D'amour à amitié - Recadrage d'une relation
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Mashkwa
le mardi 27 septembre 2022 à 14h41
Bonjour tout le monde!
Pour ceux qui ne connaissez pas mon (notre?) histoire, et qui voulez comprendre tout de A à Z, vous pouvez aller voir les deux fils de discussions suivants.
/discussion/-cFv-/Entre-la-tete-et-le-coeur-une-lu...
/discussion/-cEO-/Sommes-nous-sur-la-bonne-voie/
Je suis en couple depuis 18 ans avec ma conjointe (A).
Nous avons décidé d'ouvrir notre couple.
On s'est un peu mal compris entre ce qu'on visait, finalement, comme type de relation.
J'ai embrassé le polyamour. Ma conjointe voulait, finalement, plus du libertinage.
J'ai rencontré une femme (C) et on éprouve l'un pour l'autre des sentiments.
Par contre, (C), n'est pas une "vraie" polyamoureuse.
Elle accepte la situation de la "deuxième place" mais elle aurait préféré rencontrer un homme libre à 100%.
On s'est donc un peu pris au piège, (C) et moi. Elle aimerait plus que je ne peux lui accorder.
Et moi et (A), car je lui en demande plus qu'elle n'est prête, au final, à me permettre.
Ma conjointe (A) se rends compte que c'est difficile pour elle et me demande de limiter dans le temps ma relation "amoureuse et charnelle" avec (C), sans quoi elle croit bien ne pas pouvoir tenir le coup.
Et notre relation non plus, par conséquent.
Par contre, entre (C) et moi, il y a de l'amitié. Et même si je dois stopper la relation charnelle et passionnelle, j'aimerais que cette amitié demeure.
Et (C) le veut autant que moi.
On sait que ce ne sera pas facile.
Ce que j'aimerais savoir, c'est s'il y en a parmi vous qui avez pu "recadrer" une relation polyamoureuse en amitié?
- Comment l'avez-vous fait?
- Comment le vivez vous?
- Comment l'autre le vie?
- Qu'est-ce que reste, entre vous et l'autre?
- Comment faites-vous pour ne pas "rechuter" dans le désir ou, du moins, comment le gérez-vous?
Je ne suis pas aveugle. Il y aura toujours des sentiments "autres" entre (C) et moi suite à tout ceci. Ce que je recherche surtout c'est comment conjuguer ces sentiments (désirs de tendresse, de rapprochements, cet intérêt qu'on n'a pas pour un "simple" ami, etc.) de façon à ce que cela ne provoque pas à chaque discussion ou rencontre un froid ou un malaise.
J'ai une amie dont j'ai été amoureux (très!) dans le passé. Appelons la (Z). Mais c'était unidirectionnel. Cette personne est encore dans ma vie. Je l'appelle ma "petite sœur". J'ai pour elle encore des sentiments que je ne saurais catégoriser. J'ai pour elle plus de patience que j'en aurais pour d'autre. Je suis plus affecté par ses malheurs que pour d'autres. Elle peut m'appeler à 2h du matin et je vais répondre. Si elle a des problèmes, je vais tenter très fort de l'aider, etc.
C'est ce que j'aimerais qui reste, à la fin, avec (C). Mais comme le désir/amour s'est mêlé de la partie, je ne sais pas comment procéder.
Avec (Z), c'est lorsqu'elle m'a fait comprendre que si je ne "décrochait" pas, elle n'aurait d'autre choix que d'arrêter de me voir que j'ai pris sur moi à ce moment et que je me suis dit que je devais accepter la situation. Qu'elle ne serait à jamais "qu'une amie". La peur de la perdre m'a donné la force de faire la transition dans mon coeur.
Merci!
J'ai hâte (et de l'espoir) à lire vos commentaires.
Message modifié par son auteur il y a 8 mois.
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GeorgyPorgy
le mardi 27 septembre 2022 à 17h13
Hello @Mashkwa
J'ai suivi de loin, sans trop intervenir, les deux autres fils te concernant.
Je me permets d'intervenir plus en détail ici car tu sembles à la recherche d'éléments issus d'expériences & pour le coup, la mienne cadre pas mal avec :)
Pour faire court (juste pour situer mon contexte, qui est assez proche du tiens), je suis en couple relativement heureux depuis 20 ans, 2 jeunes enfants. J'ai eu une histoire il y a environ 3 ans qui m'a fait vivre une situation similaire, même si toutes les histoires sont différentes. Cette seule histoire a eu l'effet extrêmement puissant de m'interroger sur l'amour, l'exclusivité, mes désirs, les constructions etc. J'ai finalement intégré cette possibilité d'être en amour avec plus d'une personne. Cependant ma relation a pris fin.
Pour répondre à tes interrogations précises sur ce nouveau fil, je me suis longtemps posé la même question.
Il y a eu une volonté forte de ma part de faire perdurer un lien (quelconque, à inventer?) avec cette personne dont j'étais tombé amoureux G. Mais j'ai finalement, on a finalement je crois, abouti à la conclusion que ça n'était pas possible. Je ne dis pas que c'est impossible dans l'absolu - simplement dans mon contexte, avec les protagonistes impliqués, et leur vécu respectif, cela s'est avéré impossible.
(Tu sembles avoir vécu une situation à l'issue positive avec Z, donc ça devrait te rassurer sur ta capacité à transformer la relation?)
D'abord, je peux parler de moi (car c'est la composante que je connais / maîtrise le plus). Dans cette période où la liaison était finie, mais où j'avais la volonté de poursuivre un lien même platonique, je me suis heurté à plusieurs difficultés. Les reconnaître m'a demandé du temps et de l'énergie, car ça supposait aussi d'être parfaitement honnête envers moi-même...
1. La frustration : mon désir était de vivre la relation "entièrement", en pleine automonie émotionnelle, de pouvoir entretenir une sexualité, une sensualité. Devoir me contenter d'un "c'est mieux que rien", n'a fait que contribuer à nourrir une frustration & des espoirs douleureux. Au final, j'avais des attentes particulières vis-à-vis de la relation, et la réalité ne permettait pas de les voir s'accomplir. L'accepter a été long, mais probablement salutaire pour moi. Le champ des "possibles" ne correspondait pas à mes attentes.
2. La culpabilité : entretenir un lien par ma seule volonté, source d'endroits souffrants pour cette personne dont je suis tombé amoureux & également pour ma compagne a généré beaucoup de culpabilité en moi. A un moment, je me suis vu "forcer" les choses. Je pense que j'avais une trop grande confiance en "nous tous" pour trouver les moyens de transformer une situation souffrante en quelque chose de plus apaisé. Je pense que c'était très entretenu par mon désir, mes projections, mes attentes personnelles. Je l'ai déjà expliqué sur d'autres fils, mais globalement à un moment donné, j'ai fini par devenir beaucoup plus sensible à l'altérité de part & d'autres. Je suis parvenu à une écoute plus fine du vécu des autres, et j'ai décidé d'accepter le renoncement.
3. L'entretien d'effets de boucle (néfastes, épuisantes) : me maintenir dans la tentative de quelque chose qui semblait-il ne fonctionnait pas (pour plein de raisons valides) m'a donné le sentiment d'être bloqué dans une situation de boucle, d'impasse... Je sais pas trop comment dire cela. Mais à compter du moment où j'ai compris que le positionnement des autres était affirmé, et ne se transformerait pas pour se conformer à mes propres attentes, j'ai abouti à la conclusion que pour mon bien être & celui des autres, je pouvais (devais?) agir. Et agir ça a consisté à renoncer à la relation, assez basiquement.
C'est beaucoup plus compliqué pour moi de parler pour le vécu des autres (ma compagne et/ou mon amoureuse G).
Avec mon amoureuse, j'ai le sentiment qu'on n'est jamais parvenu à atteindre un niveau de communication authentique & profond. Ca reste un sentiment, mais je me traine cette intuition depuis. Au mieux, et c'est à ça que je me raccroche pour "avancer", on est parvenu à une précision des intentions respectives vis-à-vis de la relation. Mais je garde un fort sentiment d'inachevé dans ce domaine, l'impression que tout n'a pas été dit (en s'affranchissant des structures relationnelles possibles, en se concentrant sur nos désirs et nos émotions pour le lien entre nous). Comme si une approche "pragmatique" avait été choisie , mais en refusant peut-être d'envisager d'autres possibles (pour des raisons valides de sa part). Mais clarifier qu'on était assurément en décalage par rapport au PA, ça m'a aidé à avancer. L'histoire avec G m'a amené à embrasser le PA & son éthique d'un point de vue intellectuel assez "total". Pour elle, ça n'était pas la cas, elle projetait quelque chose d'autre avec moi & quelque part, elle a été honnête avec elle-même et avec moi là dessus. J'espèrais que tout ça tourne différemment, qu'on se rapproche dans une compréhension mutuelle, et dans la volonté de maintenir notre relation, mais ça n'a pas fonctionné. Aussi parce qu'elle n'avait pas fait un chemin que moi j'ai entrepris, que ça nécessitait un mouvement, un agir de sa part qu'elle a décidé de ne pas effectuer.
Avec ma compagne, depuis quelque temps, on est parvenu à une niveau de communication beaucoup plus serein, authentique que pendant la phase où j'essayais de maintenir un lien avec G. Et j'ai l'intuition qu'on avance beaucoup plus pleinement dans une certaine déconstruction / reconstruction du coup. Ca fait du bien.
Je pense qu'au total, la question que tu dois parvenir à te poser & à résoudre c'est vraiment : est-ce que tu penses vraiment que l'entretien d'une amitié platonique sera source de satisfaction pour toi? Est-ce que tu arrives à te représenter la relation sous cette forme? Est-ce que c'est vraiment l'histoire que tu as envie de vivre avec C? De la même manière, C doit pouvoir répondre en honnêteté pour elle-même, toi & ta compagne à ces questions...
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Mashkwa
le mardi 27 septembre 2022 à 17h30
GeorgyPorgy
Je pense qu'au total, la question que tu dois parvenir à te poser & à résoudre c'est vraiment : est-ce que tu penses vraiment que l'entretien d'une amitié platonique sera source de satisfaction pour toi? Est-ce que tu arrives à te représenter la relation sous cette forme? Est-ce que c'est vraiment l'histoire que tu as envie de vivre avec C? De la même manière, C doit pouvoir répondre en honnêteté pour elle-même, toi & ta compagne à ces questions...
Est-ce que je me vois avoir une amitié platonique (avec un zeste de tendresse émotionnelle) ?
Oui. Je suis capable de me faire des scénarios dans ma tête, où je suis avec C (seule) ou qu'elle est avec celui qui serait son nouveau conjoint.
Le tout sans être nécessairement en train de lui rouler une pelle à chaque feu de circulation que l'on croise.
Devrons-nous refouler ces sentiments? Bien sur.
Mais on ne fait pas l'amour par "accident" non plus.
Ma conjointe m'apporte déjà de l'amour, de la tendresse, de la sexualité. Mais elle n'est pas C.
Ni dans ses intérêts, ni dans ses discussions, ni dans sa personnalité.
Et ce que C m'apporte, c'est justement cette différence. Elle comble d'autre partie de mon "moi".
Oui, le contexte à fait que je l'ai rencontrée dans une optique polyamouseure/libertinage.
Oui, le désir s'est installé et les sentiments aussi.
Mais je l'aurais rencontrée dans un autre contexte, je ne me serais pas moins attaché à la personne qu'elle est.
Elle me fait penser énormément à Z, sur plusieurs points, aussi.
Pour C, elle reconnaît que ce ne sera pas facile. Qu'une coupure de "corps" et même virtuelle sera requise. Mais pour répéter ce qu'elle m'a dit "je serais tellement folle de me passer d'un ami comme toi!". Ça ne donne de l'espoir tant qu'à son désir (au moins) de vouloir conserver ce lien d'une certaine façon. Je suppose que si elle rencontre un autre homme qui lui plaît cela simplifiera la transition, mais cela ne se commande pas.
Pour ma conjointe, c'est plus difficile. Elle préfèrerais que j'expulse C de ma vie, complètement. Je lui ai demandé pareil, dans le temps, avec l'homme qu'elle aimait, R. Et j'ai fini par me raviser. La tristesse dans laquelle elle était, privée de cette amitié, était indescriptible et m'a forcé à mettre de l'eau dans mon vin et décider de lui faire confiance pour ne pas franchir les limites. J'espère qu'elle me donnera aussi cette chance.
Il se peut qu'en bout de ligne mon amitié avec C ne soit que virtuelle si elle part comme elle l'a prévue pour une région éloignée du Québec. L'absence de présence physique aidera probablement à faire diminuer le désir et l'envie d'une certaine façon dans un tel scénario.
Sinon, j'espère juste que le temps fera son oeuvre.
Message modifié par son auteur il y a 8 mois.
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bonheur
le mardi 27 septembre 2022 à 19h17
Je cite ici des livres auxquels je n'avais plus pensé. Le passage amitié/amour ne me correspond pas du tout. Je ne suis pas toi, tu le sais @Mashkwa.
/discussion/-czJ-/Attirance-pour-le-meilleur-ami-d...
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GeorgyPorgy
le mercredi 28 septembre 2022 à 15h24
Je te souhaite, et vous souhaite à tous les 3, de parvenir à trouver la voie vers une situation qui convienne à tous.
Le petit "conseil" que je m'autoriserais simplement ici, en tout bienveillance, et pour toi de garder le souci d'une certaine lucidité / honnêteté envers toi-même, dans ce que tu recherches à vivre *en vrai* dans cette relation.
Je me l'autorise, car tes mots me rappellent certaines postures / pensées que j'ai pu entretenir pendant longtemps vis-à-vis de ma relation à G. Et me maintenir là-dedans, dans cette illusion était précisemment ce qui me maintenait dans ces effets de boucle que j'évoquais. J'étais dans une limérence, qui me maintenait dans l'immobilisme.
Aussi, un point que j'aurais pu ajouter à ma précédente liste & qui me revient est le suivant :
Compte tenu de la persistance de mes espoirs vers un certain idéal, la transformation de la relation d'une situation d'amour romantique vers une amitié platonique a fait grandir considérablement mon sentiment d'insécurité dans la relation en question.
C'est complexe à décrire, mais en vrai
-> accepter un lien platonique (le "mieux que rien", "cette personne est importante dans ma vie donc je veux lui conserver une place malgré le fait qu'un amour romantique soit impossible") me donnait l'illusion de la perdurance de notre histoire entamée dans un autre contexte. Je ne perds pas cette personne, elle reste dans ma vie.
-> en même temps, j'ai progressivement réalisé que cette situation me créait un GRAND sentiment d'insécurité émotionnelle (contrairement à ma relation avec ma compagne où je me sentais beaucoup plus sécure). Car la nature même du lien platonique n'était pas en mesure de me donner les éléments à même de sécuriser... C'est probablement propre au comportement individuel de la personne en face, mais au final, en plus d'être un moteur de frustration, c'était aussi un moteur à insécurités.
Ca renvoie à la clairvoyance vis-à-vis de l'histoire que j'avais *envie* de vivre avec G (la boucle est bouclée) : une histoire d'amour, avec un certain engagement émotionnel & physique. Vivre l'histoire sous une autre modalité relationnelle (=amicale, ou de simple collègue de travail se croisant occasionnellement) ne correspondait pas à mes attentes, et était de nature à me mettre comme j'ai dit en situation d'insécurité.
J'étais en couple, et d'aucuns considéreront que ce contexte aurait du faire en sorte que je devais en quelque sorte me sentir en sécurité. En gros, c'est "plus simple pour moi", car j'ai déjà une situation de couple établie, une stabilité garantie. (C'est d'ailleurs ce que je soupconne G d'avoir pensé bien souvent dans notre histoire, elle, étant seule).
Mais c'est pas du tout le cas. Les difficultés liés à l'attachement ne se raccrochent pas à l'individu (= je suis plutôt attachement sécure dans l'absolu par ex, ou le contraire, de la même manière dans toutes mes relations) mais se déclinent différemment dans chacune des relations, en fonction même de la nature de celle-ci (sécure dans l'une, insécure dans l'autre...).
De fait, et c'est super contradictoire je l'accorde, j'étais en recherche des signes, des actes, des messages (explicites ou pas) qui auraient pu me rassurer sur ma vision de notre connexion particulière, pour rassurer mon attachement insécure dans cette relation. Alors même que c'était impossible.
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Mashkwa
le mercredi 28 septembre 2022 à 15h53
bonheur
Je cite ici des livres auxquels je n'avais plus pensé. Le passage amitié/amour ne me correspond pas du tout. Je ne suis pas toi, tu le sais @Mashkwa.
/discussion/-czJ-/Attirance-pour-le-meilleur-ami-d...
Il ne semble plus publié. Il n'est plus disponible chez aucun libraire du coin. Et Amazon Canada n'a qu'une copie usagée à près de 300$ (non mais!)
Et pas foutu de le trouver en version électronique non plus, bien sur.
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bonheur
le mercredi 28 septembre 2022 à 20h23
C'est de l'escroquerie ! Je vais être occupée demain, mais je vais voir ce que je peux faire pour toi, dès vendredi.
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Siestacorta
le jeudi 29 septembre 2022 à 14h52
Le changement de "modalité" de la relation, je ne crois pas que ça dépende de la dimension polyamoureuse, mais peut-être que je me trompe.
Le polyamour ne prescrit pas la forme d'une relation, donc on peut connaitre ou espérer une élasticité.
Sauf que, c'est pas parce que ce serait pratique que c'est ce qu'on ressent.
Donc je crois, en fait, que ce qui va arriver dépend pour la plus grande part de ce qu'on peut et veut faire arriver.
Tu parlais dans un autre fil de garder le lien. C'est une forme de fidélité. Et en polyamour, on a l'occasion de la vivre.
Mais... pour répondre à "comment le vivez-vous, comment l'autre le vit", moi je peux plutôt et j'ai tendance à préférer créer de liens avec des gens qui savent garder contact au-delà d'un temps passionnel. C'est une part de leur expérience que j'ai plutôt besoin de connaître tôt. Ça présage de rien, sauf de pouvoir communiquer sur ça... pas laisser l'amour dans l'ineffable. Je m'ouvre plus facilement lorsque je perçois ce genre de capacité chez l'autre, et je suis plus méfiant avec des caractères plus... passionnés. Peur d'être abandonné par revirement, peur de me retrouver le seul à tenter d'être respectueux les mauvais jours.
Comment ça se passe va dépendre beaucoup de
- ce que chacun désire vraiment
- comment on l'exprime.
Ya pas une méthode vraiment pour que chaque relation corresponde à une place "idéale" : on a du pouvoir sur nos actions, mais pas sur les sentiments qui les précèdent sur nos attentes...
C'est effectivement important d'être très honnête envers l'autre et envers soi sur ce qu'on désire, parce que c'est pas en se le cachant qu'on agira mieux. Et pourtant, ne pas faire de promesses sur les intentions même les mieux assumées, mais sur les actes, sur ce qui, respecté, a plus de force que ce qui est juré même en toute bonne foi.
Quand je ne peux pas ajuster ce que je veux et ce que je peux, j'ai tendance à me marcher sur le coeur, jusqu'à ce que la vie aie donné à chacun les bonnes raisons de pas repartir du meme point (autre partenaire, gros changements durables...).
Je connais peu de gens capable de se limiter, dans leurs gestes, communications, attentes, juste parce qu'il a été dit une ou deux fois que ce serait le mieux à faire. Même parmi les gens chez qui je connais les facultés de recul dont je parlais plus haut.
Quoi qu'il en soit, je fais ma part.
Je fais le point sur pourquoi j'ai une raison moi de ne pas aller plus loin que telle forme d'amitié. Quelle raison "ferme" je connais chez l'autre. Est-ce que c'est assez contraire aux sentiments amoureux et assez consistant et bénéfique à préserver pour faire sans l'amour amoureux.
On communique clairement sur ça. Sur ce qu'on peut dire et faire comme gestes sans éveiller des attentes différentes de ce qu'on essaie de vivre. Souvent ça veut dire prendre beaucoup de champs et de temps avant de revenir voir ce qui demeure de lien profond.
Et si je sens, dans un échange que les choses se raniment plus en moi ou en l'autre, au mieux je maintiens le cadre, au pire je "ralentis" encore plus. J'explique à la demande, ou si je sens que ça dissone, je me maintiens disponible pour répondre et assurer que ce qui a été dit est encore vrai. Mais si l'état émotionnel a pas bougé depuis, alors je fais pas semblant qu'on peut se voir en toute innocence. Soit on arrète de parler platonismes, soit on se prend encore plus de temps sans contact.
Et quoi qu'on se dise à deux, c'est à moi de tenir ma ligne, mes engagements. Je me laisse pas "surprendre" pas "holala, je savais pas que mon coeur en était là, je suis surpris moi-même par ma pâssiaon". Non, je dis ce que je fais et je fais ce que je dis.
Et parfois !, ça marche : le lien demeure, chacun reste fidèle aux paroles. Encore une fois, il faut que les paroles aient été complètement honnêtes sur le fond : s'il reste du désir ou une part passionnelle, ça a été dit, et la décision de mise à distance pratique (le cadre dans lequel on se voit et on communique : moins) est plus limitante parce qu'on savait que faire autrement marcherait pas.
Par honnêteté avec moi-même et respect de ma propre parole, je me refuse donc des occasions de craquer.
C'est jouable quand les raisons de chacun de se limiter sont super solides, et qu'on est assez honnête avec soi-même pour garder sa distance aurant que nécessaire, qu'on va pas laisser l'hamûr être plus fowr que touw, quelle trâgeaydiiie.
Si on a le feu... Alors dans ce cas faut être honnête sur ce qu'on s'imaginait être ces raisons pas si suffisantes pour pas être des amoureux.
(Bon et parfois ça marche tout seul parce que finalement les envies autres qu'amicales étaient pas essentielles. Mais c'est pas dans ce cas qu'on se pose la question...)
Message modifié par son auteur il y a 8 mois.
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Jack Haddy (invité)
le jeudi 29 septembre 2022 à 17h18
De mon court vécu de poly, les paroles peuvent être honnêtes et les (non) intentions sincères à un moment donné, puis les choses peuvent évoluer. Tout est impermanence. Vraiment. Je ne prends plus jamais rien comme acquis. Les paroles s'envolent et, souvent, les écrits aussi, finalement.
J.
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Caoline
le jeudi 29 septembre 2022 à 17h35
Je suis restée amie avec une bonne partie de partie de mes ex amoureu.ses ou amimoureu.ses mais j'ai hésité à intervenir car les situations ne sont pas comparables.
En effet, je n'ai jamais fait évoluer une relation parce qu'une autre personne m'imposait une limite, et je pense que ça me poserait un gros problème, surtout si comme là c’est une limite imposée a priori, pas dans la situation. En effet, il est difficilement concevable pour moi que quelqu'un décide de ce que je suis autorisée à faire ou pas. Ça ne signifie absolument pas que je fais ce que je veux sans tenir compte de l'impact sur les autres. J'en tiens compte, il est très important pour moi et donc je peux tout à fait envisager de ne pas vivre une relation, de la faire évoluer ou d'y mettre fin si celle ci était douloureuse pour un de mes amours. Mais c’est différent de le choisir moi-même pour respecter un.e amour qui souffre, si aucune solution n'est trouvée, que ce que la personne qui souffre le décide pour moi. J'avais lancé un sujet à ce propos, si je le retrouve rapidement, j'éditerai ce message pour ajouter le lien.
La situation que j'ai vécue, qui se rapproche le plus de la votre, c'est un amoureux qui contrairement à ce qu'il pensait a priori ne vit pas bien le fait que j'ai plusieurs relations. Je commence à le comprendre à sa réticence à rencontrer mon compagnon historique, rencontre qui finalement se passe bien, mais par la suite il aimerait faire des choses avec moi, mais ce n'est de son point de vue pas possible car j'ai un autre compagnon, alors que pour nous ça n'empêcherait pas. J'ai donc compris qu'il aimerait que je sois exclusive avec lui, ce qui pour moi est inenvisageable et je ne veux pas qu'il souffre de cet espoir, et moi souffrir de son moindre investissement dans notre relation du fait de ma non-exclusivité, donc je souhaite mettre fin à notre relation de type couple. Je dis bien la relation car es sentiments, ça ne se décide pas de mon point de vue. Il y a eu une phase transitoire avec un week-end à 3 avec mon compagnon historique où nous avons partagé de la sexualité. Puis encore quelques fois où je suis allée chez lui à l'occasion de réunions à proximité et où nous avons encore eu des relations intimes mais c'était tout de même différent, nos échanges entre les rencontres étaient vraiment juste amicaux, c'était devenu un amimoureux en fait. Puis plus tard on s'est vu quelques fois sans relations intimes, puis nous avons échangé de moins en moins, même si on partage encore des nouvelles de temps en temps.
Une constante dans les transitions relation amoureuse/amicale que j'ai vécu, il y a eu besoin d'une coupure de communication totale ou quasi totale quelques semaines, le temps que chacun.e digère la rupture amoureuse.
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Mashkwa
le vendredi 30 septembre 2022 à 03h01
GeorgyPorgy
Je te souhaite, et vous souhaite à tous les 3, de parvenir à trouver la voie vers une situation qui convienne à tous.
Le petit "conseil" que je m'autoriserais simplement ici, en tout bienveillance, et pour toi de garder le souci d'une certaine lucidité / honnêteté envers toi-même, dans ce que tu recherches à vivre *en vrai* dans cette relation.
Merci, mais je crois qu'aucune solution ne sera "la bonne" pour personne. Tout le monde en sera un peu frustré.
Et c'est bien là le problème ...
Siestacorta
Donc je crois, en fait, que ce qui va arriver dépend pour la plus grande part de ce qu'on peut et veut faire arriver.
Il faudra que les actions correspondent à ce qu'on s'entend, sinon on risque de se perdre je suppose ...
Jack Haddy
De mon court vécu de poly, les paroles peuvent être honnêtes et les (non) intentions sincères à un moment donné, puis les choses peuvent évoluer. Tout est impermanence. Vraiment. Je ne prends plus jamais rien comme acquis. Les paroles s'envolent et, souvent, les écrits aussi, finalement.
Tout est en mouveance, tout le temps. Les émotions changent tout le temps, aussi.
Et c'est difficile de garder le cap ...
Caoline
En effet, je n'ai jamais fait évoluer une relation parce qu'une autre personne m'imposait une limite, et je pense que ça me poserait un gros problème, surtout si comme là c’est une limite imposée a priori, pas dans la situation.
C'est ce qui me fait le plus mal dans cette histoire, et à (C) aussi.
Merci pour vos mot, témoignages et commentaires.
J'aime vous lire!
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Jack Haddy (invité)
le vendredi 30 septembre 2022 à 07h39
> Et c'est difficile de garder le cap ...
Je découvre qu'il est plus facile de naviguer sans cap et sans attentes, sans projections, sans directions. Les belles choses finissent par arriver quand même :-) .C'est reposant.
J.
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GeorgyPorgy
le vendredi 30 septembre 2022 à 09h51
Caoline
Mais c’est différent de le choisir moi-même pour respecter un.e amour qui souffre, si aucune solution n'est trouvée, que ce que la personne qui souffre le décide pour moi. J'avais lancé un sujet à ce propos, si je le retrouve rapidement, j'éditerai ce message pour ajouter le lien.
Hello @Caoline
Est-ce que tu pourrais développer un peu ce point stp ? (où renvoyer vers le fil que tu cites si c'est développé là- bas :) )
Ca touche du doigt quelque chose qui résonne avec mon vécu...
Est-ce que "la personne qui souffre" dans ton propos est : ton compagnon "historique"? ou un.e autre amoureux.se?
Merci d'avance :)
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Siestacorta
le vendredi 30 septembre 2022 à 10h37
Mashkwa
Siestacorta
"Donc je crois, en fait, que ce qui va arriver dépend pour la plus grande part de ce qu'on peut et veut faire arriver."
Il faudra que les actions correspondent à ce qu'on s'entend, sinon on risque de se perdre je suppose .
Oui, c'est pour ça que je parle de m'engager sur des actes (rythme et temps de contacts, horaires lieux disponibilité et réactivité) plus que sur des intentions.
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Caoline
le vendredi 30 septembre 2022 à 11h34
GeorgyPorgy
Hello @Caoline
Est-ce que tu pourrais développer un peu ce point stp ? (où renvoyer vers le fil que tu cites si c'est développé là- bas :) )
Ca touche du doigt quelque chose qui résonne avec mon vécu...
Est-ce que "la personne qui souffre" dans ton propos est : ton compagnon "historique"? ou un.e autre amoureux.se?
Merci d'avance :)
En fait c'est Mark qui avait lancé la discussion après que nous en ayons parlé au téléphone. L'exposé de ma vision est là /discussion/-cak-/L-asymetrie-dans-la-deconstructi... mais j'ai apporté des précisions par la suite et les messages des autres sont intéressants aussi.
Concrètement mon compagnon n'a jamais vraiment souffert, dès qu'il a un inconfort il l'exprime et j'en tiens compte mais c'est facile vu sa compersion naturelle, sa confiance en lui et en moi, et son tempérament solitaire qui font que je peux quasiment vivre toutes mes envies sans que ça l'impacte négativement.
D'autres parfois on un peu souffert que je n'accède pas à leur espoir que je quitte mon compagnon historique et là, comme expliqué ci dessus, je n'ai pas trouvé d'autre solution que de stopper la relation amoureuse.