Polyamour.info

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Rennes (France)

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Discussion : Polybéral #2— le style d'attachement et les metamours

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 17h17

bidibidibidi
Ne voudrais-tu pas nous parler de toi ?

Je ne vais pas (ou pas là, pas ici et maintenant) raconter mon histoire, mais disons que :
- d'un côté je constate autour de moi des comportements qui au mieux m'attristent, me semblent peu constructif d'une société "meilleure", me semble reproduire des schémas monogames et normatifs, tout en se revendiquant poly …et que j'ai envie de les cerner et les visibiliser (et pour certains de ces comportements, je les connais bien vu que j'ai moi-même agis de la sorte, donc j'ai une certaine acuité à les repérer), d'éclairer ce que je peux participer à éclairer, et ensemble avancer vers un monde meilleur
- d'un autre côté je n'ai pas du tout envie d'oublier ce que j'ai été, et je n'ai pas envie de stigmatiser aujourd'hui, ce que j'ai pu être jadis (ou alors faut trouver la bonne manière de le faire), voire qui m'anime encore aujourd'hui, et dont je n'ai pas fini de savoir si je veux les déconstruire (car toxique) ou les conserver, ne serait-ce que temporairement (car je n'arrive pas à faire autrement, et/ou parce que que je ne vais pas me faire imploser sous prétexte de recherche de "perfection")

Peut-être c'est du polyfake, comme tu dis, mais dans ce cas il y a beaucoup de polyfakes…
…et pour définir un polyfake, il faut peut-être définir une norme poly non-fake…

Disons que pour moi le polyfake est un menteur (aux autres, plus qu'à soi-même) alors que le polybéral est sincère.
Il peut se mentir à soi-même, mais ça on peut tous et toutes le faire.
Mais il est sincère dans le fait d'être réellement poly, c'est à dire accepter sincèrement que ses partenaires aient d'autres relations.

Par contre là où il peut y avoir divergences entre différentes formes de polyamour, c'est par exemple sur la vraie volonté sincère ou pas, de prendre soin de toutes les personnes impliquées dans les relations que l'on fait exister (voire aussi, d'ailleurs, dans les relations que l'on ne fait pas exister).

Ça ce n'est pas au niveau d'un polyfake ou pas-polyfake que ça se joue, mais au niveau de conceptions différentes (et non forcément définitives, ni inéluctables !) de ce que peut être le polyamour, de ce pourquoi on a envie de le pratiquer, le promouvoir, etc. donc de types de polyamour qu'on peut éventuellement énoncer, auxquels ont peut ou non, s'identifier partiellement, desquels on peut naviguer de l'un à l'autre, etc.

Mais les caractéristiques de ces types ne sont pas non plus exempt d'idéologie, ou de conséquences sur le monde dans lequel on vit (et les personnes qui habitent ce monde), d'où la catégorisation Politique de ces fils que j'ai initié.

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Discussion : Mouvements au sein du polycule (rupture, hiérarchisation, etc)

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 17h15

quel autre fil ?

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Discussion : Polybéral #2— le style d'attachement et les metamours

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 16h52

alinea7
Je crois qu'en ce qui me concerne j'aurais tendance à distinguer la façon dont on peut percevoir les comportements du polybéral et ce que perçoit le polybéral. J'ai l'impression que les raisons qui sous-tendent les comportements pourraient amener une toute autre interprétation.

Ça c'est certain.
Et l'empathie, comme capacité à se mettre à la place de l'autre, peut aider à comprendre, mais c'est sûr que faut aussi avoir des clefs pour comprendre les règles qui régissent l'univers de l'autre.

alinea7
Par exemple tout à l'heure le post de @bidibidibidi m'a donné l'impression que pour lui c'est important de ne pas se dévoyer par amour. Ça peut donner l'impression de l'autre côté de la relation qu'il ne serait pas prêt à faire des efforts pour sa partenaire, pour la rassurer éventuellement, pour répondre à un besoin spécifique par des comportements qu'il n'aurait pas spontanément.

Toutafais. C'est bien là le problème.

alinea7
Ça me donne l'impression d'un doute que l'être aimé n'abuse de son statut de façon toxique.

Et ça arrive malheureusement.
D'où une extrême vigilance nécessaire, en effet.

alinea7
Je sais pas si je poste au bon endroit, je peux remettre ça sur l'autre fil si c'est plus adapté ?

Non, non, c'est très bien ici.

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Discussion : Mouvements au sein du polycule (rupture, hiérarchisation, etc)

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 16h47

Minora
Sans que je réussisse jamais à savoir si c'est parce que ces relations avaient stoppé qu'il était redevenu attentif à moi ou si c'est parce qu'il s'est aperçu que j'allais arrêter les frais qu'il a stoppé ses autres relations.

rude dilemme en effet
mais dans les deux cas ça semble dénoter une incapacité à être… poly-attentif

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Discussion : Polybéral #2— le style d'attachement et les metamours

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 15h41

…c'est marrant que tu dise ça, car au début j'avais mis "espérons tout de même qu'il ne tombe pas dans…" et j'ai changé pour une phrase à double sens (on peut la lire que c'est lui ou moi qui espère) pour laisser le bénéfice du doute.

oui, c'est peut-être une manière délicate de commencer et c'est peut-être un peu le dilemne entre définir un type repoussoir, ou définir un type assez attractif pour qu'on s'en revendique

sans doute que je ne suis pas très au clair, moi-même, avec ça (et que y'a aussi deux moi qui s'affronte à ce sujet)

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Discussion : Mouvements au sein du polycule (rupture, hiérarchisation, etc)

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 15h31

Minora
l'agacement, le manque de patience et la disparition de l'indulgence/bienveillance a mon égard. Et comme il refuse catégoriquement qu'on en parle...

Eh bien, t'en a du courage de supporter tout ça…

Rien que le catégoriquement pour moi serait aujourd'hui, je pense, rédhibitoire (même si pourtant, à une époque, j'ai été cela : quelqu'un qui refuse catégoriquement d'en parler)

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Discussion : Polybéral #2— le style d'attachement et les metamours

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 14h31

C'est pas vraiment la définition sur cette page, plutôt une tentative de description détaillée (je dis ça juste parce que je me suis demandé si tu parlais de cette page ou de l'intro de l'autre)

C'est sûr que pour définir un "vrai" type sociologique, il faudrais mener une enquête du même nom, choisir un protocole, un échantillon représentatif (comme on dit), fabriquer un questionnaire, etc …et forger les types sociologiques en fonction des réponses. Ça resterai toujours une approximation, mais sans doute un peu moins.

Je n'ai ni le temps, ni l'envie, ni sans doute les compétences pour faire ça. Donc oui c'est forcément un peu caricatural. Je ne sais pas encore si ça le restera (caricatural), en tant que type théorique (qui fait tout de même sens pour moi), ou si ce sera possible d'affiner peu à peu. L'avenir le dira (si je poursuis dans cette voie).

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Discussion : [Livre] Untrue - Wednesday Martin

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 14h23

Bienvenue @zelda et merci pour l'info.

Le livre n'a pas l'air d'être encore traduit en français…


________________
Voir aussi la : Bibliographie commentée sur le polyamour.

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Discussion : [Jeu] Jeu de rôle

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 13h16

Hippolyte
Pour ceux qui s'intéressent également au jeu de rôle Grandeur Nature, une autrice toulousaine a écrit un GN qui se déroule dans une retraite paisible entre artistes polyamoureux. Nul scénario à suspence ou attaque de zombies dans ce jeu : on joue juste à faire de l'art, à parler de la vie sentimentale de nos personnages, et à être bienveillants les uns avec les autres pendant deux jours.
https://www.electro-gn.com/11259-critique-le-lierr...

Alors pour info j'ai testé pour vous Le Lierre et la Vigne, et j'ai adoré l'expérience.
Comme dit @Siestacorta "c'est Bisounours", mais pas que.

J'ai un peu la flemme de raconter là. Mais si ça vous intéresse, demandez (ça me motivera).

Je m'intéresse aux GNs (jeux de rôles Grandeur Nature) en ce moment, et j'y trouve plein de choses chouettes.

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et (toujours dans mon soucis de recenser rassembler des outils) je regroupe les infos éparses de ce fil :

- Le Lierre et la Vigne, de Lille Clairence
- It’s Complicated, d'Elizabeth Shoemaker
- Friponnes rpg, de Stellamaris

.
et j'ai trouvé ça aussi :
- Les Sept intrépides : le journal d’une septade dans une colonie de l’espace de Evan Torner et Jacqueline Bryk

Ça a l'air un peu ouf !

Je vous mets le pitch :

Les sept survivant-e-s du crash d’un vaisseau colonial forment un monde et bâtissent une société nouvelle en sept jours et autant de scènes. Heureusement ils-elles ont le soutien de leurs époux-épouses : chacun des six autres rescapé-e-s ! À peine sorti-e-s de leur sommeil cryogénique, ils-elles sont en effet tous uni-e-s les uns aux autres dans une relation polyamoureuse à sept – une septade – comme c’est la coutume dans leur société.

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Discussion : [Outil] Le Spectre des relations amoureuse de Kirstin Rohwer, en Français.

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 12h37

Ça fait longtemps que je tournais autour de ce texte, sans prendre le temps de le lire.
C'est chose faite. Merci pour le lien.

Pour cette idée de classer et expliquer, comme pour pas mal d'autres choses, oui on a besoin d'une chose et de son contraire à la fois. C'est complexe.

Et c'est cette complexité même que les classifications, et autres mythologies, peuvent vouloir annihiler ou au contraire mettre en avant.

On a toutes et tous besoin de cette complexité, comme parfois on a besoin de se poser.

Trop souvent on navigue à vue.
Il y a besoin de balises, de repères dans nos vies tourmentées. Ce peut être des idées, des concepts, comme ce peut être des textes ou même des personnes.

Ce peut-être la discussion-même. Quand celle-ci est assez riche pour nous donner le sentiment de ne pas faire du sur place (ou que ce sur-place est réconfortant).

Lili-Lutine
Enfin c’est juste ma petite contribution rapide à vos passionnantes discussions ici et sur les autres conversations qui s’y rattachent.

Merci @artichaut de nous y emmener (+)

Je vous lis tou.s.tes avec joie et enthousiasme !

Et merci aux personnes qui contribuent aux discussions. Si je monologuait, ce serait nettement moins intéressant.

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Discussion : Polybéral #1— le nombre de relation-s (quantité ou qualité)

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 11h27

artichaut
Et je pense qu'on adopte tous et toutes des comportements qu'on ne désire pas avoir (cf les fameuses injonctions). C'est bien le problème…

(je m'auto-cite maintenant ! n'importe quoi !)

…et j'ai l'impression qu'à la fois on a une légère tendance à assumer de manière décomplexée les injonctions qui nous sont faites (une autre manière de ne pas les voir), et à la fois on reproche à l'autre de trop se laisser influencer par les dites injonctions (c'est à dire de faire de même)…

mais comme les injonctions ne sont pas les même pour chacun.e, voire sont contradictoires ou opposées, ça brouille les pistes

.
du coup je dirais que y'a deux solutions :
- soit chacun.e fait un pas en arrière = en faire le moins possible et/ou déconstruire ses injonctions, …mais c'est au risque de s'éloigner les un.e.s des autres
- soit chacun.e fait un pas vers l'autre = faire ce que l'autre fait un peu trop (pour l'aider à en faire moins), répondre à sa place aux injonctions (pour l'aider à déconstruire les siennes), etc

mais le statut quo, ou le fait "fait ci, et moi je bouge pas", ça ne marche pas trop

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Discussion : Polybéral #1— le nombre de relation-s (quantité ou qualité)

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 11h08

bidibidibidi
Je ferai d'autres messages pour répondre à d'autres points, mais comme c'est dense, je procède par petits bouts.

euh oui, désolé, peut-être je vais trop vite…
je peux ralentir si besoin

(et/ou pas besoin de répondre à tout, bien sûr)

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Discussion : Polybéral #1— le nombre de relation-s (quantité ou qualité)

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 10h57

alinea7
Comme d'habitude @artichaut tu expliques mieux que moi ce que je voulais dire...et même ça éclaire le chemin de ma pensée un peu plus loin.

euh, merci. Mais c'est souvent le cas dans l'autre sens aussi. Et je dirais que c'est le propre d'une discussion. Une vraie discussion, où l'on s'écoute, où on avance ensemble, comme c'est souvent le cas sur ce forum (pas toujours, mais souvent… et accessoirement ce qui fais que j'y reste, ai envie d'y rester). Et c'est précieux.

alinea7
Je me rends compte que j'ai la croyance qu'une relation pérenne, c'est une relation où chacun se soucie de l'envie de l'autre de rester en relation, avec la confiance que l'autre en fait autant. C'est cette confiance là d'ailleurs qui a été abîmée.

(c'est moi qui souligne)

Tiens, voilà typiquement quelque chose qui éclaire le chemin de ma pensée un peu plus loin.
Oui la charge émotionnelle revient, entre autre, ou en conséquence (à moins que ça n'en soit une cause), à se soucier de l'envie de l'autre de rester en relation.

alinea7
Je me rends compte qu'il y a sans doute un juste milieu à trouver, entre ne se soucier que du bien être de l'autre dans la relation avec la confiance que l'autre en fera autant, et l'inverse : ne se soucier que de son propre bien-être dans la relation avec la confiance que l'autre en fera autant.

Ça j'en suis convaincu. Un juste milieu. Et un chemin à faire de part et d'autre.
De part et d'autre dans chaque relation (et pas que hétéro).
De part et d'autre entre "hommes" et "femmes".
De part et d'autre entre personnes ayant confiance en elles, et celles qui n'ont pas confiance en elles (qui ne recoupe pas exactement le partage "hommes"/"femmes" mais a du lien quand même)

alinea7
J'ai l'impression que les deux extrêmes sont toxiques à la relation mais j'ai du mal à mettre le doigt sur ce qui me le fait penser. J'ai l'impression que les deux partent du principe qu'il n'y a pas de différence de besoin, en quantité, en nature et en actes qui permettent de ressentir une réponse, et qu'il n'y a donc pas besoin de dialogue. Quelque chose comme ça.

Le fameux dialogue qui éclaire notre chemin un peu plus loin…

alinea7
Je suppose que les polybéraux ont au contraire toute confiance dans leur capacité de séduire durablement. Ou d'être authentiquement merveilleux.

C'est sans doute caricarutal. Mais ça peut oui.
Et séduire est la manière de conforter/confirmer cette confiance (dans un cercle vertueux et vicieux à la fois).

Et on en revient toujours à cette confiance (en soi, en l'autre).

.

bidibidibidi
Ensuite, j'ai tendance à dissocier deux choses : La relation et le lien. On peut avoir un lien avec quelqu'un sans être en relation, on peut avoir un lien et une relation d'un niveau différent, et on peut avoir les deux au même niveau, avoir une relation sans lien me paraît juste horrible, mais dans le cas des mariages arrangés on peut se retrouver avec ce genre de choses.
La relation, c'est ce qui nous nourrit, le lien, ce qui nous unit.

(c'est moi qui souligne)

Merci pour cette nuance. Je ne vois pas encore ce que ça éclaire en moi, ni comment (plutôt que si) je suis d'accord avec ça. Mais je sens que ça ouvre des pistes.

bidibidibidi
Donc quand je parle de savoir pourquoi je suis dans la relation et d'attendre la même chose de mon partenaire, c'est en fait indiquer que je ne veux pas qu'une personne soit avec moi pour de "mauvaises raisons". Dépendance affective, pression sociale, par exemple. C'est aussi indiquer que je n'ai pas besoin de savoir pourquoi la personne est avec moi, que je lui fais confiance dans l'élaboration de la relation.

(c'est moi qui souligne)

Ok avec le début.
Mais cette confiance, elle se construit, non ?
D'ailleurs attendre la même chose et pas besoin de savoir me semble un peu contradictoire.
Ne faut-il pas justement discuter pour avancer sur ce terrain là ?
Sinon, encore une fois, il y a des attentes (surdimensionnées) d'un côté, et pas forcément grand chose de l'autre.
Exactement comme pour l'autre personne en face.

bidibidibidi
En fait, ta citation de la charge émotionnelle me fait me dire que j'ai, quelque part, raison. Je ne veux pas être dans cette situation ou ma partenaire me donne et moi je ne fais que prendre (ou l'inverse). J'ai une raison, égoïste, d'être en relation, et j'en attends la même chose de ma partenaire. Et je ne veux pas qu'elle se sente redevable et adopte un comportement qu'elle ne désire pas avoir.

(c'est moi qui souligne)

C'est là que je trouve, ça va trop loin. Et que l'égoïsme peut se transformer en vanité. (mais peut-être j'interprète mal ce que tu dis).
Quand on a un avis sur ce que doit ressentir notre partenaire.
Et je pense qu'on adopte tous et toutes des comportements qu'on ne désire pas avoir (cf les fameuses injonctions). C'est bien le problème…

Encore une fois j'ai l'impression que y'a un pas à faire de chaque côté. Parce que sinon y'a juste un Monobloc qui refuse de bouger, et de surcroît pense à ce que devrait faire l'autre.
Un pas à faire de chaque côté, au lieu de zéro pas d'un côté et deux de l'autre.

Ça revient, il me semble, à ce que je disais dans un post précédent (sur les besoins et les attentes).
Pour ne pas être dans la situation ou ma partenaire me donne et moi je ne fais que prendre, et bien il faut donner plus (et pas juste demander à l'autre de donner moins).
Parce que l'autre inversement redouble de dons si tu ne lui donne pas assez (ou cesse et renonce un jour, …et la relation s'arrête par incompréhension et statut quo).

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Discussion : Polybéral #1— le nombre de relation-s (quantité ou qualité)

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 03h23

et ce :
…des fois on a les sentiment de ne pas avoir besoin de quelque chose, car on le reçoit déjà, mais on ne s'en rend pas compte…

s'applique à tous les privilèges invisibles

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Discussion : Polybéral #1— le nombre de relation-s (quantité ou qualité)

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 03h09

Finalement, les discussions d'ici m'ont incité à créer plus tôt que prévu un nouveau fil (pour pas tout mélanger), mais je réponds néanmoins à ce qui a été commencé ici.

NftR
l'idée même que la somme des relations est plus forte que l'addition de chaque relation. Et c'est d'une tristesse..

Oui c'est tout à fait ça. Et si je n'ai pas toujours pensé ça, oui aujourd'hui je trouve ça triste (et difficile quand ce n'est pas partagé).

bidibidibidi
Il n'y a aucun mal à dire qu'untel ou unetelle répond à notre besoin de tendresse, affection, sexe, sentiments, etc...

Non certes il n'y a pas de mal à ça. Mais il y a une différence entre besoin et attentes. Et l'utilitarisme pointe son nez quelque part entre les deux.
Tout est dans la délicate nuance de comment tu t'y prends pour répondre à tes besoins (et encore faut-il vraiment bien les connaître, car là aussi il y a interférence d'injonctions sociétales ou consuméristes) et de ce que tu met en place pour "obtenir" ce que tu veux.
Moi j'en suis arrivé à la conclusion de donner pour recevoir (mais pas forcément de la même personne) plutôt que de prendre ou chercher à faire coïncider.
Je sais pas si c 'est clair ce que je dis ?

(…bon la question des besoins, des attentes, des envies, est tellement vaste, qu'elle pourrait mériter un fil en soi…)

bidibidibidi
Elle est monogame, et subit donc l'escalateur relationnel. Elle veut donc des enfants (vous notez le donc). Moi, je suis polyamoureux. Je ne subis pas la mythologie monogame, j'ai donc le choix

Hum, y'a des poly qui subissent aussi la mythologie monogame. Et puis vouloir des enfants (au delà de la possibilité d'en vouloir vraiment) est largement autant une mythologie "féminine" (=l'injonction de ouf à devenir mère) que monogame.

bidibidibidi
Il n'y a pas de mythologie polyamoureuse

Hum. Ça demanderais réflexion.
Le poly étant, en un sens, déjà présent dans LA mythologie (grecquo-romaine), je suis certain qu'on peut trouver des choses. Et ça peut être une mythologie beaucoup plus récente. Et ce peut-être une mythologie positive également.
En fait, je trouve l'idée d'une mythologie polyamoureuse passionnante. Ça donne envie d'explorer la chose ! (mais bon, on peut pas être partout)
En tout cas je retiens l'idée !

bidibidibidi
On se retrouve aussi obligés de comprendre nos besoins, de savoir pourquoi on cherche tel type de relation ou tel autre, pourquoi on va construire ça ou autre chose.

Oui.
Ça c'est hyper intéressant : obligés de comprendre nos besoins
Oui, le poly oblige à se coltiner à certaines choses, que les kits-clef-en-main (monogamie & co) permettent plus facilement de laisser de côté.

bidibidibidi
Le résultat est qu'on peut paraître plus froids. D'où cet image du polybéral.

Hum.
Je n'arrive pas à dire ce qui me dérange dans cette phrase.
Tu veux dire, paraître plus froids parce qu'on a exploré plein de pistes et donc on sait ce qu'on veut ?
Moi je pense que la froideur vient d'ailleurs. D'une mise à distance (distanciation?) volontaire du polybéral (voir l'autre fil).

bidibidibidi
Je sais, par exemple, que j'ai besoin de sexe et d'affection dans mes relations. Ce sont des conditions sine qua non. J'apprécie aussi beaucoup la tendresse. Par contre, je n'ai pas besoin de sentiments forts. Je ne cherche vraiment pas la NRE et je n'ai pas énormément besoin d'être aimé. De même, je ne cherche pas nécessairement l'alchimie. C'est même presque l'inverse, je profite du polyamour pour rentrer en relations avec des gens avec lesquels je n'entrerai pas naturellement en relation.

(c'est moi qui souligne)

Mis à part le mot surligné qui me fait tiquer (j'espère ne pas être trop pointilleux sur le vocabulaire, et que ce n'est pas déplacé — tu peux dire si ça l'est…) ça a le mérite d'être clair.
Mais est-ce que ce que je qualifierais d'une certaine autonomie affective, implique forcément que la personne avec qui tu relationne soit sur le même mode ?
Et est-ce que tu prends en compte, le cas échéant les différences ?
(ce qui rejoint les langages de l'amour de Chapman)

bidibidibidi
ce n'est pas dû à un manque de souci pour l'autre, c'est dû à mes besoins, à ma manière d'entrer en relation.

Même question.

bidibidibidi
Et donc je suis totalement d'accord avec cette phrase : Chacun est responsable de soi. Si je suis en relation, c'est pour des raisons qui me sont personnelles. Je peux les décortiquer, les expliciter, mais ça reste dans tous les cas assez égoïste vu de l'extérieur. Et j'en attends de même de la personne avec laquelle je suis en relation : Qu'elle sache pourquoi elle est là, qu'elle profite elle aussi assez égoïstement de la relation.
Jusqu'à ce qu'un jour nos besoins/envies évoluent et la relation avec.

Bon, là aussi, ça a le mérite d'être clair.
Un égoïsme assumé (je pense qu'on a tous et toutes besoin assumer une part d'égoïsme en nous, …bon +ou- grande tout de même).
Mais le "j'en attends de même de la personne avec laquelle je suis en relation", même si je le comprends, me semble tout de même très injonctif. Très libéral ("et démerdes toi") pour le coup. Peu "relationnel" pour le coup. Et peu empathique. Limite comme disais @alinea7 pas de l'amour mais un échange de bons procédés. Bon après tu le dis toi-même, tu n'as "pas énormément besoin d'être aimé"…

…du reste, perso, c'est un peu avec ça que j'ai rompu : ce sentiment de n'avoir pas énormément besoin d'être aimé (et de me suffire à moi-même).

J'ai l'impression que ça peut avoir à voir avec la charge émotionelle (cf la BD de Emma, l'autrice de Fallait demander sur "la charge mentale") : des fois on a les sentiment de ne pas avoir besoin de quelque chose, car on le reçoit déjà, mais on ne s'en rend pas compte.

Emma in "La Charge émotionelle", chap.5 "Le pouvoir de l'amour", Massot 2018, p103
Le sentiment d'amour est essentiel pour l'être humain, c'est ce qui lui permet d'exister.
Dans les couples hétérosexuels les femmes expriment leur amour en prenant soin de l'autre, tout en sacrifiant leurs propres besoins.
L'homme se nourrit de cette relation pour prendre sa place dans le monde extérieur, plutôt que de retourner à sa partenaire une attention réciproque.

(Ce passage étant dans la Bd, un résumé de la pensée d'Anna G. Jónasdóttir, politologue spécialisée dans l'étude de l'amour.)

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Discussion : Polybéral #2— le style d'attachement et les metamours

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 02h04

Écrivant/relisant cette dernière phrase, je me demande s'il n'y a pas un lien entre polyamour et libertinage chez le Polybéral : qu'il soit Libertin tendance amoureux, ou Polyamoureux tendance sexuel…

À moins qu'il y ai là un nouveau Type à dessiner : le Polybertin ?

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Discussion : Polybéral #2— le style d'attachement et les metamours

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 01h47

Pour la tentative de définition du Polybéral je renvoie ici.

Ce sujet est précédé du fil #1 : "le nombre de relation-s (quantité ou qualité)
———————————————————————

Je dirais que le Polybéral a globalement un comportement évitant, que ce soit à un niveau "pathologique" ou non.

Il met en place des stratégies d'évitement, se déconnecte de ses émotions, est plutôt sûr de lui, mais se livre assez peu, se met peut en jeu, et accepte difficilement de se remettre en question (puisqu'il considère son système de valeur comme stable et pertinent).

Il reste au maximum dans le contrôle (de soi-même et des enjeux de la relation), en espérant tout de même qu'il ne tombe pas dans le contrôle… de l'autre (manipulation, utilitarisme & co).

Et c'est la même chose avec les metamours. Comme le dit @NftR ici :

NftR
Le polyberal fragmente ses relations. Empêchant l'idée même que la somme des relations est plus forte que l'addition de chaque relation.

Il fragmente ses relations, c'est à dire qu'il cloisonne, qu'il fait plutôt en sorte que ses propres relations ne se connaissent pas entre elles, n'entretiennent aucun lien, ce qui lui permet de garder un maximum de contrôle sur la situation ("manquerait plus que 2 relations en viennent à se liguer contre moi !").
Et de même, il ne se préoccupe pas d'apprendre à connaître (et encore moins de prendre soin de) les relations de ses relations, à savoir ses propres metamours.
Chacun chez soi en est le maître mot.

C'est souvent une manière de rester à distance, et ne pas trop "se prendre la tête", soit parce que ça fait peur, soit parce que c'est "une perte de temps".

Selon ses penchants politiques, il peut prôner la liberté et le primat de l'individu de manières très différentes, voire a première vue opposées, tel que affirmer ou au contraire lutter contre le "jeu de l'offre et de la demande relationnelle", dans les deux cas, parce que "l'amour est devenu un produit de consommation". Dans un cas (libéralisme décomplexé), comme dans l'autre ("l'amour c'est mal !"), ça revient à refuser de trop s'investir en relation, à ne pas s'engager, à mépriser le travail relationnel, et le plus souvent à ignorer ou dénigrer la charge émotionnelle. L'efficacité ou la facilité primant sur le « prendre soin ».

Perso, j'ai le sentiment de retrouver ces idées et ces comportements aussi bien chez des personnes se considérant comme poly ou libertin, anarchiste ou libéral.

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Discussion : Mouvements au sein du polycule (rupture, hiérarchisation, etc)

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 00h34

fyckie
Et concrètement, @artichaut, tu parles d'inversion, de déhiérarchisation, connais-tu des cas concrets ? Comment cela s'est passé ?

Les cas que je connais de près, j'ai pas envie d'en parler (car c'est pas des expériences positives). Enfin, ou alors celle-ci mais qui ne rentre pas exactement dans ton cadre (j'ai mis le lien vers la conclusion, mais y'a moyen de prendre le fil au début), quoique des choses que l'on a mis en place, puissent sans doute être transposables.

Sinon y'en a sur le forum (des cas concrets d'inversion ou de déhiérarchisation), mais je ne sais plus où.
Peut-être celle-ci s'en rapproche un peu… (de mémoire je dirais : relation primaire —> relation égalitaire)

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Discussion : Mouvements au sein du polycule (rupture, hiérarchisation, etc)

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 00h13

Minora
Risquer de disparaître de l'équation

Après ben c'est comme la peur de mourir. Il faut bien dealer avec…

Minora
Et sincèrement j'ai du mal à imaginer que ça puisse se passer sans encombre même entre 2 poly...

Si si, ça arrive.
Mais faut une relation bien bien secure pour que ça se vive sereinement.
Et là, la question se pose : c'est quoi une relation secure ?
Puisque le mariage, la monogamie a finalement le même objectif : être secure. Du coup, en dehors des kits clef-en-main proposés par la société et la religion, il faut ré-inventer (seul.e ou à deux, ou à plus) la définition, et +encore la pratique, de ce qu'est une relation secure.

Pour moi une relation secure, est entre-autre (et paradoxalement peut-être) une relation où il puisse y avoir des ré-aménagements (et là on est à fond dans la thématique du fil de @fyckie )

.
Quand t'es bien secure, la NRE de l'autre, peut même te donner un surcroît d'énergie à toi (dans un taf créatif, dans le début d'une autre relation de ton côté, dans un truc que tu dois faire depuis longtemps et que tu avais tendance à laisser traîner, dans le fait de prendre soin de toi-même…)

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Discussion : Mouvements au sein du polycule (rupture, hiérarchisation, etc)

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artichaut

le mercredi 13 février 2019 à 00h04

fyckie
j'ai pris la précaution de me fixer comme règle de ne pas prendre de décisions importantes en NRE,

Sage précaution.
Mais la notion de NRE reste vague.
Ça dure combien de temps la NRE pour vous ? 3 semaines ? 3 mois ? 3 ans ? A quel moment tu décide que c'est fini et donc que tu peux de nouveau "prendre de décisions importantes" ?

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