Polyamour.info

artichaut

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Rennes (France)

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Discussion : Mes limites sont plus importantes que mes besoins

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artichaut

le mardi 21 janvier 2025 à 13h47

C'est sans doute hors-sujet par rapport au "poly-amour", mais j'ai envie d'aborder ce thème ici.

Et je le définit comme suit : mes limites sont plus importantes pour moi que mes besoins.
Ou si l'on préfère : mon besoin primordial est que mes limites soient respectées. Tout le reste est secondaire, facultatif, et globalement je me démerde très bien tout seul. Le reste c'est du bonus, quoi. Et à partir de là, oui, on peut exprimer ses besoins, nommer des envies, et vivre des choses possiblement joyeuses avec d'autres.

Mes proches voient ça parfois comme quelque chose de négatif, voire un truc de non-vie.
Pourtant pour moi, la vie commence à partir de là et seulement à partir de là.

*
J'ai tendance à définir une limite, comme : un besoin en négatif. Un besoin qui prime sur tous les autres besoins.

Une limite n'est pas une demande. Une limite n'est pas négociable. Une limite est posée, et si elle n'est pas respectée, alors rien n'est possible. Et généralement je m'extrait de la situation, de l'interaction, voire de la relation.

Une limite ne se formule pas sous la forme "J'ai besoin que tu…". Une limite se formule sour la forme "Je besoin de ne pas…", "Je ne veux pas vivre telle chose", etc.
Si c'est trop compliqué pour toi, c'est pas grave, mais juste on va pas interagir ensemble.
On peut éventuellement expliquer des choses sur le pourquoi de la limite, mais on n'a en aucun cas à se justifier (et je suis généralement très ferme sur ça).

Et je suis hyper au clair avec le fait que je préfère ne rien vivre, je préfère ne pas, que de vivre quoique ce soit qui ne respecterais pas mes limites.

Pour moi, ce ne pas, n'est pas un processus de non-vie, mais au contraire ce qui rend la vie possible.

*
Pourquoi ? D'où ça me vient ? Je ne sais pas.

Je suis un homme cis blanc globalement-hétéro, donc plutôt très privilégié en ce monde.

À ma connaissance, je n'ai pas été incesté.

À ma connaissance, je n'ai pas ou très peu subi enfant de violence physique (je ne suis pas un enfant battu par ses parents). Quelques brimades enfant, notamment au collège (moquerie, pérsécution légère par d'autres élèves), mais rien qui me semble décisif (a minima : dans la norme de ce que vivrait n'importe quelle fille au collège).

Adulte, sur le plan du corps et de la sexualité, j'ai vécu des agressions, mais moindre que ce que j'ai moi-même fait subir à d'autres. Et qui me semble globalement et tristement dans une certaine banalité de la norme (idem : plutôt moins que ce que vit n'importe quelle femme en ce monde).

Alors d'où ça me vient ?

*
J'ai le sentiment d'avoir passé ma vie à me battre pour que mes limites soient respectées. Juste ça.

J'ai réussi à me nommer il y a quelques années que j'ai vécu de l'intrusion (mais encore une fois pas —ou pas directement— sexuelle, incestuelle).

J'ai vécu de la contrainte. Ça c'est sûr.
On a essayé de me forcer à faire des choses et j'ai résisté de toutes mes forces (et quand même globalement, j'ai la mémoire d'avoir souvent 'gagné').

Mais oui, ça a été un long chemin, la lutte de ma vie, de réussir à poser mes limites et à ce que globalement les gens les respecte.
J'ai organisé ma vie pour ne plus me mettre dans de telles situations.

*
Aujourd'hui dans ma vie, je ne fait rentrer que les personnes capables de respecter mes limites.
Je me suis même rendu compte il y a quelques années que je pose dès le départ de n'importe quelle relation/interacrtion deux limites très fortes (et souvent contraignates pour l'autre), comme un genre de test : si t'es pas cap' de respecter ces deux limites, c'est même pas la peine d'essayer d'aller plus loin ensemble.

Ces deux limites ne sont pas qu'un test, elles sont réelles pour moi, mais je suis particulièrement intransigeant, et ce très rapidement.

Je me demande souvent pourquoi mes proches m'aiment, tellement ça à l'air relou et contraignant à vivre pour elles/eux.
Mais de fait, malgré ça, il y a des gens qui m'aime.

*
J'ai du mal à prendre en compte les besoins des autres, alors que j'ai généralement plaisir à respecter leurs limites (ou a minima ça ne me coûte rien).

Inversement, j'ai du mal avec les personnes dont je ressent qu'elles ne savent pas poser leurs limites. Ça m'insécurise fortement. Et ça peut me faire arrêter une relation.

*
Voilà, j'ai déballé mon sac.
Ça vous parle ?
Vous connaissez des gens comme moi ?
Vous êtes vous-même —au moins en partie—, comme moi ?

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Discussion : Une réflexion un peu perso sur les sex dolls et le polyamour

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artichaut

le mardi 21 janvier 2025 à 10h52

C'est une question réthorique, ou tu es concernée par cette question sur les poupées sexuelles ?

dianeM
(ça reste un objet, on est d’accord)

C'est la même chose que n'importe quel sex toy (gode, vibro, etc), non ?
Et encore la même chose que la masturbation.

Toute forme d'auto-sexualité (avec ou sans objet, avec ou sans support) me paraît bienvenue car elle permet de mieux se connaître (et donc le cas échéant, mieux savoir demander), de ne pas faire porter ses besoins à l'autre, etc.

L'auto-amour (être en relation avec soi-même), de même que l'auto-sexualité, sont pour moi des bases du poly-amour.
C'est même ce qui me fait dire que tout le monde, dés lors qu'il/elle a (eu) au moins une relation (amoureuse ou sexuelle) extérieur à soi dans sa vie est poly (puiqu'il/elle à déjà 2 relation : l'autre et soi-même). À moins que cette personne ne s'aime pas …au point de ne pas relationner avec elle-même. Et je trouve ça bien triste.

Après on n'est pas obligé, pour autant, de tomber dans la surconsommation d'objets. L'auto-amour et l'auto-sexualité n'ont pas forcément besoin d'une surenchère de marchandises capitalistes.

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Discussion : S'habitue-t-on aux ruptures/séparations ?

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artichaut

le mardi 21 janvier 2025 à 00h41

Alabama
J'ai fait un raccourci, je vais essayer de développer même si c'est pas évident de clarifier ma pensée.
(…)
J'ai l'impression aussi, que dans les deux cas, si on s'autorise à exprimer le besoin, et qu'un "deal" satisfaisant est trouvé, les deux personnes vont souvent découvrir un besoin de contact pour celle qui se pense solitaire et un besoin d'espace pour celle qui se pense fusionnelle. Parce que les besoins non acceptés par soi-même d'abord, s'amplifient et deviennent extrêmes et se reportent en excès sur l'autre. Bon, je sais pas si c'est très clair ce que je raconte, je ne sais même pas si c'est vraiment vrai, mais j'ai cette impression de par mon vécu.

Oui, merci, c'est beaucoup plus clair.

Il y a aussi que quand un besoin est entendu (pour ce qu'il est, c'est à dire ni comme une demande ou une injonction) la pression en moins qui est ressentie est des deux côtés :
- l'un·e se sent (enfiiiiin) entendu·e (à défaut parfois d'être compris·e)
- l'autre cesse de vivre le besoin de l'autre comme une pression permanente (qui sinon fabrique le contraire de ce qui est souhaité : plus tu me demande quelque chose, moins j'ai envie de te le donner, si tu arrêtes de me le demander, mon envie va enfin pouvoir revenir)

Alabama
Si j'accepte mon besoin, j'accepte aussi que l'autre en ait un. J'ai remarqué que quand une personne ne prend pas soin de ses besoins, ou ne les connaît pas, elle n'arrive pas non plus à entendre et prendre soin de ceux des autres. Ça me semble être lié.

Je me demande si c'est valable aussi pour les limites.
(Je considère qu'une limite est un besoin en négatif).

…que quand une personne ne prend pas soin de ses limites, ou ne les connaît pas, elle n'arrive pas non plus à entendre et prendre soin de celles des autres.

Ça pourrait expliquer certaines choses dans ma vie

Moi qui fonctionne beaucoup plus par limites que par besoins, j'ai du mal avec les personnes qui ne savent pas poser leurs limites. (comme je l'expliquais en partie plus haut).

J'ai d'ailleurs moi-même du mal à répondre aux besoins de l'autre, alors que j'ai généralement plaisir à respecter ses limites (ou a minima ça ne me coûte rien).

Une difficulté que j'ai avec les personnes fonctionnant par besoins, c'est que je constate qu'elles sont tendance à considérer mes limites comme des choix de non-vie. Alors que pour moi, c'est par ce biais-là que je connecte justement au vivant.

D'où mes tirades sur l'importance du ne pas.
(Un non à l'autre est un oui pour soi).

*
Ce qui nous ramène au sujet initial : une rupture/séparation c'est une rencontre en négatif. C'est s'ouvrir à de nouvelles rencontres, ou à une transformation dans la relation, c'est la vie-même.

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Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

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artichaut

le mardi 21 janvier 2025 à 00h20

Tiao88
-> pourquoi pas "amours alternatives", plutôt que "non" ou "poly" quelque chose? :) Mais ça fait peut-être un peu trop prétentieux. Ou parler de sa vie affectueuse ou affective? Bromance ou Soromance? Ou Adelphimance? Il n'y a que le terme Bromance existant vraiment à ma connaissance, les deux autres sont plus des suggestions néologiques mais qu'en pensez-vous?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bromance

Mais... Une question demeure, comment faire en sorte que ces "adelphimances" ne soient pas réservés qu'à des microcosmes "déconstruits"?:-(

Alors là, pour le coup @Tiao88, non je ne te suis pas.

Au contraire la force de l'amitié c'est que c'est un terme que tout le monde connaît, que tout le monde comprend, et qui pour moi, contient déjà tout ce dont on a besoin.

L'humilité, aussi bien que l'immense champ des possibles.

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Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

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artichaut

le mardi 21 janvier 2025 à 00h10

Tiao88
-> J'ai aussi fait l'expérience d'amies qui se sont éloignées suite à leur mise en couple :( Et ce, même après la NRE (temps non seulement de qualité mais aussi en quantité réservée à cette relation).

(c'est moi, artichaut, qui souligne)

Voilà c'est ça. Je voudrais dé-réserver le couple de ses privilèges (non seulement de qualité mais aussi en quantité).

Mais sans forcément piquer au couple et à l'amour-amoureux les injonctions qui vont généralement avec (régularité, quotidienneté, fusionnalité, présence dans le distanciel, etc).

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Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

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artichaut

le mardi 21 janvier 2025 à 00h04

Alabama
Et ce qui m'est venu, c'est que la relation amoureuse, à la différence de mes amitiés, m'a permis de voir le monde à travers les yeux de personnes qui avaient peu de choses en commun avec moi, voire même des valeurs pas du tout raccord avec les miennes. On dit souvent que pour qu'une relation amoureuse "fonctionne", il faut des valeurs en commun. Et souvent, l'amitié se base sur ces valeurs communes. Si on omet l'idée de "fonctionner" mais qu'on parle simplement d'expérience, de vivre ce qu'il y a à vivre, alors l'amour amoureux m'a ouvert l'esprit, m'a amenée à me questionner sur des sujets que je n'aurais peut-être pas abordés sinon, ou en tous cas pas du tout de la même manière.

J'aurais plutôt dis ça de la sexualité que de l'amour-amoureux. Ou même d'autres catégories d'activités, plutôt que d'affects, de prime abord.

Tu parle d'expériences à vivre.
Et à ce titre, la sexualité, un cours d'escalade, un voyage, …me semble aller dans le même sens que ce que tu décrit (à condition de s'y mettre suffisamment en jeu bien sûr).

L'amitié qui procède de la sécurité affective, et peut-être en effet de la ressemblance, des valeurs communes, m'a tout de même beaucoup questionné/transformé. Mais peut-être d'une autre manière en effet.

L'amitié serait une zone de confort à élargir, là où la sexualité serait une zone d'expérience (ni forcément confortable, ni forcément sécure), voire parfois une zone d'inconfort à expérimenter.
Quant à l'amour-amoureux, quelque part entre les deux, peut-être. Selon comment on y tombe, on s'y jette, on s'y fracasse, ou l'on s'y promène.

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Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

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artichaut

le lundi 20 janvier 2025 à 23h44

Alabama

artichaut
Et ce qu'on fait éventuellement de nos sexes ne regardent que nous. Ce n'est plus un sujet.
Le sujet c'est ce qu'on fait de nos vies affectives. De nos affects. De nos vies au sens large.

Quelque chose me gêne là-dedans. Je ne sais pas quoi exactement. Peut-être parce que ça fait comme si partager du sexe ne changeait rien, comme si il était possible de s'extraire de la culture qui nous entoure, qui en fait à la fois un tabou et un échange d'intimité particulier, sans parler même des violences de genre qui sont particulièrement présentes dans la sexualité et qui la rendent tout sauf banale. La phrase "l'intime est politique" me vient, dans le sens que peut-être que non, ce que vous faites de vos sexes ne regardent pas tout à fait que vous.

Ça me donne l'impression que tu dis "nous sommes au-delà de tout ça". Et de la même manière que je ne crois pas qu'on puisse être au-delà du genre dans une société genrée, on ne peut pas vraiment être au-delà des définitions du couple amoureux et de l'amitié dans une société qui les sépare et les hiérarchise. Alors, peut-être que ce n'est pas tout à fait ça que tu dis, et que j'interprète. Mais en tous cas j'aime bien être vigilante, dans le chemin de déconstruction, à comment les normes nous agissent même quand on essaie de les dépasser.

En écrivant ce passage je me suis bien dit que je risquait d'être mal compris, ou qu'on me réponde quelque chose de cette sorte.
Il ne s'agit pas de renier que le privé est politique. Il ne s'agit pas de cacher, de mettre sous silence, et d'autoriser ainsi des espaces hors du monde, où "la magie de l'intime" serait seule loi.
Ce n'est pas moi qui dirai ici, qu'il n'est pas nécessaire, primordial de raconter ce qui se vit dans nos couches. Bien sûr qu'il y a besoin de raconter, qu'il y a besoin de créer des espaces de libération de la parole, qu'il y a besoin de créer des solidarités, qu'il y a besoin de rester vigilantes, etc.
Ce n'est pas de ça dont je parle.

Ce que je veut dire c'est que ça n'a pas non plus à être un sujet publique. (le politique n'est pas nécessairement le publique, il est même à mon sens plus souvent dévoyé par le publique, et à plutôt besoin de collectifs pour se déployer).
Ce que je veux dire c'est que personne n'a à exiger de nous que l'on déballe notre carte d'identité sexuelle.

Ma réserve à ça, à la limite, c'est que dans des groupes, dans des collectifs, j'aime connaître les liens entre les personnes présentes, j'aime une certaine transparence sur le sujet, car de fait ça vient jouer des trucs de pouvoir au sein du groupe, au sein du collectif. Mais c'est un cas particulier de gens qui ont des choses à vivre ensemble.

En revanche je n'ai pas à déballer obligatoirement ma vie intime à mon voisin, mon boucher, mon conseiller pôle emploi, ma famille, etc.
Et qu'il y ai 'du sexe' au non entre moi et mes ami·e·s ne regarde que moi et les personnes à qui j'ai envie/besoin de le raconter, et les personnes à qui mes partenaires ont envie/besoin de le raconter.
J'estime n'avoir aucun droit de regard sur à qui mes partenaires racontent. Mais j'estime avoir aussi, moi-même, le droit de taire ou raconter à qui je veux.

Voilà, j'espère que c'est plus clair.

Le privé est politique, mais n'a pas à être publique.

Cette nuance me semble importante. Sans quoi on s'emmêle les pinceaux et on ne sort jamais des catégories normées.

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Discussion : La NRE, vous connaissez ? Si oui, ça se passe comment concrètement ?

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artichaut

le lundi 20 janvier 2025 à 23h19

Intermittent
Tu as bien de la chance parce que ce n'est pas ce qu'on lit ici quand le polyamour débarque dans un couple monogame .....

Ben du coup, ce n'est pas de la chance. C'est juste que je ne vis pas dans un couple monogame.

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Discussion : Du polyamour à la coparentalité

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artichaut

le lundi 20 janvier 2025 à 23h17

BBornotBB
J'ai notamment pu lui demander (à lui) ce que ça lui ferait d'envisager que je sois le géniteur, et ce qui le gênerait éventuellement là-dedans. Ce n'est pas son option de départ mais il ne serait pas 100% bloqué.

…et si vous arrêtiez tous les deux/trois de vous protéger ? de manière à ne pas savoir qui sera le géniteur.
…et si l'un était le géniteur, et l'autre celui qui reconnaît l'enfant à la mairie ?
…et si

Il y a possiblement plein de cas de figure que l'on n'envisage même pas.

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Discussion : [Lexique] Amitié — définition(s) —

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artichaut

le lundi 20 janvier 2025 à 20h02

Alabama
Je dois dire que je suis un peu perdue entre tous les fils que tu as ouvert sur le sujet de l'amitié, et je ne sais pas bien où écrire quoi XD

Te prend pas trop le chou, et écrit où ça te fait envie…
J'essaie de ranger ma vie et mes idées. Mais c'est pas obligé de me suivre.

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Discussion : L'effet domino (ou la réaction en chaîne, ou les ruptures en cascade, … )

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artichaut

le lundi 20 janvier 2025 à 19h57

Comment nommer — autrement que par la négative — cet effet domino inversé ? :
Une nouvelle relation entraîne parfois d'autres nouvelles relations…
et/ou réactive réintensifie le lien (ou la sexualité) dans la/les relation/s existente/s.

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Discussion : La NRE, vous connaissez ? Si oui, ça se passe comment concrètement ?

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artichaut

le lundi 20 janvier 2025 à 19h56

Tiao88
Vu que c'est (du moins en partie) un cocktail chimique et hormonal que notre cerveau (ou autre partie de notre corps) nous envoie, je doute qu'on ait un quelconque levier d'action là dessus.

J'ai tendance à penser que chimique ou pas chimique — tout comme le désir —, ça n'en est pas moins construit, donc on a du pouvoir dessus.

Tiao88
J'ai connu un attachement fort et un emballement mais au contraire, cela m'a fait un peu réinvestir ma relation historique. Certes un peu par culpabilité mais aussi ça m'a donné une espèce de coup de fouet qui m'a fait réaliser que même s'il y avait des soucis à régler (et au moins un autre à venir) je tenais à cette relation et j'avais envie d'y vivre plein de choses.

Oui, ça me fait penser à l'effet domino inversé : une nouvelle relation entraîne d'autres nouvelles relations et/ou réactive réintensifie le lien (ou la sexualité) dans les relations existentes. C'est souvent, ce que je vis personnellement.

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Discussion : Du polyamour à la coparentalité

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artichaut

le lundi 20 janvier 2025 à 19h28

BBornotBB
- nous nous sommes vus récemment pour discuter de toutes ces questions, mais j'ai appris qu'ils s'étaient déjà engagés à 2 dans le processus de conception du bébé avant même cette rencontre : je me suis senti trahi par cette anticipation, car j'ai eu l'impression que la décision était déjà prise de leur côté et que je n'étais consulté que pour la forme.

Oui, ça ne commence pas de la meilleure manière…
Tu aurais eu envie que ça se passe autrement. C'est important de le dire, et voir comment c'est reçu (par les deux autres personnes concernées, …et je dirais presque surtout… par lui)
Est-ce que c'est possible de revenir en arrière sur ça, et prendre vraiment une décision à trois ??
Si non, ça me semble un très très mauvais présage, et un indice sur comment ça se passera inéluctablement ensuite. Et mon conseil serait de fuir absolument. En tout cas refuser ce faux pacte parental à trois.
Si oui, et que c'est vraiment quelque chose de souhaité (une fois compris le sentiment de trahison que ça te provoque), alors ça peut être joyeux. Et tout redevient possible.

BBornotBB
J'ai pourtant conscience d'arriver à un âge où il serait préférable de ne plus trop tarder à me la poser (…) je sens que j'aurais eu besoin de plus de temps pour me positionner à ce sujet, et cette demande me met dans une situation de précipitation.

Ça me semble dommage, mais pas insurmontable

BBornotBB
relégation (…) symbolique (choix du prénom, nom de famille, etc.).

Pourquoi cela serait-il pensé à deux, et pas à trois ?

BBornotBB
Cette situation d'être "co-père non géniteur" pourrait à la fois constituer un bon compromis pour moi pour avoir malgré tout un rôle parental au vu de ma difficulté actuelle à m'engager pleinement dans une parentalité, mais elle implique aussi, d'un point de vue plus existentiel sur le long terme, que je renoncerais probablement à la possibilité d'être un père-géniteur

Pourquoi ? On ne sait jamais ce que nous réserve la vie…

BBornotBB
et aller vivre dans une ville qui ne me plait pas "juste" pour répondre à une envie de second enfant qui, dans le fond, n'est pas de mon initiative).

Là pour moi est le noeud du problème.

BBornotBB
je suis sensible à l'argument que, si ma compagne n'a pas de 2e enfant, elle en gardera un regret qui la rendra triste peut-être tout le reste de sa vie.

Et toi, tu aurais envie d'un enfant avec elle ? (et avec eux)
La question me semble importante.

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Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 15h40

En soi, oui, je suis archi d'accord avec toi @MPB, il faut d'abord tuer le Goliath. Car c'est ça qui nous à tous et toutes mises dedans.

Mais ces temps-ci j'en ai marre de tuer le Goliath, marre de tout définir en négatif (la non-exclusivité, la non-monogamie, le non-capitalisme).

J'ai envie d'inventer, de réinventer, d'autres possibles désirables… positivement
et accesibles tout de suite, ici et maintenant (sans attendre ni grand soir, ni paradis)
et qui ne soient pas accesible qu'à une élite, un milieu élististe de personnes capables de se déconstruire.
Alors j'ai envie de me ré-emparer de mots simples et que tout le monde connaît, et de décaler un peu, d'élargir (comme nos zones de confort) son champ d'application.

*
Je ne suis plus polyamoureux, j'ai des ami·e·s. Des ami·e·s intimes, des amitiés importantes. Et ce qu'on fait éventuellement de nos sexes ne regardent que nous. Ce n'est plus un sujet.
Le sujet c'est ce qu'on fait de nos vies affectives. De nos affects. De nos vies au sens large.

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Discussion : Après la phase passionnelle : descente en enfers ou montée en maturité ?

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 15h30

À propos de phase passionnelle et de NRE je signale ce fil générique : La NRE, vous connaissez ?
et ce post, où je recense des liens vers d'autres pages sur le sujet.

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Discussion : La NRE, vous connaissez ? Si oui, ça se passe comment concrètement ?

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 15h23

Pour moi la NRE c'est du mensonge.
Du mensonge à soi et à l'autre.
Du mensonge socialement admis (un peu comme le Père Noël ou la petite souris, mais pour adulte cette fois, donc sans doute une continuïté de ça) mais qui n'en est pas moins du mensonge.

C'est (vouloir) croire que le monde est beau. Que l'on est une personne exceptionnelle. C'est, en début de relation, refuser de voir les warnings que l'autre pourtant nous allume, oublier que l'humain est faillible.
C'est vouloir croire, y croire.

C'est jouer faux : se mater dans la glace 4 fois avant le rendez-vous, faire gaffe à comment on s'habille (non pas pour se faire plaisir ou faire plaisir à l'autre, mais pour ne pas se montrer sous un mauvais jour).
C'est surjouer la rencontre.

C'est s'étonner des mille ressemblances/coïncidences dans nos vies. C'est comme rencontrer son double, un miroir de soi-même qui ne nous renvoie que les meilleures partie de nous-même.
C'est s'aimer soi à nouveau.

Concrètement c'est un emballement disproportionné (qui dure de 3h à 3 mois, voire 3 ans disent certains…), qui nous obnubile la tête et le corps. Emballement émotionnel, intellectuel, sentimental. La tête en feu, le corps qui se réveille.
Tout le reste tend à disparaître, ou est mit en sourdine.
C'est un peu la phrase de Lamartine « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. » Mais c'est étrange on vit le manque alors même qu'on rencontre quelqu'un.
Soit qu'on anticipe le manque futur, soit que la rencontre semble si incroyable qu'une seconde sans voir l'autre nous paraît cruelle, soit plus vraisemblablement que ça vient toucher et activer un endroit, que dis-je, un continent de manque, LE continent du manque chez nous (et toutes les blessures associés : abandon, manque d'estime de soi & co).

Un coup de projecteur qui permet d'oublier, pour un temps, l'obscurité du monde.

Concrétement encore, c'est les papillons dans le ventre (le corps qui se réveille), le cerveau à mille à l'heure, le désir qui monte et les envies qui reviennent. Un appétit soudain pour le monde, la vie.

Mais c'est (comme) une drogue, il y a l'emballement, il y aura la descente.
Et comme la drogue ça peut être addictif. L'envie d'y revenir, quitte à prendre des risques (émotionnels, relationnels…)

*
En soi la NRE c'est de la monogamie (1, 2, 3). Le démarrage des scripts monogames.

Et pourtant, c'est vrai que même dans le monde poly, la NRE est souvent considérée comme normale, acceptable, allant de soi, etc. On ne peut pas lutter contre. Juste attendre que ça passe.

Et tout les dégâts causé au nom de la NRE, idem.

Ça pourrait être remis en question, mais c'est s'attaquer à un gros, très gros morceau de la monogamie réflexe, et aux parts les plus vulnérables de nos êtres : de nos proches, voire de nous-même.

Moi aussi, quand c'est l'autre qui la vit, j'attends que ça passe.

Quant à moi je l'ai vécue, mais j'aime pas trop ça. Enfin, j'ai aimé ça sur le moment, les permières fois. C'est même Whaouuu. Mais avec le temps ça me laisse un goût amer, et ça ne me donne pas envie d'y retoucher.
J'aime pas les mensonges.
Et je n'ai jamais été trop attiré par les drogues…

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Discussion : Culpabilité, NRE etc.

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 14h48

À propos de NRE je signale ce fil générique : La NRE, vous connaissez ?
et ce post, où je recense des liens vers d'autres pages sur le sujet.

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Discussion : Polyamoureuse, phobique de l'engagement ou difficulté à vivre une sexualité épanouie en dehors de la phase passionnelle ?

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 14h48

À propos de phase passionnelle et de NRE je signale ce fil générique : La NRE, vous connaissez ?
et ce post, où je recense des liens vers d'autres pages sur le sujet.

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Discussion : Phase passionnelle et polyamour

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 14h47

À propos de phase passionnelle et de NRE je signale ce fil générique : La NRE, vous connaissez ?
et ce post, où je recense des liens vers d'autres pages sur le sujet.

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Discussion : Durée de la phase passionnelle - retour d'expérience

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artichaut

le vendredi 10 janvier 2025 à 14h45

À propos de phase passionnelle et de NRE je signale ce fil générique : La NRE, vous connaissez ?
et ce post, où je recense des liens vers d'autres pages.

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