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artichaut

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Rennes (France)

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Discussion : [Lexique] Sexogamie

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artichaut

le mardi 08 octobre 2024 à 00h34

Bon voilà, je viens "d'inventer" un nouveau mot.

La sexogamie (sexogamy en anglais). Je ne sais pas si ça existe déjà, mais ça y est j'ai trouvé un mot qui —je pense— me permet de dire un truc que je pense depuis longtemps.
La sexogamie c'est le fait de ne se mettre en relation (de ne considérer qu'il y a relation) que s'il y a du sexe. Au moins au début.

Sexe+Relation=Sexogamie.

*
Comment j'en suis arrivé là ? Je me dis depuis longtemps qu'il y a une hiérachie dans les types de relation, les relations sexo-amoureuse minimisant et dévalorisant toute autre forme de relation. Avec son lot de privilèges à la pelle. Ça c'est pas nouveau.

Mais même avec des gens qui déconstruisent le couple et la monogamie, qui vivent pleinement le polyamour, qui valorisent l'amitié et déconstruisent les hiérarchies. Même avec ces gens là, il y a toujours un moment de la conversation avec une simplification, où les gens nomment RELATION seulement certaines relations, à savoir les relations sexo-amoureuses. Et ça m'énèèèèèrve.

Et là en faisant la vaisselle, ce soir, je me disais : en fait, ces gens ils sont monogames !. Chier, bordel de merde.

Pourquoi ce besoin toujours et sans cesse de différencier, ce type de relation ? J'ai mes réponses, mais à la limite qu'importe.

Et puis moi aussi j'ai fait partie (jusqu'à encore il y a peu) de ces gens là. Voire j'en fait encore partie. Parce qu'on ne se sort pas de la… monogamie comme ça, ça colle à la peau, ce truc-là.

Et puis j'ai creusé, parce que ma vaisselle n'était pas finie …et que l'eau qui coule ça dévellope l'imaginaire. Et d'un coup ça m'est monté au cerveau : la s e x o g a m i e voilà c'est ça ! Ce truc que j'essaie de nommer.
Si y'a pas de sexe, c'est pas que c'est moins bien, c'est que c'est d i f f é r e n t , différent, dix-fairant, dis ferrant, ce qu'on veut, mais c'est pas pareil.
C'est ça que ça veut dire. Et qu'on m'a dit tellement de fois.
Et bien si pour moi c'est pareil. Et c'est ça que je veux tuer dans l'oeuf.

Alors voilà, j'aime pas inventer un terme pour stigmatiser les autres. Mais enfin si, voilà, Vous êtes sexogames.
Purée, c'est sacrément éclairant. Et ça fait du bien de le dire.

*
Et puis j'aime bien avec ce terme de sexogamie, que par extension ça renvoie à sexo-game. Voilà c'est accepter de… ou avoir envie… d' êtredans le game du sexe. Avec tout son lot d'injonctions à la con, de capitalisation des désirs, de hiérarchie des corps, de pousse-toi-de-là-que-je-m'y-mette, de plaintes-à-n'en-plus-finir parce que c'est jamais comme on veut.

Moi je ne veut plus être dans le game.
Je dis pas que je ne veux pas de sexe. Juste que je ne veux plus être dans le (sexo)game. Que je ne veux plus, mais alors plus du tout, faire tourner ma vie autour de ça.

Votre sexogamie ne me fait pas bander-mouiller. Je la trouve triste et ennuyeuse.


______________
Voir aussi :
- le Lexique du site et sa page discussion
- la page spécifique : Terminologies pour décrire nos sexualités

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Discussion : Foyers pluriels

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artichaut

le vendredi 27 septembre 2024 à 13h42

Niou_Joy
J'aimerais fonder ces deux foyers car ces personnes en ont toutes deux besoin

En soi tout est possible, mais toi, en as-tu besoin/envie ?
La faisabilité réelle dépend de cette réponse.

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Discussion : Je suis tombée amoureuse d'un polyamoureux et je ne sais pas comment gérer ça

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artichaut

le samedi 21 septembre 2024 à 09h46

supersakura
Je suis tombée amoureuse d'un polyamoureux

supersakura
Il m'a tout de suite dit qu'il ne croyait pas au concept d'exclusivité, (…) C'est la première fois qu'il expérimente ce modèle de relation

Entre être "polyamoureux" et ne pas croire au concept d'exclusivité, il y a un monde, un gouffre, un abîme.
Des fois, c'est bien de prendre le temps de regarder l'abîme avant d'y plonger…

C'est déjà un peu ce que tu fait (prendre du recul) en venant ici.

supersakura
J'ai recroisé par hasard un garçon (je suis une femme)

Cette façon me dire me met mal à l'aise. Les mots qu'on utilise sont importants et significatifs.La culture de la pédocriminalité s'insinue trop souvent dans notre langage.

De qui et de quoi es-tu amoureuse ? De ce que cet homme représentait pour toi à l'époque en tant que garçon ?
Comment es-tu tombée amoureuse et qu'est-ce qui te fait ressentir que tu l'es ?

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Discussion : Je me demande à quoi sert ce forum ?

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artichaut

le mardi 17 septembre 2024 à 02h05

De passage
Ici, les gens passent, c'est tout.

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Discussion : Peut-on être romantique et polyamoureux ?

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artichaut

le samedi 14 septembre 2024 à 23h00

Ben356
Peut-on être romantique et polyamoureux ?

La question c'est : Est-ce que le polyamour existait au XIXe siècle ?

Sinon, si on traduit la question en langage français (sans anglicisme), la question revient à : Peut-on être amoureux et polyamoureux ?
Et là j'ai le sentiment que la réponse est dans la question…

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Discussion : [Outil] Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique)

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artichaut

le vendredi 30 août 2024 à 22h58

Tu poses la question des définitions des mots utilisés.
Ce qui en soi est toujours une bonne chose : savoir de quoi l'on parle.

Je dirais que la notion de couple dépend pas mal de ce que l'on se nomme (à soi-même et dans la relation) et pour le coup (puisque l'on parle de privilèges) beaucoup, comment l'on s'affiche aux yeux des autres.

Un couple libre, est un couple.
Quand à savoir à partir de quelle implication émotionnelle, affective et sexuelle se dit-on en couple, ça appartient à chacun·e. Perso, aucune implication ne pourrait aujourd'hui me faire dire ça (pour moi), mais d'autres se disent en couple après s'être rencontré depuis une semaine. Donc c'est pour le moins variable. En revanche se définir en couple au yeux du monde, c'est acquérir un statut. Et c'est de ce statut, me semble t-il, qui est recherché et dont-il est question ici (quelque soient l'implication émotionnelle, affective et sexuelle, qui somme toute, n'appartient qu'aux concerné·es et ne regarde qu'elles/eux).

En d'autres termes, être en couple, n'est pas selon moi une question d'implication émotionnelle, affective ou sexuelle, mais une question de réprésentation (ou d'implication) sociale.

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Discussion : Vers la non exclusivité sexuelle.

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artichaut

le vendredi 30 août 2024 à 22h51

Merci pour le récit.

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Discussion : [Outil] Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique)

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artichaut

le vendredi 30 août 2024 à 01h08

Ok, c'est plus clair (pour moi).

Mais pourquoi se focaliser sur les couples "historiques" ?
La solution ne serait t-elle pas alors d'étudier les couples non-historiques (soit qu'ils se créent en même temps, soit après une/des relation/s qui ne se vit pas en couple) ?

Exemple : Claude, Camille et Fred se rencontrent. Claude et Camille se mettent en couple, tandis que Claude et Fred entame une relation non-exclusive et de non-couple.

ou… Camille, Claude, Fred sont en relations triangulaires non-exclusives, avec Claude comme pivot. Et à un moment Claude et Camille se mettent en couple.

Quels sont les privilèges de couple de Claude et Camille ? Qu'est-ce que le fait de se dire en couple, de se penser et se visibiliser en tant que tel, avec probablement de la conjugalité, va de facto, et dans la durée, générer comme privilèges ?

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Discussion : [Outil] Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique)

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artichaut

le jeudi 29 août 2024 à 15h18

Siestacorta
deux contextes de leur application

Peut-être je suis fatigué, ou c'est la syntaxe ou la ponctuation qui m'embrouille la tête, mais j'avoue : je n'ai pas tout compris.
Tu veux bien expliquer autrement ? Ou donner des exemples ?

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Discussion : [Outil] Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique)

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artichaut

le jeudi 29 août 2024 à 10h50

Siestacorta
J'ai des arguments pour les deux, perso.

Et t'as envie de dérouler tes arguments ?
Ou tu préfère attendre que l'on tente de lister les privilèges de couple (ou les privilèges de couple en relations multiples) ?

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Discussion : [Outil] Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique)

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artichaut

le jeudi 29 août 2024 à 01h10

Alinea7
Édit : ah non en effet c'est pour les deux. Ça me paraît très différent mais ok ! Your thread your choice ! 😊

Oui, c'est pour les deux.
Et oui ça me semble intéressant de les lister séparément et pouvoir les comparer.
En fait le couple me semble une émanation de la monogamie. Donc possiblement les privilèges de couple seront un sous-ensemble des privilèges de la monogamie. Mais nous verrons.

Charlie_princesse_des_enferts
Je l'avais compris comme Alinéa7 comme les privilèges d'un couple même poly sur les autres relations, plus que comme les privilèges d'orientation relationnelle mono sur l'orientation relationnelle poly.
Et en relisant c'est bien pour lister les deux sujets...

J'avais réduit le sujet à une seule "partie" dans ma réflexion : le privilège du couple et notamment dans le contexte où le couple est poly mais principal et son influence sur les relations dites secondaires.

Oui, c'est un peu le point de départ qui m'a donné envie de créer ce fil : les privilèges de couple en relations multiples. Même si les privilèges de couple, au sens large, m'intéresse.

Siestacorta
Ca trouble un peu d'avoir deux fois le même lien !

Certes. Je ne savais pas trop comment faire. Bon, j'ai corrigé.

Siestacorta
Ici ce serait à la fois un fil de recensement des deux et de recoupement entre les deux ?

Oui, tout à fait.

Siestacorta Ca confond un peu les deux :-D

J'espère au contraire, que ça puisse les distinguer.

Siestacorta
ce serait aussi intéressant de voir (…) si on peut la considérer comme "mineure" (la non-exclusivité poly avec couple a tant de privilège qu'elle ne change pas tant que ça les relations que vit un couple).

Oui

Charlie_princesse_des_enferts
pour moi, dans le cas précis d'une relation poly avec relation hiérarchique voici l'influence de la relation principale que je ressens.

La relation principale décide de : qui, ou, quand, comment, pourquoi se déroule les relations secondaires.

Je vais donner des exemples courts pour illustrer mes propos :

Qui ? Pas avec des amis communs par exemple

Où? Pas dans notre lit, maison, ville....

Quand? Uniquement le jeudi soir, pas de nuit complète, pas de weekend...

Comment ? Uniquement sexuel, pas de sexualité...

Pourquoi? Pour casser notre routine, parce que la sexualité ne m'intéresse pas....

Les relations secondaires doivent se plier à ces "règles" et ceci afin de préserver le couple principal car quoiqu'il arrive dans la relation secondaire le couple principal reste la relation privilégiée et elle domine toutes les relations secondaires qui pourraient exister.

Oui, même si le couple (ou la relation principale) n'est pas forcément premier. Certes il y a des couple historiques qui s'ouvrent (c'est pléthore ici). Mais pourquoi pas aussi, des couples qui se forment au sein de configurations non-exclusives.
Peut-être que les deux seront à traiter séparément d'ailleurs.

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Discussion : [Outil] Les privilèges monosexuels

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artichaut

le mardi 27 août 2024 à 19h53

Aki
est-ce que "The monosexual privilege checklist" a été traduit en français depuis ?

Pas que je sache.

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Discussion : Poly / Mono : enjeux de pouvoir et (meta)relations. La question du privilège mono.

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artichaut

le mardi 27 août 2024 à 12h04

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Discussion : [Outil] Les privilèges monosexuels

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artichaut

le mardi 27 août 2024 à 11h39

Zut, je me rend compte à l'instant que j'ai ouvert un nouveau fil sur les privilèges qui fait doublon avec celui-ci.

Du coup, je propose de laisser ce fil-ci pour parler des privilèges monosexuels, et de lister les privilèges monogames sur l'autre.

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Discussion : [Outil] Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique)

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artichaut

le mardi 27 août 2024 à 11h37

Zut, je me rend compte à l'instant que j'avais déjà jadis ouvert un fil sur les privilèges mono.

Comme j'avais fait un contresens à l'époque, je propose de continuer à lister les privilèges monogames ici (et de parler des privilèges monosexuels sur l'autre).

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Discussion : [Outil] Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique)

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artichaut

le lundi 26 août 2024 à 23h59

Sur les privilèges de couple, j'ai trouvé cet article (en anglais).

Et cette liste (en anglais toujours) sur les privilèges du mariage.

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Discussion : [Outil] Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique)

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artichaut

le lundi 26 août 2024 à 23h48

Pour ce qui est de lister les privilèges, je pense à quelque chose de plus simple et détaché de nos récits de vie personnels.

Voici par exemple une liste de privilèges monogames, très largement inspirée de la liste établie en anglais par Cory Davis.
Les privilèges se cumulent évidemment (par exemple si je suis hétéro en plus d'être monogame).
Les numéros ne sont pas une hiérachie, mais une manière de pouvoir s'y référer facilement.
Cette liste serait à compléter, à structurer, à ranger par catégorie de privilèges…

Privilèges monogames :

1. Je ne suis pas discriminé·e, ni jalousé·e pour mon orientation relationnelle.
2. Je n'ai pas à justifier mon orientation relationnelle, ni à (me poser la question de comment) la dévoiler. Si j'en parle, je ne risque pas le rejet de ma famille, de mes ami·e·s ou de mes collègues. Je n'ai pas à craindre que dévoiler mon orientation relationnelle ai des conséquences économiques, émotionnelles, physiques ou psychologiques.
3. Je peux légalement épouser qui je veux, sans devoir cacher mon mode relationnel, avec tous les avantages juridiques, médicaux et financiers du mariage universellement reconnus, pour moi et ma famille.
4. Personne ne remet en question la validité de mon amour en raison de mon orientation relationnelle ni minimise l'intensité de mon amour.
5. Personne ne prétend que mon orientation relationnelle est irréaliste, instable, incompatible avec l'engagement ou autrement impossible à réaliser. Personne ne prétend que mon orientation relationnelle fonctionne mieux en théorie qu'en pratique.
6. Il n'est pas supposé que ma vie doit être trop compliquée en raison de mon orientation relationnelle.
7. Personne n'essaie de me convertir à son orientation relationnelle.
8. Il n’est pas supposé que je changerai d’orientation relationnelle dès que j’aurai trouvé la « bonne » personne.
9. Il n’est généralement pas admis que je suis inapte à élever des enfants en raison de mon orientation relationnelle.
10. Je n'ai pas à craindre que mon mode relationnel soit utilisé contre moi devant un tribunal. Je peux être sûr que mon gouvernement ne placera pas soudainement mes enfants dans une famille d’accueil en raison de mon orientation relationnelle. En tant que parent responsable et aimant, je ne perdrai pas mes enfants dans une bataille pour la garde à cause de mon orientation relationnelle.
11. En tant qu’adulte responsable et aimant, je peux adopter des enfants sans mentir sur mon orientation relationnelle.
12. Je peux être sûr que mes enfants ne seront pas harcelés en raison de mon orientation relationnelle.
13. Mes enfants reçoivent à l’école des textes et des informations qui valident ma structure familiale – deux parents avec enfants, deux grands-parents, etc.
14. Il n’est pas supposé, en raison de mon orientation relationnelle, que mes enfants sont/ont été élevés dans un environnement instable.
15. Personne ne suppose ou ne spécule sur la base de mon orientation relationnelle que mes enfants éprouvent ou éprouveront un jour des problèmes émotionnels, psychologiques, sociaux ou comportementaux.
16. Je n’ai pas à expliquer mon orientation relationnelle à des inconnus chaque fois que cela se présente.
17. Les gens ne me demandent pas pourquoi j’ai fait mon choix d’orientation relationnelle.
18. Je n’ai pas à défendre mon orientation relationnelle.
19. Je peux facilement rencontrer des personnes ayant la même orientation relationnelle que moi. J'ai la garantie de trouver des personnes de mon orientation relationnelle représentées sur mon lieu de travail. Je peux être presque sûr que mes colocataires, camarades de classe et collègues de travail seront à l'aise avec ma orientation relationnelle.
20. Si une de mes relations amoureuses se termine, personne ne blâme mon orientation relationnelle.
21. Lorsque je parle de mon orientation relationnelle (par exemple dans une blague ou en parlant de mes relations), on ne m’accuse jamais de faire du prosélitisme ou de vouloir imposer mon orientation relationnelle aux autres.
22. Je n’ai pas à craindre de révéler mon orientation relationnelle à mes amis ou à ma famille.
23. Je n’ai pas à craindre que si ma famille, mes amis ou mon entourage professionnel découvrent mon orientation relationnelle, cela aura des conséquences économiques, émotionnelles, physiques ou psychologiques pour moi ou pour les autres.
24. Je peux me présenter à une élection politique sans m’attendre à ce que mon orientation relationnelle me disqualifie.
25. Je peux sortir avec qui je veux, sans craindre que ma/mon nouveau partenaire soit rejeté·e par ses amis et sa famille en raison de son choix d'entamer une relation avec une personne de mon orientation relationnelle.
26. Je peux facilement trouver une communauté religieuse qui ne m'exclura pas en raison de mon orientation relationnelle.
27. J'ai la garantie de trouver de la littérature sur mon orientation relationnelle dans toutes les librairies et bibliothèques.
28. Je peux compter sur un thérapeute ou un médecin qui reconnaîtra mon orientation relationnelle comme valide, si je sollicite leurs services.
29. Je peux être sûr·e que si j'ai besoin d'aide juridique ou médicale, mon orientation relationnelle ne jouera pas contre moi.
30. Je peux choisir de ne pas penser politiquement à mon orientation relationnelle.
31. Je peux rester inconscient du langage et de la culture des autres orientations relationnelles sans subir de pénalité pour cette indifférence.
32. Même si je ne connais pas les autres orientations relationnelles, ma culture m’accorde le privilège de juger ces orientations et d’être une source autorisée de conseils relationnels. C’est particulièrement vrai si je suis thérapeute, chercheur, ou autre figure d’autorité.
33. Dans les conversations de tous les jours, le langage que mes amis et moi utilisons suppose généralement mon orientation relationnelle. Par exemple, « famille » signifie des relations monogames avec enfants.
34. Personne ne me qualifie de monogame avec méchanceté (sauf ici).
35. On ne me demande pas de réfléchir aux raisons pour lesquelles je suis monogame.
36. La société m’encourage à me marier et célèbre mon engagement.
37. Mon orientation relationnelle est couramment représentée dans la musique, la télévision, le cinéma, les films, les séries, la radio, les livres, les magazines, les cartes de vœux, etc. Et, si je suis hétéro, je n'ai aucune difficulté à m’identifier aux personnages mis en scène.
38. Les principaux sites de réseaux sociaux grand public me permettent de définir mon statut relationnel en fonction de mon orientation relationnelle.
39. Je peux participer à des événements de relations et de rencontres (c.-à-d. des événements pour célibataires, des ateliers sur les compétences relationnelles) en sachant que mon orientation relationnelle sera la norme et sera prise en compte.
40. Si je suis appelé à travailler avec des enfants ou à servir Dieu (dans la plupart des confessions), je n’ai pas besoin de mentir sur mon orientation relationnelle pour garder mon emploi.
41. Si je suis hétéro, je peux compter sur ma communauté d’amis, de connaissances, d’inconnus et de diverses institutions pour célébrer mon amour et ma famille, pleurer mes pertes et soutenir mes relations.
42. On ne suppose pas simplement en raison de mon orientation relationnelle que j’ai de l’expérience sexuelle (ou même que je vis de la sexualité).
43. On ne présume pas que je suis enclin à mon orientation relationnelle uniquement pour des raisons sexuelles.
44. On ne présume pas, en fonction de mon orientation relationnelle, que je suis plus susceptible que la moyenne d’avoir des IST.
45. On ne présume pas, en fonction de mon orientation relationnelle, que je ne suis pas conscient des risques posés par mon comportement sexuel.
46. Personne ne qualifie jamais mon orientation relationnelle de «  effrayante » ou «  perturbante ».
47. Je peux me lier d’amitié avec des gens sans qu’ils et/ou leurs partenaires supposent que j’essaie de les convertir à mon orientation relationnelle ou que je vais leur voler leur partenaire.
48. Si je suis hétéro, je peux être pratiquement certain que toute personne qui entretient une relation amoureuse avec moi sera également invitée à la plupart des fêtes, mariages et autres événements sociaux auxquels je suis invité·e.
49. Je n'ai pas besoin d'inventer des termes pour décrire mon orientation relationnelle et mes liens familiaux aux autres, car le langage décrivant mon orientation relationnelle existe déjà et est connu dans toute la culture.
50. Personne ne ridiculise ou ne fait de blagues sur la terminologie que les personnes ayant mon orientation relationnelle utilisent couramment pour décrire leurs structures relationnelles et leurs liens familiaux.
51. Je ne suis pas regardé bizarement lorsque j'achète un lit, je n'ai pas à commander un lit sur mesure ou particulièrement cher.
52. Si j'entame une relation avec une personne non-monagame, je peux légitimement exiger qu'elle renonce à toutes ses autres relations, ou je peux facilement exiger d'elle le cloisonnement relationnel d'avec toutes ses autres relations. Mon fonctionnement relationnel s'impose sur celui de mes metamours.
53. Mon orientation relationnelle, même si je ne l'ai pas choisie, est en soi excluante (une relation en empêche une autre), favorise en celà la sélection et la compétition relationnelle, et donc participe au principe même des privilèges, et à l'accumulation de ceux-ci (un privilège en conforte un autre, posséder un/des privilèges incite à en accumuler/conserver d'autres). La hiérarchie de mon orientation relationnelle est de même invisible, et favorise la même chose.
54. Mon orientation relationnelle, en tant que norme dominante, est invisible, de même que les privilèges associés. Je n'ai pas à m'en soucier, ce qui diminue grandement ma charge mentale et relationnelle.
55. En cas de rupture ou séparation, je trouve facilement du soutien, et celles-ci ne sont pas minimisées, ni ce que je ressent.

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Discussion : [Outil] Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique)

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artichaut

le samedi 17 août 2024 à 11h16

J'initie cette page pour parler de ces privilèges, entre personnes qui considèrent comme un fait sociologique qu'ils existent.
Si vous souhaitez contester cette existence, relativiser leur importance, ou juste faire du #NotAllCouple ou #NotAllMono, merci de le faire ailleurs.

Il y a besoin d'espaces pour parler des oppressions vécues, les analyser, et moudre du grain avec.

*
Ce fil est issu de trois autres fil de disccussion.
- Poly / Mono : enjeux de pouvoir et (meta)relations. La question du privilège mono. avril 2020, par @artichaut : ce fil aborde la question du privilège mono, mais sous un angle meta assez réduit (la concurence entre un partenaire monogame et un partenaire poly, au sein d'un triangle relationnel)
- Déconstruire le couple et ses hiérarchies (monogamie, polyamour hiérarchique, anarchie relationnelle). juillet 2020, par @Raphaelle : ce fil aborde le privilège de couple sous l'angle du "polyamour hiérachique"
- Polyamour et privilège de couple. août 2024, par @Pokedots : ce fil aborde le privilège de couple sous l'angle des relations "secondaires".

*
Ce que je propose ici, c'est d'identifier et recenser les dits-privilèges (de couple d'un côté, monogames de l'autre). De voir en quoi et comment ils se recoupent.
De nommer et énumérer les endroits où ils agissent.
Et pourquoi pas, mais plutôt dans un second temps, de réfléchir à comment les atténuer, ou a minima les prendre en compte.

Pour étayer tel ou tel privilège, vous pouvez bien sûr, donner un exemple tiré de votre vie, mais merci d'éviter les récits de vie fleuve. De même, les réflexions sur vos propres problématiques ou recherches personnelles, peuvent se faire ailleurs. Il s'agira ici pour une fois, plutôt de lister que de déposer, d'organiser que de vider son sac, de réfléchir ensemble que d'oeuvrer à résoudre une problématique personnelle.
En clair, prendre de la hauteur, et poser un regard sociologique ou systémique sur ce que la monogamie et le couple font aux autres relations.

______________
Voir aussi :
- le fil qui recense les outils pour relations non-normées.
- le fil Décortiquons la Monogamie, sept 2020.

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Discussion : Polyamour et privilège de couple

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artichaut

le jeudi 15 août 2024 à 23h01

Miamou
Pokedots,

J'ai lu ce que tu as écrit et ne peux qu'imaginer à quel point les blessures ont été importantes et laissent des traces.
Cependant, je me permets d'attirer ton attention sur l'impression que j'ai en te lisant, qu'il existe une sorte de diabolisation du couple classique et une forme de systématisation, au travers de la forme et du contenu.

Convoquer la sociologie est toujours une manière de systématiser, c'est une grille de lecture. Ça sert à rendre visible des choses qui sinon ne le sont pas, ou sont justement cantonnées à une lecture individualiste, renvoyant la personne concernée à ses blessures.
Le pendant de ce que tu nomme "diabolisation" est justement la patholigisation.

Miamou
Ma réponse se voulait essentiellement aidante et n'ai carrément pas envie de nourrir le conflit que tu sembles imaginer.

Ta réponse a fait mal, car justement elle appuie sur le point faible et crucial que ce post cherche à nommer. Subir les conséquences d'un privilège social et se retrouvé·e pathologisé·e.

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Discussion : Polyamour et privilège de couple

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artichaut

le jeudi 15 août 2024 à 22h55

GeorgyPorgy
Je fais le constat après un certain temps, que la cellule couple dans tout ce qu'elle porte (en conscience ou pas) de représentations, d'attentes implicites etc a empêché cette intelligence émotionnelle "d'éclore" - et je pense c'est valable sur chaque sommet du triangle des protagonistes. Ce que je veux dire, c'est que j'imagine que nos visions des possibles à chacun.e ont été grandement oblitérées par le prisme du couple, que ça a laissé très peu de place à :
- l'acceptation d'une impermanence possible
- l'ouverture à de l'incertain (et ce pour chacun / chacune)
- la fluidité & l'imagination

Merci pour l'apport.
Le couple fabrique en effet quelque chose de Monolithique (le terme socle est parlant d'ailleurs) comme un énorme bloc de pierre que l'on ne peut bouger facilement et qui prend tout la place.
Se rendre compte que nommer un socle, emprisonne les pieds de deux parties, et de fait exclu symboliquement et matériellement une quelconque troisième partie.

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