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Discussion : Séduction éthique

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Alabama

le lundi 05 décembre 2022 à 11h26

bidibidibidi

La séduction, fondamentalement, ça ne désigne que cette phase d'incertitude avant qu'une relation se crée.

Arg, le déteste cette phase, mais genre, vraiment.
J’ai le sentiment d’être en dépendance affective et je trouve ça extrêmement désagréable. C’est exactement la partie des relations amoureuses qui ne m’intéresse pas. Ça doit expliquer pourquoi je sais pas être en séduction.

Des gens ici auraient envie de dire de manière très concrète ce qu’iels font ou ne font pas, en phase de séduction, et qu’iels arrêtent de faire ensuite ? Quels choses cachez vous que vous montrez plus tard ?

C'est assez normal en période de séduction de montrer le "meilleur de soi-même". Des trucs aussi simple que de soigner son apparence, par exemple. J'estime que ce n'est pas "être autre chose que soi-même" mais plus une forme de respect de l'autre. Mais à part ça, aucun besoin d'être quelqu'un d'autre.

Alors pour moi, montrer «  le meilleur de soi-même » c’est exactement ne pas être vraiment soi. Je ne sais même pas vraiment faire ça, car quel est le meilleur de moi-même ? Ou alors je le fais sans m’en rendre compte ? Possible aussi, car en début de relation j’ai souvent (seulement un tout petit peu) plus de patience que plus tard. La découverte de l’autre fait que tout m’intéresse chez la personne. État que j’aimerais d’ailleurs cultiver dans toutes mes autres relations : cette grande ouverture du cœur et de l’esprit qui me semble être la réelle matière dont est fait «  aimer ».

C’est pour ces raisons qu’ aujourd’hui, j’essaie de ne plus vivre cette phase : j’essaie de ne plus avoir d’attente envers la personne. Certes elle me plaît et peut m’attirer sexuellement/amoureusement mais je ne projette rien d’autre que de la rencontrer, en savoir plus sur qui elle est.
Peut-être que ce n’est pas compatible avec la séduction du coup. Si je montre le meilleur, et l’autre aussi, alors on se dupe non ?

Ça ressemble quand même un peu au sujet de départ : est-ce éthique de cacher volontairement des éléments en phase de séduction, pour avoir plus de chances de conclure une relation amoureuse ? Pour moi la réponse est assez claire : c’est non.

Donc formulé autrement : peut-on séduire sans rien cacher ou est-ce que la base de la séduction c’est de cacher ? Ou en tous cas de ne montrer que ce qu’on pense être séduisant pour l’autre ? Mon intime conviction c’est que ce sont souvent les imperfections et les zones de vulnérabilité qui sont justement très séduisantes, en tous cas moi c’est ce qui me fait me sentir touchée par l’autre, et me donne envie de me rapprocher, en plus de ce qui est lumineux chez une personne.

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Discussion : [Lexique] Définition(s) du polyamour

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Alabama

le dimanche 04 décembre 2022 à 20h32

artichaut


Avoir une ou plusieurs relation(s), me semble tellement une fausse question aujourd'hui… Ok, pêter le carcan de l'interdit monogame ça peut être libérateur un temps, ok ça peut vite fait donner l'impression de déconstruire quelque chose, voire même concrètement, nous permettre d'accéder à des bribes affectives, que la société veut bien nous laisser grignoter. Mais ça ne tient pas très longtemps. Et il faut bien finir par se coltiner LA question : comment on fait pour rendre nos (une ou des peu importe, d'amour-sexe-amitié peu importe) relation(s) satisfaisante(s) ?

Je te rejoins entièrement sur ce point .
Ma définition actuelle du polyamour, c’est une recherche de déconstruction de la centralité du sentiment amoureux dans mes relations. J’ai une relation amoureuse «  classique », et je ne crois pas avoir suffisamment de temps et d’envie d’en avoir une et encore moins des autres dans ma vie.

Alors je me suis demandé pourquoi je veux malgré tout être en relation polyamoureuse ? Parce que c’est une manière de dire que toutes mes relations fortes sont aussi importantes dans ma vie, et c’est une manière de le réaffirmer, et de développer encore plus cela. Je réalise que je propose facilement certaines sorties à un amoureux et moins à mes amies : je décide donc de volontairement rééquilibrer cela.

C’est aussi pour moi dire : je veux être en relation avec des personnes libres, et je veux des relations exigeantes sur le plan de la communication, du prendre soin de soi et des autres. C’est aussi dire : chaque relation est unique et ne peut être prédéterminée par des codes (d’ailleurs j’ai toujours eu du mal à les comprendre: je n’ai jamais su à partir de quel moment je devais considérer que je devais la fidélité à l’autre, je demandais autour de moi et chaque personne avait sa propre définition, et bizarrement personne ne me conseillait d’en discuter directement avec l’amant en question).

Pour moi le polyamour, cela devrait être l’amour au sens large, et inclure toutes les relations d’amour. Sinon je trouve qu’on perd complètement la dimension subversive qui est en germe dans le polyamour.

Polyamour : relation d’amour entre personnes libres d’aimer qui elles veulent, et qui prennent soin des besoins émotionnels et matériel liés à ces relations.

Je ne sais pas comment faire apparaître la dimension amicale ou en tous cas non-amoureuse /sexuelle sans alourdir la phrase…

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Séduction éthique

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Alabama

le samedi 03 décembre 2022 à 15h44

J’ai envie de revenir au post de départ, même si je ne vais pas répondre à ma question de celui qui l’a créé car on lui a déjà très bien répondu , je m’intéresse plutôt à la question de la séduction éthique de manière plus générale.

Je me pose la question pour moi-même : peut-on jouer avec la séduction sans pour autant être autre chose que soi-même ?
J’ai toujours été assez nulle en drague/séduction, par je ne sais quel trou spatio-temporel je n’ai pas acquis les codes sociaux liés à la drague et donc pendant longtemps j’étais une simple observatrice désemparée, ne comprenant pas bien comment les gens nouaient des relations amoureuses: tout ça me paraissait arriver «  comme ça », sans que je n’aie rien vu venir entre les protagonistes (pas toujours mais quelques fois).

La seule chose que je connaisse de la séduction ce sont les jeux de regard et ça, ça va, je sais regarder, ça ne me demande pas vraiment de jouer un jeu mais du coup pendant longtemps je ne savais pas comment montrer mon intérêt pour une personne et j’ai parfois été très très surprise de déclarations que l’on m’a faites que je n’avais pas vues venir.

Il y a quelque chose dans la séduction qui me paraît être un jeu de dupe, une sorte de jeu de théâtre où il faudrait que je fasse des sourires au bon moment ou je ne sais trop quoi d’autre. Moi je sais juste montrer et dire à la personne qu’elle me plaît, qu’elle m’intéresse. J’ai considéré que je n’étais pas très douée à ces jeux, donc j’ai beaucoup dit explicitement et force est de constater que c’est rarement bien accueilli par les hommes quand on est une femme, si on ne joue pas le jeu de séduction «  féminin ».

Mais je me dis aussi que je passe peut-être à côté de quelque chose et que savoir monter plus subtilement à quelqu’un.e qu’iel me plaît est quelque chose qur j’aimerais apprendre. A condition de ne pas être quelqu’un d’autre. Et donc créer une «  séduction » éthique, non intrusive et qui laisse l’autre entièrement libre d’y entrer aussi ou pas.

Le seul endroit pour ma part où je me sens à l’aise de jouer un jeu de séduction, c’est dans une relation et établie car alors nous nous connaissions un minimum, et jouer sur l’envie sexuelle, les sous entendus, les jeux de frustration n’est plus un jeu de dupe mais un simple jeu en prolongement ou en amont de la sexualité qui est déjà installée.

Bref, en dehors d’une relation établie, comment jouer sans piéger l’autre ou se piéger soi-même, comment sortir de la demande cash sans pour autant être dans la manipulation ? Vaste question, je n’ai pas trop de réponse pour ma part et ce qui a été répondu ici par kill-my-idol’s me semble extrêmement problématique et ne va pas du tout dans le sens de ma recherche.

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Discussion : Attachement ? Non Attachement ? Détachement ?

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Alabama

le mercredi 23 novembre 2022 à 22h06

@Caoline : je me reconnais dans ce que tu dis.
Il me semble que pour moi aussi, c'est la certitude que l'autre est engagé qui me permet d'être plus détachée, moins dépendante. Je sais que l'autre tient à la relation, qu'il fait les efforts nécessaires pour la construire et l'embellir, et à partir de là, je n'ai plus vraiment d'attente sur la fréquence où l'on se voit, ni sur la fréquence des contacts à distance. Même si pour ma part, je préfère quand le lien est maintenu avec régularité mais force est de constater que parmi mes ami.e.s, plusieurs ne sont pas très doués pour cette régularité et je fais avec.

Avoir besoin que l'autre soit engagé, est en soi une attente. Mais ça me paraît le minimum. Les relations sans engagement, telles que certaines de mes amitiés longue distance où l'on ne se donne pas de nouvelles parfois pendant des années, sont des relations dont je ne me soucie guère au quotidien. Je ne pourrais pas avoir seulement ce type de relation non plus, et encore plus difficilement si le sentiment amoureux entre en jeu.

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Discussion : Polyamour y a t’il eu tromperie ?

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Alabama

le mercredi 23 novembre 2022 à 08h02

J’abonde à ce que dit siestacorta. Elle aurait dû te tenir au courant de l’évolution de ses différentes relations. Ça me paraît la base en polyamour. A toi de voir ce que tu fais de cela maintenant.

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Discussion : Être Polyamoureux·se (en couple) et "Non-Pratiquant·e"

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Alabama

le mardi 22 novembre 2022 à 11h14

J’ai envie de parler de trois histoires :
- ma première relation amoureuse, à 19 ans, était monogame «  de fait ». Mais je m’y sentais à l’étroit. A l’époque, il y a 20 ans, je ne connaissais pas le polyamour, ni de personnes pratiquant le couple libre. Sauf mes parents, qui vivaient une forme de non-exclusivité mais je n’en savais pas grand chose (en gros en 20 ans il leur est arrivé d’aller «  voir ailleurs » et c’était autorisé mais ils ne s’en parlaient pas forcément et c’était seulement des aventures sexuelles).
Je me souviens de discussions où j’essaie de plaider en faveur d’une ouverture de notre couple, sans grand succès mais sans me sentir jugée pour autant.
Je savais déjà à cette époque que le couple exclusif c’était pas mon truc mais je me sentais très seule avec ce sentiment, mes amis n’étaient pas du tout là dedans. Bref je me suis coulée dans le moule monogame car je pensais que sinon je devais renoncer aux relations amoureuses ce que je n’étais pas prête à faire. J’ai été infidèle plusieurs fois dès que j’étais loin géographiquement, je suis d’ailleurs tombée amoureuse. Mais pour moi ce n’est pas être pratiquante dans le sens où je pensais encore continuer dans la monogamie par contrainte.

- quelques années plus tard je vis des relations affectives plurielles dont deux relations amoureuses. Je décide de quitter un amoureux pour entrer dans une relation monogame avec le deuxième. Cette monogamie (qui n’a duré que 5 mois) ne m’a pas été difficile à vivre car contrairement à ma première histoire, c’était un vrai choix de ma part, je ne me retrouvais pas «  monogame faute de mieux ». J’ai découvert alors que j’avais plus de liberté et plus de choix possibles dans ma vie : je suis polyamoureuse mais je peux décider d’être monogame si ça me chante. Cependant je ne me connais pas dans la durée sur ce type de choix, je ne suis pas sûre de pouvoir être monogame longtemps sans en souffrir car quand je tombe amoureuse c’est toujours très puissant.

- je suis actuellement en relation polyamoureuse, mais j’ai un seul amoureux. J’ai par ailleurs des amitiés intenses, qui comptent tout autant. Je n’envisage pas vraiment d’autre relation amoureuse : c’est de l’énergie, des émotions, du temps et bcp de discussions. Mais savoir que c’est possible m’apporte énormément. Et dans mon expérience, je n’ai jamais vraiment voulu entamer de deuxième relation amoureuse. C’est toujours «  arrivé ». Mon seul vrai besoin est que ce ne soit pas totalement interdit car l’interdit m’angoisse, je me sens enfermée voire amputée d’une partie de moi-même. En gros, que la decision vienne de moi et non de l’extérieur.

Je n’exclue pas un jour de refaire le choix d’une relation monogame mais je sais quand même que je me sens mieux en polyamour. Par ailleurs je trouve qu’avec les personnes ouvertes au polyamour il y a aussi tout un tas d’autres sujets plus faciles à aborder.

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Discussion : Comprendre le polyamour

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Alabama

le mardi 22 novembre 2022 à 10h11

Là où je suis d’accord avec Mélusine, c’est que pour ma part, je n’ai pas des relations amoureuses pour faire souffrir l’autre.
Je me suis retrouvée dans la situation de démarrer une relation avec un homme monogame alors que j’avais déjà un autre amoureux (et il était au courant).
Je sentais qu’il le vivait très mal, même s’il ne me faisait pas de scène : il était très amoureux et c’était la seule façon de pouvoir être avec moi. Par ailleurs il y avait un déséquilibre entre nous qui renforçait énormément sa dépendance affective et matérielle vis à vis de moi. Tous ces éléments faisaient qu’il était beaucoup plus aisé pour moi de prendre une décision que pour lui.
Je me suis donc regardée en face : mon polyamour le fait souffrir, et il n’arrive pas à me quitter malgré sa douleur à être dans cette situation. J’ai donc aussi une responsabilité, soit je le quitte , soit je quitte mon premier amoureux et je rentre dans une relation monogame mais il était impensable pour moi de continuer sur ce mode qui était trop douloureux pour lui. Je ne veux pas d’une relation où je fais du mal à l’autre par mes choix.

Je trouve important cette notion de responsabilité. Nous avons 50% de cette responsabilité dans chaque relation, et j’ai parfois l’impression, peut-être à tort, que les polyamoureux se défaussent de leur part en se cachant derrière la transparence et l’honnêteté.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Dire je t’aime

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Alabama

le mardi 22 novembre 2022 à 09h55

@Aki: aucune idée pour les stats !
Par contre il existe des essais universitaires sur le sujet.

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Discussion : Quel type ou degré de relation avec les hommes cis je peux envisager sans nuire à mon féminisme ?

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Alabama

le mardi 22 novembre 2022 à 09h49

Si j’analyse comment venaient les discussions sur le tapis avant ce système, ce n’était ni naturel ni intuitif : un truc me travaillait, j’y cogitais des heures puis je réfléchissais à la meilleure manière de lui en parler et enfin je lui en parlais, de vive voix ou par envoi de lettre. Parfois avant qu’il y ait le moindre problème dans l’idée de discuter sereinement pour éviter les problèmes liés à trop de flou dans le polyamour, et parfois sous le coup de l’émotion liée à un truc qui m’avait soûlée.

Au final nous n’avons fait que formaliser ce que j’étais la seule à faire de manière informelle.

Je conseille d’ailleurs la brochure «  et si on se touchait », le texte «  les hommes profeministes et leurs ami.e.s » qui permet de comprendre pourquoi c’est si compliqué d’être dans une relation «  fluide » avec un homme cisgenre, et qui enjoint les mecs à modifier leur manière de construire les relations avec les autres, car le modèle sur lequel il relationnent, qui leur donne une impression d’autonomie repose en fait sur l’exploitation des compétences relationnelles des femmes et en cela perpétue la domination sur celles ci.
Ça m’a d’ailleurs permis de comprendre des crispations que j’avais dont je ne comprenais pas exactement la cause.

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Discussion : Quel type ou degré de relation avec les hommes cis je peux envisager sans nuire à mon féminisme ?

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Alabama

le lundi 21 novembre 2022 à 09h53

Nous avons eu notre deuxième discussion planifiée.
Cela a été l’occasion de revenir sur le fait qu’il était réticent à chaque fois que je lui faisais part d’un besoin.

Il l’a reconnu, et cela semble être un mélange de peur de mal faire, de peur de changer/aller vers l’inconnu.

Je remarque aussi que j’ai tellement eu l’habitude en relation hetero que mes besoins soient mis de côté (pas toutes mes relations mais plusieurs bcp d’entre elles) ou de simplement ne pas être entendue, que c’est un point de crispation pour moi et que tant que je n’ai pas l’assurance que je vais être entendue je ne me sens pas en sécurité. Là par exemple il a accepté une de mes demandes , et avec simplement son acceptation, mon besoin a déjà disparu, j’avais juste besoin de savoir que si je lui demande un truc il va accepter ou trouver une solution avec moi si ma demande ne lui convient pas complètement. J’ai failli lui envoyer un message pour lui dire «  non finalement c’est pas la peine, j’en ai plus besoin » 😂.

Je remarque que d’avoir des discussions, avec la charge repartie (on doit préparer la discussion à tour de rôle), en dehors de tout conflit est un bon système pour moi car je peux aller en profondeur sur ce que j’ai à dire sans être en colère et donc je suis plus à même d’entendre aussi son point de vue.

Quand je croulais sous le poids de la responsabilité d’amener les sujets, je n’avais clairement pas la même ouverture ni la même sécurité intérieure.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Quel type ou degré de relation avec les hommes cis je peux envisager sans nuire à mon féminisme ?

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Alabama

le vendredi 18 novembre 2022 à 09h49

@Lau : je comprends ton point de vue. Mais j’avoue que je n’ai plus envie de faire ce travail ( concernant les hommes qui se pensent différents). Il existe plein de lectures sur internet, qu’ils aillent les lire je ne suis pas leur maman.

Concernant la demande explicite c’est exactement ce que j’ai fait depuis le début de la relation. J’ai dû insister pas mal de fois avant qu’il se saisisse vraiment de la demande et y réponde. Mais ça y est nous y sommes, nous avons une organisation de discussion égalitaire.

Le patriarcat fait du mal à tout le monde. Il existe cependant une différence de taille entre les hommes et les femmes dans la relation hetero : comme cela a été théorisé, les opprimés ont plus d’intérêt à observer leur oppresseur et le système oppressif que l’oppresseur, et donc dans ce cas, les femmes partent avec une compréhension de leur condition et le fonctionnement des hommes bien supérieure à celle des hommes. Les hommes ne «  voient » pas le problème. On en a eu plusieurs exemples sur ce fil de discussion. Et c’est exactement cela qui est épuisant, avec ou sans cnv. Bon moi je ne connais pas vraiment la cnv même si je pense que je la pratique en partie sans le savoir.

@alinea7: j’ai adoré te lire. Je me reconnais dans beaucoup de points. J’admire le courage que tu as eu notamment vis à vis de l’école de ne pas pallier les manques de ton compagnon. Je pense que cela aurait été au dessus de mes forces et pour ma part j’ai préféré le divorce (il avait vraiment dépassé mes bornes dès qu’on a eu un enfant et contrairement à toi je n’arrivais pas à assumer de mettre l’enfant au milieu ça me brisait le cœur).
Mais j’ai refusé de lui apprendre comment changer les couches ou quels vêtements mettre quand il m’appelait au secours: j’ai pas le gêne du changement de couche désolée, tu te demerdes. Il appréciait pas vraiment de devoir se débrouiller, comme tout le monde 🤭

Je me reconnais aussi dans «  la meuf chiante ». Je suis «  chiante » avec mes amoureux sur ces questions. Encore plus aujourd’hui qu’avant sauf que maintenant je sais mieux m’exprimer, me faire comprendre. J’assume que cela puisse mener à la rupture si l’autre n’est pas près à faire ce qui me semble être la base pour une relation où on prend soin l’un de l’autre. Mais je tiens bon et en réalité dans ma relation actuelle on se dirige vers plus de complicité, il y trouve tres Clairement son compte même quand il freine au début.

Même en ayant gagné en capacité d’expression, je remarque que l’autre met du temps à me comprendre, alors que quand je discute du même sujet avec mes amies féministes, on se regarde avec des airs entendus en mode «  bah oui” en levant les yeux aux ciel. C’est très frustrant à plein de moments.

@Lau : tu as raison sur l’histoire des émotions sous-jacentes à la réticence à changer des hommes . Je serais curieuse aussi de savoir, mais force est de constater que cela semble difficile à exprimer chez celui que je côtoie en ce moment. Je vois bien moi, qu’il y a de l’émotion derrière, de la pression à bien faire, peut-être de la peur de je ne sais quoi. Mais je ne peux pas sans arrêt faire la psy de l’autre, c’est aussi ça dont je ne veux plus dans mes relations : tirer les vers du nez.

Comme Alinéa, j’essaie plutôt de «  faire le mec » à certains endroits pour ne pas faire double travail.

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Discussion : [Outil] Escalator tactile

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Alabama

le jeudi 17 novembre 2022 à 14h51

Je pense que l'escalator tactile est très vrai en relation hétéro stable.
C'est dans ce cadre que le moindre contact physique peut être vu comme l'obligation d'un rapport sexuel (avec pénétration sinon c'est pas drôle) ensuite car l'homme du couple dont le désir est éveillé par ce contact, imaginera que la suite logique c'est le coït.
C'est à mon sens, une des explications de la perte de désir chez les femmes au bout de quelques années de relation. Le sentiment d'obligation, et l'absence de tendresse non sexuelle aboutissent à une désertion de la sphère tactile pour ne pas risquer de devoir "passer à la casserole".

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Discussion : Décalage dans les besoins/disponibilité et jalousie

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Alabama

le jeudi 17 novembre 2022 à 14h39

@Siestacorta : Oui tout à fait :) ça me fait penser que j'ai oublié de mentionner que ces deux dernières semaines, j'ai beaucoup lu sur le sujet, dont la brochure que tu cites que j'ai relue deux fois, pour m'aider dans ma réflexion, et m'aider à rester forte sur mes positions et mes besoins.

Je précise que j'étais déjà dans une logique d'anarchie relationnelle, depuis bien longtemps. Je mets beaucoup d'amour et d'énergie dans mes amitiés, elles prennent la majeure partie de mon temps libre, et elles ne sont jamais passées après mes relations amoureuses (qui hormis ma première, n'ont jamais correspondu à l'idée qu'on se fait du couple classique, d'ailleurs je n'utilise pas le mot couple tant il charrie avec lui des évidences qui ne sont pas les miennes).

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Discussion : Décalage dans les besoins/disponibilité et jalousie

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Alabama

le jeudi 17 novembre 2022 à 13h46

Envie de revenir ici car les choses ont bougé, en partie grâce à vos contributions.

Son départ loin, que j’ai d’abord pris comme une énorme difficulté pour moi, est finalement une opportunité que j’ai saisie pour changer mon rapport à cette relation amoureuse.

- j’ai mis activement plus d’énergie dans mes autres relations, qu’on nommera amicales, qui sont globalement très présentes dans ma vie. J’ai réalisé que je ne proposais pas souvent à mes ami.e.s de faire des choses ensemble comme allée au ciné, ramasser des champignons ou autre, et que je me limitais niveau contact physique par peur du désir que je pourrais éprouver pour elles. Je suis donc progressivement encore plus câline, et j’ai évacué depuis quelques temps maintenant la peur du désir : s’il survient je l’accueille et je ne m’en veux plus qu’il soit là

- j’ai insisté avec mon amoureuse sur la nécessité du partage de la charge relationnelle, que ce ne soit pas sans cesse moi qui cogite et propose les discussions. Nous avons trouvé un mode sur prise de rdv, avec ordre du jour à compléter par chacun.e.

- j’ai fait l’effort d’ouvrir mon cœur à la possibilité d’avoir d’autre amours, alors que je n’en ressentais ni l’envie ni le besoin à la base. Faire cet effort m’a permis de me décentrer de ma relation actuelle, sans pour autant m’éloigner émotionnellement. Pour autant je ne recherche pas activement.

Ces 3 axes, et la bonne foi et bonne volonté de l’amoureux font que je découvre une nouvelle liberté en relation amoureuse hetero : je suis sécurisée sur le fait qu’il y aura bien des discussions et que je ne suis pa seule à en porter la responsabilité. C’est énorme . Je me sens soudainement beaucoup plus en sécurité et l’éventualité d’autres relations me paraît d’un coup super simple. Je découvre ce que signifie la légèreté dans une relation amoureuse . Magie ! Il n’est jamais trop tard.

J’ai du fait ce cette sécurité toute neuve, plus besoin d’avoir une relation amoureuse plus proche géographiquement. Si ça arrive on verra mais je me sens bien comme ça, avec cet amoureux loin, mes amitiés fortes auxquelles j’accorde plus d’attention soutenue ( c’est surtout intérieur en vérité car je vois déjà énormément mes amies si l’on compare au commun des mortels ).

Bref, je suis en train de découvrir le détachement, je ne pensais pas en être capable, en tous cas pas si rapidement et finalement il a suffi d’à peine 2 semaines. L’idée qu’il ait des dates ou d’autres relations amoureuses pourrait presque m’enthousiasmer, tendis que jusqu’ici j’avais surtout peur d’être lésée (ça m’inquiète encore un peu mais de manière marginale). On verra maintenant en situation réelle ce qui se passe.

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Discussion : Quel type ou degré de relation avec les hommes cis je peux envisager sans nuire à mon féminisme ?

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Alabama

le jeudi 17 novembre 2022 à 12h58

Je ne sais pas quoi te répondre.
Le sujet s’adresse aux personnes qui se rendent compte de la difficile voire impossible compatibilité entre leurs convictions féministes et les relations hetero. Tu es libre d’y répondre à côté de la plaque en disant que toi t’es différent. Ça répond pas à la question de départ. Je n’irai pas dans un débat avec toi à savoir si tu n’es pas comme les autres car ce n’est pas le sujet qui m’intéresse ici.

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Discussion : Quel type ou degré de relation avec les hommes cis je peux envisager sans nuire à mon féminisme ?

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Alabama

le jeudi 17 novembre 2022 à 10h35

@FM : ce qui est fort dommage FM, c’est que pour poster ta réponse au notallmen, tu prennes un peu toute la place sur la discussion.
Depuis que certains sont venu «  provoquer » ici en mode «  mais moi je suis gentil », tu auras remarqué que j’ai peu répondu voire ignoré ces interventions. Pourquoi ? Pour rester dans le sujet du fil de discussion, qui pour ma part me tient à cœur et j’espère qu’il y aura à nouveau des contributions qui répondent à la question légitime de départ.
Et toi tu arrives et vlan, tu nourris le troll. Si j’osais je dirais que tu fais du manspreading… ça partait d’un bon sentiment je n’en doute pas, mais je voudrais juste te dire que j’ai le sentiment du coup que ça tourne au combat de coq et je me retrouve à en être l’observatrice blasée et découragée. J’espérais secrètement que ce fil devienne non mixte par écrémage 😂
Mais non là je suis la seule nana ces jours-ci sur ce fil, et des hommes interviennent de manière random pour dériver vers d’autres sujets. C’est merveilleux. Sans doute doit il exister des groupes non mixtes (sans hommes cis donc) pour pouvoir discuter de polyamour ET féminisme sans être sans cesse distrait.e.s par des interventions de ce type.

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Discussion : Le romantisme anticonformiste

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Alabama

le mardi 15 novembre 2022 à 20h55

Je déterre encore une autre discussion (eh oui, je suis en train de faire le tour de tout le forum depuis mon inscription 😁).

En lisant le titre , je me suis dit «  oh oui parlon de romantisme ». Je me considère comme étant très romantique.
Mais pour moi, rien à voir avec les rituels admis, bien que certains ne me déplaisent pas comme recevoir un cadeau pour mon annif ou Noël (j’adore Noël, vraiment vraiment beaucoup).

Je me rends compte que j’associe le romantisme aux relations amoureuses, et aps du tout aux relations platoniques ! Ce qui est étrange car les mêmes gestes en amitié me font infiniment plaisir aussi.

Par exemple, une amie très proche a pris l’habitude, de temps à autre, de m’envoyer une chanson ou un texte qui parle de son amitié pour moi, ou de son vécu du moment. J’en ai les larmes aux yeux à chaque fois. Et pourtant, je ne l’aurais pas spontanément associé au romantisme de prime abord.

Mon amoureux fait la même chose : il m’a envoyé des chansons qui expriment son amour ou son désir pour moi, parfois je n’aime pas musicalement les chansons en question mais ce n’est pas important pour moi : le geste et le message sont plus importants et me touchent enormement et je trouve ça terriblement romantique.

Un autre m’amenait très régulièrement des croissants. Parfois même je ne le croisais pas, il les laissait sur la table de la cuisine et je les trouvais en me levant. Je trouve ça ultra romantique. Je ne sais pas si lui se percevait comme tel 😄, lui qui n’était pas amoureux.

J’aime dans le romantisme, l’attention inattendue, l’expression de l’amour qu’on a pour l’autre, la mise en scène aussi.

Pour ma part j’écris des lettres d’amour, des poèmes parfois, et je me suis mise aussi à envoyer des «  chansons message ». Le plus important pour moi c’est l’élan spontané, la sincérité et sentir la personnalité de l’autre dans ses actes romantiques.

Par exemple j’avais eu un amoureux plus «  conventionnel » que les autres . Il m’envoyait des messages d’amour recopiés d’internet, très guimauve. Je trouvais ça mignon mais ça ne parlait pas à mon cœur. J’ai fini par lui dire que je préférerais qu’il les écrive lui même. Ça l’a vexé au début puis il a compris et finalement a trouvé lui aussi que ça avait de l’intérêt de me dire son amour en choisissant vraiment ses mots, hors des convenances.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Dire je t’aime

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Alabama

le mardi 15 novembre 2022 à 19h56

@Aki : c’est une des solutions oui, celle que j’ai choisie pour ma part, et si on ajoute encore d’autres conditions de deconstruction de la relation heteronormée, force est de constater qu’il y a peu de candidats.

D’où mon questionnement. Cette différence est loin d’être anodine, et loin d’être une particularité individuelle (même si, dans de moindres proportions, on peut trouver des personnes pas hommes qui n’aiment pas dire je t’aime ou exprimer leurs émotions de manière générale)

Nos goûts, nos choix relationnels, nos personnalités sont pétries de construction sociale, et très genrées. Dire juste «  je suis comme ça, il suffit de trouver quelqu’un qui correspond », c’est ok dans un sens, si personne ne souffre de la situation. Mais je trouve plus intéressant, et même indispensable dans la perspective de construire un monde plus féministe (ben oui hein moi je veux un monde sans oppressions), de réfléchir au pourquoi du comment y compris dans un «  je t’aime ».

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Discussion : Quel type ou degré de relation avec les hommes cis je peux envisager sans nuire à mon féminisme ?

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Alabama

le mardi 15 novembre 2022 à 15h38

Je rajouterais aussi, une grande envie «  d’y croire », malgré tout. Là je parle de moi.
Dans ma relation hetero actuelle, qui est relativement jeune et donc sans doute je ne vois pas encore tous les endroits où il pourrait y avoir de la friction, je remarque que les seules choses qui m’agacent vraiment chez l’autre, sont liées au patriarcat et pas tellement à son caractère. Alors bon, cette distinction peut être un peu fallacieuse car comment tracer une ligne claire entre les deux ? C’est un peu illusoire.

Mais du coup, j’aime tellement sa personne, j’ai envie de croire que l’on peut atteindre une forme d’égalité sur les modalités de la relation. Ça tombe bien il est partant (sans son enthousiasme nous serions déjà soit séparés soit proches de l’être).

En tous cas j’ai décidé d’observer cette relation de près, et de prendre note de ce qui s’y passe, car il me semble que pour l’instant nous réussissons à construire un mode relationnel qui compense les constructions genrées (à mon initiative têtue pour l’instant, et je n’exclue pas qu’il me surprenne sur ce plan à un moment), et je me dis que ça pourra servir à d’autres, même en dehors d’une problématique de genre.

Ce qui me donne envie d’ailleurs de créer une discussion sur le sujet.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Dire je t’aime

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Alabama

le lundi 14 novembre 2022 à 18h04

Ben justement, les 5 langages de l'amour, une des utilités du truc, c'est de parler le langage de l'autre. Si mon amoureux me dit demain, qu'une des manières dont il se sent aimé, c'est quand on lui offre des fleurs, t'inquiète que ça tombera pas dans l'oreille d'une sourde et que je lui en offrirai dès que j'ai l'occasion. Je serai super contente de savoir quoi faire pour qu'il se sente aimé de moi ! Donc j'aimerais bien que si à l'inverse, je dis que moi, c'est qu'on me dise "je t'aime" qui me fait me sentir aimée, il ne voit pas ça comme un injonction mais plutôt comme une opportunité que je comprenne qu'il m'aime. Ou simplement pour le plaisir de faire plaisir, aussi :)

Quant au sens fourre-tout du je t'aime, c'est ce qui me plaît dans l'expression justement :) Mais si on aime pas ne pas savoir, ben, c'est possible d'en discuter : ça veut dire quoi pour toi, que comprend tu quand je te le dis, qu'exprime tu quand tu le dis, etc...

Quant à la construction en tant qu'homme, mon avis c'est que ça mérite d'être déconstruit, justement. Qu'est-ce qui fait que c'est perçu comme une injonction ? Comment on peut faire pour que ça n'en soit pas une ? Qu'est-ce qui fait que les hommes ont moins envie de dire je t'aime ? Certes la construction, mais justement cette construction se fait par opposition au féminin, et dire je t'aime est associé au féminin donc je trouve ça complètement pertinent d'évoquer cette crainte "de ne plus être un homme", mais qui peut se traduire individuellement de manière totalement singulière et inconsciente. Cela rejoint l'expression des émotions et sentiments, de manière générale, c'est bien plus large que le "je t'aime". Après, si les partenaires en question sont tranquilles avec ça, y a pas de sujet.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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