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Discussion : [Lexique] Polymonogamie ou Poly-Monogamie

artichaut
le jeudi 19 juin 2025 à 22h43
Crest déconnecté
tout devient magiquement plus simple si on ne convoque plus cette notion
Magiquement, je ne sais pas, mais plus simple, ça c'est sûr.
Crest déconnecté
il y a aussi la notion de camaraderie qui me semble intéressante car moins centrée sur les individus
Camaraderie me semble appartenir à un registre historique restreint et aujourd'hui élististe (bien qu'autrefois populaire), mais pourquoi pas, pour les personnes à qui ça parle…
En tout cas le moins centrée sur les individus me semble élargissant, même si pas évident à porter dans ce monde individualiste. Garder le poly (le multiple), sans le mono, et surtout sans la gamie et sans l'amour-amoureux qui engendre cette gamie (cette élection synonyme d'extraction au reste du monde)…
Discussion : [Lexique] Polymonogamie ou Poly-Monogamie

artichaut
le mercredi 18 juin 2025 à 00h58
Alastor
Et si on arrêtait de parler d'amour amoureux ??
(…)
Est-ce que privilégier les relations amicales et étendre les possibilités de celles-ci ne seraient pas une solution ?
C'est un peu mon chemin aussi.
Je trouve ça de plus en plus compliqué de conserver l'amour amoureux, qui me semble en soi un concept monogame. Et j'aurais tendance à dire la même chose de LA sexualité.
J'aime bien quand tu écrit : arrêter d'en parler.
J'y entends arrêter de focaliser. Défocaliser. Pour oui, par exemple, privilégier les relations dites amicales et plus encore étendre les possibilités de celles-ci.
Aki
Que proposerais-tu comme modèles/modalités relationnelles alternatives pour éviter ces horribles écueils et avoir des relations plus saines/éthiques/justes/etc ?
Je n'ai rien à proposer (sociétalement), mais personnellement j'en vient à vouloir arrêter les relations (terme que j'ai pourtant beaucoup utilisé par le passé). Les liens qui, se pensant comme relation, convoquent quasi inévitablement leur lot d'attentes spécifiques, de "cahier des charges" comme dit @Tiao88, de dynamiques hiérachisantes, d'élection sélective emprunt de normativité.
Accepter le jeu des relations amoureuses et sexuelles me semble impliquer tacitement en accepter les règles (non dites) et les enjeux (non nommés).
Après c'est évidemment compliqué dans un monde où c'est devenu la plus-que-norme. Et c'est probablement quelque part un peu dommage. D'autant qu'étant passé par là, je ne peux reprocher à quiconque d'y être passé, ou d'y croire encore, ou de ne savoir s'en passer.
Perso je tatônne. Je cherche un chemin en dehors de la carte. J'essaie de m'inspirer de comment font les gens en dehors du game (les enfants, les vieux, les déclassés…)
Discussion : [Lexique] Polymonogamie ou Poly-Monogamie

artichaut
le lundi 16 juin 2025 à 12h58
De même qu'il y a la monogamie sérielle (plusieurs relations qui se suivent dans le temps), je me dis qu'il y a la monogamie spaciale : plusieurs relations qui s'additionnent dans l'espace (dans la même temporalité). Ce que d'autres appelent le polyamour.
On supprime l'unicité, mais on conserve les autres attributs de la monogamie : primat des RAS (relation samoureuses et sexuelles) sur toutes les autres, constitution et maintien de privilèges, hiérarchisation de fait, surfocalisation sur la sexualité et les sentiments dits amoureux, surfocalisation sur la jalousie, scripts et escalators relationnels, capitalisme relationnel, exacerbation de la frustration et des inégalités, forcing relationnel, individualisme libéral, etc.
Discussion : Politiser la non-monogamie

artichaut
le lundi 16 juin 2025 à 12h02
Topper
Par exemple, en cas d'accident et/ou d'hospitalisation, qu'un-e partenaire soit exclu-e des informations ou des visites ne me paraît pas être un sujet minime.
Ça ne me semble pas un problème spécifique à la non-monogamie. Le problème est le même pour les amis, les potes, les collègues de travail, etc.
Je ne vois pas en quoi le fait de se considérer amoureux ou en couple, ou de partager du sexe devrait donner plus de droits.
Comme souvent le risque est de se contenter de multiplier la monogamie au lieu de la remettre en cause dans ses fondements. Revendiquer des droits pour le polyamour ne ferait qu'élargir le champ de la monogamie.
C'est du reste à mon sens, ce qui est en train de se passer (depuis environ 5 ans, en France) : le capitalisme est en train d'absorber et normaliser le polyamour, pour l'accueillir en son sein, en faire une variable innoffensive de la monogamie et annihiler son potentiel subversif.
Discussion : Politiser la non-monogamie

artichaut
le samedi 14 juin 2025 à 14h14
RedRackham
Dans les pays anglosaxons, le lien entre la politique et la non-exclusivité/non-monogamie est assez présent.
Que ce soit par des comptes militants comme Decolonizing Love, Polyphilia, Chillpolyamory. Par des chercheur·euses tel que Kevin A. Patterson (Love is not colorblind) ou par des associations comme Polyamory Legal Advocacy, Organization for Polyamory and Ethical Non-monogamy ou Canadian Polyamory Advocacy Association.
Il me semble qu'en France on s'attache principalement à vulgariser autour de la non-exclusivité, faire de la pédagogie, etc En gros à se visibiliser dans l'espace public.
Pourquoi toujours regarder du côté des anglo-saxons ? N'y a-t-il donc que la France et les États-Unis au monde (à la rigueur la Grande Bretagne) ?
Pour politiser il faudrait peut-être déjà décoloniser notre pensée et nos ressources…
Certes il y a quelque trucs intéressants chez les anglo-saxons, mais toujours les utiliser comme modèle c'est infiniment appauvrir les possibles et se mettre des oeillères d'entrée de jeu. Et je ne vois pas comment on peut in fine politiser quoique ce soit par ce biais.
Quant à politiser (au sens législatif) en France, dans la lignée des mouvement LGBT, perso je n'en vois pas l'intérêt. Pour obtenir quoi ? le mariage polyamoureux ? Bof. Ou plutôt beark.
Et l'enjeu est vraiment minime pour nous. Oui on pourrait avoir encore quelques privilèges en plus. Mais fondamentalement ça ne va pas changer notre vie.
Il pourrait sans doute y avoir un enjeu, certes (par exemple au sens de l'émancipation et de l'amitié dans le monde, plutôt que des privilèges législatifs français), mais celui reste encore bien ténu, a fortiori en France.
Discussion : Je tombe amoureux de la copine de ma femme

artichaut
le mercredi 11 juin 2025 à 09h40
Perso je tique sur l'expression "tomber amoureux". Quand on a une vie bien rangée, qu'on est casé·e depuis longtemps, j'ai l'impression que la moindre petite étincelle dans un lien peut donne le sentiment de "tomber amoureux"…
Pourquoi ne pas simplement envisager de la joie partagée, de la complicité, du bonheur à se cotoyer, etc. ?
N'est-ce pas plutôt qu'on a cantonné notre territoire affectif à un périmètre restreint (par exemple un couple, une famille) que les choses y sont un peu trop bien rangées (chaque être à sa place, une place pour chaque être) et qu'on en oublie le vivant de la vie ?
Cette société monogame nous incite ainsi à cantonner. Mais lorsque cette vie devient terne, et qu'une étincelle apparaît, on peut avoir du mal à penser/ressentir/vivre les choses autrement que sur le même modèle : le totalitarisme amoureux.
Et le polyamour peut être un gros leurre à ce moment-là. En nous faisant croire qu'on va pouvoir revivre ce qu'on a déjà vécu, qu'on pourrait avoir deux histoires monogames en même temps, etc.
Ça mène souvent à la catastrophe. Tu es persuadé d'être amoureux. Et si jamais c'est pas le cas, ta partenaire, risque fort d'être persuadée que c'est le cas, tellement le shéma amoureux monogame est ancré en nous (a fortiori après des années d'abstinence affective hors des cases bien rangées). Dans tous les cas, ça risque fort de mener à une grosse crise.
Par ailleurs tu dis "cette femme est la copie parfaite de ma femme en tout point". Celà ne peut pas être. Celà n'existe pas en ce monde. Je pense que tu vois ce que tu veux voir.
Mon avis c'est que probablement tu es frustré affectivement parlant. Et que consciemment ou inconsciemment tu cherche à revivifier ta vie affective. L'autoroute évidente consistant à vouloir revenir dans des rails bien connues. Rencontrer "la même personne", re-tomber amoureux, etc.
Est-ce le cas ? Te sens-tu frustré dans ta vie, …si tu es honnête avec toi-même ?
Ces sentiments que tu éprouve, ou que tu pense éprouver, que racontent-ils de là où tu en es dans ta vie aujourd'hui ?
Soit attentif à ce qui se passe en toi, à ce que ça révèle de toi, de ta vie, et — indépendamment déjà de cette histoire — à ce que tu voudrais changer (ou pas) dans cette vie.
Discussion : Formation EVRAS spéciale polyamour au Planning Familial ?

artichaut
le mardi 20 mai 2025 à 01h27
Il y a un peu 2 questions en une.
Xalma
comment faire émerger de nouveaux espaces si l’entrée repose uniquement sur la reconnaissance personnelle ou la cooptation ?
Concernant cette question, il y a peut-être aussi la manière d'aborder la chose qui est en cause : pourquoi ne pas commencer petit (organiser des cafés poly ou des soirées…) avant de vouloir organiser de grands événements ?
Discussion : Transparence : laquelle ?

artichaut
le vendredi 16 mai 2025 à 19h16
JeanneLeaf
cette personne m'a récemment demandé de partager avec elle une transparence immédiate concernant nos autres partenaires
Il y a un écart entre nommer ses besoins et faire des demandes explicites d'une part, …et vouloir ("avoir besoin de") contrôler la vie de l'autre d'autre part.
L'écart peut être fin et la nuance difficile à jauger car en partie subjective.
Demander à l'autre de tout dire, tout le temps, me semble partir d'un besoin de contrôle lié à des peurs (et il y a peut-être d'autres moyens de travailler sur ces peurs ?). Mais de fait ça peut fabriquer un ascendant et une position de pouvoir sur l'autre (eventuellement pour compenser un autre ascendant, comme de se sentir secondaire).
Elle ne te demande pas de ne pas faire ci ou ça, mais de tout dire tout de suite (idéalement même, j'imagine, avant que ça n'arrive).
D'une part, reste à savoir si ces demandes d'informations vont ensuite se transformer en demande plus intrusives… (c'est peut-être aussi de ça, dont toi tu as peur : une restriction de ta liberté ?)
D'autre part, il y a t-il d'autres moyens de la rassurer (enrayer ses peurs, donc son besoin de contrôle) ?
Tu ne parle pas de compersion. Vit-elle parfois de la compersion à ton égard et tes partenaires ?
Si non, ça me semble casse gueule…
JeanneLeaf
cette personne se définit comme profondément exclusive
Ceci explique aussi celà.
Être dans une relation autant non-exclusive n'est peut-être pas le bon choix pour elle, là maintenant… ?
JeanneLeaf
je suis pour la vérité mais j'aime l'idée qu'on prenne soin de savoir si l'autre en face est prêt à recevoir ça à ce moment précis ou pas
je n'ai aucune honte à assumer que la semaine précédente j'ai vu un.e autre partenaire et je ne veux pas qu'on m'imposer d'urgence à le faire dans la minute... et mon amante semble opposée à cette limite que j'aimerais fixer...
J'ai l'impression que tu mélanges prendre soin de savoir si l'autre en face est prête à recevoir (tu n'est pas toujours prête à recevoir, mais elle oui, apparemment) et prendre soin de savoir si l'autre en face est prête à raconter (on peut l'imaginer prête à toujours raconter, en tout cas se croire capable de ça, toi non). Ce qui est deux choses totalement différentes.
Nommer que vous avez des fonctionnements très différents est déjà un bon début.
Tâcher de creuser ensemble vos peurs respectives aussi.
Discussion : J'ai juste besoin de partager ce moment compliqué

artichaut
le vendredi 09 mai 2025 à 22h40
Alastor
Elle m'a expliqué qu'elle ne jugeait pas notre relation, ni les relations non exclusives d'ailleurs, qu'elle comprenait mais que ce n'est pas son truc du tout.
Que quand il y a de l'amour on partage tout ensemble et que donc il n'y a pas de place pour moi dans la vie de W.
Elle ne juge pas, elle les nie. C'est pire.
Au vu de ton récit, en effet, il n'y a rien à en tirer. Seul W pourrait changer la donne, mais ça ne semble pas son choix.
Qu'ils vivent donc leur banale relation mono… qui certainement finira comme les autres d'ici quelques mois ou années.
Discussion : Polydays #3 - 4 jours pour grandir ensemble dans nos relations plurielles

artichaut
le jeudi 08 mai 2025 à 17h32
voir aussi : Polydays #2
(perso j'aime bien voir comment un événement évolue)
à ne pas confondre avec le Polydays Oslo organisé jadis.
Discussion : 🌞 Summer Poly – Camp d’été à El Hierro (Canaries)
Discussion : [Outil] micro-rupture (ou microrupture)
Discussion : J'ai juste besoin de partager ce moment compliqué

artichaut
le samedi 26 avril 2025 à 17h27
Alastor
W et moi on se parle par messages tous les jours, on se raconte nos vies quotidiennes, les petites choses qui nous arrive je partage beaucoup avec lui et inversement. Les messages ne sont pas que dans un seul sens .
Donc pour pouvoir se détacher un peu l'un de l'autre émotionnellement je lui ai demandé de ne pas se contacter du tout pendant plusieurs jours ( une sorte de micro-rupture comme tu dis @artichaut).
Et ça m'a fait du bien.
Et à lui aussi.
(…)
On a décidé de reduire un peu les contacts entre nous pendant encore quelques temps. J'ai besoin de prendre encore un peu de distance émotionnelle entre nous. Ce n'est pas une rupture, c'est plutôt ne pas aller dans un conflit qui pourrait s'aggraver entre nous.
Ce n'est pas non olus une fuite de la situation c'est juste prendre du temps.
On n'arrête pas de s'aimer au contraire on prend le temps pour continuer à s'aimer.
On va dire qu'on vit une micro rupture pour eviter de vivre une rupture tout court.
Vive les micro-ruptures ! (qui peuvent prendre plein de formes)
Alastor
Prendre du temps pour moi concrètement c'est refaire du dessin, des promenades ( bon il pleut en ce moment ce n'est pas de chance 😅).
Moi j'aime beaucoup aussi, les promenades sous (para)pluie…
La pluie me connecte à la vie (ça rime)
Le soleil, je sais pas trop à quoi il me connecte… à la paresse peut-être… (ça rime moins)
Les gens qui aiment le soleil se comparent parfois eux-même à des plantes, mais le soleil ne sert "que" à la photosynthèse. Sans eau point de vie.
Perso je ne comprends pas cette détestation de la pluie (bon j'habite en Bretagne et c'est un choix météorologique, sans pluie je déperris).
Discussion : Filmographie sur le polyamour #1

artichaut
le vendredi 25 avril 2025 à 04h33
Siestacorta
Et
Amours à la finlandaise.
J'ai vu Amours à la finlandaise.
C'est très poly (le film aurait eu 6 coeurs dans ma classification). Et j'ai trouvé le film plutôt chouette, malgré ce titre français cliché, limite xénophobe.
Alors que le titre finlandais original (Neljä pientä aikuista) Quatre petits adultes avait le mérite à la fois de présenter le thème (un quatuor) et la tonalité (des adultes imparfaits).
Je ne résiste pas à partager une réplique de la belle mère quand sa belle fille vient de lui apprendre leur polyamour (à 1h12) :
« Allez vous faire foutre. Moi aussi, j'ai trompé Paavo. J'ai eu une liaison de 3 ans. Mais j'ai pas eu le culot de prétendre que le reste du monde était étroit d'esprit pour légitimer le fait que je baise avec d'autres hommes. Écoutes-moi Juulia, j'espère vraiment que vous allez mûrir et qu'on n'aura plus jamais à parler de ça. » (et elle se casse en claquant la porte).
Sinon c'est un film assez pédagogique sur le polyamour, abordant la jalousie, les liens avec les metamours, le coming out auprès de la famille, le regard jugeant de la société, la co-parentalité, etc. et même comment fêter Noël en famille avec tout ce beau monde, ou (succintement) les questions de genre et de classe.
Bref le manuel du petit poly (The A to Z of polyamory), mais sans faire non plus des protagonistes des héros, plutôt des petits adultes, plein de défauts, mais avec tout de même une forte capacité de résilience, d'acceptation et de remise en question.
Discussion : [Podcast] Anatomie d’une dispute par Johanna Cincinatis Abramowicz ; Binge audio, Le coeur sur la table, 2025

artichaut
le jeudi 24 avril 2025 à 15h48
Je veux bien votre avis sur quelque chose qui me semble pouvoir concerner les relations non-exclusives, en lien avec le consentement.
L'autrice du podcast, raconte donc (fait l'anatomie de) son histoire avec Alex.
Elle semble vouloir se montrer objective (ou visibiliser les endroits où elle ne l'est pas). Elle partage sa version du récit et souhaite proposer à Alex de partager la sienne. Johanna prend son courage à 2 mains et envoie un message à Alex (à la fin de l'épisode 4, à 26’) :
« Coucou Alex j'espère que tu vas bien Je voulais te raconter que bon voilà j'ai beaucoup réfléchi à notre amitié récemment et en fait je m'apprête à raconter cette histoire dans un podcast et ça me ferait vraiment plaisir d'avoir ton avis. Euh voilà tu me diras ce que ça évoque chez toi. Je te fais des bisous et à bientôt peut-être. »
J'avoue qu'à l'écoute du podcast, j'ai un peu tiqué, mais je me suis dit voyons la suite.
Pourquoi j'ai tiqué :
- déjà ça arrive tard dans le podcast (fin du 4ème épisode), certes c'est l'écriture qui veut ça, en jouant aussi sur le suspens (Alex va-t-elle accepter ?), mais pourquoi pas au tout début ?
- et surtout je trouve que Johanna mets Alex devant le fait accompli : en fait, elle a déjà décidé de faire ce podacst (c'est l'impression que ça me donne en tout cas)
Un peu comme en polyamour quand on dit à sa/son partenaire de longue date (avec qui bien sûr la question du poly n'a encore jamais été abordée) : je m'apprête à débuter une nouvelle histoire et ça me ferait vraiment plaisir d'avoir ton avis (dans le meilleur des cas).
Ça pose pour moi clairement un problème de consentement relationnel.
Ici on serait plutôt dans une question de consentement sur l'utilsation d'un récit de la vie d'autrui et surtout la prise en compte affective sur une histoire vécue à deux.
Alex qui avait commencé par dire oui (à parler de ce projet, puis à y participer), finalement se désiste. Tout ça est documenté dans le podcast.
On n'en saura pas plus sur les raisons d'Alex de se désister (ça peut se comprendre), mais Johanna n'en parle même pas, comme si elle même ne se posait pas la question, et ça ne remet en aucun cas en cause l'existence même du podcast.
Je trouve ça étrange, pour une autrice qui semble accorder tant d'importance à la déontologie, qui tente de tout mettre à plat sur ses fonctionnements ayant pu mener à un conflit, et qui n'aborde pas du tout ce sujet là — du consentement d'Alex à ce que ce podcast existe — et passe assez vite sur ce que ça lui fait qu'Alex ce soit finalement désistée.
Certes Johanna a peut-être changé le prénom (ce qu'elle ne dit pas, celà-dit) mais au final elle se donne quand même le beau rôle de celle qui se déconstruit, qui se dévoile, qui va chercher des ressources et en tire du positif (pour elle et pour nous auditeurs/auditrices).
Quid de ce que ça fait à Alex ? On ne sait pas.
Si je viens en parler ici c'est pas tant pour critique la démarche de l'autrice, que pour visibiliser à quel point on peut être aveugles (comme dans nos histoires poly) sur le consentement (relationnel ou autre). Et nottament sur la question de la temporalité.
Je ne dis pas (vraiment pas) qu'on doit systématiquement demander l'autorisation à l'autre pour faire quelque chose.
Mais il y a parfois des questions à poser à l'autre le plus tôt possible, et si possible en veillant à ce que la décision ne semble pas déjà prise.
Et si au final on décide d'aller contre l'avis de l'autre, ou ne pas en tenir compte, ou etc. au moins c'est avec conscience qu'on le fait, et ça oblige à assumer la portée de nos actes. Et assumer passe souvent par visibiliser.
Il me semble que dans le cas de Johanna/Alex, la question aurait pu être, non pas « je m'apprête à raconter cette histoire dans un podcast…et ça me ferait vraiment plaisir d'avoir ton avis » mais « je me pose la question de raconter cette histoire dans un podcast… et ça me ferait vraiment plaisir d'avoir ton avis »…
Ce n'est pas grand chose, mais ça change beaucoup. Et pour moi c'est très très révélateur de nos fonctionnements implicites sous-jacents.
Voire même les mots ont été très précisément et très précautionneusement choisis (consciemment ou inconsciemment) par Johanna, pour qu'Alex n'ai pas la possibilité de dire non (vu comment c'est important pour Johanna de faire ce podcast). Peut-être que je vais trop loin, mais a minima la question peut se poser.
En tant qu'auditeur, j'aurais aimé avoir l'info dès le début qu'Alex va refuser de témoigner, et le processus de décision qui a été choisis. Là je me sens comme embarqué, et mis devant le fait accompli au 4ème et 5ème épisode.
Je tique, et ce trouble reste sans réponse.
Et vous, vous avez tiqué aussi ?
Ça vous est arrivé, comme Johanna, d'aller peut-être un vite en besogne en matière de consentement (non pas sexuel, mais à propos de la vie de l'autre) et/ou d'assumer de prendre des décisions avant de consulter l'autre ?
(Je précise pour être honnête que je suis quelqu'un qui justement à plein de moment assume de prendre des décisions qui vont à l'encontre de l'avis de l'autre, qui blesse l'autre, etc. Je considère mon libre arbitre comme premier. Mais du moins j'essaie d'assumer quand c'est le cas. Et j'apprend au fil du temps à + tenir compte de l'autre.
Évidemment je me plante souvent, et je commet plein de maladresses. Je suis loin d'être un exemple de perfection.
Que je critique le fonctionnement de quelqu'un d'autre ne signifie en rien, que je fais mieux, mais à l'instar de ce podcast, que je tente de réfléchir à comment on peut améliorer nos liens.)
Discussion : Retour vers la solitude

artichaut
le jeudi 24 avril 2025 à 14h19
Je viens de créer cette page : Solitude et non-monogamies (où notamment je recense d'autres fils de discussions du forum sur le sujet de la solitude, les solitudes).
J'ai hésité à poster ma liste ici, ou à faire de ce fil-ci, le fil général sur ce thème. J'ai finalement préféré un fil indépendant, ça me semblait plus pratique.
Discussion : Solitude et non-monogamies (fil général)

artichaut
le jeudi 24 avril 2025 à 13h44
Sur le fil Retour vers la solitude il a été discuté d'une typologie de la solitude.
@Siestacorta y évoque 3 concepts d'Hannah Harendt : solitude, esseulement, isolement.
Quant à moi j'ai proposé 3 états de solitudes : isolement, connexion à soi, esseulement…
pouvant se décliner en isolement groupal, connexion au groupe, esseulement groupal…
avec peut-être la notion de bulle entre la connexion à soi et l'esseulement.
Discussion : Solitude et non-monogamies (fil général)

artichaut
le jeudi 24 avril 2025 à 13h43
Ressources (en construction) sur le sujet.
Bibliographie :
- Les nouvelles solitudes de Marie-France Hirigoyen, éd. La Découverte 2007, Marabout 2008
- Psychologie de la solitude de Gérard Macqueron, éd. Odile Jacob 2009
Articles :
- Ultramoderne Solitude de Lilian Stockel, in Timult n°1, pp 10 à 13, octobre 2009. Le numéro papier est épuisé mais disponible en pdf.
Films :
- Seul au monde (Cast Away) de Robert Zemeckis, USA 2000.
Discussion : Solitude et non-monogamies (fil général)

artichaut
le jeudi 24 avril 2025 à 13h40
Voici pour commencer quelques liens glanés sur le forum :
1. de la solitude, en tant que poly dans un monde mono
- Bordel de solitude, par @BenjaminL, juin 2010
- La solitude de la polyamoureuse, par @catherinesimonidze, juillet 2016
- Solitude polyamoureuse, par @PatrickF, décembre 2020
2. la solitude affective (choisie ou non)
2.1. des réflexions sur le concept de solitude
- Solitude, par @zina, juin 2010
- Le paradoxe de l'ouverture à plusieurs relations et de la solitude, par @oO0, janvier 2011
- La solitude comme postulat ?, par @UrbanHymns, août 2012
- Réalité existentielle de la solitude et comment apprécier mon café du matin..., par @demeter, mars 2013
- Solitude et polyamour, par @Anarchamory, juillet 2013
2.2 des témoignages et questionnement personnels
- Un témoignage : quand ça n'évolue pas comme on l'espérait ; et un questionnement sur la solitude, par @Souleo, janvier 2017
- Compersion et Solitude, par @Serwan, mars 2019
- Polyamour et Solitude, par @GeorgyPorgy, août 2021
- Retour vers la solitude, par @Alabama, mars 2025
2.3 la solitude de l'autre (du, de la, partenaire)
- Polyamour et solitude, par @MaiaDesbois, février 2022
Discussion : Solitude et non-monogamies (fil général)

artichaut
le jeudi 24 avril 2025 à 13h40
Je poursuis mon travail de 'jardinier du forum' et aujourd'hui j'ai envie de défricher la notion de solitude (de préférence dans un contexte non-monogame, puisque c'est le sujet sur ce forum).