NeuroAtypie ET Polyamorie
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Lili-Lutine
le mercredi 10 avril 2019 à 17h19
C’est un sujet dont j’aimerai parler ici avec les personnes qui sont (diagnostiquées ou pas) NeuroAtypiques ET dans l’expérience récente, ou plus installée, de la Polyamorie.
Je suis diagnostiquée comme étant une personne avec des TSA (avec des troubles du spectre de l’autisme), je suis donc une personne neuroatypique ET polyamoureuse.
Mon diagnostique TSA est considéré comme « officiel», je ne vais pas revenir trop longtemps là dessus ici : J’ai suivi le protocole établi, l’officiel, celui qui au bout du compte ne me laisse pas trop de doute, vu toute la batterie de tests dont nous disposons actuellement en France dans certains centres experts en TSA...
Si la neuroatypie ne vous dit strictement rien, vous trouverez facilement sur internet un millier d’articles qui en parle un peu de toutes les façons. ( Plus bas j’ai mis quelques petits liens)
Je suis "une experte en moi-même", je ne peux donc parler ou développer quoi que ce soit d’autre concernant la neuroatypie, en dehors de ce que je connais le mieux, et dans mon cas ce sont les TSA.
Je n’ai trouvé aucun article (à ma connaissance, là de suite) qui abordent les problématiques, fonctionnements et besoins spécifiques des personnes neuroatypiques en relations sexo-affectives non exclusives...
Vous en connaissez ?
Beaucoup de ces articles abordent certains de nos aspects particuliers, par exemple notre vision du monde et des personnes, très souvent non-binaire, souvent on interroge le genre, de notre particularité à ne pas bien comprendre (voir même à ne pas accepter) les codes sociaux, ou de ne pas bien toujours comprendre de façon innée les sous entendus, leurs impacts, comme ceux en terme de domination ou de consentement par exemple, ces articles ou vidéos expliquent souvent très bien aussi , le spectre de nos sensorialités, comme leurs intensités, fréquences et leurs temporalités ... etc etc etc ( les etc peuvent être très nombreux... )
On dit aussi souvent de nous, les personnes TSA, que nous sommes naïves et à la fois dans le besoin de contrôle.
On dit beaucoup beaucoup de choses sur nous.... et trop souvent à notre place...
Ceci dit, ce qui m’intéresse là c’est Vous toutes, les personnes neuroatypiques, vous qui êtes actuellement dans l’expérience de la polyamorie.
Quelles sont vos difficultés et vos facilités ? Comment faites-vous ?
-- c’est volontairement une formule « petite question très courte », elle englobe toutes nos problématiques, incompréhensions et autres nombreuses satisfactions--- ( et oui il y en a plein des satisfactions ! )
On en parle ensemble ? Entre nous si possible ?
Je prépare un témoignage plus conséquent qui parle de moi, et notamment de mes ressentis et vécues en terme de connexion à l'autre, ce que je nomme souvent le lien émotionnel, parfois aussi l'intimité, ce qui pour moi est compliqué quand je me sens si souvent "déconnectée" de l'autre et des autres. Et comment je fais avec tout ça... et pourquoi. Je le publierais ici dès que cela me sera possible de prendre ce temps là. En attendant, et pendant que je vais l'écrire, j'espère lire vos témoignages.
Je mets quelques petits liens ici pour les curieux.ses de ce que sont que les TSA et la Neuroatypie (ce sont des articles ou vidéos qui toutes brièvement vous propose quelques explications basiques) Il y en a des tas d’autres, dont certaines scientifiques issues de la recherche en neurologie.
Neuroatypie:
"Atypiques" : ils ont tant à nous apprendre !
Concernant les TSA :
"Est-ce-qu'on ne serait pas tous un peu autistes?"
Les tribulations d'une Aspergirl
Être neuro-atypique et être / se sentir isolé... inévitable ou pas ?
Et j'ai quelques une de ces dys là (+)
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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Mary6878
le mercredi 10 avril 2019 à 21h07
Bonsoir,
Je suis surefficiente, mais je débute dans le polyamour.
Qu'écrire ?
Je suis un coeur d'artichaux, j'ai un besoin d'aimer et d'être aimer, au dessus de la normal. Personne ne comprend, pourquoi, l'amour de mon conjoint, ne me suffit pas.
Je suis sortie ou plutôt j'ai explosé ma zone de confort pour sortir et trouvé une partenaire. N'ayant eu que des refus pour l'instant, j'accuse mal les rejets.
Je serais très intéressée de pouvoir discuter avec d'autres.
J'ai vu qu'il y avait une reunion poly sur le sujet mardi, j'aurai voulu y aller, malheureusement, je n'étais pas libre, il y en aura t il une autre ?
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LuLutine
le mercredi 10 avril 2019 à 22h56
Mary6878
J'ai vu qu'il y avait une reunion poly sur le sujet mardi, j'aurai voulu y aller, malheureusement, je n'étais pas libre, il y en aura t il une autre ?
Ah bah faut demander, voire proposer !
Toute personne peut proposer un événement. Il suffit d'une date, d'une heure et d'un lieu.... :)
Pour ma part j'ai croisé des personnes NA totalement exclusives, d'autres poly.
Du coup pour moi, être poly ou non et NA ou NT sont deux problématiques séparées...même si je reste assez curieuse de ce que d'autres peuvent dire sur le sujet !
Pour hier si tu parles du salon Lutine, c'était sympa mais les discussions sont parties dans tous les sens !!! :D
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Mary6878
le mercredi 10 avril 2019 à 23h16
Tu es pourtant HPI, toi même....
Bon il est vrai que j'ai un ami, HPI, surefficient, surdoué, bref, quelque soit le nom que l'on donne, qui est exclusif en amour, et qui ne pourrait envisagé un autre fonctionnement, alors peut être as tu raison, ou pas...
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Lili-Lutine
le jeudi 11 avril 2019 à 08h47
LuLutine
Pour ma part j'ai croisé des personnes NA totalement exclusives, d'autres poly.
Du coup pour moi, être poly ou non et NA ou NT sont deux problématiques séparées...même si je reste assez curieuse de ce que d'autres peuvent dire sur le sujet !
Oui Lulu il y a de la diversité et des différences en tout et en chacun.e
Je ne dis pas du tout qu’être neuroatypique ET polyamoureuse, vont de pairs, ou plus clairement, que si on est neuroatypique on est forcement poly....
Je ne dis pas ça, et je ne le pense pas une seconde.
Il n'y a pas de statistique (fiable et à ma connaissance), qui chiffre la proportion entre les personnes en relation de couple mono, ou célibataires avec un fonctionnement mono, et celles poly; ou bien avec les personnes neuroatypiques en relations poly avec celles neurotypiques en relations poly...etc...etc...etc...
Je n’en sais strictement rien et il ne s’agit pas de ça dans mon post.
Pour moi être neuroatypique ET polyamoureuse ne sont pas séparés dans le sens où si il s’agit de moi, je vois bien que c’est un tout, que je me dois, pour moi déjà, de le prendre en considération, je ne suis pas par moment poly et à d’autres neuroatypique.
Un exemple rapide : si j’étais en fauteuil roulant, j’aurai très bien pu ouvrir un post en proposant une conversation avec et pour les personnes à handicaps physiques ET en relation poly, leurs difficultés ? Leurs facilités ?
Tu vois ce que je veux dire Lulu ?
Et pareil avec le monde du travail... cela ne peut être deux problématiques séparés, en tous cas avec des TSA dans le monde du travail c’est encore aujourd’hui un sacré défis à affronter... qui n’est pas sans conséquences souvent sur notre santé psychique et physique... et pour beaucoup d’entre nous, qui n’est pas non plus sans conséquence sur nos conditions matérielles, sociales et professionnelles...etc
Et idem avec nos identités de genres et/ou sexuelles... Les personnes trans, bies, et/ou pan, et/ou homo, ne vivent pas leurs relations poly comme les hétéros ou les cisgenres. C’est une des raisons, il me semble, qui fait qu’aujourd’hui, il y a de plus en plus de cafés poly autour de ces spécificités.
Idem aussi avec les propositions aujourd’hui de cafés poly en non-mixité (le plus souvent sans homme cisgenre).
Et si j’ai créé ce post, c’est bien que je vois et ressens en moi, avec tout ce que je sais et connais aussi bien mieux maintenant, que certaines de mes particularités sont souvent étrangères, parfois incomprises (parfois rejetées) par bien des gens, comme ma gestion des émotions, mes besoins (importants) de précisions en tout, de solitude, les impacts sur mes relations, et sur moi, de mes sensibilités tactiles et auditives en autres, ma façon de parler et d’écrire et même juste celle de comprendre ce que l'on me dit ou attend de moi... etc etc etc .
Je vous rassure, actuellement je vis une tranche de vie où toutes mes relations ( celles avec certains membres de ma famille, celles amicales et celles sexo-affectives) sont conscientes et ont comprises en grande partie mes fonctionnements et mes besoins, mais je vois bien aussi que mes attractions sexo-affectives aujourd’hui, vont plus facilement ( mais pas que) vers des personnes poly et neuroatypiques, peut être parce qu’elles ont déjà tellement de choses à gérer avec elle même, qu’il me semble qu’elles comprennent bien mieux ce qui moi aussi m’occupe souvent à 300% quand je suis seule avec moi même.
Et moi, en relation avec elles, je les comprends bien mieux il me semble, dans les leurs de fonctionnements et besoins.
Enfin c’est assez nouveau pour moi d’avoir conscience de tout cela.
Ce qui est limitant vu de l’extérieur (ce qui m'est parfois exprimé par les neurotypiques) , souvent pour moi et quelques unes mes relations, est juste normal pour chacun.e de nous.
Mais encore une fois, je ne dis pas que toutes les personnes neuroatypiques et poly se ressemblent ou sont des personnes avec qui j'ai même juste envie de parler... loin de là !
Pas une n’est identique !
Et ce que est sûr aussi pour moi, c’est que déjà mes attractions, et quelles qu'elles soient, pour une autre personne, sont rares, et quelles ne sont jamais avec une intention ciblée pour seulement une catégorie de gens, de genre, ou de quoi que ce soit d’autres d'ailleurs.
Parfois on dit entre nous (les neuroatypiques) que nous sommes une population d’extra terrestres au milieu de beaucoup (trop) d’humains.
On étudie beaucoup actuellement sur les personnes neuroatypiques et le monde du travail et de l'éducation, il y a des articles et émissions ( à profusions), des conférences etc....
Mais je ne vois pas grand chose sur leurs façons de vivre et ressentir les relations amoureuses, et absolument rien concernant leurs relations amoureuses non exclusives.
Voili ;-)
Encore des liens, mais ça concerne uniquement la neuroatypie et la relation amoureuse ( ça parle pas de polyamorie )
Relations amoureuses, sexualité et syndrome d’Asperger
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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LuLutine
le jeudi 11 avril 2019 à 14h21
Je pense Lili que tu as fait beaucoup beaucoup d'interprétations sur mon (très court) message. :)
J'ai très bien compris ce que tu dis.
Le seul élément que j'ai observé sur les personnes NA est que certaines sont poly et d'autres pas, je l'ai donc cité.
Comme tu l'as dit je crois, il n'y a pas de statistiques sur la proportion de NA chez les poly ou ailleurs.
Pour ma part je fais l'hypothèse que dans la communauté poly, il est plus facile de faire un coming-out NA et/ou tout simplement de s'insérer dans le groupe, parce que les poly en moyenne ont une plus grande ouverture d'esprit vis-à-vis de la différence.
Alors que "dans le reste du monde" les personnes NA vont être moins visibles.
C'est un peu comme pour la communauté LGBT+
Ce que j'ai écrit plus haut n'invalide pas pour autant ton sujet, d'ailleurs si je pensais que cela l'invalidait je ne serais pas allée avec enthousiasme à un cercle de parole à ce propos !
(Justement si j'y suis allée c'est que pour moi qui vis les deux, je n'identifie rien de spécifique puisque dans mes relations affectives, rien ne m'oblige à entrer en lien avec des personnes NT, je ne vois donc pas du tout ces problématiques comme celles que l'on peut vivre au travail où à l'école, des lieux où bien souvent on ne choisit pas ses collègues, partenaires etc !)
A l'exception (malheureusement) de quelques personnes au fonctionnement toxique ou malsain, j'ai observé comme tu le dis toi-même que mes relations m'acceptent comme je suis...bien souvent parce qu'elles sont NA ou en tout cas, plus généralement "des personnes différentes" !
Au contraire j'ai tellement de soucis "dans le reste du monde" que la question NA et poly n'est pas une question pour moi, plutôt juste une observation : c'est le monde dans lequel je vis ! :)
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bidibidibidi
le jeudi 11 avril 2019 à 14h30
Comme disait Jean Dion : On est toujours le neurotypique de quelqu'un.
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Lili-Lutine
le jeudi 11 avril 2019 à 15h18
LuLutine
Je pense Lili que tu as fait beaucoup beaucoup d'interprétations sur mon (très court) message. :)
J'ai très bien compris ce que tu dis.
Ahah oui désolée, je ne te citais pas spécifiquement, mais je me suis dise en te lisant qu’il fallait ( au cas où) que je précise plus explicitement mes pensées et où j’en suis là de mes réflexions.
Je comprends bien (pour l’avoir partager avec toi depuis longtemps) que le monde du travail est un gouffre sans fin, où il est facile de nous perdre, de nous malmener, de nous discriminer ou voir même de nous éliminer..
Ce que je cherche comme témoignages ici, c’est ce qui, du point de vue des neuroatypiques poly, les démarques (ou pas) des neurotypiques poly dans la relation affective et/ou amoureuse,
Comme à propos de vos ressentis et manifestations sensorielles, physiques et psychologiques (en soi et hors de soi) et si cela à un impact (positif ou négatif) sur la qualité et la pérennité dans vos relations actuelles, on peut aussi parler de celles passées ou en pause ?
Ce qui m’intéresse en ce moment aussi, c’est l’expressions de vos sentiments, votre rapport au romantisme, comment percevez-vous les émotions et les sentiments de l’autre, comment vous-êtes entendues dans vos limites, comme par exemple si vous êtes concernées par une hypersensibilité tactile par moment ou plus installée dans le temps, comment aussi vous gérez vos émotions ( positives et/ou négatives) quand elles débordent, comment vous réagissez quand une personne fait fît de votre consentement, ne le comprend pas intégralement, ou dépasse une de vos limites, combien de temps cela vous prends pour vous en remettre, quels outils utilisez vous pour vous protéger ou pour vous en prévenir, comment vous-faites vous comprendre, est-ce simple, comment le vive vos relations quand vous ne communiquez plus avec elle par besoin de silence et que pour vous ce n’est pas négociable, et vis versa quand ce sont vos relations qui vous le demandent alors que vous avez un grand besoin de communiquer , comment vous réagissez quand une de vos relations vous demandent bien plus que vous ne le pouvez, comment vivez vous les inattendues, les changements brutaux de programme et de format dans la relation etc etc etc Comment faîtes-vous quand vous vous effondrez ? Avez-vous de l’aide ? Qui ? Thérapeutes et/ou vos relations ou famille ?
Je crois que j’ai encore des dizaines de questions à vous poser ahahahahah
Ce dont je suis sûr ( enfin quasiment) c’est que (très) souvent les personnes neuroatypiques ressentent intensément bien des choses et que cela à un impact sur elles et sur leurs relations. Que c’est (très) souvent bien différent des discours que j’entends sur les mêmes sujets venant des neurotypiques, en terme d'intensité, de fréquence et de temporalité.
A ce jour, je pense, que nous ne vivons pas pareil (que les neurotypiques) nos relations intimes et amoureuses, que nos relations soient NA ou NT d’ailleurs.
Je n’ai pas arrêté ces dernières années de chercher à engranger les confidences, sur ces questions avec les personnes neuroatypiques en relation intime et amoureuse (poly ou pas).
Certaines personnes neuroatypiques (poly ou pas) de mon entourage ont peu accès verbalement à l’expression de leurs émotions, mais tout leur corps en parle... et quand je les masse, je sens bien cela.
Voili, j’adore vous lire et partager avec vous, c’est le bon moment pour moi
Des liens encore, mais toujours pas poly:
Dix façons de simplifier la vie d’une femme Asperger
Pour les gens comme nous, c’est triste les personnes comme vous
l’autisme et amour : difficile, mais pas impossible
Le syndrome d'asperger et la sexualité
Relations amoureuses, sexualité et syndrome d'Asperger
Livre : Sexualité et syndrome d'Asperger
et ici un extrait de cet article :
Autisme - Sexe et autres mots inconnus
......Par de petites études et des preuves anecdotiques, ils ont connaissance maintenant de maigres faits : bien plus de personnes avec autisme espèrent une relation amoureuse qu’ils n’y parviennent ; les caractéristiques de l’autisme comme la pensée rigide, l’anxiété et la bizarrerie sociale peuvent créer des barrières aux rencontres, au sexe et aux relations ; que les variances de genre, dont les genres non-binaires et la bisexualité, sont plus communes chez les personnes avec autisme que dans la population générale...."
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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LuLutine
le vendredi 12 avril 2019 à 01h42
Lili-Lutine
Ce que je cherche comme témoignages ici, c’est ce qui, du point de vue des neuroatypiques poly, les démarques (ou pas) des neurotypiques poly dans la relation affective et/ou amoureuse,
Je l'ai bien compris, et je crois que je n'ai pas d'éléments là-dessus, il semble que je ne rentre en relation qu'avec des NA ou presque...! ;)
Je peux te dire ce qui me démarque des NT (en général, qu'iels soient poly ou pas), mais ce qui me démarque des NT poly spécifiquement....aucune idée !!!
Du moins à mon sens, rien de plus ni de moins que ce qui me démarque d'un-e NT pris-e au hasard.
Lili-Lutine
comment le vive vos relations quand vous ne communiquez plus avec elle par besoin de silence et que pour vous ce n’est pas négociable,
La dernière fois que j'avais besoin de calme je l'ai expliqué, en CNV (en tout cas j'ai fait de mon mieux !), par un message écrit, en assurant la personne que j'allais lui répondre (j'avais reçu pendant toute une période où j'étais incapable de répondre - et même de lire - de nombreux et longs messages qui partaient un peu dans tous les sens). J'ai expliqué que pour le moment ce n'était pas possible pour moi de répondre et que j'avais besoin de retrouver ma sérénité. J'ai fait relire mon message par une personne extérieure au courant de la situation pour éviter tout mot qui pourrait être mal interprété, on m'a félicitée pour ce message.
La personne qui a reçu le message a décidé de rompre avec moi.
Parfois c'est ainsi...
Je précise que c'était une personne NA évidemment (comme je l'ai dit plus haut, je n'ai pas trop de relations, ou alors pas très impliquées, avec des NT).
Cependant, c'est la seule fois je crois où cela m'est arrivé (qu'une personne ignore mes besoins ou ne les comprenne pas).
Dernièrement, une relation que je vois très peu m'a écrit en m'expliquant qu'il avait mal vécu notre précédente rencontre des mois auparavant et en m'expliquant pourquoi. Pour des raisons diverses, j'ai mis des semaines à lui répondre, mais lorsque je l'ai fait j'ai reçu un coeur en réponse, donc j'en déduis (ainsi que d'autres indices que je ne détaille pas) que ma réponse a été bien accueillie et que mon silence a été compris, même si ce n'est que rétrospectivement (car j'étais restée silencieuse sans même la capacité de lui expliquer pourquoi je ne répondais pas).
Entre temps, certains indices me laissent penser qu'il a peut-être cru que je ne voulais plus lui parler du tout. Mais avec mon message, il a compris que ce n'était pas le cas.
Lili-Lutine
et vis versa quand ce sont vos relations qui vous le demandent alors que vous avez un grand besoin de communiquer ,
Je prends sur moi. Dans le bus (non climatisé), si une personne veut ouvrir la fenêtre et qu'une autre veut la fermer, en général on donne priorité à la personne qui veut fermer la fenêtre.
Là c'est pareil. La personne qui ne veut/peut pas parler a la priorité.
Evidemment il vaut mieux qu'elle l'explicite à un moment. Quand on commence à connaître bien une personne, on sait aussi déceler dans ses attitudes quand elle ne veut pas parler, et on sait alors la laisser tranquille, et qu'elle nous expliquera pourquoi elle était dans cet état, dans deux jours ou dans trois semaines....ou dans six mois, bref quand elle pourra !
Lili-Lutine
Comment faîtes-vous quand vous vous effondrez ? Avez-vous de l’aide ? Qui ? Thérapeutes et/ou vos relations ou famille ?
Oui j'ai de l'aide, une de mes relations qui est très présente (et heureusement qu'elle était là il y a un peu plus de quatre mois, je lui fais encore des bisous si elle passe ici), mais si jamais elle n'est pas là (ou si je suis effondrée en lien avec quelque chose qui s'est passé avec elle, et que du coup ce n'est pas forcément possible d'avoir de l'aide auprès d'elle) il y a ma thérapeute.
D'autre part, depuis plus de dix ans j'ai pris l'habitude de contacter des ami-e-s si je suis seule et que ça ne va pas. Il y en a quelques-un-e-s autour de moi, je ne les ai pas sollicité-e-s pour un souci depuis longtemps (il n'y a plus que des bons moments avec elleux haha) mais je pense qu'iels répondraient présent-e-s si jamais.
Pour conclure, j'ai répondu à quelques questions mais je n'ai pas le sentiment que ce soit en lien avec une problématique NT vs NA. C'est plutôt simplement mon fonctionnement, à moi... ;)
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artichaut
le samedi 13 avril 2019 à 11h47
Ce fil m'intéresse beaucoup. Je vous lis. Mais pas le temps maintenant d'y participer (+tard donc).
En attendant je mets quelques liens internes.
Autres fils proche du sujet
- Polyamoureux et surdoués?!, lancé par @lalila, le 03 août 2015
- Vivre heureux c'est possible, lancé par @nuitdeprintemps, le 01 février 2016
…et aussi ce fil Notre 1er contact avec le polly amour (initié par @neo), du début du forum (sept 2009), à partir de ce message là (@Clementine/compte clôturé)
Événements passés :
- Espace de Parole : relations non-monogames et HPI,HPE, autisme asperger et autres NA - réservé aux personnes concernées, qu'elles soient diagnostiquées ou pas, par @EliC, le 02 décembre 2016
- [Paris] Salon Lutine & Cie #25 : Polyamorie & Neuroatypie, par @IsaLutine, le 09 avril 2019
…
peut-être même que @LuLutine, en tant que (ex?)archiviste du forum, tu as d'autres liens à proposer ?
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Lili-Lutine
le samedi 13 avril 2019 à 12h58
Le 30 septembre 2017 il y avait eu cet atelier à Avignon:
---"Relations non-monogames et neuroatypies -réservé aux personnes concernées, qu'elles soient diagnostiquées ou pas.
Y-a-t-il un lien entre NA et non-monogamie ? Force est de constater qu’il y a un grand nombre de NA chez les non-monogames. En quoi, ce mode de vie peut convenir particulièrement aux personnes NA ? Un certain nombre, apprécient également la vie en solo. Sexualités, affects et NA : quelles expressions, quelles manières de les vivre ?"---
/evenement/-sH-/AVIGNON-Week-end-non-monogamies-an...
L'atelier était animé par @EliC Elisende Coladan, qui est thérapeute féministe, et elle est dans le spectre de l'autisme
Elle à le projet d'écrire des articles qui parlent des personnes neuroatypiques en relations polyamoureuses, j'ai hâte !
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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LuLutine
le dimanche 14 avril 2019 à 18h18
Lili-LutineForce est de constater qu’il y a un grand nombre de NA chez les non-monogames.
Et bien je n'en suis pas persuadée.
Je pense que de nombreux biais laissent penser ça, mais que ce n'est pas prouvé. Je détaille si vous voulez.
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artichaut
le lundi 15 avril 2019 à 01h03
LuLutine
Je détaille si vous voulez.
Oui je veux bien.
Le premier biais que je vois est : si on est NA, on relationne avec beaucoup de NA (même sans le savoir), donc où que l'on soit, on aura toujours l'impression qu'il y en a +que la moyenne. (C'est d'ailleurs une des causes qui peut rendre compliqué le fait de s'accepter NA)
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Caoline
le lundi 15 avril 2019 à 12h20
Il me semble qu'un autre biais possible est qu'on parle beaucoup et de choses intimes dans le milieu poly, donc entre autre de nos éventuelles NA alors que dans d'autres milieux ça peut passer inaperçu.
Cela dit, j'ai aussi l'impression que la proportion est plus élevée que dans la population moyenne.
Message modifié par son auteur il y a 4 ans.
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bonheur
le lundi 15 avril 2019 à 12h36
Je suppose également que pour de nombreuses personnes, atypique résonne comme "pas normale". Sur ce forum ce n'est pas le cas. Au contraire, on peut s'affirmer dans ce qui nous représente.
On découvre tout au long de notre vie sur nous-mêmes, sauf que suivant notre état d'esprit, notre ouverture réelle, notre environnement, notre développement individuel, on accepte ou non de se sentir "différent".
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bidibidibidi
le mardi 16 avril 2019 à 15h27
LuLutine
Et bien je n'en suis pas persuadée.
Je pense que de nombreux biais laissent penser ça, mais que ce n'est pas prouvé. Je détaille si vous voulez.
Le gros souci se trouve dans la définition de "NeuroAtypie".
Y a 2% de HPI et 2% de bas QI.
8% de dépressifs.
1% d'Asperger.
1.5% d'Alzheimer, 4% de séniles.
4% de synesthètes.
Etc... (schizophrènes, cyclothymiques, autistes non Asperger, bipolaires, trisomiques et j'en passe)
Et là, je parle pas de tout ce qui ne tombe pas dans une définition stricte et claire : Pensée en arborescence, hypersensibilité, par exemple.
En gros, si on additionne tous ces chiffres, on découvre que ce qui est rare, ce sont les neurotypiques.
Quand on ne connaît pas quelqu'un, on le considère, par défaut, comme neurotypique.
Quand on connaît quelqu'un, on découvre ses atypismes.
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LuLutine
le mardi 16 avril 2019 à 21h37
LuLutine
Je détaille si vous voulez.
artichaut
Oui je veux bien.
Ok !
artichaut
Le premier biais que je vois est : si on est NA, on relationne avec beaucoup de NA (même sans le savoir), donc où que l'on soit, on aura toujours l'impression qu'il y en a +que la moyenne. (C'est d'ailleurs une des causes qui peut rendre compliqué le fait de s'accepter NA)
J'avais pas pensé à celui-là tiens !
Peut-être parce que je considérais la vision d'une personne lambda, qu'elle soit NA ou pas (du coup si elle n'est pas NA elle interagira peut-être moins avec elleux, mais elle en verra plus quand même dans les cafés et groupes poly, je pense).
Caoline
Il me semble qu'un autre biais possible est qu'on parle beaucoup et de choses intimes dans le milieu poly, donc entre autre de nos éventuelles NA alors que dans d'autres milieux ça peut passer inaperçu.
Tout-à-fait, c'est un des biais auxquels je pensais.
Le milieu poly a des probabilités d'être plus ouvert en moyenne (être poly c'est déjà être différent-e de la "norme" donc on va accepter plus facilement les autres "déviant-e-s"....à mon avis).
Du coup plus de personnes NA se montrent, font un coming-out, alors que certaines NA ne sont pas vraiment visibles si la personne concernée ne dit rien.
Cela rejoint je crois ce que dit bonheur :
bonheur
Je suppose également que pour de nombreuses personnes, atypique résonne comme "pas normale". Sur ce forum ce n'est pas le cas. Au contraire, on peut s'affirmer dans ce qui nous représente.
Caoline
Cela dit, j'ai aussi l'impression que la proportion est plus élevée que dans la population moyenne.
Et....c'est une impression !
Donc, on ne sait pas si elle est fondée. Au fond, peut-être as-tu raison. Ou peut-être pas. Pour le savoir, il faudrait que des sociologues et/ou staticticien-ne-s se penchent sur la question...
Pour finir j'ai pensé à un autre biais :
Les personnes que nous voyons rejoindre les forum poly, les groupes de discussions, les cafés.....sont des personnes qui réfléchissent sur leur fonctionnement, et celui des autres. Voire qui "se prennent la tête" pour certaines (et je m'inclus dedans ! :P )
Or qui est plus susceptible de se prendre la tête sur son fonctionnement et celui des autres qu'une personne NA ?
Une personne NT constate qu'en moyenne, elle est "comme les autres", et je fais l'hypothèse que si d'aventure il lui prend d'être poly, cela lui posera moins de questions que pour une personne NA.
Aussi les personnes NT poly fréquenteraient moins les groupes de discussions, les cafés, les forums etc.
C'est une hypothèse bien sûr mais elle me semble très plausible.
Pour fréquenter les cafés poly depuis plus de dix ans, je peux dire qu'on a parfois vu des gens débarquer à un café, dire "moi je vis comme ça depuis toujours mais je ne me suis jamais posé autant de questions, c'est juste comme ça que je vis, je suis venu-e ce soir un peu par curiosité sans plus, mais je trouve que vous vous prenez beaucoup la tête" ; et on ne les a pas forcément revu-e-s ; parce que ce n'est pas un sujet pour elleux...
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LuLutine
le mardi 16 avril 2019 à 23h13
bidibidibidi
Quand on ne connaît pas quelqu'un, on le considère, par défaut, comme neurotypique.
Euh....pour ma part, non !
Je ne considère rien du tout tant que je ne connais pas un minimum la personne.
Il faut aussi ajouter à ton analyse que plusieurs des ensembles dont tu parles s'intersectent. Par exemple une personne autiste peut avoir un HPI, être dépressive et avoir des troubles anxieux...
Donc on ne peut pas additionner les pourcentages pour connaître la proportion de NA et de NT dans la population.
(Parenthèse, pour le HPI je ne sais pas s'il faut le compter dans les NA ou pas, et je crois que c'est une question encore ouverte dans les groupes militants...)
Maintenant, même en supposant que la majorité de la population ait en fait une NA ou une autre (même discrète), cela ne nous dit pas si, en proportion, il y en a plus dans les groupes poly.
Et s'il n'y en a pas plus en proportion, je verrais peu d'intérêt à dire que les NA sont nombreux parmi les poly (iels le seraient aussi parmi les non poly, donc peu importe).
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bidibidibidi
le mercredi 17 avril 2019 à 09h39
Pour moi, y a une "légende du NA" comme le prouve tes postes, LuLutine.
LuLutine
Bidibidibidi
Quand on ne connaît pas quelqu'un, on le considère, par défaut, comme neurotypique.
Euh....pour ma part, non !
Pour fréquenter les cafés poly depuis plus de dix ans, je peux dire qu'on a parfois vu des gens débarquer à un café, dire "moi je vis comme ça depuis toujours mais je ne me suis jamais posé autant de questions, c'est juste comme ça que je vis, je suis venu-e ce soir un peu par curiosité sans plus, mais je trouve que vous vous prenez beaucoup la tête" ; et on ne les a pas forcément revu-e-s ; parce que ce n'est pas un sujet pour elleux...
Donc pourtant si. Rien, absolument rien, ne te dis que cette personne n'est NT, si ce n'est le fait que vous n'ayez pas les mêmes sujets de préoccupation.
LuLutine
Or qui est plus susceptible de se prendre la tête sur son fonctionnement et celui des autres qu'une personne NA ?
Les trisomiques et les Alzheimer entre autre ne se posent pas de questions sur leur fonctionnement.
Se poser des questions sur son fonctionnement et celui des autres, c'est une caractéristique de HPI, pas de NA. HPI que tu indiques d'ailleurs ne pas mettre nécessairement dans les NAs...
LuLutine
Aussi les personnes NT poly fréquenteraient moins les groupes de discussions, les cafés, les forums etc.
Les NTs sont asociaux ?
Actuellement, je peux remplacer NT par con, et tes phrases sont plus vraies. Les cons n'aiment pas les mêmes choses que toi. Les cons ne se posent pas de questions. Les cons préfèrent regarder le foot plutôt que d'aller dans des groupes de discussion.
Tant que NA ne sera pas défini, ce sera juste un énième sujet sur nous et les autres.
Bon, je peux comprendre que je vous fasse suer à pointer ça du doigt. Si vous préférez, je peux aller discuter sur d'autres sujets et ignorer le NA à l'avenir.