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Discussion : Lexique
artichaut
le mercredi 25 septembre 2019 à 02h07
Je signale cette réflexion que je me suis faite à moi-même sur les termes Amour et Romantique, qui me semble selon les usages regrouper des choses semblables ou au contraire très différentes.
Discussion : [Texte] L’Amour romantique : une construction patriarcale, Elisende Coladan, sept 2019
artichaut
le mercredi 25 septembre 2019 à 01h54
À la lecture de ce texte m'est venu à l'esprit que j'avais tendance, dans un contexte poly, à considérer comme une seule et même chose Amour et Romantisme.
Je m'explique.
Je n'ai jamais aimé ce terme de romantisme, dans un usage autre que désignant une période de l'histoire des arts au XIXe siècle.
Et pour moi l'amour romantique n'existe qu'au XIXe siècle et correspond à une exacerbation des sentiments jusqu'à la passion.
J'ai toujours eu tout à la fois un attrait et une répulsion pour cette période particulière. Attrait pour sa puissance intellectuelle de la nécessité intérieure. Répulsion pour sa dimension jusqu'auboutiste menant à une idéologie de la pureté et dans sa caricature au nazisme hitlérien.
Du coup, longtemps j'ai refusé ce terme associé à l'amour contemporain. Sans compter que dans les médias ou la culture dite "populaire" l'amour romantique est devenue une niaiserie faite de galanterie, couchers de soleil et autres jeux de séductions tous plus insipides les uns que les autres.
Pourtant, à force de traîner dans les milieux poly et féministes et surtout à force de lire de la web-littérature anglophone sur le sujet, j'ai fini par accepter que le terme romantisme, signifie "relation amoureuse" (au moins dans certains contextes ou milieux).
S'inspirant de l'anglais, il y a donc désormais les relations romantico-sexuelles (au lieu de amoureuses et sexuelles). Et l'on peut être a-romantique au même titre que l'on peut être a-sexuel·le.
Cet amalgame et référence à cette période du XIXe siècle m'ennuie. Mais comme dire "il est a-amoureux" (ou anamoureux) sonne mal, j'ai finis par m'habituer et l'utiliser moi-même parfois, au moins dans sa forme négative (a-romantique ou aro pour les intimes).
Alors qu'elle ne fut pas ma surprise de tomber sur cet article « L’Amour romantique : une construction patriarcale » d'Elisende Coladan sur son site ! Car si Amour et Romantique sont une seule est même chose, quel est donc ce néo-pléonasme d'amour romantique ?!?
Et donc après lecture de l'article (et que je vous conseille) j'en viens à me demander si cette différence de perception entre l'Espagne et la France sur cette notion d'amour romantique qu'évoque Elisende Coladan dans son texte, n'est pas dû, au moins dans certains milieux, à une question de vocabulaire.
Et je serais curieux de savoir ce qu'il en est pour les pays anglophones.
Et j'avoue que je ne sais toujours pas ce que l'on entend en France par « amour romantique » : la passion exacerbée jusqu'à la mort ou la galanterie à l'eau de rose et les couchers de soleil. Ces deux choses me semblent tellement éloignées et même antynomiques.
En tout cas dans le(s) texte(s) d'Elisende Coladan c'est plutôt la passion (type NRE) et les "charmes de l’amour courtois à la française" (type culture du viol) dont il est question. Ou encore le script implicite et ultra-normé de comment est censée se passer une relation de type amoureuse et sexuelle (le fameux escalator, ou escalateur, relationnel).
Tout ça pour dire que je me sent à la fois +embrouillé et +éclairci qu'avant quant à ce terme de romantique pour désigner les relations amoureuses (voire sexuelles).
Et que après cette lecture j'aurais presqu'envie de me dire pro-Amour et aromantique à la fois. Et en tout cas définitivement+ polyamoureux que polyromantique.
Discussion : Elisende Coladan
artichaut
le mercredi 25 septembre 2019 à 01h06
Elisende Coladan est une thérapeute féministe et praticienne en sexothérapie, spécialisée dans relations non-monogames et les violences faites aux femmes et violences sexuelles. Elle est également autrice et traductrice.
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Textes :
- La Jalousie dans les relations alternatives à la monogamie, fév 2017.
- Maltraitance, manipulation, abus et violences (physiques et psychologiques), dans les relations alternatives à la monogamie, mars 2017
- De la nécessité et de l’utilité de l’existence et de l’application de protocoles féministes contre les agressions. Témoignage, déc 2017.
- L’Amour romantique : une construction patriarcale, sept 2019
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Traductions :
Elisende Coladan traduit régulièrement des textes d'autrices de langue espagnole ou catalane : Alba Centauri, Mosca Cojonera, Coral Herrera Gómez, Paula Huma González, Pepper Mint, Diana Marina, Neri Arriaga, Brigitte Vasallo, Natàlia Wuwei Climent…
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Ressources :
- le site internet d'Elisende Coladan : therapie-feministe-elisende.com
- le blog d'Elisende Coladan sur la non-monogamie féministe : nonmonogamie.com : Relations sexo-affectives alternatives à la pensée monogame hétéronormative, à partir d'une perspective féministe: traductions, réflexions et analyses.
- voir aussi sur polyamour.info la Liste de thérapeuthe, psy, sexologue, conseiller conjugal, naturopathe, etc… ouvert au polyamour (polyfriendly)
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Voir aussi la liste Liste non exhaustive de Personnes ayant marqué, l'histoire de la pensée et la pratique des relations affectives.
Discussion : Coral Herrera Gómez
artichaut
le mercredi 25 septembre 2019 à 00h58
Coral Herrera Gómez est écrivaine et communicatrice féministe espagnole, connue pour sa critique du mythe de l'amour romantique.
Elle est Docteure en Humanités et Communication Audiovisuelle, avec spécialisation en Études de Genre. Elle a soutenu, en 2009, une thèse sur « La Construction socio-culturelle de la réalité, du genre et de l’amour romantique », à l’Université Carlos III de Madrid, Espagne.
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Bibliographie :
- Au-delà des étiquettes: hommes, femmes et trans (Más allá de las etiquetas: hombres, mujeres y trans), 2010 (non traduit en français).
- La Construction socio-culturelle de l’amour romantique, (La construcción sociocultural del Amor Romántico) Editorial Fundamentos, Madrid, 2011 (non traduit en français).
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Textes :
Coral Herrera Gómez a écrit de nombreux textes. Certains ont été traduit par Elisende Coladan en français, par exemple :
- La Construction culturelle de l’amour romantique, fév 2012
- La Violence de genre et l’amour romantique, 2013
- Ruptures amoureuses, séparations affectueuses, oct 2014
- Ce n’est pas toi, c’est la structure: déconstruction de la polyamorie féministe, sept 2015
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Ressources :
- le blog de Coral Herrera Gómez (en espagnol)
- Coral Herrera Gómez sur le blog nonmonogamie.com (fr)
- la page wikipédia de Coral Herrera Gómez
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Voir aussi la liste Liste non exhaustive de Personnes ayant marqué, l'histoire de la pensée et la pratique des relations affectives.
Discussion : Brigitte Vasallo
artichaut
le mercredi 25 septembre 2019 à 00h37
Brigitte Vasallo est écrivaine, conférencière, enseignante et activiste antiraciste, féministe et LGBTI espagnole.
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Conférences :
- OccupyLove: Pour une révolution des affects. Rompre la monogamie comme pari politique., juin 2015 VOstFr (lien direct) : voir dans le post suivant, le texte de la conférence.
- Place de la République des affects : Monogamie et polyamour dans la culture hispanique, juin 2020 VFstEs (lien direct)
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Bibliographie :
- Pensée monogame, terreur polyamoureuse (Pensamiento monógamo, Terror Pollamoroso). de Brigitte Vasallo, 2018 (non encore traduit en français)
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Textes :
Brigitte Vasallo a écrit de nombreux textes. Certains ont été traduit par Elisende Coladan en français, par exemple :
- Polyamour et polyfake, août 2015
- Polyamour néolibéral : ressers-moi une assiette de gambas, janv 2018
- Le polyamour, Le nouveau miracle au pouvoir dégraissant, janv 2018
- Je suis polyamoureuse et jalouse, fév 2018
- Polyamour et réseaux affectifs : réforme ou révolution ?, déc 2018
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Ressources :
- le site de Brigitte Vasallo : perderelnorte.com (en espagnol)
- Brigitte Vasallo sur le blog nonmonogamie.com (fr)
- la page wikipédia de Brigitte Vasallo
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Voir aussi la liste Liste non exhaustive de Personnes ayant marqué, l'histoire de la pensée et la pratique des relations affectives.
Discussion : [Texte] La Construction culturelle de l’amour romantique. de Coral Herrera Gómez, fév 2012
artichaut
le mardi 24 septembre 2019 à 23h55
La Construction culturelle de l’amour romantique. de Coral Herrera Gómez, fév 2012
Traduction : Elisende Coladan
Extrait de la présentation :
Elisende Coladan
Lorsque j’ai (…) exposé ses idées [en France], j’ai bien senti combien elles pouvaient étonner, voire déranger certaines personnes, alors qu’en Espagne, elles sont bien connues de la communauté non-monogame.
Extrait du texte :
Coral Herrera Gómez
L’amour est une construction humaine complexe qui a une dimension sociale et une dimension culturelle qui influencent, façonnent et déterminent nos relations érotiques et affectives. Tout en influençant également nos buts et nos souhaits, nos goûts et nos rêves romantiques. La sexualité tout comme les émotions sont, certes, des phénomènes physiques, chimiques et hormonaux, mais aussi des constructions culturelles et sociales qui varient selon les époques et les cultures.L’amour romantique (…) but utopique à atteindre, empli de promesses de bonheur.
Cette utopie émotionnelle collective est imprégnée d’idéologie, même si elle se présente fondamentalement comme une émotion individuelle et magique qui nait au plus profond de nous-mêmes. L’idéologie hégémonique sous-jacente est de caractère patriarcal, et la morale chrétienne y a joué un rôle fondamental, puisqu’elle nous a conduits sur la voie du modèle hétérosexuel et monogame avec une orientation reproductive.
(…)
Il ne s’agit pas seulement de sexualité humaine, mais également des émotions qui sont politiques et ont une dimension symbolique. Dit autrement, nos sentiments sont prédéterminés et façonnés par la culture et la société dans laquelle nous vivons.
(…)
Dans les récits, il y a une structure de sentiment, une structure expressive, et une source ou paradigme d’émotions : « les récits sont la source principale de la vie émotionnelle de n’importe quelle culture[ ». Ce qui est important dans cette théorie c’est l’idée que si les récits s’apprennent, ils peuvent aussi se désapprendre, si les émotions sont des constructions, elles peuvent aussi être démolies.
Discussion : [Texte] L’Amour romantique : une construction patriarcale, Elisende Coladan, sept 2019
artichaut
le mardi 24 septembre 2019 à 23h40
Suite à la mention de ce texte par @Lili-Lutine, j'ai eu envie de le mettre en valeur, en lui créant une page.
Nouveau Texte d'Elisende Coladan : L’Amour romantique : une construction patriarcale, sept 2019
Extrait :
Elisende Coladan
La première fois, il y a déjà plusieurs années, que j’ai entendu cette expression pour nommer la manière comment nous imaginons et vivons nos relations amoureuses, la présentant comme une construction culturelle, c’est dans les textes de Coral Herrera Gomez[1]. Ce fut une révélation, (…) La description de cette construction, ses mécanismes, ses effets et conséquences, son lien direct avec le processus de l’emprise, avec les violences machistes et conjugales, ainsi qu’avec les féminicides fait l’objet de nombreux ouvrages, ateliers et formations dans les pays hispanophones. C’est devenu un concept bien connu, qui a permis et permet que de très nombreuses femmes comprennent qu’il s’agit de comportements appris et non pas naturels, qu’elles prennent conscience de comment et pourquoi elles vivaient, au nom de l’amour, sous domination, acceptaient et subissaient des violences de toutes sortes, sans arriver à s’en sortir.
(…)
Je me rends compte que, lorsque j’en parle en France, régulièrement, seul le mot amour est retenu, comme si romantique allait de soi, y était intrinsèque. (…)
D’abord, j’ai pensé que c’était parce qu’il s’agissait une notion nouvelle, méconnue en France, fort peu reprise par les féministes francophones. Mais en y réfléchissant, je pense que cela va au-delà. Car comprendre ce que cela signifie, oblige à regarder nos relations amoureuses autrement, à voir comment se construit une manière de vivre les relations qui est totalement inégalitaire et aliénante. Comment en France, le romantisme est vu comme un aspect très positif de l’amour.(c'est moi, artichaut, qui souligne)
Discussion : Une sexologue me dit qu'il n'est pas possible d'érotiser 2 corps à la fois ?
artichaut
le mardi 24 septembre 2019 à 23h37
…pour info, et pour faire du liens entre différentes discussions et articles du site, j'ai référencé cette discussion sur cette page : Liste de thérapeuthe, psy, sexologue, conseiller conjugal, naturopathe, etc… ouvert au polyamour (polyfriendly)
Discussion : Mon psy dit que.....
artichaut
le mardi 24 septembre 2019 à 23h36
…pour info, et pour faire du liens entre différentes discussions et articles du site, j'ai référencé cette discussion sur cette page : Liste de thérapeuthe, psy, sexologue, conseiller conjugal, naturopathe, etc… ouvert au polyamour (polyfriendly)
Discussion : Ce que les professionnels en psychologie devraient savoir à propos du polyamour
artichaut
le mardi 24 septembre 2019 à 23h33
…et y'a aussi cette discussion qui peut nourrir le sujet : Références bibliographiques pour mon psy ! (avril 2011)
Voir aussi : Liste de thérapeuthe, psy, sexologue, conseiller conjugal, naturopathe, etc… ouvert au polyamour (polyfriendly)
Discussion : Therapeute "poly-friendly"
artichaut
le mardi 24 septembre 2019 à 20h26
Pour info, j'ai essayé de compiler des infos sur cette page : Liste de thérapeuthe, psy, sexologue, conseiller conjugal, naturopathe, etc… ouvert au polyamour (polyfriendly)
Discussion : Contacts de psys ouverts au polyamour ?
artichaut
le mardi 24 septembre 2019 à 20h23
Pour info, j'ai essayé de compiler des infos sur cette page : Liste de thérapeuthe, psy, sexologue, conseiller conjugal, naturopathe, etc… ouvert au polyamour (polyfriendly)
Discussion : Des attentes implicites, réelles ou interprétées
artichaut
le mardi 24 septembre 2019 à 18h48
Lili-Lutine
Parfois je me sens coupable (honteuse même) de sentir que ma situation sociale est privilégiée sur bien des plans.
Je n’ai encore jamais réussi à bien savoir le vivre,, comment le vivre, ni même de savoir quoi répondre, quand on me renvoi à ma condition de privilégiée... Suis-je coupable? Et si oui que puis-je faire ?
Je dirais (c'est en tout cas ce que j'essaie de faire pour moi-même) :
- cesser, autant que possible, de culpabiliser
- essayer de nommer les catégories où effectivement je suis privilégié
- essayer de lister (y'a plein de listes déjà faites sur internet) concrétement ce que ça implique comme privilèges (car tant qu'on ne liste pas, on ne se rend pas compte de l'ampleur de la chose)
- essayer de se mettre "à la place de l'autre" (ça marche moyen, à moins de se travestir pour vivre vraiment une situation que peut vivre l'autre) …mais éviter le piège de vouloir devenir l'autre (en croyant ainsi pouvoir annuler ses privilèges)
- lire des choses sur le sujets écrites par des personnes concernées (c'est à dire les personnes qui n'ont pas tes privilèges dans un domaine donné)
- essayer de la mettre en veilleuse (d'être moins omipotent et omniscient) sur ces sujets là, dans la vie et sur internet
- écouter les personnes concernées (c'est sans doute le +important), éventuellement leur demander que faire (en tâchant de pas non plus les enquiquiner) et essayer (au moins pour voir, au moins un peu, au moins de temps en temps) de faire ce qu'elles te proposent
- remercier les personnes concernées qui prennent la peine de te consacrer du temps pour t'expliquer des choses
- discuter et voir ce que ça produit, et voir si tu es d'accord avec ça, et veut continuer ainsi dans ta vie (ce point me semble primordial, car si tu n'es pas réellement convaincue, et que tu fais les choses juste parce qu'on te dit de les faire, tu en souffrira, ou ça ne tiendra pas longtemps)
- trouver des personnes qui te soutiennent et t'aident dans ta démarche de déconstruction (parce que bon, c'est remuant et déstabilisant de s'engager vers ça)
- ne pas minimiser le travail nécessaire, ou ce que ça implique, et du coup savoir aussi y aller à son rythme
- tenter de moins favoriser la complicité de classe, avec des personnes bénéficiant des même privilèges que toi (même sur le mode humour), voire visibiliser chez tes semblables ce qui te semble problématique (sans te transformer en justicier pour autant !)
- te rappeler d'où tu viens, donc garder une marge de tolérance vis-à-vis des personnes moins déconstruites que toi
- ne pas s'auto-glorifier de se déconstruire, mais savoir apprécier tout de même les changements et les effets bénéfiques en retour
- ne pas faire de "pédagogie" à des personnes concernées
- vérifier auprès des personnes concernées (en observant ou en demandant) ce que provoquent ces changements
- anticiper et prévenir les personnes concernées, que : non tu n'es pas déconstruit·e, que tu ne fais que tenter d'aller vers ça, et que bien souvent, tu merde encore
- et puis avancer, comme ça, clopin-clopant… vers un monde meilleur
…
(merci, grâce à ta question, de m'avoir permis de dresser cette liste : ça me permet moi-même de voir où j'en suis, de voir ce que je fais, et ce que je ne fais pas… et vis-à-vis de quels privilèges…)
(et zut, pardon, je me suis un peu laisser aller, et comme souvent, j'ai fait une liste trop longue… j'espère que ce n'est pas trop imbuvable…)
Discussion : Des attentes implicites, réelles ou interprétées
artichaut
le mardi 24 septembre 2019 à 18h27
Lili-Lutine
Je me heurtais, parfois, au refus net d’envisager, quoi que ce soit avec moi, qui demanderait que je paye plus que l’autre la note...
Je me suis toujours pliée sans trop insister lors de ces refus.
Et ce fût avec des hommes cisgenre principalement...
Oui certes il peut y avoir une fierté masculine mal placée, à refuser de se faire payer l'addition ou autre, puisque dans notre société c'est l'homme qui est censé avoir ce rôle là.
Après dans les deux cas — même si c'est sociétalement invisibilisé quand c'est l'homme qui paye — payer+ donne de fait un statut de pouvoir.
La question est comment on deale ensemble avec ce statut de pouvoir. Comment on fait en sorte de le rendre inopérant (ou moins opérant), etc.
Et aussi dans le cas que tu mentionne (ou c'est une femme cis qui paye+ qu'un homme cis) la question dépend je pense des statuts de classe sociale des personnes concernées.
Et de savoir ensuite, qu'est-ce qui joue le+ entre vous : la différence de genre ou la différence de classe sociale ?
Perso, en relation, j'ai été dans les deux cas. Avoir +d'argent et trouver ça normal de payer+. Avoir moins d'argent et avoir un problème avec le fait que l'autre veuille payer+ (du moins si c'est trop souvent).
En me retrouvant dans la position d'être celui qui paye moins, j'ai compris la position de celle qui était gênée que je paye+ (même si, vu que je parle de relations hétéros, les enjeux de genre, viennent se superposer aux enjeux de richesse).
—on s'écarte peut-être du sujet initial du post, et ça aurait p-être + sa place dans un autre fil du forum : « Y a-t-il asymétrie entre femmes & hommes dans le polyamour ? »—
Lili-Lutine
on me renvoi à ma condition de privilégiée... Suis-je coupable?
Comme pour la plupart des privilèges structurels. La question n'est pas tellement celle de la culpabilité. Tu n'es pas coupable d'avoir été construite telle que tu l'a été.
Après la question c'est plutôt qu'est-ce que tu veux faire de ça ? Comment tu t'en empare ? Comment tu déconstruit ou pas ?
Et il y a somme tout, assez peu de littérature sur le sujet. Car ce sont assez peu les personnes cis, ou les personnes blanches, ou les mecs, ou les personnes de classes sociales élevées, etc, …qui œuvrent vers plus… d'équité (pour ne pas dire égalité). Ou alors "à leur manière", c'est à dire, sans demander l'avis des personnes concernées. Et du coup souvent croyant bien faire, mais ne faisant que renforcer encore plus leur privilèges.
Lili-Lutine
Équitablement quoi <3
Pardon d'avance si c'est blessant…
…je viens d'avoir un flash qui m'a renvoyé au commerce dit "équitable" dont on sait qu'il n'a pas forcément grand'chose d'équitable (et qui est + une manière des pays riches de continuer à exploiter les pays pauvres, mais… avec bonne conscience).
Ça me fait dire, qu'il ne faudrait pas faire de l'équité une valeur suprême qui résoudrait tout.
Mais oui, dans beaucoup de cas, c'est +opérant que l'égalité.
Discussion : Des attentes implicites, réelles ou interprétées
artichaut
le mardi 24 septembre 2019 à 14h42
Lili-Lutine
Alors il peut être temps d'ouvrir cet espace de paroles dans un de vos cafés poly vers chez vous ?
C'est exactement ce que je me suis dit !
Lili-Lutine
Et de nous offrir ici ( ce que moi je n'ai jamais su faire) un compte rendu de où cela vous a emmené chacun.e et ensemble tous.tes ?
Ça on verra. Car mes comptes-rendus sont plus souvent factuels et formels que sur le contenu.
Mais p-être que cette fois-là je veillerai à prendre des notes en ce sens. Merci de l'idée.
Discussion : Des attentes implicites, réelles ou interprétées
artichaut
le mardi 24 septembre 2019 à 14h31
Lili-Lutine
La symétrie, pour moi, c’est comme rechercher l’égalité dans nos relations, que l’autre soit autant que possible aux même endroit que nous (un peu comme avec l’escalator relationnel) sur tous les plans et ici dans mon propos même sur un plan affectif...Alors que je suis convaincue que nos relations poly nous offrent cette chance inouïe, d’enfin pouvoir, penser et vivre nos relations poly avec une asymétrie qui n’empêche pas l’équité !
(…)
Alors oui peut-être, pouvons nous, chacun.e et ensemble ici, commencer d’essayer de déconstruire cette idée, et/ou, ce besoin, de recherche de symétrie dans nos relations ? (Cette idée ou pensée, qui pour moi je vous le rappel, ne nous appartient pas individuellement, et qui de mon point de vue, est juste une construction sociétale et patriarcale)
Ça me parle cette idée que cette idée de symétrie (ou d'égalité, au contraire de l'équité) puisse être une construction sociétale et patriarcale.
Et inversement, ça répond à ma question : est-ce que c'est profondément poly d'être dans des relations asymétriques ?
Ça a ravivé chez moi l'envie de lister/recenser les schémas monogames dans nos relations polys (faute peut-être d'avoir pû, jusqu'à présent, participer à une discussion sur ce thème là, dans quelque événement poly où j'ai pû me rendre).
(Il faut dire qu'en France, l'égalité fait partie d'une de nos trois valeurs nationales : "liberté, égalité, fraternité")
J'ai d'ailleurs enfant, comme beaucoup, été éduqué avec cette valeur d'égalité : dès qu'il fallait partager quelque chose entre frères et soeurs, l'égalité était mise au centre. Et attention si un verre était moins ou plus rempli qu'un autre !!
Discussion : Mécanismes et schémas monogames dans nos relations polys (monogamie résiduelle, monogamie vestigiale.…)
artichaut
le mardi 24 septembre 2019 à 14h26
Et je te cite @Lili-Lutine
Lili-Lutine
La symétrie, pour moi, c’est comme rechercher l’égalité dans nos relations, que l’autre soit autant que possible aux même endroit que nous (un peu comme avec l’escalator relationnel) sur tous les plans et ici dans mon propos même sur un plan affectif...Alors que je suis convaincue que nos relations poly nous offrent cette chance inouïe, d’enfin pouvoir, penser et vivre nos relations poly avec une asymétrie qui n’empêche pas l’équité !
(…)
Alors oui peut-être, pouvons nous, chacun.e et ensemble ici, commencer d’essayer de déconstruire cette idée, et/ou, ce besoin, de recherche de symétrie dans nos relations ? (Cette idée ou pensée, qui pour moi je vous le rappel, ne nous appartient pas individuellement, et qui de mon point de vue, est juste une construction sociétale et patriarcale)
Source : #
Ça me parle cette idée que cette idée de symétrie (ou d'égalité, au contraire de l'équité) puisse être une construction sociétale et patriarcale.
(Il faut dire qu'en France, l'égalité fait partie d'une de nos trois valeurs nationales : "liberté, égalité, fraternité")
Discussion : Mécanismes et schémas monogames dans nos relations polys (monogamie résiduelle, monogamie vestigiale.…)
artichaut
le mardi 24 septembre 2019 à 14h20
Autre auto-citation (retrouvée avec le mot clef "résiduel")
artichaut
je m'interroge aussi à l'attirance/fascination exercé par le dominant sur le dominé.
Par ex. dans un cadre hétérocentré et phallocentré (un exemple au hasard, hein !) je m'interroge ces temps-ci sur la part d'attirance/fascination résiduelle* (et structurelle) chez les personnes assignées femme, dans toute (?) relation hétéro ? Et comment ne pas sans cesse s'enfermer dans les même schémas sclérosants, sans pour autant s'empêcher ou culpabiliser de vivre des relations hétéro-cis…Source : #
Et en effet la dimension hétérosexuelle est clairement liée à la monogamie (ou au patriarcat si l'on préfère).
— ne vous sentez pas obligé de sourcer, comme je tente de le faire, vous pouvez juste balancer des idées —
Discussion : Mécanismes et schémas monogames dans nos relations polys (monogamie résiduelle, monogamie vestigiale.…)
artichaut
le mardi 24 septembre 2019 à 14h12
Autant que possible j'essaierai pour ma part, puisque ce thème parsème le forum, de citer les sources quand je les trouve.
Commençons par un classique …et pour le coup je m'autocite (même si quelqu'un·e d'autre l'a forcément dit avant moi). Citation retrouvée dans la discussion sus-citée :
artichaut
La modalité "relation principale et relations secondaires" peut être une manière de ne pas quitter les préceptes monogames.Source : #
Discussion : Mécanismes et schémas monogames dans nos relations polys (monogamie résiduelle, monogamie vestigiale.…)
artichaut
le mardi 24 septembre 2019 à 14h05
@Lili-Lutine aime animer des discussions sur le thème « Interroger nos schémas monogames dans nos relations polys ». Bien qu'ayant organisé des événements ensemble, je n'ai jamais pû participer à ces discussions. A défaut, j'ai eu envie d'ouvrir ce fil de discussion ici.
Quels sont donc ces mécanismes ou schémas monogames que l'on peut retrouver dans nos relations polys ?
Il m'arrive de galérer avec certaines choses dans mes relations polys, et souvent d'être confronté à la question : « Tiens est-ce que ce ne serait un reste de monogamie qui m'habite encore ? ». Par contre, quand plus tard j'essaie de me rappeler ce que c'était : impossible. Comme si mon cerveau effaçait au fur et à mesure ce qu'il n'assume pas d'avoir vécu/ressenti.
Comme d'une part j'ai envie d'assumer ce que j'ai pû être, et que d'autre part, ça me semble pouvoir servir à d'autres, j'ai eu envie de lister ce qui nous semble être des schémas monogames dans nos relations polys.
Alors si vous avez vécu des choses dans ce sens, ou si vous pensez à des choses, ça m'intéresse de les lire.
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Je précise que cette thématique avait notamment été abordé dans le fil « Pourquoi le Polyamour ne marche pas – pour moi – » (notamment à partir de ce message et les suivant).
@Siestacorta avait proposé les termes monogamie résiduelle ou monogamie vestigiale.
Et avait ajouté :
Siestacorta
j'insiste un peu sur "vestigial plutôt que résiduel".
Oué, je (re)fais mon péteux. :-DMais : vestigial, ça parle d'un truc vivant qui fait partie de l'ensemble du corps, qui peut aussi bien servir ou ne pas servir ; résiduel, c'est un truc qu'on a un peu l'idée que ça disparaitra et que ce sera tant mieux.
Vestige évoque par ailleurs un passé ancien, ce qui est adapté, résidu, il peut s'être déposé là ya cinq jour.Source : opus citem
Aussi, enlevons une part de l'ambiguïté dogmatique que ces réflexions pourraient donner l'impression de prêter au polyamour (genre le polyamour serait LA bonne voie, et il faudrait se débarrasser de toute traces de monogamie dans nos relations) : au contraire, le but n'est pas tant de supprimer tout schéma monogame dans nos relations, que d'avoir conscience, que tel schéma puisse avoir des racines monogame (ou socialement construit) et donc pouvoir choisir en conscience de le conserver ou non. Et pour en avoir conscience, et bien : lister, recenser ce qui pour chacun·e de nous, nous semble monogame, ça peut aider.
(même si bien sûr on ne sera pas forcément d'accord, et que tel schéma peut paraître mono ou non selon les personnes)
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Voir aussi :
- le fil générique : Décortiquons la Monogamie, sept 2020.
- Monogamie(s) — définition(s) —