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Systèmes de valeurs

Poly/Mono
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Cendre

le mardi 17 septembre 2013 à 00h03

Bonjour à tous,

(mes excuses, j'ouvre un fil alors que je ne lis quasiment plus les autres, on va dire que c'est temporaire)

Je rumine en circuit fermé depuis quelques temps, et ça ne ressemble plus à rien (si ce n'est à des crises de larmes dont je me passerais bien), alors je vais essayer de mettre tout ça à plat, pour le double bénéfice : un, de me forcer à structurer ma pensée, deux, lire ce que cela vous inspire.
Je me sens bien partie pour un vrai pavé : je n'en voudrais pas à ceux qui voudrait répondre partiellement même s'ils n'ont pas tout lu, toute contribution est la bienvenue.

Merci !

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Cendre

le mardi 17 septembre 2013 à 00h04

J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle.
La bonne nouvelle, c'est que je parle de plus en plus de polyamour/non-exclusivité/lutinage avec mon compagnon.
La mauvaise, c'est qu'il arrive à me dire aujourd'hui que cela ne lui va pas du tout, que cela le bouffe du bas-ventre à la nuque (en passant par les épaules crispées, la poitrine serrée, l'estomac noué et le dos régulièrement bloqué), sans compter les ruminations, l'absence de désir, et sa fuite dans les mondes virtuels.

Et face à ça, je me retrouve complètement impuissante. Désemparée, idiote. Ça va faire un an (on est à 1 mois de l'anniversaire de la révélation et de ma présence sur ce forum) que j'essaye de faire au mieux, au mieux pour moi, pour lui, pour nous, et les bras m'en tombent :
Sur la réussite d'avoir réussi à le faire parler, à ce qu'il me dise (enfin) ce qu'il en pense (et ne se contente plus de ce qu'il en a compris).
Sur l'échec de l'entendre si peu ouvert au final.
Car il m'avait toujours donné l'impression de bien comprendre la théorie, du principe, (à minima d'une idée libertine où il y aurait un seul grand amour accompagné d'amourettes plaisantes), mais comprendre n'est pas accepter. Il nous trouve comme des ados dans une cours de récré, refusant de choisir et refusant de grandir, refusant de prendre ses responsabilités et manquant indéniablement de respect.
Alors il veut toujours pas m'empêcher de vivre ce qui me rend heureuse, il préfère toujours me voir belle et pimpante, c'est agréable pour lui quand il va bien.
Mais les moments où il va bien sont rares.
Le reste du temps, il rumine, il se bouffe.
A me demander, il y a cinq jours, dans une conversation où mes yeux ont un peu chauffé (il me connaît très bien, il n'a pas besoin de voir les larmes)
« Ça serait si dur de m'être exclusive ? »

Et depuis je buggue.
J'ai mon faux-self qui veux prendre le dessus, qui dit que c'est assez joué maintenant, que un an d'essais c'est déjà beaucoup trop (« l'amour, c'est pas un berlingo d'assouplissant qu'on teste sur échantillon gratuit !»), qu'il est temps d'arrêter les frais.
Il pensait qu'il pourrait le vivre, le supporter. A l'usage, ça le ronge. Il me demande de faire un effort pour lui.
Et cet effort, mon faux-self n'en voit qu'un seul : renoncer aux amours plurielles et revenir dans un système de valeur plus classique.
Un système de valeur où fidélité veut dire exclusivité, où les attirances extra-conjugales sont des fautes, des accidents que l'on pardonne, où l'on s'abstient de laisser se développer des sentiments trop intenses, où on les étrangle à la naissance.
Il aimerait que mes relations avec les poly soient amicales, qu'elles restent de ce coté de la frontière amour/amitié, que je fonctionne comme lui, c'est à dire en étant présente pour ceux que j'aime, disponible pour eux, mais qu'il garde l'exclusivité sur mon cœur et mon corps, à sa seule disposition.

Quand j'évoque avec lui la douleur que ce serait pour moi de renoncer à tout ça, il me reproche d'être binaire. Qu'il ne me demande pas ça. Qu'il doit y avoir un curseur à placer quelque part. (et de d'être surpris par mon extrémisme, là où justement il me pensait à l'aise avec des positionnement de curseurs sur des échelles, voir par exemple ce post)
Sauf que, dans ce cas là, je la vois pas, la continuité entre les deux systèmes de valeur.

Pour moi, être poly, c'est s'offrir cette liberté si souvent taxée d'égoïsme, un idéal des relation indépendantes les unes des autres. Celle qui dit que ce qui se passe entre deux personnes ne les concerne que toutes les deux, et que nul n'a à intervenir dans ce qui se passe entre eux (hormis les contingences matérielles et autres questions logistiques comme le partage du temps).
Déjà, convenir d'une exclusivité sexuelle c'est de l'ingérence pour moi. (je lui ai proposé, il ne m'a d'ailleurs pas répondu sur ce point, j'ai pas envie d'insister)
A quoi me servirait de fréquenter encore les café poly pour qu'à chaque nouvelle rencontre, je me freine, avec cette épée de Damoclès au dessus de moi disant : Attention, il faut pas déraper.
Je voulais revenir sur la question du dérapage avec lui, sur ce qui serait acceptable et ce qui ne l'est pas. Mon compagnon est malheureux que cela ne soit pas clair pour moi.
Moi, ancienne fusionnelle comme Lulutine, je suis assez tout ou rien.
J'ai la liberté ou je ne l'ai pas.
Je souhaite la liberté de pouvoir faire monter les curseurs d'une relation si c'est un désir partagé par les deux protagonistes.
Si je ne l'ai plus, je reviens dans mon ancien schéma, où je trompe mon conjoint d'une caresse sur une autre main que la sienne, d'un regard, d'une connivence, d'un partage d'émotion bien trop intense pour rentrer dans ma tête dans les cases de l'amitié...

N'étaient certains engagements que j'ai aujourd'hui, j'aurais pris ce chemin.
Il a tenté pendant un an de se faire à l'idée de partager sa femme, il s'en sort pas. A moi de voir si je peux pas faire sans.
Je m'en sais capable.
Je sais que ça ferait très mal, mais je sais aussi aujourd'hui que la douleur ne dure qu'un temps, et qu'il ne reste que son souvenir, une fois passée. Que ce serait l'occasion de prouver ce que je lui dis depuis un an : «  tu me rends heureuse ».

Mon vrai-moi est une boule de douleur à cette idée, mais j'ai un faux-self en béton armé (tel que le présente Petitcollin *), je sais qu'il peut prendre le relais le temps de me reconstruire une confiance en moi autre. C'est juste un pari. Celui que ma confiance en moi ne repose pas sur cette histoire de non-exclusivité. Qu'avoir un réseau d'ami (et de gens qui s'intéressent à moi quand je ne donne plus de nouvelles – merci à ceux qui se reconnaîtront), peut suffire à me sentir à ma place dans ce monde.

Je sais surtout que je m'en voudrais à mort de tuer ma relation avec cet homme, que j'aime toujours plus (le voir manier la communication non violente sans même s'en rendre compte est en soi une source d'éternel émerveillement pour moi : jamais une insulte, jamais un ordre, jamais un reproche, toujours dans la communication, dans la volonté d'avancer, etc...). Ce n'est pas pour rien que je me suis mariée à lui, que je souhaite élever des enfants avec lui, etc...
Mais je peux pas le laisser dans cet état.
Mon vrai-moi s'en sort pas.
Pendant un an, j'ai essayé de lui dire, de ne pas le protéger, de le rendre maître de ses désirs et de ses sentiments. Je voulais qu'il gagne la même indépendance que moi, la même assurance sur la raison intrinsèque d'être au monde.
Je n'ai gagné que lui saper les bases de sa confiance, la confiance absolue qu'il avait en moi (perdue à jamais), celle qu'il avait d'être unique pour moi.
J'ai voulu faire confiance à mon vrai-moi, lui laisser la liberté d'expression. J'y suis allée trop vite, trop fort, trop loin, il n'arrive pas à suivre.

Sans compter que bousiller cette relation, c'est me taper la peur, durant les 10 prochaines années, d'être une amoureuse en série incapable de se fixer quelque part et qui finira seule*...

...

Heureusement, presque, j'ai cet engagement, cet attachement, un cœur palpitant, rayonnant, une boule d'énergie pure autour de laquelle s'est lovée mon vrai-moi, qui se sait alors désirant et désiré, qui lui permet de s'autoriser à vivre, et lui permet alors de hurler sa douleur, de refuser catégoriquement de se faire piétiner par la bien-pensance. Ce soleil ne se laissera pas éteindre si facilement. Je ne céderais aussi facilement qu'à pu le faire en son temps mon très cher adultère.

Alors, ne pas baisser les bras. Rester optimiste.
Ne pas faire de choix par défaut, s'autoriser à en parler, chercher un autre point de vue.
Il y a peut être une position de curseur à trouver, entre le système de valeur poly que j'ai développé cette première saison, trop libre au goût de mon conjoint, et le système de valeur exclusif que j'avais avant, bien trop restrictif pour que j'y retourne.

Juste, les vacances sont finies, et les occasions d'en parler vont à nouveau se réduire à peau de chagrin (déjà, notre dernière conversation sur le sujet date de vendredi matin, alors que nous en parlions tous les jours)

Merci à tous ceux qui ont eu le courage de tout lire. Je suis ouverte à tout réflexion.

(trois pages, je crois que j'ai fait pire, vous vous en sortez pas si mal :P )

Notes :
* J'ai fini par lire Je pense trop de Christel Peticollin, comme on me l'avait conseillé là, et je m'y suis en effet beaucoup retrouvée...
* Sur la peur de finir seule, un petit aperçu numérique de mes relations sociales : les proches que je connais depuis plus de 10 ans, et avec qui je suis en contact plus d'une fois par an se comptent sur les doigts d'une main.

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ScottBuckley

le mardi 17 septembre 2013 à 00h34

Bonsoir chère Cendre,

En attendant mieux, et peut-être de te recroiser un jour prochain pour en parler de vive voix, je vois surtout qu'il y a un bon temps à passer à vous deux (ou plus ?) :

>> pour redéfinir ta relation (tes relations) avec ton chéri, et pour redéfinir ce que vous avez envie de partager ou pas, vos formes d'exclusivités et/ou ouvertures extérieures à votre couple, vos contrats de libertés (affectives...), et ce dans chaque domaine, dans chaque modeste ou fort aspect de votre vie, pour ne pas tomber dans des extrêmes (polyamour radical + polysolitude sans ton chéri // monoamour radical + monosolitude aussi mais différente, celle du coeur, même "en couple") qui vous feraient souffrir tous les deux.

Et aussi pour écrire, esquisser, re-dessiner vos respectives pyramides de Maslow (et vos systèmes de valeurs), les comparer, jouer avec, et chercher à les harmoniser : ça vous aiderait, toi et ton chéri, non ? vous l'avez déjà fait, un crayon de bois à la main, avec une gomme ?

Car il y a, je l'espère, encore des territoires à explorer pour vous deux, à l'aide et à bord de ce nouveau curseur nomade, qui oscillera en fonction de vos nouvelles libertés choisies ensemble !

Bon voyage sur cette nouvelle carte du Tendre à dessiner à au moins quatre mains,
> et à bientôt pour en reparler, ici ou par message perso ! D'accord ?
Courage, et sache que tu n'es pas seule, on est là !

( bon, et puis si tu reviens + souvent sur ce forum, tu peux même y lire mes messages et y répondre à ton tour si tu en as envie : ça m'intéresserait de connaître tes réactions :-D )

Message modifié par son auteur il y a 10 ans.

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LuLutine

le mardi 17 septembre 2013 à 03h03

Cendre, quand tu écris on dirait tellement ma soeur jumelle, épouse-moi !
Ah m..., si t'es ma soeur je peux pas t'épouser !
Tant pis, je veux pas me marier de toute façon. :)

Cendre
il arrive à me dire aujourd'hui que cela ne lui va pas du tout, que cela le bouffe[...]
Et face à ça, je me retrouve complètement impuissante. Désemparée, idiote.

Je ne sais pas si je me suis sentie idiote, non je ne dirais pas cela, mais complètement désemparée, face à deux personnes coup sur coup qui s'avéraient incapable de vivre réellement avec une poly...oui, clairement (le premier trouvait ça génial à la base, mais c'est une autre histoire, le second était bien mono par contre).

Cendre
j'essaye de faire au mieux, au mieux pour moi, pour lui, pour nous, et les bras m'en tombent  :
[...] Sur l'échec de l'entendre si peu ouvert au final.

Vécu senseiblement la même chose, quoiqu'avec quelqu'un de beaucoup moins "communicant", et qui ne parvenait pas à mettre des mots sur ses ressentis, ses besoins...comme sait le faire ton compagnon. Avoir en face quelqu'un qui sait dialoguer, ça reste un atout.

Cendre
Il nous trouve comme des ados dans une cours de récré, refusant de choisir et refusant de grandir, refusant de prendre ses responsabilités et manquant indéniablement de respect.

Pour moi, c'est vouloir contraindre les autres à nos désirs qui me semble immature et irrespectueux. Oui, j'ai bien compris qu'il ne t'empêche rien, qu'il ne souhaite pas te limiter (contrairement aux personnes que je cite plus haut, pour qui j'avais d'ailleurs accepté plusieurs compromis). Mais quelque part, dire à l'autre qu'en vivant des relations plurielles, il refuse ses responsabilités et nous manque de respect, pour moi c'est un peu lui dire "tu ne dois pas vivre de relations plurielles" - ou au moins : "tu ne dois pas vivre de relations plurielles si tu es avec moi".
C'est quelque part rendre l'autre responsable de nos sentiments, et moi qui ai si bien appris depuis des années à ne plus rendre les autres responsables de mon état émotionnel (mais seulement des conséquences concrètes de leurs actes, par exemple si je me retrouve à payer une facture pour quelqu'un qui ne l'a pas réglée et devait le faire, ce n'est pas normal), j'ai du mal à encaisser qu'on me rende responsable de l'état émotionnel de quelqu'un d'autre.
Moi à qui pendant des années, et ça remonte à plus de dix ans - oui même avant que je connaisse quoi que ce soit au polyamour ! - des tas de gens ont dit "Mais arrête tu te fais du mal" alors que je souffrais d'une situation créée par d'autres...

Cendre
«  Ça serait si dur de m'être exclusive  ?  »

J'ai eu droit à peu près à la même question.
Et pour moi la réponse est claire : c'est oui. C'est mourir à petit feu. C'est tuer ce qu'il y a de 100% positif dans ma vie. (Il y a d'autres choses positives mais je ne leur donnerais pas 100%.)

Et moi j'aurais envie de renvoyer une autre question :
"Ca serait si dur de m'aimer telle que je suis ? Et pas d'aimer juste une personne fictive qui me ressemble sur certains points - d'importance mineure - mais qui est exclusive - et donc mon opposée sur un point majeur de ma personnalité ?"

Cendre
J'ai mon faux-self qui veux prendre le dessus,

Je ne connais pas bien cette notion de "faux-self", même si je crois comprendre à peu près. Tu peux expliquer ?

Cendre
Il me demande de faire un effort pour lui.
Et cet effort, mon faux-self n'en voit qu'un seul  : renoncer aux amours plurielles et revenir dans un système de valeur plus classique.
Un système de valeur où fidélité veut dire exclusivité, où les attirances extra-conjugales sont des fautes, des accidents que l'on pardonne, où l'on s'abstient de laisser se développer des sentiments trop intenses, où on les étrangle à la naissance.

Autant, s'il te voyait vivre tes relations "sans aucune limite" et subissait la situation sans que tu lui demandes son avis, on pourrait dire qu'il est le seul à faire des efforts.
Autant si tu renonces à tout, c'est toi qui fais tous les efforts. Et cette situation ne me semble pas plus "normale" ou "moins extrême" que la première.

Avec le temps j'ai tendance à penser que soit un "mono" va faire des concessions, pas totales mais partielles (par exemple : "Ok tu peux voir les autres, mais pas plus souvent que moi", condition qu'un amoureux dont je parlais plus haut m'avait donnée en substance et que j'avais acceptée et respectée par amour pour lui, même si cela me coûtait), soit il ne peut absolument pas bouger de sa position et là...en ce qui me concerne je sais aujourd'hui que la relation ne peut pas fonctionner.
Je ne peux pas parler pour toi, même si j'ai l'impression qu'on a des ressentis et vécus très proches, car au fond je ne suis pas dans ta tête non plus...

Cendre
qu'il garde l'exclusivité sur mon cœur et mon corps, à sa seule disposition.


Sur ton corps, c'est faisable, mais sur ton coeur ?
J'en doute fortement...
Même "mono", j'entretenais des sentiments pour d'autres personnes que "l'officiel", alors comment compterait-il s'y prendre ?

Cendre
Pour moi, être poly, c'est s'offrir cette liberté si souvent taxée d'égoïsme, un idéal des relation indépendantes les unes des autres. Celle qui dit que ce qui se passe entre deux personnes ne les concerne que toutes les deux, et que nul n'a à intervenir dans ce qui se passe entre eux (hormis les contingences matérielles et autres questions logistiques comme le partage du temps).
Déjà, convenir d'une exclusivité sexuelle c'est de l'ingérence pour moi.
[...] J'ai la liberté ou je ne l'ai pas.
Je souhaite la liberté de pouvoir faire monter les curseurs d'une relation si c'est un désir partagé par les deux protagonistes.
Si je ne l'ai plus, je reviens dans mon ancien schéma, où je trompe mon conjoint d'une caresse sur une autre main que la sienne, d'un regard, d'une connivence, d'un partage d'émotion bien trop intense pour rentrer dans ma tête dans les cases de l'amitié...

Tout pareil...

Cendre
Je voulais revenir sur la question du dérapage avec lui, sur ce qui serait acceptable et ce qui ne l'est pas. Mon compagnon est malheureux que cela ne soit pas clair pour moi.

Ca m'inquiète un peu ce passage, ça veut dire qu'il espère que tu lises dans sa tête ?

Cendre
Je sais que ça ferait très mal, mais je sais aussi aujourd'hui que la douleur ne dure qu'un temps, et qu'il ne reste que son souvenir, une fois passée.

Ca par contre, c'est sans doute un point sur lequel on diffère. Pour moi revenir à l'exclusivité, c'est me tuer à petit feu, autant me tirer une balle tout de suite....je le vis vraiment comme ça.
Quelque part, je n'ai pas le choix. C'est ça, ou ne pas vivre.
Peut-être qu'un jour je serai en relation exclusive, qui sait ? Mais pas suite à des pressions d'un compagnon. Seulement parce que je me sentirai bien comme ça, à ce moment-là, sans présager de la suite et d'un éventuel retour au polyamour, ou non.
Pour l'instant, je suis poly. Je n'ai rien d'autre à proposer. Des compromis, oui (comme je disais j'en faisais énormément). Le renoncement total, non. C'est au-dessus de mes forces, si je veux vivre. Et vraiment, je dis ça sérieusement.

Cendre
Je n'ai gagné que lui saper les bases de sa confiance, la confiance absolue qu'il avait en moi (perdue à jamais), celle qu'il avait d'être unique pour moi.

Deux questions me viennent :
1) La confiance, ça repose sur le fait d'être "l'unique" de quelqu'un ???! Pourquoi pas plutôt sur le fait de voir que malgré l'existence d'autres relations, la personne revient systématiquement vers nous ?
2) N'est-il pas au fond toujours "unique" pour toi, cet homme ? Pour ajouter à ce que je disais au-dessus, c'est la raison pour laquelle tu ne souhaites pas le perdre, est-ce que ça n'est pas suffisamment flagrant pour qu'il s'en rende compte ?

Cendre
J'ai voulu faire confiance à mon vrai-moi, lui laisser la liberté d'expression. J'y suis allée trop vite, trop fort, trop loin, il n'arrive pas à suivre.

Et ralentir juste le rythme, trouver avec lui celui qui lui est supportable et lui permet de te suivre (s'il en existe un) ?
Je rejoins sur ce point le message de GreenPixie, qui donne des pistes il me semble.

Cendre
Sans compter que bousiller cette relation, c'est me taper la peur, durant les 10 prochaines années, d'être une amoureuse en série incapable de se fixer quelque part et qui finira seule*...

Je me demande si on a plus de chances de "finir seul(e)" en étant en relation amoureuse exclusive (avec quelqu'un qui aura forcément priorité sur les amis et toute autre relation existante, et sera quelque part notre seul "pilier") ou bien en se situant dans un réseau de relations plurielles (avec une multiplicité de "piliers", qu'à aucun moment on n'est obligé(e) de rogner parce que l'un d'entre eux voudrait être le seul) ?
Pour moi ce n'est pas dans le deuxième cas...
Ou bien nous n'avons pas la même définition de "finir seul(e)".
Pour moi le mode de vie poly ouvre beaucoup plus de relations et de possibilités, fait naître beaucoup plus de "piliers" potentiels. Ca ne se fait pas nécessairement en un an, mais ça se fait très bien !

Cendre
Ce soleil ne se laissera pas éteindre si facilement. Je ne céderais aussi facilement qu'à pu le faire en son temps mon très cher adultère.

Alors, ne pas baisser les bras. Rester optimiste.
Ne pas faire de choix par défaut, s'autoriser à en parler, chercher un autre point de vue.
Il y a peut être une position de curseur à trouver, entre le système de valeur poly que j'ai développé cette première saison, trop libre au goût de mon conjoint, et le système de valeur exclusif que j'avais avant, bien trop restrictif pour que j'y retourne.


Oui, je suis persuadée qu'il y a un "juste milieu", mais est-ce qu'il y en a un qui convient à vous deux ?
L'avenir le dira...

Voilà pour ma contribution. Je sais que je suis une poly extrémiste sans doute, mais je vis les choses comme je l'ai écrit. Un retour à l'exclusivité est juste non-négociable en ce qui me concerne. J'avais accepté de diminuer la fréquence de mes rencontres, ne pas inviter d'autres amoureux chez les amis (sauf absence ou désintérêt du principal), etc. mais arrêter toute relation, et laisser quelqu'un interférer sur ce que je fais ou pas avec quelqu'un d'autre....no way. Impossible. Autant mourir tout de suite, et je le ressens vraiment comme ça. Et c'est bête, je n'ai pas envie de mourir. Pas plus pour quelqu'un que j'aime, surtout en étant persuadée que ça ne lui apportera rien de positif au bout du compte ! (S'il m'aime, il m'aime probablement mieux vivante...)

PS : tu as beaucoup écrit, tu dis ? A pavé, pavé et demi... :P

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Green-Man-Outside

le mardi 17 septembre 2013 à 04h59

Salut Cendre. J'ai tout lu.
Bon, ok, j'ai survolé la réponse de LuLutine. ^^
Bref...

Je rentrerai pas dans la question de qui devrait faire des efforts pour qui (parce que perso, l'exclusivité, bof, mais qu'en même temps je sais que ce n'est pas forcément une sinécure). Je ne m'exprimerais pas non plus en terme de système de valeur.


Sur l'échec de l'entendre si peu ouvert au final.

Hum, pourquoi échec ? Vous avez essayé quelque chose, et maintenant vous avez un résultat. Ce n'est pas un échec, c'est une information.

Il a fait un effort pour toi, qui l'a renseigné sur ses limites. Tu envisages de faire un effort pour lui, qui te renseignera (peut-être) sur tes limites. Et bien que tu dises aimer cet homme plus que tous les autres, ne pas vouloir "tuer" votre relation, il se pourrait bien qu'un jour plus aucun fonctionnement, plus aucun compromis ne vous contente. Ou pas, je ne connais pas l'avenir. Mais, pour citer le Yi Jing, "là où il y a un commencement, il y a une fin". Qui est elle-même le commencement d'autre chose.
Il me semble qu'un des intérêts de l'approche "poly" c'est de se confronter au manque (paradoxalement) parce qu'on ne s'illusionne pas sur le "c'est pour la vie" de l'union (enfin, c'est ma problématique perso que j'exprime ici, forcément).

Ce qui m'amène (oui, j'aime bien Winnicott mais là j'ai pas envie de comparer tes "selves" ;-) ) directement au coeur du gâteau, me semble-t-il :


Sans compter que bousiller cette relation, c'est me taper la peur, durant les 10 prochaines années, d'être une amoureuse en série incapable de se fixer quelque part et qui finira seule*...

De vivre seule ou de mourir seule ? Et est-ce que cela fait une différence pour toi ?
Pourquoi le fait d'être une amoureuse en série impliquerait de finir seule ? Tu pourrais au contraire finir très bien entourée, avec un harem quoi. :-D
Ou te fixer avec quelqu'un d'autre. Ou ne pas te fixer, mais ni a-t-il que les relations ambigues qui t'entourent ? Pas d'ami(es) 100% ami(es) ?

Derrière la peur de la solitude, n'y a-t-il pas en général un besoin d'amour tout ce qu'il y a de plus respectable ? Et, côté plus obscur, ce besoin d'amour (d'échange donc) n'est-il pas adossé à une peur de la liberté ? Peur de cette indépendance cosmique qui est que, même coupé des autres, on fait partie de l'univers ?
(bon, je pars peut-être un peu loin, mais je vois pas comment le dire autrement)

En ce moment je suis en pleine confrontation avec la mort. La mort de gens qui seront peut-être entourés et pleurés à leur crémation. Et je sais que parmi eux, il y a des gens dont les enfants ne viendront pas à l'enterrement. Ces parents pourraient blâmer leur progéniture, et on pourrait parler de gâchis. Les voisins pourraient bien s'indigner... Mais je ne pense pas qu'il s'agisse de ça. Parce qu'au-delà des discordes, nous sommes traversés par autre chose, que dis-je, nous traversons.
J'ai envie de méditer, de savourer cette ironie. Certaines personnes vont mourir seules. Oui. Mais franchement, mourir entouré.. ça ne change pas la fin de l'histoire. N'étant pas croyant (ni au sens théiste ni en matière de vie après la mort) je me dis qu'on n'emporte pas la chaleur de ses proches dans la tombe.

En fait, nous sommes tout à la fois seuls et réunis. Pour ça que j'adore sentir et regarder le ciel de nuit, pour sentir quelque chose de plus grand (un peu comme en rando, d'ailleurs je compare la vie à une randonnée) et goûter cette "solitude" qui est aussi synonyme de tranquillité.

Si peu de gens font vraiment partie de ta vie, est-ce grave ? Ne vaut-il pas mieux un poignée de fidèles (!) qu'une montagne de contacts superficiels ?

Bon, c'est le bordel ce post, mais je m'auto-pardonne, il est 4h52 du mat.

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Siestacorta

le mardi 17 septembre 2013 à 11h04

Cendre, j'essaie de répondre quelque chose, mais pour l'instant ça ne vient pas.
Comme la réactivité d'un fil peut autant compter que son contenu, dans les récits "live", ça vaut le coup de dire " je lis et je compatis".

Mon ressenti spontané, c'est que "le tout ou rien", c'est une façon de réfléchir, de trancher dans les sentiments par crainte de s'emmêler dans leur complexité.
Dans les actes, les relations méritent de la sophistication, de la nuance. Pour ton mari ça peut être difficile à admettre, parce que ça ne donne pas une affirmation simple, nette, noir sur blanc, où aucun de vos dialogues ne parlerait d'une relation tierse comparable à votre relation ; et pour toi aussi c'est dur, ça veut dire que sans "autorisation illimitée" tu dois tenter un effort d'attention, plutôt qu'un lâcher-prise - quand c'est plus le lâcher-prise qui te séduit à priori.

Mais les relations affectives, polyamoureuses ou autres, c'est plus proche de la danse que du saut à l'élastique. Plus de variété des pratiques, plus d'attention aux gens avec qui on partage. Le bon côté, pour ton mari, c'est que si tu te comportes en danseuse, tu seras plus attentive à lui aussi.

Bon, sinon, je reviendrai aussi sur le changement d'attitude de ton mari, quand j'aurai un peu mieux réfléchi.

Message modifié par son auteur il y a 10 ans.

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ScottBuckley

le mardi 17 septembre 2013 à 12h19

Siestacorta

(...)
Mais les relations affectives, polyamoureuses ou autres, c'est plus proche de la danse que du saut à l'élastique.

Plus de variété des pratiques, plus d'attention aux gens avec qui on partage.
(...)

Oh oui ! Merci Siesta, comme c'est justement exprimé !

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Marie-Georges

le mardi 17 septembre 2013 à 13h33

J'ai envie de te dire, comme Lulutine, que tu serais amenée à faire tous les efforts pour que lui seul s'épanouisse dans votre relation. Ce n'est pas juste.

J'aurais envie de lui dire que lui seul peut savoir s'il préfère être avec toi (telle que tu es) ou bien en relation exclusive... avec quelqu'un d'autre (que ce soit une tierce personne ou l'ombre de toi-même).

Et puis sa question "ça serait si dur de m'être exclusive ?" est un subtil mélange entre "C'est si dur de n'être amoureuse que de moi ?" (non évidemment, au contraire c'est génial etc.) et "c'est si dur d'être exclusive ?" (oui puisque je sais que je peux être amoureuse de plusieurs personnes). Du coup, dur de répondre à cette dernière sans qu'il entende "oui c'est dur de t'aimer complètement, c'est pourquoi tu ne me suffis pas" voire "notre relation insatisfaisante me rend poly". Mais ça, c'est la fameuse danse en duo poly-mono, que je connais bien : un pas en avant, un pas en arrière, bon on reprend...

Si j'ai bien pigé ce qui te tourmente : il a été malheureux longtemps pour que tu puisses être toi ; la tentation est immense, lorsqu'on est amoureuse, de lui offrir un peu de répit en inversant quelques temps les efforts... Sauf que cela n'équivaut pas à un simple changement de camp de la douleur ; ta douleur se doublera de celle du mensonge (de ne pas être toi). Qui plus est, il saura toujours que tu es en mode "renoncement à mes valeurs", ça ne le tranquillisera pas du tout. Désolée de venir estampiller ton idée en "voué à l'échec" ; c'est juste que je vis présentement les mêmes interrogations que toi (dans un contexte un peu différent).

En fait je viens de te livrer ce qui me passe par la tête quand j'ai, moi aussi, envie de "souffrir" (par amputation monogame) pour que l'autre arrête d'être mal (par le pal de la vérité). Jusqu'à présent, une toute petite voix me dit "non non, même le plus formidable des hommes ne mérite pas que tu te racontes des salades..." Je n'ai donc toujours pas cédé à l'appel de la rassurante monogamie.

(Je dirais même plus, mon cerveau affiche "erreur 404" quand je cherche à imaginer sous quelle forme l'exclusivité apporterait un truc génial pour mon compagnon mono et moi... Certes, je nous imagine bien pactisant joyeusement et, main dans la main, chantonnant "nous serons toujours là l'un pour l'autre, nous deux, rien que nous deux". C'est joyeux mais l'euphorie du pacte dure 5 minutes non ? Cela ne signifie-t-il pas aussi un truc craignos, du genre "tue-moi si quelqu'un me plaît", "ouhla, tu as regardé untel, j'ai peur qu'entre nous ce soit la fin" ou encore "j'ai embrassé quelqu'un, je te quitte."? Bref, qu'est-ce que ça apporte d'autre à notre amour qu'une fin inéluctable ou des flots d'hypocrisie ?)

Pour l'angoisse de la solitude, puisque ça me prend aussi, je te propose que nous fondions une maison de retraite poly pour nos vieux jours.

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(compte clôturé)

le mardi 17 septembre 2013 à 13h54

Marie-Georges
"nous serons toujours là l'un pour l'autre, nous deux, rien que nous deux"

Curieusement cette phrase fait écho plutôt positivement pour moi (dans ma relation de couple). Cela ne veut pas dire que je doive être exclusive mais que oui, dans notre relation "nous deux, rien que nous deux". D'ailleurs, on se surnomme "les vieux cons" (dixit la soupe aux choux avec le Bombé et le Glaude : nous comparons souvent notre relation à celle-ci). Ce qui n'empêche pas que les deux papis ont aimé la même femme et qu'ils se sont pris d'amitié pour la Denrée. D'ailleurs, le Glaude a beaucoup de mal à cacher l'existence de l'extra-terrestre à son compère de longue date.
En tout cas, pour mon mari et moi, c'est simple petite phrase "les vieux cons" ça veut dire beaucoup. Pour moi, ça veut dire, rassure-toi, je suis toujours là et pour lui ça veut dire que je ne l'abandonnerai pas. En langage commun ça veut dire "nous serons toujours là l'un pour l'autre, nous deux, rien que nous deux" car aucune autre relation ne peut être comparable.
Cela ne veut pas dire que je sous-estime mes autres relations (amitié, amour, amouritié), elles sont toutes merveilleuses, mais il est évident qu'elles sont sans commune mesure avec un partage du quotidien depuis plus de vingt ans, avec des enfants à élever, avec une finance commune à gérer, avec des biens communs à gérer, avec un lit à partager, etc...

Marie-Georges
Pour l'angoisse de la solitude, puisque ça me prend aussi, je te propose que nous fondions une maison de retraite poly pour nos vieux jours.

J'en suis, mais pas pour l'angoisse de la solitude, j'espère bien que l'on sera plusieurs à partager nos vieux jours. J'y pense parfois... à nos vieux jours. Quoi de plus naturel pour "des vieux cons" !!!:-D (+)

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aviatha

le mardi 17 septembre 2013 à 14h18

*Petite saute d'humeur d'Aviatha à qui on vient de changer ses médocs* : Ce serait bien qu'on arrête de comparer systématiquement les mono en perdition, surtout quand ils font des efforts, à des monstroplantes carnivore, merci...

A part ça Cendre, je ne peux que compatir envers toi et envers ton mari. Moi ça fait plus d'un an que je lutte avec moi-même, avec mon cher et tendre, avec les idées, que j'essaye de comprendre et d'accepter. Je suis en train de perdre le combat. Je tiens debout à coup de béquilles chimiques. Sa question est loin d'être stupide, au contraire de ce que tout le monde a l'air de penser, elle est très sensée. "Nous avons été heureux, à deux, rien qu'à, pendant des années. Pourquoi ça ne marche plus ? Qu'est-ce que j'ai fais de mal ? Et si j'ai rien fais de mal, pourquoi c'est moi qui souffre le plus ?" C'est pas juste, et en lui ça se révolte, c'est normal, c'est pas la bonne solution, ça sert à rien, mais c'est normal.
A mon sens, tu arrives à un carrefour. Tu ne veux pas le perdre, soit. Tu ne veux pas perdre le poly non plus, tu as raison. Mais est-ce que c'est possible ? C'est une vraie question que je pose, pas une figure de rhétorique. Et mine de rien, là, tu fais exactement ce que tu lui reproches. Tu lui reproches de ne pas vouloir te laisser libre de tes choix, mais tu cherches à influencer le sien, parce que tu as peur qu'il parte. Tu veux qu'il accepte tes choix de vivre avec d'autres, mais tu refuses l'idée qu'un jour il risque de faire celui de vivre sans toi.
Ce que tu dis, sur le fait que c'est allé trop vite, trop loin, j'ai l'impression que c'est comme ça que le vivent beaucoup de monos, de mon expérience et en lisant le forum. Ils n'ont pas le temps de se construire des appuis, une défense, que d'un coup ils doivent tout prendre de plein fouet dans la tronche. Bon, on est pas en sucre, hein, ça n'a jamais tué personne, mais c'est dur après d'essayer de nous convaincre que ça peut être un truc chouette qui un jour ne nous fera plus mal, on a une grande cicatrice en travers de la gueule qui nous dit justement le contraire.
C'est comme l'exemple que j'avais avec la mer et la montagne. Oui, tu adores la mer, mais moi je voulais faire du ski, oui se baigner c'est bon pour la santé, et puis il fait beau et y a des poissons, mais j'en pas envie de me baigner j'ai envie de faire du ski, oui, tu me donnes le droit de me baigner moi aussi, mais j'en ai rien à foutre je veux aller au ski.
Je pense aussi que entre être poly pratiquante et considérer qu'on trompe son mari dès qu'on prend la main à quelqu'un d'autre, il y a une marge de manœuvre telle qu'on dirait garer une smart sur un parking désert, et que l'idée que tu as du tout ou rien n'est pas vraiment juste. Chacun à sa limite de ce qu'il peut tolérer, et peut-être il y a-t-il un accord possible sur une zone commune. Après si les limites de toi et ton mari n'ont pas de zone démilitarisée, il y en a forcément un à qui ça fera violence, malheureusement. Et les humains ont une résistance limitée à la souffrance, je suis en train d'apprendre ma leçon là-dessus...

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Evavita

le mardi 17 septembre 2013 à 14h22

Ma chère Cendre,

Je ne vais pas ré-écrire ici tout ce dont on a parlé au téléphone hier parce que ça ne serait pas bien utile. Cependant j'ai bien réfléchi et suis revenu aux bases .
Ton mari souffre, c'est un fait mais en te lisant, je ne suis pas sûre que la raison de sa souffrance a été clairement identifié. Je pense à ça parce que il serait sans doute plus simple et efficace que quitte à ce que tu fasses des efforts, ils soient concentrés sur les points spécifiques de sa douleur.
Je pensais par exemple au fait que ton mari avait l'air d'être quelqu'un de friand de tout ce qui est stable et routinier. De ton côté, on pourrait dire que ça a pas mal bougé avec des montagnes russes à tout les tournants. Peut-être a-t-il entre autre peur que cette aspect là de ta vie déborde sur votre couple? Ou que ça opère des "contre-temps" sur le programme pré-établi du chemin peinard que devait prendre votre couple?
Les monos sont une espèce mystérieuse pour moi (même si je ne crois pas qu'ils soient aussi dangereux que des monstroplantes carnivore) et c'est clair que je ne suis pas une experte en la matière; mais je te garanti qu'une partie de mon cerveau turbine pour t'offrir de nouvelles pistes de réflexions. :-D

Mais en attendant, il y a une chose que je maintien. Je pense que faire une version "in real life" de ton fil où certains d'entre nous se réuniraient pour faire une sorte de "brainstorming" pourrait s'avérer plus efficace. Y-a-t'il quelqu'un d'autre que moi qui serait prêt à y participer?

Message modifié par son auteur il y a 10 ans.

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LittleJohn

le mardi 17 septembre 2013 à 14h41

Evavita
Y-a-t'il quelqu'un d'autre que moi qui serait prêt à y participer ?

J'en suis ! ;-)

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aviatha

le mardi 17 septembre 2013 à 15h27

Ce serait quand ?

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Cendre

le mardi 17 septembre 2013 à 16h14

Il paraît que c'était un peu mon idée, en créant ce post hier soir, de te donner, Evavita chérie, l'occasion de faire cette proposition.
Il est temps d'assumer que je suis curieuse de ce que pourrait donner un brainstorming de ce type, un café poly centré sur ma problématique, en quelque sorte...

framadate.org/studs.php?sondage=bu611oqraga6fram
(on s'arrangera pour trouver une place où se poser sur Paris après en fonction de l'heure et des participants...)

Très chère Aviatha, sache que je serais très honorée de faire ta rencontre (et accessoirement, ta présence me donnerais bien envie d'inviter mon compagnon à venir : il aurait au moins un allié sûr dans l'assemblée...)

Sinon, réponse ultra rapide :

- Merci de vos interventions (comme d'hab, c'est toujours aussi plaisant, c'est un surprise toujours renouvelée)
- Maison de retraite poly, ça fait un certain temps que l'idée me trotte dans la tête. Faudrait d'ailleurs que j'aille voir où en sont les babayagas
- Marges de manœuvre permettant de garer une smart sur un parking désert... C'est bien ce qui me semblait, il me manque une dimension dans ma modélisation...
@ Lulutine... l'impression de partager des modes de réflexions communs persiste, j'ai malheureusement pas le temps de détailler là.

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Katouchka

le mardi 17 septembre 2013 à 16h42

J'en suis aussi évidemment! ;)
J'ai bien tout lu moi aussi et comme Siesta je réfléchis...
Je suis de tout coeur avec toi ma petite Cendre.

Personnellement, je suis pour une rencontre aussi avec tous ceux qui ont du mal à accepter leur poly à l'instar de ton chéri cendre, mais aussi de la chérie de qqn qu'on connaît bien et qui se reconnaîtra ptet, et aussi d'Aviatha.
Je trouve leurs souffrances terribles. Je les ai moi-même ressenties ce qui fait que je suis encore plus consciente de ce qu'ils peuvent ressentir mais je m'en suis sortie. Je voudrais donc les aider mais je ne sais toujours pas comment. :(

Message modifié par son auteur il y a 10 ans.

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Raphaelle

le mardi 17 septembre 2013 à 18h11

Beaucoup de choses pertinentes ont déjà été écrites, je vais faire court.

Tu écris ne pas voir la continuité entre les deux systèmes de valeur mono et poly. Je dirais que c'est normal. Ces systèmes ne sont pas opposés mais radicalement différents, d'où l'impossibilité d'un entre-deux (ce n'est que ma manière simplifiée de les appréhender et tout le monde ne sera pas d'accord avec moi). Conséquemment, le reproche d'extrémisme à ton encontre ne tient pas. Même en plaçant le curseur à la frontière poly, tu restera dans un système étranger au sien. Le curseur ne peut passer d'un système à l'autre malgré toute ta bonne volonté.
Encore une fois, et tu en es consciente, tu n'as pas à être LA responsable de votre relation.

Cendre
Je sais que ça ferait très mal, mais je sais aussi aujourd'hui que la douleur ne dure qu'un temps, et qu'il ne reste que son souvenir, une fois passée.

Le penses-tu vraiment ou essayes-tu de t'en persuader ? Si la douleur s'atténue généralement avec le temps, il reste toujours des cicatrices qui chez certains se réouvrent aisément.

Point plus positif : je ne vois pas pour quelles raisons sa confiance serait nécessairement perdue à jamais, alors que tu es dans une démarche des plus honnêtes même s'il ne l'a perçoit pas ainsi.

Si tu as d'autres "pavés" à expulser, je les lirais. D'ici là, je ne peux que t'exprimer mon soutien.

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aviatha

le mardi 17 septembre 2013 à 18h22

Simplement en ce qui concerne la confiance. L'avantage, c'est vrai, c'est que une fois que j'ai vu que mon cher et tendre est capable de venir m'avouer qu'il est amoureux d'une autre, avant même que l'autre soit au courant, je me dis qu'il ne va jamais me mentir. Mais ça, j'en étais déjà convaincue avant.
Là où je peux rejoindre le mari de Cendre sur la perte de confiance, c'est sur le point même du poly. Pour des monos comme moi (et comme mon cher et tendre l'était/l'est peut-être/l'est encore, biffez les mentions un jour où on y verra plus clair), c'est que pour moi il n'était pas possible qu'il tombe (ou que je tombe, ça revient au même) amoureux de quelqu'un d'autre, tant qu'il était amoureux de moi. Donc, peut importe où il était en soirée, avec qui et dans quel état, par exemple, puisqu'il m'aimait, il n'y avait aucun risque, ou alors je l'aurais vu venir depuis longtemps, ou alors ça aurait été un coup d'un soir sans conséquence qui ne m'aurait pas plus atteinte que ça. Et je le laissait donc vivre sa vie tranquille, avec ma confiance absolue. Inutile de dire que s'il peut tomber amoureux de quelqu'un d'autre en m'aimant toujours, cette forme de confiance est définitivement morte. Je ne vais pas le fliquer pour autant, je vivrais juste dans l'angoisse permanente que ça recommence. Et ça, ça n'a rien à voir avec l'honnêteté de la démarche, que je n'ai par ailleurs jamais contestée.

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LuLutine

le mardi 17 septembre 2013 à 18h57

Green-Man-Outside
Certaines personnes vont mourir seules. Oui. Mais franchement, mourir entouré.. ça ne change pas la fin de l'histoire.

Mouais.
Pas croyante non plus, mais si je vivais mes derniers instants, je préférerais que ce ne soit pas seule.

Marie-Georges
Pour l'angoisse de la solitude, puisque ça me prend aussi, je te propose que nous fondions une maison de retraite poly pour nos vieux jours.

Quand j'aurai à nouveau des sous, je prends des parts dans votre maison de retraite là !
Et dites, on la construit à la montagne hein ? :)

aviatha
*Petite saute d'humeur d'Aviatha à qui on vient de changer ses médocs* : Ce serait bien qu'on arrête de comparer systématiquement les mono en perdition, surtout quand ils font des efforts, à des monstroplantes carnivore, merci...

Euh, mais personne n'a fait cela ???
(Tu es sûre d'avoir pris les bons médocs ;) ? Tu n'aurais pas des hallucinations ? - Je plaisante hein, pas taper...)

aviatha
"Nous avons été heureux, à deux, rien qu'à, pendant des années. Pourquoi ça ne marche plus ? Qu'est-ce que j'ai fais de mal ? Et si j'ai rien fais de mal, pourquoi c'est moi qui souffre le plus ?"

Attention à ne pas se précipiter pour conclure que c'est le mono qui souffre le plus. Il n'est pas dans la tête de son partenaire, et réciproquement.
Donc merci de ne pas rentrer dans un concours de "qui souffre le plus".
Au contraire je ne suis pas certaine que Cendre souffre "moins" que son compagnon.

En fait, personne ne peut le dire...donc pas de conclusion hâtive merci.

Et pourquoi ça marcherait "rien qu'à deux" pendant un temps, et plus après ?
Parce que la vie est mouvante, en évolution perpétuelle. Je ne vois rien d'autre à dire. La vie n'est pas figée. Pour être sûrs à 100% que ça reste comme ça, non seulement il aurait fallu que ça soit comme ça dès le début (or c'est bien suite à une évolution que la relation s'est créée !), mais en plus il faudrait que la vie soit totalement figée.
C'est exactement le contraire de la définition de la vie...

Oui, certaines relations (très peu en fait) continuent de se faire à deux toute la vie, mais ce n'est pas systématique. Et ce n'est pas parce que l'un a fait quelque chose de mal. C'est parce que la relation vit, et donc évolue.

Cela précisé, je comprends très bien le sentiment d'injustice que peut ressentir un mono (même s'il est fondé sur des idées fausses dont celle d'être "celui qui souffre le plus"). Il faut toutefois se rendre compte que le poly ressent aussi une injustice. Après tout, le mono disait l'aimer tel quel, et pas amputé d'une partie de lui...

Bref les deux ont autant de raisons d'être perdus et de souffrir ! Je pense qu'on est d'accord là-dessus non ?

aviatha
Après si les limites de toi et ton mari n'ont pas de zone démilitarisée, il y en a forcément un à qui ça fera violence, malheureusement.

Suis d'accord avec ça. Je pense à ce sujet qu'il est de la responsabilité de chacun de ne pas se faire violence. Ou de le faire, mais en connaissance de cause (car même si je ne conseille pas cette solution, ça m'arrive souvent de me faire violence ! - pas nécessairement au sujet des relations, sur d'autres sujets aussi). Cela dit j'essaye de plus en plus d'éviter ces situations (où je me fais violence), car un peu comme toi, j'ai atteint mes limites de trop nombreuses fois, vécu des dépressions ou pas loin, et j'aimerais m'en sortir, ne plus subir tout ça !

"Ne plus me faire violence", c'est un peu devenu mon but dans la vie...en fait, à certains moments c'est même plutôt une simple question de survie !

Evavita
Y-a-t'il quelqu'un d'autre que moi qui serait prêt à y participer ?

Me too !

aviatha
puisqu'il m'aimait, il n'y avait aucun risque, ou alors je l'aurais vu venir depuis longtemps, ou alors ça aurait été un coup d'un soir sans conséquence qui ne m'aurait pas plus atteinte que ça. Et je le laissait donc vivre sa vie tranquille, avec ma confiance absolue. Inutile de dire que s'il peut tomber amoureux de quelqu'un d'autre en m'aimant toujours, cette forme de confiance est définitivement morte.

Euh...je crois que Vaniel a raison, mono et poly, c'est juste pas le même monde !

Mais j'aimerais bien essayer de comprendre quand même...pourquoi "cette forme de confiance" serait morte ? Quelle forme de confiance ? Celle qui te dit qu'il n'aimera que toi ? Et si c'est ça, pourquoi as-tu besoin d'être sûre qu'il n'aime que toi ?

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aviatha

le mardi 17 septembre 2013 à 19h14

- Alors oui, j'ai pris mes bons médocs, désolée pour les sautes d'humeur, mais c'est un peu une accumulation, entre les réponses qui expliquent que le mono est égoïste de demander l'exclusivité (alors que le poly fait la même chose mais dans l'autre sens), et tout le post sur le "toute sortie est définitive" qui comparait la monogamie à une cave sombre et froide et le poly à une prairie à papillons, au bout d'un moment, j'avoue, ça use un peu le peu de nerfs qu'il me reste (mais il faut pas trop y faire attention^^).
- Sur le "je souffre le plus" ce n'est pas moi qui le dit, j’interprète ce qui doit se passer dans la tête du mari de Cendre, c'est tout.
- Sur "le mono disait l'aimer", l'amour n'est pas un contrat à vie, j'aime ce que tu es, si tu deviens autre, il y a un risque que je n'aime pas ce que tu est devenu.
- Ce n'est pas tant que la question du "que" moi, même si elle est là quand même. C'est plus simple que ça. Si mon amoureux aime quelqu'un d'autre que moi, cela me fait souffrir. C'est un point sûr et certain (j'y reviens après). Tant qu'il ne peut aimer qu'une personne à la fois, s'il m'aime, aucune raison de ne pas lui faire confiance, il ne peut pas créer une situation que me fasse souffrir. S'il peut aimer plusieurs personnes à la fois, qu'il m'aime ne change rien au fait qu'une situation qui me fait souffrir peut apparaitre en permanence, fin de cette forme de confiance. Pour ce qui est du "n'aimer que moi", c'est infiniment simple. Il n'a aimer que moi pendant cinq ans, et malgré quelques hauts et bas normaux, nous avons été extrêmement heureux ensembles. Depuis qu'il en aime aussi une autre, malgré ma bonne volonté et son amour, il n'y a jamais eu, en un an, un seul vrai jour de joie pour moi. Pas un. Pourquoi est-ce que j'ai besoin qu'il n'aime que moi ? Parce que l'expérience me montre que l'inverse me rend infiniment malheureuse, et je n'aime pas être malheureuse.

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LittleJohn

le mardi 17 septembre 2013 à 19h22

Donc, Aviatha, tu es malheureuse qu'il en aime une autre parce que ça te rend malheureuse qu'il en aime une autre ?

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