ou faire pousser ses légumes, etc).
Nourrir (et non pas sécuriser) ses besoins affectifs est un travail de tous les jours.
Discussion : De la possessivité. Des différentes formes de possessivités. De comment être moins possessif/possessive.

artichaut
le dimanche 02 août 2020 à 01h50
alinea7
Utilitarisme : L’utilitarisme est une doctrine en philosophie politique ou en éthique sociale qui prescrit d'agir de manière à maximiser le bien-être collectif, entendu comme la somme ou la moyenne de bien-être de l'ensemble des êtres sensibles et affectés.
La suite de la citation dit :
Autrement dit, le choix utilitariste se fera en faveur d'une quantité « 100 » de bien-être distribuée à 50 % d'une population, plutôt qu'une quantité « 90 » de bien-être distribué à 60 % de cette même population.
Étrange manière de concevoir le fait de "maximiser le bien-être collectif".
J'entend par vision utilitariste, le fait de prendre en considération (consciemment ou inconsciemment) en priorité ce que peut nous apporter la personne, plutôt que de considérer l'autre comme un être à part entière. C'est à dire ne prendre en compte qu'une toute petite partie de la personne, et plutôt ce qu'elle génère en nous, plutôt que ce qu'elle est, ce qu'elle veut, etc.
Exemple : je suis en relation avec telle personne car elle m'offre du sexe et me dit qu'elle aime.
Mais au fait, elle elle veut quoi ? Suis-je certain qu'elle à envie de ça avec moi (est-ce un vrai fuck yes ! ?) ? qu'est-ce que je lui apporte moi ? Pourquoi sommes-nous en relation ? …peuvent vite devenir des questions secondaires.
Et si je me met soudain à ne plu l'aimer juste parce qu'elle cesse de m'offrir du sexe et de me dire qu'elle aime… est-ce que je l'aimais vraiment elle, ou juste j'aimais ce qu'elle me donnait ?
Mon bonheur est-il +important que le sien ? Puis être heureux si elle est malheureuse ? Puis-je ne pas me réjouir qu'elle soit heureuse ? etc.
Discussion : Dépassement du consentement non-sexuel

artichaut
le samedi 01 août 2020 à 18h15
Il y a des gens qui fonctionnent avec des concepts, d'autres avec des actes.
Certains trouveront inacceptable qu'elle puisse lui faire un bébé dans le dos (en même temps elle en assume les possibles conséquences, à savoir se faire larguer par le géniteur et élever l'enfant toute seule), d'autres trouverons inacceptable les discussions sans fin, le fait que ce soit l'avis de celui qui ne veut pas qui prime, etc.
On ne trouvera, je pense, de solution toute faite, ni en concept, ni en acte, sur des questions aussi complexes, touchant autant au vécu des personnes qu'à des pulsions qui nous traversent et nous dépassent.
Discussion : Dépassement du consentement non-sexuel

artichaut
le samedi 01 août 2020 à 18h02
Oups, j'ai pas trop suivi le déroulé de ce fil. II y aurait beaucoup de choses à dire. Je vais commencer par le commencement.
artichaut
je viens de découvrir :
Les Robinsonnes, téléfilm français réalisé par Laurent Dussaux, 2004 (dispo sur YT)
Le film contient une scène vers la fin de paternité imposée. Avec une résolution négociée.
Si vous voulez je raconte.bidibidibidi
Je veux bien.
Ok.
Les Robinsonnes, téléfilm français de Laurent Dussaux, 2004
Synopsis : A la suite du naufrage du Pélican, au large de l'île de Sein, quatre femmes de marins se retrouvent veuves. Maryannick, Nadia, Cathy et Rozen refusent de quitter leur île et leur entreprise de bijoux en nacre. Elles passent une annonce pour faire venir des hommes du continent. Leur mission : remettre en état le chalutier et faire tourner la coopérative de pêche. Trois candidats sur quatre se présentent.
(voir le film)
Je préviens je vais tout spoiler.
Il y a donc un ballet amoureux pour savoir qui finira avec qui et que le happy end puisse finalement clôre l'histoire. Tout ça dans un contexte pas du tout poly et même très très monogame (une histoire avec l'un·e empêche forcément une histoire avec un·e autre, et implique forcément jalousie et rancoeur) mais j'ai trouvé le film assez touchant.
L'histoire de grossesse est entre Joseph et Rozen (à partir de 1h23 dans le film).
Joseph est déjà père d'un enfant (un bébé même, et il s'est fait largué par la mère). Rozen n'a pas d'enfant, tombe amoureux de Joseph et au bout d'un moment… arrête de prendre la pilule sans le lui dire, et… tombe enceinte (et veut garder l'enfant).
Joseph pète un câble, mais après âpre discussion et réflexions, il finit par accepter la situation… mais pose deux conditions :
- c'est lui décide du prénom du bébé
- il veut faire ça à l'ancienne, il veut un vrai mariage et tout et tout, et veut une réponse tout de suite
Ce que j'ai trouvé intéressant c'est que soit abordé un sujet dont on ne parle presque jamais (ni au cinéma, ni dans la vie) et d'une manière peu commune :
- la différence d'envie dans un couple sur la question d'avoir un enfant
- la possibilité pour la femme, vu que c'est généralement elle qui contrôle la contraception (aussi parce que les mecs ne prennent pas ça en charge), de faire un bébé contre la volonté du géniteur
- le fait, que oui, ça arrive +souvent qu'on ne croît
- le fait que ce soit assumé dans le film (elle reconnaît avoir arrêté la pilule, ne déguise pas ça en "accident")
- le fait que le conflit provoqué par la situation ne soit pas évacué
- le fait que la complexité du conflit soit amené : chacun·e à ses raisons (lui a déjà un bébé sur les bras, elle n'en peut plus de vivre dans la mémoire de la mort de son mari)
- le fait que le conflit ne soit pas juste ignoré (il se fait même chambrer par ses potes de s'être fait faire un bébé dans le dos)
- le fait au final qu'une solution soit proposée par le mec, pour éviter l'explosion, et accepter la situation, sans pour autant reconnaître qu'elle a eu raison de faire ça
Le film ne porte pas de jugement sur les personnages. Mais juste parle d'une situation qui, de fait, arrive dans la vie. Et propose des pistes (le cinéma sert aussi à ça) de résolution de conflits. Telle qu'on peut en trouver dans des dynamiques poly.
Ça parle au final peu de non-consentement. Comme si le destin des personnages primait sur les concepts théoriques.
Discussion : J'ai été dans une relation polyamoureuse et abusive pendant sept ans....voici ce que j'ai appris.

artichaut
le samedi 01 août 2020 à 16h32
bonjour Vanille choco
Vanille choco
Pour ma part, quand j'ai approché le milieu poly, (…) j'en avais la vision inverse, celui d'un milieu + dangereux que d'autres pour les femmes.
Je pense que ta vision est assez rare dans le milieu poly. Mais tant mieux si ça a pu te protéger, et te faire anticiper justement les comportements abusifs.
Vanille choco
je n'arrive pas à comprendre où se situe l'abus... vraiment.
Je te renvoie aux mots de l'autrice :
Inês Rôlo
Je n'entrerai pas dans les détails de ce qu'il m'a fait. Je vais vous donner un aperçu général. Il a fait ce que la plupart des auteurs d'abus font. Il ne m'a jamais frappée, bien sûr. Il ne m'a jamais dominée ouvertement. Il était discret et prudent jusqu'à la perfection. Il m'a fait m'excuser pour des choses que je n'avais pas faites, m'a fait sentir que la plupart des choses qui n'allaient pas bien entre nous étaient de ma faute, a créé des règles pour la relation qui le servaient lui avant tout et surtout, a lancé des conversations complexes qui duraient des heures jusqu'à (mon) épuisement, testé constamment mes limites, n'a pas toujours cessé quand je disais non ou exprimais mon inconfort d'une quelconque manière, a utilisé pour lui mon travail intellectuel, s'est réapproprié mes idées pour faire progresser sa carrière, utilisé toute mon empathie parce qu'il n'en avait pas, contrôlé avec qui je sortais et la progression de mes relations, entravé mes chances avec des femmes qui m'intéressaient, se fiant au fait que j'étais introvertie et l'utilisant à son avantage, utilisé ma réputation pour protéger la sienne, utilisé mon habituelle gentillesse pour son propre bénéfice (même, oui, pour se rapprocher de femmes qui m'étaient proches), s'est reposé sur mon travail émotionnel, a manipulé des conversations et situations dans son intérêt et a même profité de mes tâches domestiques et ménagères.Inutile de dire qu'il a fait les mêmes choses à ses autres petites amies et aussi des choses pires. C'est la partie de l'histoire qui m'appartient.
Je trouve que beaucoup de choses sont dites dans ce simple paragraphe. Et le reste du texte parle de… maltraitance, cauchemars, violence, traumatisme, anxiété presque constante, manipulations, etc.
Qu'est-ce donc qu'une relation qui ne prend pas l'autre en compte dans sa spécificité, dans ses troubles anxieux, dans ses attaques de panique, qui non seulement ne prend pas ça en compte, mais l'utilise à son profit ?
Le régime ultra-libéral dans lequel on vit me semble nous faire considérer comme "normal" (et non abusif) des comportements aux conséquences pourtant dramatiques pour les personnes impliquées.
C'est pour ça qu'un tel témoignage me semble d'autant+ courageux et appréciable.
Vanille choco
Mais peut être est-ce une question de culture et qu'en France on ne voit pas les choses pareil ?
La norme culturelle en France est encore en 2020 la culture du viol. Donc c'est certain que pour beaucoup, ce qui est décrit ici, peut ne pas sembler très "grave".
C'est aussi, il me semble, faire une hiérarchie de la violence. Il y aurait les violences physiques inacceptables et les violences psychologiques "pas grave" (même si elles ont pourtant des conséquences physiques également).
Je finirais avec cette phrase de l'autrice (c'est moi qui rajoute les italiques-gras) :
Inês Rôlo
J'ai dû être confrontée mille fois à la réalité que je vivais et je ne l'ai pas vue (…) je ne voyais pas les similitudes sous-jacentes et silencieuses.
Discussion : De la possessivité. Des différentes formes de possessivités. De comment être moins possessif/possessive.

artichaut
le samedi 01 août 2020 à 15h58
Mais comme on va pas résoudre d'un claquement de doigt la peur de la mort —que des siècles de religions et de capitalisme n'ont pas réussies à endiguer— on peut se demander comment avancer pas à pas vers un peu +de sécurité affective et un peu moins de possessivité.
Je pense qu'en effet il y a, comme tu dis @alinea7, une dimension individuelle (la connaissance de soi et de la multiplicité des façons de combler nos besoins) et que le développement personnel cherche à questionner, …mais je pense qu'il y a aussi des choses collectives à inventer.
Discussion : De la possessivité. Des différentes formes de possessivités. De comment être moins possessif/possessive.

artichaut
le samedi 01 août 2020 à 15h28
Je me suis posé la question @alinea7 de la pertinence de ta comparaison à la nourriture
alinea7
J'ai noté de la possessivité sur de la nourriture par exemple lorsque l'aliment est rare et savoureux et que la personne ne souhaite pas partager : un bon whisky, un bon plat ou un bon dessert au restaurant.
Car contrairement à un objet qui peut se partager et se retrouver dans le même état ("qui en permet l'usage"), la nourriture si elle est partagée est perdue à jamais (ou échangée contre autres chose : un merci, de la reconnaissance, de l'auto-satisfaction, etc).
Idem pour une personne —si l'on s'autorise une vision utilitariste des personnes— que l'on retrouve "à l'identique" et avec l'on peut repartager les même choses.
Et je pense que @Siestacorta a raison de parler de ressources (comme par ex, la ressource temps disponible de la personne).
Du coup la possessivité serait non-pas considérer l'autre comme un objet (ou pas nécessairement) mais comme un réservoir à ressources. (Ce qui reste une vision très utilitariste des relations).
Je relationne avec toi pour obtenir des ressources : du temps, de l'attention, de l'amour, du sexe, de la tendresse, de la valorisation, des cadeaux…
Et en effet la question de la non-exclusivité n'est pas déterminante.
Certes la non-exclusivité permet de ne pas chercher toutes les ressources dont on a "besoin" pour vivre, chez la même personne, mais ce peut-être aussi un piège, et une course sans fin vers l'accumulation/possession de toujours+ de nouvelle ressources.
A la base de tout ça, il y a donc comme tu dis @alinea7 l'insécurité et la frustration, ainsi que les peurs tellement intenses qu'elle ne sont pas gérables.
Bon sur les peurs "tellement intenses qu'elle ne sont pas gérable", je trouve que parfois y'a chez certains un laxisme, une non-volonté de bouger (sortir de sa zone de confort), un refus de quitter sa position ultra-privilégié, assez patente. Mais soite, tout n'est pas conscient et malhonnête..
Moi ce qui m'a aidé c'est de faire la différence entre les besoins et les attentes.
Les besoins sont ce qui m'appartient. Les attentes ce que je fais porter sur l'autre, dont je me décharge, qui me fait mettre la pression sur les autres et déplacer la charge relationnelle sur elles/eux.
Comment remplir ses besoins (et sécuriser ses peurs, gérer ses frustrations) sans reporter d'attentes sur l'autre (les autres) ? Vaste question.
Surtout en milieu capitaliste, où l'accumulation de ressources, puis la surprotection de ces dites-ressources, nous est présenté comme la seule voie viable.
Le mariage monogame en est une (avec l'adultère en option, surtout pour les hommes). Les relations poly-hiérarchiques aussi (je sécurise ma relation principale puis je cours en chercher d'autres ! …comme avec l'adultère, mais ça fonctionne aussi pour les femmes ce coup-ci). L'amour libre ou l'anarchie relationnelle ne font guère mieux, avec leur poursuite incessante de toujours +de relations.
Mais tout ça n'est-il pas une fuite sans fin ? Pour tant bien que mal, gérer la frustration alimentée en nous par le capitalisme ? Et elle même ne serait là que pour dissimuler notre condition de mortel·le·s ?
Notre peur de mourir (en tant que personne et en tant que civilisation) est t-elle tellement intense, qu'elle n'est pas gérable ? …et qui nous ferait avoir des comportements possessifs (pour ne pas dire pire) ?
Discussion : Questionnement sur la transition amour libre VS polyamour

artichaut
le vendredi 31 juillet 2020 à 19h04
happygones
J'entrevois maintenant les bienfaits de ce qui se dit sur ce forum. L'honnêteté "officialisé" au départ d'une relation est bien, bien plus facile à développer qu'une honnêteté qu'on chercherai à développer une fois la relation ( même libre) installée.
C'est tout à fait ça l'idée !
Comme pour le reste, quand il y a communication (sans forcément placée sous l'angle de débats/revendications… pouvant en effet à coup sûr risquer de miner la rencontre) les choses deviennent +explicites, +facilement consentie, +facilement comprises, etc.
Comment en discutant chercher non pas à convaincre l'autre et réclamer, mais raconter ce que l'on est, et chercher sincèrement à le rendre compatible avec le bonheur de l'autre ?
Travailler à +de bonheur ensemble (donc déjà faire exister ce bonheur). L'autre sera forcément +enclin·e à vouloir le tien.
Le truc c'est que l'honnêteté "officialisé" au début ça peut faire mal (presque au début tu as tout à perdre, et pas grand'chose à y gagner… sinon l'estime de toi-même), car de fait ce monde là ne fonctionne pas comme ça, donc ça peut créer de la frustration, et moins de relations là où justement tu en voudrais +, mais perso, je ne vois pas d'autres solutions que d'en passer par là.