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Discussion : La relation poly hiérarchisée : une structure soumise à fortes tensions

artichaut
le vendredi 10 janvier 2020 à 14h29
Siestacorta
M'sieur, m'sieur, c'est pas vrai, j'avais répondu bon
dac' !
Siestacorta
Je décris à la suite de Vaniel un inherent vice du système hiérarchique, mais je pense qu'il trouve son pendant dans l'AR.
Oui.
Comme tu dis +haut :
Siestacorta
Dans le milieu poly qui se voit en cafés, il y a pas mal d'injonctions à l'anarchie... Et bon. Une fois écartés les convertis récents enivrés par les parfums des terres inexplorées pendant les sales saisons, et les gens qui oublient de mettre très centralement la question de la responsabilité personnelle dans "anarchie" (ce sont parfois les mêmes, mais pas toujours), on peut discuter...
Que la hiérarchie s'affiche éhontément (et tant pis pour les non-privilégié·e·s qualifié·e·s de secondaires), ou qu'elle se dissimule dans un impensé ou un déni implicite, elle est opérante.
C'est un peu la différence entre un racisme de droite (qui s'affiche éhontément) et un racisme de gauche (qui prétend, non seulement ne pas exister, mais lutter contre celui de son voisin de droite).
Même avec des enfants la hiérarchie ne me semble pas nécessaire.
Ça me fait penser à ce que disait @bidibidibidi :
Si tu souhaites avoir des enfants, tu as besoin que la personne en face s'engage fortement vis-à-vis de la relation. Ca génère, automatiquement, une hiérarchisation. Si j'ai un partenaire qui veut des enfants avec moi mais que, pour lui, notre relation sera traitée sur un pied d'égalité avec son dernier flirt, clairement, je n'en suis pas.
Non ça ne me semble pas automatique, pas au sens poly-hiérarchique-totalisant en tout cas (d'ailleurs tu dis toi même "je n'en suis pas", comme quoi, d'autres peuvent "en être", ce qui contredis le caractère automatique de la chose, CQFD).
Après nier que ça crée des formes de priorisation dans un certain domaine, serait fonctionner avec les œillères de l'AR.
Chacun/Chacune priorise telle ou telle chose avec tel ou telle. C'est même ce qui fait que chaque relation est unique.
Penser la question du temps (quantité de temps passé avec l'autre, qui en cas d'enfant peut être conséquent, surtout au début) comme LA valeur me paraît profondément monogame.
Idem pour la conjugalité.
On dirait que pour beaucoup "hiérarchiser" ça veut dire assumer de passer +de temps avec tel ou telle (ou habiter avec tel ou telle, ce qui revient au même).
Ne pourrait-on assumer certaines priorisations (passer beaucoup de temps avec untel, habiter avec unetelle), non forcément définitives et immuables, sans ramener la chape de plomb de la hiérarchisation ?
Et encore une fois, déplacer ce qui est peut-être un faux problème (hiérarchie/AR) vers une réflexion +en mouvement et +en profondeur : implicite/explicite, liberté/solidarité, sécurité/nouveauté, etc
Siestacorta
Passer minimum cinq ans en thérapie ou en analyse avec comme sujet "comment je peux aimer", vous le de devez à tous vos partenaires, voilà c'que j'dis.
Avant ça, interdit de câliner, bande de sauvages.
Il ne s'agit pas tant d'avoir fait (solo) cinq ans de thérapie, que de questionner au jour-le-jour "comment pouvons-nous nous aimer" (et accepter de remettre en question nos "je" et nos certitudes).
Penser qu'une relation sous-marine (monogamie et adultère), secondaire (hiérarchie) ou traitée avec déni ou désinvolture (AR) pourrait ne pas nous affecter et ne pas nous changer profondément je vois ça le+souvent comme un manque de courage.
Et dans les 3 cas, je vois ça comme un déni d'engagement de soi en même temps qu'un déni de prise en compte de l'autre dans la relation. Un refus de se mettre en jeu.
A quoi bon relationner, si c'est pour rester toujours soi-même (couple-mono-immuable, socle-poly-conjugal, ou AR-autonome-affectif) ?
Le communisme relationnel serait au contraire, se penser dans un commun. Et ce à plusieurs niveaux : aussi bien dans la dualité d'une relation, que vis-à-vis des tiers, des métamours, ou même de personnes non encore rencontrées.
Une ouverture au monde, plutôt qu'une fermeture.
Rompre avec une vision centripète du monde.
Discussion : La relation poly hiérarchisée : une structure soumise à fortes tensions

artichaut
le vendredi 10 janvier 2020 à 06h19
Alors déjà merci @Vaniel d'avoir lancé cette discussion. J'aime les fils qui tente de creuser un peu les choses.
Je trouve —comme @bidibidibidi et d'autres l'ont évoqués— que l'anarchie relationnelle (AR) n'échappe pas à certaines choses que tu cite.
Par exemples ces choses (que je re-liste ici) :
- un ensemble de privilèges accordés à un ou plusieurs partenaires
- des espaces [qui] doivent être clôturés/préservés
- rigidifier certains aspects, rendre inamovibles certaines dynamiques
Pour moi l'AR n'échappe pas à ça (je peux développer).
Et la différence me semble se situer à un niveau +projectif (au sens de projet de vie), ou disons +politique… ou comme le dit @Siestacorta (ici) :
une autre façon de regarder l'horizon, de s'exposer consciemment à la suite.
Je rejoins @Minora sur le fait que :
ce sont les relations amoureuses qui sont compliquées, quelle que soit la forme de la relation.
Je m'étonne que ce fil omet de signaler que c'est surtout pour le tiers (rabaissé au rang de de secondaire) que la hiérarchie est difficile à vivre. Mais certes ce n'était peut-être pas le sujet du fil.
Je rejoins @duncanidaho (cité ici par @Intermittent) sur le fait que c'est surtout l'implicite plus encore que la hiérarchie, qui est source de difficultés et qui met les relations à rudes épreuves.
Du reste l'AR me semble souvent épris de beaucoup d'implicite (vous êtes plusieurs à le dire aussi). Et il n'est pas toujours simple de différencier l'AR de « l'Union libre », …où l'implicite et les non-dits règnent en maître.
En fait ce fil ravive en moi un questionnement et une recherche d'un autre mot, qui peut-être ne sera ni "polyamour" ni "anarchie relationnelle", pour désigner ce que j'ai envie de vivre.
Je n'aime pas ce mot d'anarchie relationnelle
- ni par ce que ces mots me semble recouvrir ou connoter
- ni par l'usage qui en est trop souvent fait (et c'est peut-être pour les même raisons que j'abandonnerais possiblement un jour le mot polyamour)
Les mots de @bidibidibidi me semblent à ce titre révélateurs :
Les polyamoureux hiérarchique ont le désir de faire des projets. (…)
Les anarchistes relationnels ont le désir d'avoir un maximum de liberté.
Non les anarchistes relationnels ne me semblent pas avoir le désir d'un maximum de liberté. Liberté trop souvent revendiquée d'ailleurs pour ne cautionner qu'un simple libéralisme relationnel (que je peine encore à nommer).
Et comme le dit ici Elisende Coladan :
L’anarchie relationnelle est souvent perçue comme une manière de vivre les relations sans engagement
Et de proposer la notion de réseaux relationnels et d’appui (opus citem).
Ce qui me semble rejoindre ce que @Siestacorta nomme réseau affectif (ici), en lien avec la question de la responsabilité.
A tout prendre je préférerais encore un communisme relationnel, qu'un anarchisme relationnel. Avec cette idée mise en avant, non pas de la liberté, mais de la solidarité. Quelque chose qui soit tourné vers l'autre, vers les autres (ou a-minima vers ce qui fait relation), et non tourné vers soi (ou un entre-soi).
Alors oui, il se peut que la structure même du polyamour hiérarchique soit fragile, mais ce n'est pas ce qui moi me pose problème. Ne peut-on pas ré-appendre à construire depuis nos fragilités justement ?
Quand la hiérarchie est là (comme les règles d'ailleurs) pour avancer un peu plus loin, créer un ponton, une avancée dans la mer, après tout pourquoi pas (quitte même à la remettre en question +tard).
Perso ça me semble moins dangereux que l'implicite se posant en dogme (comme dans la monogamie ou certaines formes d'anarchie relationnelle).
Si la monogamie est une péniche (d'où partent de nombreux sous-marins, avec explosions de torpilles aléatoires !). Si le polyamour hiérarchique est un paquebot (qui certes mériterais d'explorer +loin que sa zone de confort, de ne pas mépriser les petits bateaux qui l'entoure, et ne pas ignorer les torpilles qu'il contient encore en cale). Et si trop souvent l'anarchie relationnelle est un scooter des mers. Je me dis qu'un frêle radeau n'est pas la pire des embarcations.
Et j'ai aimé la phrase citée par @Vaniel dès son premier message :
« Aimer la métamorphose comme la seule forme de notre permanence. »
Discussion : Filmographie sur le polyamour #1

artichaut
le samedi 28 décembre 2019 à 22h17
J'ai ajouté, ce jour, à la filmo :
- Last Night, de Massy Tadjedin, 2010 ♥ ♥ ♥ — ☆
- Sur La Route (On the Road), de Walter Salles, 2012 ♥ ♥ ♥ ♥
- Le Coucou (Kukushka), d'Alexandre Rogojkine, 2002 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ — ☆
- Chacun sa nuit, de Pascal Arnold et Jean-Marc Barr, 2006 ♥ ♥ ♥ ♥
- Ma Vie Sans Moi (My Life Without Me), d'Isabel Coixet, 2003 ♥ ♥ ♥ ♥ — ☆
Discussion : Filmographie sur le polyamour #1

artichaut
le samedi 28 décembre 2019 à 22h13
NOUVEAU :
J'ai rajouté une ☆ à certains films de la filmographie (y compris dans la partie des films refusés).
Elles indiquent mes films « coups-de-cœur » et assume pleinement —et enfin— la part subjective de cette filmographie.
Ces ☆ n'ont pas été placées en fonction de critères seulement esthétiques, politiques ou que sais-je encore.
Ce sont seulement mes films préférés (pour de bonnes ou de mauvaises raisons).
C'est désormais une autre manière de se balader à travers cette filmographie.
Discussion : Filmographie sur le polyamour #1

artichaut
le samedi 28 décembre 2019 à 21h54
Je viens de visionner Ma Vie Sans Moi (My Life Without Me) d'Isabel Coixet, 2003
Synopsis : Ann a 23 ans, deux petites filles, un mari au chômage et un boulot sans intérêt. Un bilan de santé va changer radicalement cette morne existence. Maintenant, elle va prendre sa vie en main...
—SPOIL—
J'ai beaucoup aimé ce film.
Ann sachant qu'elle va mourir décide de cacher cette mort annoncée à ses proches. Elle recherche une femme qui puisse la remplacer auprès de son mari et ses deux filles. Elle développe aussi sciemment une relation avec un autre homme. Ce film n'est pas à proprement parler poly et pourrait presque passer pour un film adultère… sauf que… :
- Le mensonge y est explicité comme une manière de prendre soin et pour une fois c'est (presque ?) entendable.
- Ann cherche une autre femmme pour son mari. Là où, sur un thème similaire, un film comme Breaking the waves ne semblait pourvoir proposer qu'une glauquissime dualité (sexuel vs spirituel), Ma Vie Sans Moi est ancré dans la vie, dans les êtres, et dans la relation entre ces êtres.
- Les raisons de la relation adultère qu'elle développe avec Lee ne sont pas tant explicitées. C'est la seule de ses actions qui peut paraître profondément égoïste (mentir à son mari, laisser un amoureux de plus dans le deuil à venir). Et pourtant, même là, tout en s'autorisant ce que n'importe pourrait vouloir faire avant de mourir, elle prend la peine de trouver une femme pour son mari et de laisser une bande audio à Lee pour l'encourager. Malgré le deuil celui-ci semble +vivant qu'au début du film. Tant il est vrai qu'il y a des deuils qui nous recentrent sur notre chemin de vie.
- Le film développe un message d'amour qui dépasse la notion étriquée de la monogamie : Ann veut donner de l'amour à toute les personnes qui l'entoure, et pas tant égoïstement pour laisser une trace, que pour renforcer leurs désirs de vivre.
—Fin du SPOIL—
Discussion : [Livre] élaboration d'une Bibliographie, commentée, sur le polyamour

artichaut
le samedi 28 décembre 2019 à 17h36
Je viens de lire Couple Ouvert À Deux Battants de Dario Fo et Franca Rame, Éd. de l'Arche 2018 (Coppia aperta, quasi spalancata, 1983, nouvelle version en 2010)… et non ce n'est pas poly.
Présentation de l'éditeur
Couple ouvert à deux battants est un des grands classiques de Dario Fo et Franca Rame, largement inspiré de l'histoire de leur propre relation.
Synopsis
Une femme menace de se suicider face aux tromperies répétées de son mari. Il lui propose alors un marché : l'union libre pour sauver leur couple. Antonia accepte tant bien que mal ces nouvelles règles du jeu, mais ne peut se résoudre à aller voir ailleurs. Cette situation devient peu à peu insoutenable, jusqu'au jour où elle aussi se décide à ouvrir un battant de porte de leur couple. Le mari, alors pris d'une jalousie maladive, lui fait une grande scène de ménage. Dès lors, manipulation affective ou culpabilisation, tous les moyens sont bons pour garder l'autre sous sa coupe.Source : (1)
—SPOIL—
La pièce redessine une énième fois la figure du mari (L'Homme), sa femme (Antonia) et son amant (Le Professeur).
Alors oui ça parle de couple ouvert, et de manière assumé, et avec inspiration autobiographique et autodérision et déjà ça c'est plutôt rare, …mais on est rapidement prévenu que : « Le couple ouvert est une escroquerie ! Tout le monde s'y est cassé les dents… » (Antonia, p23) et la fin ne contredira pas cette assertion, le mari finissant pas —probablement— périr à cause de la relation de sa femme.
On retrouve ici la figure classique du mec (le mari) qui a plein de maîtresses, et qui après avoir demandé d'ouvrir leur couple (non par souci de réciprocité mais pour calmer la colère de sa femme), ne change rien à sa vie quand elle, elle galère à trouver un éventuel amant, et quand enfin elle finis par y parvenir… le mari est ultra-jaloux…
Alors certes c'est fait sur le ton de l'humour et on peut se dire que c'est une manière de s'en moquer. Le Professeur dans la pièce reçoit le prix Nobel de littérature (comme Dario Fo en 1997, …cela a-t-il été ajouté à la nouvelle édition ?), du coup je me suis demandé si dans le caractère +ou- autobiographique, Dario Fo n'était pas cet amant qui enleva cette femme à son mari jaloux. Mais ça ne change pas grand'chose au fait que la pièce ne parle quasi que de jalousie (et sans jamais envisager qu'il soit possible de la changer).
La pièce en effet ne comporte aucune empathie (rien que de la jalousie). De plus elle comporte de gros clichés sexiste (une femme pour séduire doit porter des talons et faire journellement des exercices pour affiner sa ligne), et puis c'est toujours la jeunesse et l'intelligence qui sont présentés comme la panacée.
Donc, bof.
Les seules répliques à retenir (peut-être) :
L'Homme : Ahaaaaaaah ! Quel con je suis ! Regarde-ça je suis tout en sueur !… Je me sens comme le prototype parfait du mâle de merde.
Antonia : Eh oui. Il faut avouer que le couple ouvert à ses inconvénients. Primo, pour qu'il fonctionne, il faut qu'il ne soit ouvert que d'un côté, celui du mâle. (Se retenant difficilement de rire.) Parce que s'il est ouvert des deux côtés, ça fait des courants d'air.
p. 44&45.
—Fin du SPOIL—
Décidément, ce n'est pas facile de trouver dans le registre de la fiction, des livres qui parle de polyamour, même écrits par des auteurs censés avoir expérimenté la chose.
Sartre/Fo/Rame : zéro pointé !
C'est tout de même sacrément décevant.
Discussion : Être en couple(s), ça peut être chouette

artichaut
le jeudi 26 décembre 2019 à 02h25
Perso je vois pas tellement en quoi ce que tu dis est contradictoire avec ce qui se dit ici ou là.
"Le couple c'est chiant", "le couple c'est chouette". Oui les deux sont vrais.
Mais ça n'empêche pas de se poser des questions sur ce que —chiant ou chouette— le dispositif-couple fabrique, d'où ça émane, ce que ça véhicule, etc…
Caoline
Couple n'est vraiment pas forcément pour moi synonyme d'exclusivité, de fermeture aux autres donc d'exclusion, d'enfermement, de contrôle ou les autres choses que plusieurs ici semblent y voir.
Ben oui, pour toi, forcément ça n'est pas excluant, puisque tu es dedans.
C'est pour celles&ceux qui sont à l'extérieur que c'est excluant.
Quand tu es dans une sphère tu n'es pas exclue de cette sphère. Quand tu es hors de la même sphère tu es exclue de cette sphère.
C'est une pure question de géométrie.
Discussion : Le Couple, cette micro-communauté excluante

artichaut
le lundi 23 décembre 2019 à 13h42
artichaut
—mais il y a dans tout cela, également un biais genré que je peine aussi à nommer/définir—
Voilà un article qui nous aide à y voir plus clair :
Pour une relecture féministe du célibat des femmes, Elisende Coladan, 16 décembre 2019.
Car la critique du couple ne peut, à mon sens, faire l'économie de la prise en compte de sa dimension historique, sociologique et genrée.
Discussion : Le couple c’est chiant

artichaut
le lundi 23 décembre 2019 à 13h38
Juliejonquille
Mes amies en couple sont méconnaissables, fusionnées avec leurs conjoints du moment, il est difficile d'avoir encore des conversations sincères, voire même de les voir sans leur compagnon...
Ce n'est que quand elles ont rompu qu'elles reviennent et redeviennent normales un temps, jusqu'au prochain couple mono qu'elles reforment.
Tiens @Juliejonquille, ça devrait te plaire :
Elisende Coladan
Combien d’entre nous, avons vécu cette situation où nous sommes un groupe d’amies, ou encore nous avons une amie avec qui nous nous entendons particulièrement bien et un jour cette personne « se met en couple », arrêtant de se joindre à nous ou au groupe. Ou celle de la voisine en couple, avec qui nous n’échangions que des vagues bonjour, alors que nous étions célibataires ou divorcées et que du moment où elle-même divorce, tout à coup se rapproche de nous et crée une relation d’entraide, notamment s’il y a des enfants. Nous devrions sérieusement nous interroger sur cette manière de vivre les relations qui tournent autour d’un couple en position centrale. Où les réseaux d’appui sont ceux formés par la famille et les ami.e.s qu’il est possible d’avoir en commun (surtout s’il s’agit d’autres couples) et où toutes les relations précédentes sont reléguées à un arrière-plan, souvent fort éloigné.Source : Pour une relecture féministe du célibat des femmes.
Discussion : Le Couple, cette micro-communauté excluante

artichaut
le lundi 23 décembre 2019 à 05h12
mariage —> Pacs —> couple —> (mariage pour tous) —> poly hiérarchique
c'est comme si on allégeait la sauce mais sans jamais remettre en cause l'essence du truc :
Siestacorta
Pas quelqu'un de choisi et d'aimé pour lui-même, mais pour sa capacité, dans le temps, à être envisagé comme propriété.
Discussion : Le Couple, cette micro-communauté excluante

artichaut
le lundi 23 décembre 2019 à 04h59
Je me demande si ce ne serait pas plutôt une certaine forme d'amour (ou même "d'amour", et que je peine à définir) qui en serait la cause.
Et que le couple (et +encore le mariage) ne serait que l'acte de propriété de cette forme d'amour, autrement dit un effet et non une cause.
Aussi —et c'est peut-être pour ça que tu parles de retournement— le caractère (supposément)interchangeable est souvent un truc reproché aux poly par les monos : si tu as plusieurs relations, c'est que tu n'as pas trouvé le bon (donc que tes relations sont interchangeables) ; ou même reproché aux non-hiérarchiques par celles et ceux qui hiérarchisent : si tu ne pose pas de hiérarchie c'est que tes relations sont interchangeables (= elles sont toutes secondaires)… alors que possiblement/inversement c'est le caractère "principal" qui justement rend la personne interchangeable : je veux dire qu'il semble +important d'être en "relation principale" que d'être en relation avec cette personne là = je vais préférer rompre et mettre qq d'autre (presque peut-importe qui) dans la case "relation principale" que de rester avec cette personne, mais en relation "secondaire".
—mais il y a dans tout cela, également un biais genré que je peine aussi à nommer/définir—
Discussion : [Outil] Carte de la constellation affective (polycule, metamours, etc)

artichaut
le dimanche 22 décembre 2019 à 23h41
cactus
Friend With Benefits ?
Pas mal ! Vous êtes doués décidément !
Oui ça peut coller.
Discussion : Le Couple, cette micro-communauté excluante

artichaut
le dimanche 22 décembre 2019 à 23h37
Siestacorta
vachemon plus creusé que ce que je disais, mais qui va un peu dans le même sens
Pourtant le mot couple ne figure pas dans ce texte !
(on y parle d'amoureux).
Il me semble qu'il y a au moins deux choses dans ce texte :
- le premier paragraphe sur l'exclusivité nihiliste (mais il est poly Adorno ?!) me semble le +proche de ce que tu énonçais (exclusion du monde extérieur par le couple)
- le second sur l'appropriation possessive me semble +une critique du couple en soi (indépendamment du monde extérieur)… enfin une critique de la propriété/possessivité…
Discussion : [Outil] Carte de la constellation affective (polycule, metamours, etc)

artichaut
le dimanche 22 décembre 2019 à 23h17
Siestacorta
Je pense qu'LDR, c'est Long Distance Relationship.
Merci !!
et l'autre sigle inconnu c'est pas "twb" mais "fwb" (j'ai édité)
alors, une idée pour "fwb" ?
Discussion : [Livre] élaboration d'une Bibliographie, commentée, sur le polyamour

artichaut
le mercredi 18 décembre 2019 à 13h32
Je viens de lire Huis Clos, de Jean-Paul Sartre (1944) et non, ce n'est pas poly.
—SPOIL—
Garcin, Inès et Estelle sont enfermé dans une pièce.
Inès est attirée par Estelle, Estelle par Garcin, Garcin ne sais pas trop.
Garcin parle d'un adultère imposé
Huis Clos, scène 5
Garcin :
Eh bien voici une anecdote : j’avais installé chez moi une mulâtresse. Quelles nuits! Ma femme couchait au premier, elle devait nous entendre. Elle se levait la première et, comme nous faisions la grasse matinée, elle nous apportait le petit déjeuner au lit.Source : folio, p. 54.
Estelle évoque une histoire d'adultère (et d'infanticide) : elle a un amant (Roger), dont elle tombe enceinte. Elle va passer 5 mois en suisse et elle tue le bébé à sa naissance. Son mari ne s'est jamais douté de rien.
Inès évoque un imbriglio à trois : elle habite chez son cousin et Florence sa compagne ; Inès réussit à détourner Florence de son compagnon et à la séduire.
Pour le reste Garcin, Inès et Estelle se tournent vaguement autour, mais seulement pour en déduire in-fine que « L'enfer c'est les autres. »
Rien de poly, donc.
Seule la toute fin pourrait éventuellement amener une ouverture/lecture poly (en quasi trouple) :
Huis clos, scène 5
Inès :
Et nous sommes ensemble pour toujours.Estelle :
Pour toujours, mon Dieu que c'est drôle ! Pour toujours !Garcin :
Pour toujours ! Et bien continuons.Source : folio, p. 94-95.
—Fin du SPOIL—
Discussion : [Outil] Le menu sexuel

artichaut
le mardi 17 décembre 2019 à 23h47
Aya
J'ai aimé...
J'aurais envie de recommencer....
J'ai l'impression que j'aurais préféré...
Ça m'a donné envie d'essayer...
J'aurais eu envie de...
Pour le moment j'ai plus envie de...
Et toi?
Oui, j'aime bien les pistes que ça ouvre, et les nuances que ça propose.
Discussion : [Texte] Je mets mes limites - Hypatia From Space. déc 2019

artichaut
le mardi 17 décembre 2019 à 12h08
J'ai le sentiment que cet article effleure le sujet des limites, mais qu'il y a encore beaucoup à creuser sur le sujet… pour que les limites soient l'écoute et le respect de son soi-émotionnel …mais ne servent ni au contrôle de l'autre, ni non plus au désengagement de soi dans la relation.
Classiquement, d'un point de vue genré (avec bien sûr des exceptions puisqu'il s'agit de généralités sociologiques) :
- certaines se sacrifient trop par "amour" pour le bien-être de l’autre ou la conduite de la relation et gagneraient à apprendre à mieux écouter et respecter leurs limites émotionnelles
- certains investissent trop et/ou trop peu la relation (contrôle ou désengagement) et gagneraient à apprendre à vouloir le bien-être de l’autre autant que cela est en leur pouvoir (étant entendu que "vouloir le bien-être de l’autre" n'est pas faire son bonheur à sa place, mais lui laisser toujours+ de liberté et de pouvoir décisionnel, et poser des cadres permettant cela)
Trouver la bonne distance, tant d'un point de vue théorique que pratique entre :
- apprendre à mieux écouter et respecter nos limites émotionnelles
et
- vouloir le bien-être émotionnel de l’autre autant que cela est en notre pouvoir
me semble donc l'enjeu principal de la question des limites.
Compte-tenu que chacun/chacune ne part pas du même endroit, et n'a donc pas le même travail à faire.
Mais il me semble, en revanche, que c'est un travail qui peut se faire ensemble, se co-construire à deux (ou+), quand on en prend conscience.
Donc pour creuser la question des limites, il me semble qu'il serait bon d'avancer sur
- comment apprendre à mieux écouter et respecter nos limites émotionnelles ?
- comment apprendre à vouloir le bien-être émotionnel de l’autre, et donc à le respecter, autant que cela est en notre pouvoir ?
Et aussi
- comment faire cela, tant solo que à plusieurs ?
Parce que il ne suffit pas de dire ou se rendre compte des choses. Encore faut-il les mettre en pratique. Et donc se donner les moyens de ça, et peut-être aussi trouver des outils pour ça.
Discussion : [Texte] Je mets mes limites - Hypatia From Space. déc 2019

artichaut
le mardi 17 décembre 2019 à 12h03
…et aussi (extraits)
Il existe une certaine confusion à propos de ce que « mettre ses limites » signifie. Une limite n’est pas à propos de ce que quelqu’un d’autre peut ou ne peut pas faire. C’est à propos de ce que nous on va faire
Ça, ça me semble important. Trop souvent "poser des limites" est entendu (de part et d'autre d'ailleurs) comme un acte de contrôle sur l'autre, alors qu'il s'agit bien d'un geste de protection émotionnelle.
Notre partenaire, peu importe combien il-elle nous aime, doit s’assurer qu’il-elle ne fait pas des compromis au point où il manque de respect envers sa propre personne et ne fait pas des choix qui sont au détriment de son propre équilibre ou bien-être.
Idem dans l'autre sens, quoi.
*
Perso c'est ce que je retire le+ de l'article. Le reste (demande claire, recevoir un "non", accueillir nos émotions) me semble +classique (ce qui ne veut pas dire moins important !) : cf CNV & co.
La partie sur la manipulation ne me semble pas très approfondie.
Mais j'ai aimé ces deux phrases :
L’important à se rappeler lorsqu’on formule une demande claire, c’est que la personne en face de soi est libre d’accéder à notre demande ou pas.
l’amour consiste également à vouloir le bien-être de l’autre autant que cela est en notre pouvoir
Discussion : [Outil] Traduction de La Carte des sortes de non-monogamies

artichaut
le lundi 16 décembre 2019 à 19h11
Je viens de trouver cet autre schéma (en anglais) : The landscape of modern relationships (il serait plus juste de remplacer le mot "modern" par "open")
Discussion : Lexique

artichaut
le lundi 16 décembre 2019 à 19h02
Dans le registre graphique (cf #1 #2 de ce fil) j'ai trouvé ces 3 liens proposant des représentations graphico-abstraites :
- (1) V, Delta, W et Carré
- (2) 5 schémas (en anglais)
- (3) "Periodic table of the polycules" - 18 schémas (en anglais) : comme quoi y'a des gens encore +fous que moi !
…et aussi ça me fait penser à la représentation graphique des polycules et constellations.