Participation aux discussions
Discussion : Quel type ou degré de relation avec les hommes cis je peux envisager sans nuire à mon féminisme ?

Alabama
le lundi 14 novembre 2022 à 17h51
Peut-être parce qu'on sort avec des mecs qui ne cumulent pas tous les défauts et que du coup on se dit que ça va le faire ? Peut-être parce que si une nana est hétéro, ne pas sortir avec des mecs, ça veut dire pas de relation amoureuse, potentiellement pas de sexe ? (à moins de rencontrer un mec trans)
Parce qu'on est des êtres humaines avec des émotions, des sentiments, et qu'on n'arrive pas toujours à prendre uniquement des décisions rationnelles ? Peut-être aussi parce que ces prises de conscience se font progressivement, au fur et à mesure que nos lunettes féministes s'affinent ?
Je me dis que t'aurais pu répondre seul.e à tes propres questions :)
Discussion : Dire je t’aime

Alabama
le jeudi 10 novembre 2022 à 11h28
Pourquoi faire une séparation entre le dire et le faire ?
On peut dire je t’aime, et le montrer de diverses manières.
Je n’ai jamais trop compris pourquoi l’un et l’autre devraient s’exclure.
Je t’aime c’est facile oui, mais pas pour tout le monde déjà.
Moi quand on me le dit ça me fait chaud au cœur, si c’est sincère et que c’est cohérent avec la manière dont la personne se comporte avec moi. Aimer c’est un tout. Je remarque aussi que c’est souvent plus difficile pour les hommes de le dire que pour les femmes. Qu’il y a beaucoup de peurs derrière ces mots.
Discussion : Grosses difficultés

Alabama
le mercredi 09 novembre 2022 à 17h37
Contente pour toi que tu aies pris une décision qui te fait du bien.
Discussion : Grosses difficultés

Alabama
le mardi 08 novembre 2022 à 11h04
Liberté9
Pourquoi est ce qu'on s'enferme dans des choses qui ne nous conviennent pas?
Je pense que là se situe mon problème.
C'est une bonne question à se poser :)
Qu'est-ce qui t'empêche de rompre avec cette personne ? Quelles sont tes peurs ?
Je plussoie aussi pour dire que cet homme se comporte mal avec toi, ne semble pas du tout entendre tes difficultés, ou tes besoins (notamment de ne pas avoir systématiquement des rdv de dernière minute).
Ce qui m'empêche moi, parfois, de prendre la bonne décision, c'est quand je suis trop attachée, un peu "addicte" à la présence de l'autre. Ce qui peut m'aider dans ces cas-là, c'est de décentrer mon regard. Je prends quelques minutes pour respirer, et en imagination, j'élargis mon regard, pour voir l'autre tel qu'il est : une personne parmi les milliards qui existent sur Terre. Et notamment toutes les personnes proches de moi, pour qui je n'ai pas cette "addiction", et avec qui je peux approfondir le lien.
Me dire aussi, qu'en rompant le lien avec une personne qui ne me fait pas du bien, j'ouvre de l'espace et du temps, pour une ou des personnes avec qui je passerai de bons moments, qui me respectent et m'aiment comme j'en ai envie.
Une autre chose qui m'a permis d'avancer ces dernières années, c'est de faire une liste des éléments importants, non-négociables pour moi, dans une relation amoureuse. J'ai tendance à bien choisir mes ami.e.s, et moins bien mes relations romantico-sexuelles, donc en passer par quelque chose de concret m'a aidée à ne plus me lancer tête baissée. Quand je rencontrais quelqu'un qui me plaisait, j'essayais de voir si les éléments de ma liste étaient présents.
Si ce n'étais pas le cas, je m'interdisais de me lancer dans une relation amoureuse, quelle que soit l'intensité de mon crush. Eh ben c'était pas facile, mais ça m'a vraiment permis de gagner en autonomie, et de me sortir de la tête la peur de "passer à côté d'une belle histoire".
Discussion : Dire je t’aime

Alabama
le lundi 07 novembre 2022 à 17h16
artichaut
Presque tu pourrais dire « Je m'aime »… (ou « J'aime ma vie »)
Ben je pourrais, mais ce n'est pas ça qui me vient :) Ce qui ne m'empêche pas, par moment, de me dire très fort "j'aime ma vie" et d'être heureuse de faire cette route avec moi-même, mais ce sont des moments différents.
artichaut
Alabama
Pourquoi est-il si facile de dire "un.e tel.le est canon", et si compliqué de dire ou entendre "je t'aime" ?
J'imagine que ta question est réthorique. Car j'imagine que tu vois bien la différence entre dire un truc intime à l'autre ("je t'aime") face à face, et juste dire un truc sur une personne absente ("un.e tel.le est canon"). En bien ou en mal, c'est facile de parler des autres en leur abscence. C'est autre chose que de livrer des émotions de soi à la personne concernée.
Oui c'est tout à fait rhétorique.
Je voulais dire par là, que dans notre société, faire des réflexions sur le physique des gens, faire des compliments sur l'apparence, est plus naturel que d'exprimer son amour, et que j'aimerais qu'il en soit autrement.
Discussion : Dire je t’aime

Alabama
le dimanche 06 novembre 2022 à 22h03
Je déterre cette discussion, car c'est un de mes sujets préférés, le "je t'aime".
Pour ma part, c'est un truc que je ressens facilement.
En fait, depuis presque toujours, j'ai des moments où je ressens de l'amour, gratuitement, sans qu'il soit vraiment adressé, et donc dans ma tête je me dis "Je t'aime... tout le monde".
Et quand je passe du temps avec des personnes proches, il arrive la plupart du temps un moment où j'ai envie de dire "je t'aime". Ça n'attend rien en retour : pour moi c'est comme de dire "je me sens bien avec toi", "ce moment est doux", "tu es une belle personne", etc...
Je le dis malgré tout, plus souvent dans mes relations amoureuses, ça me sort plus facilement, sans doute parce que je vis des émotions plus intenses, quelles qu'elles soient, et donc je ressens aussi plus souvent cette grosse énergie d'amour.
J'ai été en relation avec un amoureux qui lui, n'était pas amoureux, et ne m'a jamais dit je t'aime. Je n'ai jamais attendu de "moi aussi" de sa part. Et de toutes façons, c'est seulement si le je t'aime est gratuit qu'il me semble valoir la peine. Nous avions eu une ou deux discussions où je lui ai expliqué que j'avais besoin de pouvoir exprimer mon amour de cette manière, sinon j'en aurais été malheureuse je pense, et il a pu comprendre (j'espère), que je n'attendais pas en retour qu'il me le dise, ni aujourd'hui ni demain.
J'ai découvert d'ailleurs avec lui, que c'était assez simple pour moi qu'il ne me le dise pas. Je me sentais aimée de mille autres manières, et tellement mieux que d'autres amoureux qui eux, me disaient je t'aime. "Je t'aime" sont des mots, mais ce n'est pas la seule manière de le dire finalement.
Par ailleurs je crois qu'il y a beaucoup de peur, et beaucoup de pression autour du je t'aime, et je trouve ça un peu dommage. Pourquoi est-il si facile de dire "un.e tel.le est canon", et si compliqué de dire ou entendre "je t'aime" ?
Je ne prends pas de précaution particulière pour dire je t'aime. ça sort quand ça sort, et effectivement, les moments de sexualité, ou de tendresse, peuvent parfois le déclencher plus facilement. Pour moi ce n'est pas un souci, car le je t'aime ne vaut que dans l'instant. D'ailleurs je ne suis pas gếnée que des ami.e.s me disent je t'aime en étant ivres : si cela leur permet de se déshiniber, ça me va, je considère que l'alcool ne fait que révéler des parts profondes brimées.
Et si l'autre pense que c'est attendre un "moi aussi", qu'il/elle me le dise :) on en discutera. Mais en général, quand je sens qu'il peut y avoir une gêne, j'envois un lien vers la vidéo de Solange te parle sur le "je t'aime", je crois que ça aide pas mal à dédramatiser.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : [Outil] La charge émotionnelle (ou charge relationnelle)

Alabama
le jeudi 03 novembre 2022 à 12h41
bidibidibidi
La charge émotionnelle, par contre, elle est basée sur l'être. Il ne suffit pas de faire quelque chose, il faut d'abord et avant tout le sentir, l'anticiper, et savoir être dans le moment. Ce ne sont pas des compétences qu'on peut acquérir simplement, d'ailleurs, je sais même pas comment on peut s'améliorer en empathie, écoute, réponse ou connaissance de soi (peut-être existe-t-il un site pour apprendre à comprendre les signes et à y répondre de manière appropriée, je n'ai jamais croisé ça, je vais voir si ça peut se trouver).
Je me permettrais aussi de signaler que la charge émotionnelle est un terme qui regroupe beaucoup de points différents appelant à des compétences différentes. Connaître et savoir exprimer ses besoins, savoir écouter et réagir de manière appropriée, penser à l'autre et lui témoigner des petites attentions, tous ses points doivent en fait être traités indépendamment car ils demandent des compétences totalement dissociées.
Je trouve ton intervention super intéressante, car à mon avis, représentative des questionnements de plein d'hommes cisgenres (et de certaines personnes pas hommes aussi), qui ont envie d'acquérir ce type de compétences.
Voici quelques pistes qui me viennent, sans avoir forcément pris le temps de beaucoup y réfléchir.
A mon avis, le premier écueil, c'est de se mettre la pression et de culpabiliser. S'en faire une montagne, et se dire d'emblée "qu'on ne pourra pas faire aussi bien" ou que c'est super difficile.
-> la solution de ça, c'est comme pour toute montagne, la découper en morceaux, voir ce qu'on peut faire là tout de suite, pour commmencer. Donc déjà, découper le travail comme tu l'as fait, voir quelles sont les compétences différentes. Il y a des compétences de communication sur l'instant, et il y a les compétences pour faire avancer la relation.
En discuter avec le/la partenaire pour savoir ce qui est le plus important pour elle/lui là tout de suite (pas la peine de multiplier les mots doux si ce que la personne attend c'est d'avoir des discussions de fond par exemple, une chose à la fois).
Ensuite, quand on ne sait pas faire un truc, on demande. Et je pense que c'est un des problèmes masculins d'avoir appris à ne dépendre que de soi et ne pas demander de conseils. Donc une des pistes à explorer, c'est quand on est face à cette "montagne" du travail relationnel qu'on ne sait par quel bout prendre, ben, demander l'avis des ami.e.s, élargir en-dehors de la relation amoureuse où ça bloque, lire sur internet, poser des questions sur un forum comme ici par exemple.
Et, quand un truc n'est pas naturel, ben je pense qu'on peut simplement le "pragmatiser". Genre, prendre rdv avec soi-même, 2h par semaine, ou 20mn par jour ou j'en sais rien quoi, le noter dans l'agenda et se dire : bon là, je prends ce temps pour la relation, je réfléchis à tel ou tel sujet. Se faire une liste de sujets et piocher dedans. Prendre du temps aussi pour se demander comment on se sent, soi, dans la relation. Qu'est-ce qui nous plaît, ne nous plaît pas. L'empathie se construit en étant en lien avec ses propres émotions, donc plus on sait ce qu'on ressent soi-même, et plus on est en mesure d'imaginer ce que l'autre peut ressentir.
Et faire la même chose pour la relation : proposer à la/le/les partenaires, un rdv à intervalles réguliers, et y penser en amont pour voir si on a des sujets qu'on veut aborder, les rdv réguliers avec soi-même auront servi à ça.
Je décris en fait de ce que je fais moi-même, et beaucoup de femmes que je connais, de manière "naturelle" (construite plutôt mais on s'est compris.es je pense) : quand un truc me chiffonne j'y pense, j'y réflechis, je pense à des solutions possibles. Et je fais la même chose avec ce que j'imagine de l'autre : tiens l'autre jour j'ai dit ci ou ça, je me demande si ça a pu le/la blesser, peut-être que je devrais lui demander, etc... moi c'est l'inverse, j'apprends à arrêter de faire ça systématiquement, car c'est trop de boulot, en gros je fais le boulot pour 2 et c'est bon pour personne si je m'épuise.
Il me semble aussi qu'il existe quelques outils, comme les 5 langages de l'amour, qui permettent de "pragmatiser" les gestes d'amour par exemple. Mais c'est vrai que j'aimerais trop trouver un "tuto" sur la charge relationnelle notamment en relation poly, comme ça j'aurais juste à envoyer le lien aux personnes qui en ont besoin XD
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Peur d'avoir agit de façon non éthique

Alabama
le mercredi 02 novembre 2022 à 17h01
Je crois que tu as déjà toutes les réponses à tes questions :)
Mon humble avis : tu n'as rien fait de mal ! Voilà, de rien :)
Discussion : [Outil] La charge émotionnelle (ou charge relationnelle)

Alabama
le mercredi 02 novembre 2022 à 16h56
@GeorgyPorgy : alors effectivement, la situation du couple monogame qui devient poly, je ne l'ai jamais vécue. J'ai toujours été dans des relations poly qui se nommaient comme telles dès le départ. Donc oui, c'est un peu différent, et si c'est l'homme du couple hétéro qui souhaite ouvrir, de fait, il va prendre en charge (je l'espère), les discussions sur le sujet.
Je vis aussi avec étonnement, la "fuite" de l'autre face aux discussions qui me semblent indispensables à avoir alors même que c'est le premier à avoir abordé le sujet du polyamour (et j'étais très très contente, ne me voyant pas vraiment en couple monogame même si je ne l'excluais pas d'office). Ça n'a cependant pas été le cas dans toutes mes relations, mais je n'ai jamais été aussi intransigeante sur le partage équitable de la tâche relationnelle : soit le gars s'y met bon an mal an, soit je risque d'être en colère vraiment souvent et de finir par jeter l'éponge.
Pour l'instant, afin de partager le travail nous avons décidé de nous donner 2 rdv par mois pour aborder les sujets.
Lui le vit comme un devoir, comme pour le partage des tâches ménagères.
Tandis que pour moi, ces discussions sont à la fois un besoin, mais aussi, très enthousiasmantes en ce qu'elles permettent d'approfondir la relation, de mieux se connaître, d'être créatifs. J'ai du mal à comprendre que ça puisse être vu comme rébarbatif. Ce qui me semble beaucoup plus rébarbatif, ce sont les discussions pesantes "après coup", quand justement il y avait trop de flou dans la relation et la manière de vivre les relations plurielles.
J'ai quand même l'espoir qu'en faisant, il se rende compte que c'est chouette, et que ça devienne une envie joyeuse plutôt que ça reste une corvée.
De mon côté, sans cette équité, je ne veux plus de relations avec des hommes cis hétéro, c'est trop fatigant et injuste.
GeorgyPorgy
C'est probablement lié à ces processus d'éducation / socialisation différenciés des filles & des garçons, qui ont tendance à inviter les filles à "s'occuper des autres", du bien-être des autres, quand les garçons ne s'en préoccupent que trop peu... Sans vouloir faire de généralités.
Oui très clairement; Je rajouterai aussi le côté pervers de la chose : les filles sont biberonnées à l'Amouuur, et je vois bien que mon travers, c'est d'y penser BEAUCOUP, parce que les relations affectives (quelles qu'elles soient) me passionnent, de manière générale, dans ma vie. Je dois me freiner pour ne pas méta-relationner de trop : je pourrais ne faire quasi que ça, et je pense que c'est pas chouette non plus, j'apprécie aussi d'être "obligée" à plus de légèreté, ça repose mon cerveau.
Au-delà de se préoccuper du bien-être des autres, nous sommes aussi éduquées à la coopération, à être sans cesse dans le lien aux autres, et donc je remarque que les ajustements relationnels sont fluides pour moi avec mes amies : même en cas de crise, nous allons méta-relationner, et je ne me suis jamais posé la question de qui gérait ça, ça se fait, c'est tout. S'organiser à plusieurs est relativement simple, dès qu'il y a des hommes dans l'équation, j'observe que ça complique souvent tout, cela a même été étudié. Avec les amis, c'est moins simple déjà, et avec les amoureux, j'ai l'impression de devoir ramer pour obtenir de la méta-relation de qualité, comme si l'autre allait carrément à contre-courant (bon là je généralise, ce n'est pas vrai de toutes mes relations, mais il y a malgré tout une constante).
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Attachement ? Non Attachement ? Détachement ?

Alabama
le lundi 31 octobre 2022 à 17h55
@Ayna : je serais curieuse d’en savoir plus. Quand tu dis faire des choix, ou nourrir pleinement une part, puis une autre, serais tu d’accord d’en dire plus ?
@polyn : pour moi l’engagement n’a rien à voir avec la monogamie. Ma vision de l’amour (au sens large, je ne parle pas spécialement des relations amoureuses /romantiques), est justement quasiment synonyme d’engagement. L’amour est pour moi une décision, plus qu’un ressenti même si c’est lié. Et c’est cet engagement qui m’a permis le détachement, progressivement, dans l’une des relations les plus importantes pour moi. Aimer l’autre inconditionnellement, quoiqu’il arrive, et lui laisser son entière liberté, ne rien attendre (si j’attends quand même le respect, je crois, je ne suis pas encore une Jedi du détachement).
Et ce que j’ai appris dans cette relation là, qui est amicale, a déteint sur tout le reste de l’amitié telle que je la conçois maintenant. J’assume le fait d’être dépendante de toutes mes relations : il me paraît vain et erroné, en tant qu’être humain, de croire que je ne dépend pas des autres, ne serait-ce que pour habiter ou manger je dépend d’autres humains. La dépendance n’est pas un souci en soi, c’est même une des conditions de notre existence.
Donc je ne vois pas l’engagement et le détachement comme antagonistes bien au contraire. Si j’aime, je m’engage à aimer. Mais il faudrait définir l’engagement : il ne s’agit pas de promettre, mais d’être entière dans la relation. Et en ce qui me concerne, de faire ce qui est possible à mon niveau pour être présente dans les moments difficiles. Sans forcément attendre la réciproque.
Sur la construction sociale qui lie sentiment amoureux, sexe et attachement , je me pose la question à quel point c’est réellement seulement culturel. Existe t’il des cultures où ce lien n’existe pas du tout ? Ça m’intéresserait beaucoup de le savoir.
Pour ma part je peux faire du sexe sans sentiment il n’y aura pas d’attachement, du sexe avec émotions sans sentiment amoureux il n’y aura pas d’attachement. Mais sexe + émotions + sentiment amoureux c’est la fin des haricots je m’attache. J’espère pouvoir dire bientôt que j’ai réussi à me détacher sans pour autant me désengager.
Discussion : Transition et polyA

Alabama
le lundi 31 octobre 2022 à 10h43
Moi je dirais qu’il faut prendre le temps plutôt que vouloir aller plus vite.
Il me semble qu’une transition est déjà un événement énorme dans une vie, qui demande de la ressource, de l’énergie, et que peut-être il est difficile pour toi là de tout mener de front.
Si j’étais à ta place, je demanderais de la patience à ma compagne, un temps où il n’y a pas d’autres rencontres et où l’on peut avoir les discussions nécessaires de manière plus sereine car sans pression de travailler sa jalousie.
Avoir aussi en tête que nous ne sommes pas tous en capacité de vivre des amours plurielles, sans jugement ( nous ne sommes pas tous capables non plus d’avoir une relation unique). Et que c’est ok si c’est le cas. Que le but des discussions doivent être de poser les envies, les désirs et les besoins de chaque personne, mieux se connaître soi et l’autre sans se dire qu’il faut absolument devenir polyamoureuse.
Discussion : Attachement ? Non Attachement ? Détachement ?

Alabama
le lundi 31 octobre 2022 à 10h36
Je n’ai pas vraiment d’expérience là dessus mais je poste pour dynamiser la discussion car le sujet m’intéresse énormément.
Je remarque actuellement que le détachement sur lequel j’essaie de travailler en raison d’une relation à distance, fait qu’effectivement j’investis moins le fantasme sexuel, et beaucoup plus les souvenirs de tendresse, l’amour profond. C’est compensé par le fait qu’en face, la personne elle continue d’investir la dimension sexuelle dans nos échanges et cela me remet dans cette dynamique. L’effet pervers pour moi c’est qu’avec le désir sexuel le manque pointe le bout de son nez.
Donc est-ce du vrai détachement ou simplement une négation de la dimension érotique pour moins souffrir ? En ce qui me concerne c’est clairement cette dimension qui me rend « accro ».
Discussion : Quel type ou degré de relation avec les hommes cis je peux envisager sans nuire à mon féminisme ?
Discussion : [Outil] La charge émotionnelle (ou charge relationnelle)

Alabama
le dimanche 30 octobre 2022 à 09h45
Je tombe sur ce sujet et je vois que personne n’y a répondu, est-ce que cela signifie que c’est un impensé des relations, notamment polyamoureuses ?
Je ne connais aucune relation hetero, que ce soit dans mon expérience ou ce que je vois autour de moi (et je suis entourée de féministes, de personnes qui cherchent à remettre en cause les normes de genre), où le travail relationnel serait pris en charge spontanément par le mec. C’est systématiquement la nana qui s’en charge, et si elle ne le fait pas la relation à peu de chance de perdurer.
J’y mets :
- la réflexion sur les sujets qui ont besoin d’être abordés
- le fait de les mettre sur la table et proposer les discussions
- la capacité à exprimer ses besoins, ses émotions difficiles
- l’attention aux émotions de l’autre et le travail de psy qui consiste à aider l’autre à les exprimer
- anticiper les besoins de l’autre par des petites attentions par empathie, sans forcément attendre que tous les besoins soient nommés noir sur blanc
- analyser ce qui se passe dans la relation, essayer d’imaginer ce que vit l’autre émotionnellement
- penser aux dates, retenir l’agenda de l’autre et ses dispos
- compliments et globalement les attentions affectueuses qui font se sentir aimé.e (cadeaux bien choisis, mots doux, messages de soutien quand on sait que l’autre va avoir un moment difficile comme entretien d’embauche/rdv médical/discussion difficile avec un parent etc…)
J’en oublie sûrement. Dans le polyamour, la meta discussion est encore plus indispensable que dans la monogamie pour que les choses se passent bien. Pour ma part je suis perdue entre mon aspiration à la liberté en tant que femme et féministe, et le sentiment que le polyamour fait reposer sur moi peut être encore plus de travail que la monogamie.
Comment les hommes peuvent faire pour apprendre ces compétences ? Y en a t’il qui se posent concrètement la question, et qui dépasse le stade du constat « je me rends compte que je ne fais pas ma part » ?
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Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Quel type ou degré de relation avec les hommes cis je peux envisager sans nuire à mon féminisme ?

Alabama
le samedi 29 octobre 2022 à 15h28
Ah quel bonheur de trouver ce fil de discussion.
J’étais frustrée de voir peu abordée la question du féminisme dans les relations poly amoureuses. Et pour la part, je ne vois pas comment construire des relations affectives intimes avec des hommes cis het sans se poser ces questions.
J’avais de mon côté décidé de laisser tomber les relations hetero (et même lesbiennes mais plus par absence de possibilités étant donné que j’habite à la campagne et que même via les applis c’est pas si simple). Je suis restée 3 ans sans relation sexuelle gratuite (je suis TDS) ni relation romantique. Et je n’étais vraiment pas malheureuse.
Mais je me suis rendu compte que j’avais malgré tout un manque : celui de vivre à nouveau une complicité intense et une sexualité avec une autre personne, qui soit libre et gratuite.
Je suis un cœur d’artichaut donc ça ne m’empêchait pas de tomber amoureuse mais ça ne débouchait pas sur une relation romantique.
Et voilà, j’ai rencontré un gars qui me semble plutôt différent sur le plan du féminisme.
- il a lui même proposé de s’intéresse à la contraception et donc à la méthode thermique ainsi qu’à mon cycle menstruel
- il ne se vexe pas quand je lui dis que ses lectures sont parfois sexistes et putophobes : il y réfléchit sincèrement
- je ne ressens jamais de pression de sa part dans la sexualité, c’est la première fois que je me sens réellement en confiance sur ce plan : pas besoin d’être particulièrement vigilante
- il exprime ses émotions
Eh bien malgré toutes ces qualités qui me semblent rares chez les mecs, je sens que je dois rester attentive pour ne pas me faire avoir en tant que meuf, notamment sur le plan du travail relationnel . C’est moi qui ai lancé les discussions les plus importantes pour l’instant, même s’il est capable de capter mes états émotionnels et qu'il est hyper partant pour discuter.
Bref ma conclusion c’est qu’il est impossible d’avoir une relation hetero et ne pas se taper à minima le travail relationnel en majorité.
Pour ma part, pour ne pas m’épuiser je fais les choses suivantes :
- je m’entoure d’amies très intimes féministes, qui me renforcent et me permettent d’ancrer ma confiance dans mes analyses féministes (face au mec tout mignon c’est dur parfois de rester sûre de ce qu’on pense/ressens)
- je lis plein de choses qui participent à aiguiser mon regard, et me renforcent également, des genre d’amies intimes à distance
- je décide de ne plus lancer les discussions, sauf quand c’est pour moi. Car sinon je serais capable de les lancer aussi pour que lui exprime ses besoins, être sûre que tout est clair et qu’il ne va pas souffrir de mes actes. Non terminé : je vais agir et si ça ne lui va pas libre à lui de lancer la discussion qui va bien. Et s’il ne se rend pas compte de ses propres besoins eh ba tant pis, j’arrête de faire la psy/la maman. C’est pas facile quand on est habituée à détecter les émotions de l’autre. Je continue à analyser et comprendre mais je garde pour moi. Car si je fais le taf, comment pourra t’il se rendre compte que ça serait bénéfique pour lui de s’y mettre ? Et s’il ne s’y met pas, peut-être que la relation ne pourra pas durer. Encore une fois, tant pis.
Bref, je suis en plein questionnement de savoir si c’est vraiment viable de persister dans les relations hetero. En vrai je pense que non. Mais le penser, et le vivre émotionnellement c’est différent, alors tout le truc pour moi c’est de trouver un équilibre où les avantages dépassent les inconvénients. Et vivre séparément me semble être le très grand minimum.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Décalage dans les besoins/disponibilité et jalousie

Alabama
le vendredi 21 octobre 2022 à 15h06
Mo
Certes, certes... Mais j'ai envie aussi de dire haut et fort que tout projet collectif, et une relation amoureuse y compris, demande des efforts. Si chacun reste dans ses propres besoins, ses propres limites (sans jamais chercher à les dépasser), que devient le collectif, que devient la relation ? Bien sûr, parfois les efforts demandés sont trop grands, l'adaptation n'est pas possible, mais si on part du principe qu'on ne veut pas du tout s'adapter, ça me semble mal parti (je ne dis pas ça pour vous, hein, c'est une pensée générale).
Oui totalement d'accord avec ça, et d'où mes questionnements sur cette relation.
artichaut
Mais tout dépend peut-être ce qu'on met derrière le terme d'engagement (engagement dans la durée, engagement dans l'instant présent, engagement dans la prise en compte des besoins de l'autre, etc).
Mais puisque désormais tu sens que tes besoins sont pris en compte, c'est super.
Oui c'est vrai qu'il faut le définir, car j'ai pu avoir des amoureux qui avaient différents types d'engagement. Là, je parle d'engagement émotionnel (il exprime ses sentiments, il est ouvert aux méta-discussions et à la remise en question), engagement sur la durée, engagement en temps même si ça ne me convient pas tout à fait (il m'a dit que j'étais la personne à qui il consacre le plus de temps actuellement), engagement dans les "projets" (que ce soit partir en vacances, avoir envie de faire des trucs ensemble etc...), engagement dans les discussions à distance bien que la fréquence et la réactivité soient compliquées pour moi par moment (il est très investi dans les discussions, il prend le temps d'envoyer des longs messages). Voilà ce que je considère être engagé.
artichaut
Pourquoi faut-il forcément que ce soit une relation amoureuse ?
Ce lien nourri dont tu parle, me semble possible en "amitié", en "adelphité" (fraternité/sororité).
Parce que je veux les deux ? des relations platoniques (j'aime pas dire amicales, ça sous-entendrait que les relations romantiques ne peuvent pas être amicales aussi) fortes et quotidiennes ET une ou des relations amoureuses fortes et quotidiennes ? Et que les amitiés sans romantisme je les ai déjà.
artichaut
Ça me donne l'impression comme si ce temps et cette énergie était constitutif de ces relations amoureuse/romantique dont tu parles.
Perso je rattache ça aux relations que je nomme "monogames". En considérant que le "polyamour" est souvent selon moi la tentative de cumuler plusieurs relations de types monogames. Et qu'à mon avis c'est voué à l'échec. Mais c'est certes un avis très personnel.
Je pense qu'on est pas d'accord sur ce point, je connais des contre-exemples qui fonctionnent. J'ai des amitiés fortes, qui me demandent du temps et e l'énergie, mais mes émotions sont moins intenses, qu'est-ce que j'y peux ? Je ne peux pas me changer, pouf, d'un coup de baguette magique.
Mais, là où je pourrais te rejoindre, c'est dans le fait que je pense être un peu accro aux relations, quelles qu'elles soient, platoniques ou romantiques, et cet épisode me donne envie de travailler sur ma solitude et ce qui m'est venu c'est que ma parenthèse de presque 4 ans sans coloc, mérite d'être refermée : j'ai besoin d'habiter avec d'autres gens, ça me permettra de mieux apprécier de faire des choses seules. D'expérience, je sais que ça ne change pas grand chose à ma manière de vivre les relations amoureuses, par contre :)
Par ailleurs, je pense que je devrais être plus ferme sur mes besoins dans la relation : j'apprends encore :) car effectivement ce n'est pas juste à moi de me contorsionner. Ça veut dire aussi accepter la rupture et ça... j'en suis pas là du tout, bien que je n'aie pas de difficultés à rompre quand ça ne me convient plus. Peut-être que ce que je vis dans cette relation est tellement riche par plein d'aspects que ça me donne envie de voir si je peux me décaler. Et si je n'y arrive pas, que c'est trop douloureux, il sera temps de se poser la question.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Décalage dans les besoins/disponibilité et jalousie

Alabama
le vendredi 21 octobre 2022 à 03h26
artichaut
Alors il a peut-être à apprendre à connaître et poser ses limites, pour être à l'aise de vivre ses amours de manières pleines et entières, et toi (hypothèse) à apprendre à ne pas avoir besoin de preuves d'amour incessantes pour être rassurée (ou juste heureuse) dans une relation ?
Je crois qu'il les pose, justement, et qu'elles ne m'ont pas convenu. En fait vous êtes partis du principe qu'il a peur de l'engagement alors que ne crois pas du tout qu'il s'agisse de cela :) Je le répète : il est TRES engagé dans la relation, et il le montre de diverses manières. Ce qui me pose problème, ce n'est pas l'engagement, c'est le maintien du lien à distance, et la disponibilité au quotidien.
Je ne crois pas demander des preuves d'amour incessantes (bouh le gros jugement derrière ce mot :p) : j'avais demandé un échange "en simultané" (un coup de fil par exemple), par semaine, quand on ne peut pas se voir. Et en fait, je ne crois pas avoir parlé juste de preuves d'amour, car des preuves, j'en ai PLEIN. Je ne doute absolument pas de son amour. Pour moi il s'agit plutôt de nourrir le lien, dans la distance, et au bout d'un moment, les messages en décalé, ça devient trop virtuel pour moi.
Ceci étant. Petit update :)
Nous nous sommes vus aujourd'hui, et je ne pensais pas aborder ces sujets, mais c'est lui qui l'a fait et nous avons longuement discuté de tout ça.
Il a expliqué plus clairement son rapport à la solitude, son moindre besoin de relations sociales, et ça m'a fait du bien de l'entendre, même si je le savais de manière diffuse. Je crois que ça m'a rapprochée de lui.
Par contre, il va probablement partir dans une autre ville pour des raisons pro, donc nous serons dans une vraie relation à distance cette fois, donc on se verra encore moins, si on parvient à la faire perdurer. J'ai exprimé que je ne me voyais pas gérer à la fois le deuil de la relation actuelle + les émotions liées à des nouvelles relations de son côté. Il a accepté sans difficulté de se montrer patient là-dessus.
Ce qui me fait énormément de bien car je sens que mes besoins sont pris en compte, ce dont précisément je doutais jusqu'à maintenant. Je ne sais pas comment va évoluer cette relation, ce que je sais c'est que j'aimerais être capable d'accepter qu'elle change, car j'ai envie qu'il reste dans ma vie. Gros chantier en perspective :-D
artichaut
En attendant ces peut-être-trop-vastes-chantiers, serait-il possible qu'il trouve le moyen de faire moins (puisqu'il nomme que c'est déjà trop pour lui !) mais que ça soit+ pour toi ?
C'est à dire, de quoi as-tu exactement besoin ? quels sont les besoins qui s'expriment derrière cette frustration ? et comment peut-il y répondre en très très peu de messages/présence ? Ou comment toi peux-tu trouver du réconfort seule ou ailleurs, —et ne pas attendre de lui— qu'il réponde à ces besoins ?
J'aime bien comment tu poses les choses, c'est intéressant :)
Je n'ai pas les réponses par contre, mais je garde la formulation.
Pour ne pas attendre de lui qu'il réponde à ces besoins, il faudrait que j'ai une relation amoureuse pas loin de chez moi. Et bon bah ça ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval, et jusqu'à maintenant je n'en avais pas envie car je trouve difficile de démarrer plusieurs relations romantiques à la fois en raison du temps et de l'énergie que ça me demande. Mais ça fait son chemin tranquillement.
Pour les messages, j'avais trouvé une astuce : au lieu de lui en envoyer et d'être dans l'attente d'une réponse, je me les envoyais à moi-même, et j'ai adoré les recevoir hahaha. Donc j'ai prévu d'utiliser cette technique à chaque fois que je sentirai que je risque d'être trop dans l'attente (sentiment d'insécurité par exemple).
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Décalage dans les besoins/disponibilité et jalousie

Alabama
le jeudi 20 octobre 2022 à 08h45
siestacorta
Dans lesbons jours, on peut appeler ça "solopoly".
Avec l'idée que ce serait injuste que les gens qui sont moins affamés de relation amoureuse s'en trouvent totalement privés pour la peine.
Et qu'avec un peu de chance, il y a peut-être dans le monde amoureux quelques places à la fois reduites et nécessaires à prendre dans quelques cœurs, qu'il y a des gens qu'ont pas besoin de vivre la majorité de leur temps dans la relation pour savoir qu'elle compte.
Qu'une relation qui nous laisserait tout ce champs libre serait celle qu'on entretiendrait avec le plus de bonne volonté.
Ah, intéressant... Je ne savais pas que ça pouvait vouloir dire ça, solopoly. J'irai voir une définition car je pensais être solopoly justement XD
J'ai pris cette définition : https://lamouravecplusieursa.com/tag/solopoly/
Et selon cette définition, je suis moi-même solopoly, et lui aussi, donc... ça ne m'avance guère.
Quelques places à la fois réduites et nécessaires... oui, c'est un peu la conclusion à laquelle j'arrive tout doucement, mais c'est dur. J'ai l'impression de devoir juste m'adapter à son rythme, un genre de "c'est ça ou rien". Ce n'est pas comme ça qu'il le dit, je tiens à préciser, pas du tout même, il est plutôt désolé de ne pas pouvoir faire autrement.
siestacorta
Trouver un compromis satisfaisant aujourd'hui me semble passer avant. Si c'est pas possible, la question du polyamour est seconde, plus conséquence que centrale.
Oui, c'est ce qu'il me semble aussi, mais quel compromis ? Là est la question.
Je mets le polyamour en avant, car sans imaginer d'autres relations, je crois que je peux vivre la situation sans trop de dommages, mais si le temps qu'il m'accorde aujourd'hui se retrouve diminué parce qu'il en commencera une autre, je vais être jalouse je pense, sans compter la NRE. En fait, nous avons déjà eu 3 discussions sur ce sujet, les 2 dernières avant et après son premier date en-dehors de notre relation.
Donc c'est central dans mes craintes liées à la jalousie. Pour autant, je pense avoir bien géré mon insécurité sur le moment. Mais en discutant avec lui j'ai réalisé qu'en plus des craintes irrationnelles du type "j'ai peur que tu ne m'aimes plus", celles-ci sont tout à fait réalistes et que si on ne règle pas ça, je vais buter dessus encore et encore.
artichaut
- soit la question de la non-envie d'investissement de sa part (manque d'amour, manque d'intérêt ?) et dans ce cas-là, oui les attentes ne sont pas les même (même si bon, ça semble assez "genré" comme décalage d'attentes/envies)
Alors très clairement, cette situation est genrée, aucun doute là-dessus :D
Dans le cas présent, il ne s'agit pas d'un manque d'intérêt, sinon j'aurais jeté l'éponge. Il est très investi dans la relation, de mille manières, et très amoureux. Même s'il met des jours parfois à répondre par messages, c'est parce qu'il prend son temps. Je n'ai absolument aucun doute sur son envie d'être dans la relation.
artichaut
soit la question des attentes de ta part (veux-tu vraiment vivre une relation poly, ou n'aurais-tu pas plutôt besoin d'un engagement de type "monogame" ? Pas forcément mieux dans la durée, mais p-être un peu plus rassurant pour toi dans le court ou moyen terme ?)
Je me pose vraiment la question, dans cette situation précise avec lui, oui. Le problème, c'est que je ne me vois pas, moi, être exclusive. Du temps, j'en ai plein pour mes relations affectives, et je n'aurais pas moins de temps à lui consacrer en ayant une autre relation amoureuse, ou même actuellement je ne consacre pas moins de temps à mes amitiés/relations familiales même en relationnant avec mon amoureux. Lui a parlé de faire passer notre relation avant ses éventuelles autres relations, ce qui ressemble à une forme d'exclusivité "ouverte", mais qui serait à sens unique car je ne me vois pas faire ça de mon côté. Cependant nous n'avons pas encore approfondi cette discussion-là.
artichaut
soit la question du manque de meta-communication entre-vous, avec la possibilité de comprendre les besoins de l'autre, et avoir envie d'y répondre (est-il vraiment "poly" ? ou bien est-ce un truc faute de mieux, ou en attendant mieux ?)
Nous avons de nombreuses discussions meta, d'ailleurs là on fait une pause, c'est la raison pour laquelle je parle avec d'autres gens, hahaha. Non il n'est pas poly faute de mieux. Mais il "débute" avec moi cette forme de relation.
J'ai l'impression que ce qu'il faudrait que je réussisse à faire, c'est accepter que c'est comme ça avec lui, et ouvrir la possibilité à d'autres rencontres amoureuses dans ma vie. Jusqu'ici je n'avais pas envie de chercher activement une autre relation amoureuse.
La question c'est : comment on fait ça ? je n'ai pas un interrupteur que je peux switcher et qui d'un coup, modifierait mes attentes :/ J'ai peur que ce soit douloureux comme processus.
Ajout : je me rends compte aussi, qu'en prenant un peu de distance dans ma tête, je perds aussi une forme d'enthousiasme. Je suis moins touchée par ses messages pourtant adorables, et j'ai moins envie d'envoyer des messages adorables. Je me ferme légèrement, pour ne pas souffrir en quelque sorte, et je ne crois pas que ce soit une bonne solution à moyen et long terme.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Décalage dans les besoins/disponibilité et jalousie

Alabama
le mercredi 19 octobre 2022 à 22h23
Bonsoir :)
Je suis en relation poly avec un amoureux depuis plusieurs mois, et ce que nous vivons ensemble est vraiment super chouette.
Mais, deux problèmes m'empêchent d'envisager qu'il ait d'autres relations, de manière sereine.
1. Le décalage dans le besoin de communiquer à distance. Nous n'habitons pas juste à côté, donc il y a des moments où on se voit moins. Dans ces moments-là, j'aimerais qu'on communique plus mais il ne veut pas "se forcer" (et je n'ai pas non plus envie qu'il se force, à vrai dire). Au quotidien, il est lent à répondre aux messages, ça peut facilement prendre plusieurs jours et ça me demande pas mal de patience. Il me dit d'ailleurs qu'il est un peu au-dessus de son rythme idéal et qu'il va probablement diminuer dans les temps à venir.
2. Sa disponibilité n'est pas incroyable. Il a des difficultés pro et financières qui font que ça l'angoisse pas mal, il reconnaît lui-même qu'il est dispersé et ne s'organise pas particulièrement bien.
Dans ce contexte, où niveau communication et fréquence à laquelle on se voit je suis déjà légèrement frustrée, je ne suis pas vraiment confiante à l'idée qu'il ait d'autres relations : j'ai peur qu'il soit débordé, et qu'il me consacre encore moins de temps. Quand je lui en parle, il n'est pas tellement rassurant sur la question, il évoque le fait qu'effectivement il pourrait à l'avenir avoir moins de temps pour la relation, notamment pour nourrir ses autres relations amicales et familiales. En soi je n'ai rien contre. Mais il semble avoir peu de temps pour ses relations, et alors même qu'actuellement il consacre déjà ce temps majoritairement pour la nôtre, pour moi c'est un peu le minimum et moins ça ne correspondrait pas vraiment à ce dont j'ai envie.
Je ne sais pas trop quoi faire avec ça. J'ai l'impression que c'est soit je m'adapte, soit je trouve une relation qui comble mieux mes besoins de fréquence et de proximité, mais là tout de suite, c'est avec lui que j'ai envie de passer du temps, et lui ne semble rien pouvoir changer de son côté en tous cas à moyen terme.
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Merci d'avance :)
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.