Polyamour.info

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Rennes (France)

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Discussion : Dans les nuages

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artichaut

le lundi 08 juillet 2019 à 20h34

Clementiine
je pense que pour l'instant je veux ressentir constamment de la passion, (…) cependant aujourd'hui je ressens un manque de cet amant.

juste redire peut-être que y'a une (très grosse) injonction à cette passion (= la seule et unique forme d'amour censée exister)

des fois ce qu'on croit chercher est là sous nos yeux…

d'autres fois on croit avoir besoin de quelque chose, et puis en fait, non, ce n'était qu'un injonction sociale… ou alors c'est autres chose, en fait, que l'on cherche… mais quoi ?

Clementiine
comme pour chaque chose il faut que J'initie et lui me suivra.. alors c'est agréable je sais qu'il me suivra et qu'il sera emballez par l'idée... mais disons que son côté un peu passif me tend un peu parfois, j'aimerai le reveiller dans le sens allez fais moi découvrir des choses.. surprend moi!

Je pense que c'est comme un manque non pas de "virilité" pour rentrer dans des clichés, mais un manque d'action,

Bon ben aussi, initier la relation, la faire exister, c'est très genrée dans notre société.
Certes le "virilisme" peut conduire à vouloir tout diriger, tout décider dans le couple (ou ailleurs).
Mais un autre "virilisme" incite aussi à laisser toute la charge relationnelle à l'autre.
Alors des fois, faut apprendre à quitter ces schémas-là, ces rôles-là, et chercher (ensemble) autre chose.
Comment partager vraiment (à tour de rôle, ou en même temps) les prises de décisions, la charge relationnelles, les incitations relationnelles, les propositions de sortie, etc, etc
Il n'y a aucune raison qu'une seule personne se tape tout le boulot.

Clementiine
physiquement il est aussi à ma taille, fin.. du coup je ressens beaucoup plus l'envie de le protéger, de lui faire vivre de beaux moment, de lui offrir de la douceur.

Je ne vois pas trop le rapport avec la taille. Mais c'est plutôt chouette de vouloir offrir de beaux moments et de la douceur… tant que tu ne te transforme pas en… sa maman.

Clementiine
c'est sur ce manque de "virilité" que je bute..

ou surcroît de "virilité", va savoir

en tout cas ce que nous dit le polyamour, c'est une seule personne ne peut pas tout t'apporter, du coup, ce qu'il n'y a pas chez lui, rien ne t'empêches d'aller le chercher ailleurs (et je ne parle pas que d'histoire d'amour ou de sexe, ça peut êtres des ami·e·s aussi, en fait peu importe, les noms et les formats)

Clementiine
Aujourd'hui je prend plaisir à mes passions, à mes activités, je ne sens plus la peur de la solitude et j'ai envie d'aimer à 3.

C'est quoi aimer à 3 ?
T'aimer toi, qu'il s'aime lui, et vous aimer l'un·e-l'autre ?

Clementiine
Ce que mon copain peut aussi avoir du mal à faire. Sa vie tourne autour de mon centre. Nous sommes donc en décalage, ou j'ai besoin de me trouver moi et j'aimerai qu'il est aussi son lui dans notre relation.

Bon après tu ne peux pas non plus décider pour lui.
Tant que tu ne te laisses pas enfermer dans sa logique à lui, et que tu peux aussi vivre ta logique à toi, il peut bien vivre différemment de toi, ce n'est pas forcément un problème.

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Discussion : Dans les nuages

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artichaut

le jeudi 04 juillet 2019 à 11h48

…et puis j'ajouterais que le polyamour (puisque tu es sur un site sur ce sujet), on dit souvent que c'est "être capable d'aimer deux personnes en même temps", mais on oublie parfois qu'une des deux personnes, ce peut être soi-même.

Pour moi, le polyamour c'est (entre autre) être capable de s'aimer soi-même ET d'aimer une (ou plusieurs, peu importe) autre personne.

Et ce qui n'est pas poly (au sens de plusieurs), c'est ne s'aimer que soi-même, ou n'aimer que l'autre. Voilà ce qui, à mon sens, est profondément monogame : non seulement il ne faudrait aimer qu'une seule personne, mais en plus il faudrait s'oublier soi-même, au point de fusionner et ne former plus qu'un (cf le mythe tenace d'Aristophane).

Et perso, je vais plus loin (mais cela n'engage que moi) : un amour qui ne me fait pas m'aimer moi-même ne m'intéresse pas, un amour de soi qui ne nous fait pas aimer l'autre (les autres) ne m'intéresse pas.

Le poly(amour) c'est le contraire de un (pour citer le titre d'un livre de Erri de Luca, que j'aime bien).

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Discussion : Dans les nuages

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artichaut

le jeudi 04 juillet 2019 à 11h09

Tout à fait d'accord avec @bidibidibidi. Et bienvenue ici Clémentine.

Tu semble t'être perdue, dissoute dans le couple, dans une certaine idée de l'amour (3 ans c'est la durée à peu près statistiquement démontrée de l'amour-passion).
Il y a plein de façon d'aimer.


Et lui aussi d'ailleurs semble s'être dissout dans le couple :

Clementiine
il donnerait sa vie pour moi, il vis pour mon bonheur, pour mes sourires

N'est-ce pas un tant soit peu excessif ?


Il s'agit de vous retrouver l'un·e l'autre, sans forcément renoncer à votre relation (pourquoi renoncer à quelques chose d'aussi doux ?)

Ne pas agir trop vite est une bonne idée.
En revanche, prendre le temps de parler va être nécessaire.
Parlez de votre relation, de ce qu'elle est au delà des cases, de ce que vous partagez, de ce qu'elle vous apporte et ne vous apporte pas.
Moi je n'attendrais pas la fin des vacances pour en parler…

Ton départ à Paris, après cette discussion, va être difficile pour lui. Il y a un risque qu'il se sente trahi (genre "tu avais tout prémédité, tu savais avant de décider de partir, et tu ne lui a rien dit"). Et +tu tarde à parler +le risque augmente.

Après comme dit @bidibidibidi, le +important c'est de savoir ce que tu veux toi.

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Discussion : Agressions sexuelles. La parole (manquante) des hommes.

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le mercredi 03 juillet 2019 à 02h10

Minora
Euuuh, si je peux me permettre…

Merci @Minora d'avoir le courage et prendre le temps de venir expliciter des choses sur ce fil.

Depuis que j'ai publié ce fil, une de mes ex' à qui j'ai envoyé le lien m'a écrit pour me demander si je parlais d'un moment qui s'était passé avec elle.
Et non ce n'était pas de ça dont je parlais, …car malgré mon introspection sur le sujet, j'avais complétement oublié ce moment, alors que pour elle ça reste, même encore plusieurs années après, un souvenir bien vivant, et qui reste et restera, m'a t-elle dit "comme une cicatrice sur la peau".

Comment se fait-il que j'ai pu oublier quelque chose, qu'elle garde comme une cicatrice de notre relation ?
Et combien de tels moments ai-je ainsi oublié ?

Décidément je ne suis pas au bout de mes surprises.

Et définitivement, nos ressentis ne sont pas les mêmes.
Alors si on n'en parle pas —ou si l'on refuse d'entendre les ressentis de l'autre—, comment pourrait-on arriver à se comprendre ?

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Discussion : Agressions sexuelles. La parole (manquante) des hommes.

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le mercredi 03 juillet 2019 à 01h32

gdf
Ce que je veux dire, c'est que si on dit aux gens, "vous êtes des voleurs", "vous êtes des chauffards" ou "vous êtes des violeurs", on les braque, ils ne se reconnaissent pas dans le même groupe que les voleurs, les chauffards ou les violeurs, et le message est perdu.

La proposition de ce fil n'était pas forcément de parler à tous les hommes, de convaincre massivement, etc.
Un terrain n'exclut pas l'autre. Si la pédagogie est importante ce n'est pas le seul terrain d'action.

La proposition de ce fil n'était pas tant de dire "vous", que de dire "je" (ou "nous"). Et d'inviter ceux qui le souhaitent (ceux qui y consentent !), à pareille introspection.
Bien sûr, ça ne touchera pas tout le monde. Bien sûr tous les hommes ne vont pas se mettrent à dire "Ok, je suis —ou j'ai été et je pourrais encore être—, un agresseur, et je voudrais changer ça".
Mais je ne vois pas en quoi ça invaliderais la démarche.

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Discussion : Agressions sexuelles. La parole (manquante) des hommes.

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le mercredi 03 juillet 2019 à 01h18

Mark
Je pense que le texte de la théière commence à être connu par les personnes qui s'intéressent au sujet.

La tasse de thé, oui, mais le reste de l'article est rarement dit :

Le Mecxpliqueur
nous, les hommes, comprenons tout à fait le consentement (…), pourtant, nous nous en foutons

on se dit “Mais moi je ne suis pas un violeur, pas un forceur, pas un relou” parce que le violeur, c’est toujours l’autre.

La réalité c’est que nous préférons choisir de ne pas comprendre le consentement, (…) Parce qu’il y a toujours ce petit risque que -gasp- on baise moins. Et ça, visiblement, pour beaucoup d’entre nous c’est inadmissible.

c’est généralement à ce moment de la discussion qu’on vient me parler de la misère sexuelle de certains hommes

On finit par dire ou penser des trucs comme “Les meufs c’est pas pareil elles ont qu’à claquer des doigts et elles trouvent un mec, alors elles rejettent les types comme moi et couchent avec des connards qui ont plus de fric” ou “Moi une meuf elle veut me violer bien sûr je me laisse faire”. (…) Mais vous savez quoi ? Votre frustration n’excuse rien, elle n’explique rien.

Vous êtes frustrés ? Tenga fait de super masturbateurs, il parait.

Tant qu’il n’y aura pas d’enjeu pour nous les hommes, le consentement, on n’en aura pas grand chose à faire.

Là où nous pouvons agir, en tant qu’hommes, nous devons non seulement respecter nos partenaires sexuels, mais tenir aussi les autres à ce même standard. Cesser de soutenir nos amis lorsqu’on sait qu’ils ont commis des actes sexuels non consentis. Refuser de travailler, d’être le client ou de soutenir de quelque façon que ce soit un violeur. Mais aussi ne plus laisser passer les propos “limites” dans notre entourage. Etre ce rabat-joie qui ne rit pas aux blagues sur le viol. Ecouter et croire les femmes autour de nous lorsqu’elles nous parlent de ces faits. Faire changer la honte de camp.
Ce n’est pas une solution, ce n’est pas assez, mais c’est un début.

Perso ça m'a fait du bien de lire tout ça, et de le lire écrit au "nous" (cessons d'être indulgent avec nous-même).

Et y'a des liens chouettes, oui. Et d'autres chouettes articles sur ce blog.

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Discussion : Agressions sexuelles. La parole (manquante) des hommes.

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artichaut

le mercredi 03 juillet 2019 à 01h13

bidibidibidi
Pour moi, c'était prévisible. Enseigner, c'est répéter, comme on dit. Et espérer que, lentement, les gens comprennent de quoi on parle.

Je n'avais pas la prétention d'enseigner. Plutôt partager avec des gens dans le même genre de questionnement.
Peut-être aussi que je n'ai pas la patience de ces féministes qui m'ont longuement accompagné, malgré mes réticences passées ressemblant ce qui fleurit sur ce fil.
Terrible omniscience masculine, qui nous donne l'impression d'avoir toujours raison.

bidibidibidi
Alors il faut la cadrer, de manière plus claire que de dire : Avec précautions.

C'est vrai que "avec précautions" ça ne veut rien dire.
Bon, faut dire que mon texte était déjà bien long… (même si j'ai conscience que ce n'est pas une excuse valable).

bidibidibidi
Pour moi, sur un sujet comme celui-là, il faudrait que tu aies des droits de modérations, pour supprimer ce qui ne convient pas.

Je comprends ce que tu veux dire, mais non. J'ai posté en connaissance de cause. Je connaît le forum. Peut-être ce n'est juste pas le bon endroit où parler de ça.

bidibidibidi
J'ai pris la décision de la recontacter. Ca va mettre un peu de temps (on est plus vraiment en communication depuis longtemps).

Chouette. Bravo pour l'initiative.

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Discussion : Agressions sexuelles. La parole (manquante) des hommes.

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artichaut

le mardi 02 juillet 2019 à 12h35

Mark
Edit: un article et des commentaires plus des liens en fin de page.
https://lemecxpliqueur.wordpress.com/2018/04/17/le...

Merci @Mark pour ce texte (et les liens en fin de page).
Ce lien m'a donné envie de revenir discuter/partager ici.

Je ne connaissais pas ce site.
Il y a plein de choses à y trouver.

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Discussion : Agressions sexuelles. La parole (manquante) des hommes.

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artichaut

le mardi 02 juillet 2019 à 12h35

bidibidibidi
Cette ligne m'ennuie. Déjà parce que le "sans précautions" n'est pas clair. Quelles précautions pourrait-on prendre ?
Ensuite, parce que si on veut commencer à en parler, et bien il faut aussi que la parole se libère.

Il ne s'agit pas seulement que la parole se libère. En tout cas pas n'importe comment.
Si la parole se libère pour vider son sac, et mieux recommencer (en pire) ailleurs, ça n'a aucun sens. Et pourtant le risque est toujours là. Et ça rejoint le risque énoncé par @Siestacorta (se présenter comme un saint, juste pour narcissiser).

Et surtout surtout, en tant qu'agresseur, on ne peut avoir conscience de ce que ces paroles peuvent faire, quand elles sont reçues par d'autres. Et c'est à cet endroit là qu'il faut trouver le chemin entre sortir du mensonge (par omission) d'un côté, et prudence et précautions de l'autre.
Et comme on ne peut savoir ce que ça fera, il faut avancer à tâtons.

Juste "libérer la parole" serait la continuation de la violence par d'autres moyens.

bidibidibidi
Je sais que j'aurais bien envie de parler de mes expériences. Sans rentrer dans les détails, plus en détaillant les circonstances qui peuvent amener à commettre un acte sans un vrai consentement.
Et la question de savoir si je dois lui en parler se pose, pour moi. Elle revient périodiquement.

Moi j'aurais tendance à dire que Oui, c'est bien d'en parler.
Mais pas n'importe comment.

C'est à dire proposer d'en parler (ne pas l'imposer), laisser à tout moment la possibilité de stopper la discussion (= ne pas réintroduire des abus de consentement dans une discussion sur le consentement !), ne pas considérer qu'en parler est aussi facile (ou difficile) pour toi que pour l'autre, exprimer pourquoi tu veux en parler (est-ce pour vider ton sac, et ne plus avoir ça sur la conscience ? ou réellement par souci de te remettre en question, et prendre soin de l'autre ?)

Je te propose ce texte (en anglais) qui m'a aidé à comprendre un peu comment ça se passe "de l'autre côté" (du miroir genré) : #ItWasMe: For monsters, rapists, abusers, enablers, rape-apologists, and those who aren’t sure, d'Ashley Mack, Oct. 2018. (…d'ailleurs si qq voulait traduire ce texte, ce serait vraiment chouette !).

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Discussion : Agressions sexuelles. La parole (manquante) des hommes.

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artichaut

le mardi 02 juillet 2019 à 12h35

L'un des points vraiment pertinent à mes yeux (et rien que pour cela, je ne regrette pas d'avoir initié ce fil) c'est que vous êtes plusieurs à dire vous aussi avoir commis de tels actes.
Pas besoin d'entrer dans les détails. Dire cela me semble déjà une avancée contre une certaine invisibilisation des violences de genre dans nos milieux.
Ça me semble avoir au moins ce mérite de faire "remonter l'iceberg", un peu +haut vers la surface…

Siestacorta
la prise de parole avec ce témoignage est super délicate,
- pas avoir l'air de se présenter comme un petit saint en rédemption, juste pour narcissiser
- pas se faire caricaturer non plus dans l'autre sens, quand justement on tente de faire ce qu'il faut pour ne plus être la personne capable de merder.

Oui c'est bien là tout le problème. Et qui m'a fait longuement hésité avant d'entamer ce fil de discussion (et comme je l'ai dit, c'est le fait d'être orga d'événements poly qui m'a fait prendre ma décision).

Siestacorta
Dans des espaces de paroles ultra-réactifs sur le sujet, j'avoue vraiment pas savoir quoi faire. Et même si je parle pas au nom d'autres hommes, je pense que certains ont pu aussi ne pas savoir où quand comment parler de ça.

C'est certain.
Mais si déjà on commençais à en parler dans nos cercles proches et "de confiance" (entendre : moins ultra-réactifs) c'est un bout de chemin qui serait fait… et ça permet, comme pour n'importe quel "coming out" (désolé si la comparaison choque, je ne sais comment nommer ça autrement), d'y aller en douceur et par étapes.

Siestacorta
Je suppose qu'on pourrait trouver des débuts d'idée dans des textes parlant de justice restaurative...

Oui.

…et d'ailleurs je mets ceci que j'ai trouvé sur la nuance restaurative/transformative :

Justice réparatrice (ou restaurative) :
Approche de la justice qui met le focus, non sur les transgressions commises, c’est-à-dire l’infraction d’une loi (justice punitive), ni sur les besoins des auteur·e·s de ces transgressions (justice réhabilitative), mais sur les « dommages » causés. C’est une approche qui se concentre sur la réparation de ces dommages. Cette réparation peut prendre des formes multiples : restitution, réconciliation, excuses, financement, travail... et peut s’adresser à une personne, un groupe ou une communauté entière. Cette approche n’est pas claire sur le rôle de l’État et des pouvoirs de pression, de coercition (justice et police) mais elle part de l’idée que la définition de la réparation implique des négociations, des concertations libres, entre « victimes » et « délinquant·e·s ».

Source : brochure Jour après jour… Violences entre proches : Apporter du soutien et changer les choses collectivement.

Justice transformative :
Forme de justice alternative,pensée dans un cadre communautaire et anti-autoritaire, dans le but d’éviter les mécanismes de punition et d’exclusion, par un travail d’accompagnement qui vise à « transformer » toutes les personnes concernées (agresseur·euse·s et agressé·e·s), dans le sens de favoriser qu’elles se sentent mieux, qu’elles se sentent plus fortes.

Source : ibidem.

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Discussion : Agressions sexuelles. La parole (manquante) des hommes.

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artichaut

le mardi 02 juillet 2019 à 12h35

Soit je n'ai pas été clair, soit je n'ai été que peu entendu.
(merci à @laurent59 d'avoir essayé de recentrer les débats)

J'avoue avoir été quelque peu découragé par la direction qu'à rapidement pris ce fil de discussion. Et que ma volonté première de ne pas réagir de suite —pour laisser de la place à d'autres de répondre—, s'est vitre transformé en l'envie de ne pas-du-tout participer à ces discussions.

Quelques rares posts cependant m'ont donné envie de revenir. Alors je fais une deuxième tentative.


Au delà de mon témoignage et de ma démarche, que certes je souhaitais partager en lien avec le fait que j'organise des événements poly, ce dont je voulais parler ici est ceci :
- le consentement entre adultes
- les agressions perpétrées par des hommes (cis-genre)
Je ne dis pas que le reste n'est pas intéressant, mais ce n'est pas ce dont je souhaitais/souhaite discuter dans ce fil.

Et pour être plus précis encore, il s'agissait de repérer, qu'elle est cette violence qu'il y a en nous (hommes cis-genre), violence qui ne nous appartient pas en propre, mais qui nous a été léguée, transmise par une société et les générations passées, prendre acte de ce que cette violence produit, et changer nos comportements, à savoir :
- repérer et nommer les agressions que l'on commet ou que l'on a pu commettre par le passé (celles dont on a été accusés, les moments où l'on s'est senti dépasser les limites de l'autre, les moment ou l'autre a paru gêné, les moment ou des reproches nous ont été fait, etc)
- trouver la manière de s'enquérir (avec toute la prudence, le tact et la remise en question nécessaire) des personnes ayant eu a subir les agressions que l'on a réussis a nommer
- s'excuser et proposer aux personnes concernées d'en parler, demander si quelque chose peut être fait pour réparer/atténuer les blessures causées

Et au delà il y aurait encore à :
- trouver la manière de s'enquérir (avec l'humilité, la confiance et la sincérité nécessaire) auprès des personnes avec qui on a été en relation, s'il y a eu des moments limites, s'il y a encore des souvenirs désagréables, s'il y a eu des choses qu'elles n'ont pas su dire sur le moment

Au passage :
- ne pas culpabiliser de cette violence en nous, léguée par des siècles de patriarcat avant nous, mais…
- assumer la réalité des actes que l'on a commis, et donc en assumer les conséquences, se remettre en question, proposer réparation
- raconter (avec toute la prudence nécessaire) ce qu'on a fait, à nos partenaires (présents, passés, futurs), nos proches, nos enfants, etc (non pas pour se valoriser, se plaindre, vider son sac… mais pour prévenir et ne pas mentir sur qui l'on est)

Et bien sûr :
- changer nos comportements pour ne plus commettre de tels actes (ça ne se fait pas en un jour, il ne suffit pas de dire/vouloir le faire, ça peut vouloir dire renoncer à certaines relations, ça demande un réel travail sur soi, ça demande d'incessants réajustements, etc etc)

Et pour que ce soit bien clair, je ne dis pas que c'est ce que j'ai fais. Plutôt ce que j'essaie de commencer à faire. Il s'agit d'un travail en cours.

(et je remercie au passage les copines féministes qui m'ont emmené, avec beaucoup de patience, vers ce chemin)

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Discussion : [Rennes] Midi pique-nique poly-pop#13 « Parentalité et Polyamour » (au Parc des Gayeulles, enfants bienvenus). Juin 2019.

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artichaut

le mardi 02 juillet 2019 à 02h05

Ce qui a +ou- fonctionné (ou nous a posé question) :

- C'était notre premier événement plein-air. On avait anticipé un peu (mais pas assez) qu'une signalétique serait bien utile pour se retrouver dans ce grand parc des Gayeulles : on avait prévu des affichettes, mais pas les ficelles pour les accrocher aux arbres ; on a pas fléché depuis le parking, ni depuis un autre endroit d'où l'on pouvait arriver ; le point de rendez-vous donné n'était pas identifiable par tous les GPS ; etc.
- Le fait de donner une thématique précise ("la parentalité") semble avoir été apprécié et a permis d'avoir des discussions différentes que
d'habitude. Ça faisait du bien d'évoquer ces questions peu discutées en milieu poly.
- On a pas fait de tour de prénom.
- On a peut-être tardé à énoncer nos règles de fonctionnement (la
discussion informelle a eu partiellement tendance, au début, à partir dans de grandes généralités au lieu de simples partages d'expériences ; tout le monde ne prenait pas la peine d'anonymiser ses témoignages ; tout le monde n'a pas pu également s'exprimer, etc)
- On était ravie de la dynamique "plein-air" qui n'impose pas le paiement d'une consommation, et qui permet de s'éclipser facilement, ou prolonger au gré des envies, etc.

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Discussion : [Rennes] Midi pique-nique poly-pop#13 « Parentalité et Polyamour » (au Parc des Gayeulles, enfants bienvenus). Juin 2019.

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artichaut

le mardi 02 juillet 2019 à 02h04

Compte rendu du pique-nique poly-pop#13 sur le thème « Parentalité et Polyamour »

Nous étions 18 (dont 4 enfants).
L'orga était assurée par hélène, et artichaut.
Et pour la première fois, nous étions en plein air pour profiter de l'été qui vient tout juste de commencer.

Nous nous sommes retrouvé à partir de midi trente, avons mangé et bu ce que chacun/chacune avait ramené : chips en forme de coeur, apéritif au wasabi, graines de soja grillées, tarte aux légumes, cake tofu-olives, salade riz-oeuf-fromage, pâté de campagne maison, kimchi, viennoise au chocolat, bières, jus de pomme, cidre, eau-plate, etc.

La discussion a commencé en informel pendant le pique-nique, tandis que les enfants allaient jouer dans le parc. Quelques personnes sont parties pendant ou après le pique-nique (non qu'elles ne s'y plaisaient pas, mais au contraire qu'elles avaient tenu à venir, même pour rester peu de temps).

Après avoir rappelé les règles de cette après-midi poly-pop et la manière dont nous voulions procéder, nous avons constitué 2 groupes, pour une heure de discussion (de 14h à 15h).
Après quelques départs, l'après-midi s'est prolongé tranquillement avec les personnes restantes jusqu'environ 16h.

.
Si vous avez des idées, suggestions, retours a posteriori, remarques etc vous pouvez les faire, ici, ou en message privé.

À bientôt !

hélène et artichaut

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Discussion : [Texte] Responsabilité affective : « Tu sais, bébé, mon cœur n’est pas sur liste d’attente », par Solène Hasse (26/11/2011)

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artichaut

le mardi 02 juillet 2019 à 02h03

Le voici dans son intégralité :

un bruit de grelot… (blog)

Tu sais, bébé, mon coeur n’est pas sur liste d’attente.
26.11.2011. Thème : Responsabilité affective.

On parle beaucoup, dans le TransPédéGouineFéministe-World anarchisant, de relations affectives… On développe des outils rudimentaires pour relationner de certaines manières “autres” que le Couple-Famille-Labrador : non-exclusivité, polyamour, collectifs, etc. Soit. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Mais d’une manière ou d’une autre, l’idée est la même : faire d’avantage, de manière durable. Avec “faire d’avantage” comme synonyme de “non-exclusivité, polyamour et autres trucs du genre” et “de manière durable” comme synonyme de “vague réflexion sur le consentement”. Et en général, ça s’arrête là.

Ce qui me chagrine, dans toute cette histoire, c’est que finalement on parle assez peu de responsabilité affective. Ce qui, à mon sens, est une preuve de l’aspect libéral de la plupart des réflexions autour du relationnisme. En clair, ce sont les belles gosses et les petits mignons qui s’étalent et qui étendent leur terrain de chasse, en se préservant quand même un stock pour la saison suivante. Ca fait que les autres, les moches, les seulEs, les pas baisables et/ou les exotiséEs, plutôt que de s’extraire du bordel et/ou de s’organiser ensemble, attendent patiemment leur tour pour figurer sur le tableau de chasse des quelques non-exclusiFVEs libéréEs notoires. Au final, la non-exclusivité et ses multiples variantes a pour effet d’agrandir le vivier de quelques unEs parmi les meilleurEs et d’exclure définitivement les autres.

La relation, en tant que ressource, est épuisable et finie (ne serait-ce que pour des raisons matérielles de temps). On ne peut mathématiquement pas multiplier les relations sans que cela n’affecte l’accès que d’autres personnes auront aux relations. Et comme pour le capitalisme, les plus riches s’enrichissent toujours, et les plus pauvres s’appauvrissent toujours… Celleux qui ont du capital social et qui baisent auront encore plus de capital social et de baise, et celleux qui n’en ont pas en auront encore moins. Certes, peut-être que dans nos alter-mondes prétentieux, certainEs personnes auront accès à certaines ressources qu’elles n’auraient jamais pu espérer dans le monde normal des grands méchants, mais cela ne constitue jamais qu’un changement de forme, un agencement différent des mêmes éléments… On colonise de nouveaux territoires. Ce n’est plus la top-model blonde pulpeuse qui a la cote, mais c’est la gouine raisonnablement andro avec baggy-patch-piercing-tatoo-ceinture-à-poches et crâne partiellement rasé. Super, on est vraiment bien avancéEs avec ça pour notre nouveau modèle de société…

Alors, attention, je ne prône pas pour autant le Couple comme modèle valable de relation, parce que j’ai quand même un peu du mal avec le Couple-Famille-Labrador, mais petit à petit je commence à penser que c’est une vaste arnaque de laisser croire que les modèles soi-disant “déviants” (non-exclusivité, polyamour, etc.) sont moins pathogènes, plus défendables ou moins dévastateurs que le Couple-Famille-Labrador.

En clair, j’ai l’impression qu’un jour on a commencé à réfléchir vite fait à deux-trois trucs intelligents, et dès qu’il y a eu suffisamment de monde pour former une petite élite néo-normale, on s’est arrêtéE en chemin. On n’a jamais pris le temps de pousser un peu plus loin la réflexion, ni de définir de mode d’emploi, ni de tester les idées via expériences et de les valider ou de les invalider ensuite.

Parce que moi je veux bien ne pas me marier, ne pas être jalouse, ne pas avoir trop d’attentes, etc. mais je n’ai pas les ressources suffisantes pour être apaisée et rassurée au sein de la grande foire relationniste et pour ne pas passer mon temps à flipper de perdre les quelques personnes proches que j’aime (et pourtant, au moins j’ai des genTEs à perdre, ce qui prouve que je ne suis pas au plus bas de l’échelle non plus). Parce que, sans compter la transphobie et la misogynie les plus crasses de mes “alliéEs politiques”, il faut bien reconnaître que ma tristesse chronique, ma déprime permanente et ma misanthropie notoire ne font pas non plus de moi une personne très facile à vivre… Du coup, il doit y avoir plein de personnes plus sexy avec qui traîner…

Car oui, j’ai des attentes. J’attends certaines choses des personnes avec qui je suis en relation, que ce soit dans ma vie quotidienne, ma vie militante, ma vie affective, etc. Certes, c’est compliqué à gérer, mais oui, j’ai des attentes. J’estime que si je mets de l’énergie avec des personnes, il est “logique” que ces mêmes personnes mettent de l’énergie avec moi. Je ne parle pas d’établir une comptabilité précise et équilibrée de ce que l’on donne et de ce que l’on prend, ni de se sacrifier ou de se culpabiliser. Mais c’est clair que si je te soutiens et que je t’assiste pour quelque chose d’important pour toi, ou dans une situation difficile pour toi, j’attends que tu sois là le jour où je suis impliquée dans un truc important pour moi ou le jour où je suis dans une situation difficile. Et j’ai vraiment pas l’impression que ce soit abusé de dire ça, mais pourtant, écrit comme ça, et lu par certainEs d’entre vous, ça prend tout de suite des airs de blasphème. C’est sûr, quand tout nous est dû parce qu’on a le bon look, le bon corps, le bon capital social, pas besoin d’avoir d’attentes…

Peut-être que je suis “trop normée”, mais cette idée de “réciprocité”, ça me semble tout simplement être une base. Et souvent, ça ne se passe pas. On consomme les autres, on bénéficie de leur implication, de leur soutien, de leur assistance (souvent même sans s’en rendre compte), et quand devrait venir la réciproque, on se barre tranquillement en prétextant la “non appropriation des personnes”, l’individuE “autonome”, la “non-exclusivité mon cul” et le “nous sommes des êtres indépendantEs”. Et c’est ça que j’appelle irresponsabilité affective.

Les rares fois où l’on entend parler de responsabilité affective, c’est uniquement dans un cadre hétérosexuel où l’on pointe l’irresponsabilité affective chronique des mecs. Soit. D’accord. Ceci dit, ça me semble assez léger, et plutôt facile de se contenter de ça… Ce que je veux dire, c’est que les relations en elles-mêmes génèrent des inégalités dans la gestion qui en est faite. Et il ne suffit pas que les mecs cissexuels hétéros disparaissent de l’équation pour que les bisounours se mettent à danser dans les prés et pour que de la barbe à papa tombe du ciel.

Et ouais, il y a aussi des tas d’inégalités de gestion et de prise en charge des responsabilités au sein de relations où aucun protagoniste n’est mec cissexuel hétéro. Et la plupart du temps, même principe qu’avec les mecs dans les relations hétérosexuelles, c’est la personne qui a le plus de “liberté” et de reconnaissance sociale extérieure (= dans des relations autres que la relation en question) qui prend le moins en charge la relation. Et c’est la personne qui a le moins de ressources relationnelles/affectives qui se retrouve à prendre en charge la communication, l’attention, l’écoute, puisque c’est pour elle que la relation aura le plus d’importance. Et dans chaque relation, cette inégalité existe, même si elle peut être plus ou moins importante.

Mais c’est trop facile de faire porter la responsabilité de la relation à la personne qui en est la plus dépendante (celle qui a le moins de “capital social”, ou de “possibilités relationnelles”). Genre : “Ah mais moi j’y peux rien si tu es hyper attentionnée et que tu me soutiens, je n’ai rien demandé à personne, alors n’attend pas que je fasse pareil pour toi…”. De fait, certaines personnes vont prendre en charge la gestion de la relation, et touTEs les protagonistes vont bénéficier de cette prise en charge. La relation va s’en retrouver améliorée. Qu’on le veuille ou non. Et il ne s’agit pas de dire qu’il faut suivre à 100% la personne la plus impliquée, mais qu’on ne peut pas nier non plus que tout le monde profite de cette implication, y compris celleux qui se croient “autonomes, indépendantEs et libres”. Parfois, un peu de cohérence ne fait pas de mal. Soit on est “autonome, indépendantE et libre”, dans quel cas on a qu’à vivre seulE, soit on veut vivre avec d’autres personnes, dans quel cas on assume ses responsabilités… Parce que là encore, ce sont toujours les mêmes qui peuvent se permettre de ne pas assumer leurs responsabilités : celleux qui ont assez de ressources pour pouvoir se retourner et aller voir ailleurs…

Bref, toutes ces histoires ça me donne envie de réfléchir à plein de choses. À vrai dire, je n’ai pas beaucoup d’espoir dans le fait que ces réflexions soient appropriées collectivement… Mais quand même, j’ai envie de formuler 2-3 trucs qui me titillent.

Comment est-ce qu’on s’épaule et qu’on se soutient entre personnes qui partagent, d’une manière ou d’une autre, un quotidien ? Je ne parle pas des grands “soutiens” politiques (actions militantes, récoltes de fonds, etc.) mais de toutes les petites situations quotidiennes où ça a du sens de “prioritiser” les enjeux de plusieurs personnes, pour arriver à un équilibre globale à moyen terme.

Comment est-ce qu’on s’assure d’un minimum de réciprocité et d’équilibre dans l’écoute ? Dans la recherche de compréhension ? Dans l’attention portée ? Sans pour autant tomber dans l’attente éternelle de l’Amooooûûûr et/ou dans l’appropriation des autres…

Comment est-ce qu’on stabilise les choses, les relations ? Comment est-ce qu’on s’engage les unEs vis à vis des autres ? Comment est-ce que je sais qu’à priori, sauf “divorce”, je peux m’envisager à moyen/long terme avec quelqu’unE ? Comment est-ce que je me rassure devant le risque de chaque fois tout recommencer avec d’autres personnes tous les 4 ans jusqu’à épuisement ? Comment est-ce que je peux me dire que dans 20 ans, je n’en serais pas au même point ?

Comment est-ce qu’on créé de nouvelles formes de “contrats” qui nous sont propres ? Qui ne sont ni des mariages devant l’Eternel, ni des voeux pieux (“Si, si, j’ai 24 relations en même temps mais je gère grâve ! Tout le monde y trouve son compte, je te jure ! Oui, c’est vrai, elle, elle n’a que moi dans sa vie, mais ça lui convient… C’est juste qu’on n’a pas les mêmes envies…”). Comment est-ce qu’on définit les relations qu’on veut créer ? Comment est-ce qu’on les limite ? Quels mots et quels critères ? Quels engagements ? Quels “procédures” pour y mettre fin ? Quelles façons de les renouveler ? CDD ? CDI ? CAE ? Intérim ou saisonnier ?

Comment est-ce qu’on peut gérer les rôles ?.. Rotation des tâches et mandat impératif ? Pourquoi pas ? Et si, “gérer la relation”, c’était comme faire la vaisselle ou distribuer un tract : une tâche qui tourne ? Pour que ce ne soient pas toujours les mêmes qui écoutent et soutiennent. Pourquoi est-ce qu’on organiserait pas des formations, comme pour l’autodéfense et la réparation de vélos, pour apprendre la communication et la gestion des relations ? Pourquoi, au lieu de parler pour la 27ème fois de l’Espagne en 36-38, on organiserait pas des débats-projections avec pour thème “Valeur relation : entre intérêts immédiats et perspectives révolutionnaires” ou “Responsabilité affective : tu sais, bébé, mon coeur n’est pas sur liste d’attente” ?

Mais c’est vrai que tout ça, après tout, c’est quand même un peu du blabla de bonne femme… Pas vraiment digne d’occuper les réunions ni les tables de presse. C’est quand même vachement mieux de parler d’émeutes, de mouvements sociaux, de battes de base-ball dans les genoux, de “sexualité libérée”, de non-binarité, de corps post-queer, etc.

Bref, j’ai envie de faire mieux, autrement. Pas envie de me satisfaire de la médiocrité ambiante ni des évidences supposées. J’ai envie de faire autrement. Parce que oui, peut-être que je ne jette pas tous les jours de cocktail molotov sur des flics, ou que je n’ai jamais arraché l’oreille d’un connard de rue, mais je ne suis pas une fucking soc-dem ! Je veux une putain de révolution ! Et j’aurais tendance à dire : si c’est pour faire pareil ou pire, ce n’est pas ma révolution…

Solène Hasse.

Source : WaybackMachine.

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Discussion : [Texte] Responsabilité affective : « Tu sais, bébé, mon cœur n’est pas sur liste d’attente », par Solène Hasse (26/11/2011)

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artichaut

le mardi 02 juillet 2019 à 01h53

@Erion, le lien est 2 messages +haut.

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Discussion : [Outil] Traduction de La Carte des sortes de non-monogamies

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artichaut

le dimanche 30 juin 2019 à 19h41

lilouchamberland
Bonjour ! tu pourrais me préciser ce que signifient les initiales merci

tout est

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Discussion : [Vidéo] Dans quelle France on vit : Sexe : vers de nouvelles libertés ? — de Anne Nivat, Fabrice Pierrot, Tony Casabianca, 2019

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artichaut

le dimanche 30 juin 2019 à 11h31

Merci @Lili-Lutine.

Je complète la fiche technique :

Dans quelle France on vit : Sexe : vers de nouvelles libertés ?
Magazine TV réalisé par Fabrice Pierrot et Tony Casabianca,
Présenté par Anne Nivat,
Écrit par Anne Nivat et Fabrice Pierrot.
Production : 3ème œil productions et Petrouchovo 21ème siècle, et la participation de RMC Story (ex-Numéro 23).
Juin 2019

Dans quelle France on vit, Présentation
Présenté par Anne Nivat, Dans quelle France on vit est un magazine trimestriel d’immersion montrant la société dans laquelle nous vivons grâce à des enquêtes effectuées sur le terrain. Anne Nivat part à la rencontre de françaises et français à la recherche de meilleures conditions de vie ou au contraire, démontrant par leur activité les richesses de notre société.

Sexe : vers de nouvelles libertés ?, Synopsis
Anne Nivat est partie à la rencontre de femmes et d'hommes qui ont accepté d'évoquer leur rapport à l'amour, mais aussi leur sexualité. L'irruption récente et l'omniprésence des réseaux sociaux ont abouti à de nouvelles pratiques amoureuses telles que le polyamour, ou encore les «  amours plurielles», qui remettent en cause, aujourd'hui, l'institution du couple.

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Discussion : Agressions sexuelles. La parole (manquante) des hommes.

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artichaut

le mardi 25 juin 2019 à 09h50

Si ce fil a un sens, outre le fait de porter une réflexion sur les démarches de type #ItWasMe et #IHave ou de partager une expérience sur le cheminement complexe lié au consentement, ce pourrait être celui d'une invitation à l'introspection, principalement adressée à mes pairs, les hommes-cisgenre-hétérosexuel :


« Suis-je certain de n'avoir jamais commis d'agression sexuelle ? »,
« Pourquoi en suis-je si certain ? »


Merci de ne pas profiter de ce fil, pour déballer vos témoignages sans précautions, ..comme c'est déjà arrivé sur ce forum.

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Discussion : Agressions sexuelles. La parole (manquante) des hommes.

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artichaut

le mardi 25 juin 2019 à 09h50

Je ne souhaite pas qu'on me félicite, ni qu'on m'encourage. Et je m'excuse par avance, si ma démarche choque ou blesse des personnes.

J'ai fait le choix de ne pas entrer dans la description littérale des faits (contrairement à la brochure citée) et me suis contenté de nommer le type d'agression (agressions commises par surprise, sans recherche de consentement verbalisé, ni avant, ni pendant, ni après) et donner une idée du nombre de fois où ça s'est produit.

Ce n'est pas un refus en soi de raconter (je raconte auprès de mes proches qui le souhaitent). Mais une certaine prudence me semblait ici de mise, se serait-ce que vis-à-vis des victimes avec qui je ne suis plus en contact.

Cela-dit, comme je l'indique, les faits sont très proche de ceux de la brochure citée. Donc on pourra se reporter à cette brochure si l'on veut une idée de la chose.

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Discussion : Agressions sexuelles. La parole (manquante) des hommes.

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artichaut

le mardi 25 juin 2019 à 09h50

ajout au profil d'artichaut, juin 2019
[Ajout, juin 2019]

Mon long et laborieux cheminement dans les questions de consentement.


Avertissement :

Cette partie aborde le sujet des agressions sexuelles. Parfois lire des choses sur ces sujets peut réactiver des choses enfouies, éventuellement traumatiques. Alors, lisez cette partie, avec la prudence qui vous semble adaptée...


Pourquoi je veux aborder ce sujet ici ?

Je co-organise des événements polys (cafés-poly, séjour poly, et même soutien poly). Dans ces événements poly que je co-organise, on insiste beaucoup sur le fait de poser un cadre et des règles "afin que tout le monde puisse se sentir bien", on insiste sur le fait que ce ne sont "pas des lieux de drague", etc. On est donc garant d'une sécurité physique et émotionnelle des personnes, ou du moins, on tiens à prendre le maximum de précautions, et à rendre visible la manière dont ces précautions sont prises.
Par conséquent, il me semble important d'en dire un peu plus sur qui je suis et d'expliquer en quoi mon cheminement fait…
- d'une part, que je suis bien placé pour savoir à quel point ces règles de sécurité sont importantes
- et d'autre part, que je me sens redevable d'une transparence, qui autrement serait du mensonge et de la dissimulation.
Je souhaite donc dire qui je suis et d'où je parle. Que chacune et chacun puisse aussi venir en conscience aux événements que je co-organise.

Par ailleurs je tiens à aborder ce sujet car je trouve que trop peu d'hommes prennent conscience et racontent leur erreurs en matière de consentement. Et car c'est, entre autre, une parole d'homme (voir plus loin) qui m'a aidé à prendre conscience de l'ampleur du problème, et de ce que j'avais fait.

Enfin, dans ma vie aujourd'hui, j'ai fait le choix de raconter mon passé aux gens qui m'entourent
- pour ne plus cacher qui je suis, qui j'ai été,
- pour tâcher de ne plus commettre de tels actes dans mes nouvelles relations,
- pour que d'autres hommes racontent à leur tour (sans se glorifier de le faire),
- pour que l'on cesse collectivement de se cacher la face.

Ce dont il va être question ici, sont des actes tellement banals et courants, qu'il est possible de ne pas avoir conscience, de la violence qu'ils portent en eux. C'est ce qui m'est arrivé et que je souhaite partager.


Ce que je veux dire

Il me semble important de nommer et d'écrire ici que j'ai commis par le passé ce qu'aujourd'hui je suis capable de nommer : des agressions physiques et sexuelles.
En l'occurence, ces agressions ont toutes pour point commun d'avoir été commises par surprise, sans recherche de consentement verbalisé, ni avant, ni pendant, ni après.
C'est arrivé au moins 5 fois, et ça a concerné au moins 4 femmes.

Je fait le choix de ne pas donner le détail des faits sur ce forum, juste nommer ce qu'ils sont.


Le chemin

Le chemin de la prise de conscience à été long. Très long.

Ce n'est que grâce à de micro-confrontations (protestation de la partenaire, intervention d'un tiers), de nombreuses discussions initiées par des féministes, la patience d'une amoureuse-féministe, et la lecture de livres, brochures et blogs... que j'ai finis par prendre conscience du caractère violent et inapproprié de mes comportements, que j'ai eu le désir de changer, et que aujourd'hui j'arrive à nommer mes actes passés pour ce qu'ils sont.

Un des éléments déclencheurs fut la lecture de la brochure « Je ne veux plus être un violeur » d'un auteur anonyme. Lorsque je l'ai lu, ma première réaction fut "il exagère" et "si ça c'est des agressions ou des viols, alors on ne peut plus rien faire"… car j'avais commis des actes exactement identiques à ceux qu'il décrit dans sa brochure et que je n'était pas prêt à me remettre en question.
Il m'a fallu ensuite un an, deux ans, ou trois ans (je ne sais plus) pour pouvoir me dire qu'il avait raison et que ces actes que j'avais commis étaient bien des agressions ou des viols.

Ces actes me semblaient tellement banals que je n'en voyait pas la violence. Et en effet ils sont tellement répandus, et sociétalement admis ou invisibilisés, qu'il est possible de ne pas voir leur violence, aussi bien quand on les commet que quand on les subis. Pourtant la violence est bien là. Et elle agit dans les corps.

Un autre élément déclencheur fut la lecture de ce paradoxe, que j'avais lu sur internet :
- si j'interroge mes copines proches, la quasi totalité ont vécues des agressions sexuelles ou des viols
- si j'interroge mes copains proches, aucun d'eux n'a jamais commis ni viol, ni agression sexuelle
Alors la question se pose : Où sont les agresseurs ?
Et le paradoxe devient encore plus problématique, si on rajoute à cela que contrairement au mythe du "viol par un inconnu dans une ruelle sombre", les statistiques sont formelles : "la majorité (1) des viols et agressions sexuelles sont commises par des proches de la victime" (famille, amis, conjoint, etc).
Alors la question se pose plus cruement encore : « Qui sont les agresseurs ? », « Suis-je moi-même un agresseur ? »

Par contre le problème du concept d'agresseur (comme celui de victime d'ailleurs), et que comme pour toute les catégorisations, il tend à réduire le statut de la personne à l'une de ses catégorie d'actions, l'un de ses vécus.
Il est par conséquent très difficile de se s'auto-désigner « agresseur », a fortiori au présent.

Par ailleurs je sais aujourd'hui pour l'avoir vécu, que l'on peut commettre des agressions sexuelles sans même en avoir conscience, il me semble par conséquent d'autant plus primordial de nommer, et raconter. Et sans vouloir en aucune façon minoriser la violence de mes actes, je suis a peu près persuadé que la très grosse majorité des hommes ont commis des actes exactement similaires et soit n'ont toujours pas conscience de la gravité de tels actes, soit ne racontent pas.

Autre fait notable. Quand j'ai posé la question à des femmes et à des hommes : « Avez-vous déjà outrepassé le consentement de quelqu’un ? ». Les femmes à qui j'ai posé la question ont généralement pris le temps de se poser la question, alors que les hommes interrogés répondaient : « non, jamais ». Et même, tout en reconnaissant l'importance du consentement dans les relations, ils avaient tendance à considérer que le consentement est une chose facile : « Il suffit de dire Non. ». Pourquoi, nous les hommes, même quand on nous pose la question, même quand on nous met une brochure sous le nez, est-on aussi réticent à reconnaître que l'on puise, nous aussi, avoir commis des agressions ? J'ai bien peur que ce "point aveugle" ne soit l'un des piliers de ce qu'il est convenu d'appeler "la culture du viol".

Ensuite, après avoir pris conscience de ces actes, et avoir été capable de les nommer pour moi-même, il m'a encore fallut plusieurs années pour être capables de les nommer à d'autres et les raconter à mes proches, comme je le fais aujourd'hui.

Je précise que j'ai moi aussi, dans ma vie d'adulte, subis quelques actes de dépassement de consentement, mais c'est sans commune mesure, en fréquence et en intensité, avec ce que j'ai fait subir à d'autres …de surcroît, le serait-ce, que ça ne pourrais être mis en parallèle et comparé car ne s'inscrivant pas dans les structures de ce système sociétal où la norme est : la domination masculine et la culture (masculine) du viol.


Et aujourd'hui ?

On m'a posé la question "Que fais-tu vis-à-vis des femmes concernées ?". Faut-il chercher à les recontacter pour entamer un processus de réparation ? Mais veulent-elles seulement avoir le moindre contact avec moi aujourd'hui ? Difficile de trancher.
En l'occurence j'en suis à des endroits différents selon les personnes concernées. Et pour, au moins l'une d'elle, je n'ai plus aucun moyen de la joindre.
Si tu es une de ces femmes et que tu lis ceci, je te présente mes excuses et si tu le souhaite, tu peux me faire savoir ce que je peux faire en guise de "réparation".

D'autre part, c'est en renonçant à initier des contacts sensuels sans les avoir verbalisé avant ET en dialoguant le +possible (avant, pendant, après), que je peux aujourd'hui avoir le sentiment de ne plus avoir de comportement agressif ou déplacé sur le plan sensuel/sexuel. Pourtant mon histoire récente m'a montré, qu'il faut se garder d'être trop confiant en la matière, et que des malentendus ou incompréhensions en terme de consentement sont encore possible (même en prenant la peine de tout verbaliser). Je me suis rendu compte que verbaliser ne suffit pas, et qu'il faut trouver des manières de faire qui soient opérantes en actes, et non pas seulement en parole.

Arrêter d'être dans le déni est le premier pas que je fais (enfin) aujourd'hui, en parallèle au fait de rechercher activement comment avoir enfin des relations plus satisfaisantes, et aller ensemble vers, je le souhaite, une culture du consentement en lieu et place de la culture du viol.

J'ai conscience qu'encourager l'autre a connaître ses limites, à les dire, et les dire moi-même… est plus facile à dire qu'à faire et qu'il me faut rester vigilant. D'autant que +je montre que je réfléchis, +la personne en face est susceptible de me faire confiance et donc "baisser sa garde".

Rien n'est jamais fini, rien n'est jamais acquis.
J'ai (nous avons) encore beaucoup de pain sur la planche.

Artichaut.

PS1 : Je remercie toutes les personnes qui m'ont aidé, conseillé, soutenu dans cette démarche. Je ne sais si les choix que je fait sont les bons, mais je sais que sans ce soutien, j'aurais fait des choix bien pire que ceux que je fait là. Merci à vous.

PS2 : Je remercie la copine qui m'a récemment fait découvrir les hastags #ItWasMe et #IHave

*
1) « En France, les chiffres officiels de 2017 font état de 93 000 femmes victimes de viol ou tentative de viol sur l’année, soit 0,4 % de la population féminine, et 15 000 hommes victimes de viol ou tentative de viol, soit 0,07 % de la population masculine. Parmi ces victimes, 91 % connaissaient leur agresseur et 45 % desdits agresseurs étaient leur conjoint ou ex-conjoint. »
Source : Assemblée Nationale, rapport d’information du 22 février 2018

[Fin de l'ajout de juin 2019]

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