Polyamour.info

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Rennes (France)

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Discussion : La Commune Kerista, communauté poly américaine, à San Francisco (1971-1991)

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le lundi 04 novembre 2019 à 14h14

Donc d'après leur propre site, il convient de différencier au sein de la « Commune Kerista » :

1. La Commune, qui a inventé les mots "polyfidélité" & "compersion" basée à Haight-Ashbury de San Francisco de 1971 à 1991 (Nouvelle Tribue)

Polyfidélité : n. f. fidèle à de nombreux partenaires
Compersion : n. f. le contraire de la jalousie, des sentiments positifs vis-à-vis des autres intimités de votre partenaire

2. Le mouvement d'amour libre des années 60 avec des maisons à New York, San Francisco, Los Angeles et Berkeley et des avant-postes à Belize et à Roatan (Ancienne Tribue).

Et leur devise semble : « Nous n'avons pas sauvé le monde. Nous n'avons même pas essayé. Nous en avons parlé parfois. »

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Discussion : Lexique

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le lundi 04 novembre 2019 à 14h09

Et je découvre ce terme : « Polyintimité » (en : Polyintimacy), inventé par la Commune Kerista.


Et l'on trouve ici le terme : PolyEmpathie.


Tant que j'y suis, j'ai trouvé ici les suggestions : Polyaspirant et Polypratiquant.


Et j'avais jusque là oublié de mentionner "Relation de Schrödinger" ou "Amant·e de Schrödinger" (voir par exemple ici) :

kill-your-idols
Une relation de schrödinger pourrait être: "on est ensemble. ou pas" (c'est le cas typique de toutes les relations où on ne sait pas où on va)

Et pourquoi pas aussi la Sologamie.

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Discussion : [Texte] Heureux, les polyamoureux ? par Cécile Guéret, mai 2016, psychologies.com

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le lundi 04 novembre 2019 à 14h05

Heureux, les polyamoureux ?
par Cécile Guéret, mai 2016,
psychologies.com

Heureux, les polyamoureux ?
Ni échangistes ni libertins, ils revendiquent la possibilité d’être épris de plusieurs personnes, ouvertement et honnêtement. Comment aiment-ils ? Le polyamour est-il l’avenir du couple ? Enquête et témoignages.

Sommaire
• S’affranchir de la culpabilité
• Éviter la symbiose
• Multiplier son pouvoir de séduction
• « Nous avons deux chambres et d’autres histoires »
• « J’ai trois amours et je découvre une complétude »
• « Nous sommes deux à prendre soin d’elle »

«  Je viens d’avoir mon amoureuse Gabriela au téléphone. Quel plaisir ! » confie Fredrik, 47 ans. À ses côtés, sa compagne, Isabelle, Bretonne de 38 ans, le gratifie d’un sourire radieux… avant d’évoquer à son tour ses deux autres amours. Ils sont une trentaine, entre 20 et 60 ans, à se presser autour du buffet de ce « café poly » parisien. Après avoir expérimenté la monogamie, les séparations et, parfois, l’infidélité, ils ont choisi d’aimer sans exclusivité. Certains sont en couple avec un partenaire « primaire » ; d’autres gravitent entre plusieurs relations. D’autres encore y voient une troisième voie, à l’exemple de Thibaut, 36 ans, trois enfants. « En grosse crise conjugale », il espère donner un nouvel élan à son couple, éviter la séparation…

S’affranchir de la culpabilité

Car ici, un amour ne chasse plus l’autre : il s’y ajoute. Rien de nouveau depuis l’idéal fouriériste du XIXe siècle ou l’union libre des années 1970 ? C’est toujours, en effet, « la même tentative de concilier l’amour qui s’adresse à un être unique, avec le désir, forcément changeant et fantasque, constate Pauline Prost, psychanalyste. Avec plusieurs partenaires, les polyamoureux tentent d’approcher cet idéal, inatteignable, du couple moderne ». Une petite différence avec les hippies, tout de même : ici, pas de revendication révolutionnaire contre l’aliénation conjugale. « Le cadre de base, c’est l’honnêteté et le consentement. On ne se cache rien et on reste attentifs à ce que ce soit bien vécu par tous », explique Guilain, 29 ans, fondateur du site Amours.pluriels. Le reste est fonction des envies et des limites de chacun. « Par exemple, lorsque je vais à une soirée avec mon amoureuse, je peux prendre le numéro d’une fille, mais je ne rentre pas avec elle. » Isabelle et Fredrik, qui s’étaient au départ fixé une consigne large (« Ni dans notre ville, ni avec des fumeurs »), ont, depuis cinq ans, précisé les choses : « Nous avons décidé tous les quatre que Fredrik et moi ne mettions pas de préservatif, mais qu’avec Gabriela, il se protégeait. Son mari, qui n’est pas polyamoureux, y tient. Nous nous conformons donc au souhait le plus restrictif. » Car passer d’un corps à l’autre fait partie du contrat.

Sans faute, plus de culpabilité ? Pas vis-à-vis des partenaires, qui valident ce choix. Mais reste la culpabilité inconsciente liée à la sexualité. Celle-ci, née de l’oedipe, est en effet la réalisation symbolique d’un désir incestueux. « En multipliant les partenaires, les “polys” cherchent peut-être à s’en protéger, à éloigner la figure parentale ou fraternelle tant désirée », note le psychiatre, psychanalyste et thérapeute de couple Éric Smadja, auteur du Couple et son histoire (PUF, 2011).


Éviter la symbiose

« La liberté individuelle est garantie par le groupe. Le cadre est certes plus large, mais il existe », souligne le philosophe David Simard, auteur de L’Amour à l’épreuve du couple (Larousse, 2011). Ainsi que le risque de transgression. « Le lit n’est pas sacré, tranche Guilain. En revanche, ça m’ennuierait qu’avec d’autres Gabrielle ne se protège pas. » C’est alors le manquement à la parole donnée qui fait infidélité. D’autant que le moindre changement affecte l’équilibre de tout le système. Si tout le monde s’entend bien et s’estime, tant mieux, le minimum est qu’ils s’acceptent. Une précaution qui permet, aussi, de faire tomber les fantasmes. Car le grand défi, c’est de dépasser la jalousie. Ici, on parle de « compersion » : être heureux du bonheur de l’autre, même si l’on n’en est pas responsable.

Un idéal qui demande « un gros travail sur soi, beaucoup d’attentions, de discussions, et qui libère », disent-ils. Pas facile… « D’autant que, lorsqu’elle n’est pas pathologique, la jalousie fait partie de l’amour, signale Éric Smadja. Il y a, parmi nos fantasmes inconscients, archaïques, ceux de possession et de “dévoration” de l’objet amoureux. En diffractant leur couple, les polyamoureux évitent une symbiose vécue comme dangereuse, mais limitent aussi tout ce qui fait la relation conjugale : sa densité, son degré d’invasion, de dépendance… » Une mesure de protection que, d’ailleurs, ils ne nient pas : ils se disent plus proches de leurs désirs et moins envahis par ceux de leur compagnon qu’en monogamie. Mais n’oublient pas pour autant les passages difficiles dus au polyamour : une concurrence insupportable avec un nouveau venu, la peur que le partenaire redevienne monogame (avec un autre), la souffrance de se sentir exclu…

Des peurs persistantes… et d’autres qui s’apaisent. « Avec plusieurs partenaires, la charge d’investissement psychique et affective de chacun est réduite ; la désillusion et le deuil de l’objet amoureux en cas de rupture aussi », poursuit Éric Smadja. Les relations évoluent avec fluidité, sans exiger de définition stricte. Un ami se rapproche, devient un amant, reprend de la distance. Si l’on a besoin de recul avec l’un, on peut se replier sur un autre, prendre du temps. De même que certains couples se protègent des crises ou de l’ennui en surinvestissant leur travail ou leurs amitiés, les « polys » trouvent des ressources à l’extérieur. « C’est une solution comme une autre, accorde Éric Smadja, si cela ne cache pas une incapacité à se mobiliser, ensemble, face à une difficulté. »

Multiplier son pouvoir de séduction

Parfois teinté de donjuanisme, le polyamour peut aussi « répondre, pour des personnes au narcissisme fragile, à un besoin de réassurance », éclaire Éric Smadja. « Plaire à plus grande échelle, pouvoir séduire plus souvent, m’a aidé à avoir confiance en moi, concède Aurélien, 32 ans. Mais être “poly” me permet aussi de fréquenter des personnalités variées. C’est très enrichissant. » Assouvir sa passion du voyage avec l’un, de la fête avec l’autre ? « L’optique relève du développement personnel, remarque David Simard. En plus d’être assez représentative de notre société du divertissement où, pour ne pas être confronté à la frustration ou au vide, on est tenté de se réfugier dans le trop. » Avec un risque, « celui de se perdre et de ne pas avoir le temps de nourrir les différentes relations », admet Fredrik, aujourd’hui satisfait avec deux amours.


Une recherche d’harmonie qui, selon Pauline Prost, fait problème : « Il y a, dans la rencontre amoureuse, l’espoir d’une complétude. On croit que l’autre détient ce qui nous manque. Mais c’est une illusion… » Les « polys » vivent-ils une quête jamais assouvie du partenaire idéal ? « Peut-être, mais courir après ce manque, c’est aussi aspirer au mieux, avoir du désir, donc vivre », reprend-elle. Et à ceux qui disent que ce n’est pas de l’amour ? « Je ne peux pas les convaincre, répond Aurélien. Je le sais, mes amoureuses aussi. Tellement intensément, que je serais bien embarrassé de devoir choisir. »

« Nous avons deux chambres et d’autres histoires »
Guilain, 29 ans, ingénieur entrepreneur

« À 20 ans, j’avais une vision traditionnelle du couple. Je cherchais la fille parfaite avec laquelle je ferais ma vie… Puis j’ai rencontré des gens qui vivaient autrement. Intellectuellement, ça m’a séduit, même si j’étais toujours célibataire. Ça m’a aussi permis de désacraliser la rencontre : ce n’était plus “tout ou rien”, la pression était moindre. À 23 ans, j’ai été avec une femme d’accord pour essayer le polyamour. Notre histoire, intense, a duré trois ans. Mais ça n’a pas toujours été facile. Elle pleurait parfois, je culpabilisais… Puis, il y a deux ans, j’ai rencontré Gabrielle. Nous habitons ensemble depuis sept mois. Comme nous tenons à notre espace et à notre indépendance, nous avons deux chambres et d’autres histoires. Depuis deux ans, elle vit une relation avec un Berlinois, qui a une copine là-bas. Il a l’air sympa… Si Gabrielle était avec quelqu’un que je n’appréciais pas, je serais un peu déçu. Je préfère qu’elle soit bien entourée et, curieusement, je ne me sens pas très menacé. Peut-être parce que nous sommes très complices ; peut-être aussi parce que c’est encore les débuts, la passion. J’imagine que si, sexuellement, on s’éloignait, je me sentirais plus en danger, je serais beaucoup plus jaloux. En ce moment, je n’ai pas d’autre relation amoureuse. Mes parents connaissent Gabrielle et notre situation. Pour eux, qui sont mariés depuis trente ans, c’est excentrique… »

« J’ai trois amours et je découvre une complétude »
Isabelle, 38 ans, sourcière

« J’étais avec Fredrik depuis dix-huit mois. Il était très allusif sur sa vie personnelle, secret. J’en souffrais, j’imaginais le pire… Quand il m’a dit qu’il aimait trois autres femmes, j’étais presque soulagée ! Surprise, certes, désorientée… mais étonnamment sereine. J’ai compris que je ne pouvais pas lui demander de choisir. J’ai aussi réalisé que j’avais toujours eu des difficultés, en couple, à me nourrir à une seule source. Ce que je ne m’autorisais pas avant était désormais possible… Au fond, je voulais mon bonheur, le sien, et tant mieux si nous pouvions aussi concourir à celui d’autres personnes ! J’ai aujourd’hui trois amours : Fredrik, depuis sept ans ; Gabriela, qu’il aime aussi ; et Paul. Chaque relation est spécifique des autres. Elles s’enrichissent, dialoguent, s’équilibrent. Je découvre une complétude : pouvoir développer différentes facettes de ma personnalité et de ma sexualité, sans que ce soit aux dépens des autres. Alors qu’avant je m’effaçais pour répondre aux désirs de mon compagnon, je suis aujourd’hui plus près de mes besoins. Et lorsque la situation change, la forme s’adapte. On en parle, on réajuste. Je m’investis beaucoup dans mes relations, que j’espère vivre le mieux et le plus longtemps possible. Fredrik souhaite que nous vieillissions ensemble : c’est, pour moi, une précieuse expression de son amour. »


« Nous sommes deux à prendre soin d’elle »

Aurélien, 32 ans, chef produit marketing

« Déjà au collège, on me disait : “Deux amoureuses, ce n’est pas possible. Il faut choisir.” J’ai donc été monogame, parfois infidèle. Jusqu’à ce qu’en 2003 j’entende parler d’un couple à trois. Comment faire ? En rencontrer une, puis une autre ? Passer une annonce pour deux ? J’ai été avec une libertine, qui acceptait de coucher ailleurs sans aimer ; puis avec une fille trop possessive. Ça ne marchait pas… Je voulais organiser ma vie honnêtement, avec plusieurs personnes. En 2009, j’ai rencontré Meta et Thomas, polyamoureux depuis trois ans. Avec Meta, ce fut vite intense, sérieux. Bien sûr, j’ai eu du mal à trouver mes marques : leur couple était établi et j’étais le second, sans n’être pour autant qu’un amant. Et puis ils pensaient avoir un enfant… En septembre 2010, ils se sont pacsés. En novembre, nous avons fait une fête pour célébrer la fondation de notre famille. En décembre, Meta est tombée enceinte de Thomas, qui a tenu à ce que je sois le parrain. Ce sont eux les parents, mais je pense m’investir. Et Meta aimerait que nous ayons un enfant ensemble. Elle s’est installée avec Thomas, je cherche un appartement pas loin. Nous sommes deux à prendre soin d’elle, ça se passe bien. Depuis cet été, j’ai une relation importante avec Jessica, qui projette de venir vivre avec moi, agrandir la famille. Et j’ai aussi d’autres personnes dans ma vie. »

(Source)

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Discussion : [Texte] Peut-on aimer deux personnes à la fois ? psychologies magazine, juin 2017

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le lundi 04 novembre 2019 à 13h54

Je mets une copie du texte (pour archive)


Pouvons-nous aimer deux personnes à la fois ?
Par Hélène Fresnel, juin 2017

Qui ne s’est pas senti un jour divisé entre deux histoires… Est-il possible d’aimer avec la même intensité deux êtres différents ? Cette situation peut-elle s’éterniser ? Des psys expliquent, des hommes et des femmes racontent.

Sommaire
• Une brèche s'est ouverte
• Une double scène
• Deux amours, un seul désir
• Besoins ou fantasmes
• Qu'est-ce qu'aimer ?
• Témoignage : "J'ai fait mes valises... et je suis revenue"

Rien à voir avec une passade, une faiblesse d’un soir dont l’empreinte s’efface aussi facilement que celle d’une main posée sur le sable. « Je rentrais du travail, Joseph était dans ma tête. Je jouais avec ma fille, son timbre de voix résonnait dans mes oreilles. Je préparais le dîner, ses mains se promenaient sur mes épaules. Puis Laurent, mon mari, arrivait. J’étais contente de le retrouver. Parfois, je l’écoutais et… parfois, je ne l’entendais plus. Je ponctuais chacune de ses remarques d’un sourire niais. Mais cette double histoire me dévorait le coeur. »


Il y a quatre ans, Léa, photographe de 42 ans, s’est partagée entre Laurent, le père de sa fille, et Joseph, illustrateur, rencontré dans une soirée. Un adultère banal, comme des milliers d’autres, mais Léa en est convaincue : pendant une année, elle a aimé deux hommes, avant de rompre avec son amant, la mort dans l’âme.

Une brèche s'est ouverte

Pourquoi s’engager ainsi dans cette double vie amoureuse ? Par peur de s’engager. Par désœuvrement – comme Emma Bovary. Par besoin, chez les femmes, de nouer sexe et interdit. Par, chez les hommes, de scinder – d’un côté la « maman », de l’autre la « putain ». Par incapacité à lier tendresse et sensualité – comme le détaille Sigmund Freud dans ses écrits, in La Vie sexuelle de Sigmund Freud (PUF).

Cela dit, dans bien des cas, soutiennent les psychanalystes, nous en arrivons là quand une brèche s’est subrepticement ouverte dans un couple déjà constitué. « L’amour s’use et demande de l’entretien, estime le psychiatre et psychanalyste Didier Lauru, auteur de Père-Fille, une histoire de regard (Albin Michel). Nous en avons moins pris soin, parfois malgré nous. Avec le temps, nous nous sommes écartés l’un de l’autre. Une distance s’installe. Un espace s’ouvre, éventuellement au sentiment amoureux : soit c’est juste un béguin, soit c’est une belle histoire… » Nous pouvons aussi nous mettre à aimer deux personnes parce que la jeune fille ou le jeune homme que nous étions, et qui manquait de confiance en elle ou en lui, a changé. Nous avons grandi, nous nous sommes petit à petit débarrassé des interdits fixés par notre histoire personnelle et familiale.

Comme le rappelle la philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle, auteure d’En cas d’amour, psychopathologie de la vie amoureuse (Payot), « nous sommes des êtres multiples, composés de plusieurs couches sensibles. Au fil des ans, nous évoluons. De nouvelles feuilles se déplient, faisant tomber les anciennes. Parfois, nous avons une potentialité en nous que nous n’avons pas pu développer, et nous avons aimé quelqu’un qui exploitait ce que nous étouffions. Si nous nous sommes défait de nos inhibitions, nous avons retrouvé et travaillé cette qualité. Alors nous avons désinvesti le partenaire de ce besoin inassouvi qu’il incarnait. Et nous nous découvrons de nouvelles attentes. C’est souvent à ce moment-là que se produit la rencontre : quelqu’un d’autre va nous regarder au moment où nous nous sommes délivrés ».

Marc, 44 ans, marié, trois enfants, a décidé de changer de vie, après avoir suivi sans broncher la trajectoire tracée par son père : cursus scientifique, grande école, avant de devenir ingénieur dans une grosse entreprise. Après ses études, il a épousé Marie, rencontrée en classe préparatoire. Il y a quelques mois, il a démissionné de son poste. « J’étouffais, j’ai quitté mon travail pour me lancer dans une formation d’ébéniste, et j’y ai croisé Romane. Nous sommes tombés amoureux. Je ne veux pas que ma famille souffre. Je me sens bien, en sécurité avec eux. Marie ne comprend pas pourquoi j’ai démissionné, pourtant, elle fait ce qu’elle peut et essaye de me combler sur tous les plans. Elle y parvenait jusqu’à présent, mais cette histoire avec Romane me chavire. Je pense beaucoup à elle, elle me manque tout le temps. »

Une double scène

Un conjoint rencontré à 19 ans, une petite fille, et vingt ans de vie commune derrière elle, Marion, 39 ans, chirurgienne, a, elle, la sensation qu’un deuxième amour lui est tombé dessus sans qu’elle puisse y faire quoi que ce soit. Elle affirme tenir, tant bien que mal, cette double scène. Si, pour l’instant, la position est supportable, c’est parce que la nature des sentiments qu’elle éprouve pour chacun de ses partenaires est différente. Elle expérimente avec son mari un sentiment profond fondé sur l’altérité : « Nos caractères sont dissemblables, mais j’aime sa manière légère et confiante d’envisager l’existence.»

Alors qu’avec son amant, elle redécouvre la fusion : « Quand il a débarqué dans mon service, j’ai compris ce qu’était le coup de foudre. Nous n’arrivions pas à détacher nos yeux l’un de l’autre. Notre complicité est amoureuse, sexuelle, intellectuelle. Je revis. Je ne sais pas comment tout cela se terminera, mais je n’ai aucune envie de renoncer à lui. » Marion vit deux instants de l’amour : l’enchantement de l’idéalisation et le désir avec l’un ; la plénitude sécurisante d’un lien durable avec l’autre.


Quand nous vivons un coup de foudre, nous surestimons la personne rencontrée, la plaçons sur un piédestal, lui trouvons toutes les qualités dont nous pensons manquer. Elle devient notre double narcissique, celle que nous aimerions être. Mais c’est une projection, une illusion qui tombe progressivement. Petit à petit, la réalité de l’autre surgit. Soit la distance est trop grande avec notre fantasme, et l’histoire s’achève, soit un sentiment raisonnable, mais aussi plus ancré, ce que j’appelle l’amour. »

Deux amours, un seul désir

Quand nous avons l’impression d’aimer deux êtres, nous sommes au fond dans le désir d’un seul. Cela ne nous empêche pas de faire l’amour avec les deux, car une flamme nous ranime, commente Anne Dufourmantelle : « Nous avons la sensation de retrouver notre corps, une réalité de nous-même en tant que personnalité belle, intelligente, intéressante. Nous avons envie de partager cette force. Avec celui qui ne nous “embrase” plus, nous sommes en fait dans l’effet d’amour, un attachement qui peut mobiliser du désir, mais pas de la manière primitive qui nous renverse avec l’autre. »

Pour le psychanalyste Paul-Laurent Assoun, auteur du Couple inconscient, amour freudien et passion postcourtoise (Economica-Anthropos), « lorsque deux personnes sont aimées, en général, l’une est plutôt du côté de la jouissance, donc de la satisfaction ; et l’autre du désir, c’est-à-dire du manque ». Et ce clivage ne concerne pas que les couples installés. Benoît, 28 ans, fleuriste, se souvient avoir hésité entre deux femmes alors qu’il était célibataire : « Je me projette beaucoup dans le désir de l’autre, et je n’arrivais pas à choisir entre Fanny, qui manifestait son besoin d’être avec moi, ce qui me rassurait, et Élise, plus mystérieuse et beaucoup moins claire dans ses intentions. Plus le temps passait, plus je me sentais déchiré, parce que je mettais ma relation avec ces deux femmes sur le même plan. J’ai finalement choisi de m’engager avec Élise, la peur au ventre : avec elle, je me projetais davantage dans l’avenir.» Ils sont toujours ensemble et Benoît ne regrette pas d’avoir arrêté de jouer sur les deux tableaux.

Si la double vie se prolonge, ces deux instants se rejoignent, et la possibilité de vivre pleinement deux histoires s’amenuise. Les thérapeutes pointent les conflits de loyauté, les insatisfactions et les déchirements qui en découlent. « Lorsque l’on aime deux personnes tout en vivant avec l’une d’entre elles, les choses deviennent très compliquées, assure Paul-Laurent Assoun. Quand on rentre à la maison, l’autre est toujours dans notre tête. On jouit davantage, mais, en même temps, cela crée un embouteillage et devient très difficile à gérer dans la réalité. »

Léa se souvient n’avoir pas éprouvé de culpabilité en entamant sa relation extraconjugale. Pourtant, « au bout de quelques mois, la situation était devenue extrêmement douloureuse. Joseph me manquait physiquement. Je maigrissais, me détruisais, me creusais. Je me torturais parce que je ne me voyais pas faire vivre à ma fille une séparation, ce que j’avais moi-même connu adolescente. Je trouvais tout cela d’une violence incroyable. J’ai beaucoup réfléchi. Et nous avons décidé d’arrêter avec Joseph. Pendant un an, j’ai vécu un énorme chagrin. Je considère que je me suis sacrifiée, même si je ne regrette pas mon choix. J’ai reconstruit mon couple, mais charnellement, ce n’est plus ça avec Laurent ».

Besoins ou fantasmes

Selon le psychanalyste Patrick Lambouley : « Nous nous embrouillons quand nous aimons deux personnes à la fois. L’amour n’obéit pas à une logique comptable. Il ne s’agit pas d’aller chercher chez l’un ce que l’autre n’a pas : à ma droite, la satisfaction de mes besoins ; à ma gauche, les fantasmes et l’idéal. L’amour ne consiste pas à remplir des vides en nous. Au contraire, il nous renvoie à nos interrogations personnelles. Il faut le concentrer, pas le diluer. » Et donc choisir.


Qu'est-ce qu'aimer ?

« On aime celui ou celle qui recèle la réponse […] à notre question : “Qui suis-je ?” », a défini le psychanalyste Jacques-Alain Miller (in Psychologies magazine n° 278). L’amour, c’est penser que l’autre va nous apprendre quelque chose sur nous-même, qu’il va nous « révéler ». Les ingrédients nécessaires à la naissance de ce sentiment sont nombreux, d’après la philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle : « L’idéalisation, l’attachement, la peur d’être abandonné – moteur très puissant –, un univers commun en dehors des mots, un sentiment de reconnaissance aigu, les modèles parentaux. Et surtout, le désir. » Le sexe n’est certes pas une condition suffisante à l’amour, mais il en est la chair, rappelle le psychanalyste Paul-Laurent Assoun : « Un amour qui ne se satisfait jamais dans le corps à corps se vide de l’intérieur. »

Témoignage : "J'ai fait mes valises... et je suis revenue"

« J’ai rencontré François dans un train. Nous étions côte à côte. Je l’ai tout de suite trouvé beau, bien qu’un peu prétentieux. Nous avons engagé la conversation. La complicité a été immédiate. Nous nous sommes quittés sur le quai. Je ne sais pas comment, mais il s’est procuré mon numéro de portable. Nous nous sommes revus et sommes très vite devenus amants. À l’époque, j’étais malheureuse dans mon couple : je venais d’avoir une petite fille, et Martin, mon compagnon, fuyait.

Il était de moins en moins présent. Je l’aimais encore, même si je lui en voulais. François a pris de plus en plus de place. Il s’intéressait à ma fille, à ma vie. Nous avions les mêmes complexes d’anciens petits provinciaux montés “faire carrière à Paris”, la même distance légèrement cynique sur l’existence. Je le désirais énormément. Notre entente sexuelle me bouleversait. Il vivait aussi en couple, ce qui m’a sans doute permis de tenir, pendant plus de deux ans, les deux histoires d’amour. Seulement, il en a eu assez : il voulait vivre avec moi, que nous soyons tous les deux. J’étais déchirée. Je l’aimais, mais le milieu inculte et friqué dans lequel il évoluait pour ses affaires me révulsait. Et il allait falloir déménager à l’étranger avec ma petite fille. C’était un énorme sacrifice.

Je l’ai fait. Je suis arrivée défaite un matin chez lui. Je lui ai dit que je venais vivre avec lui, mais qu’il faudrait tout de même que je passe deux jours par semaine en France pour mon travail. Au lieu de me serrer dans ses bras, il m’a demandé froidement si je dormirais avec Martin les jours où je serais là-bas. Je suis repartie avec mes valises. Le lendemain, je suis tombée gravement malade. J’ai été hospitalisée en urgence. François est venu me voir, effondré. Trop tard : sa dureté et la souffrance m’avaient cassée en deux. En sortant de l’hôpital, j’ai fait une dépression. Martin m’a recueillie, entourée. Notre famille s’est reconstituée. Parfois, François vient me voir. Nous nous retrouvons, mais ce n’est plus pareil. »

(Source)

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Discussion : La Commune Kerista, communauté poly américaine, à San Francisco (1971-1991)

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artichaut

le lundi 04 novembre 2019 à 13h26

Bonjour à toutes et à tous,

Je cherche des infos et de la littérature sur la communauté Kerista.
Cette communauté est notamment connue pour avoir inventé les termes « Compersion » (en : Compersion) et « Polyfidélité » (en : Polyfidelity).
Elle a aussi inventé le terme « Polyintimité » (en : Polyintimacy), remplacé ensuite par le terme « Polyamour » (en : Polyamory).


Je n'ai pas trouvé grand'chose sur le forum, sinon ce post de @Lili-Lutine (notre infatigable pourvoyeuse en articles, podcasts et vidéos du web) renvoyant à une vidéo YouTube d'Adélie Pozjman-Pontay « La compersion : peut-on apprendre à être heureux du bonheur de l’autre ? » (avril 2019) :


Tom Reichert, un ancien membre de la communauté utopique Kerista, nous raconte une séance de spiritisme similaire à celle qui aurait vu apparaître [le mot Compersion].

Source : #


Voici ce que j'ai trouvé sur le net :


Le terme [Compersion] a été inventé au sein de la communauté Kerista (en) dans les années 1971-1991 à San Francisco2,3,4.

Source : article Compersion sur Wikipedia (fr)


Kerista est une communauté utopique qui a débuté à New York en 1956 et s'est reconstituée en Californie en 1971

(Source : Wikidata, en)


COMMUNE DE KERISTA : Expérience polyamoureuse à San Francisco, fondée en 1971 et dissoute en 1991. La commune de Kerista a été fondée sur les idées du mariage de groupe, des ressources économiques partagées et de la communauté intentionnelle. La commune était organisée en groupes (clusters), chacun composé habituellement de quatre à quinze personnes et fonctionnant comme un seul groupe polyfidéle. La commune de Kerista a plaidé en faveur du contrôle de la responsabilité individuelle par le groupe, allant même parfois jusqu'à prendre des décisions de groupe sur la vocation de chaque membre et en assignant des membres à des partenaires en sommeil, selon un calendrier rotatif. La commune s'est dissoute après de très graves divisions internes au début des années 90.

(Source : The Inn Between, en)


Et en cherchant mieux je suis tombé sur :
- la page wikipédia en anglais (qui n'existe pas en français)
- le site officiel de la commune Kerista (en)


Y'en a-t-il qui voudrais nous en traduire quelques extraits ?!

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Discussion : Lexique

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artichaut

le lundi 04 novembre 2019 à 12h30

Je viens de découvrir :

Ce glossaire que je ne connaissais pas : The Polyamory Society Glossary, en anglais.
Il comporte 333 termes, de Acceptance à Zee, avec des définitions courtes.

Ce site The Inn Between, comportant également un glossaire des termes poly : Poly Terms, en anglais également.
Il comporte 233 termes. Il est largement inspiré de More Than Two et Polymatchmaker.

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Discussion : [Outil] Traduction de La Carte des sortes de non-monogamies

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artichaut

le lundi 04 novembre 2019 à 02h16

Quelques retours sur la trad de la carte :
- Il y a tantôt "je suis RA", tantôt "je suis AR". Je pense qu'AR tout le temps serait mieux (voire Anarel, car AR s'utilise peut il me semble)
- "Con Sex" je ne trouve vraiment pas ça parlant. Je me dis que "Conv Sex" ou "Conv Sexe" serait moins ambigüe ("Con" moi ça me fait penser à l'insulte, au sexe de la femme, ou à condom, mais pas a convention)… à moins bien sûr que "Con Sex" soit réellement et déjà utilisé en France.
- "Bien sur m H." : je ne comprends pas. Si c'est "monsieur H", ça s'écrit "M. H." (avec majuscule et point)
- "Marchandage" me semblerait mieux traduit par "Prostitution" ou "Travail du sexe"

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Discussion : Le Couple, cette micro-communauté excluante

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artichaut

le dimanche 03 novembre 2019 à 22h57

Siestacorta
Bonsoir,

Lenah
Bonsoir. Si on suit ton raisonnement jusqu'au bout, Siestacorta, pas besoin d'être en couple : dès qu'on refuse l'amour de quelqu'un et qu'on souhaite rester célibataire, on est xénophobe .


je n'ai toujours pas la capacité là de pousser très loin, mais cette remarque résonne pour moi de la même façon qu'une des réactions d' @artichaut , que je n'ai pas comprise non plus, quand il dit :

artichaut
Si je suis exclusif, je suis excluant (plutôt que xénophobe) envers qui ? Des gens qui voudraient être en couple avec moi ? Des gens qui voudraient être en couple avec mon/ma partenaire ?
Doit-on se forcer à relationner ? Et si oui dans quel cas, dans qu'elles circonstances ? Et selon quels critères ?

Ok, J'explique.
Alors oui, d'une part je voulais dire, comme @Lenah (si je comprends ben ce que tu veux dire Lenah) que stigmatiser quelqu'un·e d'excluant parce quil/elle ne veux pas être en couple ou relationner avec quelqu'un·e, c'est "un peu" exagéré.
Mais que je voulais suggérer aussi d'autre part que dans certaines circonstances (et seulement dans certaines circonstances à mon sens) en revanche ce peut être légitime de penser comme ça. Et puisque @Siestacorta tu emploie le mot de xénophobie, je pense typiquement à des situations où en tant que privilégié·e appartenant à une communauté invisible (car se donnant comme la norme), en l'occurrence la communauté des "français, blancs, avec papiers en règle et possédant de fait d'un minimum d'aisance financière, culturelle et sociétale" il me semble un devoir de s'obliger, oui, à relationner +loin que le bout de son nez, sinon on est de fait excluant·e.
Non pas bien sûr s'obliger à être en couple, ni encore moins s'obliger à ressentir des sentiments ou partager du sexe (ce serait absurde), mais se questionner et s'ouvrir à l'autre, différent de nous, et hors de nos (petits) milieux de privilégiés.
(Et je ne dis pas que j'y arrive en disant cela. Je dis qu'il serait normal de nous taxer d'exclusion et de xénophobie si l'on ne fait pas ce travail là.)
(Et que ça dépasse largement les problématiques de "couple")

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Discussion : [Socio] Questionnaire sur les jeunes poly', oct 2019

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artichaut

le dimanche 03 novembre 2019 à 22h32

Bienvenue ici @Evoleela

Evoleela
il est aussi agréable de lire des témoignages de personnes heureuse et comblée par leur poly amour :)

Au cas où ce soit ça que tu cherches, il y a ce fil :
Les avis positifs sur le polyamour

Evoleela
j’aurais bien aimé faire ce questionnaire :)

Ah oui, dommage que le lien soit mort et donc que les questions aient disparues (zut, on aurait dû les copier/coller ici en guise d'archive).

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Discussion : Polyamour et monogamie, est-il possible d'envisager quelquechose de différent ?

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artichaut

le dimanche 03 novembre 2019 à 15h49

…pour les livres j'aurais plutôt du mettre ce lien direct (la bibliographie est encore en cours d'élaboration)

Ash
- L'idée de réintéroger en dehors de toutes normes est une exelente idée, mais comment le faire dans un cadre safe tout en sachant que ça peut toucher des trucs très sensibles qui peuvent entacher notre équilibre commun et personnel?

Y aller lentement (en allant, comme on dit souvent, "à la vitesse du +lent"). En prenant en compte l'avis et les ressentis de toutes les personnes impliquées. En débriefant régulièrement pour s'assurer que l'équilibre commun et personnel n'est pas trop atteint ou en danger.

Ash
- Se laisser le temps c'est un très bon conseil, mais qu'en est-il de ne pas se blesser tout en sachant chez l'autre cette différence ?

Le livre Compersion peut vous aider dans cette voie.

Ash
- Et nous traversons ensemble cette épreuve, en faisant tout pour en faire un travail d'équipe sans céder à la panique.

Super !

Vous avez ceci pour vous, que vous avez pris les devants (au lieu d'attendre que ça merde). Cela augmente considérablement vos chances de réussites.

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Discussion : Le Couple, cette micro-communauté excluante

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artichaut

le dimanche 03 novembre 2019 à 13h26

Je me suis dit qu'en fait ce dont tu parles ça ressemble plus au mariage.
Le mariage est dans les textes même une communauté (à deux d'abord, puis à+ avec la famille). Il a clairement des objectifs protectionniste. Et du reste pendant longtemps le mariage n'incluait pas l'aaamour, mais avait clairement des objectifs en terme de propriété et de communauté (à différent niveaux : la famille restreinte nucléaire, l'arbre généalogique famillial, la classe sociale… généralement bourgeoise, etc).

Et comme le mariage est en désuétude (mis à part dans les communautés LGBT+ avec le "mariage pour tous" ; mis à part également le Pacs, mais qui renoue avec les origines du mariage "par intérêt") peut-être en effet que c'est le couple (principalement le couple monogame) qui hérite de certaines de ces tendances protectionnistes.

On pourrait de même dire bien sûr aussi —avec le courant prônant les non-mogamies— que c'est la monogamie en elle même, et non le couple, qui fabrique cela.

On pourrait dire que c'est une certaine idéologie construite de l'amour, judéochrétienne et capitaliste (qu'on la nomme l'amour romantique… ou tout simplement "romantisme", l'amour conventionnel, l’amour-passion classique, l'amour bourgeois, l'amour "marque déposée", le grand AMOUR, etc) qui fabrique cela. Avec comme source historiques l'amour romantique (celui de l'époque romantique) et l'amour courtois.

Et tout cela est un peu vrai.

Ce qui m'intéresse dans ta proposition, c'est de nommer le couple, indépendamment donc de son caractère légalisé (mariage), idéalisé (l'amour passion) et même monogame (car il y a des couples poly, ou des trouple fonctionnant comme des couples etc).
Le couple serait une forme laïcisée, dépolitisée (au sens capitaliste), presque même en rupture avec l'état (plus besoin de se marier)… réunissant tout les attributs à la fois du mariage bourgeois et de l'amour passion, pour fabriquer un coktail égoïste, protectionniste, excluant, etc.

Ce coktail est éminemment libéral et individualiste au sens ou le couple a pour objet l'union, voire la fusion de deux (ou plus, en verion poly) personnes et qu'il élargit à deux (puis à la famille) l'injonction individualiste de ce monde, en le "magnifiant" et en en faisant un idéal à atteindre. Le mythe d'Aristophane, quoi.

Et cette critique du couple m'intéresse, en ce qu'elle déplace cette critique de l'amour qui perso m'a fait perdre beaucoup de temps en mettant tout dans le même sac, en faisant des amalgames et des approximations (d'où sans doute mes difficulté à lecture de ton fil, ne voulant pas me faire avoir une deuxième fois).

Aujourd'hui, je ne rejette plus le mot amour, et même je le revendique (d'où mon intérêt pour le mot poly-amour —coucou @Loou ).

Et par contre, je crains que cette critique du couple, et malgré toute la pertinence théorique que je lui accorde +que volontiers, puisse à son tour être utilisée, sciemment ou non, pour justifier des comportements que perso je considère comme égoïste, protectionniste (à un niveau +individuel), excluant, etc …et que j'avais tenté de circonscrire avec ma proposition de polybéral.

Ce serait certes parfaitement contradictoire d'utiliser un argumentaire théorique critiquant le protectionnisme et l'exclusion par le couple, pour faire exister le protectionnisme et l'exclusion par l'individu.
Et pourtant j'ai le sentiment que c'est ce qui arrive trop souvent.

Ce n'est donc, à mon sens, pas le couple en soi, qu'il convient de critiquer, mais bien les attitudes égoïste, protectionniste et excluante qui se donne le nom de couple.

Et de même, je me méfie d'une critique de la communauté (et son corrolaire raciste, la stigmatisation du communautaire) pour elle-même. Car on a besoin de faire exister de la communauté entre nous (on n'est pas pas êtres isolés et autonomes). La question serait plutôt qu'elle(s) communauté(s), dans quels buts et par quels moyens ?

Perso je n'adhère pas au terme "non-monogamie", car j'ai trop longtemps utilisé le terme "non-exclusivité" et que j'en ai soupé des termes négatif.
Pour l'instant le terme polyamour me convient, car il contient le mot amour (et que, là dans ma vie, j'ai envie de le réhabiliter) et j'aime le préfixe poly également (qui ouvre plutôt qu'il ne ferme).
Mais je ne vois que trop, combien il prête à confusion en laissant penser qu'il suffit d'avoir plusieurs relations pour être… mieux que les autres.

Alors j'ai envie et besoin de termes positifs qui décrivent et construisent ce vers quoi l'on veut aller. (Ce on étant vague, bien sûr, mais c'est pour pas dire juste "je")

Le mot compersion en est un. Il nous en faut d'autres.

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Discussion : Polyamour et monogamie, est-il possible d'envisager quelquechose de différent ?

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artichaut

le dimanche 03 novembre 2019 à 11h57

Ash
nous précisons que nous avons écrit ce message ensemble et avons décidé de faire cette démarche ensemble.

C'est chouette et rare, ici, que la démarche soit faite à deux. Rien que pour ça, ça me donne envie de répondre.

Car on oublie souvent que si l'on veut que ça se passe bien, et/ou si l'on veut transformer la relation, c'est un travail d'équipe (ici à deux, mais qui peut être aussi à +que deux) bien plus qu'un travail solitaire.

(Par contre c'est étrange — pour un message supposément écrit à deux — que le sujet soit "je" : « avec ma compagne… etc ». Alors je te/vous inviterais à prendre garde à ce qui est réellement fait à deux, ou… ce qui est juste fait par l'un et validé par l'autre. Ceci pour être certain de bien avancer ensemble, et non pas juste se le raconter.)

Ash
nous somme sûrs d'un chose, c'est qu'il est hors de question de séparer ce lien sans essayer des choses, sans découvrir des possibilité, sans se dire qu'il y a une solution.

Bravo aussi pour ça !

Ash
auriez-vous des expérience, des conseils, des pistes, peut-être des solutions a nous conseiller ?

des pistes :
- réinterroger —en dehors de toute norme— ce dont vous avez besoin dans vos vies pour aller bien
- ne pas chercher, certes, un "nouveau contrat relationnel qui ne corresponde qu'à l'un de vous deux" mais chercher un nouveau contrat relationnel, qui n'appartienne qu'à vous (et qui bien sûr réussisse à vous correspondre à tou·te·s les deux)
- vous laisser du temps (vous n'allez pas trouver ça en une semaine) et expérimenter des choses (seule la pratique vous dira ce que vous pouvez/voulez vivre)
- continuer, puisque ça a l'air d'être votre choix, de faire de cette question un travail d'équipe

et pourquoi pas :
- aller dans un café poly près de chez vous
- lire des livres

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Discussion : Le Couple, cette micro-communauté excluante

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artichaut

le samedi 02 novembre 2019 à 16h27

Alors zut j'ai pas le temps là de vraiment creuser pour réagir, mais il me semble y avoir des trucs pas clairs et quelques amalgames.

En tout cas, déjà, je vois de la confusion dans la délimitation du problème.


Voici tout de même des exemples de ce qui me pose problème :

Siestacorta
Une relation peut être vécue et décrite comme une communauté. Elle se définit, au moins avec le temps, par ce qu'on fait l'un avec l'autre, l'un pour l'autre : construction et solidarité. Nous pouvons vivre notre relation comme partie de notre identité, puisque dans le temps, elle fait partie de notre histoire. Dès qu'il y a cohabitation, on peut parler de communauté de biens matériels, mais cela n'est pas indispensable pour se sentir "ensemble".

- déjà conjugalité me semble plus proche de ce que tu cherche à dire que cohabitation
- ensuite si tu veux parler de conjugalité, pourquoi au début du paragraphe tu parles de "relation" (et non pas directement de "couple" ou de "relation avec conjugalité")

Parce que là, ça frôle le sophisme le trouve.

Siestacorta
dans la norme amoureuse romantique, c'est à dire le couple

Ouh la !

Déjà "amoureuse romantique" je trouve que ça fait pléonasme. Mais ça j'en ai déjà causé . Et pourquoi pas, tant qu'on s'entend sur les mots. C'est bien de ça dont tu veux parler ?

Ensuite le couple (ou le couple avec conjugalité… / de quoi veux-tu parler exactement ? on s'y perd un peu) n'est qu'une donnée parmi d'autres de cette "norme amoureuse romantique". Du coup ce c'est à dire me fait bugger. Et pareil me renvoie à du sophisme.

Siestacorta
Les communautés (nationales, religieuses, politiques, économiques, et donc amoureuses)

N'est-on pas en train de mélanger "tout et n'importe quoi là" ? C'est quoi une communauté pour toi ? Je ne comprends pas.

Faut-il qu'il y ai conjugalité (ou cohabitation) ou pas ?
Fais-tu la différence entre une communauté à laquelle on choisit d'adhérer et une autre à laquelle on appartient de fait ?
Etc.

Siestacorta
C'est ce phénomène d'une recherche de stabilité par la conservation et survalorisation des identités (la notre, les leurs) qui fait qu'une communauté devient souvent plus ou moins excluante et/ou discriminante envers ceux qui lui sont étrangers.
Cela explique, pour une bonne part, la xénophobie

L'argumentaire me semble un peu léger.
Mais ok, tu nuance dans tes posts ultérieurs.

Ce qui fait qu'on relationne ensemble etc, est aussi pour beaucoup lié a des choix positifs, des choses que l'on partage à deux, indépendamment de ce que vit ou pas le reste du monde. Non ?
Sinon c'est un peu triste comme façon de voir le monde.

Inversement, le maintien de privilèges n'est-il pas +important que la "recherche de stabilité par la conservation et survalorisation des identités" ?

Siestacorta
on peut voir aussi l'exclusivité comme une micro-forme de xénophobie

Là encore —au delà de l'emploi gênant du mot "xénophobie" (les couples mono étrangers et racisés vivant en France seraient xénophobes envers les français blancs poly ??)— de quoi parles tu ?
De triade ? de Metamour ?
Si je suis exclusif, je suis excluant (plutôt que xénophobe) envers qui ? Des gens qui voudraient être en couple avec moi ? Des gens qui voudraient être en couple avec mon/ma partenaire ?
Doit-on se forcer à relationner ? Et si oui dans quel cas, dans qu'elles circonstances ? Et selon quels critères ?


Bon désolé de n'être ici que critique, la discussion m'intéresse dans ce qu'elle amène comme éclairage sur la notion de couple, mais :
- d'une part je manque de temps là, pour approfondir (ça ce n'est que mon problème à moi)
- d'autre part la somme de ces approximations m'embrouille le cerveau et j'ai du mal à réfléchir (ça, ça ne me semble pas venir que de moi)

Je sais pas si tu vois (vous voyez) un peu ce qui m'ennuie.

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Discussion : [Outil] Traduction de La Carte des sortes de non-monogamies

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artichaut

le samedi 02 novembre 2019 à 14h45

la Nouvelle version de la traduction de la Carte des sortes de non-monogamie est ici :
- la page de présentation
- la carte en png

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Discussion : [Théâtre] Spectacles abordant le sujet du polyamour

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artichaut

le vendredi 01 novembre 2019 à 13h07

tu peux tout me signaler (moi ça me va !), …p-être en mp si y'en a beaucoup ou souvent, pour éviter de surcharger le forum

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Discussion : [Livre] élaboration d'une Bibliographie, commentée, sur le polyamour

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artichaut

le vendredi 01 novembre 2019 à 12h41

Et aussi :
- vaut-il mieux une biblio de 20 livres ou de 200 livres ?

(ou bien les deux : une succincte pour les personnes qui débarquent, une +complète pour celles qui veulent approfondir le sujet — un peu comme le Lexique/Glossaire)

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Discussion : [Livre] élaboration d'une Bibliographie, commentée, sur le polyamour

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artichaut

le vendredi 01 novembre 2019 à 12h36

Dans l'idée d'un jour mettre en forme ce travail sur la Bibliographie, je me demandais quel classement vous verriez qui vous semble le +pratique ?

Par ex le classement du wikipedia allemand :
- Théâtre
- Poésie
- Fiction
- Biographies
- Non-Fiction

Avec peut-être une mention des livres en langue étrangère et non traduits (anglais principalement), soit dans chaque rubrique, soit dans une rubrique à part.

Mais un tout autre type de classement (ou sous-classement, ou meta-classement) pourrait aussi sembler judicieux :
- Les livres pratiques (Compersion, Salope éthique, Guide des amours plurielles…)
- Les livres théoriques et historiques (toute la clique des
Fourier, Armand, Kollontaï, Reich & co)
- Les livres de fiction

Et faut-il intégrer des livres annexes de type "développement personnel' (Les 5 langages de l'amour & co) ?

Et faut-il intégrer les @pseudos quand je cite ou m'inspire des commentaires du forum ?

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Discussion : [Théâtre] Spectacles abordant le sujet du polyamour

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artichaut

le vendredi 01 novembre 2019 à 12h07

Merci !

(j'aime beaucoup quand on m'aide à corriger mes fautes d'orthographe)

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Discussion : [Théâtre] Spectacles abordant le sujet du polyamour

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artichaut

le jeudi 31 octobre 2019 à 22h40

et derechef je signale ce spectacle : Amour(s) par la Cie Ezec Le Floc'h, 2019

Artistes : Jérémy Belhadj, Joana Olasagasti, Anne Neumann, Bastien Dugas
Metteur en scène : Ezec Le Floc'h

Présentation
Amour(s) réunit un jongleur, une équilibriste, une danseuse et un comédien pour nous parler d'amour.

Quatre personnages sortent de leur monde pour entrer dans le nôtre. L'un jongle, l'autre joue, une autre danse quand la dernière est sur ses mains. Amour(s) est la rencontre du théâtre et du nouveau cirque pour explorer l'amour sous toutes ses formes : romantique, fraternel, professionel, parental, réactionnaire ou moderne. Le spectateur vit le spectacle et ses différents tableaux comme ses acteurs : au travers de ses propres expériences.

L'amour est une émotion banale tout autant qu'elle est unique. Omniprésente dans les arts depuis des siècles, son insondable complexité, garante de la survie de notre espèce, est souvent disséquée, illustrée, malmenée. Le metteur en scène Ezec Le Floc'h fusionne technique circassienne, poésie visuelle et narration théâtrale pour que chacun puisse ouvrir ou pousser sa réflexion sur ce sentiment aux mille interrogations.

(Source)

Quelqu'un·e l'a vu ?

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Discussion : Des ressources sur le polyamour...

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artichaut

le jeudi 31 octobre 2019 à 22h32

En matière de ressources sur le polyamour, il y a des choses recensées ici :
- La page des Liens du site
- Outils pour relations non-normées
- La : Bibliographie commentée sur le polyamour. (avec des sous rubriques BD, Jeunesse, etc)
- Filmographie sur le polyamour (et aussi les Séries)
- Chansons, poèmes, divers poly
- Spectacles abordants le sujet du polyamour

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