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Résultats de l'étude sur les formes d'attachement dans le polyamour, mai 2019

Bases
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LNJ

le jeudi 09 mai 2019 à 10h24

Bonjour !
Je vous avais consultés il y a quelques mois pour participer à notre étude sur l'attachement dans le polyamour, j'avais promis de faire un retour sur les résultats. Alors pour les plus courageux, je vous joins l'étude elle-même, c'est formulé en langage universitaire, donc (objectivement) assez chiant à lire, c'est probablement la partie discussion qui est la plus intéressante, en fin de dossier.
Mais voici en substance nos principaux résultats : nous avons pu interroger un peu plus de 500 personnes donc environ 150 polyamoureux, ce qui nous a permis de faire une comparaison entre les populations mono et poly. Il en ressort :
- que les polyamoureux ont un mode d'attachement dans le couple qui est significativement plus "sécure" que les monogames
- ce résultat s'explique notamment par un niveau d'anxiété bien moindre : selon la théorie de l'attachement (originellement appliquée aux enfants), c'est la sécurité affective qui pousse vers l'exploration, c'est cohérent avec nos résultats.
- nous avons également comparé les divergences de modes d'attachement chez les polys entre les relations primaires et secondaires (pour ceux qui avaient ce type de structure relationnelle) => nos résultats révèlent que le niveau d'évitement est plus important pour les relations secondaires : c'est également assez logique, l'investissement affectif en temps étant plus difficile lorsqu'on a déjà une famille, on a nécessairement moins de temps à consacrer aux relations secondaires, ce qui explique une logique plus "évitante". Je précise que ce résultat ne révèle rien sur la qualité de la relation ou son degré de profondeur, on est bien sur une logique relationnelle.
Ainsi, il nous a semblé que le polyamour avec relation principale et secondaires pouvait être un compromis entre le monogamisme et le "véritable" polyamour, sans hiérarchie relationnelle. C'est un point qui se discute, bien sûr !
Bonne journée,
Hélène

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LNJ

le jeudi 09 mai 2019 à 10h25

Bon, je vois que je ne peux pas joindre l'étude dans le cadre de ce forum, que ceux qui souhaitent l'avoir m'écrivent directement !
Hélène

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bonheur

le jeudi 09 mai 2019 à 10h28

Merci beaucoup pour ce retour ! J'aimerais beaucoup lire, mais...

LNJ
je vous joins l'étude elle-même,

... un oubli sans doute !

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bonheur

le jeudi 09 mai 2019 à 10h29

On a posté simultanément, j'envoie mon mail tout de suite

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artichaut

le lundi 11 novembre 2019 à 00h25

Je viens de créer ce fil pour discuter du sujet de l'attachement et rassembler quelques liens : Théorie de l'attachement chez l'adulte

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artichaut

le lundi 11 novembre 2019 à 01h35

Extrait du dossier des résultats :

5. Discussion et conclusion
5.1 Spécificités des modalités d’attachement au sein de la population polyamoureuse
Cette étude a ainsi permis de caractériser les modèles d’attachement au sein de deux populations, monogame et polyamoureuse, et d’examiner leurs différences. L’analyse des résultats montre que les individus polyamoureux diffèrent des individus monogames par un niveau d’anxiété significativement moindre. En revanche, les populations monogame et polyamoureuse ne diffèrent pas significativement quant à leur niveau d’évitement. Ces résultats se traduisent également par les styles d’attachement déduits à partir des scores d’anxiété et d’évitement puisque les individus polyamoureux sont significativement sur-représentés dans le style « sécure ». L’hypothèse formulée en amont de cette étude est donc bien confirmée. Par ailleurs, nous constatons que les personnes polyamoureuses sont également sur-représentées dans le style d’attachement « détaché ».

(…)

5.6 Conclusion
Cette étude étant, à notre connaissance, la première réalisée en France sur les modalités d’attachement des polyamoureux, elle apporte une première approche quantitative sur un sujet jusqu’à présent très peu investi. A l’heure actuelle, le rejet par un certain nombre de psychologues du modèle de vie polyamoureux (Fontaine-Paquet, 2015) accroît le sentiment d’isolement pour les personnes concernées, qui peuvent alors s’estimer victimes de préjugés ou de confusions avec d’autres modalités relationnelles telles que le libertinage. Ainsi, une meilleure connaissance de cette question permettrait d’en tenir compte dans le cadre des suivis psychologiques. De plus, au regard de la fréquence de l’infidélité dissimulée et de la forte hausse des divorces (IFOP, 2017), le modèle relationnel du polyamour pourrait présenter une alternative au modèle de relation romantique dyadique. En effet, notre étude montre que les individus polyamoureux présentent un style d'attachement davantage secure, ce qui traduit une certaine qualité d’attachement et une vie relationnelle harmonieuse.
Bien entendu, cette étude, qui se fonde presque exclusivement sur des résultats quantitatifs, devrait être étayée par des méthodes de recherche plus qualitatives qui font encore beaucoup défaut en France. Il serait également intéressant de questionner plus en profondeur l’hypothèse d’un lien de causalité entre style d’attachement et modèle relationnel choisi par de nouvelles études. La multiplication, ces dernières années, des articles et émissions portant sur le polyamour est susceptible d’ouvrir des horizons nouveaux en promouvant d’autres formes relationnelles que la dyade conjugale, ce qui pourrait contribuer à une meilleure acceptation sociale du polyamour, encore très marginalisé de nos jours.

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Siestacorta

le lundi 11 novembre 2019 à 10h18

Ya zéro moyen d'avoir accès public à ce dossier ?

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Alinea7

le lundi 11 novembre 2019 à 12h08

"""L'attachement des polyamoureux est défini en réunissant le modèle "relations principales" des personnes qui hiérarchisent leurs relations avec le modèle "relations non hiérarchisées" des individus qui ne hiérarchisent pas leurs relations.
"""

La question que je me pose c'est : on essaie d'évaluer le mode d'attachement d'une personne, et on prend pas en compte toutes ses relations ?
Pourquoi ne pas prendre en compte les relations secondaires ? Alors, c'est assumé, elles comptent vraiment pour du beurre ?
Je trouve qu'il faudrait expliquer ce choix.

Un autre biais : les participants ont été contactés via un réseau social dédié au polyamour. Et sur ce forum. Rien n'indique que les individus monogames ont été contactés par un autre mode.
Ça biaise carrément la population monogame.

Aussi, aucune différenciation n'est faite entre les monogames en relation exclusive, les polyacceptants en relation principale, les polyacceptants en relation secondaire. Et pourtant on peut s'attendre aux mêmes différences qu'entre relation poly principale et secondaire, voire carrément amplifiées.
Et ça c'est pas qu'un peu dommage, surtout quand on généralise le modèle d'attachement amoureux des polys en ne prenant pas en compte les relations secondaires, et qu'on ne fait pas pareil pour les monos.

Sinon c'est chouette d'avoir un peu des chiffres pour penser. D'où ma déception qu'il en manque. ^^

Mais j'ai peur des interprétations. A supposer que les polys aient globalement un attachement plus sécure, qu'en déduire ?
- que les relations non-exclusives ne sont accessibles qu'aux personnes avec un faible niveau d'anxiété ?
- qu'elles apaisent l'anxiété dans les relations principales mais pas les secondaires ?

Pour vraiment comparer à un modèle d'attachement mono il me semble qu'il manque des données sur des relations exclusives non confrontées au polyamour du partenaire.

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artichaut

le lundi 11 novembre 2019 à 13h38

alinea7
Pour vraiment comparer à un modèle d'attachement mono il me semble qu'il manque des données sur des relations exclusives non confrontées au polyamour du partenaire.

Vu la proportion de l'étude (150 poly environ sur plus de 500 personnes) je doute que les monos ai été trouvé sur ce site !

alinea7
Pourquoi ne pas prendre en compte les relations secondaires ?

Si si elles ont été prises en compte. Mais séparément pour les comparer aux "relations principales".

alinea7
Aussi, aucune différenciation n'est faite entre les monogames en relation exclusive, les polyacceptants en relation principale, les polyacceptants en relation secondaire.

Ah ça par contre, oui, ça n'a pas été pris en compte.
En fait les "polyacceptants" n'ont pas été pris en compte, ils ont été considérés comme des "monos" :

3. Méthode
3.1 Participants
(extrait)
Les personnes poly-acceptantes partagent une relation amoureuse avec une personne polyamoureuse, mais n’entretiennent pas eux-mêmes d’autres relations amoureuses en parallèle. Les personnes poly-acceptantes ont donc été redirigées dans le groupe des personnes monogames.

Moi c'est ça que je trouve dommage. Car une personne dite "poly-acceptante" (terme que je n'aime pas) est selon moi +poly qu'une personne se prétendant "poly" (car ayant plusieurs relations) mais avec un attachement évitant. (c'est un vaste débat)

alinea7
A supposer que les polys aient globalement un attachement plus sécure, qu'en déduire ?
- que les relations non-exclusives ne sont accessibles qu'aux personnes avec un faible niveau d'anxiété ?
- qu'elles apaisent l'anxiété dans les relations principales mais pas les secondaires ?

Oui, ça c'est intéressant.
L'étude en question se contente de mesurer. Donc les déductions ou interprétations c'est une autre partie du travail.

Celà-dit l'étude propose en Conclusion et en « Ouverture » la question du lien de causalité entre le style d'attachement et les choix relationnels. Sans toutefois donner de réponse.

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artichaut

le lundi 11 novembre 2019 à 13h41

Siestacorta
Ya zéro moyen d'avoir accès public à ce dossier ?

Je viens de poser la question à @LNJ par mp.

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Alinea7

le lundi 11 novembre 2019 à 13h51

artichaut
Vu la proportion de l'étude (150 poly environ sur plus de 500 personnes) je doute que les monos ai été trouvé sur ce site !

En effet mais alors pourquoi les sources poly sont données et pas les autres, si elles existent ?

artichaut

alinea7
Pourquoi ne pas prendre en compte les relations secondaires ?


Si si elles ont été prises en compte. Mais séparément pour les comparer aux "relations principales".

Elles ont été prises en compte pour évaluer séparément l'anxiété et l'évitement selon le type de relation et c'est très pertinent.
Elles n'ont pas été prises en compte dans le tableau 4 : Statistiques descriptives de l'attachement du groupe des polyamoureux.

artichaut
Les personnes poly-acceptantes ont donc été redirigées dans le groupe des personnes monogames.

Moi c'est ça que je trouve dommage. Car une personne dite poly-acceptante est selon moi +poly qu'une personne se prétendant poly (car ayant plusieurs relations) mais avec un attachement évitant.

C'est ce que je regrette, qu'il n'y ait pas une différenciation. Ce serait très intéressant d'évaluer les scores selon les types de relation pour le groupe mono aussi.
J'émets l'hypothèse que le groupe mono en relation secondaire sera statistiquement plus anxieux que le groupe mono global. Et ça m'intéresse de savoir si c'est le cas parce que j'ai peut-être tout faux.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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artichaut

le lundi 11 novembre 2019 à 14h17

alinea7
En effet mais alors pourquoi les sources poly sont données et pas les autres, si elles existent ?

En effet, on sait que les poly on été trouvé ici et sur fb, mais on ne sait pas où ont été trouvé les monos.

alinea7
Elles n'ont pas été prises en compte dans le tableau 4 : Statistiques descriptives de l'attachement du groupe des polyamoureux.

C'est vrai (ni dans le tableau 5).

alinea7
Ce serait très intéressant d'évaluer les scores selon les types de relation pour le groupe mono aussi.

Oui.

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