Polyamour.info

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Rennes (France)

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Discussion : Groupe Poly hommes

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artichaut

le jeudi 26 septembre 2019 à 17h02

Ressources :
- Les textes de Léo Thiers-Vidal. Édités dans Rupture anarchiste et trahison pro-féministe par Thiers-Vidal, Bambule 2013.

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Discussion : Groupe Poly hommes

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artichaut

le jeudi 26 septembre 2019 à 17h02

Ça fait plusieurs années que j'ai envie de participer à des « groupe de parole d'hommes » et je ne trouve aucun groupe auquel me greffer.

Malgré quelques réserves (notamment sur des questionnements politiques) quant à ces groupes déjà existants, j'ai tout de même essayé de les rejoindre …sans succès jusqu'à présent. Je veux bien nommer ces groupes et citer les réserves que j'ai pû avoir. Mais là tout de suite j'ai +envie d'autre chose.

Puisque je n'arrive pas à rejoindre un groupe existant, je me suis dit qu'il fallait le créer. J'ai déjà essayé dans le milieu féministe rennais, il y a 1 ou 2 ans, mais sans succès (là aussi je pourrai expliquer pourquoi ça n'a pas marché, …mais +tard).
Et après réflexion, je me suis dit que finalement le milieu poly était sans doute l'endroit le +approprié (pour moi) pour créer ce genre de groupe, même si j'ai aussi des réserves à cet endroit là (mais faut bien se lancer…).

Alors voilà :
J'aimerais monter un groupe poly hommes. Et ça peut prendre plein de formes :
- rencontres réelles (c'est, de loin, ce que je préfèrerai)
- liste de discussion (mailing liste)
- fil de discussion sur ce forum (hum… ai-je vraiment envie de ça ?, je ne sais pas…)
- etc (car possiblement je n'imagine pas tout !)
L'une ou l'autre des ses hypothèses n'étant pas antinomiques et ne s'excluant pas l'une l'autre.

Et, a minima et déjà, dans le cadre de nos café poly-pop, j'aimerais organiser un café poly hommes, à Rennes ou à Nantes.


Ça branche des mecs ?!
.
(pour organiser le café-poly, y participer, ou concevoir le « groupe poly hommes »)
(vous pouvez écrire ici, ou me contacter en mp)


__________
PS1 : je raconterai ici les avancées du projet
PS2 : je suis preneur de toute récit d'expérience similaire, ici ou en mp (j'ai déjà rencontré un des animateurs des café-poly de Marseille qui y a organisé quelques discussions poly entre hommes)

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Discussion : Polys renommé.e.s, personnalités célèbres, etc

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artichaut

le jeudi 26 septembre 2019 à 14h11

Pour info, j'ai crée ce nouveau fil : Personnes ayant marqué, l'histoire de la pensée et la pratique des relations affectives car la dimension "célébrités", si elle peut éventuellement avoir du sens, ne m'intéresse pas tant que ça et qu'a minima j'avais envie de séparer les deux …même s'il y a des intersections, bien sûr…

Autant j'avais envie, subjectivement, d'y mettre des personnes peu célèbres, autant certaines personnes célèbres, n'y ont pour moi pas leur place.

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Discussion : Citations sur le polyamour

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artichaut

le jeudi 26 septembre 2019 à 13h56

Je signale également ce fil : Citations (qui fait un peu doublon).

Et tant qu'on y est je mets un lien vers la : Bibliographie commentée sur le polyamour. (qui recense différents fils de discussions, dont celui-ci sur les citations).

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Discussion : Personnes ayant marqué l'histoire de la pensée et la pratique des relations affectives non-exclusives (polyamour, non-monogamie, amour libre, etc)

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artichaut

le jeudi 26 septembre 2019 à 13h33

Ce fil est aussi complémentaire de ces deux autres fils :
- Citations sur le polyamour, (autre lien)
- la : Bibliographie commentée sur le polyamour.

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Discussion : Personnes ayant marqué l'histoire de la pensée et la pratique des relations affectives non-exclusives (polyamour, non-monogamie, amour libre, etc)

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artichaut

le jeudi 26 septembre 2019 à 13h25

N'hésitez pas à proposer des choses et/ou à rédiger des fiches.

— Et ces fiches n'ont pas vocation "qu'encyclopédique". On peut aussi, bien sûr, y témoigner de l'importance que telle ou tel a pu avoir sur notre cheminement —

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Discussion : Personnes ayant marqué l'histoire de la pensée et la pratique des relations affectives non-exclusives (polyamour, non-monogamie, amour libre, etc)

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artichaut

le jeudi 26 septembre 2019 à 13h25

Liste non exhaustive de personnes ayant marqué l'histoire de la pensée et des pratiques de relations affectives non-exclusives
polyamour, non-monogamie, amour libre, etc
au passé, ou au présent

(liste en construction !)


- Alexandra Kollontaï
- Voltairine de Cleyre
- Emma Goldman
- Charles Fourier
- E. Armand
- Willehm Reich
- Bertrand Russell
- Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre
- Colette
etc

et plus récemment
- Corinne Monnet et Léo Thiers-Vidal
- Françoise Simpère
- Dossie Easton et Janet Hardy
- Hypatia from space
- Brigitte Vasallo
- Coral Herrera Gómez
- Elisende Coladan
- Isabelle Broué
- Ella Silloë

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Discussion : Personnes ayant marqué l'histoire de la pensée et la pratique des relations affectives non-exclusives (polyamour, non-monogamie, amour libre, etc)

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artichaut

le jeudi 26 septembre 2019 à 13h24

J'avais il y a quelques temps lancé ce fil de discussion Polys renommé.e.s, personnalités célèbres, etc. En réalité la célébrité d'une personne m'intéresse peu. En revanche ce qui m'intéresse beaucoup ce sont les personnes qui ont marqués l'histoire de la pensée et des pratiques de relations affectives non-exclusives, par leur vie, ou par leurs écrits.

On peut continuer à recenser les célébrités sur l'autre fil, mais je me suis dit qu'il était important, et que ça faisait sens, de donner de la place à celles qui —célèbres ou non—, on fait avancer les choses.

Je propose donc de les lister ici. Liste forcément incomplète et toujours en construction.

Je ne sais pas encore s'il faut les classer par ordre alphabétique, chronologique, ou encore par pays de prédilection. On verra quand la liste s'allongera.

Ce fil pourra devenir un article s'il devient plus complet.

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Discussion : Coral Herrera Gómez

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artichaut

le jeudi 26 septembre 2019 à 12h30

merci @EliC. J'ai complété la fiche.

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Discussion : Brigitte Vasallo

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le jeudi 26 septembre 2019 à 12h30

merci @EliC. J'ai complété la fiche.

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Discussion : [Texte] L’Amour romantique : une construction patriarcale, Elisende Coladan, sept 2019

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artichaut

le mercredi 25 septembre 2019 à 18h21

EliC
- La littérature sur le sujet est abondante en espagnol et catalan, ainsi que sur les non-monogamies et ne pourrait se restreindre juste à l'article que tu cites où j'ai essayé d'en expliquer les grands lignes.

C'est justement ce que j'ai trouvé intéressant dans ce texte : c'est qu'il dessine les grands lignes de quelque chose qui semble beaucoup plus vaste. Et je trouvais que c'était une bonne manière d'aborder le sujet.

C'est une des richesses de ton travail de traductrice, d'ailleurs, que de nous faire découvrir une autre vision des non-monogamies, et d'élargir notre vision franco-française, ou à la rigueur étatsunienne du polyamour.

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Discussion : [Texte] L’Amour romantique : une construction patriarcale, Elisende Coladan, sept 2019

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artichaut

le mercredi 25 septembre 2019 à 12h40

Non ce n'est pas hors-sujet. Ça me semble juste une vision un peu passive et individualiste des choses.

Des fois, on a envie (ou besoin) de penser les choses de manière sociétale, structurelle, et pas juste individuelle.

La seule chose que je plussoie c'est la dimension "positive". Convaincre par ce qu'on est, et non par de la stigmatisation. …si tant est que y'ai besoin de convaincre…, car souvent c'est plus un "laissez-moi respirer" qu'un "je veux te convaincre" qui est en jeu.

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Discussion : Dire je t’aime

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artichaut

le mercredi 25 septembre 2019 à 12h22

bonheur
Pour moi "je t'aime" est au contraire l'expression de mon émotion. Et remercier quand on reçoit, je trouve cela le minimum.

Pourquoi remercier ?
On me fait part d'une émotion. Je l'entends et répond "ok" ou je souris. Ça me semble suffisant. Ou souvent je ne réponds rien.

Et je comprends le "c'est cool" dont parle @HeavenlyCreature (et je pense que je serais cap' de le dire… avec un sourire) :

HeavenlyCreature
Faut dire que mon 1er "je t'aime" au bout de 7 mois de relation a été gratifié d'un "c'est cool" (j'attendais pas spécialement de réponse, mais certainement pas ça..!).

À la limite on peut remercier la personne de le dire. Car le dire c'est pas toujours facile (suis bien placé pour le savoir). Mais on va pas la remercier de ressentir ça !

C'est comme pour la jalousie, dans l'autre sens. On va pas en vouloir à une personne d'être jalouse, donc on va pas remercier une personne de nous aimer.

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Discussion : Dire je t’aime

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artichaut

le mercredi 25 septembre 2019 à 12h11

et par contre ce que je n'aime pas c'est justement ça :

Aiemama
quand je fais l’amour avec quelqu’un je peux le dire en le pensant vraiment, car dans le moment présent cette phrase prend tout son sens pour moi.

Si on ne me le dit pas dans la vie, je n'aime pas du tout qu'on me le dise au pieu.

Pour moi c'est comme si c'était pas sincère. Comme si ça échappait, dans un moment d'extase ou d'état de conscience modifiée (orgasme ou autre).

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Discussion : Dire je t’aime

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artichaut

le mercredi 25 septembre 2019 à 12h05

Et puis y'a que quand tu dis "Je t'aime", c'est comme une injonction à l'autre qui doit répondre "moi aussi". Et qu'est-ce que c'est pénible ça ! Ça devient juste une formule de politesse, comme une autre. Vide de sens.

Comme si on ne pouvait pas aimer unilatéralement.

Alors des fois maintenant je dis aussi "Je nous aime". D'abord car c'est +vrai (ce que j'aime c'est souvent notre relation) et ça évite de configurer ce truc injonctif pénible.

Sinon faut trouver la bonne manière de le dire qui ne ramène pas cette injonction. Genre ne pas laisser de blanc après, mais enchaîner sur autre chose. Ne pas y mettre trop d'émotion. Le dire par texto. etc. …eeeeet se retenir de dire "moi aussi" quand l'autre nous le dis (pour ne pas créer de précédent injonctif).

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Discussion : Dire je t’aime

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artichaut

le mercredi 25 septembre 2019 à 11h58

Aussi, avant de pouvoir dire un simple et franc "Je t'aime"… comme beaucoup, j'ai dévelloppé des stratégies d'évitement, en rajoutant toutes sortes de vocables : Je t'aime bien, Je t'aime beaucoup, etc…

Et puis déjà, il a fallu apprendre à exprimer mes émotions, à parler de la relation, à dire et valoriser les choses positives…

Bref ça a été long quoi !

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Discussion : Dire je t’aime

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artichaut

le mercredi 25 septembre 2019 à 11h52

Moi j'ai longtemps (très longtemps) eu du mal à dire "Je t'aime". J'avais un blocage a cet endroit.

Car d'une part j'avais des blessures affectives et que ce qu'on me proposait ne suffisait pas à les réparer.

Et d'autre part car le seul Amour que la société semblait me proposer me semblait dérisoirement puéril, malsain et ringard (je ne mettais pas forcément ces mots là à l'époque, mais j'en avais une répulsion assez tranchée).

Alors blocage.

Ce n'est que longtemps après, après avoir découvert la paternité, après avoir découvert la non-exclusivité que j'ai pû un jour me réapproprier ce terme « amour » tant galvaudé et que parfois il m'arrive d'avoir envie de dire "Je t'aime".

Mais j'essaie de ne jamais le dire dans un moment extatique, de laisser-aller ou de perte-de-contrôle.
Au contraire j'essaie de le dire dans des moments calmes et de manière réfléchie, assumée et volontaire.


Accessoirement j'ai longtemps eu du mal avec le terme « Polyamour » à cause de ce terme amour justement. Et je me suis réconcilié avec l'amour en même temps qu'avec le polyamour (l'un permettant l'autre). Et me réconcilier avec l'un comme l'autre m'a permis de vivre des relations non-exclusives plus nourries, plus assumées, plus construites… et donc plus chouette que je ne le faisais auparavant.

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Discussion : [Texte] L’Amour romantique : une construction patriarcale, Elisende Coladan, sept 2019

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artichaut

le mercredi 25 septembre 2019 à 11h28

Ce qui me plaît dans l'idée de nommer « l'amour romantique » (même si l'emploi du terme "romantique" ne me plaît pas), c'est d'isoler un type d'amour majoritaire et dominant pour n'en faire qu'une hypothèse parmi beaucoup d'autre.

« L'amour romantique » est devenu au fil du temps « l'Amour ». Remettons le à la place qu'il n'aurait jamais dû quitter.

C'est pareil que pour l'agriculture intensive, le cinéma industriel, l'architecture conventionnelle, etc. A chaque fois que le capitalisme et le christianisme se sont emparé d'une notion, ils ont voulu en faire quelque chose d'unique (comme leur Dieu). Remettre un peu de poly(théisme) dans tout ça ne fait pas de mal : il n'y a pas qu'une façon de faire, il y en a plein.

Donc « amour romantique » ou amour-pathos, amour-mania-pathé du grec (cf ce fil), ou tout simplement amour-passion ou passionnel, etc …voire amour-monogame, amour-escalator, amour-patriarcal, amour-possesif, amour-conte-de-fée, amour-Disney, amour-XXeSiècle ou autres…, l'important, +encore que le terme, c'est de savoir de quoi l'on parle : une forme d'amour qui se présente comme seule forme d'Amour possible, et qui charrie son lot de dogmatisme, de frustration et de violence patriarcale…

Et c'est ce qui me gêne dans certains discours « Contre l'amour », c'est qu'ils se trompent de cible. La cible serait donc cet amour romantique uniquement, ou le couple, ou ce qu'on veut.

Mais il est temps de réhabiliter d'autres formes d'amour.

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Discussion : Les 7 degrés de l'amour

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artichaut

le mercredi 25 septembre 2019 à 11h03

Pour info, j'ai trouvé ces deux liens sur le web :
- l'un qui présente l'échelle de l'amour à 10 barreaux (avec un dessin), cité par Jean-Yves Leloup
- l'autre qui présente l'échelle de l'amour à 7 barreaux, inspiré des travaux de Catherine Bensaid

______________
Voir aussi le fil qui recense les outils pour relations non-normées.

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Discussion : Brigitte Vasallo

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artichaut

le mercredi 25 septembre 2019 à 10h44

Et voici le texte de la conférence disponible sur YouTube (juin 2015) :

Brigitte Vasallo
Comment repenser les constructions amoureuses ?

Ce dont nous allons dicuter aujourd'hui est ceci : que se passe -t-il quand tu tombes amoureuse d'une autre personne ? Ou que tu es dans une relation qui se passe bien, qui va bien, et qu'apparaît quelqu'un qui chamboule ta vie. Ce qui est très commun...

Et malgré toutes les ressources dont nous disposons dans la vie, et bien nous n'avons rien trouvé de mieux que de semer un cadavre émotionnel, livrer une horrible bataille, provoquer une terrible guerre et finir avec le cœur brisé, le notre ou celui de notre partenaire.
Donc à partir de là, moi et beaucoup d'autres personnes, nous nous sommes mises à réfléchir. À faire de l'activisme, à mettre le corps au front et voir si il y a d'autres possibilités.

Et j'en suis arrivée à la conclusion que le coupable de nos malheurs c'est ce personnage [Cupidon] qui est là sur les toits et qui attend avec son arbalète.
Et qui nous a fait croire que l'amour réel, l'amour "marque déposée", le grand AMOUR
possède trois caractéristiques qui vous allez le voir sont celles qui nous mènent au désastre.

Premièrement, il s'agit d'un amour unique. Tu as seulement un train du grand amour qui va te passer devant, donc tu ne dois pas le rater. Si tu le rates, ça va être un désastre, tu vas être obsédée par le fait que tu ais raté cette unique opportunité. C'est pourquoi, si tu croises quelqu'un qui te plaît dans la rue, et si cette personne ne veut pas te donner son numéro, tu es capable de la solliciter jusqu'à l'infini.
C'est que le grand amour, c'est aussi un amour exclusif. Moi quand on me demande comme amie sur Facebook et que cette personne n'a aucun ami, ça me fait peur franchement ! Par contre, en amour, c'est plutôt bien si je suis le seul être aimé et que cette personne est incapable d'avoir d'autres amours.
Et en plus le grand amour est un amour éternel, qui reste immuable comme une photo et qui n'est ni traversé par la vie, ni par les événements que nous verrons se succéder tout au long de notre vie.

Pourquoi je crois que c'est important de réfléchir à tout cela, …au delà du fait que ce soit tendance ?
Parce que je pense que premièrement il y a beaucoup de violences qui se justifient au nom de cet amour. Nous pouvons constater les cas de femmes assassinées cette année en Espagne "par amour". Et c'est un amour qui est lui même construit sur ces bases.
Là j'ai laissé l'écran en violet, j'aurais pu mettre ma photo ou vous la vôtre, ça représente
tous les désastres que nous accumulons dans nos CV amoureux, toutes les blessures dont nous souffrons dans nos petites âmes, toutes les fois où nous avons exercé de la violence sous forme de chantage émotionnel et toutes les fois où nous les avons reçues dans notre vie.

Que signifie cette proposition de faire "une révolution des affects" (ce que nous appelons occupylove) ? Comment modifier tout cela ?
Tout d'abord, je lance un appel au calme, parce que que le sujet est à la mode en ce moment et nous sommes tous un peu au taquet. Parce que nous nous sommes rendus compte que la monogamie n'est plus "cool" et du coup on est genre "faut la détruire!!" de manière radicale et immédiate. Bon, comme disait une fille qui a participé à un atelier la semaine dernière :
"Que les amours non monogames auxquels nous aspirons ne nous fassent pas haïr nos amours monogames que nous avons". Nous allons y aller petit à petit, et nous allons voir comment nous pouvons élaborer d'autres formes d'existence.

Je lance donc trois propositions, comme nous avions fait avec le grand amour :
L'une est de penser l'amour comme une énergie renouvelable. Ne pas penser si il/elle aime cette personne en même temps que moi, ma part du gâteau est plus petite qu'avant. Parce que peut- être que ça ne fonctionne pas comme ça, le thème de l'amour. Peut être que plus tu aimes, mieux tu sais aimer et plus tu as d' "entraînement amoureux" pour être meilleur amoureux/se
Nous comprendre les unes les autres, cela va beaucoup plus loin que l'amour, il s'agit de coopération et non pas de confrontation. Nous créons nos amours comme des États entourés de barrières électrifiées : "Que personne n'approche !" Mais peut être que les gens qui nous approchent sont des opportunités de coopération.

Ensuite, comprendre l'amour comme une construction. Ce qui nous arrive dans la rue c'est un coup de foudre, la flèche du personnage maléfique. Mais après l'amour c'est un compagnonage quotidien et une construction commune. Voilà comment je l'illustre, il s'agit d'un rhizome dans un champ de pommes de terre, celui dont parlait Deleuze. Il n'a pas de centre fixe, il n'a pas de structure hiérarchique, il peut s'étendre et il peut bouger. Il me semble que cette proposition de rompre la monogamie se trouve à une intersection. D'un côté il y a le néolibéralisme, qui dit: "Nous pouvons rompre la monogamie car nous sommes libres !". C'est à dire, je fais ce que je veux, je suis un sujet isolé qui fait du capitalisme sauvage des affects, qui exerce une consommation des corps et qui se fout de tout car nous sommes libres.
Là, il me semble qu'il y a un danger de reproduire les violences, car nous nous devons d'envisager les violences, le genre, les structures, la classe pour ne pas reproduire la même merde
multipliées à toutes les relations que nous voulons avoir. Le risque c'est aussi de continuer à rendre cocu(e) comme on l'a toujours fait, mais en mode "tendance". Avec tout l'argument philosophique pour finalement avoir l'amant(e) du moment d'un côté et la mère ou le père de tes enfants d'un autre.

Du coup, j'aimerais faire une proposition d'amours qui ne soient pas possessifs, qui ne soient pas nécessairement exclusifs, mais qui soient pensés comme prendre soin de l'autre et de soi même en mettant le lien au centre de l'attention.

La philosophe Marni Garcez explique : "On ne doit pas créer des liens entre nous, puisque nous sommes tous liés mais on doit arrêter d'avoir peur de ce qui nous lie aux autres." Pouvoir le regarder et le construire d'une belle manière.

Réaliser des accompagnements qui ne soient pas tutélisés et qui ne génèrent pas de dépendance. Répondre à nos entrailles, ne pas prêter seulement attention à ce qui se passe dans la tête, mais prêter attention à ce qui nous fait mal au ventre quand nous sommes dans ce genre de situation
et finalement s'occuper des affects comme nous occupons les places, pour construire un monde qui soit réellement et radicalement nouveau.

Merci beaucoup.

(c'est moi, artichaut, qui souligne)

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