Participation aux discussions
Discussion : Des questions surgissent...

Alinea7
le vendredi 30 octobre 2020 à 23h17
Ce que tu dis me parle. En ce qui me concerne je crois que ces bouffées d'ocytocyne/amour on les ressent tous. Je ne sais pas pourquoi ça aboutit à des constructions conscientes complètement différentes.
Il me semble que les émotions partent du corps et de la partie inconsciente du cerveau, qui nous disent que quelque chose est en train de se passer nécessitant un arbitre conscient.
Ce que nous faisons de l'information et comment nous l'interprêtons dépend de tellement de choses...! De notre corps, de notre inconscient, de notre vécu, de notre égo...
Rassures toi en tout cas, tu es tout à fait normale. Ce n'est pas pour rien qu'on utilise le terme fan. C'est normal, c'est courant, c'est agréable. Tant mieux si tu le ressens beaucoup, profite !!
Ce qui est dommage c'est si en même temps que c'est agréable, tu en souffres en fait. J'ai l'impression que tu as une frustration dans le fait de pouvoir aimer pleinement l'être aimé au sens où tu voudrais vraiment que cet amour soit accueilli. J'ai l'impression qu'aimer ne suffit pas, tu voudrais vraiment être aimée en retour. Mais peut-être moins pour le fait d'être aimée que pour le fait de pouvoir manifester ton amour à fond. Est-ce que ça te parle ?
Discussion : Polyamour Quantique

Alinea7
le mardi 27 octobre 2020 à 20h50
Ça me parle, merci. Je trouve aussi que la gestion du lien méta pourrait être plus approfondie, ça m'intéresse. :-)
Je vois un lien entre la capacité à gérer l'incertitude (et se sentir malgré tout en sécurité) et l'aisance avec la possibilité d'existence de métas.
Discussion : De la complexité de nos endogamies

Alinea7
le dimanche 18 octobre 2020 à 17h23
Je suis pas sûre de comprendre : pas systématiquement mais souvent, si les gens se sentent pas bien de la prise de liberté de leur partenaire c'est par envie et parce qu'ils ne vont pas bien dans leur propre vie d'une manière générale ?
Si j'ai bien compris, je citerai le très beau texte de Brigitte Vasallo : https://nonmonogamie.com/2018/02/03/je-suis-polyam...
article
Quand j’explique mon abîme à la personne qui est avec moi et, par extension, à la nouvelle personne qui est avec elle, il peut se passer deux choses :
– Qu’elles comprennent quel est mon abîme et qu’il faut y faire attention.
– Ou bien, qu’elles le voient à partir de leur propre perspective, leur histoire, leur passé, leurs peurs et leurs personnalités et qu’elles décident qu’il ne s’agit pas d’un abîme mais d’une flaque d’eau. Et que, par conséquent, cela ne vaut pas la peine d’établir un pont. Et, bien sûr, je tombe. Carrément. Ça remue tout mon passé familial, toutes mes histoires amoureuses, tout remue.Et à partir de là, les personnes me regardent. Il est fort possible qu’elles me voient en train de me noyer dans un verre d’eau, et c’est là où se pointe la fameuse phrase : beaucoup parler de polyamour et regarde.
Mais ce que l’on ne comprend pas, ou que l’on n’a pas envie de comprendre, c’est que lorsqu’il s’agit de polyamour, ce n’est pas le quoi qui compte, mais le comment.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : De la complexité de nos endogamies

Alinea7
le vendredi 16 octobre 2020 à 18h09
Être en insécurité affective permanente non plus n'est pas acceptable.
Les dynamiques toxiques existent dans les deux sens on en voit beaucoup d'exemples sur le forum. Il faut être vigilant aussi sur la maltraitance psychologique.
Mais j'imagine que chacun est par son vécu davantage porté à être attentif à certaines toxicités plus que d'autres.
Et a du mal à se représenter les autres jusqu'à les subir.
Discussion : De la complexité de nos endogamies

Alinea7
le mardi 13 octobre 2020 à 17h50
Je ne minimise nullement la souffrance de B et C à retarder de pouvoir dormir ensemble (retarder, pas renoncer). Je crois que pour C aussi c'est important de sentir que sa relation n'est pas subordonnée et ça passe aussi par des actions.
Je pense que les protagonistes se connaissaient bien et sans doute que cette connaissance a permis de déterminer que c'était ok de procéder comme ça. Peut-être même s'en sont-ils assurés avant. De ce que je comprends, ce n'était pas la première fois que la situation se produisait et entre personnes expérimentées sur cette situation, ils ont décidé de changer de façon de faire, pour voir. Ils savaient donc que le but n'était pas d'infliger une violence mais de faire un essai. Que la situation avait déjà été vécue par ailleurs et surmontée avec d'autres personnes.
En fait si j'ai préféré tout de suite nuancer le propos c'est qu'il était pratique à intégrer tel quel par les gens qui viennent de tous horizons sur ce forum et qui peuvent être tout à fait favorables à penser que faire ce qu'on veut, c'est mieux pour tous. Pas que ça en ait été l'objectif du tout mais ça pouvait en avoir la portée.
Donner une direction à un cadre relationnel recherché c'est louable, laisser des personnes non compatibles sur le chemin, c'est peut-être (sans doute) inévitable. La difficulté c'est de se dire qu'on a essayé des deux côtés avant de renoncer et pour ça c'est important de se poser la question à la fois de ce qu'on a besoin pour soi, de ce qu'on peut faire pour son partenaire, et de la réciproque. En fait c'est vraiment là dessus que j'insiste. Et dans ma première lecture ce n'est pas ce que j'ai trouvé, mais comme tu dis c'est de toute façon simplifié.
Aussi, concernant la liberté à disposer de son corps : beaucoup de codes sociaux encadrent notre liberté à disposer de notre corps, de notre temps, de notre vie. Au travail, dans l'espace public, nous avons des règles sociales qui s'appliquent. Il n'est pas obligatoire de les respecter, le faire ou ne pas le faire vient avec des contreparties. C'est la vie en société.
Je pense que le travail est un bon exemple dans le sens où, si on a un comportement inadapté, on va le perdre. Notre façon d'utiliser notre corps ou non a une influence sur la pérennité de certains liens. Et ces liens n'existent pas qu'en présence, de même que les règles.
Mais après on est tous différents et certains n'envisagent pas de rester enfermés dans un emploi 8h par jour justement pour ne pas se sentir enfermé. Alors si d'autres se sentent enfermés dans une relation parce qu'ils ne peuvent pas coucher avec qui ils veulent, pour moi ça n'est pas non plus bizarre.
En bout de ligne, chacun est libre de disposer de son corps comme il l'entend, tout comme chacun peut gérer ses relations aussi négligemment ou consciencieusement (physiquement, émotionnellement) que souhaité. Simplement ça a des conséquences si ça ne rentre pas dans le cadre de l'acceptable pour les protagonistes.
Si on n'est pas compatible on peut essayer de le découvrir dans le respect (édit : et dans la conscience de l'autre). C'est en tout cas la limite que je place pour qualifier un comportement d'acceptable.
Mais j'en reviendrai peut-être.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : De la complexité de nos endogamies

Alinea7
le samedi 10 octobre 2020 à 22h08
Vaniel
Dans cet exemple extrait et déformé d'une situation vécue, A a remercié B de ne pas avoir accédé à sa demande, de lui "avoir résisté" quand bien même sur le coup ce fut difficile (aussi bien pour A que pour B, de manières différentes - et pour C aussi). Penser au collectif dans les relations plurielles, c'est aussi voir plus loin que ce qui est en place et pouvoir prendre des décisions qui vont dans le sens d'une dynamique saine pour l'ensemble (parfois c'est seulement bien plus tard que les effets de telles décisions portent leurs fruits, et des fois seulement dans d'autres relations).
Je crois que cet exemple ne vaut pas force de preuve. Dans les mêmes circonstances d'autres se disent que leur bien être dans la relation a clairement peu de valeur par rapport au plaisir d'en développer une autre, et partent pour trouver un espace plus respectueux.
Et c'est peut-être le meilleur équilibre collectif pour la suite, mais ça me semble assez libéral de ne pas poser plus concrètement la question de la vraie nature de ce qui se passe pour A au moment où iel préférerait que B et C attendent, plutôt que passer en force.
Mais peut-être que l'un n'empêche pas l'autre et que c'est ce qui s'est passé.
Je suis d'accord avec cette notion de responsabilité qui pèsera sur A. Mais le consentement sera plus enthousiaste s'iel a de la valeur. Et que doit penser C ? Que lorsqu'un inconfort relationnel se présentera pour luielle, on n'en tiendra pas compte non plus, pour ne pas dégrader l'équilibre collectif ? C'est marrant comme l'équilibre collectif semble être celui de B ou en tout cas du plus indépendant du groupe. Ça me paraît donc très peu empathique et déséquilibré, et, si, clairement libéral.
En tout cas présenté comme ça je trouve que le comportement de B qui ne semble laisser aucun choix est un pari risqué et manipulateur : je ne voudrais pas que tu sois responsable d'une dégradation de notre relation donc je fais comme j'ai envie. Mais quand deux personnes souhaitent des choses opposées, l'imposition de la volonté de l'un sur l'autre pèse de toute façon sur la relation. Ça enlève à A la responsabilité de la dégradation éventuelle de la relation s'iel constate effectivement comme annoncé qu'iel vit mal la situation accomplie. Big win, il pourra quitter la relation le cœur plus léger en sachant que ça n'a de toute façon pas autant d'importance pour B d'être en relation avec A que de pouvoir dormir avec C.
Assez paternaliste de la part de B de savoir mieux que les autres ce qui sera bon pour le groupe à long terme, aussi, et de l'imposer.
Mais bon, A était sans doute un.e poly expérimenté.e et pas une personne en transition en train de se demander quelle est encore sa place dans ce nouveau paradigme.
Dans tous les cas je trouve cette absence de souci du consentement violente et irrespectueuse, quel que soit l'habillage. Mais encore une fois, peut-être que la façon de procéder a pris en compte son ressenti émotionnellement même si les actes ne se sont pas ajustés.
Discussion : Questionner nos attirances (amoureuses et sexuelles)

Alinea7
le jeudi 01 octobre 2020 à 23h19
bidibidibidi
. Et il est peut probable que notre physiologie soit monogame ou polyamoureuse car à l'échelle d'un organisme vivant ça n'a pas grande signification.
Et pourtant c'est un facteur possible. L'homosexualité n'est pas quelque chose qui s'explique uniquement par la génétique. L'exposition à des hormones pendant la grossesse pourrait jouer aussi, puis le développement de l'enfant.
Pourquoi un phénomène devrait-il avoir une seule cause ? Pour nous faire plaisir, parce que c'est plus simple à expliquer ?
Pourquoi ne pourrait-on pas juste avoir des additions de différences qui ont ces conséquences ?
Discussion : Questionner nos attirances (amoureuses et sexuelles)

Alinea7
le jeudi 01 octobre 2020 à 13h20
bidibidibidi
Dans tous les cas, parler de tendance "naturelle" chez un humain de quelques mois, c'est déjà biaisé car la culture est déjà passée par là.
Questionner ce qui est naturel, d'accord, mais pourquoi en fait, si ce n'est pour décider que tout le monde devrait faire pareil ?
Discussion : Questionner nos attirances (amoureuses et sexuelles)

Alinea7
le jeudi 01 octobre 2020 à 09h56
Intermittent
De ce que je vois autour de moi, les premières relations sont essentiellement monogames, même si elles le sont de manière sérielle. Je ne connais pas de poly-amoureux chez les jeunes gens qui entament leurs premières relations amoureuses.
C'est pas si fou d'essayer d'abord ce que la norme recommande.
Qu'en serait il si la norme proposait l'inverse ?Combien de monos malheureux à chercher à définir leur manque, leur insatisfaction ? A subir un système qui ne leur conviendrait pas ?
Je crois fondamentalement pas possible qu'on puisse configurer tout le monde pour le polyamour ou autre variante de non exclusivité. On peut qu'essayer d'être le plus à l'écoute des besoins de chacun et en tirer les conclusions sur la viabilité de certaines relations, quel que soit l'amour en jeu.
Discussion : Questionner nos attirances (amoureuses et sexuelles)

Alinea7
le mercredi 30 septembre 2020 à 19h14
Pour moi le couple monogramme perdure parce qu'il est satisfaisant pour une masse critique de gens additionnée à une inertie de groupe.
Il y a une telle diversité de culture humaine que ce qui est bon pour quelqu'un ne l'est pas forcément pour un autre.
J'aimerais qu'on accepte la cohabitation des moeurs au même titre que pour l'homosexualité (qui a encore bien du chemin à faire vers l'acceptation totale par tous mais dont je ne pense pas que vous vous dites qu'on doit pouvoir "corriger" ces travers éducatifs contrairement à l'exclusivité). Qu'est-ce qu'on en sait, la prédisposition aux amours plurielles est peut-être en partie génétique ? Physiologique ? Pour moi c'est culturel mais c'est quelque chose qui s'apprend petit et qui peut difficilement changer ensuite. Mais je ne crois pas qu'il y ait beaucoup d'études là dessus, vous en avez vu ?
Discussion : « Poly yes ! », « Polyamour 2.0 » : la question du consentement relationnel. 2/2

Alinea7
le vendredi 11 septembre 2020 à 10h26
artichaut
Mes attirances seraient instinctives, donc je ne les questionne pas. En réalité elles sont socialement construites, comme le reste.
Peut-être mais quand on est dans la position de devoir compter plus que d'autres sur la déconstruction qu'ils vont bien vouloir effectuer pour relationner, on n'est pas dans la même position confortable que quelqu'un qui ne requiert aucune déconstruction.
En bref, peu importe qui dicte les critères et s'ils sont partagés ou non. Le fait est que certaines personnes sont considérées attirantes par un plus grand nombre de personnes que d'autres. Et cette position de richesse ou de pauvreté influence le comportement dans une relation amoureuse. (ceci dit c'est un domaine où être riche dans sa tête peut déjà aider)
Après, personne n'est totalement impuissant quel que soit son potentiel "inné" de séduction et d'un point de vue individuel pour moi c'est là dessus que je pense qu'il faut se focaliser parce qu'il me semble que toute autre stratégie est une forme de victimisation. Que ce soit injuste ne résoudra rien, sauf si on pouvait y faire quelque chose collectivement et là je ne vois pas.
Discussion : Dormir ensemble ou pas (Décortiquons la Monogamie)

Alinea7
le mercredi 09 septembre 2020 à 13h34
Dans mon expérience j'ai effectivement l'impression qu'il y a une forme de croyance qui veut que si on s'aime on a envie de dormir ensemble.
Mais je ne suis pas sûre qu'elle perdure. Autour de moi quand j'ai commencé à devoir dormir seule je me suis rendue compte que les partenaires qui dorment chacun dans leur lit, c'est bien bien plus fréquent qu'on pense. C'est juste que les gens n'en parlent pas, le sujet ne vient pas.
Et quand j'ai dû dormir seule ça m'a moins affectée moi mono que mon partenaire poly. Je n'y mets pas cette symbolique et ce que les gens imaginent à partir de ce qu'ils savent de moi m'importe assez peu. Que lui puisse se poser la question m'intéressait déjà plus mais il connaît bien les causes.
Je suis pas sûre que ce soit un emblème phare de la monogamie, en tout cas pour moi non : d'abord parce qu'on peut dormir à plein donc les polys peuvent parfaitement partager cette croyance, à part qu'on risque de se gêner ça n'est pas un souci. Et ensuite parce qu'on peut avoir cette croyance et dormir avec des partenaires à tour de rôle.
Pour moi c'est davantage un emblème de l'amour romantique labellisé. Qui se trouve aussi être exclusif. C'est ça que tu appelles toi amour monogame ?
Discussion : Le déséquilibre de la balance

Alinea7
le mardi 08 septembre 2020 à 10h08
bidibidibidi
Les signes que tu montres (isolement géographique, isolement relationnel, absence de loisirs) sont en général les signes d'une dépression ou d'une relation abusive. Devant leur nombre j'ai envie de ne te dire qu'une chose, LostInPolyWorld : Il faut que tu partes !
Non que je pense que tu doives quitter ton mari, mais tu dois quitter ta vie actuelle. Tu t'es construit une vie qui te permet de ne pas être en prise avec tes angoisses. Une cage dorée. La chute qui est tienne maintenant c'est juste la résultante de la faiblesse structurelle de ta vie. On ne peut construire sa vie par rapport à ses peurs, il faut la construire par rapport à ses désirs.
Pour moi, la question que tu dois te poser c'est pas "Est-ce-que mon mari va me quitter pour une autre ?" mais "Comment je peux construire ma vie ?". Une question que tu évites mais à laquelle il va bien falloir t'atteler.
Donc je rejoins les autres quand ils te conseillent de trouver de l'aide. Mais je t'encouragerai à reformuler ton questionnement. Que ton mari parte ou reste est assez secondaire, la vraie question c'est comment (re)trouver une vie saine dans laquelle tu t'épanouisses sur tous les plans.
Si tu n'aimes pas l'endroit où tu vis, il faut déménager.
Si tes enfants te prennent trop de temps, il faut mieux répartir les tâches avec ton mari.
Si tu n'as pas de loisirs, il faut en trouver.
Si tu n'as pas d'amis, il faut t'en faire.
L'amour ne se contrôle pas. Donc quand on se sacrifie par amour, la seule chose dont on peut être certain, c'est qu'on se sacrifie.
Dans l'ensemble je suis d'accord et c'est pour ça que je formulerais la démarche moins comme un départ que comme un "aller vers". Pour moins voir ce qu'on laisse et se focaliser sur ce qu'on met en place.
Tu ne dois pas l'intégralité de ton temps à ta famille. Typiquement les enfants peuvent passer du temps seuls avec leur père. L'inverse arrive très régulièrement.
Quitter ton conjoint est une question secondaire pour moi si ta démarche consiste à remplir ta vie de ce qui te nourris, te rend vivante.
Remplis ta vie, vois comment votre relation évolue avec tout ça et vous serez toujours à temps de tirer des conclusions dans un sens ou dans l'autre.
Baisser la pression sur cet aspect ne peut qu'être bénéfique d'après moi.
Discussion : Le déséquilibre de la balance

Alinea7
le jeudi 03 septembre 2020 à 13h40
Bonjour @LostInAPolyWorld. Je suis ton fil avec attention depuis le début car j'ai beaucoup de compassion pour ce que tu vis, au point que je ne savais pas trop quoi répondre.
Principalement j'ai envie de demander : quelle perception as-tu du monde extérieur ? Est-ce que c'est un lieu riche d'aventure ou est-ce que c'est un endroit dangereux à éviter ?
Parce qu'à te lire j'ai l'impression que tu habites sur une île déserte avec tes enfants ton conjoint et son amoureuse.
Quel plaisir as-tu dans les relations sociales ?
Penses-tu que tu pourrais essayer de développer ton réseau social ? Ça peut commencer facilement par des maman d'enfants scolarisés dans les mêmes classes que tes enfants, ou des personnes croisées lors de leurs éventuelles activités extra-scolaires, ou au parc. Ou même par le fait d'engager la conversation avec des petits commerçants de façon moins formelle, plus personnelle.
A te lire j'ai l'impression que tu n'es pas juste monogame, j'ai l'impression que ton mari te suffit entièrement à lui seul (et je ne juge pas, je reviens de loin dans ce domaine).
Je ne suis pas en train de dire que ces relations amicales que tu pourrais nouer remplaceraient ton mari, ni même qu'elles auraient la même importance pour toi. Je crois que tu pourrais développer du plaisir à avoir des relations pour le plaisir d'avoir des interactions.
Pour ce qui est du travail à la maison, est-ce que c'est un impératif ? Financier ou logistique ? Parce qu'il existe des centres pour télé-travailleurs/personnes indépendantes qui mettent à disposition des espaces de travail partagé (évidemment c'est payant mais moins cher qu'un local où il n'y aurait personne exactement comme chez toi). Ces endroits permettent de ne pas être seul, d'avoir l'impression d'avoir des simili collègues de travail.
Ensuite l'autre point que je voulais faire remarquer c'est que vous avez été parents presque immédiatement et que vous n'avez donc pas eu cette phase de couple insouciante. Si vous l'aviez eue, tu pourrais peut-être mieux réaliser que cette faim de faire des choses avec elle plutôt qu'avec toi (et qui apparemment parfois est blessante), elle ne dit rien de la personne avec qui il le vit, elle dit quelque chose du moment de la relation.
C'est dur de réaliser que ce moment est passé dans votre relation, certains disent qu'il peut revenir.
En tout cas ça traduit que tu voudrais qu'il valorise plus ta présence dans sa vie.
Et toi ? Comment te montres-tu à toi même que tu as de la valeur pour toi-même ? Je ne veux pas dire que l'importance que tu as pour ton mari ne devrait pas t'affecter s'il compte pour toi, je pense juste qu'il pourrait être une donnée dans le paysage de ton estime de toi.
Il n'y a pas besoin d'avoir une autre relation amoureuse pour développer ton estime de toi.
Aussi j'ai le sentiment que tu idéalises cette personne autant que ton mari. Et c'est super que tu n'en développes pas de rivalité mais j'ai l'impression (et j'ai peut-être tort) qu'en revanche tu te dévalorises et que tu estimes qu'elle est une partenaire qui correspond mieux à ton mari. Et ça, c'est plus facile de le penser dans les premiers temps du couple. Mon expérience c'est qu'au début on est tellement amoureux qu'on veut découvrir le monde de l'autre, on aime tout ce qu'il aime (enfin dans certaines limites). Mais ça passe. Il reste des points communs mais moins que dans les premiers temps.
Le fait que vous soyez toutes les deux monogames vous place de fait dans une situation insécure avec facilement l'impression que si vous êtes pénible pour lui, il va "choisir" l'autre. Est-ce que c'est ce que tu penses ? Parce que c'est une représentation toxique. Ça pousse à faire des efforts et être conciliant non par amour mais par peur, par soumission. C'est ce que je trouve le plus pervers dans le polyamour, ce jeu de pouvoir qui peut s'installer (surtout si un des deux est mono j'imagine). En ce qui me concerne pour l'instant je ne considère pas que ton mari est polyamoureux. Il est capable d'aimer plusieurs personnes, comme tout le monde. Tu es bien plus polyamoureuse que lui à coopérer à son amour depuis deux ans.
Il y a une chose que je ne comprends pas : au début tu dis qu'ils se voient moins donc manque donc passion, et dans ton dernier message tu dis que vous êtes en contact quotidiennement ?
Je préfère ne pas m'étaler sur le fait que tu aies fait de la famille le centre de ta vie. On pense tellement que c'est ce qu'on doit faire en tant que femme.
Mais maintenant tu t'en rends compte et tu peux changer les choses pour en faire un des centres de ta vie.
Et pour finir : est-ce que tu connais la communication non violente ? Ce serait important que vous trouviez le moyen de communiquer sur ce qui te blesse, si vous n'y parvenez pas un thérapeute de couple pourrait être l'intermédiaire.
Et de faire de la place dans votre relation à ce qui te fait du bien. Qu'est-ce qui te fait/ferait du bien ? Qu'est-ce que tu aimes qu'il fasse ? Que vous fassiez ensemble ? Quels gestes/paroles a-t-il qui te rassurent sur le fait que tu es importante pour lui ?
Voilà, désolée pour le pavé et les redites avec ce que t'ont dit les autres :-)
Discussion : Mon Trouple, besoin de parler

Alinea7
le jeudi 27 août 2020 à 10h06
Tu sembles sur le rond point de Devis, un rond point sans sortie acceptable. Il faut en ouvrir une. Et si tu pouvais obtenir ce que tu veux ? Et si les choses se passaient bien pour toi, qu'est-ce qui se passerait ?
J'ai l'impression mais je peux me tromper que tu vois ton amoureuse comme un obstacle à ce que tu voudrais et que tu la rejettes en partie pour ça. Et ce que tu voudrais ce serait plus de proximité avec ton amoureux, et des moments exclusifs.
Si en ce moment c'est ce dont tu as besoin, pourquoi ne pas essayer de le mettre en place ? Est-ce qu'au lieu d'être un obstacle, ton amoureuse pourrait être une alliée et permettre des moments comme ça sans elle ?
Ça permettrait d'enlever ce poids de ta relation avec elle, de voir peut-être qu'elle n'est pas responsable de ce qui se joue entre toi et lui.
Après je ne sais pas si ce serait facile à mettre en place puisque vous habitez ensemble.
Discussion : Dépassement du consentement non-sexuel

Alinea7
le mardi 04 août 2020 à 08h12
bidibidibidi
Vol de gamètes ?
Obtention de gamètes sans le consentement du géniteur.
artichaut
Pour moi, une personne qui décide seule de garder un enfant, s'engage de facto à la possibilité de l'élever seule. (Là où certaines de mes copines disent que le géniteur doit en assumer les conséquences sur le long terme, à savoir la paternité/parentalité même si la personne décide seule de garder l'enfant).
Faire un enfant dans le dos et imposer une implication au géniteur, je trouve ça abusif et immoral. Mais je comprends que ce soit légal.
Les surprises arrivent encore de nos jours. Encore de nos jours il y a un jugement moral qui pèse sur le fait d'avorter ou de mettre son enfant à l'adoption (et bien davantage pour les mères), il n'y a qu'à voir les étapes de réflexion imposées pour avorter. Et donc dans ce contexte je ne trouve pas anormal que le géniteur puisse être forcé de s'impliquer aussi. Ce n'est pas parce que pour lui il n'y a pas de pression morale et que le rejet du fœtus est facile, qu'il peut décider que la mère "n'avait qu'à" faire pareil. Je trouve très bien que pour une fois on montre un peu aux hommes qu'il n'est pas acceptable d'agir de façon inconséquente et traiter la question de tuer l'enfant à naître négligemment, et que "compatir" est la façon humaine de se comporter.
En pratique, bonne chance à l'enfant qui arriver et grandit dans un tel contexte.
En tout cas, par conséquent la loi ne peut pas se permettre de faire la différence entre faire un enfant dans le dos et une surprise dont on demande au géniteur d'assumer sa part de responsabilité si la mère ne se sent pas capable ou ne peut plus avorter. Certes, que la femme trouve immoral d'avorter, ce n'est pas de la responsabilité du gars. Mais il est responsable de la fécondation (et le fait que la femme soit aussi responsable ne diminue pas la responsabilité du père).
En tout cas je vois où ça coince avec tes copines féministes.
Et c'est un autre sujet mais j'ai l'impression que c'est relié à la gestion des relations, au fait de "prendre soin de". Traditionnellement bien plus pour les femmes que pour les hommes.
Discussion : Dépassement du consentement non-sexuel

Alinea7
le lundi 03 août 2020 à 15h31
bidibidibidi
Lire ta parenthèse m'a fait littéralement froid dans le dos. Ta parenthèse nie la relation du père avec l'enfant à naître. Le père est relégué à un pur rôle de fournisseur de gamètes.
Ta parenthèse aurait du être : En même temps, elle en assume les possibles conséquences à savoir se faire larguer par le géniteur, élever l'enfant seule, se faire attaquer en justice pour la garde de l'enfant, avorter, etc...
Je ne comprends, j'ai l'impression que je devrais mais je ne comprends pas. Tu es donc contre le don de gamètes ?
A te lire j'ai l'impression que tu revendiques d'avoir une relation éducative avec tous les enfants qui sont issus de tes gamètes, et en même temps tu ne veux pas qu'elles soient utilisées à ces fins.
Ce qui fait la parentalité, ce n'est pas la graine. Si ?
Je ne cautionne pas le vol de gamètes. Pour autant je ne comprends pas la possessivité qu'on peut avoir vis à vis d'elles. Ce qui fait l'enfant, c'est bien plus que deux gamètes qui se mélangent.
Dans un sens je te comprends : si j'apprenais que j'ai eu un enfant à mon insu, probablement que j'essaierais d'établir un contact (je n'en suis plus très sûre, dépendamment de l'âge j'attendrais peut-être la démarche de l'enfant). Dans le passé en revanche j'aurais réagi intensément, d'autant plus intensément que mon désir d'enfant n'était pas rassasié. Je n'aurais pas pu faire don de gamètes tant que je voulais moi-même encore des enfants, je créais spontanément un lien dans ma tête avec les enfants à naître. Actuellement je n'en souhaite plus et suis bien plus ouverte au don de gamètes ou même à la gestation pour autrui, ou encore à l'adoption. Je trouve ça beau de partager ce qu'on a à donner avec d'autres, sans s'approprier nécessairement le "résultat".
Discussion : De la possessivité. Des différentes formes de possessivités. De comment être moins possessif/possessive.

Alinea7
le samedi 01 août 2020 à 23h32
Utilitarisme : L’utilitarisme est une doctrine en philosophie politique ou en éthique sociale qui prescrit d'agir de manière à maximiser le bien-être collectif, entendu comme la somme ou la moyenne de bien-être de l'ensemble des êtres sensibles et affectés.
Je ne pense pas que c'est à cette définition que tu faisais référence ? Je le perçois comme le fait d'utiliser les gens comme des pions, sans affect. Quelle serait ta définition ?
Sur ce sujet en tout cas, c'est peut-être cynique, je ne sais pas, je ne crois pas à l'inutilité, à la gratuité totale. Même dans l'abnégation, on trouve quelque chose. De l'estime de soi, par exemple.
C'est peut-être un défaut de ma part, ou l'influence d'Henri Laborit(cf Éloge de la fuite), je considère que le but d'un être vivant, c'est l'homéostasie. A la limite on peut pousser le concept jusqu'à penser que le but d'un être vivant c'est la réalisation de son plein potentiel. Ou répondre aux angoisses existentielles que sont la mort et la solitude. Ou encore d'autres besoins mais qui répondent encore à ces quêtes existentielles. Et quelle que soit la finalité, il y a ce qui nous en rapproche et ce qui nous en écarte. Ce qui nous sort de l'indifférence agit sur nous selon ces prismes. Et donc répond à une utilité.
Pas que les personnes ou les gens nous doivent de nous être utiles ou que ce soit une démarche consciente, mais parce que nous sommes attirés par ceux qui nous apportent quelque chose.
Et je crois que même si les personnes ne sont pas des consommables, il peut y avoir un doute plus ou moins important sur la pérennité de ce qu'elles nous apportent lorsqu'une nouvelle personne prend beaucoup d'importance. Les gens changent, les envies aussi, les relations.
(et ça n'implique pas nécessairement qu'on ait un droit de regard, de contrôle, le besoin d'être rassuré ne donne pas de droits sur autrui).
Je te rejoins sur l'angoisse de la mort.
Elle peut bien être mal gérée depuis que la spiritualité recule au profit du capitalisme (mais bon la spiritualité lui a aussi longtemps servi de couverture), et du consumérisme.
Je crois aussi qu'il y aurait des solutions collectives à inventer, je trouve que ça manque.
Pour ce qui est de sécuriser sur les besoins affectifs, je ne vois pas trop comment, c'est vraiment LE truc qui ne peut pas vraiment se contrôler. Si ? Peut-être que si.
Discussion : Dépassement du consentement non-sexuel

Alinea7
le mardi 28 juillet 2020 à 23h41
C'est pas un long fleuve tranquille, point.
Famille recomposée ou pas.
Discussion : Dépassement du consentement non-sexuel

Alinea7
le mardi 28 juillet 2020 à 12h04
bidibidibidi
Effectivement. J'ai essayé d'élargir le champ de la réflexion. Vu que mon problème est un problème de temps et d'énergie, je lui ai signalé que j'acceptais la présence d'un "troisième éducateur", comme un second papa ou une seconde maman. Bon, ça reste très théorique, car il faudrait trouver quelqu'un avec qui on s'entende bien et avec qui on puisse élever des enfants sans trop se prendre le chou. Mais cette idée ne lui plaît pas dans tous les cas.
Houla, tu vas un peu loin (ou un peu vite). On vit ensemble, et je ne pense pas que ce soit remis en cause. J'ai besoin d'être là pour mes enfants et elle a besoin d'être là pour ses enfants. Je ne pense pas qu'une séparation résoudrait quoi que ce soit. Et ce ne sont pas les gamètes du père qui importent mais l'investissement qu'est l'éducation d'un enfant.
Je n'ai pas parlé de séparation. Y a plein de gens qui se retrouvent à vivre avec les enfants de tiers et s'impliquer plus ou moins dans leur éducation. Y a aussi des gens qui ne sont pas très impliqués dans l'éducation de leurs propres enfants.
Mais donc j'en comprends que c'est avec toi qu'elle veut cet enfant et elle souhaite que tu sois impliqué, pour faire court, avec ces contraintes elle choisit d'attendre ton consentement quitte à ce qu'il ne vienne jamais ?
J'ai beaucoup entendu étant jeune qu'un enfant unique était trop gâté par ses parents et malheureux du manque de compagnie. Je crois que c'est un discours assez répandu.
Et ça c'est vraiment un jugement facile, et des jugements de ce genre il y en a toujours. Une mère ne peut pas "bien" faire. Si elle allaite, il y en a toujours qui jugent que ce n'est pas normal qu'il se réveille la nuit, ou bien ça fait longtemps il faudrait penser à arrêter, ou bien il tête souvent il faudrait l'alimenter à heures fixes. Si elle n'allaite pas c'est pire. Si elle travaille c'est une mauvaise mère, si elle ne travaille pas elle est trop fusionnelle. Comme mère, les injections sont trop nombreuses, trop tranchées et trop contradictoires pour satisfaire tout le monde. Et tant mieux ou tant pis, il faut bien du coup faire la part des choses dans ce qu'on souhaite vraiment pour soi et pour nos enfants.
J'ai appris l'existence du "choix du roi" quand ça m'est arrivé. C'est tellement n'importe quoi, comme s'il y avait des combinaisons gagnantes et des combinaisons perdantes !?
En tout cas, avoir plusieurs enfants et rapprochés fait partie des injonctions. Donc c'est à poser : est-ce un projet conscient ou pour "bien" faire ?
Parce que j'avais le projet d'avoir plusieurs enfants et je les ai rapprochés en âge pour qu'ils jouent ensemble. Et ça fait 10 ans qu'ils se disputent. J'ai vu d'autres enfants s'entendre tellement bien que je ne comprends pas pourquoi les miens non. Personne ne peut savoir d'avance ou décider pour eux.
Maintenant si c'était à refaire est ce que j'espacerais ? Non. Ça a été dur d'avoir deux enfants en bas âge en même temps : plus de couches à changer, plus de mauvaises nuits, plus de besoin d'attention, c'est aussi plus difficile de trouver des volontaires pour confier deux enfants tandis qu'un seul ça passe mieux.
Mais je voulais plusieurs enfants et maintenant je peux sortir et avoir les mêmes types d'activités avec les deux.
Et le troisième, qui a un gros écart d'âge, se sent laissé de côté sur toutes les activités où on doit le faire garder parce qu'il ne peut pas suivre (il nous l'a dit). Alors, on adapte le programme, mais on ne veut pas toujours parce qu'on a aussi envie d'avoir des activités adaptées à nous, auxquelles peuvent (et c'est injuste mais c'est un fait) participer les grands, et aussi parce qu'on a envie de faire découvrir aux plus grands des activités de leur âge. En revanche, c'est plus léger d'avoir un seul enfant en bas âge. Les plus grands sont une aide sans même être investi de responsabilité particulière : ils font naturellement partie du réseau social à qui demander de l'attention.
Bref, choix différents, contraintes différentes.
Et n'avoir qu'un enfant n'est pas une tare non plus. J'ai dans ma famille quelqu'un qui était enfant unique et qui n'a pas souffert de solitude et ne considère pas avoir été gâtée non plus.
Voilà mon expérience sur cette question de un ou plusieurs, et si plusieurs à quel intervalle.