Polyamour.info

artichaut

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Rennes (France)

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Discussion : Le polyamour est-il objectivement viable ?

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artichaut

le vendredi 16 décembre 2022 à 09h41

Le problème que tu pose n'est pas un problème polyamoureux mais celui des sollicitations masculines. Les hommes cis hétéro, dans ce monde sur-sollicitent (et pas que sur les sites de rencontre) les femmes cis (essentiellement celles dans les normes actuelles de "beauté").

Si on suit ton raisonnement il y a +d'hommes hétéro que de femmes hétéro sur terre, puisque sur un site de rencontre une femme reçoit beaucoup plus de sollicitations.

Avant_gout
Le polyamour est-il objectivement viable ?

Non.

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Discussion : Pourquoi rencontrer les métamours ?

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artichaut

le jeudi 15 décembre 2022 à 16h01

Alabama
- en en entendant parler je me dis que je pourrais bien m'entendre avec
- l'amoureux.se du milieu pense qu'on pourrait bien s'entendre
- ça se trouve comme ça parce qu'on est invité.e.s au même événement de groupe
- la personne passe par là pour rendre un truc par exemple
etc...
- et en cas de problème, pour essayer d'arranger la situation...

T'as déjà trouvé des débuts de réponses !

Alabama
Mon souhait est de transformer mes relations amoureuses pour qu'elles ressemblent plus à mes amitiés, et transformer mes amitiés pour qu'elles ressemblent plus à mes amours, et donc pour moi c'est faire une spécificité là où j'aimerais enlever de la spécificité.

Moi j'aime rencontrer les ami·e·s de mes ami·e·s, ou plutôt les relations importantes de mes relations importantes, et ce au moins une fois. Surtout si la personne avec qui je suis en relation en parle souvent. Tant que je n'ai pas rencontré une personne en vrai je n'arrive pas à coller une image et donc à "créer la fiche personnage" dans ma tête (mémoriser des infos parcellaires et en faire un tout) ce qui n'aide pas dans les échanges ("mais enfin, je t'ai parlé 20 fois d'un·e·tel·le") : j'ai tendance à confondre toutes les personnes que je n'ai pas encore rencontré.

Ensuite rencontrer en vrai permet d'enrayer les projections, les fantasmes, les idées reçues et donc la jalousie (je ne t'apprend pas qu'il y a de la jalousie, aussi entre ami·e·s) et inversement, pour moi, d'augmenter la compersion.

Et perso j'aime beaucoup partager ce lien si particulier, ce point commun précieux, d'aimer une même personne.
Et en cas de coup dur de la vie concernant la personne aimée, il me semble important de pouvoir s'informer, de pouvoir s'entraider, etc.

Être en relation importante (amour, amitié, peu importe) c'est un peu comme un projet de vie, ou un long voyage. J'ai envie de rencontrer au moins une fois, toutes les personnes qui sont sur le même bateau. Ça n'est pas une exigence, mais une demande, ou a minima un désir fort et très clairement exprimé.

Quant ça n'est pas possible, je fais avec. Mais j'en suis toujours un peu triste.

.
Quant tu es une femme en relation hétéro-poly il me semble encore +primordial de rencontrer tes metamours femmes. Car les mecs pivots hétéros, sont réputés pour faire de la merde à répétition. Et être pivot c'est avoir du pouvoir. C'est donc une manière de partager ce pouvoir.

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Discussion : Pourquoi rencontrer les métamours ?

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artichaut

le jeudi 15 décembre 2022 à 15h50

Alabama
P.S : je comprends rien aux thèmes proposés, je n'arrive pas vraiment à trouver dans quel thème s'inscrit le sujet que je veux lancer... j'ai mis dans romantisme faute de mieux.

Tu peux proposer des choses ici.

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Discussion : [Lexique] Définition(s) du polyamour

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artichaut

le jeudi 15 décembre 2022 à 14h37

Comme je le dis ici, pour moi aujourd'hui le polyamour c'est juste et uniquement avoir soi plusieurs relations (et que les autres soient a peu près d'accord).

Comme le dit Le Robert, puisque le mot est entré dans le dictionnaire (en 2021) :

Le Robert
polyamour ​​​
nom masculin
didactique Fait d'avoir plusieurs relations amoureuses en parallèle, avec le consentement de chaque partenaire.
Source : (1)

Et c'est tout.
Le reste c'est ce que nous on voudrais y mettre. Mais on voit bien qu'on ne peut lutter (contre la machine monogamie-patriacart-capitalisme qui se réapproprie tout et fait du polyamour une simple extension de la monogamie : de la monogamie avec un soupçon de liberté —ou de libéralisme— en+).

Tout au plus, voudrait-on un polyamour éthique, comme d'autres parlent de séduction éthique. Mais même ça, ça me semble un mirage. Ça me semble très mal penser les choses (=penser les choses prioritairement du point de vue du nombre de relations).

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Discussion : Comment savoir si notre metamour est vraiment poly ?

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artichaut

le jeudi 15 décembre 2022 à 14h29

Caoline
Comment savoir si notre metamour est vraiment poly ?

Pour moi la seule manière de répondre est de rencontrer, au moins une fois, tes metamours en direct. Ou a minima par visio ou téléphone, mais surtout surtout pas via un·e intermédiaire (on sait bien qu'on ne peut pas faire confiance aux pivots).
Un·e meta qui ne voudrait avoir aucun contact direct avec toi, pas même une fois, pour poser le cadre, désamorcer les fantasmes et projections, et si possible définir un canal possible de communication en cas de necessité, hum… peut-on vraiment parler de "polyamour". Oui au sens où le polyamour est pratiqué et au sens du dictionnaire ; non, me semble t-il au sens où toi tu l'entends.
Et c'est là me semble t-il où le concept de compersion fait toute la différence.

Le polyamour aujourd'hui c'est juste et uniquement avoir soi plusieurs relations (et que les autres soient a peu près d'accord). Il nous faut bien l'admettre. On peut théoriser, vouloir inventer, on ne change pas la réalité vécue.
C'est à dire qu'aujoud'hui on peut être poly et être non-compersif, vouloir tout cloisonner, se satisfaire d'un peu de mensonge ou de l'acceptation forcée de l'autre, enfermer l'intime dans une case privée et protégée, ne pas faire du consentement une priorité, etc, etc. C'est à dire en quelque sorte pour moi on peut être poly et monogame, ou du moins on peut être poly et s'incrire totalement dans la norme de la monogamie en tant que système (de même qu'on peut être mono et compersif, mono et pas hétéro, c'est à dire pour moi, déconstruire la norme, bien+ que ne le font certains poly).

J'ai tendance à penser (mais peut-être que j'extrapole, ou vais un chouïa trop loin) que tu ne veux plus de relation qu'avec des personnes compersives qui ne relationnent qu'avec des personnes compersives.

Sinon, comme dit @bidibidibidi, il faut commencer par définir le polyamour avec toutes les personnes concernées.

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Discussion : Dépasser le sentiment de trahison

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artichaut

le lundi 12 décembre 2022 à 00h14

Merci pour le récit (qui je pense peut servir à d'autres).
J'aime bien quand les fils de discussions ont des sujets clairs et que après être venu demander de l'aide, les personnes font l'effort de venir raconter la résolution ou l'évolution (qu'elle soit chouette ou pas chouette).

Certain·e·s utilisent ce forum comme un flux. Moi j'aime la dimension d'archive et de ressources sur les relations affectives.

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Discussion : Dépasser le sentiment de trahison

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artichaut

le dimanche 11 décembre 2022 à 20h52

Alabama
J’ai ma petite idée des raisons pour lesquelles cette erreur a pu arriver. Et elle a à voir à mon sens avec le fait de prendre soin de soi : quand on ne prend pas soin de soi c’est difficile de prendre soin des autres.

…voir il peut y avoir un petit côté maso à provoquer inconsciemment ce qui va faire que l'autre va "prendre soin de nous" (comprendre : nous engueler, nous recadrer, etc). On a les shémas affectifs qui sont les nôtres…

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Discussion : Dépasser le sentiment de trahison

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artichaut

le dimanche 11 décembre 2022 à 20h37

J'ai bien conscience que ça n'est pas ta demande @Alabama, mais j'ai envie d'ajouter quelque chose.

Je suis une personne très contrôlante et je me suis souvent acoquiné (comprendre mis en relation) avec des personnes elles-même très contrôlantes (j'ai besoin de répondant dans la relation).

Selon certains écrits la blessure de trahison est l'apanage des personnes contrôlantes (ou le contraire). De fait, j'ai été beaucoup confronté (conscienmment ou non) au sentiment de trahison et je me suis longtemps crû moi-même meilleur (dans le sens de ne pas trahir l'autre) sur ce terrain-là que celles et ceux que je fréquentais. Je ne saurais dire ce qu'il en est réellement. Je suis fiable et faillible à la fois.

Que je sois celui qui trahi (quand j'accepte de l'admettre) ou celui qui est trahi (quand je l'accepte également), à chaque fois j'ai eu des choses à apprendre sur moi (certaines que je n'ai pas fini d'apprendre, concernant les grandes trahison).

Et je vois du coup du lien avec la jalousie. (J'adore le sentiment de jalousie car il m'apprend plein de choses sur moi).
Et plus ça va, plus je m'intéresse (ou j'essaie de m'intéresser) à ce que les émotions ont à m'apprendre, plutôt qu'aux actes en eux-même (les miens ou ceux des autres) qui ont provoqué cette émotion.

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Discussion : Dépasser le sentiment de trahison

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artichaut

le dimanche 11 décembre 2022 à 20h26

Alabama
Qu’avez vous fait en tant que «   personne fautive » ?

Selon les cas :
J'ai nié. J'ai fui. Je me suis justifié. J'ai envoyé chier l'autre.
J'ai écouté. J'ai été empathique. J'ai essayé d'entendre la souffrance de l'autre sans culpabiliser moi. J'ai demandé si je pouvais réparer.
Je n'ai rien promis.
J'ai essayé de comprendre ce qui m'a fait faire ça.
J'ai essayé de me demander à moi-même (pas toujours avec lucidité) si je risquais de recommencer. S'il s'avérait que je pensais que oui (que je risquais de recommencer) je l'ai dit (pas tjs avec tact).
Je me suis demandé si la relation était, à mon sens, viable et j'ai essayé d'en tirer des conclusions ("qui s'impose").
J'ai assumé.

Alabama
Qu’avez-vous fait en tant que «   personne trahie » ?

Selon les cas :
J'ai été en colère. Je me suis barré.
Je n'ai pas identifié ça comme de la trahison. J'ai été déstabilisé. Je n'ai sû que faire, et ça m'a miné longtemps.
J'ai rongé mon frein. J'ai attendu que ça passe. J'ai été discuter avec l'autre (sans forcément utiliser le mot "trahison" qui est un mot très fort, ou pas d'entrée de jeu, ou avec des précautions)
Je me suis questionné sur moi-même. Pourquoi ai-je ce sentiment ou cette émotion d'être trahi ? Qu'est-ce que ça m'apprend sur moi ? Suis-je moi même une personne qui trahi (j'ai longtemps cru que non) ? Suis-je capable de me pardonner, quand c'est moi qui trahi l'autre ?

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Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

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artichaut

le dimanche 11 décembre 2022 à 18h31

Merci @Ayna pour ton message.

Ayna
regarder qui est l’autre en moi

Tu peux développer ? Je ne suis pas sûr de comprendre (même factuellement) ce que ça veut dire.

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Discussion : Comment ne pas blesser des amants?

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artichaut

le vendredi 09 décembre 2022 à 13h30

…et tu as plusieurs façon de mettre le hola
- mettre le hola aux protagonistes extérieurs si en effet, tel est ton souhait intime
et
- mettre le hola à ton chéri, qui tout de même, semble exercer de la pression sur toi pour que tu fasses ce que lui décide

Ta difficulté, ton indécision peut aussi venir de ça : tu es prise entre 2 feux qui cherchent à te diriger vers des endroits contradictoires.
La question c'est donc : quel est toi, ton vrai désir intime ?

.
Identifier et assumer son désir, ne veut pas dire qu'on est obligé de le réaliser ensuite. Mais ça permet de savoir ce qui vient de toi et ce qui vient des autres. Et donc de visibiliser les efforts que peut-être toi tu fait pour satisfaire les désirs des autres.
C'est pas pareil de faire ce que te demande ton chéri (de dire clairement aux autres qu'il n'y a aucun amour, que ce n'est que de l'amitié) ou de dire à ton chéri « En fait il y a de l'amour avec untel, mais je ne vais pas le faire exister, car c'est difficile pour toi ». Je ne dis pas qu'il faut faire ça. Tout dépend ce que tu ressent. Mais si jamais c'est ce que tu ressent, alors oui, ça me semble judicieux.
Bref essayer d'aller au +juste de tes sentiments et les partager en toute franchise avec les différents protagonistes. Ensuite, une fois que chacun·e à fait ça, vous avez les bases pour discuter et décider ce que concrétement vous allez faire.

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Discussion : [Texte] La jalousie vue comme une pieuvre à 8 pattes - Hypatia from space - déc. 2015, janv. 2016

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artichaut

le vendredi 09 décembre 2022 à 12h29

La jalousie vue comme une pieuvre à 8 pattes - Hypatia from space
- 2ème partie, janv. 2016
(copie ici pour archive)

Partie 2 : Désamorcez vos triggers et ceux de votre partenaire

Maintenant que vous avez identifié avec précision les pattes-de-pieuvres de la jalousie qui vous affectent, et celles qui affectent votre partenaire, et que vous avez pris le temps d’en discuter afin de mieux vous connaître l’un l’autre, nous allons aborder quelques pistes de solutions. Certaines vous rejoindront parfaitement, alors que d’autres ne vous conviendront pas du tout. Pour les solutions, comme pour les triggers, c’est du cas par cas, puisque chaque personne est unique. Une solution qui fonctionne pour moi peut ne pas fonctionner pour vous, et inversement. D’ailleurs, vous allez probablement trouver des idées qui vous aident à surmonter un état de jalousie, et qui ne sont pas dans cette liste : partagez-les autour de vous, dans votre communauté polyamoureuse, et écrivez-les moi !!! Plus il y aura d’outils différents de gestion de la jalousie qui seront en circulation, plus il y aura de chances que chacun trouve ce qui lui convient personnellement !

Une histoire qu’on se raconte
Selon les experts, la jalousie vient avec un « épisode » tout entier, avec un « scénario dans notre tête », dont un aspect fondamental est la signification que nous donnons à cet épisode. Les éléments qui composent un épisode de jalousie sont les suivants :
- Les circonstances qui ont conduit à la jalousie
- La jalousie elle-même en tant que sentiment
- Les tentatives de s’auto-gérer
- Les actions et événements subséquents
- La résolution de l’épisode

Le scénario peut trouver son origine dans des actions, des faits, des paroles, des perceptions, mais également dans l’imagination, des assomptions et des déductions. Ces assomptions et déductions ont de fortes chances de n’avoir aucun fondement dans la réalité, surtout si elles portent sur ce que vous pensez que votre partenaire pense. N’essayez pas de jouer les médiums et de lire les pensées de l’autre : posez des questions afin de vérifier si ce que vous imaginez est vraiment ce que votre partenaire pense. Il est plus que probables que vous ayez mésinterprété les actions ou paroles de l’autre.

Les experts ne s’entendent pas sur le rôle joué par la culture et l’univers social dans l’élaboration d’un épisode de jalousie, certains affirmant que la culture d’une personne a un impact important sur l’émergence d’un sentiment de jalousie, alors que d’autres affirment que la jalousie serait au contraire un état cognitif impénétrable, ne pouvant être affecté par des éléments de conditionnement social.

Cognitif vs. Comportemental
En gros, au moment d’un épisode de jalousie, il est possible d’agir sur deux fronts :
- Cognitif : Ce que vous pensez
- Comportemental : Ce que vous faites (actions)

Le plus efficace, l’option que préconise Reid Mihalko, l’auteur de cette métaphore de la pieuvre-à-8-pattes, est d’agir sur les deux à la fois :

- Stratégie cognitive : »quand mon partenaire dit ou fait _______________ je me dis _______________. »

Ici, il s’agit de modifier ce qu’on se dit à soi-même, de changer son dialogue intérieur. Tout le monde a du bla-bla dans sa tête, par lequel nous augmentons notre propre sentiment de jalousie comme une spirale en nous disant des choses qui dépeignent la situation négativement ou qui prêtent de mauvaises (et fausses) intentions à notre partenaire ou à son partenaire. Il faut choisir de mettre fin à tout ce verbiage mental, et le remplacer par un dialogue intérieur plus positif et empowering.

Ex : Au lieu de se dire « s’il arrive en retard, ça veut dire qu’il ne m’aime pas », on se dira plutôt : « s’il arrive en retard, j’ai plus de temps pour faire autre chose en attendant », ou « s’il arrive en retard, ça veut dire qu’il/elle a une mauvaise gestion du temps, mais ça ne signifie rien à propos de ses sentiments envers moi ».

Ex2 : Au lieu de se dire « Quand elle rit les blagues de ce gars, ça veut dire qu’elle le trouve plus intéressant », on se dira « ce gars est intéressant, et moi aussi d’ailleurs, on a chacun nos qualités et nos caractéristiques, je sais que ma partenaire s’intéresse à moi même si elle est momentanément accaparée par une autre personne ».

Note : il est parfois difficile d’arrêter les pensées négatives qui tournent dans notre tête comme un hamster qui court sans fin dans sa roue. Si vous avez besoin de vous outiller à cet effet, vous aurez peut-être envie de découvrir la Programmation Neurolinguistique (PNL) grace à l’incontournable ouvrage Pouvoir Illimité, d’Anthony Robbins.

- Stratégie comportementale :
« Quand mon partenaire dit ou fait ……………….., je fais ……………………………. »

Ici, il s’agit de trouver une expérience positive à vivre pour soi-même. Au lieu de rester dans l’inaction, de rester à ressasser sa misère intérieure, on pose des actions concrètes en vue de son propre bien-être : Quand mon copain va voir son autre amoureux, je vais prendre un verre avec des amis ; Quand mon chum va voir son autre copine, je vais à une séance de yoga avec une amie. On peut également planifier le prochain moment qu’on passera avec notre partenaire et anticiper positivement cette prochaine rencontre.

Exercice : Faites une liste de 10-15 éléments cognitifs et 5-10 éléments comportementaux que vous pouvez mettre en pratique en cas d’épisode de jalousie.

Si vous êtes en train de lire ce document, il y a des chances que ce soit parce que vous êtes en situation aiguë de jalousie et que vous êtes en recherche active de solutions immédiates, en plein cœur du problème. Mais si vous êtes un peu prudent, vous êtes peut-être en train de lire mon article en prévention de la prochaine fois que ça vous arrivera. Pas que vous vous souhaitiez être jaloux(se), mais avec un peu de réalisme, on sait bien que la jalousie nous atteint tous occasionnellement. Il est préférable de s’etre préparé à l’avance, et de pouvoir se dire « je suis jaloux/jalouse présentement, tout est normal, je sais comment gérer cette situation difficile ».

Ça ne veut pas dire qu’un épisode de jalousie deviendra amusant comme une journée à la plage ; ça veut dire que peut-être qu’on arrivera à le gérer sans noyer tout le monde avec nous, sans blesser inutilement des gens, et/ou sans briser une relation à laquelle on tient. Ou bien peut-être qu’on pourra, une fois la tempête passée, se féliciter d’avoir fait des progrès, même minimes. La gestion de la jalousie se vit beaucoup dans la prévention. Malheureusement, nous avons souvent le mauvais réflexe, une fois qu’on vient de traverser un gros épisode difficile de jalousie, de vouloir tourner la page et oublier tout ça, en essayant de se faire croire naïvement que c’était la dernière fois… La manière plus efficace d’aborder la situation serait tout de même de travailler sur votre jalousie AVANT la prochaine attaque de la pieuvre-à-8-pattes !

Familiariser notre partenaire à nos triggers et nos stratégies de gestion de la jalousie
L’une des façons d’agir préventivement en matière de jalousie est d’avoir une discussion avec votre partenaire, afin d’échanger sur vos triggers et vos stratégies de gestion, à un moment ou vous êtes tous les deux calmes et réceptifs. Choisissez ensemble un moment que vous réserverez exprès pour discuter de ces questions afin de vous mettre d’accord sur les pensées et comportements que vous souhaitez adopter chacun pour soi, et aussi l’un envers l’autre lors de votre prochaine situation de jalousie.

Le but de la discussion est d’approfondir votre connaissance et compréhension mutuelle, et de déterminer comment vous pouvez vous soutenir l’un l’autre avant et pendant une attaque de pieuvre-à-8-pattes. Partagez avec l’autre quelles sont vos triggers personnels. N’oubliez pas, comme nous l’avons vu dans la partie 1 de cet article, chaque individu est unique, et votre partenaire n’a probablement pas les mêmes triggers que vous ! Ne paniquez pas si votre partenaire ne comprend pas vos triggers ; les siens sont différents. Et ne jugez pas les triggers de l’autre ! Aucun trigger n’est « meilleur » ou « moins bon ». Nos vulnérabilités sont ce qu’elles sont. On ne les choisit pas ; on peut seulement les accepter et travailler dessus. Vous pouvez notamment procéder par écrit comme suit :

« chèr(e)………..,
1. voici quels sont mes triggers de jalousie :
2. je crois que les besoins derrière ces triggers sont : (ex : estime de soi, sécurité, équité, etc.)
3. avant un épisode de jalousie, voici ce que je crois que nous pouvons faire pour l’éviter :
• faites une liste de plusieurs moyens par lesquels VOUS pouvez répondre à ces besoins par vous-mêmes.
• Et une liste de plusieurs moyens par lesquels votre partenaire peut vous aider à répondre à ce besoin.
• Diversifiez les solutions : si vous avez un seul moyen de répondre à votre propre besoin, vous avez moins de chances de parvenir à y répondre que si vous avec dix moyens différents.
• Soyez avant tout le principal responsable de vos propres besoins. Un partenaire aimant voudra sans doute collaborer à répondre à vos besoins dans la mesure de ses capacités, mais évitez de mettre sur les épaules de l’autre la responsabilité de vous combler. Votre bonheur, c’est votre responsabilité !
4. Pendant un épisode de jalousie, voici ce que j’aimerais que nous fassions :
• Exprimez la liste des moyens cognitifs et comportementaux par lesquels vous comptez réagir à une attaque de la pieuvre-à-8-pattes.
• Exprimez à votre partenaire plusieurs moyens par lesquels il peut vous soutenir et vous rassurer pour chacun des triggers potentiels.

Cet échange entre votre partenaire et vous rendra possible une meilleure compréhension de l’autre et l’élaboration de nouvelles stratégies, de nouveaux accords et d’une nouvelle complicité qui n’auraient jamais pu être possible auparavant. Vos premières tentatives de gestion de la jalousie ne seront peut-être pas aussi parfaites dans la réalité qu’elles le sont sur papier. Ne vous découragez pas ! Comme dit le proverbe : « c’est en forgeant qu’on devient forgeron ». Chaque nouvelle expérience de jalousie, bien qu’en apparence dévastatrice, vous amènera à une meilleure compréhension de vous-même et de l’autre.

Par ailleurs, votre liste n’a pas à demeurer statique : vous pouvez la réviser en fonction de ce qui a bien fonctionné et de ce qui n’a pas fonctionné du tout. Enlevez ce qui n’a pas marché, félicitez-vous pour ce que vous avez fait de bien (vous n’avez sûrement pas TOUT raté, n’est-ce pas ?), et ajoutez à votre liste de nouveaux moyens que vous aurez découvert entre temps ! On ne peut jamais avoir trop de moyens de répondre à nos propres besoins, jamais trop d’outils de connaissance de soi, ni trop d’initiatives pour créer notre propre bonheur !

Dealer avec la jalousie de son partenaire
Lorsqu’on est peu affligé soi-même par la jalousie, on peut avoir tendance à éviter le sujet ou considérer que c’est le problème de l’autre, qu’il doit s’en occuper de son coté. Mais la réalité, c’est que si votre partenaire vit de la jalousie, vous et vos autres partenaires en serez inévitablement éclaboussés. Par conséquent, rien ne vous empêche de prendre les devants et d’amorcer la discussion. Vous montrerez ainsi à votre partenaire que vous vous préoccupez de son bien-être et que vous désirez jouer en équipe plutôt que chacun pour soi !

Il est possible d’apprendre à connaître les triggers de son partenaire afin d’éviter de « peser sur les mauvais boutons ». On peut s’entendre pour agir de manière à ne pas créer les situations inconfortables qui activent ses pattes-de-pieuvres, et connaître ses propres stratégies d’auto-gestion afin de le/la soutenir dans ses tentatives de modifier ses pensées, son dialogue intérieur (stratégies cognitives) et ses actions (stratégies comportementales) lorsqu’il/elle vit des moments de jalousie. Vous ne serez pas immédiatement expert à éviter les triggers de l’autre : faire des erreurs est ok, tant qu’on est prêt à aider à recoller les pots cassés.

Persévérance !
Gérer sa jalousie est un apprentissage comme apprendre à lire, à faire du vélo ou attacher ses lacets de chaussures ; vous deviendrez meilleur au fil du temps. Lorsque vous faites des choix judicieux et posez des actions pour gérer votre jalousie, vous déprogrammez vos triggers, qui perdent alors peu à peu de leur emprise sur vous. En offrant à votre cerveau de nouvelles expériences cognitives et comportementales, vous participez à vous reprogrammer !

Affectueusement,

Hypatia

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Discussion : [Texte] La jalousie vue comme une pieuvre à 8 pattes - Hypatia from space - déc. 2015, janv. 2016

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artichaut

le vendredi 09 décembre 2022 à 12h16

La jalousie vue comme une pieuvre à 8 pattes - Hypatia from space
- 1ère partie, déc. 2015
(copie ici pour archive)

Partie 1 : Identifier et comprendre ses déclencheurs

Lorsque je dis à quelqu’un que je suis polyamoureuse, je peux m’attendre à me faire poser LA question incontournable : « non mais, t’es pas jalouse??? » Et ma réponse est toujours la même : « Bien sûr, je suis jalouse comme tout le monde ! » (bon, ok, peut-être pas comme tout le monde… Mais j’ai travaillé fort pour en arriver là). La jalousie est un sentiment quasi universel et il est absolument normal de la ressentir. Les polyamoureux•ses n’y sont pas immunisés davantage que les monogames. Mais ils comprennent que, comme n’importe quelle émotion difficile, la jalousie peut se comprendre, se travailler et qu’on finit par la ressentir de moins en moins souvent, avec de moins en moins d’acuité.

Lorsqu’il est question de compréhension, gestion et éventuellement élimination de la jalousie, mon outil de prédilection, que je recommande à tout le monde, est la Pieuvre à 8 pattes de Reid Mihalko. Reid est un sex educator américain dont je suis une fan-finie! L’une de ses contributions est un séminaire-web dans lequel il compare la jalousie à une pieuvre.

Le présent post est largement inspiré des notes de cours qui accompagnent ce séminaire de Reid et de sa collègue Dr. Beth. Pour des raisons évidentes de droits d’auteur, il n’en est ni une copie fidèle, ni une traduction exacte, tout au plus une version personnelle illustrée de quelques exemples de mon cru. Mon souhait est de rendre accessible aux polyamoureux•ses francophones la métaphore de la pieuvre-à-8-pattes afin qu’elle soit pour eux, comme elle a été pour moi, la petite lumière au bout du tunnel et le début d’une meilleure compréhension de soi et d’une meilleure communication avec ses partenaires.

Démêler un peu tout ça
Tout d’abord, il faut comprendre que la jalousie n’est pas une seule émotion, mais plutôt un sentiment composite, c’est-à-dire fait de plusieurs émotions mélangées. La confusion qui en résulte rend la jalousie difficile à identifier et à comprendre, ce qui entraine un sentiment d’impuissance.

Les facteurs qui composent la jalousie peuvent être regroupés en 8 catégories, que nous comparerons aux 8 pattes d’une pieuvre.

Chaque individu est unique quant à ses sensibilités en matière de jalousie. Ce qui rend une personne insécure à se mettre en position foetale dans un garde-robe ne provoquera absolument aucune réaction chez une autre personne. De plus, le nombre de pattes qui afflige chaque personne va varier : certaines personnes semblent être sensibles à toutes les pattes-de-pieuvres, et ressentent souvent de la jalousie, alors que d’autres personnes ne sont affligées que par une ou deux de ces pattes. Enfin, il y a des « degrés » dans la réactivité de chacun à un facteur de jalousie. Ce n’est pas tout noir ou tout blanc, jaloux au complet ou pas jaloux du tout; on se situe le plus souvent quelque part sur un continuum. Il peut être utile de quantifier l’importance qu’on accorde à chaque patte-de-pieuvre, en donnant une note de 1 à 10. 1 = ce facteur ne m’affecte pas du tout, 10 = ce facteur m’affecte à un point extrême. On peut, par exemple, être à 3 sur 10 pour une certaine patte-de-pieuvre et à 8 sur 10 pour une autre patte. Si vous faites partie de ceux qui ont plusieurs pattes-de-pieuvre de la jalousie ou qui ont des niveaux élevés, ne désespérez pas : la jalousie n’est pas comme une maladie incurable qui vous incapacitera pour le reste de votre vie polyamoureuse; Cette vilaine pieuvre et ses pattes maléfiques peuvent être apprivoisées, une étape à la fois!

Chaque patte peut être influencée par les autres. Un peu comme une allergie combinée : les fraises ou l’exposition au soleil ne vous causeront peut être pas d’allergie séparément, mais combinez-les et vous vous tapez une réaction allergique qui vous fait vous gratter partout! Ainsi, l’insécurité seule n’est peut être pas un problème, ni le sentiment d’infériorité, mais la minute ou les deux sont combinés, vous vous retrouvez aux prises avec un sentiment de jalousie que vous comprenez d’autant moins que chaque élément séparé n’est pas en soi une source de difficulté.

De plus, des éléments qui n’ont rien à avoir avec les pattes-de-pieuvres de la jalousie peuvent modifier votre seuil de tolérance : stress, fatigue, variations hormonales, deuil, maladie, dépression saisonnière, consommation d’alcool et autres substances, etc.

Ces facteurs extérieurs peuvent s’ajouter aux pattes-de-pieuvres et créer des mélanges d’émotions explosifs. Les polyamoureux•ses ont donc des raisons supplémentaires de maintenir une saine hygiène de vie; en effet, il y a peu de chances d’arriver à gérer avec succès les émotions qui composent la jalousie si on n’a pas, notamment, des mécanismes de gestion du stress, des heures de sommeil suffisantes (à tenir en compte si vous êtes parents de jeunes enfants), ou de la modération dans sa consommation d’alcool (l’alcool étant un facteur de problèmes conjugaux, que l’on soit monogame ou polyamoureux•se).

Par ailleurs, nos déclencheurs de jalousie peuvent varier en fonction du•de la partenaire impliqué•e. On peut être plus sensible à une patte avec le partenaire A et à une autre avec la partenaire B. Enfin, nos déclencheurs peuvent varier au fil du temps. Certains déclencheurs disparaitront totalement au fil de votre expérience dans le polyamour, alors que d’autres pourraient apparaitre en fonction de circonstances changeantes.

Les trois étapes vers l’empowerment
Empowerment est un mot qui n’a pas vraiment de bon équivalent en français, mais qui désigne le sentiment d’avoir du pouvoir sur sa propre vie. Les trois étapes de l’empowerment sont les suivantes :

1. Connaître vos propres pattes-de-pieuvres (aussi appelées triggers, ou déclencheurs)
2. Apprendre comment gérer intérieurement vos déclencheurs.
3. Échanger avec vos partenaires à propos de vos déclencheurs et de comment ils•elles peuvent vous aider à être plus sécure.

Posons-nous maintenant quelques questions qui vont nous aider à identifier quelles pattes-de-pieuvres (déclencheurs) sont susceptibles de nous affliger :

Les 8 pattes-de-pieuvres de la jalousie // Quelques questions…

1 Possessivité, contrôle, besoin de se sentir spécial
- Combien possessif vous sentez-vous envers chacun•e de vos partenaires?
- Quand vous ne vous sentez pas en contrôle de la situation, comment vous sentez-vous? Pourquoi est-ce un problème? Qu’est-ce qui est difficile à propos de cela pour vous ?
- Sur une échelle de 1 à 10, évaluez votre besoin de vous sentir spécial•e aux yeux de vos partenaires?
- Si vous ne vous sentiez pas spécial•e pour vos partenaires, comment vous sentiriez-vous? Pourquoi serait-ce un problème? Qu’est-ce qui serait difficile à propos de cela pour vous?

2 Insécurité
- Combien sécure ou insécure êtes-vous dans chacune vos relations?
- Quel est le risque que votre relation tombe en ruines?

3 Perte
- Combien craignez-vous de perdre l’autre ou d’être abandonné(e)?
- Le changement vous fait-il peur? Percevez-vous le changement comme une perte? Est-ce qu’une chose ou une personne qui sort de votre vie laisse un vide?

4 Rejet
- À quel point percevez-vous le rejet comme un affront personnel? Comme une négation de votre valeur personnelle?
- Si une relation se termine, que votre partenaire vous quitte, qu’est-ce que cela signifie à propos de vous-même?

5 Solitude
- Aimez-vous être seul•e?
- Quel est le problème lorsque vous n’êtes pas avec votre partenaire?
- Seriez-vous jaloux si vous aviez d’autres plans de votre coté?
- Combien de vos requêtes dans votre relation sont motivées par la volonté de ne pas être seul•e?

6 Justice/équité
- Jusqu’à quel point mettez-vous l’accent ou accordez-vous de la valeur aux concepts de justice et d’équité? Jusqu’à quel point ces concepts sont-ils, pour vous, synonymes de parité ou d’être identiques?
- Qu’est-ce qui est juste? Qu’est-ce qui est équitable?

7 Perception de soi/sentiment d’infériorité (envie)
- Votre perception de vous-mêmes est-elle influencée par la comparaison sociale?
- Qu’est-ce qui vous fait sentir moins bon•ne, inférieur•e, lorsque vous vous comparez à quelqu’un d’autre? Qu’est-ce ce que vous n’avez pas ou n’êtes pas?

8 Convoitise/manque/pénurie (envie)
- Combien aspirez-vous à avoir des choses que vous n’avez pas?
- Pourquoi en avez-vous besoin ou voulez-vous cela dans votre vie?
- Si je n’ai pas ………….. cela signifie pour moi que ……………….

Pourquoi est-il important de connaitre vos déclencheurs?
Tout d’abord, soyez conscient•e que différentes personnes accordent davantage d’importance à différents déclencheurs.

Aucun déclencheur n’est en soi plus important, plus légitime ou pire que les autres. Vous avez les déclencheurs que vous avez. Ne portez pas de jugement sur vos déclencheurs, ni sur ceux des autres.

Il se peut que votre partenaire ne comprenne pas vos déclencheurs. Chaque personne est unique dans ce qui lui cause de la jalousie et ce qui ne lui en cause pas. Il faut de l’empathie pour accepter que l’autre soit sensible à un déclencheur qui ne nous fait rien. Parce que je ne »comprends pas » pourquoi l’autre est sensible à une patte-de-pieuvre en particulier ne veut pas dire que sa réaction n’est pas valable ou que son vécu ne mérite pas de considération. Chacun•e doit pouvoir exprimer ce qui lui cause un malaise sans en éprouver de culpabilité ou de honte — ce qui est plus facile à dire qu’à faire, d’ailleurs; On se sent tellement facilement coupable ou honteux de ressentir de la jalousie !

1. La patte-de-pieuvre de la possessivité, du contrôle et du besoin de se sentir spécial·e
Le besoin de se sentir spécial•e se manifeste de différentes manières en fonction des individus. Certains ont besoin de se sentir spéciaux dans la sphère affective de leur partenaire, alors que d’autres ont davantage besoin de se sentir spéciaux dans la sphère sexuelle. Ces besoins peuvent se manifester de façons variées. Par exemple, cela vous dérange-t-il si votre partenaire donne à son autre partenaire le même petit surnom affectueux qu’il•elle vous donne à vous? Y a-t-il des activités que vous trouvez plus difficiles de voir vos partenaires partager avec d’autres personnes?

Il est important de trouver des façons de répondre à votre sentiment d’être spécial•e. Personne, à moins d’avoir un problème pathologique, n’a besoin de toujours être le•la plus spécial•e dans tous les domaines. L’objectif est de discuter avec votre partenaire de ce qui vous fait sentir suffisamment spécial•e pour ne pas tomber dans la zone critique. Voici quelques questions qui peuvent guider vos échanges à ce sujet :

- Sur une échelle de 1 à 10, évaluez votre besoin de vous sentir spécial•e pour votre partenaire. Dans quels domaines en particulier ressentez-vous le besoin de vous sentir spécial•e? Dans quels domaines pouvez-vous accepter de ne pas vous démarquer?
- Toujours sur une échelle de 1 à 10, combien avez-vous besoin de vous sentir irremplaçable?
- Combien avez-vous besoin de vous sentir dans une position unique?
- En quoi sentez-vous que vous n’êtes pas comme les autres?
- Quelles sont les aspects »sacrés » de votre relation, que vous n’êtes pas prêt à partager avec d’autres (ou pas tout de suite)?

Si vous avez un fort besoin de vous sentir spécial•e, il peut être très difficile pour vous de vivre dans une situation où votre partenaire, par la manière dont il•elle agit ou parle de ses relations, ne répond pas naturellement à votre besoin de vous sentir unique. Vous pouvez aussi ressentir de la jalousie en lien avec votre besoin de vous sentir spécial•e dans d’autres contextes que dans votre vie amoureuse. Par exemple, au travail, si un collègue occupe la place »spéciale », ou dans votre vie familiale, si un enfant occupe cet espace privilégié. Si, au contraire, vous ne ressentez pas le besoin de vous sentir spécial•e, il se peut que cet aspect ne soit pas un déclencheur de jalousie pour vous. Tant mieux ! Mais ne perdez pas de vue que c’est peut être le cas pour vos partenaires!

Afin de rendre les choses plus concrètes pour votre partenaire, énumérez 5 choses qui vous font sentir particulièrement spécial•e à ses yeux.

Énumérez maintenant 5 choses qui vous font sentir non-spécial•e, et discutez-en avec votre partenaire.

2. La patte-de-pieuvre de l’insécurité dans la relation
Ce n’est pas la même chose que d’être une personne insécure en général. On parle ici du sentiment que la relation elle-même n’est pas tout à fait sécure. En fait, on peut être une personne généralement sure à propos d’elle-même, mais insécure à propos de certains aspects spécifiques dans sa vie. Votre sentiment par rapport à la relation n’est pas nécessairement un indicateur de comment vous vous percevez en tant qu’individu. Si vous sentez que votre relation est vraiment forte, alors cette patte-de-pieuvre ne sera probablement pas un déclencheur de jalousie pour vous. Par contre, si vous sentez que votre relation est fragile, la jalousie pourrait se manifester sous forme d’insécurité.

Les questions suivantes peuvent aider à clarifier ce qui donne à chacun un sentiment de sécurité dans la relation:
- Qu’est-ce qui vous donne (ou vous donnerait) le sentiment que votre relation est solide?
- Qu’est-ce qui vous permettrait de voir ou de ressentir que votre relation a des bases fortes?
- Lorsque votre relation est fragile, que vous traversez une période plus difficile dans votre couple, qu’est-ce que votre partenaire et vous pourriez vous dire l’un à l’autre afin de renforcer le sentiment de votre engagement et/ou attachement l’un envers l’autre?

3. La patte-de-pieuvre de la perte et de la peur de perdre
Le changement fait partie intégrante de la vie. Certaines personnes perçoivent les changements comme des transformations, alors que d’autres les ressentent comme une perte. Si vous êtes quelqu’un qui percevez les relations comme des choses qui arrivent et repartent, il y a peu de chances que la patte de pieuvre de la peur de perdre produise une réaction de jalousie importante. Mais si vous percevez la perte d’une personne ou d’une relation comme un grand vide, que vous désirez éviter à tout prix, vous êtes plus susceptible de souffrir de la jalousie que cette patte-de-pieuvre occasionne.

- Sur une échelle de 1 à 10, combien grande est votre peur de perdre l’autre ou de vous sentir abandonné•e?
- Lorsque quelqu’un proche de vous meurt, comment cela vous fait-il sentir?
- Lors de ruptures antérieures, comment avez-vous vécu la perte de la relation? Comment la vivez-vous maintenant?
- Si votre partenaire quittait votre vie, comment vous sentiriez-vous?
- Quelles situations particulières déclenchent votre peur de perdre un•e partenaire?

Certaines relations, généralement celles dans lesquelles on se sent plus investi•e, peuvent susciter plus de peur de perdre ce qu’on a. Toutefois, si votre partenaire ne ressent pas la même peur de vous perdre, cela ne signifie pas que vous ne comptez pas pour lui•elle, seulement que cette patte-de-pieuvre n’est pas un déclencheur pour lui•elle comme ça l’est pour vous.

La peur de perdre ne touche pas que la personne elle-même, mais peut concerner des éléments que vous chérissez dans la relation : perdre le temps qu’on passe ensemble, perdre la disponibilité émotionnelle de l’autre, perdre la complicité, etc. Quelle que soit la chose que vous craignez de perdre en raison de l’arrivée d’une nouvelle personne dans la vie de votre amoureux•se, il est essentiel de l’identifier et d’avoir une discussion ouverte à ce sujet, afin de mettre des mots sur votre peur et également pour que l’autre puisse vous dire si vous risquez bel et bien de perdre ce que vous craignez. Souvent, on se crée des peurs qui n’ont pas lieu d’être.

4. La patte-de-pieuvre de la peur du rejet
- Comment vivez-vous le rejet?
- En situation sociale, sans nécessairement être rejeté•e, vous sentez-vous souvent à part? À l’écart? Pas inclus•e?
- Dans votre relation, qu’est-ce qui vous fait sentir rejeté•e?

Dans votre relation, qu’est-ce qui vous cause un sentiment d’être à part, pas inclus•e?

Il s’avère souvent utile d’identifier les phrases que vous vous dites intérieurement à propos du rejet que vous vivez et ressentez : je ne suis pas assez ……………………….. ; Je suis trop ……………………… Qu’est-ce que cela indique à propos de vous-mêmes ?

L’expérience du rejet dans l’enfance et l’adolescence que la plupart des gens vivent à divers degrés peut être marquante pour l’âge adulte et avoir un impact important sur la manière dont nous vivons et interprétons nos relations amoureuses. Il n’est pas possible de traiter ce sujet globalement ici, mais le net et les librairies regorgent de documentation et de ressources concernant l’expérience et la gestion du rejet. Dans de nombreux cas, une psychothérapie peut également s’avérer utile afin d’identifier et de panser les vieilles blessures que l’on traîne depuis l’enfance et qui empoisonnent insidieusement nos relations.

5. La patte-de-pieuvre de la solitude
- Sur une échelle de 1 à 10, combien appréciez-vous passer du temps seul•e?
- Quel est le problème lorsque vous n’êtes pas avec votre partenaire?
- Quelles sont les circonstances où le sentiment de solitude provoque de la jalousie?
- Seriez-vous jaloux•se si vous avez des plans de votre côté?

Notre réaction face à la solitude est très influencée par la culture et étroitement liée à notre socialisation en fonction de notre genre assigné à la naissance : les petites filles sont conditionnées très jeunes à rechercher leur valeur personnelle dans les relations avec autrui. La femme (et des personnes d’autres identités de genre également) existe et perçoit sa valeur d’individu à travers le regard de l’autre. Par conséquent, la solitude, l’absence de cet autre, peut s’avérer le déclencheur d’angoisses profondes qui résultent en jalousie. Apprendre à être et se valoriser par soi-même, sans dépendre de l’autre, est un travail difficile mais essentiel, non seulement pour éviter la jalousie, mais pour bénéficier d’une bonne estime de soi en général, pour avoir une idée juste de sa propre valeur et afin d’être un individu complet.

On a tous grandi avec l’idée que nous sommes la moitié d’un tout, en quête de son autre moitié, qui devra combler parfaitement notre vide intérieur et nous faire sentir enfin complet•ète. C’est le mythe amoureux par excellence; l’autre personne nous complétera si bien que nous ne serons plus jamais seul•e. Avec une telle vision des choses, ce n’est pas étonnant si, lorsque notre partenaire vaque à ses propres activités et prend plaisir à ses autres relations, cela est perçu par certains d’entre nous comme une trahison! Je ne devais plus jamais ressentir la solitude maintenant que tu es dans ma vie! C’est ta job que je me sente pas seul•e! Vrai? Faux!!! Archi-faux! La solitude fait partie intégrante de la vie, que l’on soit célibataire, marié•e, ou polyamoureux•se avec 5 partenaires.

Faire des plans de notre coté pour éviter la jalousie quand notre chéri•e a une date (ou quand il•elle prend du temps pour soi et n’est pas disponible pour nous, car on peut aussi être jaloux•se du temps-pour-soi de notre partenaire, même si ça n’implique personne d’autre!) est une bonne solution à court terme. Mais ultimement, on doit viser surtout à se »reprogrammer » afin de ressentir positivement les moments de solitude, plutôt que de les redouter. Être seul•e, c’est avoir un rendez-vous avec soi-même, c’est l’occasion de faire des choses dont on a envie depuis longtemps mais qu’on se dit toujours qu’on n’a pas le temps de faire : lire, peindre, téléphoner à un•e ami-e qu’on a perdu•e de vue, redécorer son appartement, aller prendre une longue marche, écouter de la musique, DORMIR !!!!

6. La patte-de-pieuvre de la justice et de l’équité
- Comment définissez-vous ce qui est juste? Ce qui est équitable? En quoi ces deux concepts se rejoignent ils? En quoi diffèrent-ils?
- De 1 à 10, combien accordez-vous de valeur à que tout soit juste entre les partenaires? De 1 à 10, combien accordez-vous de valeur à ce que tout soit équitable entre les partenaires?
- Si votre partenaire avait une date et que vous n’en aviez pas, comment cela vous ferait-il sentir? Qu’est-ce qui pourrait améliorer votre sentiment face à la situation?
- Qu’est-ce qui vous fait sentir qu’il y a un manque de justice dans votre relation? Qu’est-ce qui vous fait sentir qu’il y a un manque d’équité?

7. La patte-de-pieuvre de la perception de soi et du sentiment d’infériorité
- Combien votre perception de vous-même est-elle influencée par la comparaison avec les autres?
- Combien l’opinion des autres compte-t-elle dans l’opinion que vous avez de vous-même?
- Qu’est-ce qui vous affecte le plus lorsque vous vous comparez aux autres? Ce que vous n’avez pas? Ce que vous n’êtes pas?
- Les événements qui réveillent chez moi un sentiment d’infériorité sont : …………………..
- De quelle manière pouvez-vous demander à être rassuré•e dans ces domaines par:
- - - Votre partenaire?
- - - Vos amis?
- - - Vous-même?

8. La patte-de-pieuvre de la convoitise, du manque et de la pénurie
- Sur une échelle de 1 à 10, combien d’importance accordez-vous à des choses que vous n’avez pas?
- Pourquoi voulez-vous cela? Pourquoi croyez-vous en avoir besoin?
- - - Qui/qu’est-ce qui vous a enseigné que vous avez besoin de cela?
- - - Qu’est-ce qu’avoir cela vous donnerait de plus? Qu’est-ce que ça rendrait possible pour vous?
- - - Quel est le worse case scenario de ne pas avoir cela?
- - - Quel serait un autre moyen de répondre à ce besoin?
- Lorsque vous n’avez pas cette chose dont vous croyez avoir besoin, cela signifie que : …………………………….
- - - Est-ce que ça veut vraiment dire cela? Ou est-ce que c’est plutôt une histoire que vous vous racontez à vous-même?
- - - Quel serait le moyen pour moi de donner un nouveau sens à ce besoin?
- - - Qu’est-ce qui me nourrirait de manière constructive afin que ce besoin ne soit plus source ce jalousie?

Maintenant que vous avez identifié et compris un peu mieux vos propres patte-de-pieuvres et ceux de votre partenaire, je vous invite à aller un peu plus loin, avec l’article « La jalousie vue comme une pieuvre à 8 pattes, Partie 2 : Désamorcer vos triggers et travailler avec les triggers de votre partenaire ».

Affectueusement,

Marie-Claude, alias Hypatia

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Discussion : [Texte] La jalousie vue comme une pieuvre à 8 pattes - Hypatia from space - déc. 2015, janv. 2016

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artichaut

le vendredi 09 décembre 2022 à 12h01

La jalousie vue comme une pieuvre à 8 pattes - Hypatia from space
- 1ère partie, déc. 2015
- 2ème partie, janv. 2016

Le site d'Hypatia semble mort.

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Discussion : [Questembert] Papotes amimoureuses #03 — 9 décembre 2022

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artichaut

le jeudi 08 décembre 2022 à 22h41

Feuille de route envoyée à l'instant.
Si tu n'as pas reçu, dis le moi.

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Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

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artichaut

le jeudi 08 décembre 2022 à 15h10

Oui. On est bien d'accord.

Ce qui me gêne se sont les relations possessives et/ou dépersonnalisantes. Les parenthèses n'étaient là que pour expliquer.

Je connais des personnes qui disent "mon/ma" et chez qui ça n'est pas possesif. Et d'autres qui ne le disent pas et font exister des relations possessives.

Pour moi ce qui compte derrière les mots, c'est l'intention qu'on y mets.
Les mots me servent à réfléchir. J'aime regarder comment je parle, et ce que ça peut signifier. Tiens pourquoi j'ai dis "mon" là ? Pourquoi j'ai dis "fille" (et pas "femme") ? Pourquoi j'ai dis "femme" et pas "Jacqueline" ? etc. Qu'est-ce que ça raconte de moi et de la relation ?

Et perso j'aime qu'on me demande si on peut m'appeler "mon" avant de le faire.

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Discussion : Séduction éthique

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artichaut

le jeudi 08 décembre 2022 à 15h01

kill-your-idols
Laisser une porte de sortie à l'autre est la base de toute relation saine.

Certes, mais c'est +facile à énoncer qu'à faire exister en acte.

Mark
dire que le non est tout aussi ok qu'un oui.

Dire ne suffit pas (je l'ai appris à mes dépends). Je pense vraiment que ça se joue en un tout autre endroit. À savoir d'abord en nous et pas en l'autre.
Car même avec la meilleur volonté du monde, même en verbalisant les choses, j'ai constaté que ça ne suffisait pas.

Mark
Je désamorce.

Oui voilà. Désamorcer en soi-même ce qui transfome des besoins en attentes, et des attentes en pression sur l'autre.
No pression.
C'est pas juste laisser le choix de dire non.

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Discussion : Séduction éthique

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artichaut

le jeudi 08 décembre 2022 à 12h06

Pour moi, soyons clair, la séduction est l'un des piliers de la culture du viol (et pas n'importe quel pilier, celui qui se présente sous une forme idyliquement romancée et qui pourtant ancre dès le départ les drames à venir).
Les définitions sont très claires : séduire quelqu'un c'est l'amener à consentir à des relations sexuelles. Et le mot consentir ici est tout sauf du "consentement".

Moi, mon envie, justement, ce serait d'arrêter de chercher à obtenir.

Et je voudrais mettre en exergue ceci de la citation wikipédia :

Elle possède, selon le but recherché, des connotations négatives si elle nuit à autrui, ou au contraire être perçue culturellement comme positive


Car pour moi il y a bien quelque chose de culturel (cf aussi la "séduction à la française") qui amène à voir du positif dans quelque chose d'à mon sens profondèment sexiste et oppressif.

Mais soite, allez y, bousculez tout ça, enlevez y le sexisme si c'est possible, et inventez une séduction éthique, et non problématique, comme tu dis. Et encore mieux, rédigez un article, et venez le partager.


Et j'ai envie de revenir sur ça, et te remercier de ça :

bidibidibidi
Après, j'avoue que la séduction est un sujet avec lequel je suis un poil sensible, et il est encore une fois possible que ce soit du à mon genre. Je trouve que trop souvent les modèles de séduction masculins, incarnés par les pick-up artists et autres spécialistes en séduction d'un côté, et les James Bond et autres héros patriarcaux de l'autre, sont pourris. Mais ce n'est pas la seule manière de séduire, loin de là, il y a heureusement plein d'espace dans la séduction où on peut glisser des comportements non problématiques.
Et apprendre à séduire fut quelque chose d'important pour moi. Ca a grandement changé mon image de moi et mon rapport aux autres (notamment aux personnes avec lesquelles je relationne). Et donc un sujet sur la séduction éthique va me toucher. Je n'ai clairement pas envie d'être classé dans les non-éthiques sous prétexte que je considère positivement la séduction. Et le fait d'avoir travaillé sur ma propre séduction, au départ effectivement en suivant les images qu'on me donnait (ça je ne vais pas le nier) mais pour ensuite m'en détacher en créant ma propre séduction, me donne aussi certainement une vision plus large de ce que peut être la séduction (masculine au minimum).

En gros, j'aimerai éviter que le bébé parte avec l'eau du bain.

Merci de livrer ça. De te livrer, te dévoiler.

Et moi ça me renvoie aussi à des choses dans mon parcours de mec.
Je me suis construit dans un monde patriarcal, alors de fait certaines des choses qui m'ont construites, qui ont fait qui je suis aujourd'hui, et qui même peut-être constituent une sorte de colonne vertébrale en moi, ont des racines sexistes et oppressives.
Que faire de ça ? Je peux déconstruire plein de trucs, mais certaines choses si je les enlève, juste je m'écroule. Donc non, je ne vais pas faire ça.
Je fais à ma mesure, je change ce que je peux changer et j'essaie de m'améliorer et faire le moins de mal possible autour de moi. (Et uniquement quand je suis convaincu, par pour faire plaisir aux copines féministes, ou me racheter une bonne conscience).
Mais oui, à d'autres endroits, je ne lâche pas mes privilèges (de mec, de blanc, d'adulte, etc) car j'ai besoin d'être en vie pour pouvoir me reconstruire autrement.
Car aussi on ne se change pas en un jour. Et je ne vais pas d'un claquement de doigt acquérir toutes les compétences qu'il me manque et que je n'ai pas apprises.
Car aussi la culpabilité ne sert à rien et la confiance en moi, acquise au cours du temps, m'est absolument nécessaire pour avancer.

Mon but c'est, petit à petit, d'augmenter la confiance en soi de tout un chacun·e. Et ça c'est un vrai but. Ne pas renoncer à la mienne (même si je sais désormais, qu'elle s'est construite sur le lit de l'oppression), ne pas culpabiliser de ça (je subit aussi le patriarcat) mais tâcher de favoriser la confiance en soi de l'autre, des autres, a fortiori et surtout des personnes qui en manquent le plus.
Et ça passe par perdre plein de petits privilèges.
Et l'endroit du relationnel, comme l'endroit de la sexualité sont parmi les endroits où à mon sens, il y a le plus de travail.

Et l'un des trucs primordial que j'ai appris (qu'on m'a appris, devrais-je dire) c'est de toujours toujours laisser une porte de sortie à l'autre. De ne jamais bloquer les issues. Et d'accueillir les non comme des cadeaux que l'on me fait, tous les non. C'est moins facile que ça n'en a l'air sur le papier. Et ça passe, à mon sens, par renoncer à obtenir (et être intimement convaincu du bienfait de la chose, bien sûr, sinon c'est juste du pipeau).
Une séduction éthique si elle existe, ne peut, à mon sens, faire l'impasse sur ça.

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Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

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artichaut

le jeudi 08 décembre 2022 à 11h16

…et moi qui pensait avoir juste donné un exemple (sourire) !
Vous êtes sympas.

L'empathie amoureuse, ça me semble presque un pléonasme. Et l'amour contagieux, limite "maladif".

Mais ok ok. Surtout si vous vous y mettez à deux.
Et puis c'est pour en parler à l'extérieur de nous.
Entre nous on sait bien qu'on parle juste d'empathie et d'amour.

Ça me donne envie de vous raconter ce qui m'est venu cette nuit.
Un truc à la fois +simple et qui, je trouve, va bien +loin que le Poly Yes !
Mais va falloir que je le mette en mots. Et j'imagine qu'ouvrir un nouveau fil (voire en faire un article) serait +approprié.


Et là de suite me vient que je n'ai rien contre la monogamie (sauf en tant que système structurel oppressif, quand même un peu, hein). Peu me chaut que des gens ai envie de relationner avec une seule personne (ou plusieurs d'ailleurs). Ce que je n'aime pas c'est les relations possessives (mon fils, ma femme), ou les relations dépersonnalisantes (mon fils, ma femme). J'ai envie de relationner avec des êtres humains, qui elles/eux-même relationnent avec d'autre(s) être(s) humain(s).

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Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

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artichaut

le jeudi 08 décembre 2022 à 02h55

Merci pour vos messages. Ça me fait du bien de vous lire.

J'y vois un peu 2 tendances (nullement contradictoires et dans lesquelles on peut être simultanément ou alternativement) :
- se tranformer soi (façon "développement personnel"), agir depuis soi, ne pas chercher à changer l’autre ;
- agir sur le monde (façon "militantisme"), travailler le terreau dans lequel puisse émerger ce que l'on souhaite et s'encourager à plusieurs pour y parvenir.

Et oui au milieu de tout ça, parfois, il y a des vides fertiles, individuel ou collectif.


Je retiens notamment 2 choses de vos interventions :

Alabama
Je remarque d’ailleurs souvent que lorsque je sors de mon environnement habituel, je rajoute des adjectifs aux mots : je dis «   amitié forte » ou «   ami.e très proche » pour parler de mes amis puisque la norme ambiante d’amitié me semble être assez loin en dessous des liens d’amitié que je vis.
Une manière de trouver un vocabulaire pour me faire comprendre sans pour autant passer mon temps à expliquer.

J'ai un peu tendance à vouloir trouver des mots qui fonctionnent partout en tout temps. Mais oui, bonne idée, je prends : peut-être que rajouter un adjectif peut suffire parfois. Je vais y réfléchir, et probablement tester.
Car oui, c'est le +souvent au dehors, que l'on a besoin de mots partageables.
Avec la plupart de mes relations les +proches on a renoncé à mettre un mot pour qualifier notre relation et on le vit très très bien, …mais dès que je doit en parler au dehors, je ne sais plus comment nommer les choses (et pour cause). Au moins pire ça me crée de la confusion et je me sens incompris, au +pire ça crée du flou, et ça peut générer des situations inconfortables pour d'autres.
Et l'avantage secondaire que je vois au [mot+adjectif] que tu propose, c'est de créer possiblement un langage compréhensible par tout le monde (ou qui apelle la dicussion constructive). Peut-être même d'associer un mot-concept et un mot-émotion, comme dans tes exemples. En plus, si besoin, ça peut permettre de caractériser spécifiquement chaque relation.
Et si la compersion devenait… de l'empathie amoureuse, de l'amour contagieux, etc. Bon je m'égare peut-être.

Lili-Lutine
Et bien je me mets à distance, pas à une distance physique non non, je me pose en tant qu’observatrice de ces autres qui ont l’air d’être heureuxes ainsi, et de fonctionner, ou de dysfonctionner chroniquement, sans trop se remettre en question, je les regarde et je les étudie dans une posture que je tente d'être aimante et empathique, et très souvent je leur trouve des traits de caractères, des fonctionnements, des engagements etc.. qui sont vraiment courageux, culottés parfois même, et c’est beau, et ça me fait du bien de savoir que ces personnes ont des parties d’elles si belles, si profondes, si engagées

Opérer une distanciation (et non pas une dissociation). Oui, je fais ça aussi. Merci de me le formuler ainsi.
Notamment je remarque que je fais ça quand je traverse un conflit avec une personne que j'aime. Cette distanciation me permet de retrouver l'empathie, même quand il y a de la colère (en moi).
Un peu comme ce que je disais de trouver de la compersion dans ou en parallèle de la jalousie.
Alors oui, peut-être que je peux le faire aussi en dehors des conflits et aussi avec des personnes que j'aime "moins", ou que je connais moins… (pas avec tout le monde, ni tout le temps, bien sûr)


Merci pour ça déjà. Et pour le reste.

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