La NRE, vous connaissez ? Si oui, ça se passe comment concrètement ?
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Alabama
le mardi 17 décembre 2024 à 11h36
Ça fait un moment que je me questionne sur cette histoire de NRE.
Je me demande si je l'ai vécue en contexte non-monogame, ou si même je comprends le concept. Donc je viens à vous pour essayer de comprendre.
L'avez-vous vécue ? UNe fois, plusieurs fois ? Dans quel contexte ? comment ça s'est passé concrètement ? Que ressentez-vous dans ces moments-là ?
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PattiSim
le mercredi 18 décembre 2024 à 16h32
Hey bonjour, j'interviens peu souvent mais je vous lis beaucoup.
La NRE je l'ai, plus ou moins suivant la rencontre et le contexte. Et autant quand tout va bien c'est assez jouissif, la montée d adrénaline quand l'on comprend que il y a reciprocité dans l'attirance/intérêt, les premiers rdv, la tension physique, ça donne des ailes, de l'énergie.
Mais cela a aussi son piège et pas seulement pour les autres relations. En ce moment, je me débats un peu contre, j'entame une relation avec quelqu'un que j'aime bien, beaucoup, et cette énergie je passe mon temps à la contenir. Nous voulons faire petit à petit, avec la règle du plus lent, et ce n'est pas moi la plus lente. Alors c'est assez désagréable les montagnes russes. La montée dans les chouettes moments, et puis devoir calmer son engouement (assez chimique ). Perso, ça m'épuise ahah
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Kief (invité)
le vendredi 20 décembre 2024 à 11h14
Vécue à chaque nouvelle relation "forte"...cad quelques unes sur ma vie de 45 balais 😅 (je pense pouvoir compter une 10 aines de fois au moins).
Pas eu l'occasion de la vivre depuis mon cadre polyamoureux, je la quitte tout juste avec mon compagnon actuel après 2 ans...
La NRE pour moi ce sont les papillons dans le ventre, l illusion souvent que tout est beau et rose, que l attirance psychique, physique, cérébrale...etc, gomme toutes les imperfections.
Le fameux "ho, moi aussi !" Où l on remarque tout ce qui nous rapproche et mettons des œillères sur tout ce qui nous sépare 😁
L envie de tout partager avec l autre, que la vie paraît fade sans l autre, la découverte grisante de nouvelles portes relationnelles, sexuelles, ensemble ou même juste en soi... bref une bonne grosse fusion avec l autre et de nouveaux possibles grisants 😊
Beau, énergisant....épuisant aussi je suis d accord !! 😅 Souvent insecure pour moi aussi...car rien de vraiment stabilisé, paradoxalement l insécurité peut générer chez moi le désir mais aussi un peu dans la douleur certaine fois....la possession aussi sans doute....la peur de ne pas être celle qui est choisie et suffisante....
Bref. A vrai dire, pas pressée d en revivre une, ou que mon compagnon en vive une....
Il a eu en partie sur une relation qui pouvait enfin se vivre du fait de notre choix de relation non exclusive, ça a été prenant pour lui, pour moi, pour nous....
Heureusement de plutôt courte durée.
Mais là savoir possible une jour, ça me plaît. Ça me fait le sentir plus libre. Avec un chemin pas si tracé. Une vie encore pleine de surprises.
Alors à suivre....
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artichaut
le lundi 30 décembre 2024 à 03h46
Je ne sais pas pourquoi le moteur de recherche du site, refuse le mot clef "NRE", alors je recense ici quelques pages sur le sujet.
la définition :
- du lexique de ce site
ces fils théoriques :
- Après la phase passionnelle : descente en enfers ou montée en maturité ?, oct 2015
- Durée de la phase passionnelle - retour d'expérience, mai 2017
- Script romantique et NRE, déc 2024 ; voir aussi la page scripts
et ces témoignages :
- Phase passionnelle et polyamour, avril 2013
- Polyamoureuse, phobique de l'engagement ou difficulté à vivre une sexualité épanouie en dehors de la phase passionnelle ?, mai 2015
- Culpabilité, NRE etc., mai 2018
- NRE destructrice, engagement + ERE (Energie de relation existante), mars 2023
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Alabama
le lundi 30 décembre 2024 à 12h45
Merci pour ces liens car avec la recherche je n'avais rien pu trouver effectivement.
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artichaut
le vendredi 10 janvier 2025 à 15h23
Pour moi la NRE c'est du mensonge.
Du mensonge à soi et à l'autre.
Du mensonge socialement admis (un peu comme le Père Noël ou la petite souris, mais pour adulte cette fois, donc sans doute une continuïté de ça) mais qui n'en est pas moins du mensonge.
C'est (vouloir) croire que le monde est beau. Que l'on est une personne exceptionnelle. C'est, en début de relation, refuser de voir les warnings que l'autre pourtant nous allume, oublier que l'humain est faillible.
C'est vouloir croire, y croire.
C'est jouer faux : se mater dans la glace 4 fois avant le rendez-vous, faire gaffe à comment on s'habille (non pas pour se faire plaisir ou faire plaisir à l'autre, mais pour ne pas se montrer sous un mauvais jour).
C'est surjouer la rencontre.
C'est s'étonner des mille ressemblances/coïncidences dans nos vies. C'est comme rencontrer son double, un miroir de soi-même qui ne nous renvoie que les meilleures partie de nous-même.
C'est s'aimer soi à nouveau.
Concrètement c'est un emballement disproportionné (qui dure de 3h à 3 mois, voire 3 ans disent certains…), qui nous obnubile la tête et le corps. Emballement émotionnel, intellectuel, sentimental. La tête en feu, le corps qui se réveille.
Tout le reste tend à disparaître, ou est mit en sourdine.
C'est un peu la phrase de Lamartine « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. » Mais c'est étrange on vit le manque alors même qu'on rencontre quelqu'un.
Soit qu'on anticipe le manque futur, soit que la rencontre semble si incroyable qu'une seconde sans voir l'autre nous paraît cruelle, soit plus vraisemblablement que ça vient toucher et activer un endroit, que dis-je, un continent de manque, LE continent du manque chez nous (et toutes les blessures associés : abandon, manque d'estime de soi & co).
Un coup de projecteur qui permet d'oublier, pour un temps, l'obscurité du monde.
Concrétement encore, c'est les papillons dans le ventre (le corps qui se réveille), le cerveau à mille à l'heure, le désir qui monte et les envies qui reviennent. Un appétit soudain pour le monde, la vie.
Mais c'est (comme) une drogue, il y a l'emballement, il y aura la descente.
Et comme la drogue ça peut être addictif. L'envie d'y revenir, quitte à prendre des risques (émotionnels, relationnels…)
*
En soi la NRE c'est de la monogamie (1, 2, 3). Le démarrage des scripts monogames.
Et pourtant, c'est vrai que même dans le monde poly, la NRE est souvent considérée comme normale, acceptable, allant de soi, etc. On ne peut pas lutter contre. Juste attendre que ça passe.
Et tout les dégâts causé au nom de la NRE, idem.
Ça pourrait être remis en question, mais c'est s'attaquer à un gros, très gros morceau de la monogamie réflexe, et aux parts les plus vulnérables de nos êtres : de nos proches, voire de nous-même.
Moi aussi, quand c'est l'autre qui la vit, j'attends que ça passe.
Quant à moi je l'ai vécue, mais j'aime pas trop ça. Enfin, j'ai aimé ça sur le moment, les permières fois. C'est même Whaouuu. Mais avec le temps ça me laisse un goût amer, et ça ne me donne pas envie d'y retoucher.
J'aime pas les mensonges.
Et je n'ai jamais été trop attiré par les drogues…
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Alabama
le samedi 11 janvier 2025 à 18h09
artichaut
Quant à moi je l'ai vécue, mais j'aime pas trop ça. Enfin, j'ai aimé ça sur le moment, les permières fois. C'est même Whaouuu. Mais avec le temps ça me laisse un goût amer, et ça ne me donne pas envie d'y retoucher.
J'ai un peu le même vécu.
J'ai aimé ça les premières fois. J'aime encore toujours un peu ça, le tout début où une personne me plaît et où je sens une connexion particulière. Mais je n'aime plus quand c'est une idéalisation de l'autre, un manque permanent. Ça a pu m'empêcher de vivre ma vie, ça a pu me mettre en galère car je n'arrivais plus à honorer mes engagements, etc...
Je crois que je ne vis plus de NRE "violente" comme j'ai pu en vivre avant. Je vis cependant quand même le sentiment amoureux. Mais c'est plus une clarté un peu plus vive, qu'un feu d'artifice qui brûle tout. Cela ne me détourne plus de ce que je fais, de ce qui est important pour moi. Et j'ai l'espoir de ne plus revivre ce type de "tombées en amour" que j'ai connues par le passé.
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Tiao88
le vendredi 17 janvier 2025 à 14h36
artichaut
Pour moi la NRE c'est du mensonge.
Du mensonge à soi et à l'autre.
Du mensonge socialement admis (un peu comme le Père Noël ou la petite souris, mais pour adulte cette fois, donc sans doute une continuïté de ça) mais qui n'en est pas moins du mensonge.
C'est (vouloir) croire que le monde est beau. Que l'on est une personne exceptionnelle. C'est, en début de relation, refuser de voir les warnings que l'autre pourtant nous allume, oublier que l'humain est faillible.
C'est vouloir croire, y croire.
C'est jouer faux : se mater dans la glace 4 fois avant le rendez-vous, faire gaffe à comment on s'habille (non pas pour se faire plaisir ou faire plaisir à l'autre, mais pour ne pas se montrer sous un mauvais jour).
C'est surjouer la rencontre.
C'est s'étonner des mille ressemblances/coïncidences dans nos vies. C'est comme rencontrer son double, un miroir de soi-même qui ne nous renvoie que les meilleures partie de nous-même.
C'est s'aimer soi à nouveau.
Concrètement c'est un emballement disproportionné (qui dure de 3h à 3 mois, voire 3 ans disent certains…), qui nous obnubile la tête et le corps. Emballement émotionnel, intellectuel, sentimental. La tête en feu, le corps qui se réveille.
Tout le reste tend à disparaître, ou est mit en sourdine.
C'est un peu la phrase de Lamartine « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. » Mais c'est étrange on vit le manque alors même qu'on rencontre quelqu'un.
Soit qu'on anticipe le manque futur, soit que la rencontre semble si incroyable qu'une seconde sans voir l'autre nous paraît cruelle, soit plus vraisemblablement que ça vient toucher et activer un endroit, que dis-je, un continent de manque, LE continent du manque chez nous (et toutes les blessures associés : abandon, manque d'estime de soi & co).
Un coup de projecteur qui permet d'oublier, pour un temps, l'obscurité du monde.
Concrétement encore, c'est les papillons dans le ventre (le corps qui se réveille), le cerveau à mille à l'heure, le désir qui monte et les envies qui reviennent. Un appétit soudain pour le monde, la vie.
Mais c'est (comme) une drogue, il y a l'emballement, il y aura la descente.
Et comme la drogue ça peut être addictif. L'envie d'y revenir, quitte à prendre des risques (émotionnels, relationnels…)
*
En soi la NRE c'est de la monogamie (1, 2, 3). Le démarrage des scripts monogames.
Et pourtant, c'est vrai que même dans le monde poly, la NRE est souvent considérée comme normale, acceptable, allant de soi, etc. On ne peut pas lutter contre. Juste attendre que ça passe.
Et tout les dégâts causé au nom de la NRE, idem.
Ça pourrait être remis en question, mais c'est s'attaquer à un gros, très gros morceau de la monogamie réflexe, et aux parts les plus vulnérables de nos êtres : de nos proches, voire de nous-même.
Moi aussi, quand c'est l'autre qui la vit, j'attends que ça passe.
Quant à moi je l'ai vécue, mais j'aime pas trop ça. Enfin, j'ai aimé ça sur le moment, les permières fois. C'est même Whaouuu. Mais avec le temps ça me laisse un goût amer, et ça ne me donne pas envie d'y retoucher.
J'aime pas les mensonges.
Et je n'ai jamais été trop attiré par les drogues…
Erf, oui d'après ce que j'en lis et ai pu voir autour de moi, ça a l'air assez dévastateur mais... Vu que c'est (du moins en partie) un cocktail chimique et hormonal que notre cerveau (ou autre partie de notre corps) nous envoie, je doute qu'on ait un quelconque levier d'action là dessus.
Tout ce qu'on peut faire c'est essayer de gérer la réception de cette foutue NRE, non?
Je ne pense pas en avoir été atteinte très souvent (en tout cas pas au point d'oublier les amie.e.s ou mon amoureux).
J'ai connu un attachement fort et un emballement mais au contraire, cela m'a fait un peu réinvestir ma relation historique. Certes un peu par culpabilité mais aussi ça m'a donné une espèce de coup de fouet qui m'a fait réaliser que même s'il y avait des soucis à régler (et au moins un autre à venir) je tenais à cette relation et j'avais envie d'y vivre plein de choses.
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artichaut
le lundi 20 janvier 2025 à 19h56
Tiao88
Vu que c'est (du moins en partie) un cocktail chimique et hormonal que notre cerveau (ou autre partie de notre corps) nous envoie, je doute qu'on ait un quelconque levier d'action là dessus.
J'ai tendance à penser que chimique ou pas chimique — tout comme le désir —, ça n'en est pas moins construit, donc on a du pouvoir dessus.
Tiao88
J'ai connu un attachement fort et un emballement mais au contraire, cela m'a fait un peu réinvestir ma relation historique. Certes un peu par culpabilité mais aussi ça m'a donné une espèce de coup de fouet qui m'a fait réaliser que même s'il y avait des soucis à régler (et au moins un autre à venir) je tenais à cette relation et j'avais envie d'y vivre plein de choses.
Oui, ça me fait penser à l'effet domino inversé : une nouvelle relation entraîne d'autres nouvelles relations et/ou réactive réintensifie le lien (ou la sexualité) dans les relations existentes. C'est souvent, ce que je vis personnellement.
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Intermittent
le lundi 20 janvier 2025 à 22h33
Artichaut
une nouvelle relation entraîne d'autres nouvelles relations et/ou réactive réintensifie le lien (ou la sexualité) dans les relations existentes. C'est souvent, ce que je vis personnellement.
Tu as bien de la chance parce que ce n'est pas ce qu'on lit ici quand le polyamour débarque dans un couple monogame .....
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artichaut
le lundi 20 janvier 2025 à 23h19
Intermittent
Tu as bien de la chance parce que ce n'est pas ce qu'on lit ici quand le polyamour débarque dans un couple monogame .....
Ben du coup, ce n'est pas de la chance. C'est juste que je ne vis pas dans un couple monogame.
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artichaut
le mardi 25 février 2025 à 21h58
Je propose ici, de remplacer le R de "Relation" dans NRE, par le R de "Rencontre" et d'étudier l'Énergie de la nouvelle… Rencontre.
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Aki
le samedi 01 mars 2025 à 02h55
Pourquoi est-ce que l'ENR nous pousse l'un-e vers l'autre ?
Est-ce que s'il n'existait pas d'ENR les gens se mettraient quand même en relation amoureuse durable ?
Est-ce que vous connaissez beaucoup de personnes qui auraient vraiment pris le temps de bien se connaître (plusieurs années) puis qui se seraient mises en "relation" (romantico-sexuelle-etc) ?
Je ne sais pas vous, mais personnellement si je fais en sorte de ne pas m'emballer lors d'une rencontre (j'utilise mon cerveau contre lui-même : cortex pré-frontal VS striatum), si je prends beaucoup de temps pour connaître la personne (et ne pas céder à une potentielle ENR), le résultat est que je ne ressens effectivement ni sentiment amoureux ni désir pour la personne (on devient "amis", voir colloc) et il n'y a plus aucune chance que ça change avec le temps.
La réalité me déçoit toujours : les autres sont aussi imparfaits, ils ne peuvent pas combler mes manques les plus viscéraux, ils ont des défauts et sont faillibles. Prendre conscience de ça ne me donne pas spécialement envie d'être amoureux ou de coucher avec eux, au mieux de les fréquenter selon des modalités qui rendent la relation cordiale, voir agréable. L'amour rend aveugle : je me raconte des salades, je trouve l'autre beau, passionnant, sans défauts et tellement semblable. C'est complétement déraisonnable, disproportionné (et éphémère). L'ENR c'est du théâtre, tout est faux. Et en créant un "surplus" de bonheur ça générera un futur "vide" à un moment ou à un autre, donc c'est potentiellement addictif. Elle peut pousser à négliger d'autres relations amoureuses, amicales, familiales, professionnelles, etc.
On peut logiquement remettre en question l'ENR.
Mais quels sont les risques de jeter le bébé avec l'eau du bain ?
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Intermittent
le samedi 01 mars 2025 à 08h44
AKI
Je ne sais pas vous, mais personnellement si je fais en sorte de ne pas m'emballer lors d'une rencontre (j'utilise mon cerveau contre lui-même : cortex pré-frontal VS striatum), si je prends beaucoup de temps pour connaître la personne (et ne pas céder à une potentielle ENR), le résultat est que je ne ressens effectivement ni sentiment amoureux ni désir pour la personne (on devient "amis", voir colloc) et il n'y a plus aucune chance que ça change avec le temps.
Je ne pense pas que ça ne puisse pas changer dans le temps, mais ça donne des amitiés un peu amoureuses qui sont extrêmement agréables à vivre.
On ressent quand même les poussées de dopamine, mais elles sont contrôlées.
Et rien ne dit que si la situation d'un ou des deux évolue, ca ne puisse pas évoluer vers une relation amoureuse.
L'avantage, c'est qu'on connait assez bien la personne et on n'est pas aveuglé par la passion amoureuse.
Il suffit de ne pas avoir d'attentes trop fortes, c'est tout.
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artichaut
le samedi 01 mars 2025 à 10h01
Aki
Je ne sais pas vous, mais personnellement si je fais en sorte de ne pas m'emballer lors d'une rencontre (j'utilise mon cerveau contre lui-même : cortex pré-frontal VS striatum), si je prends beaucoup de temps pour connaître la personne (et ne pas céder à une potentielle ENR), le résultat est que je ne ressens effectivement ni sentiment amoureux ni désir pour la personne (on devient "amis", voir colloc) et il n'y a plus aucune chance que ça change avec le temps.
Pour moi ne pas s'emballer c'est ne pas griller les étapes, c'est justement éviter tout ce que tu décris ensuite de foireux (l'aveuglement, le déraisonnable, le disproportionné éphémère, l'addictif et le futur "vide").
Tu décides de ne pas monter dans un supersonic, donc tu ne vis pas les émotions supersonic. CQFD.
Mais ça n'empêche en rien l'amour-amitié (non hollywoodien) ni les partage de corps (non scriptés par les autoroutes du désir inculqué).
On nous a inoculé une seule manière d'aimer, une seule manière de désirer.
La NRE, même chez les polys, est le vestige de cette façon d'aimer/désirer. Qui n'est autre qu'une façon de s'oublier soi-même, de se jeter dans la relation, et de chercher à forcer l'autre (à assouvir nos "besoins", à combler nos manques…). On connaît les catastrophes que ça engendre (déni de consentement, rejet de l'autre et de soi-même, appauvrissement affectif, désillusion à long terme…).
Le problème c'est que le mirage est encore clinquant, qu'il nous servi sur un plateau d'argent à longueur de temps, qu'il n'est pas si facile de se réinventer un monde affectif, avec très peu de modèles.
Alors la NRE continuera de faire des ravages, même en milieu poly, avec parfois même encore plus de dégâts collatéraux en milieu poly.
Est-ce parce que c'est difficile qu'il faudrait renoncer à inventer autre chose ?
Finalement c'est comme l'écologie (des relations, pour reprendre un terme cher à F. Simpère). Renoncer à foncer droit dans le mur, ne se fait pas sans renoncer aux mirages du supra-capitalisme, où tout nous semble dû et acquis, où l'on trouve normal d'utiliser l'autre et ses ressources pour combler nos manques.
Donc oui quitter la NRE et ses mirages, ça demande de se retrousser les manches, de se regarder en face, d'oser regarder nos failles et celles de l'autre, des autres.
Et rien ne sera acquis, il va falloir réinventer, re-construire autrement.
Ça peut être ardu, surtout passé un certain âge (quand les relations toutes crues dans le bec, ont disparues).
Ça peut signifier une traversée du désert (affectif). Alors qu'autour tout continue de tourner (de manière toujours aussi clinquante, même si pourrie dans l'oeuf). Ça peut faire douter, beaucoup même.
Surtout quand y'a des gens tout autour qui continue de clâmer "Make l'aaaaamour great again"…
Aki
On peut logiquement remettre en question l'ENR.
Mais quels sont les risques de jeter le bébé avec l'eau du bain ?
Pour moi il faut accepter de jeter le clinquant, le tout cru dans le bec, le tout-scripté d'avance, l'idée même de où on croit sincérement avoir encore envie d'aller… avec l'eau de la NRE et de l'aaaaamour romantico-sexuel disneyisé.
Mais ça ne veut pas dire jeter l'affectif. Ni les autres formes d'amours, ni les partages de corps.
Intermittent
Je ne pense pas que ça ne puisse pas changer dans le temps, mais ça donne des amitiés un peu amoureuses qui sont extrêmement agréables à vivre.
Et pour une fois, je suis d'accord avec @Intermittent !
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artichaut
le mercredi 12 mars 2025 à 02h20
À propos de NRE, et de changer la lettre R de l'acronyme NRE, je me suis demandé :
- il y a t-il une NRE de la rupture, une Énergie de la Nouvelle Rupture ?