Polyamour.info

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Rennes (France)

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Discussion : Notre opacité paradoxale

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artichaut

le mercredi 22 janvier 2020 à 03h48

…et à la relecture, —de ce poème qui me touche et que j'aime— je le souhaiterais moins dual (mono ?), moins de je à tu, que de je à vous… moins connoté sexuel aussi ("mes lèvres sur ton corps", "tes genoux", tout ça) qui finalement me semble en réduire la portée à une simple portée dualement-amoureuse.

…car j'entends d'un sens bien +vaste et à bien +que deux, ce :

À moins qu’un jour —
Est-ce que ce sera le jour ?
Nous sachions être ensemble, je le veux, ...
Pour le dehors et pour le noir.

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Discussion : Notre opacité paradoxale

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artichaut

le mercredi 22 janvier 2020 à 03h39

Allez, je vous mets (sans l'avoir relu) tout le poème :

Guillevic, Je t’écris
Je t’écris d’un pays où il fait noir
Et ce n’est pas la nuit. ...

Je t’écris
Parce qu’il fait noir.

Je t’écris sur le mur
Qui est au fond du noir.

*
Il y a le noir puisqu’il me fait t’écrire.
Il y a un mur puisque j’écris dessus
Et c’est pour toi. ...

Je ne sais pas ce qu’est ce noir,
Je suis dedans.

Je t’écris sur un mur au fond du noir.

*
Je sais que dehors
Il ne fait pas noir.

*
Le plus souvent le mur est droit,
Mais je crois qu’il s’incurve.

Lorsque je dis
Qu’il est au fond du noir,
C’est pour me rassurer.

J'écris sur lui
Pour que ce soit utile.

*
Si jamais tu lis sur ce mur
Ce que j’écris pour toi,

Tu sauras peut-être
Où j’étais parqué.

*
Mais pourtant si c’était
Sur ton mur que j’écris,
Sur le mur au fond
Du noir où tu es

Et tu ne saurais pas
Que j’y écris pour toi ?

*
Je te sais, soleil,
Je vous sais, pommiers.

Je connais l’étrange
Variété de noir
Qui a nom lumière.

De son royaume j’ai tremblé.

*
Je n’ai pas d’horizon
Au-delà de ce mur
Sur lequel je t’écris.

Je n’écrirais pas plus
Que je ne peux savoir.

*
J’écris la vérité que supporte le mur
Au fond du noir.

*
Dehors il y aurait un autre champ d’action,
La trompette où souffler le jour plus fort que lui,
Comme souffle un seul feu à nu dans les chemins,

Quand midi vient éperonner
Toute la terre permanente.

Mais dehors, où t’écrire
À défaut de ce mur ?

*
Dehors, mais je ne saurais plus
À qui j’écris.

Et que sera, dehors,
Dans le feu et le vent,
Celui qui doit t’écrire ?

*
À moins qu’un jour —
Est-ce que ce sera le jour ?
Nous sachions être ensemble, je le veux, ...
Pour le dehors et pour le noir.

En notre honneur alors
Brûleront de lumière,
Mais à notre mesure,
Les pommiers, les rivières.

Alors je t’écrirai sur ce que tu verras
Flamboyer de tendresse, Sur toutes les choses autour de nous
Dans le dehors et dans le noir.

Je n’aurai plus besoin
De chercher à t’écrire sur le mur introuvable
Où j’écris maintenant.

*
Qu’importe après cela
Qu’il reste encore du noir
Dans la grande lumière,
Au fond de la lumière,

Puisque tu seras là
pour tâtonner ensemble

Et que je t’écrirai
Avec mes lèvres sur ton corps.

*
En attendant j’écris
sur le mur qui doit être au fond du noir :

« Je bénis tes genoux,
« Je pense au jour
« où sous mes mains ils trembleront
« comme font les feuillages
« avec moins de raison. »

*
Et nous irions ...
vers la lumière guérissable.

Source : Sphère, 1963 , p 106 à 110.

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Discussion : Notre opacité paradoxale

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artichaut

le mercredi 22 janvier 2020 à 03h26

Une chose qui perso ne m'aide pas a savoir quoi raconter/livrer ici (sur moi-même et/ou impliquant d'autres personnes) c'est de ne pas savoir par qui je suis lu.

Autant sur FB, le peu que j'ai pu pratiquer, et avec le système d' "amis" qui va avec, on peut considérer que l'on sera lu par tou·te·s (voire c'est même pour ça que l'on y poste ?).
Autant ici —sans doute à tord— je considère que je ne suis lu par personne, ou quasi personne (à tel point que quand je tiens à être lu par untel ou unetelle, je lui envoie le lien, même si c'est quelqu'un·e qui a l'habitude de venir ici).
Disons que j'ai tendance a ne prendre en compte que les personnes qui répondent (participent au débat), ou a la très grande rigueur celles qui ont l'habitude de participer (participent aux débats).

Et ça me questionne sur un éventuel manque d'empathie (ou manque d'ouverture empathique) de ma personne.
Qui suis-je pour ne pas voir que derrière le privilège d'une —peut-être— aisance textuelle (ou intimo-textuelle ?, ou intello-textuelle ?…) d'autres moins privilégié·e·s, ne sont pas moins lecteurs/lectrices. Tant d'illustres inconnu·e·s, aussi bien que d'autres de mon réseau de connaissances, proches ou moins proches ?

Et je ne sais que faire de cette prise de conscience, de ce questionnement.
L'ignorer ? Me mettre à m'auto-censurer, moi-aussi, ici ?


Et ces mots de @Cendre (oui, je viens de relire tout le fil) me touchent, car je ne sais qu'en faire :

Cendre
Non non, y'a un vrai problème d'excès de transparence.
(…)
C'est ça qu'on prône ? Plus d'autonomie, plus d'individualisme ?
(…)
Et la solidarité, la compassion, l'empathie...
Ça devrait servir en amont, pour éviter l'exposition, justement aux choses qui n'ont pas d'intérêt à être exposées.

Vraiment je ne mesure pas la portée de mes mots déposés ici. Et je suis toujours extrêmement surpris quand on me dit "j'ai lu ce que tu as écris sur le forum". Parfois ça me fait plaisir, mais le plus souvent ça me fait flipper.

Je tends à oublier complétement la meta-lecture (ces lecteurs/lectrices qui n'écrivent pas, ou peu, ou pas dans le fil où j'écris).
Et je pense que j'écrirais moins si j'avais+ la conscience d'être lu.

Et je n'arrive pas à savoir si je dois, par souci d'empathie, développer cette conscience (et écrire moins, peut-être, parfois) ou au contraire continuer à ignorer la portée (en bien ou en mal) de mes mots déposés ici.

(d'autres choses me questionnent aussi sur l'hypothèse de moins écrire ici, touchant à l'omnipotence, la sur-présence, et par conséquence au peu de place laissée ici à d'autres pour le faire—mais ceci me semble un autre problème)

Il est vrai que j'ai une manière très égoïste d'utiliser ce forum. Je m'en sers pour dérouler, au grès des posts, le fil de ma pensée (sauf peut-être dans mes multi-posts-développement-de-ressources-sur-le-poly : filmo, biblio & co… et encore que…).


Je ne sais pourquoi ces mots de Guillevic me reviennent en mémoire :

Je t’écris d’un pays où il fait noir
Et ce n’est pas la nuit. ...

Je t’écris
Parce qu’il fait noir.

Je t’écris sur le mur
Qui est au fond du noir.

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Discussion : Ententes et libertés individuelles, je souffre

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artichaut

le mardi 21 janvier 2020 à 19h10

(pardon @laurent59 pour le squat du fil)

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Discussion : Ententes et libertés individuelles, je souffre

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artichaut

le mardi 21 janvier 2020 à 19h03

Du coup, là où je te rejoindrai @Ellea…

Ellea
Il faut réfléchir lorsqu'on s'engage dans 2 relations simultanément

C'est qu'il ne suffit pas de dire "Au fait je suis poly, j'espère que ça te va ?" (je dis pas que c'est ce que tu as fait @laurent59 ) mais expliquer en long, en large et en travers c'est quoi le polyamour, en quoi c'est radicalement différent, les bons et les mauvais côté, etc.
Je pense qu'on a une responsabilité en tant que poly, d'expliciter clairement ce que c'est, et ne pas attendre des autres qu'ils/elles le comprennent (alors que nous -même on ne comprends pas tout !).
Proposer le poly à un·e non-poly c'est proposer de naviguer sur des eaux mouvementées alors que jusqu'à présent —peut-être— il/elle était restée au port. (même si y'a plein d'autres façons —chouette et moins chouettes— de naviguer sur des eaux mouvementées).
Il vaux mieux être emballé par le voyage (le voyage poly, pas juste le voyage avec soi), et pas juste le faire par dépit (accepter pour ne pas renoncer à la relation), ou juste par un "oui, bon, ok".
Je pense qu'il faut être clair·e et sincère avec ça.

Sur une échelle de 1 à 10 ( 1 "je consent à vivre le polyamour" et 10 "j'ai super grave envie de le vivre"), je dirais qu'il est dangereux d'entrer en relation avec des personnes si elles se placent en dessous de 7/8.
Dangereux pour l'autre et dangereux pour soi.

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Discussion : Ententes et libertés individuelles, je souffre

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artichaut

le mardi 21 janvier 2020 à 18h37

J'ai l'impression qu'on ne dit pas assez qu'entrer en polyamour c'est entrer dans des relations qui ne sont pas monogames, donc qui ne fonctionnent pas avec les même critères.

Le polyamour n'est pas l'addition de plusieurs relations mono. C'est —il me semble — (commencer à) penser les relations autrement.

Du coup ce qui était connu ne l'est plus. Les certitudes deviennent des doutes. Etc.
La question c'est Comment on gère avec ça ? Comment on avance s'il n'y a plus que des doutes ? Comment on se garde des amarres pour ne pas chavirer ?

La question du temps, me semble symptomatique. …même si ce n'est qu'une question parmi d'autres.

(…et je n'ai pas de réponse à la question que je pose).

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Discussion : Ententes et libertés individuelles, je souffre

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artichaut

le mardi 21 janvier 2020 à 18h22

Ellea
Il faut réfléchir lorsqu'on s'engage dans 2 relations simultanément
Elles sont amoureuse et veulent passer du temps avec toi c'est normal !!

Moi je ne suis pas d'accord avec ça.
Je ne vois pas en quoi être en relation amoureuse nécessite de passer XX temps avec XX personne.
Ça rejoint la question des critères de satisfaction dans les relations. Et je trouve que globalement c'est très très normé tout ça : pas "normal" mais normé.

Et garder du temps pour soi avec soi-même me semble indispensable et non-négociable, quelque soit le nombre de relations que l'on ai par ailleurs.

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Discussion : Ententes et libertés individuelles, je souffre

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le mardi 21 janvier 2020 à 18h14

laurent59
j'ai donc eu régulièrement eu l'impression d'être entre l'enclume et le marteau

Bien complexe la situation dont tu nous fait part.

J'aurais envie de dire, que : « Bien la personne pivot se doive de bien faire fonctionner la relation en V, qu'elle est la personne qui devrait prendre le +de charge relationnelle, elle n'est pour autant pas capable de tout faire. Et dans le cas cité, j'aurais envie de dire. Ils serait bon qu'elles se parlent et cessent de t'utiliser comme intermédiaire (refus de se mettre en jeu ?). »
Mais ceci semble juste impossible dans la situation. Donc en effet tout ça est bien bloqué. Et le concours de circonstance (A part, B arrive, A revient) est bien peu commode.


Sur le droit de regard je ne pense pas qu'on puisse énoncer des vérités toutes faites et transposables.
Mais ce qui m'a fait réfléchir, moi, dans des cas similaires, c'est de se demander : D'où vient cette exigence de droit de regard ? Que recèle t-elle ? Qu'elle est la posture qui l'accompagne ? Contient-elle de l'empathie ou non ? etc

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Discussion : Ententes et libertés individuelles, je souffre

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le mardi 21 janvier 2020 à 18h04

laurent59
La situation a évolué et j'ai rompu avec B.

Cette phrase m'a fait frémir.

Non que je pense que ce soit une mauvaise chose d'avoir rompu avec B (c'est ton choix et tu es libre de le faire).
Mais ça ressemblait pour moi à "je largue ma secondaire pour faire plaisir a ma principale". Et je frémis toujours à cette idée.

Dans un monde idéal j'aimerais que chaque relation existe pour elle-même et ne soit pas affectée par les autres relations (genre : "je sais que tu ne me quitteras pas parce que tu rencontrerais une autre personne, mais uniquement si la relation avec moi devenait insatisfaisante).

Dans un monde poly je sais que ce n'est pas vrai. Et même que ce n'est pas souhaitable que ce soit vrai.
D'une part car les relations s'influencent l'une l'autre, et que c'est ça qui fait qu'on est vivants, et pas des êtres séparés.
D'autre part car cette inter-influence des relations est même quelque chose de chouette et à construire.

Mais quand j'entends "rupture" dans un cas comme ça, j'entends toujours quelque chose comme "gâchis" ou "victime collatérale".

Je dis pas que c'est le cas, hein. Je dis comment ça résonne en moi. (Et j'essaie de comprendre pourquoi).

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Discussion : Ententes et libertés individuelles, je souffre

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le mardi 21 janvier 2020 à 17h54

cactus
sur une échelle de 1 à 10 ( 1 "je le fais sans effort" et 10 "motif de rupture"), y'a évidemment divers degrés de contraintes, et ça ne pose pas de problèmes tant que ça reste en dessous de 5. Un truc comme ça.

Cette phrase m'a fait réfléchir. Et je ne sais pas exactement quoi en penser…

J'aime bien ces histoires d'échelle de 1 à 10 pour ce qu'elles nous permettent de comprendre/estimer/relativiser un ressentis.

Le "1" de ton échelle me questionne. Pourquoi "je le fais sans effort" et pas "je suis hyper content·e de le faire" ?

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Discussion : [Outil] Application ou site d'aide au dialogue pour poly

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artichaut

le mardi 21 janvier 2020 à 17h44

laurent59Savez vous s'il existe des sites web ou des application dont le but est de faciliter la communication pour les polycules ?

Perso l'idée de l'appli ne me parle pas+ que ça. Mais c'est peut-être mon côté réfractaire au smartphone.
Je me dis que toute tentative de création d'outil (car je présume que ça n'existe pas, et que c'est à nous de le faire) nous apportera bien quelque chose : si ce n'est pas l'outil, ce sera avoir réfléchis autrement, ou même savoir qu'on ne veut pas de tel outil, et pourquoi.
Bref, bien que pas forcément à fond, je serais curieux de voir l'outil tenter de s'expérimenter. (Et je veux bien servir de cobaye, si besoin).

laurent59
Hier, j'ai essayé du coup de faire une liste de toutes les situations possibles de ma vie avec mes relations

Et tu nous partagerais ta liste ?

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Discussion : [Rennes] café Poly-Pop#19, janvier 2020.

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artichaut

le mardi 21 janvier 2020 à 17h32

L'escargot, ça m'a donné une idée.
On pourrait appeler les cercles, où la parole circule en étoile : l'araignée de parole.
Et même pourquoi pas (en extérieur) planter un piquet devant chaque personne, accrocher un bout de pelote de laine au piquet de la personne commençant à parler, quand on donne la parole on envoie la pelote et la personne, et celle-ci attache le fil au piquet devant elle. Et ainsi de suite jusqu'à la fin de la pelote.
A la fin on a un genre de toile d'araignée au sol, qui dessine comment la parole a circulée.

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Discussion : Une rencontre de poly à Caen, ça vous tente?

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artichaut

le mardi 21 janvier 2020 à 11h55

ce fil fait doublon avec celui-ci

je t'ai répondu @satre au mp que tu m'a envoyé à ce propos

as-tu reçu ?

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Discussion : [Outil] Application ou site d'aide au dialogue pour poly

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artichaut

le mardi 21 janvier 2020 à 01h00

laurent59
J'ai souvenir d'un formulaire sur ce forum par exemple qui permettait de définir grosso modo son type de poylamour

ça ?

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Discussion : Le Deuil

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artichaut

le lundi 20 janvier 2020 à 11h32

Ellea
Merci de ton soutien

…c'est que moi-même je me dis « Ah, quel dommage que je n'ai pas pris des notes ou tenu un journal intime ces 10 dernières années ! »
Alors oui, je trouve ça super de prendre une telle initiative.

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Discussion : Le Deuil

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artichaut

le lundi 20 janvier 2020 à 11h00

Ellea
il faudrait créer un genre de lexique pour expliquer les différentes étapes du deuil amoureux

Pas certain que tout le monde passe par les même étapes, ni dans le même ordre.
L'autre biais (quantique) que je vois, c'est que sachant que tu prends des notes dans ce but, ça peut orienter (faciliter, modifier) le processus ?
Peut-on être sujet d'étude et en même temps mener l'étude ?

Ellea
Cela serait un grand honneur, pour l'instant je ne peux parler que du déni

Si tu peux/veux faire ça, je t'invite à prendre des notes sur ce que tu traverse, ce que tu mets en place aussi, etc.
Car oui l'idée d'un lexique du deuil amoureux est néanmoins judicieuse.
A minima, ce serait utile en tant qu'un témoignage, …et forcément chacun·e y trouvera de l'aide et des similarités.

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Discussion : [Outil] Carte de la constellation affective (polycule, metamours, etc)

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artichaut

le samedi 18 janvier 2020 à 12h14

Je viens de découvrir cet outil (Framindmap) servant à créer des cartes mentales.

Je me dis que ça peut peut-être être utile.


Par ailleurs, je suis tombé sur l'article de Wikipédia sur la Théorie des catégories et ça m'a fait penser à nos schémas de constellations affectives.
Ce qui m'évoque aussi la sociométrie de Moreno et les sociogrammes.

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Discussion : Notre opacité paradoxale

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artichaut

le samedi 18 janvier 2020 à 12h10

Siestacorta
la mention des regard de personnes "actualisés" par le texte et sa lecture, qui concernent un.e forumiste au moment de sa lecture d'une réflexion ou d'un témoignage.

whou, ardu à comprendre !
mais avec la ligne d'après, je pense que j'ai pigé…

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Discussion : Notre opacité paradoxale

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artichaut

le samedi 18 janvier 2020 à 11h42

Siestacorta
dans le contexte : amoureux, métamours, amis des gens pris dans la relation. Inventé juste là de suite,

polyconcernés ?

Siestacorta
pas du tout voué à être récupéré...

oui je sais que tu sais que je suis toujours à la recherche de nouveaux mots, que j'ai une soif inextinguible de vocabulaire
…mais ma question, là, était plutôt une question de compréhension
…non ce n'était pas le reflet qui brille dans l'oeil du chercheur de pierres précieuses !

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Discussion : Couple mono / poly, comment discuter de sentiments inconnus

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artichaut

le samedi 18 janvier 2020 à 11h19

Bienvenue ici @HagTcha.

HagTcha
Je suis mono jusqu'aux os, c'est un choix réfléchis sur lequel je ne reviendrai probablement jamais.

Ça veut dire quoi pour toi "être mono" ?

Ce n'est pas du tout une boutade, je cherche à comprendre.
On réfléchis beaucoup ici sur ce que veux dire "être poly" alors je me demandais comment toi tu voyais la chose.

HagTcha
nous sommes à l'origine un couple mono depuis 7 ans maintenant.

Étiez vous vraiment un couple mono, c'est à dire un couple qui s'est posé la question des différents possibles, et qui a choisis en connaissance de cause la monogamie ?
Ou étiez vous un couple "mono de fait" ?
C'est à dire, par défaut, parce que c'est quasi le seul choix sociétal qu'on nous propose.
La nuance me semble importante, et peut aider à comprendre/accepter les "changements" (ou plutôt les évolutions/recherches/questionnements) actuels.

HagTcha
Elle a reconnu ses torts et a promis de faire plus attention les prochaines fois. Mais à terme, elle dit vouloir disposer de son corps.

Il y a quelque chose qu'il me semble important de préciser. Ce n'est pas du tout pareil, dans notre société, pour une femme ou pour un homme (sous-entendu cis-genres) cette idée de pouvoir/vouloir disposer de son corps.
Autant ça peut paraître anodin pour un homme (souvent on crois ne pas avoir besoin de quelque chose, parce qu'on l'a déjà, ou qu'on peut l'avoir facilement), autant pour une femme c'est quasiment une nécessité, un passage obligé vers le fait de devenir femme, ou juste… un être humain à part entière.
Quant tu naît femme, ton corps est sans cesse jugé, jaugé, accaparé, stigmatisé, comparé, etc. Le rapport au corps n'est pas un choix, une possibilité mais une obligation. Du coup l'indépendance, l'autonomie, la construction personnelle passe forcément d'une manière ou d'une autre par la libre disposition de son propre corps.
C'est très différent pour un homme pour qui le rapport au corps est complétement facultatif.
Du coup, j'entends ce que tu raconte, comme la recherche pour ta compagne de devenir (enfin) elle-même. Et je pense vraiment et sincèrement que ça devrais se fêter, et qu'il est important de l'encourager dans ce sens.

Évidemment ça pose plein de questions, c'est confrontant et inconfortable pour toi. Ça t'obliges de fait à aller chercher, là où tu n'a pas forcément envie d'aller chercher, y compris dans des zones que peut-être tu a —volontairement ou non— occultées.
Et il est bien sûr préférable que tout ça se fasse d'une manière douce et vivable pour toi. Que vous avanciez ensemble vers ce chemin.

HagTcha
la rupture n'est pas une option. Entre autre du a des circonstances du à notre réalité que je passerais. Mais j'ai l'impression que je perds un moyen de pression à cause de ça. Bien qu'elle s'interdire également la rupture, aucune action ne devient punissable. Sauf que moi je peux pas faire d'action. Je n'ai pas de moyen de pression. Si je ne convains pas, techniquement elle peut tout ce permettre...

Il me semble qu'il y a là un point très très important. Et ce au delà de toute notion de lapsus.

Que tu perdes un moyen de pression, cela aussi devrait se fêter.
Trop souvent les relations (pas que amoureuses) sont vécues/pensées/construites justement par la pression.
On vit perpétuellement sous pression (injonctions sociétales multiples et même contradictoires).
C'est pareil pour le consentement. La société nous dit qu'en tant qu'homme on devrait obtenir les faveurs des femmes. Il y a toujours cette idée d'une conquête, de fortifications à dépasser ou faire tomber. Et quand enfin tu trouve la rose ultime, il faudrais l'enfermer et la conserver dans son bocal.
Tout cela est tellement triste. Tout est à repenser complétement.
Tant qu'on pensera les relations sous forme de "moyen de pression" on continuera de se faire du mal les un·e·s aux autres, de s'oppresser les un·e·s aux autres.
Alors oui, il faut beaucoup de courage pour accepter de perde un moyen de pression (et plus encore pour le fêter). C'est un long chemin, très long chemin. Et il n'est ni possible ni souhaitable de sauter dans le vide. Ça demande d'y aller lentement. Céder un peu de pression, l'accepter, le fêter, puis aller encore un peu plus loin sur ce pont de cordes où le sol manque de plus en plus. C'est extrêmement difficile et confrontant, ça fait grave peur, mais à te lire, j'ai le sentiment que ce chemin, tu a déjà fais le choix de t'y aventurer, non ?
Aller enfin et lentement vers une vraie égalité des êtres (homme/femme mais pas que).

Certes c'est mieux que ta compagne, t'accompagne sur ce chemin, comme c'est mieux que tu l'encourage sur le sien. Mais la réciproque est vraie.
Puisque la rupture n'est pas une option, c'est ensemble qu'il va falloir y aller. Mais ensemble ça veut paradoxalement aussi dire séparément. Ensemble et séparément.

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