Participation aux discussions
Discussion : Deux partenaires, chacun pensant que l'autre est mauvais pour moi.

Marie-Georges
le dimanche 05 janvier 2014 à 11h45
Hello,
j'arrive au terme de 2 ans de PA avec deux hommes adorables et très différents. Ce qui m'a frappé durant ces 2 ans, c'est que l'opinion de l'un envers l'autre était mauvaise et qu'ils tentaient chacun de le "cacher-montrer", en mode "je ne veux pas te dire du mal... Mais je trouve ça bizarre/nul (ce qu'il a dit ou fait), en tout cas tu verras, prends soin de toi etc."
Je me demande juste si c'est absolument fréquent et normal pour vous (tout le monde ne peut pas aimer tout le monde, après tout ils ne m'ont jamais non plus fait de discours contre l'autre mais se sont contentés de manifester une désapprobation assez régulièrement envers les faits ou paroles de l'autre) ou bien si c'était dû à moi (je ne racontais pas grand-chose de l'un à l'autre mais ça pouvait arriver, peut-être était-ce encore trop ?) qui ne cloisonnait pas assez (j'ai du mal avec le compartimentage) ou qui prenait trop en compte les avis des uns et des autres (ça m'intéresse toujours quoi).
Moi, je n'étais en général pas d'accord et je trouvais que la méconnaissance l'un de l'autre engendrait beaucoup de visions fantasmées de manipulation sur ma pauvre personne innocente, on va dire :) . Est-ce un travers courant, de penser que sa partenaire est manipulée par ses autres amoureux?
Discussion : Avez-vous déjà jeté l'éponge ?

Marie-Georges
le dimanche 05 janvier 2014 à 11h07
J'aime beaucoup ta façon apaisée de voir les choses, clairobscure, et ta réflexion fait beaucoup écho à ce que je pense du PA.
Je vais pouvoir me ranger à l'opinion majoritaire dans ce fil en vous narrant mon jeté d'éponge tout récent :
Pour aller vite : mercredi je jette l'éponge pour me consacrer à une relation très forte et qui prend beaucoup de place - samedi cette relation est définitivement enterrée.
Eponge 1 - Marie-Georges 0
J'ai quitté quelqu'un avec qui j'étais depuis 5 ans, en n'ayant rien à lui reprocher et en sachant que je l'aime, pour me consacrer à une relation de 2 ans dont la force me laissait penser qu'il lui fallait une place à part. Ça a duré 4 jours avant qu'une dispute n'éclate, tellement violente et définitive qu'il est impossible de recoller les morceaux. Bref,je vais aller me chercher une nouvelle éponge au fond de la mer, moi... :-/
Discussion : Dis...c'est quoi l'amour ?

Marie-Georges
le vendredi 03 janvier 2014 à 22h34
gg0125
A mon sens le plus sage serait d’entrer dans une relation d’amour que quand j’ai réussi à apaiser mes souffrances, à m’aimer moi-même, à avoir une image de moi suffisamment positive pour ne pas tout attendre de l’autre et de la relation.
C'est quelque chose qui est communément admis, qui semble d'une logique implacable, mais que je ne partage pas. Quand on a vécu plusieurs dépressions, on n'a pas tellement envie de se finir en se disant que nos propres incertitudes sont responsables de notre solitude ou de nos échecs sentimentaux successifs. :-) Ne pas être d'accord avec ça a été pour moi un réflexe de survie mentale. En effet, je me disais que si je devais attendre de m'aimer moi-même pour vivre l'amour avec quelqu'un, je pouvais tout simplement d'emblée faire une croix sur l'amour. Donc en période célibataire et down, j'ai refusé de penser ça. En fait j'ai bien fait : j'ai rencontré quelqu'un qui m'acceptait comme j'étais, avec mes médicaments, et notre amour m'a sorti des antidépresseurs. <3
Alors l'amour, c'est aussi la rencontre de deux névroses en harmonie, dont les effets négatifs s'atténuent mutuellement. :-)
Discussion : Avez-vous déjà jeté l'éponge ?

Marie-Georges
le vendredi 03 janvier 2014 à 20h31
Non, ce n'est pas facile de jeter l'éponge, pas du tout. Renoncer à un amoureux pour laisser de la place à une autre relation forte, c'est un crève-cœur. Par contre on peut considérer que c'est une solution de facilité à la rigueur... plutôt que de s'attaquer au fameux problème de place en conservant tous ceux qu'on aime.
Selon la légende grecque, c'est le peintre Apelle qui, ne parvenant pas à peindre l'écume autour de la gueule d'un cheval dans un tableau, jeta son éponge, de rage, sur ce dernier. Et miracle ! l'éponge pleine de peinture traça de manière aléatoire une écume plus vraie que nature.
Je me raccroche donc à la légende... pour me dire que jeter l'éponge peut apporter quelque chose d'inattendu et de positif !
Discussion : Dis...c'est quoi l'amour ?

Marie-Georges
le vendredi 03 janvier 2014 à 05h53
Je me sens plutôt comme Aviatha. Une fois que quelqu'un est mon amiE, y'a pas vraiment de chance que ça bouge vers autre chose. Mais pour moi ce n'est pas immédiat. Avant ça, je peux éprouver un intérêt non identifié pour une personne, avec ou sans désir, et avec le temps ça peut muter en amitié, amour ou tout autre chose.
Le lien que je vois entre amitié et amour, c'est que je m'appuie sur le sentiment d'amitié pour vivre mieux les situations polyamoureuses. Pour chasser la jalousie qui vient alors qu'on l'a pas sonnée, je trouve que c'est plus facile d'imaginer un instant que mon mec c'est mon pote, ça me décentre un peu et je peux à nouveau voir clair dans ce que je veux, à savoir que je lui souhaite avant tout des trucs chouettes etc.
Sinon, j'ai pas de définition... Je trouve moins intéressant de définir l'amour ou l'amitié que de décrire précisément une relation entre deux personnes, dans son interaction et ses spécificités (cela dit je vais vous épargner ça). L'amour ça n'existe pas mais les amours, si !
Discussion : Je suis perdu

Marie-Georges
le vendredi 03 janvier 2014 à 05h23
mimik
"je veux la voir heureuse mais elle ne veux plus me faire plaisir je suis perdu...j'ai l'impression d'etre un obsede..j'arrete pas de pleurer j'en peux plus...
Tu ne peux pas lui demander de faire quelque chose qu'elle ne veut pas faire. Visiblement elle veut vivre sa relation à côté de la vôtre, sans tout mélanger.
C'est normal que cela te rende triste ! Mais si tu veux la voir heureuse il n'y a pas d'autre solution que d'accepter cela. Ce qui est important, c'est de continuer à discuter tous les deux de ce que vous voulez et de trouver quelque chose à faire ensemble qui vous satisfait tous les deux. Ça ne se fera pas en quelques jours. Pour l'instant, déjà, tu digères tous ces changements... Accepter, ça prend du temps... Il est trop tôt pour dire si tu veux vivre quelque chose avec une autre femme ; attends que l'occasion se présente et là tu pourras dire si elle t'intéresse ou pas. Prends les problèmes les uns après les autres. Pour l'instant il s'agit de remonter la pente, aller mieux, trouver un nouvel équilibre avec les changements de désirs de ta compagne.
Discussion : Au secours : polyamoureuse ? Il me propose le mariage… monogame

Marie-Georges
le jeudi 02 janvier 2014 à 18h10
Bonne année à toi, avec tout plein de sérénité dedans !
Ce que j'en perçois (de loin, sans connaître F...), c'est que F veut te changer, et ça ça ne me dit rien qui vaille... Il t'aime mais ce serait mieux si tu étais comme ci ou comme ça (fidèle et avec une bague au doigt comme symbole visible d'appartenance à lui ?). (Ce serait intéressant de lui faire une très officielle non-demande en mariage façon Brassens, en soulignant bien que tu veux garder la force de votre relation par des actes et non par des papiers ; sera-t-il touché ou contrarié ?)
Siesta a déjà écrit ce que j'aurais voulu te dire, bien mieux que je ne l'aurais fait, je vais donc paresseusement le citer :
"Une fois que chacun a exprimé ce qu'il vivait et désirait, décider enlève un poids des épaules, même dans la douleur, c'est finalement tout simplement meilleur d'avoir avancé que d'être resté dans une boucle "je tente de vivre ma façon / ça ne marche pas / crise / je repousse la décision / je vis mon truc malgré la difficulté, ça marche pas....", qui te fera sans doute plus de mal à force que d'avoir pris l'issue qui semble la plus pragmatique selon ce que tu sais de toi." (+)
Discussion : Avez-vous déjà jeté l'éponge ?

Marie-Georges
le jeudi 02 janvier 2014 à 17h10
Oui ! A l'instant.
Pour m'investir dans une relation forte avec une personne mono - qui n'a jamais exigé que je le sois mais qui souffre depuis 2 ans de ma disponibilité façon courant alterné. Bref, c'est pour laisser plus de place et de spontanéité dans notre relation, et ranger un peu les agendas. Je précise que je jonglais depuis 2 ans avec deux relations très fortes, à me découper (moi et mes semaines) en deux, à ne même plus avoir de moments solo, à angoisser pour savoir auquel des deux proposer telle ou telle sortie...
Je préfère pas savoir si je fais bien ou pas. Je suis peut-être une mono refoulée, je ne sais pas.
Et bonne année à vous !
Discussion : Comment on fait quand tout ça nous a dépassé trop vite ?

Marie-Georges
le lundi 30 décembre 2013 à 19h47
liloufleurd'ailleurs à ce propos, comment ça se passe quand les deux partenaires hommes veulent une vie en 'concubinage' ? waouh! ! se partager, faire un choix, c'est sûr là j'ai l'impression d'être bien novice dans ce genre d'histoire, du coup, je chemine avec 2 partenaires novices aussi peut être.... synchronicité
Je rejoins Boucledoux : et toi que veux-tu ? C'est le meilleur guide ! En tout cas c'est comme ça que je me sors de ces moments terribles où il faudrait "choisir". En fait, moi j'ai choisi de ne pas choisir. Ce faisant, j'ai choisi de laisser la liberté de s'en aller à celui à qui cela ne conviendrait plus (j'ai comme toi deux relations fortes).
Sur le concubinage, je leur ai dit que je voulais une vie à plusieurs (nombre à définir, pourquoi pas avec les copines de mes amoureux), mais l'un d'eux ne serait d'accord que pour un concubinage exclusif et c'est tout à fait son droit, donc... Je partage mon emploi du temps. Cela me va beaucoup mieux que de faire un choix rigoureusement impossible (puisque je n'ai absolument aucune envie de rompre avec l'un ni avec l'autre). "Fais ce que tu veux vraiment" est le meilleur conseil. N'hésite pas à leur parler de ce qui serait idéal pour toi. Après confrontation des vœux des uns et des autres, si tout le monde est à l'écoute des désirs exprimés, vous trouverez petit à petit un équilibre et un mode de vie qui vous conviendra. Exemple : Moi je voudrais plus que tout vivre avec eux mais cela déplaît à l'un donc ok je préfère ne pas vivre avec eux et être avec les deux etc. Si ça peut te rassurer, malgré les réticences extrêmement fortes de l'un de mes amoureux vis à vis du polyamour, je suis toujours avec mes deux amoureux depuis une poignée d'années maintenant. Et ça c'est chouette ! :-)
Discussion : Comment on fait quand tout ça nous a dépassé trop vite ?

Marie-Georges
le dimanche 29 décembre 2013 à 18h12
Si j'ai bien compris, M t'offre le genre de relation que tu souhaiterais vivre avec F.
D'après moi, F ne tient pas compte de ce que tu veux et ne me semble pas très reconnaissant malgré les efforts que tu as fournis pour lui (accepter sa relation avec une autre femme). L'argument de F comme quoi tu serais allée "trop vite" ne tient pas, dans la mesure où il a fait la même chose : t'avouer une relation (qu'il souhaitait poursuivre). Toi tu n'as fait que lui avouer une soirée avec M... Tes sentiments semblent forts pour F, mais c'est une personne qui ne respecte guère ce que tu ressens.
Je vais citer ce qui me paraît le plus important :
"Je risque de tout perdre, mais c’est aussi une très belle occas de me trouver."
C'est une très belle façon de prendre les choses. Le temps te dira ce qu'il advient de tes relations avec F et M (qui peuvent être perdues... puis retrouvées... Ou pas... Sans oublier tes futures rencontres...), mais en te lisant tu m'as l'air d'être en plein travail de précision de tes propres désirs et attentes. Donc à suivre, et bravo pour ta capacité d'analyse à la fois autocritique et non égocentrée.
Discussion : Ce mot de poly-amoureux...

Marie-Georges
le mercredi 06 novembre 2013 à 20h10
Je défends le droit à la mocheté pour les mots. Surtout lorsqu'ils recouvrent de doux concepts.
Je voudrais rendre grâce à ce mot parce qu'il ne m'enferme pas ; au contraire, il fait exister une partie de moi. Sans lui je tomberais dans la vaste poche des gens "bizarres". Dans la mesure où l'on n'échappe pas aux cases, celle du polyamour me sied mieux que d'autres.
J'entends souvent d'aucuns dire que le problème, dans "polyamour", c'est le mot "amour". Moi c'est la partie que je préfère. (En plus, amour est grammaticalement révolutionnaire : il change de genre selon son nombre. )
Discussion : Mono / Poly, un déséquilibre de pouvoirs ?

Marie-Georges
le jeudi 24 octobre 2013 à 22h43
Bonne question... (Je vais avoir l'air de théoriser à fond sur la question mais en fait je ne fais que décrire ce que je vis.)
Je me demande si le rapport de force ne consiste pas seulement à compter sur le temps (façon épreuve du poteau dans Koh-Lanta), avec l'espoir pour chacun qu'une position l'emporte sur l'autre (la sienne de préférence). Une force passive, en quelque sorte. On s'accepte et on s'aime comme on est mais (et pas seulement pour celui qui s'est adapté : le mono qui partage son partenaire ou le poly qui passe par une période d'exclusivité) on espère secrètement voir l'autre évoluer dans la même direction que soi (si, un peu quand même). Ça ne veut pas dire qu'on fasse quoi que ce soit pour convaincre ou soumettre l'autre. Tu parlais d'enfant, c'est un peu pareil ; si l'autre ne veut pas d'enfant, on compte sur le temps et sur notre propre envie qui peut finir par donner envie.
Question maintenance, je ne vois que des pauses (pas forcément programmées, des clash aussi) comme soupapes à ce genre de relation pas totalement raccord. Ça me semble fatal à un moment donné. Cette divergence alourdit le quotidien donc on ne se voit plus/ on se manque donc on se revoit. Je ne connais pas d'autre alternative, puisque renoncer à ses aspirations par amour est la fausse bonne idée par excellence (le bonheur pour une orange n'est pas d'être un abricot toussa...). C'est un peu bête, cet espoir que l'autre ait une soudaine révélation, mais ça soulage un peu l'angoisse d'une séparation pour incompatibilité à la noix.
Ce qui fait que la relation n'est pas impossible pour autant, et que l'antagonisme nous paraît tant grave que risible, c'est qu'il est aussi un puissant ciment : on sait qu'on n'est pas ensemble par affinité organisationnelle et théorique (sortir avec des poly parce qu'on est poly ou chercher son mono à soi parce qu'on est mono) mais parce qu'on s'apprécie. On veut se voir. Juste ça, purement ça. C'est précieux, ça ne donne pas envie de renoncer à cause de divergences de fonctionnement.
Voilà. Je reste donc debout sur mon poteau. Argh.
Discussion : Je ne peux pas le vivre, j'ai tellement honte.

Marie-Georges
le mardi 15 octobre 2013 à 21h53
Si j'ai bien compris, ce qu'elle a été capable de faire pour toi, tu ne peux pas le faire pour elle ? Mais préfères-tu vraiment que votre relation soit déséquilibrée par cette dissymétrie que tu instaures ? Quelque chose me dit que non...
Arrives-tu à savoir exactement ce qui te fait peur ?
Je veux bien témoigner : je me situe chronologiquement du côté de ta compagne ; à savoir que j'ai été heureuse d'être en quelque sorte la première à passer l'épreuve (mon copain avait commencé à voir d'autres femmes tandis que j'étais encore en mode mono), puis lorsque je suis tombée amoureuse d'un autre homme, je dois avouer que ses réticences m'ont blessée. Parce que "et pourquoi moi je l'ai bien pris et pas toi", l'égalité, tout ça etc.
Mais avec le temps et les multiples discussions, tout ça s'est décanté ; maintenant notre couple poly évolue dans la joie, l'amour fou et la sérénité. En fait j'ai voulu aller trop vite, j'attendais qu'il me félicite pour mon bonheur (l'idéal poly d'entrée de jeu, en somme), comme si cela pouvait être spontané après des années de couple mono... Le temps est ton ami ! Faut juste arriver à décortiquer tes explosions. Pas facile mais faisable.
Discussion : Puis-je choisir les partenaires de ma partenaire ?

Marie-Georges
le mardi 17 septembre 2013 à 15h40
Maxence_Lascombe
A partir d'ou je me sens en droit de tirer la sonnette d'alarme.
Merci d'avoir recentré sur le sujet, ML. Je dirais que tu as le droit de tirer la sonnette d'alarme tout le temps, parce que c'est un excellent point de départ à la discussion.
Sur le droit de véto, moi je suis contre. Je ne me vois pas demander à la personne que j'aime de faire quelque chose qu'elle n'a absolument pas l'intention de faire. Si je me sens délaissée j'ai tendance à ne pas l'exprimer (c'est sans doute mal, je ne sais pas), je vaque à autre chose, la queue basse...
Je suis prête à entendre tout et n'importe quoi de la part de mon partenaire sur mon autre partenaire, mais je réplique aussi sec si je ne suis pas d'accord. Enfin, je ne supporterais pas qu'un de mes partenaires soit malveillant à l'égard d'un autre. Cela signerait la fin de notre relation. Du coup, je pense que je suis suffisamment sensible à cela pour ne pas arriver à la situation où l'un aurait à me signaler que l'autre le met en danger (mais c'est peut-être présomptueux, disons alors que ça ne m'est jamais arrivé).
Discussion : Systèmes de valeurs

Marie-Georges
le mardi 17 septembre 2013 à 13h33
J'ai envie de te dire, comme Lulutine, que tu serais amenée à faire tous les efforts pour que lui seul s'épanouisse dans votre relation. Ce n'est pas juste.
J'aurais envie de lui dire que lui seul peut savoir s'il préfère être avec toi (telle que tu es) ou bien en relation exclusive... avec quelqu'un d'autre (que ce soit une tierce personne ou l'ombre de toi-même).
Et puis sa question "ça serait si dur de m'être exclusive ?" est un subtil mélange entre "C'est si dur de n'être amoureuse que de moi ?" (non évidemment, au contraire c'est génial etc.) et "c'est si dur d'être exclusive ?" (oui puisque je sais que je peux être amoureuse de plusieurs personnes). Du coup, dur de répondre à cette dernière sans qu'il entende "oui c'est dur de t'aimer complètement, c'est pourquoi tu ne me suffis pas" voire "notre relation insatisfaisante me rend poly". Mais ça, c'est la fameuse danse en duo poly-mono, que je connais bien : un pas en avant, un pas en arrière, bon on reprend...
Si j'ai bien pigé ce qui te tourmente : il a été malheureux longtemps pour que tu puisses être toi ; la tentation est immense, lorsqu'on est amoureuse, de lui offrir un peu de répit en inversant quelques temps les efforts... Sauf que cela n'équivaut pas à un simple changement de camp de la douleur ; ta douleur se doublera de celle du mensonge (de ne pas être toi). Qui plus est, il saura toujours que tu es en mode "renoncement à mes valeurs", ça ne le tranquillisera pas du tout. Désolée de venir estampiller ton idée en "voué à l'échec" ; c'est juste que je vis présentement les mêmes interrogations que toi (dans un contexte un peu différent).
En fait je viens de te livrer ce qui me passe par la tête quand j'ai, moi aussi, envie de "souffrir" (par amputation monogame) pour que l'autre arrête d'être mal (par le pal de la vérité). Jusqu'à présent, une toute petite voix me dit "non non, même le plus formidable des hommes ne mérite pas que tu te racontes des salades..." Je n'ai donc toujours pas cédé à l'appel de la rassurante monogamie.
(Je dirais même plus, mon cerveau affiche "erreur 404" quand je cherche à imaginer sous quelle forme l'exclusivité apporterait un truc génial pour mon compagnon mono et moi... Certes, je nous imagine bien pactisant joyeusement et, main dans la main, chantonnant "nous serons toujours là l'un pour l'autre, nous deux, rien que nous deux". C'est joyeux mais l'euphorie du pacte dure 5 minutes non ? Cela ne signifie-t-il pas aussi un truc craignos, du genre "tue-moi si quelqu'un me plaît", "ouhla, tu as regardé untel, j'ai peur qu'entre nous ce soit la fin" ou encore "j'ai embrassé quelqu'un, je te quitte."? Bref, qu'est-ce que ça apporte d'autre à notre amour qu'une fin inéluctable ou des flots d'hypocrisie ?)
Pour l'angoisse de la solitude, puisque ça me prend aussi, je te propose que nous fondions une maison de retraite poly pour nos vieux jours.
Discussion : Polyamoureuse pas assumée

Marie-Georges
le dimanche 15 septembre 2013 à 22h36
Siestacorta
autre approche : la volonté de ne pas être restreint à une seule relation n'est pas la volonté d'en avoir plusieurs.
(+) Je confirme complètement.
Discussion : Adultère via internet

Marie-Georges
le jeudi 05 septembre 2013 à 14h19
"Site pour hommes mariés" allons bon, ils n'acceptent pas les femmes ? :-D
Discussion : Poly, comme à la Maison - mercredi 4 septembre 2013
Discussion : Féminisme et polyamour

Marie-Georges
le mercredi 21 août 2013 à 22h26
Je me demande, moi, comment on peut être poly et se réclamer des idées aussi dégoulinantes de haine que celles de Soral ? Aperçu rapide avant nausée :
"Que le poète qui l'a prononcée ait vécu en stalinien et fini pédé devrait pourtant inciter à la prudence, voire à la réflexion", brillante sortie homophobe dès la deuxième phrase. Je me demande comment on peut avoir envie d'en lire plus, en ce qui me concerne cela suffit.
Quant à ce que vous pensez du "déterminisme biologique", étant donné que cela n'a scientifiquement aucun fondement, pourquoi pas, mais surtout : pourquoi ?
Le féminisme, c'est une histoire, des combats, un but : l'égalité des droits. Ne pas mélanger ce combat (les mêmes droits pour toutes et tous) et les débats qui inscrivent certes les féministes dans différents courants. Se dire "non féministe" lorsqu'on est attaché à l'égalité entre tous les humains, c'est un contresens en réalité. Le féminisme n'a historiquement jamais été un combat pour la suprématie des femmes. Aucune manif, aucune lutte n'a demandé autre chose que l'égalité de traitement. Il serait bon que l'on arrête de vouloir sans arrêt donner à ce terme des sens qu'il n'a jamais eus.
Le polyamour est donc féministe dans la mesure où, comme le disait Junon, l'égalité de traitement et la sincérité sont recherchées entre tous les partenaires, quel que soit leur sexe.
"Un anti-féministe pourrait considérer que, globalement, les femmes ont moins de droits que les hommes, mais qu'elles demeurent libres, malgré tout, d'aimer qui elles veulent." Ah bon ? Je ne vois vraiment pas comment ! Accorder moins de droits a nécessairement des implications sur la pseudo-liberté restante.
Discussion : Hédonisme et amours plurielles ?

Marie-Georges
le dimanche 23 juin 2013 à 14h13
Sur l'épicurisme c'est marrant, je ne vois pas du tout de lien avec la sagesse, encore moins avec le contrôle de soi. L'absence de douleur, ça paraît pas très sexy, peut-être parce qu'on se sent immédiatement culpabilisé dans nos excès, or ce n'est pas le propos. C'est une recherche, un absolu (comme l'équilibre peut l'être), un but. Jouir, pour moi, n'en est pas un. Je range ça avec les moyens. Maintenant, la sagesse est-il un meilleur moyen que la jouissance de parvenir à l'absence de douleur ? (Vous avez quatre heures.)
Tu associes épicurisme et morale, pourquoi pas (même si morale ne veut rien dire en soi), ensuite lorsque tu parles d'hédonisme tu ajoutes "pas emmerder le voisin", donc à mon sens une morale aussi, mais le mot n'est pas prononcé. (J'ai appris dans les milieux militants que "morale" était connoté négativement mais je n'ai jamais vraiment compris pourquoi.) C'est peut-être la seule règle, mais ne "pas emmerder le voisin" en tant que principe guidant mes actes, c'est déjà beaucoup. En fait.
Je me rapproche de l'épicurisme car je veux éviter deux types de tyrannies : la dictature des normes (et le type de morale externe qui va avec : "tout ce qui sort du moule, c'est mal") d'une part, la tyrannie du "jouir de tout" d'autre part. Je vois dans l'épicurisme/le polyamour le moyen d'être à l'écoute de mes désirs (qui, comme je disais, ne coïncident pas forcément avec "jouir de tout") et d'agir en conséquence sans être freinée par une morale absurde.
J'insiste beaucoup sur le primat de cet exercice difficile qui consiste à savoir ce que je veux vraiment, puis à aller vers ça si c'est possible. C'est mon truc. Le polyamour m'y aide. En fait je convoque Épicure mais c'est plus Freud que j'ai dans la tête. (Mais je ne veux surtout pas lancer le débat sur la psychanalyse !) Le polyamour est un égoïsme constructif, car il permet de chercher et tisser les conditions de son propre bonheur sans rendre le(s) partenaire(s) responsable(s) de ce dernier.
Sexe, drogue, suicide = mes oignons : oui ! Et sur ça aussi je te rejoins complètement :
"Je suis poly parce que je ne vois pas l'intérêt d'éviter les rencontres et les accidents, parce que le contrôle me semble illusoire." (+)
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.