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aviatha

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(France)

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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aviatha

le samedi 24 août 2013 à 18h40

Questions intéressantes (encore^^). Alors, elle n'est pas poly non plus (et est naturellement très jalouse, mais elle "se soigne" comme elle me le dit en plaisantant). Le comment est une grande question, et pour être honnêtes, on en sait rien, toujours est-il que parmis les conditions que j'ai posées (et qui ont été acceptées) il y a le fait que je tolère la situation un temps, mais que je ne le pourrais pas éternellement, donc cette deuxième relation ne pourra pas vivre sur le long terme.
Après, ça donne deux possibilités. Soit cette condition (ou d'autres) n'est pas respectée, auquel cas je plie bagage sans retour en arrière possible, car ce sera une trahison de ma confiance et un irrespect total de mes limites, ce qui n'est pas tolérable. Soit elle est respectée (vraiment, pas juste la quitter parce qu'il a peur, mais parce qu'il sent que ce n'est plus possible, que le temps imparti est révolu, ou parce que les sentiments se sont éteints), et ça abouti à tes deux dernières questions.
Je ne resterais pas si je n'étais pas sûre de parvenir à reconstruire. Parce que respecter ces conditions, c'est aussi montrer un profond respect de mes sentiments et de mes limites, fussent-elles au détriment des siennes, un peu comme ce que je fais actuellement. Bien sûr les choses seront différentes, et je mettrais sans doute quelques temps à m'en remettre (soigner ma dépression ne se fera pas d'un coup de baguette magique), mais je pense qu'il y aura du bon qui en ressort. Le fait de savoir qu'on peut faire confiance à l'autre, le fait de se sentir respectée, le fait de savoir qu'on n'a pas à craindre ni le chantage, ni la maltraitance psychique ni qu'on nous force la main, le fait d'être plus soudés et plus forts aussi parce que "même ça", on a pu y survivre à deux. Il y a eu phrase que j'aime beaucoup, et que je ressors dans les moments difficiles, en prévision de temps où ils seront derrière nous "we are graduated members of the class of We Made It"

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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aviatha

le samedi 24 août 2013 à 17h46

Alors ta question est pertinente. Je ne suis pas polyamoureuse, et je n'ai pas envie de ce mode de vie, elle est comme moi et lui n'a pas envie de ce mode de vie au long terme et... on sait pas trop en fait, MetaZet et moi-même avons eu de longs débats là-dessus, on pense qu'il n'est pas réellement polyamoureux (mon compagnon, pas Meta^^). Nous nous sommes connus très jeunes, il a eu très peu d'expériences avant, peut-être qu'il manque quelque chose à sa construction plus qu'à son mode de vie. Bref, dans ton les cas, la gestion au quotidien et les problèmes émotionnels générés sont les mêmes, donc je me sers des conseils ici pour tenir la barque.
Après, que fait-on si aucun des deux n'aiment la campagne ? Couper la poire en deux n'est pas toujours possible (je SAVAIS qu'il était cool cet exemple ^^)
Je comprends ton raisonnement d'autant plus que, un, je ne sens pas moi de changement chez mon compagnon dans ce qu'il est, sinon, sans doute que comme toi je serais partie, mais ce n'est pas le cas, et deux, je sais que si je pars, tôt ou tard, il essayera de revenir, peut-être le temps que ça se plante avec elle, mais je n'ai pas envie d'être un plan B.
Tu parles du prix et tu as raison. Je pense que si mon état affecte autant mon compagnon, c'est en partie pour ça : il commence à trouver très cher le prix à payer pour vivre cette histoire. Ceci, et le fait que quand on est amoureux, je ne vois pas comment être heureux si l'autre ne l'est pas.

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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aviatha

le samedi 24 août 2013 à 16h43

Cher homme partit, je comprends ta souffrance, je la vis chaque jour, la seule différence étant que je n'est pas (plus) peur ni de l'autre ni de la situation en général, et cela me permet de la supporter quelques temps encore.
Après, elle et moi avons beaucoup parlé, et malgré beaucoup d'affection entre elle et moi, il y a une forme de rivalité évidente. nous le savons, nous nous le sommes dit, mais comme j'ai dit également "le fait qu'au bout du compte il n'y en aura qu'une qui puisse vivre comme elle le désire n'implique pas de se tirer dans les jambes tout au long du chemin", la souffrance ne disparaît pas, mais la situation est plus sereine.
Même si nous ne sommes pas mariés, je suis dans ta position, j'ai plus à perdre qu'elle, mais j'ai plus à gagner aussi, j'ai un vrai projet de vie avec cet homme et y renoncer est pour moi (pour l'instant en tout cas) une souffrance supérieure à celle que j'endure actuellement, j'ai fait aussi ce choix parce qu'il me préserve, il est normal que le tien puisse être différent.
J'ai moi aussi essayé de comprendre, je comprends, mais une part de moi ne peut l'accepter et ne l'acceptera sans doute jamais, je ne suis pas faite comme ça, c'est aussi simple que cela.
Je comprends ton exaspération, elle est un peu la mienne aussi parfois ^^ Sache que les gens du forum sont bienveillants, vraiment, et quand ils nous répètent "mais essayez, et alors vous verrez, tout ce que vous viviez avant n'était qu'un "rétrécissement du cœur" (je crois que c'est l'expression utilisée au début de ce fil)" c'est parce qu'ils l'ont vécu comme ça, ils ont l'impression de s'être contraints longtemps et de s'être découverts tout à coup (ou pas tout à coup d'ailleurs^^) et ils se disent que notre problème vient du même endroit. Pour certains ça marche (parle un peu avec Katouchka, je suis plus sûre de l'orthographe, désolée), pour d'autres non (moi-même j'ai essayé, je sais que je ne suis pas faite de ce métal là, voilà, c'était à tenter, ça ne marche pas pour moi, tant mieux ou tant pis).
Alors je comprends, les deux parties, et je vais essayer de faire un truc qui permette à tout le monde de se rendre compte. Imagine, c'est comme si avec un ami vous vous disputez parce que vous vous êtes retrouvés à la mer et que tu voulais aller à la montagne. Quand il te sort "mais toi aussi tu peux te baigner aller viens !" t'as juste envie de lui dire "mais j'en ai rien à foutre de me baigner je veux faire du ski !". Ce n'est pas pour t'énerver, c'est juste par qu'il aime vraiment beaucoup se baigner et il ne conçoit pas qu'il y ait des gens qui détestent l'eau. Alors il va te dire "oui, mais c'est peut-être parce que t'as peur de l'eau, il faut pas, c'est sympa et puis bon pour la santé, et puis y a pas d'animal marin dangereux dans la région", oui peut-être qu'il y a une part de ça, mais plus simplement tu n'aimes pas être mouillé dans l'eau froide et tu veux faire du ski ! Bref, je divagues, mais j'avais envie de faire cet exemple ^^
Après, pour la discussion que tu as eu avec ta femme, elle as fait son choix sans que tu ais vraiment à donner ton avis dessus, tu fais ton choix et tu refuses de revenir sur ta décision, c'est ton droit le plus légitime. Je me permet tout de même une réflexion. Si je n'ai pas imposé de séparation à mon conjoint (autre le fait que pour moi c'est très difficile à envisager), c'est parce que je sais bien que cela l'anéantirait tellement qu'il serait prêt, de désespoir, à revoir sa position. Or, je ne veux pas qu'il la quitte, je m'en fous qu'il la quitte, je veux qu'il ne l'aime plus, et précipiter une séparation dans l'espoir que/ayant pour effet collatéral que il se sépare d'elle ne me rendra pas la seule chose qui m'importe vraiment, ça fera juste du mal à tout le monde pour "rien". Donc, comme ta femme a l'air pas loin du craquage nerveux, de ce que tu nous en dit, je te conseille de te préparer à cette éventualité et de savoir ce que tu veux vraiment à ce sujet.
Et je te souhaite beaucoup, beaucoup de courage <3

PS: Cendre tu m'as doublée, mais effectivement ça relance une autre question : à partir de quel moment vouloir faire évoluer l'autre devient une volonté de le changer, alors que c'est justement contre ce changement qu'on lutte pour soi-même...

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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aviatha

le samedi 24 août 2013 à 14h31

Si je puis me permettre messieurs, étant dans votre cas, j'appuie beaucoup homme partit dans son analyse. Parce que ce n'est pas une marque de respect, à mon sens, que de dire à l'autre "maintenant c'est comme ça et on ne reviendra pas en arrière". Au contraire, demander quelque chose implique qu'on est prêt à écouter les demandes qui sont en face. Lorsque j'ai expliqué à mon compagnon que la situation était très difficilement vivable pour moi mais que je pourrais encore la supporter un temps à certaines conditions, il a écouté ces conditions et me les a toutes accordées, même si ce n'était pas évident pour lui, et encore moins pour elle. Mais il voyait bien que pour moi elles devenaient plus que nécessaires. Et le respect je pense commence par prendre de conscience des efforts de l'autre et par être prêt à faire également des efforts vers lui, ça ne marche pas à sens unique.
Autre chose, est-ce que vous connaissez les autres compagnons de vos femmes ? A titre très personnel, je vois comme cela peut nous aider, encore plus depuis qu'elle et moi parlons beaucoup, à essayer de prendre le ressenti de tout le monde en compte et de limiter la casse. Après, je sais bien que ce n'est pas possible/souhaitable dans tous les cas, donc ce n'est qu'une suggestion.

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Discussion : Paumée avec un polyamoureux

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aviatha

le vendredi 23 août 2013 à 15h36

Merci à tous, encore une fois, pour vos conseils et votre oreille attentive.
Plusieurs choses.
Premièrement, il est vrai que je vais plus de choses depuis le début de cette histoire, mais en fait j'ai du mal à savoir si c'est parce que j'ai plus de temps, ou si je fais ça juste pour m'occuper la tête. A la base, je suis quelqu'un de plutôt solitaire, et rester chez moi à glander toute la journée ne me posait pas de problème, là je ne peux plus, il faut que je sorte. Donc, c'est vrai que je fais plus de choses, mais j'ai peur que ce soit un peu "fuite en avant".
Deuxièmement, pour le fait de savoir ce que ça changerait si elle était elle-même poly... C'est une question très intéressante, honnêtement j'en sais pas grand chose, mais je ne suis pas sûre que cela change mon sentiment, et cela pour trois raisons. Un, j'étais déjà triste avant même qu'il se passe quoi que se soit, ce n'était donc pas la peur qu'elle me remplace à un moment donné, puisqu'au contraire mon cher et tendre étions plus soudés que jamais pour chercher une solution. Deux, je pense que l'avantage "classique" d'avoir des polys en face, c'est qu'ils n'ont pas d'agressivité envers les autres compagnons, or cette bienveillance, et même cette affection sincère, nous l'avons déjà l'une envers l'autre (exemple surprenant, elle m'a plus raconté de passages difficiles de sa vie qu'à lui, parce qu'une part de nos trajectoires se ressemblent et elle s'ouvre plus facilement à moi). Trois, je ne crois pas que cette rivalité soit réelle, car elle n'espère pas qu'il me quitte, il a dit qu'il voulait vivre avec moi, nous sommes en train de monter d'importants projets artistiques à deux et il lui a clairement dit en début de relation que, si elle était aussi bien son amoureuse que moi, j'étais sa compagne, cette "place" était prise, et il n'avait pas la moindre envie que j'en parte, c'était très clair pour nous trois depuis le début. Donc, c'est possible que cela ait changé quelque chose si elle avait été poly, mais je n'en suis pas vraiment convaincue (et en plus ce n'est pas près d'arriver, elle est naturellement, de son propre aveu, d'une jalousie maladive contre laquelle elle lutte depuis des moi, ce qui, paradoxalement aussi, lui permet beaucoup de compassion à mon égard, quand elle se met à ma place et imagine ce que je ressens.
Et pour Clown_Triste : c'est un peu ce que je me dis moi-même, il y a des jours où mon esprit est fort et où j'arrive, si ce n'est à m'en persuader, du moins à m'en convaincre. Je pense que c'est aussi l'idée de mon compagnon, qui, pour la première fois de notre relation, a du mal à me comprendre, et ne sais plus quoi me donner comme temps, comme attention, comme marque d'affection, pour me tirer de ce chagrin, et son désemparement m'est également difficile à voir, quand je sais que j'en suis la cause.

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Discussion : Paumée avec un polyamoureux

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aviatha

le jeudi 22 août 2013 à 22h23

Si, mais je conçois que cela soit perdu un peu au milieu des posts, la possibilité à été évoquée, proposée, accordée, tentée. Et je n'en veux pas. Ce n'est juste pas "moi". J'ai des amis, dont certains très proches, d'autres très tendres, mais je n'en suis pas amoureuse, et avoir un ami-amant ne m'intéresse pas. J'ai essayé, cela ne me fait que me sentir plus mal, très peu en accord avec ce que je suis profondément, j'ai juste l'impression de me forcer. Je sais qui me regarde, à l'heure actuelle, si je le voulais, j'en aurais au moins deux (il y a un troisième dont je ne suis pas sûre), dont un avec qui j'ai essayé, qui est quelqu'un que j'adore, vraiment. Mais même une fois ces essais passés, ma réaction a juste été de dire "ça ne m'apporte rien, si ce n'est que j'ai l'impression de me forcer à manger un truc que j'aime pas, ça va pas me tuer, mais si je peux m'en passer, je m'en passe".
Et encore une fois, je n'ai pas besoin d'être rassurée, je n'ai pas peur, j'ai mal, je remets cette expression que j'avais utilisée et que je trouvais bien, c'est comme pour le deuil. On a pas peur, l'autre est mort, il n'y a plus rien à craindre, on a juste un très grand chagrin que rien ne comble.
Autre point, mais là je crois qu'il pourrait faire des heures et des heures de débats, je ne vois pas pourquoi je me devrais de l'affection et de l'amour, juste parce que je suis moi. Dans ma vie, j'aime et respecte les personnes bien, dont les actes sont bons et justes, et je me juge de la même façon. Et je ne peux pas m'aimer si mes actes sont contraires à ma conscience, je n'ai pas deux poids deux mesures pour moi et les autres, et malheureusement en ce moment, c'est le cas. Mais c'est vrai, je le sais, il faut au moins que je prenne soin de moi^^

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Discussion : Paumée avec un polyamoureux

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aviatha

le jeudi 22 août 2013 à 13h13

Cela a fait six ans en juillet très cher, et, même si cela fait très prétentieux à dire, je ne pense pas qu'il ne s'agisse que d'une phase appelée à ne pas durer. Il m'a connue shootée à la morphine en fauteuil roulant à ne pas pouvoir me doucher toute seule, il m'aide sans le moindre jugement de valeur à sortir de ma dépression, je gère son hyponchondrie avec le sourire et m'occupe de toutes les affaires que son léger handicap des rapports sociaux l'empêche de bien faire, ce n'est pas comme s'il n'y avait que l'amour. La vie au quotidien, les défauts et problèmes de l'autre qui prennent beaucoup de place ne nous sont pas inconnus. Peu de choses, même dans ses gros défauts, me dérangent chez lui, encore moins peuvent m'atteindre, sauf "tout ça". Parfois je me dis que je peux tenir, que je ne craquerai pas, mais c'est si dur de vivre tous les jours avec du chagrin.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Paumée avec un polyamoureux

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aviatha

le jeudi 22 août 2013 à 00h08

Quelques nouvelles pour tenir tout le monde informé (non parce que c'est vrai quand je lis les fils, il y a beaucoup de gens que le forum a soutenu un temps et qui ne donne plus de nouvelles, et je pense, au contraire, que c'est intéressant de suivre les histoires sur le long terme).
Mon cher et tendre et moi même avons passé une très belle semaine de vacances avec des amis, do,t certains sont au courant de la situation, entre autre à écrire une pièce qui nous tenait à cœur. Malheureusement, elle n'a pas eu le temps d'être finie, et nous appels se sont multipliés, histoire de continuer à travailler ça. Et puis un soir, alors que je l'appelais à propos de la dernière scène qui nous pose beaucoup de problème, je me suis sentie expédiée, alors que c'est quand même un projet commun qui a de l'importance, et une seconde avant qu'il raccroche, je l'ai entendue arriver et le saluer à la porte.
Et ça été la goutte d'eau qui fait exploser les digues du barrage. Sachant que je ne pouvais pas le rappeler parce que j'allais m'étrangler au téléphone (et parce que de toute façon il devait être très occupé avec elle qu'il n'avait pas vue depuis un mois), j'ai rédigé le plus long mail de ma vie, et tout est sorti d'un coup, comme une vague gigantesque et impossible à arrêter, une forme ultra-violente de chagrin et de désespoir que je n'avais pas connu depuis des années. Et j'ai tout envoyé sans me relire, parce que je savais que si je me posais, je ne l'enverrais jamais, et il fallait que ça sorte.
Il était effondré, il ne mesurait pas l'ampleur des dommages chez moi, il ne comprend pas pourquoi cela me fait tant de mal, il n'en a pas dormi de la nuit. Sans doute alertée par l'état dans lequel il s'est retrouvé, elle a enfin répondu à ma lettre, et elle et moi avons échangé plus d'une centaine de mails en quelques jours.
On s'apprécie beaucoup, elle me ressemble énormément dans certaines choses et, comme elle est plus jeune, j'essaye de la conseiller du mieux que je peux. Nous avons des conversations très franches et très aimables où nous sommes capables de nous dire avec toute la gentillesse du monde des choses qui passeraient pour de la violence extrême (je lui ai dit, par exemple, que je n'obligerai jamais mon cher et tendre à la quitter, parce que j'en ai rien à fou*** qu'il la quitte, je ne veux pas qu'il la quitte, je veux qu'il ne l'aime plus, et ça n'a rien à voir) sans jamais mal le prendre. Nous sommes toutes les deux d'accord : toutes les deux, cette situation ne nous va pas et nous fait souffrir, toutes les deux, nous voulons une relation monogame classique, toutes les deux, nous ne seront heureuses que si l'autre sort de notre histoire, toutes les deux, nous sommes prêtes à tenir jusqu'à notre extrême limite mais, toutes les deux, nous espérons que l'autre s'en tirera sans trop de casse (nos échanges sont toujours très chargés émotionnellement, elle m'a avoué plusieurs fois avoir juste envie de me faire un câlin pour se sentir rassurée, je lui ai proposé de passer chez moi à la rentrée). Et il se désole de voir qu'il y a de moins en moins de portes de sortie possibles.
Je pense, vous m'arrêterez si je me trompe, qu'il y a peu de "trio" aussi bienveillants les uns envers les autres et qui, malgré tout, savent qu'ils n'y arriveront pas. La situation pour moi est simplement d'une extrême violence. Ce n'est pas rationnel, mais, sauf dépêche de dernière minute, l'amour n'est pas particulièrement une chose rationnelle. C'est comme si chaque jour de plus à accepter était pour moi comme ramper à plat ventre dans un champ de verre pilé. Mais dire qu'on arrête ne nous sauve pas, on devient juste un co* planté au milieu d'un champ de verre pilé et qui ne bouge pas.
Lui-même m'ayant posé cette question, je crois, en plus, que j'en ai assez d'entendre dire que j'ai peur. Je ne suis pas un enfant qu'il faut rassurer dans le noir, je sais qu'il ne veut pas me perdre, je sais qu'il veut s'investir dans des projets, je sais qu'il m'aime, je n'ai pas peur, de rien. Juste, il est l'homme que j'aime et moi uniquement une des femmes qu'il aime (des deux, ou des dix, qu'est-ce que ça changerait de toute façon), mon amoureux est amoureux d'une autre et cela me donne un insupportable chagrin. Et il n'y a rien à comprendre. C'est comme dire "pourquoi est-on amoureux de untel plutôt que d'untel ?" parce que c'est comme ça, et qu'il n'y a rien à comprendre. Je pense, mais si vous avez des archives ou des anecdotes contradictoires, je veux bien les entendre, que rarement mono a eu des conditions d'entrée dans le polyamour aussi optimales, les a autant contemplées, avec autant de bienveillance, que je ne l'ai fait, et s'y est tout simplement refusé en bloc. Je comprends. Je sais ce qu'il ressent. J'ai de l'empathie, de l'amour pour lui, une sincère affection pour elle, et envie de la protéger, par moments je la sens si fragile. Mais, comme vous dîtes vous mêmes ne vous sentir véritablement "vous" que dans ce mode de vie, jamais je n'ai autant compris, avec autant de clairvoyance, que l'accepter comme je le fais aujourd'hui, c'est être profondément étrangère à moi-même.
Je vais me laisser un peu de temps, j'ai des examens à passer, il semblerait que mon cœur ait des ratés, donc je ne vais rien brusquer tout de suite. Mais je pense qu'une grande discussion à trois va s'imposer.

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Discussion : Le féminisme devrait-il dénoncer la norme monogame ?

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aviatha

le vendredi 16 août 2013 à 23h38

@ Junon, je milite aussi des les lieux LGBT, donc je connais la convergence des luttes, y compris pour d'autres causes a priori plus extérieures aux orientations sexuelles. Je tiens simplement à dire, mais si tu milites beaucoup tu le sais aussi bien que moi, que certaines revendications font plus de tort à la cause qu'autre chose (en l’occurrence dire qu'il faut appeler une ado de 17 ans "madame", alors que personne n'appelle les garçons de cet âge "monsieur", l'usage préfère des "jeune homme" ou autres, tout aussi semblables au "mademoiselle").
Alors, oui, le féminisme se bat pour le droit des femmes à mener leur vie comme elle l'entendent, certes, mais le peu de temps que j'ai passé en bénévolat auprès des foyers de femmes en détresse fait qu'il y a des concepts que je ne défendrai jamais en tant que féministe, même si je suis totalement ouverte à la discussion dans le privé. Je suis au contraire convaincue que, pour les raisons que j'ai évoquées précédemment, cela ne ferait que nuire à des femmes déjà fragiles et en mettre d'autres en danger (l'inverse est vrai aussi pour les hommes, mais encore une fois, je le répète, les violences conjugales de toute sorte sont majoritairement tournées vers les femmes).
Sur ce, je rejoins parfaitement boucledoux, cela peut être un combat à mener pour les gens qui sont convaincus de son bien-fondé, et je ne vois aucun problème à cela. Je pense juste qu'il ne va pas dans le même sens, du moins au court terme, que l'intérêt féministe.

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Discussion : Le féminisme devrait-il dénoncer la norme monogame ?

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aviatha

le jeudi 15 août 2013 à 20h42

Très honnêtement, j'ai de gros doutes, ne serais-ce que parce que je connais trop bien la capacité des gens à détourner des principes intelligents à leur profit.
Mettons que ce soit une idée qui commence à avoir une véritable visibilité et un temps de parole conséquent, très honnêtement, quel sera le ratio de vrais couples se sentant pousser des ailes polyamoureuses par nombre de personnes subissant tout à coup une non-exclusivité forcée sous prétexte de "si tu n'acceptes pas tu ne veux pas mon bonheur, tu n'es que quelqu'un d'étroit d'esprit et de culturellement formaté", ce qui est, à mon sens, une violence psychologique au moins aussi grave que de la violence physique (et ne me dîtes pas que ces cas sont marginaux, si ma mémoire est bonne, on en a eu deux sur le forum rien que depuis juin). Sachant, partant de là, que l'immense majorité des violence dans le couple qu'elles soient physiques, sexuelles, morales ou psychiques sont envers les femmes, est-ce que le féminisme a vraiment intérêt à promouvoir cette réflexion ?
En tout cas, en tant que féministe engagée (et une vraie, de celles qui se préoccupent plus de l'inégalité salariale que du fait qu'on puisse appeler une jeune fille de 19 ans mademoiselle), c'est la raison pour laquelle je serai réticente à défendre ouverte ce point de vue.

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Discussion : Je vis la situation cycliquement

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aviatha

le jeudi 25 juillet 2013 à 12h41

La personne la plus importante dans ta vie c'est toi
Je me permet un bémol, mais qui n'est que mon opinion personnelle. A mon sens cette phrase n'est pas vraie, du moins pas tout le temps et pas pour tout le monde. Bien sûr, on peut dire qu'on a vraiment besoin que de nous pour vivre et qu'il faut avant tout penser à nous, ce n'est pas une mauvaise chose et cela permet de faire le tri. Mais je crois qu'un jour la réalité nous rattrape. Je prend exemple sur moi lorsque mon premier amoureux est mort, ou sur mon père lorsqu'il a perdu son premier enfant en bas âge, ou sur mon petit frère dont la chérie a été brutalement emportée par la maladie l'an dernier. Le monde s'arrête de tourner, et nous sommes des coquilles vides. Ce qui fait qu'un jour le monde marche à nouveau et qu'on se ré-remplie, ce sont justement les autres, "ceux qui restent", et pour qui on a à nouveau envie de vivre. Si on ne pense que à soi dans ces moments-là, c'est comme être mort.

ti-punch, ce n'est donc pas pour rien que je parlais de tes amis, et tes proches. Non seulement ils peuvent être une aide précieuse et un soutien indispensable, mais plus encore peut-être renforcer les liens avec eux lorsqu'on est en détresse comme toi, c'est comme fixer la lumière d'un phare dans la tempête, ça empêche pas de devoir écoper, mais ça aide à savoir pourquoi on se bat et, de ce que tu nous as dit dans ton premier message, pourquoi on ne doit pas en venir à commettre l'irréparable.

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Discussion : Insurmontable jalousie

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aviatha

le mercredi 24 juillet 2013 à 16h27

Comprendre, oui, totalement. Mais comprendre n'est pas accepter et pour moi son comportement n'est pas acceptable par rapport à toi.
On ne culpabilise pas les gens d'être ce qu'ils sont, surtout quand ils font des efforts. Certes, dans cette histoire, tout le monde en fait. Et alors ? Il y a des fois où même la meilleure volonté du monde ne vient pas à bout de tout. Et quand on arrive pas à se mettre d'accord en son for intérieur, dire à l'autre "tu es égoïste parce que tu refuses de sacrifier ton idéal pour que je puisse vivre le mien", bah justement, c'est de l'égoïsme.
Pause, souffle.
Après, il se peut aussi que d'être en pleine rupture (ou en risque de) obscurcisse un peu son jugement et rende son comportement envers toi épidermique. Comme je le dis souvent, le cerveau qui souffre se défend, et il se défend comme il peut.
Et je pense que, en te mettant à la place de cette femme, tu en tire les conclusions qu'elle est visiblement en train de tirer elle-même. Donc ton raisonnement doit être plutôt logique. Ce n'est pas un comportement de quelqu'un qui a tout et veut plus, c'est celui de quelqu'un qui a beaucoup et refuse de perdre pour que les autres aient "tout" (le bébé pour cette femme, son idéal de vie pour ton homme...)
Ils ont des désirs, des envies, mais toi aussi. Et si tu ne veux pas, et bien tu ne veux pas, la violence mentale ne sert à rien. Bien sûr, tu peux toujours essayer de démonter ta pensée pour voir qu'est-ce qui fait que. Mais au final, comme me l'a dit Janis, tu as le droit de refuser et de ne pas pouvoir, et tu as d'autant plus le droit que tu as essayé.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Je vis la situation cycliquement

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aviatha

le mercredi 24 juillet 2013 à 16h16

Mon cher, je ne peux que compatir, ma situation a beaucoup de points communs avec la tienne, y compris le risque de me foutre en l'air un jour.
Or, comme c'est tout sauf un risque négligeable, voici quelques "pitons" que j'ai planté dans la falaise, histoire de pas me retrouver au fond du ravin avant d'avoir eu le temps de comprendre et qui pourront t'aider aussi, je le pense.

Dans ton récit, il semblerait que personne à part vous trois et un ami à elle ne soit au courant. Ce qui veut dire que tes proches, tes amis, doivent être en train de te voir couler sans comprendre ce qui se passe. Parles-en à quelques uns, crois-moi même si le suivi et les paroles d'un psy sont sans doute plus sensées et salvatrices, il n'y a rien de tel que des gens concernés au premier degré par ce qui t'arrive pour veiller sur toi.

Ensuite, il semblerait que tu n'ai pas eu de discussion avec ta femme sur le fond de ton ressenti, peut-être ne se rend-elle pas bien compte d'à quel point cela t'affecte et du degré de détresse dans lequel tu te trouves. Je vais être honnête, cela ne résoudra pas le problème, mon cher et tendre connait bien mon état et cela n'a rien changé pour autant, mais c'est important dans votre relation. D'abord pour toi, cela te permet de voir que c'est la femme que tu aimes, que tu peux te confier à elle, lui faire confiance et recevoir son aide. Ensuite pour elle, que si elle a des choix à faire ou des décisions à prendre, elle les fasse avec toutes les cartes en main. Enfin pour vous, parce que rien de bon ne sort de la souffrance contenue, au contraire cela est généralement source de rancune, de colère (laquelle mène à la haine et au côté obscur, tout le monde sait ça depuis Star Wars !).

Pour l'alcool, je comprend. Lui et moi avons un passé douloureux ensemble, et c'est difficile pour moi de ne pas tomber dans ses bras chaque fois qu'il m'appelle. C'est une lutte en plus de la lutte. Mais j'ai appris une chose à son sujet, il a des années maintenant, et je retiens plutôt bien les leçons de mes conn*****, on ne s'en sort jamais seul. Encore une fois, quand il m'arrive de céder et de tomber dans l'excès, j'ai mes gardes-fous pour me rappeler à l'ordre. Cela n'évite pas tout, mais ça prévient l'escalade et empêche les choses de s'empirer et c'est déjà pas mal.

Pour ce qui est du psy, je ne peux qu'être d'accord avec Siestacorta (écoute-le, il est généralement de bon conseil et m'a remise d'équerre une ou deux fois). Pour ma part, les psychiatres, les thérapeutes, les médocs et moi c'est une vieille et longue histoire, pas des plus plaisantes, mais avec le recul je réalise combien je leur dois. Cela n'empêche pas ma maladie de ressortir de temps à autre, comme en ce moment depuis quelques mois, elle fait partie de celles dont on ne guérit pas, mais ils m'ont appris à vivre avec, à dresser ou faire sauter juste les barrières qu'il faut dans mon esprit, à puiser dans cette chose que j'appelle "la vague" pour en tirer des forces et de la lucidité. Je sais que parfois ce sont des gens qui font peur, on a peur d'être taxé de fou ou que les médocs nous bousille le cerveau, mais parfois il faut admettre qu'on a besoin d'eux, comme on a besoin d'un ophtalmo quand on voit rien ou d'un urgentiste quand on a une hémorragie. Paradoxalement, le fait d'avoir déjà connu cet état me fait souvenir qu'on peut toujours en sortir, même si ça n'a l'air que d'un rêve lointain. Il faut que tu gardes cette idée en tête : un jour nous avons aimé vivre et aimé aimer, comme j'aimais marcher avant l'opération de mes jambes, avant que le moindre geste devienne une torture, mais les os ont guéri, les incisions ont cicatrisé, la rééducation a suivi son cours et j'aime marcher à nouveau, il n'y a pas de raison qu'on ne puisse pas guérir le cœur et l'esprit de la même manière, il faut de la volonté, les bonnes personnes autour et du temps.

Courage

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Discussion : Attention à l'imposture

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aviatha

le mardi 23 juillet 2013 à 13h35

J'ajouterais cher bouquetfleuri, Quelqu'un qui utilise le poly amour comme une licence égoïste n'est pas près d'être amoureux tout court !

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Discussion : Je culpabilise...

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aviatha

le dimanche 21 juillet 2013 à 22h38

*pointe le bout de son nez* On parle de moi ? :-)
Petit éclairage, pour une fois de l'autre côté de la barrière. Je comprend très bien ton "amante" (on va garder ce terme pour que ce soit clair pour tout le monde). Mon cher et tendre m'ayant permis d'aller voir ailleurs histoire de voir si ça m'aidait à supporter la situation (ce n'est absolument pas le cas mais on va pas y revenir, bref), je me suis un temps retrouvée dans sa situation, mon "à côté" étant en couple également. La dernière chose au monde dont j'avais envie, c'était bien de la rencontrer, de devoir lui parler, de peut-être la voir souffrir de ça (alors que, étant à sa place, je ne pouvais que comprendre parfaitement ce qu'elle ressentait, bref).
Si c'est parfois loin d'être facile d'être le conjoint d'un polyamoureux, ce n'est parfois pas plus facile d'être "l'autre" auprès d'un couple bien installé. Sans doute qu'elle gère ça un peu comme elle peut, et si le point de vue qu'elle a trouvé la tranquillise, ce n'est sans doute pas plus mal comme ça.
Voilà *retourne jouer à l'ordi*

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Discussion : Il veut pas savoir

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aviatha

le jeudi 18 juillet 2013 à 17h22

Alors, comme mon nom est cité, je me permet une réflexion. ^^
Certes j'ai décidé de prendre mon mal en patience et d'attendre des temps plus favorables. Cependant, je sais parfaitement ce que je veux, et c'est là un point qui chez toi, peut-être pose problème: sais-tu vraiment ce que tu veux ? Au passage, je souligne le fait que, si faire violence à mon cher et tendre en l'obligeant à une séparation ne me paraît pas une solution acceptable, vivre ainsi ne l'est pour moi pas non plus. Entre autre parce que le fait de vivre une relation saine exclu pour moi le fait que la situation mette l'un à la torture pour que l'autre puisse faire ce qu'il vaut (je caricature, pas taper, ce n'est pas à ce point ni pour moi ni pour toi, pas taper !). Ce qui m’amène au point suivant.
Encore une fois, je ne suis pas ton mari, mais, comme je suis un peu dans le même cas que lui, je me permet de te faire part de ma position, au cas où cela pourrait t'éclairer. Certes, nous avons beaucoup d'amour l'un pour l'autre, et certains jours cela me suffit pour croire que je pourrais supporter cela encore le temps qu'il faudra. Mais je sais que je me voile la face. Certains jours aussi, tout cela me fait tellement souffrir que je me sens prête à le rayer définitivement de ma vie, et sur tous les aspects que ce soit, et à ne plus jamais entendre parler de lui, tellement je n'en peux plus de tout cela.
Alors bien sûr, mon esprit n'est pas un modèle de santé mentale et de stabilité, retiens-le. Mais fais attention à ne pas t'"endormir" en pensant que voter amour réciproque vous protègera de la rupture et de l'hypothèque de votre avenir à deux. Ce n'est pas le cas, j'en ai peur, du moins pas pour tout le monde et pas dans tous les cas.
Après, comme tu dis, tu peux très bien te découvrir à l'aise dans l'insécurité et accepter ce risque, mais encore une fois sois bien sûre de ce que tu veux.

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Discussion : Girouette ou polyamoureuse ?

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aviatha

le mercredi 17 juillet 2013 à 00h23

Je relativise tout de même. Il n'est pas possessif. Il est sincèrement convaincu que ce que tu ressens ailleurs lui est enlevé, sans doute car il fonctionne comme ça, et il est toujours difficile d'imaginer des ressentis que nous ne connaissons pas. Pour lui, il n'est pas acceptable qu'il te donne "tout" et que tu ne lui donne "que" une partie, le reste allant à d'autre(s). C'est moins de la possessivité que de l'incompréhension je pense.

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Discussion : Girouette ou polyamoureuse ?

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aviatha

le mardi 16 juillet 2013 à 12h49

Je rejoins Siestacorta sur ce point.
S'il te demande maintenant de choisir, c'est que sans doute pour lui le polyamour était et est une souffrance. Il a pu l'accepter un temps mais 1) on peut accepter de souffrir à un certain prix, rarement pour rien (en l’occurrence, par exemple, il voulait te voir épanouie et heureuse, et il constate que tu reste dans le déséquilibre et l'indécision et que ça te fait plus de mal qu'autre chose, donc pour lui le jeu n'en vaut pas la chandelle) et 2) il a également le droit d'exprimer son refus du polyamour comme tu en exprimais ton désir, s'il estime que lui n'est pas fait pour ça et que cela lui fait violence. A partir de là, c'est un problème plus "classique" d'un couple en désaccord sur un point de leur vie (c'est ça, ça pourrait être le mariage, les enfants...) et devant arriver à le résoudre.

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Discussion : Compersion, et vous ?

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aviatha

le dimanche 14 juillet 2013 à 12h33

Je rejoins LuLutine sur sa dernière partie.
Au passage, j'ai l'impression qu'il y a pas mal de confusion entre partager la tristesse et plaindre. Plaindre quelqu'un, être désolé pour lui, c'est un peu de la commisération et je ne suis pas sûre que ça aide, à mon avis ça braque les gens surtout. Partager la tristesse de quelqu'un qui nous est proche, qu'on en soit à l'origine ou pas d'ailleurs, me semble naturel. Le malaise que je ressens quand je suis fasse à des déclarations non-partagées qui atteignent profondément l'autre, c'est un peu le même que j'ai quand je suis face à un ami inconsolable, celui de sentir un chagrin immense chez quelqu'un à qui je tiens, en sachant que je suis impuissante à le soulager.
D'ailleurs, si on oublie ça, ça voudrait dire qu'il y aurait deux poids deux mesures : on devrait se réjouir qu'un être cher soit amoureux et heureux, cela devrait nous apporter du bonheur par ricoché, mais il ne faudrait pas être atteint par sa tristesse, surtout quand on est concerné de prés. Cela me semble un peu étrange comme fonctionnement, mais peut-être qu'il n'y a qu'à moi que cela semble paradoxal.

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Discussion : Compersion, et vous ?

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aviatha

le vendredi 12 juillet 2013 à 01h39

Quand je dis "me sens triste pour lui", c'est comme quand vous voyez quelqu'un qui a perdu un proche. Il est abattu, il vous parle peu, il mange et sort moins, vous le voyez qu'il est triste, vous n'allez pas pour autant vous dire "oui mais si je ressens de la tristesse aussi, il va croire que c'est de la pitié parce que blablabla". C'est instinctif. C'est une personne qui vous est chère, elle est triste, vous êtes triste, que cela soit rationnel ou pas, que cela lui soit d'un grand secours ou pas, que ce soit lié à un pseudo-mythe culturel ou pas.
Mon malaise ne vient pas du fait qu'il y est des sentiments non-réciproques ou de degrés différents, il vient du fait que je souffre quand les gens auxquels je tiens souffrent, et que le fait d'aimer sans retour, bien souvent, les fait souffrir. Certains s'y sont fait avec le temps, et depuis que ça ne leur fait plus mal, ça ne me met plus mal à l'aise. Souvent ça a été long, et j'ai porté cela avec eux, et c'est sûrement ce qui fait que nous pouvons être amis extrêmement proches des années après malgré toute la douleur que cela leur a causé parfois. J'ai du mal à concevoir un amour (d'amitié, de fraternité, amoureux, quel qu'il soit) où les douleurs de l'autre, parce qu'elles sont de l'autre, et surtout quand on en est quelque part à l'origine, ne nous atteignent pas.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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