On parle ailleurs de la jalousie : naturelle ou culturelle ?
Ma petite théorie, la voilà : bon, déjà, les théories de Darwin font partie de mon fonds culturel (commençons par le commencement). A force de devoir s'adapter à son environnement pour pouvoir survivre, une espèce développe les outils qui lui permettent de s'en nourrir : l'estomac de certains mammifères digère des poisons organiques, par exemple. Pour la hyène, une charogne en décomposition, c'est le menu de base. Pour vous et moi, rheuârk, qu'on le veuille ou non, ça ne va pas le faire.
Bref : la jalousie, pour des raisons difficiles à déterminer, s'est installée en nous presque comme un code social. Par exemple, ne pas être jaloux, ça peut être interprété comme le fait de ne pas d'accorder d'importance à la relation. Pourtant, on est beaucoup à être d'accord sur le fait que c'est un toxique ! Petite dose ou pas, "bonne" jalousie ou pas, la substance est un danger.
Re-bref : mettons que les lutins essaient d'autre nourritures affectives que la monogamie, pour voir si ce n'est pas meilleur, intéressant, riche, un élargissement du menu, quoi. L'estomac affectif (oh elle est pas mal, cette locution, je vais la replacer!) doit aussi s'adapter, et ce qui a fini par s'inscrire dans les gènes, tout comme ce qui nous est transmis dès le premier jour de vie, au lieu d'être un viatique, demande maintenant un Alka-Seltzer...
Plus concrètement : ma grand-mère, entre autres choses et paix à son âme, a développé de la rancoeur familiale puis sociale. Ma mère a été élevée dans la rancoeur affective, entre autres choses (salut si tu me lis, tu sais que je t'aime!). Et moi tout-à-coup, après presque 50 ans de vie, je devrais me débarrasser de la jalousie enseignée, vécue et revécue, comme ça pouf-pouf...
Bon, tout ce que je peux faire, c'est déblayer le terrain : la culpabilité (parfois incluse dans la jalousie selon certains), un métier insatisfaisant, une relation de co-dépendance, quoi d'autre ?
Chacun a ses zones d'ombre, et chacun a son jeté de mikado sur la table : il y a des bâtons à jack-pot, certes, qui vous tombent tout cuits dans le bec (le mikado qui roule tout seul dehors du tas, par exemple, hop, 50 points karmiques!), et il y a les autres, à 20 points quand même, mais bien emmêlés avec un tas de bâtonnets pas très rentables : quelquefois, il faut attendre que la situation se décante un peu toute seule... bref, il faut alterner l'attente et la vigilance, que la volonté de travailler soit présente - à n'importe quel degré, on s'en fout, une mollesse bien installée peut se ragaillardir devant des résultats probants, si minces soient-ils...
Bref encore, préparez-vous pour un travail de longue haleine, mais dont les résultats seront transmis à vos petiots, même un chouïa de progrès c'est bon, et même si ça paraît partir dans l'autre sens. Ma conviction, c'est que parfois il faut se laisser noyer, couler au fond du bassin pour arriver plus vite en bas et donner le coup de talon. Autre belle métaphore : il y a deux moyens de préparer sa maison devant l'ouragan : la fermer, clouer les volets, les portes, tout renforcer, Ou alors, tout décrocher, mettre à l'abri le contenu, et ouvrir portes et fenêtres pour laisser le tourbillon traverser.