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Discussion : Le "polyamour" n'est-il pas en fin de compte une escroquerie intellectuelle?

oO0
le dimanche 05 mai 2019 à 23h30
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... comprendre comment cette douleur peut être dépassée par certains (et d'autres feront autrement et ça m'intéresse aussi).
Là où je bloque, c'est dans le fait que c'est en train de se produire, que j'y pense ou non, et c'est plus cette idée que j'ai du mal à dépasser. Encore plus qu'une perte de contrôle, c'est une perte du lien. Je n'arrive pas à penser un lien en pointillés temporels et je n'arrive pas non plus à penser un lien inaltéré qui coexiste.
La vie privée, le droit à l'intimité est une réalité. Si tu veux rendre cela plus réel, imagine-toi t'immiscer dans leurs moments d'intimité ... Est-ce que tu as envie d'être cette personne ? C'est là que je fuis en courant !?! Ou plutôt que je suis bien content de ne pas savoir. Quand je te lies, j'ai l'impression que tu as déjà fuit tout ça !
C'est juste que ce n'est pas une perte de contrôle, c'est juste le droit de chacun.e de disposer de son corps. Ce droit est pour ainsi dire naturel, tu disposes naturellement de ton corps. Il/elle dispose naturellement du sien. C'est juste que c'est un lien en pointillé : c'est impossible d'être ensemble tout le temps. Une relation est naturellement discontinue. Je ne vais généralement pas plus loin et ça me suffit. J'apprécie ces limites naturelles de la vie comme des signes de liberté et je m'émerveille d'autant plus facilement de tout ce qu'il y a de possible à l'intérieur de ces limites naturelle de la liberté.
Par contre, la perte du lien est une peur sensée, tout comme son altération, mais cette peur existe aussi dans une relation mono.
=> Qu'est-ce qui dépend de toi pour entretenir ce lien ?
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..., j'ai toujours eu l'impression de passer après tout le monde dans mon enfance, il y avait toujours une bonne raison de répondre aux besoins de quelqu'un d'autre plutôt qu'aux miens. Dire que je suis insécurisée par la compétition est en dessous de la réalité, j'ai automatiquement l'impression que je disparais de l'équation s'il y a quelqu'un d'autre au même niveau d'intimité.
Là, c'est le même sentiment qui domine mon enfance, c'est le sentiment qui étouffe mon désir d'être parent : si je n'ai pas de place dans ce monde comment puis-je y faire une place pour un enfant ? Par contre, je ne me suis jamais senti en compétition et je ne me sens pas insécurisé, ce qui n'empêche une facilité - limite perverse dirait une amie - à disparaître de l'équation pour la simplifier. Note que, il y a un peu plus de deux ans, j'en ai eu marre de continuer à passer après tout le monde alors qu'il s'agissait de se marrer pour une fois ! "Enfin !", je me disais, même si nous deux, cela ne va nulle part, je suis tombé sur la personne idéale, elle aussi, pour se marrer ensemble dans une situation de désamour plutôt que de pleurer seul chacun.e de son côté !" Le moment est enfin arrivé et là, ... l'idée qu'elle ne venait jamais pour se marrerparce qu'elle avait rencontré quelqu'un d'autre, ... l'idée qu'elle passe à côté d'un moment unique dont nous nous étions réjouis de pouvoir le vivre ensemble plutôt que seul comme d'habitude juste pour ça, ... j'ai passé trois jours de m... !
"Mais qu'est-ce qu'il a de plus que moi Bugs Bunny ! Tu peux jouir avec qui tu veux autant que tu veux, mais viens rire avec moi !?! Qu'est-ce qu'il a de plus que moi Bugs Bunny qui t'empêche de rire avec moi !"
Puis, en fait, je ne savais pas pourquoi elle ne voulait soudain plus rire avec moi alors que le moment était venu. C'était sa vie privée, son corps - point barre. La jalousie, bye, bye ! Le moment de libération, cela a surtout été le moment bien terre à terre où je me suis rendu compte qu'avec toutes les difficultés qu'elle avait traversé, traversait et pouvait encore traversé, ce n'était probablement pas le moment de rire. Là je me suis si senti ridicule !?! Tellement ridicule que c'était libérateur ! Et tant mieux, vu ces difficultés, si elle avait la chance d'être avec quelqu'un. Par contre, l'envie de rire j'ai pas su l'abandonner ... à temps. Et tant mieux pour ma gueule, tout ce que j'ai pris à ce moment là dans ma gueule !?! C'est pathétique de vouloir rire à deux dans son coin là où personne ne rit juste pour ... pour quoi, d'ailleurs ? C'est ridicule !?! C'est pathétique !
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... la recherche bienveillante d'un mieux commun (dans le sens, pas au détriment l'un de l'autre).
... à l'usage, assumer le conflit c'est pas si mal. A l'inverse de ce que je pensais, ça ne tourne pas au pugilat. A partir du moment où je reconnais que le conflit est inévitable j'assume mieux ma position, la discussion est plus claire. Ça ne m'empêche pas d'éprouver de l'empathie et c'est plutôt mieux que plonger dans le ressenti de l'autre en totale sympathie jusqu'à perdre mon propre point de vue, mon propre intérêt, jusqu'à mes arguments.
Là, çà, ça ne dépend que de toi de l'apporter : souris à la vie, elle te sourira ! (Du moins, il y aura plus de chance qu'elle te sourie que si tu tires la gueule !?! Sois ce que tu attends de ce monde !) Pour ma part, j'essaie de ne pas attendre que l'autre apporte ce que je veux dans une relation. Je l'apporte et j'essaie autant que faire se peut de continuer à l'apporter même si l'autre n'est pas au "rendez-vous" ou pas toujours. J'en manque aussi des "rendez-vous". Au moins, j'ai la satisfaction de me sentir moi-même ... jusque dans les "rendez-vous" que je manque. Les meilleurs souvent ! (Parce que je n'ai pas osé les imaginer.) Je ne sais pas combien de fois je suis passé à côté du meilleur simplement parce que je n'étais pas capable de l'imaginer sur le moment pour pouvoir le reconnaître ! Je ne le sais vraiment pas, je le suspecte ...
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Reste à me débarrasser de cette tristesse...deuil de la fusion ? Déni de solitude ? Recherche d'un espace rassurant sans conflit ? Encore la faiblesse de responsabiliser quelqu'un de comment je me sens en ayant l'attente qu'on évite le conflit ?
Pourquoi faire le deuil de la fusion ? Il y a des moments fusionnels dans une relation, c'est juste qu'il n'y a pas que des moments fusionnels. Note que, parfois, faire le deuil de ses attentes permet d'accueillir plus librement les réponses à ses attentes. En faire le deuil, c'est comme passé du besoin au désir. Le besoin est nécessité. Le désir est liberté. Est-ce que tu as remarqué comment les attentes prennent la forme d'une loi qui fait nécessité avec le besoin et deviennent ainsi conflictuelles ? S'agit-il encore d'une invitation qui laisse libre ou d'une injonction qui contraint ?
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Encore la faiblesse de responsabiliser quelqu'un de comment je me sens en ayant l'attente qu'on évite le conflit ?
Là, pour moi, c'est brillant de lucidité ! Il ne s'agit pas d'abandonner tes attentes, mais de changer de rapport avec tes attentes : ne pas responsabiliser l'autre, prendre tes responsabilités ; accepter que le conflit n'est pas synonymes d'absence de bienveillance. Tu sais que les enfants font leur crise avec les personnes avec lesquelles ils se sentent en conf(lit)...iance ?!? Est-ce que ce n'est pas cette confiance qui rend les relations si conflictuelles ? Le fait de se sentir suffisamment en confiance que pour entrer en conflit ... Est-ce que la vie elle-même est là où nous l'attendons, finalement ?
Après, la lucidité, ce n'est pas tout ! Je me connais des impasses qui ressemblent juste à des impasses. J'ai beau savoir que je fais fausse route, je n'ai aucune idée de la bonne route à prendre.
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P.-S.: C'est quoi ton fil ? Celui où tu dois retourner ?
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... ça a plus trop de rapport avec le sujet du fil, du coup je peux peut-être rapatrier ça sur mon fil de discussion ? Pas trop sûre de rien ce soir... :-/
Pour moi, cela avait un rapport ! Tu as offert avec ta lucidité sur toi-même des pistes de déconstruction de cette impression qu'il est impossible de sortir de cette sensation physique de jalousie de sorte que cela devrait être ça qui définit l'amour, le vrai.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : NRE, relation avec un mono, remise en question

oO0
le dimanche 05 mai 2019 à 22h31
Salut Pilipili
Je suis dans une questionnement similaire*, pour des raisons et une situation différentes. Je trouves tes peurs parfaitement sensées.
Pilipili
J'en suis à me poser des questions sur mon polyamour, quasiment prête à tout laisser pour pouvoir être avec lui à 100%.
J'ai peur qu'une fois cette lune de miel passée, j'ai envie de retourner à mon précèdent mode relationnel, j'ai peur que lui ne veuille plus de moi, j'ai des craintes que j'avais en tant que mono qui remontent, d'être dépendante de lui. J'ai peur d'etre bien trop irrationnelle, mais il m'obsède.
Sur ce fil, les participants se demandaient si c'était possible de retourner en arrière, si la sortie de relations exclusives était définitive ? Il y a sûrement d'autres fils.
Pour avoir vécu ma vie affective dans un entre-deux permanents, je ne pense cependant pas que la question se formule en termes de "sortie définitive" des relations mono. Par contre, cela a changé définitivement le point de vue que j'avais sur les relations. Le fait qu'il n'y a pas de retour possible en arrière implique surtout des fossés en termes de communication parfois infranchissables. Les relations monos perdent définitivement de leur évidence, ce qui pose problème pour communiquer avec quiconque est encore dans de telles évidences.
Affectivement, il semble y avoir un mur entre ton compagnon et toi ; puis, un penchant naturel qui te pousse vers cette personne exclusive ... du moins, pour l'instant, c'est ce que tu pressens. Quelque part, tu es probablement encore plus proche affectivement de ton compagnon que de lui étant donné le fossé que je viens d'évoquer.
Pour ce qui est de :
- revivre tes craintes de ta période mono, d'un point de vue extérieur, selon moi, tu les revis déjà. Cette obsession que tu as pour lui est en soi une forme de dépendance affective, l'expression d'un sentiment de ne pouvoir vivre sans lui, de devoir vivre avec lui à un tel point que cela accentue le rejet que tu éprouves pour ton compagnon, que cela génère un sentiment d'exclusion de sa personne. Pour moi, tu es déjà engagée dans une logique affective exclusive. Pas de panique, toute peur est l'expression d'un besoin de sécurité affective, une amie qui essaie de t'orienter vers son contraire, la confiance. Cependant le fait d'avoir peur de le revivre dans la dépendance affective alors que tu es probablement déjà en train de vivre dedans, me semble te donner un temps de retard sur ce que tu vis.
Si tu es en voiture, que celle-ci commence à quitter la route, il ne faut pas regarder l'arbre que tu as peur de te prendre, mais là où tu veux aller. Tous tes réflexes te dirigent naturellement vers là où se porte ton regard.
=> N'es-tu pas plus dans un état de besoin que de désir et donc de dépendance ?
- la relation avec ton compagnon, ce qui est possible aujourd'hui est encore possible demain, tout dépend de l'état dans laquelle vous laissez votre relation si vous en sortez. Par contre, ce qui m'étonne, c'est que ce soit la seule solution envisagée pour que tu puisses vivre ce qui te permettrait de savoir ce qu'il en est avec cet autre personne. Dois-tu nécessairement tout abandonner pour lui ? C'est là que ta situation me semble déjà formulée en termes mono : c'est ton compagnon ou lui.
=> Moralement, rien ne vous empêche d'avoir une aventure comme dans un cadre mono, entre célibataires, non ?
Quant à votre relation, ton compagnon et toi, il n'y a pas de relations sans moments de crise. Tu le sais sûrement, je ne t'apprends rien et c'est là aussi qu'elles gagnent en maturité. C'est un schéma qui peut se répéter que la relation soit mono ou poly. Ce qui fait que la réponse aux difficultés que vous rencontrez n'est peut-être ni dans l'une ou l'autre de ses alternatives. Après trois ans, une relation a besoin d'évoluer, le besoin de l'autre disparaît ce qui donne l'impression que le désir diminue alors que dans le même temps, ce qui peut signifier qu'elle est en fait mûre pour gagner en indépendance et en amitié. Après trois ans, c'est là aussi qu'avec l'expérience, nous voyons plus ce que nous ne voulons pas dans la relation et que nous perdons notre énergie là-dessus plutôt que sur ce que nous voulons.
=> Qu'est-ce qui se passe si, plutôt que de focaliser sur ce que tu ne veux plus dans votre relation, tu te focalises sur ce que tu veux, sur ce que vous voulez ?
Sinon, j'ai le sentiment que c'est parfois difficile de réaliser les difficultés propre à une relation poly, que nous avons souvent tendance à les voir au travers d'un filtre mono à défaut de perspective propre. Nous faisons de l'import mono, faute de mieux. Sur le forum, par exemple, les questions de personnes monos en souffrance trouvent plus facilement de réponses et d'attention.
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Mon questionnement est similaire dans le sens où je me retrouve à nouveau seul. Je continue ma vie dans la perspective de relations non-exclusives alors que je sais que lorsque je l'ai fait je suis resté pour ainsi dire la moitié de ma vie seul.
Non-exclusif, je suis rarement heureux.
L'autre moitié de ma vie où je n'était pas seul, mes relations ont principalement été exclusives (4/5) et d'autres non-exclusives (1/5). Reste que dans mes relations exclusives, j'en arrive chaque fois au même point. Je n'ai aucune difficulté à respecter le cadre d'une relation exclusive, mais je ne l'habite pas comme une personne exclusive. Et donc, la personne qui a besoin de sentir aimée de manière exclusive ne se sent pas aimée assez ... même si elle comprend et respecte le fait que mon mode d'investissement affectif soit non-exclusif.
Exclusif, je rends une personne malheureuse.
Actuellement, je n'ai pas envie d'être en relation parce que je me sens plus dans un état de besoin que de désir, ce qui a pour effet d'inhiber mon désir de relation. Si je suis en questionnement, c'est que mon expérience me montre combien c'est rare d'avoir une relation non-exclusive où il y a de réelles affinités autres que celles d'être simplement non-exclusifs. En dehors d'une telle affinité, j'ai souvent eu plus d'affinités avec des personnes exclusives et mes relations avec ont été souvent plus épanouissantes pour elle comme pour moi, même si ...
Discussion : Mon histoire, ma découverte...

oO0
le dimanche 05 mai 2019 à 21h38
S'ils ont de la complicité avec leurs enfants, c'est qu'il y a de l'amitié entre eux. Comment étendre cette amitié aux confidences possibles entre amis ?!? Trouver cette confiance de la confidence ? Pas nécessairement sur votre amitié (amoureuse à vous deux), mais simplement d'abord entre eux.
Pour ce qui est du portrait de mère au foyer version Mrs Dalloway, je suis content de m'être trompé. (Ce portrait ne correspond pas non plus à ma mère, mais une part d'elle est invisible, invisibilisée dans la famille, c'est sûr.) Et visiblement, il est partie prenante dans les tâches du ménage, donc il sait ce que c'est et elle ne doit pas se sentir seule. Par contre, l'univers des femmes entre elles m'est complètement étranger même si j'ai beaucoup de soeur, mais leur entourage est mixte, toujours mixte. Elles se retrouvent parfois entre amies, entre cousines et tantes pour parler entre elles, avoir des moments bien à elle de non-mixité, ...
... mais là, aucune idée de ce que peut être un entourage principalement non-mixte.
Moi, j'aime bien les "thérapies" de couples systémiques. Je mets "thérapie" entre guillemet, parce qu'il n'y a pas besoin selon moi d'attendre qu'un couple aille mal. Par exemple, en psychologie systémique, le fait que la personne pouvant être désignée comme le problème, n'est jamais considérée comme telle, mais comme le symptôme d'un disfonctionnement dans la relation. Ce n'est pas nécessairement, un mode relationnel qui disfonctionne, mais parfois simplement le besoin d'ajouter un autre mode supplémentaire à la relation : "Personne ne fait une maison avec juste un marteau !" Mais bon, c'est un sujet ...
... très sensible dans une relation. Mais cela me semble plus la place, vu que tu ne sais pas tout et que tu n'estimes pas non plus avoir besoin de tout savoir, ce qui est tout à fait sain.
En plus, il faut voir si c'est possible d'aborder séparément les problèmes avec la/le thérapeute. Voir si elle peut sonder l'un.e sur un sujet qui préoccupe l'autre avant de l'aborder ensemble. Est-ce que les thérapeutes peuvent jouer le rôle d'intermédiaire dans les confidences, sonder et préparer ? Je ne sais pas.
Pour ce qui est de la surprendre, je ne sais pas non plus quoi dire. Il me semble qu'il faut être deux pour se séduire et que, malheureusement, cela me semble être un défaut des positions traditionnelles de la féminité que d'attendre que tout viennent de l'homme. Qu'il n'y a qu'à être belle et le reste, c'est à l'homme ... Puis, plus l'idée qui se fait de ce "devoir conjugal" de se surprendre est grande, plus c'est impossible de se surprendre. S'il faut surprendre l'autre seul, mais en plus surprendre avec de grands effets, c'est une gageure. Parfois, la manière la plus simple de se surprendre, c'est de se retourner sur le chemin accompli ensemble en s'imaginant qu'il pourrait ne pas être là. Personnellement, je me retourne souvent sur le chemin que j'ai accompli et je me surprends de voir comme, au final, il est vide : je suis seul, mais je me réjouis de toutes les relations que j'ai connue et ma vie avec mes proches m'apporte beaucoup de joie. J'imagine qu'avec une vie un peu moins vide que la mienne - une famille, des enfants -, cela doit être plus facile de se surprendre.
P.-S.: Polymel, n'hésite pas à te créer un compte ! Tu peux ainsi corriger tes messages au besoin et n'hésite pas à couper dans tes citations, c'est plus léger ;-) Surtout si c'est pour me citer, je ne suis pas des plus léger à lire :-D
Discussion : Mon histoire, ma découverte...

oO0
le jeudi 02 mai 2019 à 09h31
Comment je suis sorti de cette situation de confusion entre amour et amitié ?
En acceptant que je n'en sortirais jamais, du moins dans cette situation. En acceptant de rester incompris, de vivre avec le sentiment d'incompréhension qui va avec, comme être pris pour une personne que je ne suis pas ou du moins que je pense ne pas être.
PolyMel
Envisager une amitié avec moi, pour elle c’est Je pense impensable, elle me perçoit comme une rivale capable d’apporter à son homme ce qu’elle-meme n’arrive plus à apporter, en un sens c’est logique et en même temps pas tant que ça car elle ne se bat même pas, ne fait même pas d’efforts pour montrer qu’elle a encore du désir ou même l’envie d’avancer avec lui...
Sauf en dehors de leurs enfants... il n’y a que là qu’ils arrivent à se retrouver réellement mais les enfants ne font pas tout...
De là en effet peut se poser la question de la viabilité dans la durée de leur couple...
Réflexion que je me suis déjà faite...
En fait, ce n'est pas une amitié entre toi et elle dont je parle, mais entre elle et lui. Un couple incapable d'amitié me semble s'expose à devenir des ennemis ou des personnes indifférentes l'une à l'autre pour éviter les conflits. C'est en deçà du désir amoureux, plus fondamental. Ce qui m'inquiète dans la viabilité de leur couple, c'est plutôt l'absence d'amitié que de désir. Se retrouver à partager moins dans son couples qu'il n'est possible de partager avec ses ami.e.s, c'est ... cruel à vivre. Après, ce n'est jamais possible de partager tout ce qui se partage avec ses ami.e.s dans son couple, tout comme tout ce qui se partage dans un couple ne se partage pas avec des ami.e.s.
Je n'arrive pas à trouver les mots pour dire ce que peut, ici, signifier partager moins avec son partenaire de couple qu'avec des amis. Moins de confiance, de complicité, de soutien ?
Ce qu'elle m'évoque, c'est Mrs Dalloway de Virginia WOOLF, l'isolement et la solitude de la femme au foyer, l'impression de se perdre soi-même comme c'est très bien rendu dans "The ours", ce sentiment de ne plus être soi-même, de devenir autre, de s'aliéner. Les féministes parle souvent de l'invisibilisation des femmes, à commencer par leur lieu principal de vie où elles ont été socialement "enfer-mées", leur foyer : l'absence de reconnaissance de leur travail quotidien, leurs "tâches" domestiques. L'absence de reconnaissance donne le sentiment de ne pas exister dans le regard des autres, à commencer par le regard de l'autre aimé. Et même s'il y a reconnaissance, de n'être reconnu et de n'exister qu'au travers de ces "tâches domestiques". Nous sommes plusieurs enfants dans la famille à en parler avec notre mère, c'est extrêmement difficile d'en parler. Nous savons qu'elle a une santé fragile, nous nous rendons compte de ce qu'elle a abandonné pour nous, nous savons que certaines journées relève de l'exploit pour qu'elle trouve l'énergie de garder un foyer accueillant. Certain.e.s d'entre nous sont d'ailleurs très critiques par rapport aux réactions de mon père, l'inconscience qu'il peut avoir du travail de Sysiphe qu'elle réalise jour après jour : s'habituer, c'est comme oublier, en abandonner la conscience. C'est une source de tension toujours difficile à désamorcer entre eux. Et même si nous essayons de trouver les mots pour en parler avec ma mère, avec eux, les mots sont rares tant ce rôle de mère au foyer est invisibilisé. L'une des rares fois où j'ai eu l'impression d'arriver à rejoindre ma mère, c'est lorsque, rangeant la maison pour la laver à sa place comme elle était trop mal, j'ai dit que j'avais l'impression de ne rien faire (à propos d'autre chose). Un peu fâchée (croyant que je parlais du ménage), elle m'a raconté cette blague :
"Un jour un mari rentre chez lui. Les enfants ont faim, ils ne sont pas propres, ils n'ont pas fait leur devoir, ils se disputent, la maison est en désordre, elle est sale, le linge s'accumule. Le mari lui demande ce qu'elle a fait. Elle répond que, justement, elle n'a rien fait."
Comment aimer - d'amitié, d'amour et de désir - quand tu es invisible, que tu n'existes pas dans le regard de l'autre, que ce que tu fais n'est pas reconnu ou même si c'est reconnu te donne le sentiment de limiter ton existence ? Comment être ne fut-ce qu'ami dans un tel isolement et, plus encore, amants ?
Comment tu trouves les mots dans cette solitude, cet isolement ? Les mots qui te permettent d'aller vers l'autre ? Je les ai pas, nous ne les avons pas ...
... déjà avec notre propre mère.
Elle non plus ne les a pas. C'est comme si une part d'elle-même était perdue dans une zone invisible du monde.
Je peux me tromper, tu ne l'as pas dit d'ailleurs, mais quand tu parles d'elle, j'ai l'impression d'une mère au foyer, qui souffre d'un certain isolement dans son foyer. J'ai l'impression lointaine de beaucoup d'insécurité, comment ne pas l'être quand il n'y a pas de mots pour ce que tu vis ? Que ce que tu fais n'existe pas ? Comment ne pas se sentir menacée dans son existence par l'existence d'autres femmes quand tu as l'impression de ne pas exister ? Ca pèse quoi une femme au foyer comme il y en a des milliards sur terre ? Est-ce que cela pèse seulement une femme de ménage ?
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Reconnaissance du polyamour dans la société ?

oO0
le mercredi 01 mai 2019 à 22h53
Caoline
Il y a des milieux où c’est le cas, on en parle ouvertement entre adultes et avec les ados et les ados entre eux, et les enfants ont souvent croisés des exemples... Ça tient probablement à une ouverture sur beaucoup de sujets, une habitude d'être hors-normes et une plus forte proportion de polys que dans la société en générale même si on est encore très loin d'être en majorité.
Une telle éducation ne me semble pas impossible et j’imagine bien qu’elle a déjà lieu et donne lieu a de belles rencontres intergénérationnelles. Je trouve normal que des parents puissent dire à leur enfant :
« Tu peux aimer une fille ou un garçon, tu peux même en aimer plusieurs. (A condition que ce soit votre choix.) »
Une chose est le choix d’une telle éducation pour des parents. Une autre chose est le choix de société d’une telle éducation.
Le marqueur de reconnaissance maximum dans la société que je propose est un tel choix d’education, bref, qu’une majorité accepte de reconnaître que c’est un choix de vie possible pour leurs enfants, un choix suffisamment respectable pour que tout.e ado puisse en être informé.e comme s’il s’agissait d’un droit qui fait partie de sa liberté d'aimer.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Reconnaissance du polyamour dans la société ?

oO0
le mercredi 01 mai 2019 à 18h53
oO0
Le jour où ce sera ça (sur l'information des adolescents dans leur éducation à leur vie relationnelle et affective) :
Les relations multiples entre féminisme et polyamour
Tout ceci implique néanmoins que l’exclusivité sexuelle-romantique cesse d’être, comme c’est encore le cas dans la plupart des milieux sociaux, la seule option envisageable. Que chaque personne puisse faire un choix informé et enthousiaste en faveur de l’exclusivité ou de la non-exclusivité (en fonction de son histoire, de ses désirs et attentes, en même temps que de ceux de sa ou ses partenaires potentielles).
/-gp-/Les-relations-multiples-entre-feminismes-et-... (Voir conclusion, dernier paragraphe.)
Un programme d'éducation à la vie relationnelle et affective qui informe sur la possibilité de choix du polyamour dès l'adolescence me semble un marqueur de la reconnaissance du polyamour dans la société.
Qui, ici, n'a pas rêvé d'être informé.e de ce choix plus tôt, mais aussi que les autres autour de soi en soient aussi informé.e.s, de partager avec eux une même information ?
Après, si ce marqueur est loin d'être atteint, je ne pense pas que c'est du fait de la société, mais simplement que dans les faits, une telle information ne se justifierait pas comme c'est par contre le cas pour l'homosexualité pour les raisons que j'ai évoquées.
Sinon, mis à part ces raisons, je pense avoir indiqué avec l'éducation un marqueur de la reconnaissance du polyamour dans la société.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Mon histoire, ma découverte...

oO0
le mercredi 01 mai 2019 à 12h01
Ton histoire, ta découverte ...
Leur histoire, leur découverte ...
Actuellement, tu sembles respecter intuitivement le rythme de ton conjoint, de ton humoureux et de sa conjointe.
Cependant, je reviens sur la société, parce que dans mon expérience personnelle, ma colère vis-à-vis de ce que je pouvais percevoir être la société m'a quelque fois conduit à oublié les personnes. Cet état me semblait ne pas me respecter, respecter qui j'étais ou voulais être, ce qui m'enlevait toute envie de la respecter, d'en respecter les règles ... sans me rendre compte que, en fait, je prenais le risque de ne pas respecter des personnes. La société me semble injuste, pourquoi devrais-je être juste ? Oui, sauf, que la société n'existe pas, il n'y a que des personnes qui existent, co-existent déjà comme elles peuvent, ce qui fait que, en certaines occasions, c'est moi qui ait été injuste avec des personnes.
L'histoire de la société, ses découvertes ... Elle a aussi son rythme à respecter, la société, cette co-existence nébuleuse ou nous n'avons pas d'autre choix que de vivre ensemble comme il n'y a qu'un seul monde à se partager.
La situation conjugale de ton humoureux lorsque sa femme semble incapable d'envisager une amitié possible entre hommes et femmes exprime probablement une insécurité affective chez elle. Peut-être qu'elle s'autorise des amitiés avec des hommes et ne lui en autorise pas avec des femmes, parce qu'elle est une femme et qu'elle sait se contrôler et contrôler des hommes et qu'il est un homme, que les hommes ne se contrôlent pas ... alors que votre histoire montre le contraire. Peu importe ce qui est juste ou injuste, il y a une réelle insécurité affective, des peurs en jeu : la peur de la perdre pour lui et pour elle, ... elle le sait mieux. Ce que je constate, c'est que si elle croit vivre dans un monde où l'amitié entre hommes et femmes est impossible, elle croit vivre dans un monde plus hostile qu'il ne l'est. Pour le polyamour, c'est certain, vu la proximité avec l'amitié ...
J'ai essayé une fois de sortir d'une situation où mes sentiments amoureux empêchait toute perception d'intentions amicales bien que j'avais accepté leur non-réciprocité, que je n'avais plus aucune intention de relation amoureuse. La seule manière dont je suis sorti de cette situation, c'est en acceptant que je ne sortirais jamais de la confusion qu'entretenait mes sentiments amoureux pour elle. Que le fait que je puisse l'aimer signifie l'accepter telle qu'elle est, c'est-à-dire sans place dans sa vie amoureuse pour moi était purement et simplement inconcevable. Tout ce que je pourrais dire ou faire ne serait jamais interprété autrement que comme des tentatives amoureuses et ne continuerait qu'à alimenter cette confusion.
Ici, ce n'est qu'un cas particulier où l'amour domine toutes les autres interprétations possibles, je n'ai aucune idée de ce que c'est quand il s'agit d'une généralité qui dirige une vie. La seule porte d'entrée que je vois pour ton humoureux, c'est la question de l'amitié dans leur relation à eux : ont-ils l'impression de se traiter mieux ou moins bien que s'ils étaient amis ? Qu'est-ce que l'amitié dans leur relation peut leur apporter ? Ce n'est pas un cheval de Troie, je pense juste que des conjoints incapables d'amitiés entre eux ne peuvent voir à termes qu'un couple voué à l'échec. Bien souvent, l'amour est prétexte à ne pas respecter les valeurs les plus élémentaires de l'amitié, prétexte à faire ce que jamais il ne serait possible de faire à un.e ami.e. L'amitié vient elle aussi de notre capacité à aimer et sans elle, il n'est que possible de ne pas se sentir aimé ... pleinement.
Bon, personnellement, je ne vois pas ce que je pourrais te dire d'autre. Pour ce qui est de l'amitié, d'une forme de polyamour sans sexualité, il y a bonheur qui est l'une des mieux placée pour parler de ce qu'elle appelle la polyaffectivité. C'est un choix de vie pour elle plus que le choix d'un moment de vie. Ce qui pour soi n'est qu'une étape de vie est parfois un lieu de vie pour d'autres tout comme une étape peut devenir un lieu de vie.
Il y a aussi d'autres personnes qui parlent d'amireux : contraction d'ami et amoureux qui peut signifier une amitié avec des sentiments amoureux, mais qui restent principalement une amitié.
Bonne route dans ton acceptation de soi, des autres et ... de la société :-)
Discussion : Reconnaissance du polyamour dans la société ?

oO0
le mercredi 01 mai 2019 à 10h08
PolyMel
Et malheureusement je trouve que ce modèle et cette « exclusion » se ressent dans tout au quotidien, les films, les séries, les pubs... tout pour moi est un exemple concret qu’il n’y a pas de reconnaissance dans l’immediat...
Le principe logique du tiers-exclu
"C'est : soit moi, soit lui/elle !"
La logique traditionnelle fonctionne sur deux grand principe : le principe de non-contradiction et le principe du tiers-exclu.
Principe de non-contradiction : Une proposition et sa négation ne peuvent être vraies en même temps.
A et non-A ne peuvent coexister. Prenons A = "Je t'aime", non-A, sa négation = "Je ne t'aime pas". Comme "il/elle" n'est pas "toi", que la troisième personne du singulier n'est pas la deuxième personne du singulier, "Je l'aime" n'est pas "Je t'aime". Donc "Je l'aime" est une forme dérivée de non-A = "Je ne t'aime pas" ou encore, "Je t'aime et je l'aime" = "A et non-A".
Principe du tiers-exclus : Soit une proposition est vraie, soit sa négation est vraie à l'exclusion d'une tierce proposition.
"Il pleut ou il ne pleut pas". Il n'y a pas de troisième/tierce proposition possible. "A ou non-A" peuvent coexister à condition que l'une soit vraie et que l'autre soit fausse et qu'il n'y en ai pas d'autre possible. Donc "Je t'aime ou je l'aime" est vrai dans la mesure ou la vérité de l'une exclu la vérité de l'autre et il n'y a pas de tiers proposition possible du type : "Je vous aime".
Pascal
Le coeur a ses raisons que la raison ignore.
Pas si sûr. Les principes de non-contradiction et du tiers-exclu sont ceux de la logique binaire traditionnelle.
"C'est : soit moi, soi lui/elle !"
Si l'une est vraie l'autre doit être fausse (principe de non-contradiction) sans alternative possible (principe du tiers-exclu). Dans une logique binaire, ce n'est pas du chantage affectif, c'est une injonction/obligation logique.
__________
La société ?
Il n'y a pas de nous idéal, la société est pleine de contradictions et, en démocratie, la majorité l'emporte. Si une majorité pense de manière binaire, ce sera la société, à cette différence que, en démocratie, il y a la majorité se doit aussi de respecter les minorités.
Homophobie, Bi-phobie, etc. // Polyphobie : Le terme polyamour se prêtera mieux que relation libre/ouverte/non-exclusive à l'expression de la reconnaissance de l'oppression d'une minorité. Mais y a-t-il des discriminations, des violences similaires à l'homophobie ? C'est là, qu'il y a peut-être lieu de se rendre compte que ce mode de relation est mieux accepté que les relations LGBTQI+.
Je ne m'explique cette différence que parce que, dans leur cas, il y a une dimension identitaire plus forte. Le fait qu'il puisse s'agir de relations consenties entre deux personnes n'a pas suffit à la reconnaissance de la légitimité de leurs relations. C'est leur identité qui a été attaquée, leur genre : une femme ne va pas avec une femme ; un homme ne va pas avec un homme ; etc. C'est leur identité de genre qui a été prétexte à nier la validité de leur consentement, leur liberté d'aimer.
Pour ce qui est de déconstruire une pensée binaire, la non-exclusivité se prête mieux que le polyamour qui oppose l'un et le multiple : le mono et le poly. Même si relation libre est un pléonasme du point de vue du consentement, elle rappelle ce principe de la liberté d'aimer, du consentement. Ouvrir ou fermer sa relation à une autre relation, se prête de manière adéquate au choix entre une logique exclusive ou non-exclusive. Il reste cependant à chaque fois une connotation péjorative des relations exclusives : non-libre, non-ouverte, fermée. Et la non-exclusivité se définit par une négation de l'autre, tout comme l'athéisme se définit par la négation de toute forme de théisme. Ce n'est pas se définir, mais se définir contre l'autre, par défaut : "Je ne suis pas comme ..." Ce qui ne réponds pas à la question : "Je suis ..."
Finalement, ce qui fait société, c'est le respect, le respect de la liberté, ici, la liberté d'aimer, du consentement. Ce qui fait société, c'est ce que chaque personne est prêt à consentir. Est-ce à dire que les relations dites adultères manquent de respect ? En soi, entre les amants, le consentement est respecté. Ni l'un, ni l'autre n'a forcé l'autre. Il n'y a pas viol. Il a fallu du temps, pour admettre que les relations LGBTQI étaient tout aussi légitimes, ne violaient pas une quelconque loi de la nature, que leur consentement libre prime dessus. Mais, ici, c'est une autre composante du consentement qui est en jeu, ce n'est pas le consentement libre, mais le consentement éclairé. Et celui-ci ne peut pas se penser à partir de son opposé, le viol, ... même si la découverte d'une relation implique souvent le sentiment d'une intimité violée ou volée. Cependant il n’y a aucune atteinte faite directement au droit de disposer librement de son corps comme dans le viol. Il ne s’agit pas de son corps, mais de ce que l’autre fait de son corps en dehors de soi.
La question est là, sur le consentement éclairé, sans réponse claire dans une société qui s'en sort déjà difficilement avec le consentement libre.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Reconnaissance du polyamour dans la société ?

oO0
le mardi 30 avril 2019 à 17h19
Le jour où ce sera ça :
Les relations multiples, entre féminisme et polyamour
Tout ceci implique néanmoins que l’exclusivité sexuelle-romantique cesse d’être, comme c’est encore le cas dans la plupart des milieux sociaux, la seule option envisageable. Que chaque personne puisse faire un choix informé et enthousiaste en faveur de l’exclusivité ou de la non-exclusivité (en fonction de son histoire, de ses désirs et attentes, en même temps que de ceux de sa ou ses partenaires potentielles).
La possibilité d'un "choix informé" est faible, beaucoup plus faible, par exemple que les informations relatives à la prise de conscience de son orientation sexuelle. Le jour où cela fera partie des programmes d'éducation "sexuelle" à l'école sans que cela ne fasse scandale comme c'est encore le cas pour les questions de genres et d'orientations sexuelles, il sera possible de dire qu'il y a un égal traitement en matière d'information, bref, une reconnaissance égale. Si j'étais professeur ou autre, pour ma part, je ne le mettrais pas au programme car, malheureusement, la vie relationnelle et affective est le parent pauvre de l'éducation sexuelle. Je pense que même la fidélité exclusive de ladite monogamie ne bénéficie même pas d'une information suffisante et que, bien avant de telles informations, c'est la question du consentement qui manque d'information. Cette seule question amène qui le veut à se poser la question de base du polyamour & co :
Si je n'informe pas une personne que je suis déjà en relation, sont consentement n'est pas éclairé. Si elle dit "oui", elle le dit sans connaître une information qui pourrait modifier son choix. De même, si je n'informe pas la personne avec qui je suis déjà, son consentement n'est plus éclairé puisqu'une information lui est aussi cachée. Elle renouvelle son consentement, elle aussi, sans la connaissance d'une information qui pourrait le modifier.
Comment perdre des ados en 30 secondes !?! Enfin, soit, traduit dans son langage, l'adolescent.e que cela chatouille et titille peut facilement se demander ce qui se passe si toutes les personnes concernées sont informées et consentent ... avec entousiasme :-)
Faut-il un nom à cela ?
Adolescent, il m'a suffit de croire l'espace de quelques mois que le futur s'annonçait sans jalousie pour me mettre en chemin. J'ai cependant dû attendre près de dix ans pour trouver par harsard un article qui parle des "amours plurielles" de FS.
Sinon, il y a déjà des livres accessibles aux ados qui envisagent la question : J'aime, donc je suis (Vincent CESPEDES) - c'est pas dans le Larousse, mais c'est de Larousse.
Cela passera par l'éducation, mais je ne pense pas que cela passera avec le nom de "polyamour" ou que ce sera la dénomination la plus mise en avant. Pour ma part, pour l'instant, ce(s) mode(s) de relation(s) n'a(ont) pas fait suffisamment ses(leurs) preuves pour appartenir au sens commun auquel l'éducation est censée introduire et cela reste un comportement à risque à un âge où ceux-ci sont déjà nombreux et où les enjeux sont actuellement ailleurs. De plus, ce serait s'immiscer dans la liberté de choix d'éducation des parents que de l'imposer dans un programme. Par contre, cela reste un choix d'éducation en privé pour les parents, mais il n'y a pas la maturité suffisante pour que ce soit un choix de société.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Difficile passage de la monogamie au polyamour

oO0
le lundi 29 avril 2019 à 22h48
polycurieuse
Je le trouve un peu égoïste encore dans sa démarche et sa manière de faire les choses. J'ai l'impression qu'il m'impose cette autre relation et cette prise de distance dans la notre. Mais comme il me rassure et que mon avis rejoint le sien, je l'accepte.
Mon copain dit se sentir un peu plus proche de moi et délesté d'un poids depuis qu'il m'a partagé sa volonté de rentrer dans une relation ouverte.
Merci, c'est des nouvelles qui font plaisir !
Effectivement, je le trouve aussi un peu égoïste, mais le bon côté des choses, c'est que cela veut dire qu'il le fait avant tout pour lui et non d'abord pour toi. C'est un choix plus enthousiaste pour une relation ouverte que cela ne l'a été au début de votre rencontre, avant de vous mettre en relation exclusive, non ?
Après, tu as l'occasion de profiter de l'effet métamorie, de l'expérience de cette fille, voire de ses compagnons pour ce que tu es en train de vivre. C'est une dimension des relations non-exclusives que je n'ai jamais pu connaître ... sinon de la part de personnes exclusives. Quant à lui, cela va aussi équilibrer ses sentiments, parce qu'ils va aussi devoir apprendre à faire de la place à ceux de ses compagnons et l'aider, comme c'est déjà le cas, à réaliser la chance de ce que vous êtes probablement en train de vire.
Discussion : Mon histoire, ma découverte...

oO0
le lundi 29 avril 2019 à 22h39
PolyMel
A vrai dire, je n’ai pas dialogué tout de suite avec mon futur mari sur la présence de mon humoureux lol. (Content que cela te fasse rire !) J’etais Probablement dans le déni. Je ne comprenais pas franchement ce qui m’arrivait, pourquoi je les aimais tous les deux, je pensais juste que j’etais Comme certaines personnes, besoin d’avoir un amant et point barre mais l’envie est totalement différente de ça. J’aime avant tout partager du temps avec lui, discuter, rire, passer du temps même avec ses enfants... bref...
Le fait de ne pas avoir dialogué tout de suite sur sa présence est compréhensible de plusieurs manières.
1) Le temps nécessaire pour comprendre ce qui arrive. Comment parler d'une situation que nous ne comprenons pas nous-mêmes ? Qu'est-ce que nous cachons quand nous ne savons pas nous-mêmes ce que nous cachons ?
2) Le fait de n'avoir comme référence sociale que le modèle des amants. (J'y reviendrai à propos de la frustration.)
Le fait de ne pas vouloir être simplement amant, c'est là que tu peux en apprendre beaucoup sur toi-même.
PolyMel
On se voit rarement car sa femme ne m’a jamais accepté même lorsque nous étions amis. De son côté il lui ment. Pourtant l’envie est là des deux côtés de pouvoir passer des moments ensembles ouvertement.
Mon conjoint lui est plus ouvert et je ne voyais pas continuer à lui mentir sur ce que je ressentais, j’étais mal de garder tout cela pour moi, j’avais le sentiment de le trahir...
J’avais besoin de plus de transparence, qu’il sache...
Comme je disais mon conjoint est monogame et sa plus grande peur réside dans le fait de me perdre...
je l’ai donc rassuré sur ce point.
Je ne sais pas trop comment les choses évolueront car devoir constamment mentir a sa conjointe sur ma présence finira sans doute par avoir raison de moi... j’ai besoin d’avoir l’esprit libre pour avancer..
Mon conjoint acceptant (pour le moment) qui je suis et mes envies même si cela va être progressif car c’est Un gros changement pour lui, ce n’est même pas une certitude qu’il y ait concrètement une suite à cette histoire...
Ça c’est certain. Dans l’immediat Quoi qu’il en soit on ne s’imagine pas vivre ensemble, je suis bien avec mon conjoint et mes enfants et lui plutôt assez bien de son côté également même si les choses sont plus compliquées.
Il y a l'amitié, ce que signifie l'amitié pour toi et d'un autre côté, ce besoin de transparence, cette peur de trahir ... sa confiance - j'imagine - et donc le besoin de respecter sa confiance. À l'inverse, le fait de mentir sur ta présence peut être vécu par sa femme comme une trahison de sa confiance. Là, je me poserais la question de ce que signifie pour elle l'amitié, notamment l'amitié entre hommes et femmes. Plus loin, tu écris qu'il a peu d'amies, voire que tu es sa seule amie. C'est visiblement là que coince le dialogue dans leur relation.
Pour le moment, ton conjoint accepte et tu ne sais pas s'il y aura une suite à votre histoire, notamment parce que le fait de devoir rester cachée t'use. Là, c'est la conscience de l'évolution des relations dans le temps sans perdre de vue le présent. Cette conscience permet de se libérer de l'urgence de l'instant. C'est plutôt étriqué l'instant, tellement étriqué que cela peut de venir étouffant, ce qui ne vous empêche pas de profiter de l'instant, d'apprécier votre vie de couple et de famille chacun de votre côté. Oui, c'est une chance.
PolyMel
On est libre en effet d’assumer ou pas... reste une certaine part de frustration et de douleurs aussi quand on doit mettre ses sentiments de côté, qu’on ne peut pas les exprimer librement et qu’on s’oblige à avancer sans pouvoir les vivre.
Il y a toujours un moment où la frustration se porte sur la société : "Pourquoi ne m'a-t-elle pas proposé ce choix ?" Le danger est à ce moment là d'oublier pour qui vous mettez vos sentiments de côté, parce que ce n'est pas pour la société, mais respecter des personnes que vous aimez. C'est déjà une manière d'assumer. Qu'est-ce que l'amour sans le respect ? Oui, le respect à une force d'obligation, nous sommes obligés de respecter même des personnes que nous n'aimons pas.
Ce sens du respect n'a-t-il pas joué chez toi en faveur du polyamour plutôt qu'une simple relation d'amant ? C'est une question qui peut te permettre de te (re)connaître là où tu peux avoir le sentiment de te perdre.
PolyMel
Sur ce point, mon humoureux ayant toujours de l’amour pour sa femme, je respecte son couple, sa famille, ses enfants...
Je pense donc que de ce côté la, mon acceptation est plutôt bonne. J’essaie même d’ameliorer Les choses quand la situation s’envenime et qu’il ne la comprend pas, parce que je suis une femme aussi et donc bien placée pour comprendre parfois certaines réactions de femmes tout simplement.
Si tu veux en apprendre un peu plus, je te conseille de t'informer sur la metamorie qui met justement en jeu la question du respect des partenaires avec lesquel.le.s ses propres partenaires sont en relation. Il ne s'agit pas seulement de faire attention aux personnes avec lesquels nous pouvons être en relation, mais également à leurs autres relations. Et c'est ce que tu fais assez naturellement dans un esprit d'amitié. C'est probablement l'aspect que sa femme est le plus loin d'imaginer.
PolyMel
« Que quatre personnes puissent se découvrir polyamoureuses ? C'est une découverte pour toi, mais est que ce le sera pour eux ? »
(...)
Toujours est il que moi j’arrive à avancer, à accepter sa femme, le fait qu’il l’aime...
De là je suis plutôt à l’aise dans les relations en V que dans des relations ouvertes. J’ai toujours dit à mon homme que si un jour il a quelqu’un, je préfère ne pas trop en savoir si la présence de cette personne mais... je connais aussi mon conjoint... ce n’est pas un polyamoureux, il est exclusif, s’il Venait à rencontrer quelqu’un d’autre, il partirait sûrement...
Là, tu vois, tu préfèrerais ne pas savoir, ce qui veut dire que tu aurais moins facile à accepter une relation de ton conjoint que celle de ton humoureux. Il faut du temps pour non seulement comprendre, mais arriver à ressentir ce que peux être un tel choix de vie. Il y a des livres référencés sur le forum. Françoise SIMPERE est souvent le plus agréable à lire, le plus vivant, le plus déroutant pour les préjugés auxquels nous avons pu être habitués. Je préfère "Aimer plusieurs hommes" qui ne se trouve plus que d'occasion;
PolyMel
Sachant que cela fait déjà un an et demi que mon humoureux et moi parlons énormément, que cela fait quelques mois qu’il y a eu un rapprochement physique et que l’envie de partager et d’avoir des moments ensemble est là depuis bien longtemps, il n’y a évidemment pas d’urgence...
Je vais devoir faire mon chemin avec mon conjoint... et ça avance dans l’immediat
Pour mon humoureux... on verra ce que le temps donnera mais son comportement est plus à risque que le mien c’est Certain et il sait que je ne l’approuve pas...
quand nous en parlons ensemble, il me dit simplement que sa femme n’est pas aussi ouverte que mon conjoint et que si elle l’apprend, elle le quittera...
Cela respire une certaine tranquillité tout ça !?! Je me trompe où tu ne ressens pas une absolue nécessité de mener une vie polyamoureuse, mais simplement l'envie de te/vous laisser une chance ? En tous cas, il y a une certaine sérénité et prudence chez toi. Sinon, il préjuge un peu vite pour sa femme et ce genre de préjugé peut faire mal. C'est plus facile de recevoir la confiance d'être capable de s'entendre dire des choses pas facile que de se la voir refusée, d'être traité comme une personne incapable de l'entendre. En plus, c'est une estime d'elle qui ne peut que diminuer l'amour qu'il a pour elle.
Bonne continuation !
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Mon histoire, ma découverte...

oO0
le lundi 29 avril 2019 à 19h51
Ah, oui !?! Non, tu n'es pas folle !
Deuxième phrase d'une petite fille
Je ne suis pas une folle, je suis une comique.
Sa première phrase était : "C'est beau !" - en voyant la neige.
Ton humoureux et toi avez un atout, votre humour !
Discussion : Mon histoire, ma découverte...

oO0
le lundi 29 avril 2019 à 19h21
PolyMel
Je n’ai jamais pensé que j’etais Polyamoureuse auparavant.
Je suis du genre plutôt compliquée et ne tombe pas facilement amoureuse.
J’ai toujours eu des relations relativement longues et suis quasiment restée amie avec tous mes ex notamment mon 1er amour avec qui pendant des années la situation est restée « ambivalente » dans mon cœur.
(...)
Jusqu’a Ce que je rencontre un homme par le plus grand des hasards avec lequel ça a tilté tout de suite, très bonne entente, amitié fusionnelle, à se parler tous les jours, même humour, bref...
(...)
Le dialogue s’est instauré entre nous et j’espere Réussir à trouver des témoignages de personnes qui m’aideront à avancer sur tout ces sentiments nouveaux et cette acceptation de soi...
Polyamoureuse ?
J'ai plus l'impression que c'est une question qui te libère qu'une affirmation, mais il y a certainement de nombreux éléments qui vont en ce sens, mais qui ne sont pas le seul fait du polyamour : l'amitié avec tes ex qui fait penser à la métamorie ; le fait de dialoguer avec ton futur mari avant de faire quoi que ce soit avec ton humoureux. Oui, j'avais envie du jeu de mot : humour/amoureux ; humoureux.
Alphonse ALLAIS
Les gens qui ne rient jamais ne sont pas des gens sérieux.
Oui, tout prendre au sérieux, ce n'est pas sérieux. Ce qui est sérieux, par contre, c'est que ton humoureux et toi avez des enfants et, ce n'est pas une mauvaise chose, parce que vous allez réfléchir à deux fois avant de vous lancer dans quoi que ce soit.
PolyMel
(...)
La culpabilité s’en Est suivie... pourquoi je fais ça ? Pourquoi j’ai besoin de lui ? Pourquoi mon conjoint ne me satisfait il pas entièrement ?...
Les doutes se sont insinues, les questions, devrais-je quitter mon futur mari ?
Mais cette idée me rendait malade car dans le fond je l’aime et ne souhaite pas le quitter...
Mais alors comment expliquer que je souhaitais aussi vivre des choses avec cet homme la ?
Je continuais de culpabiliser... mon futur mari s’est rendu compte que quelque chose changeait en moi... jusqu’a Ce que j’ai le besoin de lui avouer que oui, qu’un autre homme m’avait embrasser, que oui j’avais aimé ça, que pourtant oui je l’aime toujours autant... que oui j’etais Finalement peut être folle..
... je suis tombé sur les polyamours... et qu’en lisant je me suis rendue compte que c’etait Mon cas...
Ça m’a soulagé de constater que je n’etais Pas seule...
Ça m’a soulagé de me dire qu’il est difficile d’expliquer pourquoi on est capable de s’attacher très fort à des personnes au point qu’aux yeux des autres cela paraisse inapproprié, déplacé ou que sais-je...
Et en même temps j’ai toujours ce sentiment de culpabilité en me demandant pourquoi je ne suis pas comme les autres, culpabilité car mon conjoint lui n’est absolument pas polyamoureux, il est même raide dingue de moi et que lui imposé qui je suis aujourd’hui parce que je le comprend seulement c’est une rude épreuve...
Mais j’espere Réussir à avancer...
Le dialogue s’est instauré entre nous et j’espere Réussir à trouver des témoignages de personnes qui m’aideront à avancer sur tout ces sentiments nouveaux et cette acceptation de soi...
Ce qui te travaille, c'est l'acceptation de soi et la manière dont cela te travaille, c'est la culpabilité. Il faut distinguer, ici, deux objets de ta culpabilité : celle des sentiments ; celle d'une relation avec ton "humoureux".
Les sentiments amoureux et la culpabilité
L'esprit du polyamour a cet avantage certain de désamorcer la culpabilité d'éprouver des sentiments amoureux pour plusieurs personnes, bref, de sentir libre de s'éprouver tel que nous pouvons nous éprouver, sans jugement sur ces sentiments. Nous ne choisissons pas nos sentiments, nous avons seulement le choix de la manière de les assumer. Avec ton premier ex, ton choix a été de ne pas vivre tes sentiments ambivalents, le désir que tu avais encore pour lui. Se sentir libre de s'éprouver, c'est aussi ne pas se sentir obligé de vivre ses sentiments. J'insiste sur cette liberté de vivre ou non ces sentiments, parce que c'est là que nous avons la possibilité de choisir la manière de les assumer.
Jusqu'ici, l'acceptation de soi est tout à fait possible. C'est vraisemblablement là que tu peux avancer dans l'immédiat !
Reste que l'esprit polyamoureux, ce n'est pas seulement le fait d'éprouver des sentiments amoureux pour plusieurs personnes, mais surtout être capable d'accepter que l'autre puisse éprouver de tels sentiments pour quelqu'un d'autre que soi.
Les relations amoureuses et la culpabilité
L'esprit du polyamour, ici, n'est plus de sentir libre d'éprouver des sentiments pour d'autres personnes, mais d'être prêt à consentir que la personne avec qui nous vivons une relation puisse vivre d'autres relations comme en amitié. L'amitié n'interdit pas à un.e ami.e d'avoir d'autres ami.e.s, ce qui signifie que vous devriez être quatre à pouvoir accepter cela : ton futur-mari, la compagne de ton humoureux, mais aussi vous deux. Imagine le bouleversement émotionnel que c'est pour toi multiplié par quatre et que ce bouleversement puisse aboutir au même choix ? Que quatre personnes puissent se découvrir polyamoureuses ? C'est une découverte pour toi, mais est que ce le sera pour eux ?
Là, ce n'est plus seulement la question de l'acceptation de soi, tu l'auras compris. C'est une question de consentement où chaque personne doit pouvoir le donner de manière libre, éclairée ... et enthousiaste.
La question que je te pose est donc celle du temps qui te semble nécessaire pour quatre personnes afin de répondre pour elle-même, sans contrainte, notamment la contrainte de perdre l'autre, en comprenant bien ce qu'est le polyamour ? Est-ce qu'il y a urgence ?
S'il y a quelque chose de possible avec ton humoureux "aujourd'hui" si c'est réellement durable, cela peut être encore possible "demain" ... ou pas. Oui, comme pour ton ex, de tels sentiments peuvent disparaître, mais ils peuvent aussi rester. Qu'ils durent ou pas dans le temps en dit quelque chose, non ?
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Mes peurs

oO0
le lundi 29 avril 2019 à 18h29
Tes peurs ?
La dépendance affective ?!? L'autonomie affective ?
La première, je suis mal placé pour parler des souffrances qui vont avec ... ce qui éveille ma plus grande peur : te faire te sentir mal dans ta peau ; faire sentir une personne mal dans sa peau. Ta peur est une amie, c'est l'expression de ton besoin de sécurité affective et tu me sembles moins dépendante que tu ne l'est :
Truc77
Mon mot d'ordre c'est la sincérité pas de mensonges même si il font mal je dois savoir qui il voit et quand de cette façon je reste a l'ecart le laisse vivre ce qu'il a a vivre je m'occupe et il me contacte quand il a en a envie
Je ne demande pas les details de ses sorties cela ne me regarde pas
Si tu ne vois pas le chemin que tu as déjà parcouru dans ta recherche d'autonomie affective, toutes tes efforts ne peuvent que te paraître vain, tu vas te sentir impuissante, t'épuiser, paniquer ... Bien que tu sais être monogame, tu as accepté une relation ouverte, est-ce que c'est parce que la sincérité, l'absence de mensonge d'une telle relation est davantage importante pour toi que l'exclusivité ?
Est-ce pour affronter les peurs qui animent ta "dépendance affective", ton insécurité grâce à la sincérité d'une relation ouverte ? Avec un partenaire à la hauteur de cette sincérité, capable d'écouter tes peurs ? Ressens-tu l'expression de tes peurs plus légitimes dans une relation ouverte ? Est-ce que tu t'es sentie rassurée qu'il ne laisse pas prendre ta place ou est-ce que cela n'a rien changé ?
Les peurs :
Truc77
... je sais que c'est un homme qui a peur de l'engagement qui a des relations occasionnelles ...
(...)
Bref je ne suis pas jalouse de ses relations sexuelles mais j'ai très peur de ce qu'il dégage lors de ses relations et même de comment il est avec
Je m'explique - (Oui, tu t'expliques, mais ce n'est pas clair pour moi. Je vois des éléments clairs, mais pas leurs relations) : il est très tactile et très calins et avec tout le monde il est attentionné n'aime pas facilement mais sa façon de prendre soin des gens peu porter a confusion
Il est transparent sur sa vie avec celle qu'il voit
Je sais qu'il m'aime profondément que je lui apporte beaucoup dans tous les domaines
Mais j'ai peur j'ai besoin qu'il me rassure surtout après chaques sorties il le fait mais cela ne m'empeche d'être angoissé
Je suis monogame je me bat avec mes sentiments de crainte ... (de quoi ?) il fait tout pour que je soit bien mais cela n'enlève pas cette petite boule au fond ce besoin d'être rassuré souvent sur ses sentiments envers moi voilà j'avais besoin d'en parlé je suis sûr que je ne suis pas la seule merci
Vous avez tous les deux vos peurs et, visiblement, trouvez un équilibre, mais comme pour polycurieuse, l'objet de tes peurs, ton besoin d'être rassurée porte sur les sentiments de la personne que tu aimes.
Si tu veux vraiment parler de cette petite boule sur les sentiments de l'autre, je pense que c'est mieux d'aller vers polycurieuse
polycurieuse
J'ai l'impression que cette rencontre amoureuse n'a été possible que parce qu'il avait moins de sentiments pour moi (il me l'a avoué) et c'est précisément ça qui me fait peur. Je suis toujours amoureuse de lui mais j'ai peur de la non-réciprocité de ses sentiments.
Ou encore, Lenah qui traite exactement de ce que tu recherches, tout en étant monogame, elle aussi : Liberté, autonomie affective ... Tu as tout à fait raison lorsque tu écris :
Truc77
... voilà j'avais besoin d'en parlé je suis sûr que je ne suis pas la seule merci
__________
Sinon, cette petite boule, pour moi, c'est l'angoisse, une peur sans objet d'ailleurs l'objet se perd dans ton écriture :
Truc77
... je me bat avec mes sentiments de crainte ... (de quoi ?)
Si en psychanalyse, c'est une peur sans objet et en philosophie, l'angoisse de la mort : être là, pour ne plus être là. Ou encore, la question : "Qu'est-ce que je fous là ? Qu'est-ce que je fous de ma vie ?" Cette petite boule, j'ai décidé de l'accepter comme le moteur de ce que je veux faire de ma vie. Elle ne me dit pas ce que je dois faire de ma vie, elle me rappelle de faire quelque chose de ma vie comme si elle était le désir d'en faire quelque chose. (À l'époque, j'étais dans plusieurs relations ouvertes qui se sont finies. J'étais dans les WC jouxtant ma petite chambre d'étudiant, satisfaisant à l'impératif catégorique de ma physiologie, et cela m'est apparu aussi clairement qu'humorisitquement que je ne me soulagerais jamais complètement de ce besoin de faire quelque chose de ma vie, pas plus que de ce besoin de faire ...) J'avais déjà dissocié cette boule de ma vie sentimentale, je n'attendais rien de ma vie sentimentale pour faire taire cette petite boule, ce qui ne l'empêche pas de s'y immiscer.
Désolé pour ma digression physiologique, mais dans cet épisode, j'avais une telle bouffée d'angoisse que tout ce que j'avais envie, c'est la furieuse envie de rire de moi et les circonstances s'y prêtaient bien avec le paradoxe d'une grande question et de petits besoins où tout le monde se sent ridicules qui me prenaient au ventre ensemble.
Tes peurs ? Qu'est-ce qui te permet de rire de tes peurs ? De t'en libérer sans te départir du besoin de sécurité qu'elles expriment ?
Voilà, tu vois, je ne pense pas être la personne la mieux placée pour te répondre alors va vers les personnes qui parlent comme toi de cette "petite boule", en même temps tu gagneras en autonomie, mais cela ne peut avoir que des effets d'émulation. N'attends pas !?! Questionne sur le besoin d'être rassuré sur les sentiments de l'autre ! Intéresse-toi aux autres !?! Raconte !
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Sur le consentement

oO0
le lundi 29 avril 2019 à 11h54
HeavenlyCreature
Effectivement émotionnellement comme physiquement nous désapprenons à (faire correctement) souffrir ce qui a l'effet strictement inverse.
Oui, c'est ça, mais ... ce n'est qu'une perspective qui ne vaut peut-être pas la peine de s'engager ...
HeavenlyCreature
Pour répondre à ta question (si je la comprends bien) :
Je la vis comme une perte douloureuse (même si je ne suis plus amoureuse, mais bon vu que je me voile la face... ). Toujours. Et c'est marrant car j'ai le même rapport à la nourriture. Je m'explique : ne pas finir mon assiette, même si je n'ai plus faim, c'est une perte (jeter, c'est une torture, (...) C'est cette rupture du lien affectif qui vient toucher qqchose de fondamental en moi je crois.
Oui, c'est des pertes, c'est normal. Oui, c'est douloureux, pour moi aussi, c'est douloureux. (Je n'aime pas non plus jeter de la nourriture ou les objets, mais je n'ai pas de difficulté à choisir.)
Cela me fait penser à notre rapport à la mort, à la finitude de l'existence humaine. Si cela touche quelque chose de fondamental en nous, cela peut être ça ? La nourriture est ce qui fait la différence entre la vie et la mort. Puis, nous sommes dans une culture qui désapprend ce rapport à la mort, à la finitude humaine, c'est en marge de notre existence. De ce que j'ai lu, les seules lectures qui m'ont été utiles, c'est celle d'Irvin YALLOM : Le jardin d'Epicure ; La thérapie existentielle.
Sinon, physiquement, il y a des gestes, des états physiologiques qui me servent de repères. Les mains. C'est impossible de tenir toute sa vie dans ses mains : la vie des mains est une suite de prise et de lâcher prise. Avec le visage d'une personne aimée, c'est ... Comme le souffle ? Inspirer/espérer - Expirer/désespérer ? Le sommeil, la petite mort du sommeil ou ...
Le lâché prise quotidien des mains, c'est toujours une manière de faire place à une autre dimension de la vie.
HeavenlyCreature
Et non je ne suis pas indolente (au sens sensible) mais sans doute le suis-je (en termes de passivité). J'ai tendance à laisser faire... Cela dit, ya tjs un moment où ça explose.
Alors indolente ? Au sens de la passivité ?!? De laisser faire ?
Quand nous ne savons pas quoi faire, que faisons-nous ? Rien ou n'importe quoi. Rien, c'est prendre sur soi là où faire n'importe quoi est une tentative désespérée de ne pas prendre sur soi, de se débarrasser le plus vite possible d'une situation douloureuse.
Comme je te l'ai dit, je n'ai pas une impression d'indolence chez toi. Par exemple, par rapport aux difficultés de l'existence, tu ne cherches pas de coupables sur lesquels te décharger. (Je suis parfois subjugué de voir des personnes reprocher à d'autres ce qui fait et ferait partie de l'existence même si ces autres personnes n'existaient pas.)
_________
Sinon, cette question d'une bienveillance non-indolente, ce n'est qu'une question ... qui me semblerait pouvoir fluidifier le consentement. Si les personnes ont moins peur de se faire mal, acceptent que toute situation de vie comporte des moments qui font mal et choisissent d'apprendre à les assumer ...
En même temps, je me suis rendu compte que partir de ce qui fait du bien plutôt que ce qui fait mal semble une voie pour d'autres personnes : Interview des réalisatrices de "Sexe sans consentement" - mentionnée par Artichaut dans un post que je ne retrouve plus. L'une des réalisatrices, puis une intervenante disent :
Extrait interview
- Maintenant, il faut aussi qu'on apprenne à dire "oui", à exprimer nos désirs. Avec ça, si on ne dit rien, ça veut dire non. Alors que là, c'est plutôt le contraire. Si on ne dit rien, c'est que c'est "oui" et il faut pouvoir crier un "non". Mais si on est capable de dire "J'ai envie ! Je te veux !" Et bien, par défaut, c'est qu'on est pas consentante.
(...)
- Je pense que ce qui devrait ou ce qui pourrait vraiment changer, c'est que, si en tant que fille, on avait déjà plus de facilité à dire "oui" et à exprimer qu'on a envie, je pense que le jour où on doit dire "non", ce serait moins compliqué.
Je pars à l'inverse : pas de "oui" possible sans "non". La peur de se faire mal à dire ou entendre un "non" le censure. Elle, c'est : pas de "non" possible sans "oui". Savoir ce qu'on veut permet plus facilement de savoir ce qu'on ne veut pas. Serait-ce savoir exprimer à quoi on dit "oui" ou "non" ?
En ce qui te concerne, nous avons pris la direction du lâché-prise, de la perte, de l'abandon. Là, ce serait plutôt la direction du don, du gain, de l'expression de ce que tu veux garder ... T'autoriser à garder ?!? Partir à l'envers ? Savoir dire ce qui fait du bien, plutôt que bien savoir dire ce qui fait mal. Si tu t'autorise à vouloir garder, tu peux plus facilement te demander ce que tu veux garder et éventuellement accepter la perte.- ?
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Difficile passage de la monogamie au polyamour

oO0
le lundi 29 avril 2019 à 09h29
Là, c'est toi qui t'adaptes, mais est-ce seulement à toi de t'adapter ? J'ai parlé d'amitié en amour, il y a aussi la solidarité en amitié. Quelle forme cela peut prendre ?
Sinon, ce qui est possible un jour, est possible le lendemain. Pour toi, pour lui, pour elle. Tout cela va très vite, il y a le temps aussi et il y a aussi la question de la métamorie.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Difficile passage de la monogamie au polyamour

oO0
le lundi 29 avril 2019 à 00h21
Bonsoir,
je n'ai pas de conseils à te donner sur le choix que tu dois faire, mais la première chose qui me semble importante de te faire remarquer, c'est la maturité avec laquelle tu as pris son annonce même si elle t'a dévastée. Même si tu es en train de souffrir, je pense que tu peux te réjouir de vous être évité de vous déchirer. Il n'y a rien de pire que de se déchirer avec une personne dont tu es amoureuse. Non seulement, c'est une chance que tu te donnes, mais que tu lui donnes. Tout le monde n'a pas cette chance, la capacité de se donner cette chance et il ne serait peut-être pas capable de te la donner.
Le noeud de ce qui semble te faire souffrir, c'est la peur de la non-réciprocité de ses sentiments
polycurieuse
Je lui ai beaucoup exposé l'idée d'une relation polyamoureuse, débattant du sujet avec lui. Puis petit à petit l'idée lui plaisait de plus en plus.
Or on n'avait jamais décidé d'être en relation ouverte même si je lui disais que l'idée me plairait peut-être. Du coup je considère qu'il m'a un peu trompée.
J'ai l'impression que cette rencontre amoureuse n'a été possible que parce qu'il avait moins de sentiments pour moi (il me l'a avoué) et c'est précisément ça qui me fait peur. Je suis toujours amoureuse de lui mais j'ai peur de la non-réciprocité de ses sentiments.Vaut-il mieux ... tenter de travailler sur moi, accepter la fin d'une relation fusionnelle ?
Est-ce qu'il avait moins de sentiments ou est-ce l'idée qui lui plaisait de plus en plus ?
1) Pour lui, tu as abandonné une relation avec une personne que tu aimais profondément, mais aussi vie de relations ouvertes.
2) Pour lui, tu as abandonné une relation fusionnelle avec lui pour lui donner ce que tu as abandonné, une vie de relations ouvertes. Pour lui, mais aussi pour elle.
Et pour toi ? Tu retrouves la possibilité d'une vie de relations ouvertes, mais c'est toi qui à chaque fois t'adaptes par amour pour lui d'où, probablement, le sentiment qu'il ne t'aime pas autant que tu ne l'aimes ... chez lui, comme chez toi. Quelle est la part des circonstances dans l'inégalité qui semble s'installer dans votre relation et la part de non-réciprocité dans vos sentiments l'un pour l'autre ?
Et pour toi, est-ce qu'il ne t'a pas suivie dans l'idée d'une relation polyamoureuse ? Par amour ou par manque d'amour ? Suivre quelqu'un dans cette idée c'est prendre distance d'un amour fusionnel, mais est-ce pour autant moins aimer ? Assurément, tu viens d'être prise de cours, tu étais toujours dans un mode fusionnel d'où le fait que tu n'as pas pu te réjouir. Cela va vite, très vite, est-ce qu'elle est ouverte à une relation ouverte ? Assurément, votre relation n'est pas prête, vous n'avez qu'envisagé la possibilité d'une relation ouverte sans avoir le temps de vous préparer à vous engager dedans.
Est-ce seulement le fait de ne pas être prête ? Ou est-ce que tu ne pourras jamais être prête parce que ce n'est pas ce type de relation qui te convient ?
polycurieuse
En me l'annonçant il pensait que je serais contente mais ça m'a dévastée. Depuis j'y pense H24, je stresse et pleure beaucoup. J'ai le coeur serré et parfois envie de vomir.
Le lendemain de son annonce, on a beaucoup discuté et on a décidé de se mettre en relation ouverte. Je me suis dit qu'on pouvait tenter et que si ça me faisait trop souffrir, je partirais.
Ils se sont revus depuis et moi je ne vais pas tellement mieux.
Même si je suis persuadée qu'on peut aimer deux personnes en même temps, est-il possible de ressentir un désir amoureux pour 2 individus ?
Vaut-il mieux que l'on se sépare et que je mette fin à ces souffrances et ces doutes ? Ou tenter de travailler sur moi, accepter la fin d'une relation fusionnelle ? Peut-être ne suis-je tout simplement pas faite pour ce type de relation ?
Là, tu poses une question que beaucoup de personnes se posent, c'est même une question qui peut se poser de manière radicale.
/discussion/-bVR-/La-monogamie-ne-marche-pas/#msg-...
Ce post te renvoie vers des liens de fils où se pose la question que tu te poses.
Après, si tu veux donner une chance à une relation ouverte, ce n'est pas vers l'amour que tu dois te tourner, mais vers l'amitié.
À propos d’autonomie, d’amitié sexuelle et d’hétérosexualité, par C. Monnet
Corinne Monnet ouvre une voie, mais c'est surtout une voie de lutte contre l'inégalité entre hommes et femmes, mais en s'inspirant de l'amitié en amour.
L'amitié est une autre forme d'amour souvent dévalorisée en comparaison avec le désir amoureux. Qu'est-ce que l'amour s'il est incapable d'amitié ? Incapable de l'amitié dont tu viens de faire preuve dans votre relation ?
Même si elle n'en parle pas vraiment, Françoise Simpère dégage plus facilement l'esprit de légèreté que l'amitié peut apporter en amour.
/discussion/-bTy-/-Livre-Le-Nouveau-Guide-des-amou...
J'imagine que tu connais tout ça déjà, j'essaie juste de t'orienter vers la question de l'amitié et de la légèreté qu'elle peut apporter dans votre relation ...
... au delà de la domination impérieuse du désir amoureux qui attise la question de la réciprocité des sentiments.
Prend soin de toi !
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Sur le consentement

oO0
le dimanche 28 avril 2019 à 15h30
HeavenlyCreature
... j'en suis tjs au même stade, comme si, ne plus être amoureux et/ou ne plus désirer l'autre était un crime. Pourtant, j'apprends à mes enfants qu'on a LE DROIT de ne plus être amoureux, de ne plus aimer (mais pas de ne pas respecter) et que ce n'est pas pcq qqun ne nous aime plus qu'on est plus aimable... Mais voilà, je suis tjs confrontée à cette terrible culpabilité, à cette incapacité à quitter... Je me suis tjs débrouillée pour me faire quitter. A peut être 2 exception près en 16 ans de vie amoureuse... Je suis abandonique, alors peut être que je projette trop sur l'autre ma peur d'être abandonnée ?
Le consentement libre, éclairé et ... enthousiaste.
Ne plus être amoureu.x.se/amoureu.se.x, ... (Ca s'écrit comment en écriture inclusive ?) ... c'est une question d'enthousiasme. Ne pas se sentir LE DROIT de ne plus être amoureuse ou amoureux, c'est une question de liberté. Pourtant, il n'y a pas de rapports de force d'une quelconque forme de domination, sinon celle de la conception morale que nous avons de l'amour. Avoir LE DROIT est une question morale. Serait-ce donc une question de consentement éclairé finalement ? Une conception de l'amour qui obscurcit et occulte la liberté d'aimer ... ou pas.
Quand une personne a-t-elle le droit d'aimer ou de ne pas aimer ? Quand est-elle coupable de ne pas aimer ?
- S'il n'y a pas relation ?
- S'il y a relation ?
- S'il y a plus d'une relation ?
- S'il n'y a plus de relation ?
- S'il n'y a pas d'enfant ?
- S'il y a un ou plusieurs enfants ?
(Cela pourrait être une grille de sondage pour évaluer la culpabilisation de l'amour et du désamour dans l'inconscient collectif.) Ne pas avoir LE DROIT de ne pas aimer, c'est ne pas être libre d'aimer. C'est comme si il y avait une obligation d'aimer, comme si l'amour avait la même force d'obligation que le respect. Si le respect un DEVOIR, l'amour ne l'est pas. Pourquoi cette obligation, cette injonction ?
Tu parles de la projection de ton propre sentiment d'abandon, comme si par empathie, tu ne voulais pas faire subir ce sentiment à une autre personne. C'est comme si, tout d'un coup, ce qui n'est pas une question de respect en devenait une. Comme si faire souffrir d'un sentiment d'abandon était un manque de respect ...
... alors que, même le fait de ne pas exister, n'empêcherait pas une personne de souffrir.
S'il y a une forme d'obligation dans l'amour, c'est que nous le vivons souvent sous la forme d'une promesse et que le désamour est alors vécu comme une trahison de cette promesse. L'amour est-il une promesse que nous sommes obligé de tenir ? Cela ne n'obligerait-il pas d'aimer et ne nuirait-il pas à la liberté d'aimer ?
__________
Enthousiasme et perte d'enthousiasme : accepter de décevoir et d'être déçu
Ce que tu écris, puis ce que j'essaie d'en comprendre me rappelle une conversation que j'ai eue sur la capacité d'accepter que la déception de l'enthousiasme fait partie de la rencontre, mais nous n'avions pas été jusqu'au fait qu'elle fait partie de la relation. Le principal de la conversation portait sur ce que j'appellerais un principe de non-indolence. Impossible d'envisager des rencontres sans déception, sans le fait d'être déçu ou de décevoir ou encore, d'avoir ou de faire de la peine. Personne n'a envie de faire de la peine et dans les rencontres, la tendance est à fuir ses responsabilités, à faire comme si c'était possible d'être sans peine, indolore, d'où une certaine indolence. Peur de faire mal, peur de se faire mal et, finalement, personne n'ose faire mal, n'apprend à faire mal et se faire mal. Tout le monde se comporte comme si personne n'était capable d'avoir mal, d'avoir de la peine, ce qui - c'était notre conclusion - est plutôt humiliant, mais surtout déstabilisant. La peur de faire mal ou de se faire mal rend fébrile et le plus souvent, cela se passe plus mal. Ce qui n'a rien d'étonnant quand personne n'apprend à faire de la peine ou avoir de la peine.
Fuir des peines inévitables, c'est la meilleure manière de se faire encore plus de peines, mais ce n'est pas dans la culture des rencontre ou des relations d'apprendre à se faire mal. Personnellement, les meilleurs déceptions ou peines que j'ai connue, la personne en face me traitait comme si j'étais capable de surmonter cette peine et hésitait le moins possible. Bien évidemment, cela n'avait rien d'agréable pour elles ou pour moi, mais il y a le plaisir d'un sentiment d'estime de l'un et de l'autre supérieur qui elle est agréable. Ce qu'il y a d'agréable, c'est notamment de se débarrasser de la gêne d'une certaine indolence, de pouvoir se regarder mutuellement plus fort que ne le laisse croire cette indolence. Ce n'est généralement pas facile d'arriver à garder se regard l'un sur l'autre, mais il n'y a pas la culture pour. Sincèrement, je dois avouer que je regrette de nombreuses fois où cela n'a pas été possible de continuer à se regarder de la sorte, non seulement cela apaise la peine de décevoir ou d'être déçu, mais cela donne confiance en soi et en l'autre. Il y a dans ces moments une réelle possibilité de s'estimer l'un et l'autre à défaut de s'aimer alors que ...
... généralement, le rejet est vécu avec honte, une baisse de l'estime de soi où c'est difficile de s'aimer soi-même dans le fait de décevoir ou d'être déçu.
Reste que c'est irréaliste d'imaginer des rencontres et encore plus, des relations sans peines. C'est une mauvaise compréhension d'une réelle bienveillance : personne n'a envie de se faire de la peine, ... mais c'est impossible. Ce qui signifie que c'est seulement possible de partir d'une telle bienveillance pour se faire le moins de peine possible à condition de s'autoriser à se faire de la peine, accepter qu'il n'y a pas de rencontres et de relations sans peine. Que cela n'a rien de personnel, l'un ou l'autre n'existerait pas,
Si c'est pour moi un problème d'enthousiasme, c'est qu'il faut pouvoir être capable de freiner son enthousiasme, de le freiner à deux. Que, à défaut d'apprendre et d'accepter de se faire de la peine, c'est comme si nous nous lancions dans nos rencontres et nos relations ... sans freins.
Tout comme pour séduire, il faut coopérer pour s'éconduire. Et séduire ne se limite pas aux rencontres, mais change de nature dans une relation puisqu'il est possible de se perdre de vue à l'intérieur d'une relation même épanouissante. Se séduire ou s'éconduire ont ceci de commun qu'il s'agit de se guider mutuellement sauf que dans un cas, c'est dans une même direction et dans l'autre, dans d'autres direction. Peu importe la direction, ne s'agit-il pas finalement de se guider sans se sentir obligé que ce soit toujours agréable.
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Après, HeavenlyCreature, je passe à côté du sentiment d'abandon dont tu parles, mais comment vis-tu la perspective d'une rencontre ou d'une relation abandonnée ? Peut-être, vu ton franc parlé, que tu es loin d'être indolente. Pour ce qui est de l'enthousiasme, j'aurais plutôt envie de parler de disposition/disponiblité affective, cela permet d'intégrer notamment la question des modes/modèles d'attachement de chacun.
Cela peut donner l'impression d'être inutile parce que cette approche du consentement n'est pas utile dans les questions de viol, mais je pense que c'est là que nous aurions tort de réduire la question du consentement à l'utilité de la condamnation du viol. Ici, je m'interroge sur une manière de fluidifier le consentement en partant d'une bienveillance saine chez chacun.e de ne pas vouloir faire de la peine ...
... qui peut cependant avoir l'effet inverse avec l'indolence.
Discussion : Compréhension de soi

oO0
le vendredi 26 avril 2019 à 23h49
bonheur
Préserve la beauté de ce vécu, cette tranche de vie, car s'il y a eu amour émotionnel, il y a eu un élan du coeur. Le mieux que tu puisses faire, si elle piétine, c'est toi, ne pas piétiner.
J'abonde dans le sens de Bonheur, ici, ne surtout pas avoir honte de tes sentiments même déçus. Cela fait partie de la vie des sentiments, mais c'est surtout pour les sentiments entre toi et ta femme. C'est ta capacité d'aimer qui est en jeu, l'amour que tu as pour elle qui est piétiné, mais aussi ton amour propre, celui qui fait qu'en étant capable de s'aimer soi-même, nous sommes capables d'aimer d'autres personnes, toi et ta femme dans ce cas. C'est là que cela peut affecter votre relation à toutes deux.
J'abonde dans le sens de bonheur, parce que ma "pudeur naturelle" sur l'amour fait que je n'ai pas toujours les yeux en face des trous sur l'essentiel. Par exemple, tu as su voir qu'il se passait quelque chose entre toi et C. (Moi, je ne l'aurais certainement pas vu, je n'ai pas les yeux en face des trous sur le sujet.) C'était réel, peut-être pas exactement la réalité à laquelle tu t'attendais, mais tu as assumé ce qui se passait pour toi avec ta femme et avec C. Et, sincèrement, plutôt que d'en avoir honte, il y a plutôt de quoi être fière de toi, de vous deux d'être allé jusqu'au bout de ce que vous ressentiez.
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Ce qui suit, il ne faut pas le prendre pour une réalité, mais un risque inhérent au monde du travail. S'il ne faut pas le prendre pour une réalité, c'est que les peurs peuvent se réaliser d'elle-même. Si la peur n'était pas là, rien de ce que la peur projette ne se réaliserait, c'est ce que cela veut dire.
Pour le travail, par contre, oui, fais attention à toi. Certaines différences peuvent être sujette à des mises à l'écart, voire du harcèlement. Le polyamour en est une et l'homosexualité une autre, ce sont des différences qui peuvent être mal vécue par des collègues. Je caricature, mais c'est le risque de l'image de la femme qui drague toutes les femmes qui passent, de la femme jalouse. L'une des caractéristiques de l'homophobie est l'hypersexualisation et le polyamour un ingrédient supplémentaire.
Ta discrétion avec C et la discrétion de C avec toi est importante.
Je dis ça, sans préjugé sur tes collègues, mais les ingrédients sont là. J'imagine que tu attends des réponses de C et je ne peux que te conseiller de ne pas aller les chercher, elles n'en a probablement pas plus que celles qu'elle t'a données. Dans une situation similaire, hors travail, ma pire expérience a été d'avoir trop pressé la personne pour avoir une simple conversation ce qui se passait pour elle. Cela s'est très mal passé parce que cela a réveillé des peurs profondes chez elle. Ce n'est qu'en abandonnant l'espoir d'avoir une telle conversation que, finalement, deux ans après je l'ai eue avec elle.
Ne la cherche pas de telles conversation, laisse les venir.
Elle doit être consciente de t'avoir brisé le coeur et ce n'est jamais facile de faire face aux peines de coeur que nous provoquons, surtout lorsque notre propre coeur nous en emmène ailleurs, d'autant plus si cet ailleurs est confus. Vu son revirement brutal avec toi, il y a de fortes chances que ce soit confus pour elle, encore plus confus avec le choix qu'elle a fait : un collègue marié dont la femme ignore leur liaison. Face aux peines que nous pouvons provoquer, nous sommes le plus souvent sur la défensive. Ce qui est son cas, mais aussi celui de votre collègue et cela leur appartient d'y faire face.
Des collègues en situation défensive sur leur vie privée, d'autres collègues qui peuvent se retrouver à devoir prendre parti entre vous, eux et toi. Rajoute la différence de l'homosexualité et du polyamour, la balance n'est pas en ta faveur, à moins d'une certaine maturité et bonté dans votre équipe.
Après, encore une fois, il ne faut pas confondre des risques et la réalité, cette confusion ne peut que favoriser la réalisation de ces risques. La meilleure question à se poser, c'est comment tu t'imagines continuer à travailler dans l'idéal. Comment imaginer des relations de travail saines, un scénario qui contrebalance le mien ?
En bref, c'est l'occasion de voir le meilleur en tes collègues et de miser dessus ! L'attention, c'est comme l'eau, elle ne fait se développer que ce à quoi nous l'accordons. Si nous accordons de l'attention au pire, nous nourrissons le pire. Et là, je m'excuse d'avoir donné mon attention au pire, mais c'est pour faire sentir la nécessité du meilleur et tu connais mieux ton travail, tes collègues que moi.
En fait, souvent, c'est simple, ce nous cherchons tous c'est que la vie continue "comme avant", garder la meilleure entente possible pour vivre et travailler ensemble.
__________
Pour la déception de tes sentiments amoureux
Aimer une personne, c'est comme pour aimer la vie, c'est être capable de l'accepter telle qu'elle est, avec le meilleur et le pire. Et la liberté dont nous faisons si souvent l'éloge, c'est la même liberté de nos plus mauvais choix. Vouloir qu'une personne soit libre, c'est aussi accepter que la liberté est aussi assez souvent ... foireuse. Aimer, c'est accepter l'autre même s'il n'est pas tel.le que nous le.la voulons.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Compréhension de soi

oO0
le vendredi 26 avril 2019 à 17h35
La première chose que j'ai envie de te dire, c'est de te réjouir d'avoir atteint une partie de l'objectif que tu avais en venant, ici : la compréhension de soi. Ta femme et toi avez réussi à être compréhensive l'une avec l'autre, à commencer à vous accompagner dans la compréhension de soi qu'implique le fait de pouvoir aimer ou simplement être attiré par une autre personne.
Une autre chose pour laquelle tu peux te réjouir, c'est que votre relation ne va pas être mise à l'épreuve davantage votre relation pour l'instant par la question de savoir si c'est réellement possible pour vous d'aimer une autre personne. Je te conseille vivement d'éprouver le soulagement qu'il y a à accueillir entre vous deux, de profiter pour vous retrouver toutes les deux.
Sinon, tu vas connaître un phénomène de descente d'énergie. Une chose sur laquelle beaucoup de personnes s'accordent, ici, c'est la NRE, la New Relationhsip Energy. Une nouvelle relation ou simplement la perspective d'une nouvelle procure une certaine énergie qui passe d'une manière ou d'une autre. Cette descente peut donner l'impression de déprimer et installer une distance entre vous deux alors que, en fait, vous venez aussi de vous libérez d'un stress avec lequel va la NRE. Malgré l'effet dopant (de la perspective) d'une nouvelle relation, cela va aussi avec la fatigue d'un certain stress.
Pour ce qui est de C, j'imagine que tu dois être blessée. Tu essaies de tout faire dans le respect de chaque personne qui compte pour toi, ta femme, mais aussi C en ne niant pas ce que tu ressentais et ce qu'elle ressentais pour elle, mais elle choisit une personne qui n'a pas ce sens du respect. Cela doit te paraître d'autant plus injuste que tu dois également avoir l'impression de subir l'effet d'une certaine hétéronormativité. J'imagine que tu dois pouvoir te sentir doublement blessée dans ton intimité et cela peut avoir un impact sur la relation avec ta femme et en soi, ce sera déjà une autre épreuve des amours plurielles pour vous à traverser. Ta femme aussi a fait de son mieux pour que tu sois heureuse, pour respecter l'amour ou l'attirance que tu as pu éprouver pour une autre personne, mais cela va l'affecter aussi.
Même si il y a quelque chose d'injuste, je crois percevoir que tu sens bien que C a le droit de faire ce choix et, c'est très bien, restes en là. Dans une nouvelle relation personne ne sait déjà dans quoi il s'embarque et, a fortiori, encore moins dans une relation "clandestine". La meilleure chose que tu puisses faire pour elle, c'est ne pas juger et être là au cas où pour elle, mais pense surtout à toi. Ce genre d'ambiance de travail n'est pas ce qu'il y a de plus agréable, cela affecte toujours l'équipe.
Take care !
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.