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Quelques difficultés...

Témoignage
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sappho2000

le lundi 03 janvier 2011 à 21h09

voila, j'ai 17 ans et suis ouvertement lesbienne... je le sais depuis longtemps et n'ai aucun problème pour m'assumé!
mais voila de relations en relations, j'ai souvent été attirer par plusieurs personnes a la fois...
autant sur le plan sexuel que amoureux...
depuis quelque temps je suis en couple avec une fille ,bisexuelle, qui me trompe souvent aussi...et toujours aucun soucis! mon entourage ne comprend pas et pense qu'il n'y a aucun amour entre nous...
c'est une situation de moins en moins facile a vivre... et j'aimerais des conseils!
merci.

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Paul-Eaglott

le lundi 03 janvier 2011 à 21h44

Bonjour Sappho.
Pour l'instant, dans ce que tu nous relates, il me semble qu'il n'y a aucun problème : ton amie et toi semblez avoir un comportement parfaitement humain :-) Etre attirée par plusieurs personnes, c'est vrai que ce n'est pas ce qu'on nous apprend dans les contes de fée ni dans les films, mais c'est tout-à-fait répandu.
Les problèmes, c'est si quelqu'un se mettait à souffrir de la situation.
J'essaie de comprendre : qu'est-ce qui est "de moins en moins facile à vivre" ? Le regard de ton entourage sur le fait que tu n'exiges pas que ton amie soit exclusive ? Si c'est seulement ça, sois tranquille : tu peux leur expliquer qu'aimer ce n'est pas la même chose que posséder ; que tu aimes assez ton amie pour vouloir son bonheur, y compris si ce bonheur ne tourne pas uniquement autour de toi...
Peut-être que tu peux préciser, si je n'ai pas bien compris.
Autre question : toi, quand tu es attirée par quelqu'un d'autre, ton amie l'accepte aussi ?

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Gin

le lundi 03 janvier 2011 à 21h49

salut sappho2000 !

"c'est une situation de moins en moins facile à vivre"

"de moins en moins" ça veut dire que tu en as marre, que tu es fatiguée ?!
...c'est normal, on sort des fêtes... !

quelle situation ? le fait que ton entourage ne comprend pas ce que tu vis ?

en quoi est-ce un problème ?

tu sais bien, on ne peut pas toujours comprendre les goûts ou les vues de tout le monde mais on peut les respecter quand même et les laisser vivre.

si jamais ton entourage essaye de te faire changer de point de vue, là c’est embêtant, et donc rappelle-leur gentiment mais constamment (jusqu'à ce qu'ils arrêtent) que tu as le droit d'avoir tes propres points de vues et tes propres façon de vivre tes émotions et tes relations et que ça ne regarde personne à part toi et tes amoureuses.

si les gens de ton entourage n'essayent pas de te changer, mais s'ils ont simplement du mal à te comprendre, alors tout va bien... c'est normal qu'ils aient du mal à te comprendre, ce n'est pas courant d'aimer au pluriel, de ne pas ressentir de jalousie, tout ça, ce ne sont pas des concepts qu’on nous a expliqué des millions de fois dans les histoires qu’on trouve dans les livres, dans les films, dans les blagues de comptoir.

tu peux choisir de devenir explicatrice de concepts non majoritaires au près des majorités, c’est sans doute un beau métier.

au passage, je remarque que l’homosexualité n’est nullement un problème pour toi… les amours plurielles devraient suivre le même chemin et être vécues facilement également… je suis sure que ça va t’arriver.

si toi tu penses que ce que tu vis c'est de l'amour, et bien ne va pas chercher plus loin.
si ton entourage pense mieux savoir que toi si ce que tu vis est de l’amour ou pas et bien… tu as un entourage super malin !

ne t'inquiète pas, la compréhension n'est pas si importante, c'est la tolérance qui compte.

et si le fait de ne pas comprendre complique vraiment la vie de ton entourage, ne leur raconte pas trop ta vie, ça rendra la leur plus simple... ; )

entre nous soit dit, moi j'aime la mélodie de la langue allemande.
mon entourage a du mal à comprendre aussi... alors tant pis, je garde ça pour moi.

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LuLutine

le lundi 03 janvier 2011 à 22h09

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sappho2000

le mardi 04 janvier 2011 à 21h19

merci pour vos réponses enrichissantes...
le fait est que je suis au lycée et que les mesquineries sont assez courantes...le regard des autre peut être agacent... a cela s'ajoute mon homosexualité!
malgré tout je vais tenir le cap! je n'ai pas découvert le terme polyamour depuis longtemps, terme qui pas très diffusé... je me suis toujours dit que mon infidélité était un tabou et un jour j'ai vu une émission sur Arte sur des personnes qui vivait a plusieurs ,ils dégageaient un amour si fort et stable... je ne pensais pas que l'on pouvait vivre comme ça! je me suis dit que j'était comme eux!
mon couple se passe bien et elle m'accepte également.
je suis venue sur ce site, d'abord pour m'exprimer (difficile d'en parler a ma famille et mes amis) et pour également me rassurée je pense! je n'ai pas de modèle de polyamoureux et je voulais des témoignage!
merci de votre compréhension et de votre ouverture!
ps: je trouve la langue allemande magnifique aussi... :-)

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oO0

le lundi 10 janvier 2011 à 04h22

Salut Sappho,

je dois avouer avoir été interpellé par ton message : des souvenirs de la fin de mon adolescence - lointain et confus.

Adolescent, je faisais partie des timides et je pense toujours faire partie des timides. Comme je ne me reconnaissais pas dans les schémas amoureux qui m'entouraient, l'attirance que je pouvais éprouver pour qui que ce soit me semblait impossible à vivre. La possessivité, la jalousie, les infidélités et les ruptures, tous leurs cris, leurs pleurs et leurs drames cela ne m'inspirait pas. Cependant en terminal, l'ambiance du groupe s'est éloignée de tous ces drames. Malgré le fait que les "couples" n'ont pas arrêté de changer au cours des deux dernières années, cela n'a eu que très peu d'influence sur les amitiés. Arrivé en terminal, l'amitié semblait avoir pris le dessus sur les crises amoureuses. A partir de ce moment, l'attirance que je pouvais éprouver a commencé à m'inspirer.

D'un côté, mon adolescence n'a rien avoir avec la tienne, d'un autre, oui. Beaucoup de personnes présentent l'adolescence comme une période d'expérience dont les relations ne sont pas sérieuses. Pour ma part, je dirais que c'est un temps de découverte important. Vu sous l'angle de l'expérience, cela m'a toujours donné l'impression de ce genre d'expérience en cours de science qu'il s'agit de faire pour découvrir que l'eau bout à 100 degré. Sauf que là, il n'y a rien à comprendre d'autre de cette expérience que, pour un gars, une fille ; pour une fille, un gars. Où est la découverte ?

Je ne me rappelle pas avoir connu de personnes gays dans mon adolescence, c'était un petit établissement et s'il y en avait, la population n'était probablement pas suffisamment importante que pour cela se manifeste. Le fait qu'il s'agissait d'un petit établissement a probablement joué sur le fait que l'amitié a pris le dessus sur les crises amoureuses, sinon l'ambiance serait devenue invivable. Cependant, je pense que l'adolescence se caractérise par une prise d'indépendance tant dans l'entourage familial que amical. Il y a ce plaisir de s'affirmer et de se confronter que je n'oublierai jamais, oui, un plaisir parce que cet âge de la vie est animé du désir de s'amuser. C'est d'ailleurs ce qui lui vaut de ne pas être pris au sérieux alors qu'il s'agit d'un âge de la vie récent dans l'évolution de nos sociétés comme si, en mai 68, l'humanité avait fait sa crise d'adolescence. Et quelque part, plus que n'importe quel autre époque, notre époque est absorbée dans son intérêt pour l'érotisme comme n'importe quel adolescent. Et c'est loin d'être la première crise d'adolescence de l'humanité, les diverses révolution qui ont animés la fin du XVIII° et le début du XIX° en sont d'autres. Ce n'est pas par hasard que leurs révolutions coïncident avec le romantisme, que le mariage entre hommes et femmes s'émancipe à l'époque de la tutelle des parents de sorte que les mariages arrangés cèdent le pas aux mariages d'amour pendant que les peuples réclame le droit de choisir leur propre destin. Le XVIII° et le XIX° siècle ressemble en cela à cette époque de l'adolescence où se conquiert le droit de sortir, de sortir avec une personne de son choix. La seconde moitié du XX°, le droit et la liberté d'avoir une vie érotique. Sur le plan politique, j'ai du mal à trouver d'équivalent, mais peut-être que les islandais sont en train de nous sortir quelque chose.

Tout cela doit te sembler sans aucun rapport, pourtant nous faisons partie d'une histoire humaine. Et pour vivre ensemble, nous n'avons à notre disposition que l'évolution de nos mentalités en l'état où nous les trouvons lorsque nous en héritons. Si tu connais un minimum l'histoire gay, cela doit être très facile pour toi de le comprendre. 2010, ce n'est pas les années 60. L'homophobie a tendance à reculer, tandis que les attitudes proud to be gay et gay friendly à avancer. La première fois que j'ai rencontré une personne gay, je n'avais pour ainsi dire jamais entendu parler d'homosexualité et cela n'a affecté en rien notre amitié. Rien, pour ainsi dire, dans mon environnement ne m'incitait à le rejeter.Comment aurais-je réagi quelques décennies plus tôt ? Quoi qu'il en soit, en ce qui concerne cet ami et d'autres, je suis bien content de profiter d'une telle évolution des mentalités.

Bref, concrètement, observe que les mentalités sont moins influencées par le conformisme et donc, moins hostiles. Pour ma part, je me suis dit que si les gays ont pu acquérir le respect dans un climat beaucoup plus hostile comme me l'a fait remarquer une amie gay, je n'avais pas trop à m'inquiéter. Puis observe et fait observer que, concrètement, d'un point de vue juridique, tout ce qui compte, c'est ton consentement et le consentement de la personne avec qui tu partages ton corps et non le consentement de tes parents ou du regard des autres.

Sinon, très concrètement, protégez-vous. Même si la médecine évolue comme les mentalités, mieux vaut prévenir que guérir. Prudence, tant affectivement que physiquement tant pour votre personne que celles des autres. Ado, on a souvent le sentiment d'être invulnérable ou de pouvoir récupérer de tout, mais c'est loin d'être le cas, même si l'énergie qui procure ce sentiment est bien réelle.

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kerdekel

le lundi 10 janvier 2011 à 20h20

A ton age, je connaissais déjà aussi mes orientations sexuelles. J'ai eu beaucoup de quolibets sur la partie homosexuelle mais je le vivais hyper sereinement. Dans leur tête, la plupart était paumés quand moi, je savais qui j'étais.
Je n'en avais aucune honte, parce-qu'il n'y a pas à en avoir, j'étais aussi normale qu'eux.

Pour le polyamour, ça a été une autre histoire, en effet. Je n'avais strictement aucun modèle autour de moi, pas de reportages dans les médias, pas de site avec des témoignages, rien. Alors j'avoue que je fermais bien ma mouille là dessus en pensant que de ce côté là, y'avait ptet quelque chose qui clochait.
Mais il n'y a rien qui cloche, le polyamour aussi est normal.
Je suis contente qu'il existe désormais de plus en plus de visibilité dans les médias. Car si le coming out peut s'avérer complexe une fois adulte, face aux autres, il l'est d'autant plus lorsqu'on est adolescent, âge soi-disant ouvert et curieux, mais qui dans la réalité des choses devient de plus en plus obtus.

Qu'à 17 ans, tu puisses vivre aussi sereinement que possible ton homosexualité et ton polyamour avec ton amoureuse, c'est déjà montrer une tranquillité d'esprit rare pour ton âge. Je ne me fais pas donc d'inquiétude quant à ta patience face à ton entourage. Ne t'en fais pas, et ne les laisse pas te miner.
Tu n'es pas seule et les écervelés à la langue pendue n'ont pas une parole méritant ton attention. Comme dirai le sage, laisse le train de leurs injures rouler sur les rails de ton indifférence.
Ce n'est pas facile mais tu es aimante, tu t'exprime bien, ta répartie viendra naturellement. Moi, j'aime bien les mettre devant leur contradiction mes détracteurs, c'est amusant de les voir se démener. ;)

Par contre, tu fera attention au terme "tromper", il est biaisé pour toi. Une tromperie induit qu'il y a mensonge, tricherie, détournement. Or si ton amoureuse te dit tout et vice versa alexandra, il n'y a pas de mensonge entre vous, donc pas tromperie.
Pareil pour la fidélité (au cas où). Tu trouvera pas un seul dictionnaire où fidélité=exclusivité sexuelle. La fidélité, c'est s'engager auprès de. L'exclusivité sera éventuellement prise en exemple, mais passer directement de l'un à l'autre, ça s'appelle un sophisme. Comme cet exemple célèbre :
Rat » est composé de trois lettres,
Le rat mange le fromage
Donc trois lettres mangent le fromage.
J'ai 6 amoureux, et je leur suis extrêmement fidèle, honnête et loyale. Je leur dis tout, et c'est réciproque. Je ne les trompe pas, puisqu'il n'y a aucune forme de tricherie. Beaucoup de monogames ne peuvent se targuer de la même honnêteté et de la même fidélité, selon le vrai sens du terme.

Dans le polyamour assumé, il n'y a pas de tromperie, ni d'infidélité. C'est tout le contraire. :)

post-edit : si jamais tu vis près d'une ville où se font des rencontres, on sera ravis que tu te joigne à nous pour boire un verre. :)

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oO0

le lundi 10 janvier 2011 à 22h25

Juste, Kerkedel, "tromper" n'est pas le terme exact.

En fait, tacitement, j'avais l'intuition muette de mon aspiration à des relations libres, ouvertes, non-exclusives ou encore polyamoureues. Intuition muette parce qu'il n'y avait pas les mots...

Pourtant, dès l'âge de 17 ans, j'ai essayé de trouver les mots, mais je crois que la première fois, mais ce n'est que vers 22 ans que j'ai trouvé des termes satisfaisant. Le terme liberté a très vite pointé son nez sans jamais s'imposer. Le choix de n'aimer qu'une personne peut être un choix libre. Bien que rébarbatif, à 22 ans, les termes "fidélité non-exclusive" me semblaient satisfaisant. Au même moment, je découvrais l'usage social des expressions "relation libres" et "ouvertes". Les mots n'aide cependant qu'à atteindre un degré de conscience explicite, soit un degré de conscience qui puisse se partager avec l'autre.

L'une des principales difficultés réside effectivement dans le fait de pouvoir communiquer. De pouvoir communiquer avec des termes sans a priori négatif comme "tromper". C'est ici que je pense important de faire la différence entre les personnes et l'état des mentalité dont nous héritons pour entretenir nos relations. Cela permet d'éviter de le prendre personnellement et d'en vouloir à personne.

Sinon, Sappho, je me demande comment vous gérez ? Comment vous gérez votre relation entre vous deux ? Avec les autres ?

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oO0

le lundi 10 janvier 2011 à 22h37

Personnellement, une difficulté que je n'ai eu de cesse à gérer, c'est ce sentiment que mon choix représentait un risque de menace pour les autres, pour la stabilité et l'exclusivité de leur relation. Heureusement, je n'ai jamais été traité comme un "briseur de couple". Il faut dire que je n'ai concrètement jamais donné d'occasion de me traiter de la sorte.

Concrètement, cela me permet des rapports plutôt paisible avec mon entourage. Pour mon entourage familial, j'ai joué la carte de l'humour et çà passe.

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