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Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

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artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 20h22

Ces temps-ci j'ai envie de parler de ruptures.

Alors je propose ce fil de discussion, pour évoquer toutes sortes de ruptures, raconter une histoire de rupture, ou parler des ruptures en général.

Et pour orienter un peu le sens du vent, j'ai choisis volontairement un titre positif. Car je trouve que l'on a trop tendance (à mon sens) à regarder les ruptures sous un angle purement négatif. Il est vrai que la monogamie et le capitalisme ont fait une telle injonction au fait d'être en couple, qu'il n'est pas toujours simple de s'autoriser à voir du positif dans une rupture. Un biais d'engagement, pouvant de surcroît venir corroborer cette façon de penser : lorsqu'on a investit tant de temps et d'énergie (d'argent ?) dans telle relation, il devient difficile de —ne serait-ce qu'imaginer— qu'elle puisse s'arrêter.


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Voir aussi les Outils pour relations non-normées

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artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 20h22

Le message de @Lili-Lutine qui m'a donné envie de créer ce fil :

Lili-Lutine
Je pense fermement que l'une des leçons les plus importantes que nous pouvons tirer de nos expériences de vie est la capacité à reconnaître quand une relation ne nous convient plus et à agir en conséquence

Parfois, nous regrettons de ne pas avoir su, à certains moments de notre parcours, prendre la décision de quitter plus rapidement une relation qui ne répondait plus à nos besoins, ou de ne pas avoir su la transformer sans rompre le lien

Je perçois avec optimisme que la génération plus jeune que la mienne semble mieux et plus fréquemment s'accorder du respect et cela me réjouit profondément

Pour moi, c'est une tendance positive qui mérite d'être encouragée

Je reste convaincue que le véritable épanouissement (du moins le mien) ne réside pas dans la persistance à tout prix dans une relation par peur de l'isolement ou pour d'autres motifs, mais plutôt dans le fait de se choisir soi-même avant tout

Il s'agit pour moi plutôt de progresser dans la compréhension de nos propres besoins, limites et fonctionnements, pour ensuite organiser nos relations sociales, amicales, sexuelles, voire amoureuses, à partir de là, à partir de notre authenticité

Cela me semble être la clé pour établir des relations plus sincères et authentiques avec autrui

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artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 20h22

Quelques liens sur le forum :
- Le polyamoureux vit-il mieux ses ruptures et son célibat ? avril 2009
- Amours pluriels ou manques pluriels ?, janv 2010
- Les vertus de la rupture mai 2012
- Perte, peur de la perte, fatalisme et cyclothymie (Timmmyyyy!), janvier 2013
- Ruptures monos // ruptures polys ? mars 2013
- Comment gérez-vous la rupture ? mai 2016
- Deuil & polyamour mai 2017
- [Texte] Ruptures amoureuses, séparations affectueuses. Coral Herrera Gómez, avril 2018
- Mouvements au sein du polycule (rupture, hiérarchisation, etc) fév 2019
- St-Exupéry, le deuil, et l’anarchie relationnelle, de Patick L., mai 2020
- Ruptures. Amour ou reconnaissance, déc 2022
- L'effet domino (ou la réaction en chaîne, ou les ruptures en cascade, … ) déc 2022
- S'habitue-t-on aux ruptures/séparations ? déc 2024

Je recense également ici quelques autres liens sur le deuil.

Bibliographie :
- Gérer ses ex - Guide pratique des ruptures heureuses - Yves-Alexandre Thalman, Jouvence 2014
- Se libérer de la tyrannie des répétitions amoureuses - plus jamais ça ! - Yves-Alexandre Thalman, Jouvence 2014
- Texte : Ruptures amoureuses, séparations affectueuses. Coral Herrera Gómez, oct 2014
- Ruptures - Claire Marin, Le Livre de Poche 2020
- Brochure « Quitter son mec », 2023 : https://www.quittersonmec.fr
- Ces séparations qui nous font grandir: Couple, amitié, travail... La rupture peut-elle aider à devenir soi-même ? Anne-Laure Buffet, Eyrolles 2024
- Séparations Avec Enfants - Conflits, Violences, Manipulations - Marie-France Hirigoyen, La Découverte 2024

Podcast
- Anatomie d’une dispute par Johanna Cincinatis Abramowicz (Binge audio, Le coeur sur la table, 2025) : récit d'une rupture amicale et réflexions politique sur les conflits, ou comment apprendre à bien se disputer ?

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artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 20h47

Personnellement j'ai le sentiment que notre rapport à la rupture, aux ruptures, peut être lié à notre rapport à la mort. On sait bien que toute relation est vouée à s'arrêter (par une rupture, par la mort de l'un·e ou de l'autre, etc), mais souvent on ne veut pas le voir.
Alors pour moi apprivoiser nos ruptures (pas que amoureuses) c'est commencer, par petit pas, à apprivoiser la mort, notre propre mort, autant que celle des autres.

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artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 20h47

Qui dit "rupture" peut aussi vouloir dire tranformation (rompre, non pas avec la relation dans sa totalité, mais avec une part de la relation, quitte à y adjoindre de nouvelles parts).
J'ai partagé jadis un questionnement lié à une histoire qui m'est arrivée Transformation relationnelle : passer d'une relation amoureuse à une relation d'amitié. Ce message présentait les conclusions auxquelles j'étais arrivé.

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artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 21h08

artichaut
Il est vrai que la monogamie et le capitalisme ont fait une telle injonction au fait d'être en couple, qu'il n'est pas toujours simple de s'autoriser à voir du positif dans une rupture.

Finalement est-ce que le concept même de « rupture » (avec tout son sens dramatiquement catastrophique) n'est pas, au même titre que le célibat, inextriquablement lié à la notion de monogamie (ou de couple, ou de relations dont le marqueur est la longévité) ?

Rompre (et même être quitté·e) n'est-ce pas "juste" une façon de reconfigurer la relation, d'une manière différente ? (la non-relation est une forme de "relation").
Est-ce que le drame —quand il y a drame— vient de la rupture ou cela ne vient-il pas plus souvent de la manière dont cette rupture a été pensée/imposée/traversée/vécue/etc ?

Comment repenser nos "ruptures" pour qu'elles deviennent une manière d'aller (ensemble ou séparément) vers la meilleur manière, à un instant T, de vivre une relation ?
Ne rien prendre pour acquis. Toujours requestionner le lien. Le remettre sans cesse sur le tapis. C'est un peu ça, perso, que le "polyamour" m'a appris (que j'ai, entre autre, appris en vivants des amours non-exclusives).

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artichaut

le dimanche 28 janvier 2024 à 21h33

J'avais d'ailleurs proposé ici, il y a déjà 3 ans, le concept de micro-ruptures et micro-deuils. Un peu sur le concept des micro-moment d'amours. Je viens enfin de prendre le temps de développer cette notion de micro-rupture.

Et de même que je demandais si l'amour peut-être à la fois inconditionnel et ponctuel ?, je me demande si ce concept de rupture (sauf cas extrême et besoin de disruption) est si pertinent ?
Peut-être que parfois, on peut être en relation et pas en relation ?
Toute relation se vit, nécessairement, par intermittence, en pointillé. Même en monogamie.
Seuls les mots que l'on pose dessus (donc les pensée, les sentiments), peuvent viser à vouloir y mettre de la permancence, de l'inconditionnel.

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Tuya

le lundi 29 janvier 2024 à 16h15

J'ai pas vraiment de belles ruptures amoureuses. Je mettrais pas les mots liés à l'investissement pour la douleur, mais bien plus bien relié à l'émotionnel. On est un peu comme les chiens qu'on abandonne sur une aire d'autoroute. Nos maîtres bien aimés s'en vont et nous donnerons plus de caresses alors j'aboie très fort.

Depuis que j'ai changé de fonctionnement c'est beaucoup plus simple.
L'un de nous exprime le début de sentiments autres que amicaux. À ce moment, on se prend quelques verres, on se force à se dire des conneries puis on coupe contact le temps qu'il faut.
C'est tout simple et ça permet d'éviter ces fins qui me font vraiment souffrir.
Après bien sûr ces des relations plus courtes mais elles permettent de conserver l'amitié.

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Lili-Lutine

le mardi 30 janvier 2024 à 11h24

Changer ce titre que je ne saurais voir ! (c’est "presque" une blagouille )

Mes petits points sur les i (parfois un peu rugueux)

Une rupture, c'est une déchirure !

Point barre :-/

Sur cette thématique, et malgré mes explorations intérieures, je peine à discerner la "beauté" au sein des tourments des ruptures, même pailleté avec de l'humour

Je vous avertis, c'est un sujet qui suscite chez moi des souvenirs et des émotions profondes <3

Je ne vais pas raconter beaucoup d'anecdotes personnelles ; je vais plutôt vous dire à chaud ce qui me traverse à l'instant, là de suite

Vous aurez accès à quelques-unes de mes zones d'ombre, avec quelques orages tumultueux à l'intérieur

Voici une toute autre version de mes pensées sur ce sujet :

Que je l'initie ou que je la subisse, la rupture pour moi demeure avant tout une déchirure

Avant que l'acceptation, ou la décision, n'émerge, cette période de transition est souvent empreinte de tumultes

Mais si c'est une déchirure...?

Comment transformer cette blessure intime en une source de résilience, afin de continuer et de réinventer notre existence ?

Qu'elles revêtent un caractère joyeux ou tragique, visible ou dissimulé, nous sauvent la vie ou nous plongent en enfer, les ruptures jalonnent inévitablement notre parcours, nous métamorphosent, nous immergent dans une profonde introspection

Comment concilier ces "carrefours" de nos vies, ces ruptures, avec notre conception de l'identité, cette entité à la fois unique et constante ?

Révèlent-elles la diversité de nos identités potentielles, ou témoignent-elles de notre affirmation progressive au fil de ces "accidents" existentiels ?
Nous épurant ou nous anéantissant ?

Nos doutes, nos hésitations fragilisent nos représentations, ébranlent nos certitudes autant que nos êtres meurtris
Mais ils soulignent aussi la prédominance de l'imprévisible, questionnant notre capacité à tolérer l'incertitude, à faire face à l'adversité, et parfois, à réécrire notre histoire, à avancer... pas après pas, allégés ou pesants selon les circonstances

L'imprévisible... C'est là que je peine à m'ancrer
C'est précisément là que résident mes plus grandes souffrances passées et actuelles, mes failles

Je ne suis pas bien outillée pour l'imprévisible… Je ne l’ai jamais été

La perte (par décès) il y a près de trente ans d'une être chère à ma vie, mon amoureuse, a rendu précocement ma perception de la vie si fragile, si vulnérable, si précaire, tout le temps, que j'ai du mal à envisager qu'une rupture ne finisse pas par me briser totalement un jour
Je crains parfois aussi le sentiment amoureux qui pourrait de nouveau me couper les ailes en plein vol...

Je reconnais que mes propos débordent du sujet initial, mais ce que je souhaite exprimer, c'est que chercher à embellir une rupture en la modifiant, quelle que soit la nature de la relation rompue, me semble parfois être une forme de déni, voire d'aveuglement

On sait de mieux en mieux aujourd’hui combien il est important de rompre certains liens le plus vite possible, combien aussi se sacrifier pour une relation ne semble plus trop d’actualité, etc. on sait tout ça, on a toustes soufferts de ruptures de différentes natures et à divers niveaux d’impacts

Personnellement, j'aurais aimé un autre titre, plus explicite sur un échange portant sur nos chemins de résilience, sur notre rétablissement, sur la manière dont nous avons su remodeler une relation pour y trouver de nouvelles nuances de beauté, sur les efforts et les stratégies déployés pour obtenir des résultats satisfaisants à court ou moyen terme pour chacun.e, etc.

Je m'écarte peut-être du sujet et des attentes, mais j'avais envie de bousculer tout ça, de rappeler combien nous pouvons, vous comme moi, parfois nous raconter de belles histoires (à nous-mêmes) pour nous sauver, pour nous protéger, etc., pour croire en un meilleur soi peut-être même

Pardon pour mes mots et le ton <3

L'évocation du mot « rupture » provoque parfois en moi une réaction intense, je vous avais avertie plus haut hein

J’accepte d’être punie, pour une fois profitez-en ! :-D

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Tuya

le mardi 30 janvier 2024 à 11h39

Sublime, merci Lili. <3

Pour la mort, je sais que c'est pas trop trop tendance la spiritualité etc, mais j'ai l'intime conviction que la personne reste quelque part, au-delà même de nos coeurs. Je vais pas développer non plus, mais cette conviction vient de loin (athée jusqu'à pas longtemps) et d'un événement vécu à plusieurs très récemment sans source possible d'hallucination collective (on était plusieurs à voir, entendre, à jeun et tout et tout).

Voilà sorryyyyy c'est pas du prosélytisme c'est peut-être une façon maladroite de rebondir mais depuis cet événement moi et mes proches avec qui on l'a vécu on se sent beaucoup plus appaisés sur ce sujet.

Je répondrais pas aux questions / messages sur ce que je viens de dire : c'est pas le lieu. Vous avez le droit de vous moquer de moi par contre :-D

Plein de tendresses Lili, merci beaucoup pour tous ces mots.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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artichaut

le mardi 30 janvier 2024 à 11h59

Lili-Lutine
Je m'écarte peut-être du sujet et des attentes, mais j'avais envie de bousculer tout ça, de rappeler combien nous pouvons, vous comme moi, parfois nous raconter de belles histoires (à nous-mêmes) pour nous sauver, pour nous protéger, etc., pour croire en un meilleur soi peut-être même

Tout ce que tu dis sur les ruptures, on pourrait le dire sur les relations elles-mêmes ou sur nous même. Pour moi, si la rupture est si dure à vivre parfois, c'est qu'elle révèle quelque chose qui était déjà là (dans la relation, ou en nous). Elle nous mets face à nos propres failles.

Perso, je trouve qu'on s'illusionne bien plus (une forme de déni, voire d'aveuglement, comme tu dis), en voulant décrocher la lune (en se racontant qu'on va/veut vivre de belles histoires d'aaaaaamour, en croyant dur comme fer que telle relation va durer, en cherchant à relationner avec un mec déconstruit, etc.), qu'en essayant de voir de la beautée dans nos ruptures.

Lili-Lutine
J’accepte d’être punie, pour une fois profitez-en !

Puisque t'insistes, j'ai envie de dire :
- Racontes-nous ce que tu entends par « la capacité à reconnaître quand une relation ne nous convient plus et à agir en conséquence * », quels sont ces signes ? comment aiguser cette capacité ? comment la mettre en application ? comment agir en prenant soin de soi et de l'autre ?

*extrait de la citation de ton message, dans le 2ème post de ce fil

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artichaut

le mardi 30 janvier 2024 à 12h03

Tuya
je sais que c'est pas trop trop tendance la spiritualité etc,

…pas trop trop tendance ???
Je dirais au contraire, qu'il y a un énorme retour en force depuis une bonne dizaine ou vingtaine d'années.
Et depuis la crise covid, c'est incommensurable.

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Tuya

le mardi 30 janvier 2024 à 12h09

artichaut
…pas trop trop tendance ???
Je dirais au contraire, qu'il y a un énorme retour en force depuis une bonne dizaine ou vingtaine d'années.
Et depuis la crise covid, c'est incommensurable.

Je parlais ici et dans la vie de tous les jours des gens que je fréquente. C'est pas quelque chose que j'oserais dire devant des gens ou mes connaissances ... Après les religieux et touti quanti c'est pas trop dans mon horizon donc je sais pas trop

Bon j'ai dis que je rebondirais pas et je rebondis... Moquez vous maintenant ^^'

Message modifié par son auteur il y a un an.

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LeGrandStyle

le mardi 30 janvier 2024 à 12h26

Je pense qu’il manque des examples concrets à cette discussion.

J’ai l’impression qu’on essaye de voir du bien où il n’y en a pas.

En quoi se séparer de quelqu’un qu’on aime est (subjectivement) positif si la relation était saine ?

Il y a plein de bonnes raisons pour se séparer. Cela ne change rien au fait qu’on doit faire le deuil de nos projections avec cette personne.

Bien sûr si la relation n’était pas saine alors la rupture est «  positive », mais ce n’est pas très convaincant…

Le polyamour multiplie les ruptures donc je comprends qu’on essaye de rationaliser les ruptures pour mieux les supporter.

On peut se consoler en se disant que les ruptures laissent la place à d’autres relations, un nouveau potentiel. Le prix étant le potentiel des moments à vivre avec la personne se séparant de nous.

Je rejoins @Tuya sur le fait que la douleur des ruptures n’est pas vraiment lié à notre investissement (passé) mais plutôt à nos projections (future).
Peut-être nos sentiments qui nous poussent à nous projeter, ou l’inverse, j’avoue que je ne sais pas trop.
Les projections peuvent être de différentes natures, on peut se projeter que la personne est «  unique », ou se projeter des projets (discussion autour d’un café, voyage, famille etc.), ou encore certains avantages (argent, cadeaux, sexe, place VIP etc.).

J’ai eu des ruptures de relation longue (7 ans), moyen terme (3 à 6 mois) et courte (1 jour à 1 mois).

Ma plus «  belle » rupture fut celle où, ironiquement, je n’aimais pas la personne, mais bon, peut-on parler de relation ?
Dans les faits, je lui ai dis de profiter de l’été sans jamais la recontacter.
On a, je pense, tendance à totalement oublier les personnes qu’on a rejetées. La mémoire sélective est parfois terrifiante d’apathie.

Ma plus douleureuse rupture fut, aussi ironiquement, une rupture où il y avait eu qu’une étincelle. On s’était (fortement) embrassé sans aller plus loin. Sa personnalité était «  unique » à mes yeux, et ne jamais pouvoir vraiment la connaître fut un deuil difficile.

Attention aussi à la réécriture, je pourrais dire que cette rupture douloureuse m’a permis de faire ça et ci, mais encore une fois, c’est au prix du non-vécu potentiel avec cette personne.

La douleur est un bon vecteur de motivation, donc peut-être faudrait-il penser à comment se servir nos ruptures de manière positive, plutôt que d’essayer de les percevoir de manière positive.

Récemment le thème qui me titille c’est «  s’interdire d’aimer », car justement, les ruptures semblent trop douloureuses pour beaucoup de personnes.

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artichaut

le mardi 30 janvier 2024 à 12h59

LeGrandStyle
Cela ne change rien au fait qu’on doit faire le deuil de nos projections avec cette personne.

Bien sûr si la relation n’était pas saine alors la rupture est «   positive », mais ce n’est pas très convaincant…

Le polyamour multiplie les ruptures donc je comprends qu’on essaye de rationaliser les ruptures pour mieux les supporter.

On peut se consoler en se disant que les ruptures laissent la place à d’autres relations, un nouveau potentiel. Le prix étant le potentiel des moments à vivre avec la personne se séparant de nous.

Je rejoins @Tuya sur le fait que la douleur des ruptures n’est pas vraiment lié à notre investissement (passé) mais plutôt à nos projections (future).
Peut-être nos sentiments qui nous poussent à nous projeter, ou l’inverse, j’avoue que je ne sais pas trop.
Les projections peuvent être de différentes natures, on peut se projeter que la personne est «   unique », ou se projeter des projets (discussion autour d’un café, voyage, famille etc.), ou encore certains avantages (argent, cadeaux, sexe, place VIP etc.).

Justement c'est bien de projection, dont il est question.
On se projette (pour ne pas dire on se fracasse d'avance contre le mur qui viendra nous poser un stop) dans la relation idéale, jamais ou rarement dans la rupture à venir (qui encore une fois n'est pas une question. toute relation finit par une rupture).

Il n'y a pas de manuel de comment bien rompre. Ou si peu.

La rupture à venir ne nous intéresse pas. On préfère se mettre des oeillères.
Ce titre un peu provoc —j'avoue— c'est peut-être une manière de poser la question : Comment mettre de la beautée dans nos ruptures ?

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artichaut

le mardi 30 janvier 2024 à 13h06

LeGrandStyle
Je pense qu’il manque des examples concrets à cette discussion.

Cet été j'ai été invité à une "cérémonie de rupture" (comme d'autres organisent des cérémonies de mise en relation : mariage, pacs & co) par un couple, après plusieurs années de vie ensemble et de multiples projets partagés. J'ai trouvé ça absolument génial.

C'était un super moment à vivre, très touchant. Ça faisait du bien de voir des personnes capables de se quitter et de ritualiser ce moment, de le célébrer même en quelque sorte, en tout cas de l'assumer collectivement aux yeux des autres, de le regarder en face et d'en faire un moment de passage vers une vie meilleure.

Il y a eu des larmes, il y a eu des sourires. Ça n'a pas été que joyeux et facile (mais vous en connaissez vous des relations que joyeuses et faciles ?).
Ce que en revanche je n'ai pas vu, c'est justement : une forme de déni, voire d'aveuglement

C'est une des plus belles ruptures qui m'ai été donné de voir dans ma vie.

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Suze (invité)

le mardi 30 janvier 2024 à 13h15

1 couple qui fait une cérémonie de rupture sur combien ?

Statistiquement il y a toujours des aberrations. Cela ne suffit pas pour créer un monde.

L'être humain est bien plus compliqué que cela et n'est pas modelable à souhait.

Rêver est une chose, vivre la réalité et se prendre son mur en est une autre.

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artichaut

le mardi 30 janvier 2024 à 13h25

***Trigger warning : suicide***

…et si je me pose la question à moi-même, dans mes plus belles ruptures il y a :
- ma fille qui quitte le foyer familial (c'est clairement une rupture pour moi) pour aller vivre sa vie
- une amoureuse qui part habiter très loin pour vivre une vie qui la rend heureuse, et qui prend extrêment soin de moi dans la manière d'anticiper, de me l'annoncer, et d'opérer la transition en douceur
- une amie qui se suicide par choix réel et délibéré (même si ça a été dur pour celles et ceux qui restent, bien sûr)
- une rupture amoureuse et sexuelle, mutuellement décidée et arrosée de ruhm (mémorable soirée !)
- le jour où j'ai décidé de quitter telles études, qui ne me faisaient pas du bien, et où le sort de ma vie en a été changé à jamais
- …

De même que la compersion n'est pas antagoniste de la jalousie
Une belle rupture n'est pas antagoniste de vivre de la tristesse.

.
Que cette liste de moment incluant de la beautée (à mes yeux), ne vous donne pas le sentiment, que je me la raconte et que je n'ai pas moi aussi mon lot de ruptures moches et tragiques, hein… !
J'ai moi aussi quitté ou été quitté comme un sagouin.
J'aspire juste à le faire moins et à moins le vivre.

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Suze (invité)

le mardi 30 janvier 2024 à 13h38

Artichaut, tu mets dans tes belles ruptures une amie qui s'est suicidée.

Il est délicat de trouver les mots pour répondre à une telle assertion.
Je l'ai lu en mangeant, le haut le coeur provoqué était de loin très désagréable.

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artichaut

le mardi 30 janvier 2024 à 13h56

Suze
Je l'ai lu en mangeant, le haut le coeur provoqué était de loin très désagréable.

Désolé pour le haut le coeur.
Ce n'était pas prémédité, ça m'est venu en cherchant des exemples de ma vie.

Merci pour la remarque.
J'ai ajouté un Trigger warning à mon message.

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