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lyon (France)

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Discussion : "Prendre soin de ses relations", le 12 décembre 2013 à Lyon

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le mardi 12 novembre 2013 à 23h50

Elle se terminera tard, assez tard pour que tu nous rejoignes...

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Discussion : Ce mot de poly-amoureux...

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le jeudi 07 novembre 2013 à 12h28

J'espère, Éric, que ce n'est pas le mot mais le concept ou la chose qui a changé ta vie...

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Discussion : Ce mot de poly-amoureux...

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le jeudi 07 novembre 2013 à 07h27

Ce que je voulais signifier aussi et surtout, c'est que je n'ai pas besoin de me dire poly-amoureux ou de me désigner ainsi, mais j'ai surtout besoin de l'être, mettant en perspective l'opposition irréductible entre l'apparence (qui me fait écrire ici par exemple) et l'essence.
Cette forme de vie amoureuse est la plus jolie qui soit pour moi, l'idée est la plus riche, mais de l'assemblage des désirs et de leur expression, ce mot est la chose la plus hideuse.
Malheureusement, je n'en vois pas d'autre...

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Discussion : Ce mot de poly-amoureux...

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bouquetfleuri

le mercredi 06 novembre 2013 à 10h15

Voilà un moment que le mot de poly-amoureux m’agaçait et que je n’arrivais pas à le circonvenir de mon expérience.
Et puis une petite lumière s’est installée. Depuis le temps que je confonds (sans confondre) la pulsion de vie et l’amour, depuis le temps que je n’arrive ni ne veux d’ailleurs cloisonner mes relations, grandissant à leur rythme, au gré des plaisirs et des douleurs qui les édifient, depuis le temps que j’essaie de relier les différents âges de la vie avec les hétéroclites expressions amoureuses et les variables impétuosités, depuis le temps que je me répands en eau de rose et en liqueur poétique auprès de mes amoureuses, il fallait bien que l’image s’installe.

Mon amour est un fleuve, qui déborde parfois, qui rompt les digues installées par la société et même celles que j’ai pu imaginer autrefois pour le canaliser. Souvent, il dessine des méandres de plus en plus grands, d’autres fois il se transforme en torrent ou se calme un peu, laissant les enfants s’ébrouer dans sa fraîcheur et les pêcheurs deviser entre eux. Mais il ne tarit jamais. Il peut inonder plusieurs plaines à la fois, sans désolation aucune et se garde bien de vouloir irriguer le désert.

De temps en temps, une amoureuse unique arrive à l’accueillir presque en entier, laissant quelques ruisseaux continuer d’humidifier une terre fertile, parfois il se divise en bras amoureux largement ouverts. Il charrie ma vie et se mélange à d’autres vies, de confluence en convergence son eau s’enrichit, se minéralise à certains endroits.

Des fois, un barrage se dresse fait de terre et de bois, de souvenirs et de griffures morbides, et le retient, se bombant de douleur avant d’exploser et de laisser déferler à nouveau le flot ressourçant.
Il y a dans cette image tout ce que j’aime de l’amour qui s’infiltre, rieur, rafraîchissant et que l’on ne peut contenir, j’aime cette expression de soi dans un objet impalpable et fluide.

Certains me disent poly-amoureux, moi je me sens débordant d’amour et cela décolle toutes les étiquettes.

Et vous, quel est votre rapport à ce mot qui recouvre beaucoup et peu de choses à la fois ?

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Discussion : Soirée Poly publique à Avignon le vendredi 25 octobre à 20H00☺

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bouquetfleuri

le samedi 26 octobre 2013 à 23h41

C'était une douce soirée. Riche de toutes les paroles qui ont bâti un échange inattendu.
Frédéric et Patricia ont exprimé comment le poly-amour est une addition d'amour et chacun a pu saisir le merveilleux de la chose.
Jusqu'à l'impossibilité d'un jeune homme à comprendre comment échapper au modèle que lui ont légué ses parents et grands-parents, toutes les questions et les réponses soulignaient comment ce choix de vie permettait un certain épanouissement.
Merci à vous deux, merci à vous tous pour cette soirée délicieuse et pleine d'émotions

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Discussion : À quel point cloisonnez vous les relations ?

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bouquetfleuri

le jeudi 24 octobre 2013 à 11h14

J'ai toujours considéré mon expérience poly amoureuse comme un maillage de la société dans laquelle j'évolue, un réseau qui se développe selon plusieurs modalités. Comme tous les réseaux, j'en connais l'existence, j'en connais ce qui me touche de près, mais je peux perdre de vue les mailles plus ou moins éloignées.
À la différence des réseaux conventionnels, d'échange d'informations par exemple, ce réseau vit de mon engagement et des engagements combinés.
Ainsi, je ne peux rien cloisonner des relations dans lesquelles je suis totalement inscrit. C'est mon état amoureux qui constitue ce réseau, je ne plaque pas des sentiments animés de telle à telle heure ou tel jour sur un réseau existant par ailleurs.
De la même façon, au delà du maillage où je suis directement concerné, ce sont mes amoureuses qui constituent leur réseau. Et des connexions se font ou pas, pour le coup pas en fonction de mon état amoureux mais de ma capacité à reconnaître des amis ou amies.
Je peux alors dire à mon amoureuse que je me réjouis pour elle, mais que je ne me réjouis pas forcément pour moi, ne connaissant son amoureux que par des mots ou ce qu'elle me décrit de l'état dans lequel il la met.
À partir du moment où je rencontre son nouvel amoureux, une amitié ou une défiance peut voir le jour, mais je ne cloisonne absolument pas.
En fait, la cloison est juste la différence des sentiments que je peux éprouver pour les noeuds de mon réseau qui s'imbrique au sien.
C'est parfois difficile à expliquer, l'imbrication de deux réseaux n'est jamais une évidence, encore moins un dogme

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Mono / Poly, un déséquilibre de pouvoirs ?

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bouquetfleuri

le mercredi 23 octobre 2013 à 18h21

C’est l’idée du rapport de force qui m’incite à participer à ce fil, fil qui est pour moi dans la droite ligne de la problématique poly-amoureuse.
Ici, je vais me permettre de louer la finesse de Siestacorta et je me plais à souligner sa justesse habituelle dans l’analyse et le questionnement. Fin de l’hommage, « Siesta, si tu nous lis… », hahaha !
Voilà, il y a longtemps que j’avais envie de le faire.

Le rapport de force existe sans doute entre le mono et le poly, mais pas forcément sous sa forme habituelle. Il y a des forces en présence, mais elles ne se combattent pas.
J’aimerais l’expliquer en utilisant deux images.
Première image, vous assistez à la conférence d’un intellectuel (un intellectuel est pour moi quelqu’un qui rend les autres intelligents, à ne pas confondre avec les érudits) qui expose le produit de ses recherches, par exemple une thèse ou autre communication. Vous le trouvez brillant et vous comprenez tout. À la fin de la conférence, bien qu’ayant absolument tout compris, vous vous sentez incapable de réexpliquer exactement ce que vous avez compris.
Deuxième image, vous croisez un champion de judo dans un cocktail mondain, ou un rugbyman au footing et vous avez soudain le sentiment de croiser une force tranquille, impressionnante de sérénité.

Dans les deux cas, vous êtes emmené dans un autre monde, vous êtes confronté à une force qui vous attire et vous rend fort ou vous dépasse. Cette force existe, elle a été emmagasinée au cours d’un long travail, parfois obscur, souvent solitaire. Elle participe de la réalisation d’un projet de vie, de l’individuation d’un être.

Et c’est ici que je saute dans l’arène. Devenir poly-amoureux est un cheminement, ce n’est pas simplement un choix, une case à cocher sur une commande de confort social. Celui qui devient poly-amoureux ou qui se cherche en ayant cette option parmi d’autres en perspective (choisir de rester mono-amoureux est une autre option à valeur identique) se pose des questions, visite et revisite en permanence son rapport au monde, son rapport au corps, le rapport de son temps à son expérience, sa sexualité, son engagement, ses valeurs. Il revisite la morale qu’on lui a léguée et construit son éthique, il réfléchit à son rapport aux autres, au genre, au sexe. Il devient encore plus un individu. En un mot, il devient fort, il devient serein comme tous ceux qui se cherchent et se trouvent, même si ce travail semble le détruire, semble le rendre solitaire, voire isolé. Cette force ne se transmet pas, mais elle se propage, elle devient exemplaire, vertueuse. Aux autres de s’approprier à leur tour cette force.

C’est à cette force, à cette sérénité que sont confrontés tous ceux à qui ce cheminement est dévoilé. Et cela peut être terriblement violent. GreenPixie avait soulevé, me semble-t-il, la difficulté que pouvait engendrer l’affirmation de ce choix, dans un fil qui n’a pas eu le succès qu’il méritait (à mon sens). On y traitait de la traduction de cette violence dans un autre rapport de force, plus que de la violence elle-même.

Le rapport des forces en présence ne s’exerce pas à mon avis entre deux étiquettes, mais entre deux travaux sur soi, deux introspections et au bout du compte entre deux libertés.
Celui qui est allé le plus loin est souvent le plus fort. Ce n’est pas forcément celui qui se bat, ni celui qui combat et encore moins celui qui gagne.
Mais c’est toujours le plus libre, le plus fort.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : "Prendre soin de ses relations", le 12 décembre 2013 à Lyon

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bouquetfleuri

le mardi 22 octobre 2013 à 22h27

Je dis bonjour par écrit à mon réveil, tous les jours à certaines de mes amoureuses, tous les deux ou trois jours à d'autres, c'est une discipline créative qui me relie, au moment où je suis seul, à la présence de l'autre.

Entendons-nous bien, ce n'est pas un acte ou une série d'actes qui remplace le dialogue nécessaire pour prendre soin de la relation.
Autrement dit on ne peut pas prendre soin "seul" de la relation. Mais tout ce que l'on fait, si on ne veut pas penser à la place de l'autre, est un sacrifice, une question qui fait réellement exister une relation. Cet acte d'écriture est (pour moi, en ce moment) la forme minimale de ma pensée permanente à l'autre.
.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Soirée Open kiss & polysensuelle

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bouquetfleuri

le mardi 15 octobre 2013 à 20h14

La parole était interdite pour ne pas dévoiler l'identité du stimulateur, tout simplement. Au départ, c'est pour mieux plonger le patient dans sa bulle sensuelle, lui permettre de ne pas parasiter ses ressentis par des précisions gênant sa construction imaginaire. On a vu par la suite que cela avait son importance. Des liens sensitifs se sont noués qui n'auraient pas pu l'être autrement.

On a un peu dépassé la simple meilleure perception du toucher en limitant la vue. Cette expérience est en elle-même assez forte, mais le volume sensuel débordait de la seule addition des stimuli. Le bien-être se fabriquait en commun.
C'est à mon sens, le meilleur enseignement de la soirée et le meilleur plaidoyer pour la constitution d'un groupe dépassant la dizaine d'individus.
Douze personnes, c'était parfait. Je ne sais quelle est la limite, quatorze ou seize, mais au-delà, je crains que le groupe ne fabrique pas le même bien-être ou se fragmente dans des expériences isolées. En dessous de huit, on risque d'avoir une focalisation sur les duos, le partage étant plus difficile à installer.

En gros ce sont les même limites que pour les groupes de parole

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Discussion : Liberté empoisonnée

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bouquetfleuri

le mardi 15 octobre 2013 à 17h37

Si je te lis bien, je crois que tu n'as pas succombé à la tentation, mais à une certaine manipulation. Tu as accepté une soumission à l'intérieur d'un contrat implicite d'exclusivité dont les ressorts sont à la fois l'attrait d'une liberté que tu as bien dû exprimer à un moment donné mais dont tu ne nous parles pas beaucoup et le rapport de force de ton mari jouant à "libérer" son oiseau d'une cage qu'elle devait réintégrer tôt ou tard.
Toujours si je te lis bien, il semble que vous n'ayez pas pris le temps de déconstruire ce contrat d'exclusivité implicite, Ton mari vous a simplement plongé dans un libertinage par procuration, ce que Metazet appelle du candaulisme.

La question qui me vient à l'esprit tout de suite est : que cachait, que pardonnait ou que réparait cette liberté et ce consentement ?
Et ce n'est pas du tout : que construisait cette liberté nouvelle ?

Évidemment, ce qui doit advenir dans ces cas-là advient. On ne comprend pas ce qui se présente parce qu'on n'a pas pris la peine de comprendre d'où on part, ni ce que l'on fait. À force de se comprendre de moins en moins, de ne pas savoir pourquoi on ne suit pas des règles d'un jeu mal énoncées, on souffre et on finit par s'engueuler au risque de se quitter.

Mais peut-être que je ne te lis pas bien.

Cela dit, les chemins de traverses sont parfois plus directs que les autres.
Votre situation actuelle pourrait bien vous permettre d'examiner votre culpabilité sous-jacente qui s'incruste dans vos rapports, d'examiner les mensonges qui vous minent, vos principes et vos valeurs et tout ce que vous avez construit ensemble et qui peut vous permettre de continuer à avancer, dans une réelle liberté, c'est à dire sans que l'une ne soit la marionnette de l'autre, quelque chose qui ressemblerait à de l'amour.

Mais pour cela, il va te falloir arriver à penser que vivre deux histoires d'amour simultanées, c'est possible !

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Discussion : Soirée Open kiss & polysensuelle

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bouquetfleuri

le mardi 15 octobre 2013 à 12h08

Pour rebondir sur la demande de Siestacorta et de Lulutine, j'ai envie d'ajouter quelques petites choses. Je ne parle qu'en mon nom, cela va de soi.

Tout d'abord, je crois que la constitution du groupe, le rassemblement des différentes personnalités est tributaire de l'approche que l'on a de ces soirées. Soit on les encadre très précisément, avec le risque de rester maître d'oeuvre, soit on fait entièrement confiance aux invités, connus ou pas, en plaçant la soirée sous le signe du respect (un non est un non, un oui est un oui, thème récurrent), l'idéal étant de trouver un équilibre entre les deux, avec l'inconnue de toute relation humaine.

Ensuite, je crois qu'il faut surtout se préparer à une vague de sensualité qui dépasse l'exercice normal des sens. Je veux dire par là que la majorité des participants est confrontée à une situation pas courante. C'est l'effet polyamour : tout s'additionne, les plaisirs et les questions. En particulier, des couples peuvent être submergés par des images fortes et pleines d'une sensualité qui s'ancre au coeur de leurs interrogations. Il faut bien prendre en compte ce point. Pour être plus précis, il peut ne pas être simple de voir son ou sa partenaire plonger dans un univers aussi riche en émotions, même s'il a été pensé avant. Passer de la réflexion, de l'acceptation du polyamour à l'expérience de la vision met parfois à jour des limites inattendues à l'euphélie (un plus joli mot que compersion). Des frontières peuvent bouger, dans les deux sens d'ailleurs

Si une parité est souhaitée, il faut savoir pourquoi et comment elle va s''exercer.

Il faut aussi penser que les explorations sensuelles ne se font pas linéairement et identiquement pour chacun. Certains auront besoin d'évoluer dans le calme tout au long de la soirée, d'autres auront envie de laisser l'émotion guider leur expression, d'autres encore souhaiteront agréger le groupe ou un groupe.

Dans tous les cas, respect et bienveillance seront à la fois les outils et les résultats de toutes les interactions. Il faut aussi se donner les moyens de faire évoluer la soirée en fonction des attentes. Il y a une méthode pour cela, c'est d'abord un briefing avant de démarrer, puis régulièrement un petit débriefing sauvage.

Enfin, n'oubliez pas le débriefing complet en fin de soirée, le nôtre a été incomplet et pas assez formalisé et cela manque à beaucoup d'entre nous.

Pour moi, il est évident que ces soirées s'inscrivent dans un cadre poly amoureux. Sans chercher à définir ce que signifie "cadre poly amoureux" l'implicite du respect et de la recherche personnelle de chacun me semble une garantie de réussite.

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Discussion : Soirée Open kiss & polysensuelle

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bouquetfleuri

le mardi 15 octobre 2013 à 09h42

C’était une soirée à étages, une soirée à bulles. Une soirée où un rassemblement d’individus s’est transformé en un groupe.
Le résultat est heureux, au sens propre.

Premier étage : on se retrouve avec l’envie d’expérimenter quelque chose. Mais l’inconnu effraie toujours un peu et l’organisateur comme les participants prennent leurs précautions en énonçant des interdictions. On ne touchera pas à telle partie du corps, on ne pénètrera pas dans tel univers.
Toutes précautions qui conduisent à se retrouver avant de commencer pour se donner confiance, pour vérifier que les autres entendent bien les petites inquiétudes mais aussi les envies que l’on peut exprimer.
L’on met tout ceci par écrit, cela servira plus tard. Pour certains, on demande d’éviter telle ou telle chose bien précise, cela va de la brûlure au baiser, pour d’autres, il n’y a aucune barrière à dresser.
Pour tous il s’agit de dire dans quel ordre on a envie d’explorer les cinq sens.

Deuxième étage, le premier bouchon de champagne saute, les victuailles donnent un peu d’énergie, la maîtresse de maison a bien fait les choses. Aucune allergie n’aura droit d’expression. C’est une soirée consacré à la douceur, à toutes les douceurs.
Et puis, on s’installe, quelques-uns sur une méridienne, d’autres sur des chaises, d’autres encore sur des fauteuils. La parité était parfaite, parité respectée dans les duos d’expérimentateurs, il y a celui qui a les yeux bandés et celui qui travaille. Ceux qui n'ont pas les yeux bandés tirent une enveloppe où figurent les attentes ou les interdictions de ceux qui ont les yeux bandés. Sous l’effet du hasard, deux garçons forment un duo, ainsi que deux filles.
Tous s’abandonnent au massage des sens, en recevant ou en donnant.

Douze personnes qui ont pensé auparavant à la manière de stimuler tel ou tel sens produisent une belle somme d’outils, d’idées et d’inventivité. Et c’est une débauche de saveurs, d’odeurs, de caresses appuyées ou non, de son. La parole est interdite pour préserver le secret de celui ou celle qui n’a pas les yeux bandés. Les yeux servent à s’appliquer pour les uns, à mieux ressentir en ne s’en servant pas pour les autres.

Troisième étage, la réciprocité pointe le bout de son nez. En percevant les frémissements qui s’installent chez les uns et les autres, on change les rôles, sûrs de ne rien changer aux plaisirs. Des petits oublis apparaissent, la parole manque un peu, on aurait pu faire ceci ou cela, mais déjà on fait le constat que la soirée est belle.

Quatrième étage, le formalisme cède doucement devant la nature. Au silence monacal du début, propice à l’examen de ses réactions, succède des implications plus débridées, adossées à des mots et à des rires. Les dialogues des sens deviennent pluriels, on s’occupe aussi des autres, des mains investissent des espaces plus importants que les seuls duos, des idées sont échangées, réappropriées, améliorées. Du sens s’ajoute au sens.

On goûte, on sent, on entend, on touche, on voit. Comme d’habitude, donc ?
Pas tout à fait. Choisir de faire une soirée spéciale institue une activité spéciale.
Le danger, bien réel dans ces occasions comme dans toutes les activités de type « new age » est d’instrumentaliser un groupe pour obliger l’un ou l’autre à « avancer » vers une libération salutaire, à accepter comme une évidence les envies des autres, bref à supporter une pression sociale qui n’est que l’euphémisation d’une autre pression sociale. Danger évité ce soir-là.
Ce soir-là, au-delà du simple plaisir des contacts et autres ressentis, s’est fabriqué un échange métaphorique des ingrédients nécessaires à la réflexion faite en commun. Quel est notre rapport à l’autre, quel respect de l’autre est nécessaire pour bien le sentir, quelle est la nature de notre confiance ? C’était un café poly des sens. On a fleurté avec les interdits, on a mesuré que le plaisir n’était pas seulement lié à l’envie spécifique de ce plaisir, mais plus à l’envie d’être bien à sa place. En un mot, on a existé un peu plus.

Pour ma part, j’ai pris autant de plaisir à m’occuper de mes partenaires qu’à être pris en main, j’ai découvert que le tabasco pouvait bien pimenter un massage délicat, j’ai adoré les caresses poétiques. J’ai observé que les différences de chacun pouvaient se nicher dans des détails infimes. J’ai encore une fois fait le constat que ceux qui avançaient tranquillement dans un mode de relations différent étaient bien armés pour se respecter et respecter les autres, bien armés pour se livrer.

C’était une soirée à étages, une vraie fusée de plaisir.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Amour = Souffrance

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bouquetfleuri

le lundi 07 octobre 2013 à 20h06

Je vais prendre un peu le forum à rebrousse poil, mais oui, l'amour est souffrance. Ou plutôt, l'amour peut être fait de souffrance. De la même manière que l'on souffre sa vie, que l'on cherche et que l'on trouve des choses pas très gaies en nettoyant les scories restées au fond de notre histoire, l'amour peut aussi emprunter le chemin de la souffrance. Ce qui ne signifie pas qu'il n'est que cela.

Souffrir parce que le choix est difficile à faire ou plutôt parce qu'on n'a pas encore tout déblayé pour que l'horizon soit parfaitement rose me semble bien être la démonstration que l'on est en route. Souffrir parce qu'on ne veut faire de mal à personne, souffrir parce que l'on s'impose cette discipline de poursuivre un projet ambitieux, souffrir parce que l'on veut vivre ce qu'on imagine de plus époustouflant, souffrir parce qu'on ne sait pas comment faire, souffrir parce qu'on a peur du lendemain ou de l'inconnu, souffrir pour cela est le prix d'un avenir serein.
Ne pas souffrir quand les souffrances s'additionnent autour de soi est juste un déni.

La discipline que demande une histoire d'amour, le travail qu'exige la combinaison de deux ou trois êtres qui s'aiment se découvre chaque jour et chaque jour il faut surmonter des obstacles, prendre sur soi et être fidèle à son projet.
C'est le lendemain que l'on sait si on a eu raison. C'est le lendemain qu'on réalise les bénéfices de la confiance en l'autre.
Ce lendemain là chante. Mais pas toujours.

Oui, on peut être dans la souffrance quand on aime. Et alors ? Seul l'amour permet cela et ce serait dommage de s'en priver. Parce que seul l'amour permet de sortir de sa souffrance

Le bonheur est toujours pour bientôt

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Discussion : De la culture du viol à la culture du consentement

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bouquetfleuri

le dimanche 06 octobre 2013 à 10h06

La culture du viol est le produit de l'organisation des statuts de femme et d'homme que construit la société. Domination masculine etc.

Je rejoins totalement Maia dans tout ce qu'elle dit. Je n'ai trouvé pour ma part qu'un moyen de passer à côté de l'agression systématique de la femme, c'est la verbalisation de tous les actes possibles et inimaginables. Et il ne s'agit pas que de génitalité, même si en l'occurrence je ne vais parler que de cela

Pour deux raisons
Premièrement, on ne se pose pas de question quand on entre en relation avec quelqu'un. Il est très rare que cela commence par une pénétration sauvage, et on se trouve civilisé de concrétiser le début de la relation par des mots qui accompagnent des sourires.
Pourquoi, au moment du contact, les mots devraient disparaître ? N'y a-t-il pas là une impossibilité à assumer, dire et donner du corps à son désir, n'essaie-t-on pas de passer outre la présence de l'autre qui nous ramènerait à une culpabilité ancrée bien au fond de nous et dont on ne s'est pas défait ?

Je m'administre la preuve que je suis bien arrivé à me connaître, que ma sexualité est l'ensemble de ma vie, et à appréhender l'autre dans toutes ses dimensions quand j'arrive à dire et à entendre comment nous allons continuer de commercer, jusqu'au fond du lit. (commercer dans le sens de vivre une relation)

Deuxièmement, c'est un plaisir incomparable, démultiplié, de verbaliser tous les actes, cela leur donne une importance intelligente et on saisit davantage comment tous les sens participent de l'échange.
Nous ne faisons rien, ma partenaire et moi, que nous ne soyons capables de verbaliser, tous les deux.

Parce que j'ai choisi de ne plus être agi dans ma sexualité et parce que j'ai choisi d'augmenter tous les plaisirs dans ma relation, j'énonce tout ce que je fais, mais ce n'est pas forcément un doublage. Des gestes peuvent se faire en silence, ils ont simplement été parlés avant.

J'ajoute un éclairage à ce que je dis : j'essaie autant que possible de ne rien demander à partir d'une envie personnelle. Demander pour moi est déjà quémander et met l'autre en position de pouvoir ou de défense, et je n'ai pas à imposer cela. Cela commence dès le premier regard.

Je préfère laisser s'imbriquer les mots qui portent en eux tout notre désir.
Je ne drague jamais, et a fortiori, je ne viole jamais et je m'en porte assez bien, ma foi.

Dernier point : j'ai une sexualité (une vie) épanouie...

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Discussion : [Médias] Appels à témoins, témoignages, médias divers, etc.

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bouquetfleuri

le samedi 05 octobre 2013 à 13h11

Bonjour Eva, moi aussi je suis disposé à témoigner avec mon amoureuse et son amoureux... (mais cela ne fait pas plus de monde)

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Discussion : Poly + non poly = voie sans issue

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bouquetfleuri

le mercredi 25 septembre 2013 à 08h38

C'est aussi parce qu'ils n'ont pas peur de "papillonner" que les poly peuvent s'engager profondément. C'est même parce qu'ils s'engagent réellement sur un socle que des poly peuvent s'épanouir dans d'autres relations diverses et diversifiées, et qui ne sont pas moins importantes pour leur épanouissement

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Poly + non poly = voie sans issue

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bouquetfleuri

le mardi 24 septembre 2013 à 09h21

La problématique de l'alliance d'un "poly" et d'un "non-poly" (je mets ces termes entre guillemets parce qu'ils ne signifient rien en l'état) se dissout dans l'amour (et ce n'est pas une injonction paradoxale de bisounours, arrêtez de me gonfler avec ça).

Rien, quand deux amoureux se respectent, ne peut les empêcher de vivre ensemble, de faire des projets ensemble et de s'aimer, s'ils sont sortis des rapports de force et des négociations mesquines fondées sur l'échange de petits pouvoirs.
Sinon la moindre différence de positionnement politique, la moindre différence d'alimentation, le moindre goût culturel étrange les empêcherait de dialoguer et d'échanger.
Or, nous ne sommes que cela, des différences qui s'additionnent et s'imbriquent.

Il y a sûrement quelques moments critiques. Allez faire une ratatouille avec et sans aïl à la fois pour satisfaire deux exigences diamétralement opposées !
Poly et non-poly s'accordent et se désaccordent continuellement, cela ne préjuge en rien de la qualité de leur histoire d'amour

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Discussion : vernissage à la bibliothèque des Arts Décoratifs de Paris

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bouquetfleuri

le jeudi 19 septembre 2013 à 12h03

Merci à tous.
Un vernissage est toujours un moment spécial, une espèce de passage entre l'accomplissement d'un travail et la suite déjà inscrite dans tout ce qui a été fait.
Cela vous rappelle quelque chose ? Et bien, ce n'est pas fortuit !
Merci pour votre belle présence

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Discussion : Puis-je choisir les partenaires de ma partenaire ?

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bouquetfleuri

le lundi 16 septembre 2013 à 12h31

Maxence Lascombe, si la question avait été "jusqu'ou accepte-t-on les amours de l'autre" ? je n'aurais jamais parlé d'absurdité.
Ce qui me paraît une absurdité, et je le maintiens, c'est de penser un moment pouvoir faire un choix à la place de l'autre. L'imaginer seulement indique la non-place que l'on fait à l'autre et je ne vois pas dans quelle configuration poly amoureuse cela est possible.
Mais c'est juste une question de logique. Et l'absurdité ne concernait ni ton questionnement et encore moins ta personne.

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Discussion : Toute sortie est définitive ?

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bouquetfleuri

le jeudi 12 septembre 2013 à 20h24

Et bien, ce sera "leur" polyamour, tout simplement le leur. Les critères pertinents dans cette affaire, à mon sens, sont l'absence de souffrance et la possibilité qu'ils se réservent et s'accordent de faire évoluer leur relation, non ?
La vie se chargera bien de régler tout cela au plus près de leurs aspirations

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