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Discussion : [Lexique] Votre terminologie perso (termes et étiquettes pour définir une relation, un·e partenaire)

artichaut
le lundi 28 juillet 2025 à 14h03
Myla
Une de mes découvertes récentes est les relations comètes, c'était dans le livre vivre de "polyamour et d'eau fraîche "
Pour info le terme est antérieur à ce livre.
Myla
Ce que j'en comprends c'est que c'est des relations éphémères au fil du temps avec une personne retrouver rarement environ une fois par an en vivant des moments forts et ou de qualité...
Avec mes mots je dirais que ces moments crée un joli collier de perles toute plus belle les unes que les autres ce qui peut expliquer que ces relations peuvent être très importantes.
En tout cas c'est le cas dans ma vie et ça peut expliquer par exemple des relations que j'ai appelé des amours de bal ou de Jam en danse trad où jam de danse contact improvisation...
Et c'est pourquoi pour moi, le nombre de relations, n'est pas en soi limité. Et les questions poly d'emploi du temps (poncif des cafés poly) ne me parle pas. Si l'on n'est pas quelqu'un·e pour qui la quantité de temps (la récurence et la régularité) passé ensemble est importante, mais seulement la qualité de ce qui est vécu quand on se voit. Si l'on ne vit pas dans la conjugalité (même intermittente), avec cette idée de continuité et de durée dans la relation, mais dans l'instant, alors on peut être comète ou avoir autant de relation comète que l'on veut (ou presque). En tout cas ce n'est pas le temps disponible qui est le frein.
Ce n'est pas complétement mon cas. Mais je m'en rapproche un peu.
Myla
par ailleurs, je dis mes amours hommes ou femmes, présent ou passé. je n'aime pas et n'utilise pas le terme ex...
J'aime beaucoup dire ma constellation amoureuse parfois je peux la percevoir scintiller et percevoir aussi les interactions entre différentes constellations
J'aime bien cette idée que notre constellation puisse être dans l'espace (souvent pensée comme une carte géographique), mais aussi dans le temps, ou plutôt non soumise a la linéarité du temps : que toute relation passée soit pensée et inscrite au présent dans nos cartes relationnelles (sans distinction hiérarchique).
Refuser le terme ex, j'ai le sentiment que c'est refuser que le passé soit relégué aux oubliettes. Ou qu'une relation soit évaluée en fonction de son emplacement dans la chronologie.
Discussion : Ma femme est asexuelle, le polyamour est t il la solution ?

artichaut
le dimanche 27 juillet 2025 à 02h31
pilux
je suis assez frustré, et j'ai besoin de m'épanouir sexuellement. J'ai poussé les "recherches" assez loin dans l'exploration de la sexualité en solo, mais ca ne comble pas totalement le manque
Peut-être faudrait-il commencer par le commencement.
Pourquoi et de quoi es-tu frustré ? Pourquoi la sexualité en solo, ne comble pas totalement le manque ? Qu'est-ce qu'il te manque exactement ?
pilux
Est ce que des gens ont vecu une histoire dans le meme genre ?
Avez vous des conseils ?
J'ai plus ou moins vécu une histoire dans le même genre.
Mon principal conseil : ne pas chercher de solution à l'asexualité de ta femme (cf ton titre). Son asexualité n'est pas un problème, c'est une qualité.
Si tu aimes ta femme, aimes et chéris son asexualité. Son asexualité est une chance, pour elle, comme pour toi. De découvrir un monde infini, d'explorer de nouveaux chemins, de vivre enfin une vie volontaire et choisie, loin des poncifs sociétaux en vigueur.
Par ailleurs, si tu te poses la question du polyamour demandes-toi, à l’heure la plus silencieuse de la nuit, si tu ressent de la joie à l'idée que ta femme puisse aimer d’autres personnes que toi, avec amour et de vivre concrètement cet amour là ?
Creuse en toi même la plus profonde réponse, et si la réponse devait être oui, alors tu es sans doute prêt pour le polyamour.
(j'ai piqué une partie de ma dernière formulation à Rilke et à Kalyp)
Discussion : [Lexique] Terminologies pour décrire nos sexualités

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 21h52
Je note aussi que l'on parle facilement et rapidement de relation sexuelle. Comme si dès qu'il y avait du sexe, il y avait relation (c'est à dire, dans ma compréhension, une interaction suivie faite pour durer).
Certes on peut parler d'interaction sexuelle (mais qui dit ça, à part moi ?), ou (plus médicalement) de rapports sexuels.
Même le plan cul, peut avoir une connotation de durée. On fait des plans sur l'avenir. C'est un one shot qu'idéalement on réitère. Un genre de sexualité sérielle.
Discussion : [Lexique] Terminologies pour décrire nos sexualités

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 21h46
On pourrait aussi écrire partenaire exclusif ou partenaire sexuel exclusif.
Il y a 5 ans, j'avais cette défition de "partenaire" :
artichaut
Partenaire : une personne avec qui je partage de la tendresse, de la sensualité ou de la sexualité
Aujourd'hui je ne dirais plus ça. Mais en même temps, je n'utilise plus tellement ce terme…
Discussion : Peut on dire que le polyamour est un art libertin élitiste ?

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 21h38
oO0
"Elitiste" et "électif", sont deux qualificatif assez proches de telle sorte que l'un peut mettre sur la voie d'un autresource : # (page 2)
Lisant un vieux post des débuts de ce forum, je tombe sur ce passage qui me fait penser à mes réflexions du moment sur l'élection affective…
L'élection affective aurait-elle un sens ou une dimension élitiste ? Ça me parle. Même si ce n'est pas ce qu'a voulu exprimer l'auteur de ce sujet (pour qui élitiste a plutôt une connotation positive).
Discussion : Réflexions sur la sexualité exclusive, ou relation sexuelle unique.

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 18h58
Lili-Lutine
là où le corps réclame parfois juste de ne pas savoir
(…)
Un territoire où l’on ne serait pas sommé·e·s de savoir à l’avance
Et où l’on pourrait dire : je ne sais pas encore… et c’est très bien comme ça
Ça me fait penser au livre de Clara Serra La doctrine du consentement (La Fabrique, 2025).
Elle y fait une critique de la notion, nottament juridique, du consentement, qui se pense comme un oui ou un non, et jamais comme un Je ne sais pas.
Discussion : Réflexions sur la sexualité exclusive, ou relation sexuelle unique.

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 18h23
MPB
Par contre, j'ai toujours été très tactile avec les gens de mon entourage qui me sont chers (jusqu'à être très proche physiquement sans ambiguïté érotico-sexuelle), et j'ai toujours dit que je pourrais me passer de sexe, mais pas de câlins. Ce truc d'être blottie contre une personne, même partager un moment peau à peau, sans imaginer d'érotisme ou quoi que ce soit.
Aujourd'hui, je n'imagine pas pouvoir vivre de la sexualité avec quiconque sans que s'installe d'abord ce tactile, cette tendresse dont tu parles …et que ce tactile, cette tendresse soit d'abord vécue en acte, éprouvée en corps, comme non érotique.
Ce n'est que depuis ce territoire de tendresse non-sexualisée qu'éventuellement, peut-être, facultativement, et après en avoir pleinement profité et s'être pleinement mis en confiance, que pourrais naître un élan de sexualité.
Quand les dits "préliminaires" seront la norme, on pourra éventuellement recauser de saine sexualité. En attendant et tant que le désir et la séduction présiderons, j'ai le sentiment que la sexualité restera un territoire de chasse, d'abus et de danger perpétuel
…et non, comme dit @Lili-Lutine, un territoire habitable, respirant, variable, sensible.
Et du coup, homme, femme, non binaire, jeune, vieux, moche, beau… je m'en fous, la question est : est-ce cette tendresse et cette confiance peut s'éprouver et s'installer ? Et se vivre en tant que telle sans chercher à aller nulle part ailleurs.
Discussion : Réflexions sur la sexualité exclusive, ou relation sexuelle unique.

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 18h11
Je trouve ces réflexions passionantes, et je me sens un peu moins seul à vous lire. Merci.
On s'éloigne certes, un peu du sujet-titre de ce fil (ce qui va perturber mon besoin de classer/ranger les idées, notamment sur ce site) mais j'ai moi-même dérivé sur la fin de mon texte. Donc ça me semble assez logique.
Je trouve @Lili-Lutine, comme souvent, que tu dis mieux que moi, certaines choses que j'essaie de dire.
Si ce monde n'était pas hétéro-patricarcal @MPB, il n'y aurait pas besoin d'éviter les hommes cisgenres. Donc ça ne rentre pas vraiment dans le manque d'ouverture que je critiquais. C'est disons inhérent au monde tel qu'il est, même si je trouve ça un peu triste en soi.
Discussion : [Lexique] Monogamie de fait

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 17h46
Lili-Lutine
Je pense qu’on parle peu de ce qui rend certaines formes de non-exclusivité inaccessibles,
De même qu'on parle encore moins, je trouve, des formes d'exclusivités inaccessibles, et des personnes qui se tournent vers la non-exclusivité, faute d'avoir accès à la monogamie classique. Mais c'est un autre sujet…
Lili-Lutine
Je me suis souvent demandé combien de fois j’avais dit non à des désirs qui n’avaient pas les bons codes
combien de liens j’avais censurés parce que leur texture ne correspondait pas à ce que j’avais appris à reconnaître comme érotique ou digne d’un engagement
Oui, je me pose les même questions.
Discussion : [Chantier] Décortiquons la Monogamie

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 14h33
Décortiquer la monogamie, peut aussi passer par décortiquer "la sexualité" (monogame ou non).
Et le travail reste globalement à faire, je trouve.
Discussion : [Lexique] Monogamie de fait

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 14h30
Je me demande si cette monogamie réflexe trouve aussi des espaces dans la sexualité ?
Discussion : Mécanismes et schémas monogames dans nos relations polys (monogamie résiduelle, monogamie vestigiale.…)

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 14h25
Dans ce fil Réflexions sur la sexualité exclusive, ou relation sexuelle unique, j'évoque en quoi à travers "la sexualité" aussi, il peut y avoir des formes monogames dans nos relations polys.
Avons-nous une sexualité réflexe ?
Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 14h16
Merci pour vos réponses. C'est chouette de lire tout ça.
Je me dis que revaloriser l'amitié, passe aussi par re-questionner la sexualité. Et déjà remettre en question sa suprématie, sa supériorité, sa toute puissance.
J'ai posté ici quelques réflexions sur la sexualité exclusive (ou relation sexuelle unique, un peu comme si on n'avait qu'un·e seul·e ami·e…) qui me semble aller dans ce sens.
L'amour-amoureux ou le sexe tendent, il me semble, à générer du restrictif, là où l'amitié pourrait (sans être totalement à l'abri du restrictif via son processus électif) générer plus d'ouverture aux autres, mais aussi à d'autres modalités relationnelles ou interactionnelles.
Vivre moins (de RAS*) pour vivre plus.
*Relation amoureuse et sexuelle
Discussion : [Lexique] Exotisation de genre, fétichisation de genre et essentialisation

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 12h24
Un·e ami·e m'a fait remarquer qu'il pouvait y avoir de l'appropriation culturelle et politique dans le fait d'utiliser ainsi les termes "exotisation" ou "fétichisation".
J'accueuille et donc je le pose ici.
Discussion : Réflexions sur la sexualité exclusive, ou relation sexuelle unique.

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 11h37
Je vais parler ici de monogamie, mais sous un angle spécifique, celui de la "sexualité" (terme que pour l'instant, je ne vais pas définir).
Et je vais d'abord parler de sexualité exclusive, c'est à dire de relations sexuelles avec une seule personne. Avec l'idée d'élargir ensuite et voir en quoi dans "la sexualité" aussi, il peut y avoir des formes d'exclusivité dans nos relations poly.
Je parle donc pour l'instant de sexualité exclusive. C'est à dire que l'on peut éventuellement être "poly" (en amour, en relation affective, en amitié même…) mais que l'on choisis (temporairement ou non) de n'avoir qu'un·e seul·e partenaire sexuel·le.
*
J'imagine que les raisons de n'avoir qu'un·e seul·e partenaire sexuel·le peuvent être très variées : sécurité affective, sécurité sexuelle, lassitude, simplicité, gestion de l'intensité, vouloir profiter pleinement, etc. (je ne parle pas ici des personnes qui aimerait bien avoir plsuieurs relations sexuelles et n'en ont qu'une ou zéro).
De même qu'il peut y avoir plein de raisons pour être "en relation amoureuse" avec une seule personne.
Mon but n'est pas de juger individuellement les personnes qui font ce(s) choix (moi aussi à des endroits je fais des choix mono), mais de voir ce que ça raconte sociétalement, symboliquement, affectivement… et de venir mettre de la complexité dans nos réflexions, dans nos ressentis, …dans nos choix, justement.
*
Pourquoi sommes-nous tentés, parfois souvent jamais, de ne partager de la sexualité qu'avec une seule personne ?
Est-ce que la sexualité est un régime d'interaction spécifique, tellement spécifique qu'il incite à la fusion, non seulement des corps, mais des êtres ?
Et si oui, est-ce le sexe en lui-même, l'intensité de l'intimité sexuelle en elle-même, qui fabrique ça, ou est-ce une construction culturelle et sociale ? Par exemple lié au tabou (donc au sur-investissement de la chose), au sur-traitement du sujet par le cinéma, les livres… (qui fabriquent des injonctions collectives inconscientes).
Et pouquoi il y a t-il des personnes asex ? (même s'il y a plein de raisons/causes de ressentir ou choisir l'asexualité)
Se contenter d'une seule (ou même zéro) relation sexuelle, est-ce une manière de lutter contre le capitalisme et son incitation à toujours consommer plus (au détriment de la planète et des êtres en jeu) ? Ou bien est-ce une manière de faire moins de mal, d'arrêter les dégâts et les cadavres affectifs (surtout si on est un homme cis dans ce monde) ?
Ou au contraire, refuser la sexualité exclusive, est-ce une manière de refuser les carcans, les tabous, le puritanisme, et l'injonction à rester bien à sa place dans cette société ?
Sachant que de toute façon on est traversés et soumis à des injonctions contradictoires.
*
Il y a quelque chose dans la sexualité, comme dans nos liens affectifs, qui en ce moment me questionne au sujet de l'élection.
Pourquoi choisir untel-unetelle, et surtout pourquoi continuer ensuite avec untel-unetelle, et même souvent, prioriser untel-unetelle ?
Et là aujourd'hui pour moi, c'est dans le sujet de la sexualité que ça vient toquer.
*
Il y a comme un double mouvement que je ne comprends pas, que je ne comprends plus.
D'une part la fermeture a priori (c'est à dire avant d'avoir vécu) à vivre quelque chose de l'ordre de la sexualité (ou de l'intimité) avec une autre ou d'autres personnes.
Mais aussi pourquoi continuer, pourquoi vouloir refaire, voire même systématiquement, avec telle personne ?
Je pense être plus ou moins passé par là, donc il y a une part de moi qui peut comprendre, et pourtant une autre aujourd'hui qui ne veut pas comprendre.
*
Dans la caricature de la monogamie, c'est : on partage du sexe une fois avec une personne, et tout de suite on imagine le mariage, les scripts, l'escalator… et ça génère… du repli sur soi.
Même si la liberté sexuelle (ou le libertinage) sont passé par là, j'ai le sentiment qu'il reste quelque chose de cette ordre-là profondément ancré quelque part en nous (ou en certain·es de nous).
Comme si la sexualité venait appuyer à un endroit spécifique. Nous guérir (ou sembler nous guérir) de certaines blessures. Nous ouvrir un monde soudainement désirable et qu'il ne faudrait surtout pas lâcher.
Comme si la sexualité générait par elle-même (et non pas sociétalement) un biais d'engagement hyper fort. Et qui, on le sait, nous fait parfois accepter des choses que l'on ne devrait pas accepter.
Donc on reste avec la personne avec qui on a partagé une fois du sexe chouette, voire carrément on ferme les écoutilles et on ne veut plus que lui/elle (au moins pour un temps).
On participe soi-même à s'enfermer dans ce qui deviendra possiblement notre prison, et ce faisant on limite drastiquement le champ des possibles et on réprime notre besoin de liberté.
*
En fait aujourd'hui, je ne comprends plus qu'on puisse dire en matière de sexualité :
- j'ai envie de revivre du sexe plein de fois avec toi (voire même qu'avec toi/lui/elle)
ou
- avec toi je ne veux pas (je ne voudrais jamais) de sexualité (sauf bien sûr si on a vécu un truc pourri avec la personne, ou si la personne nous connecte — même malgré elle— à nos traumas, etc.)
Je me rends compte que je ne comprends pas le désir a priori. Ni d'ailleurs le non-désir a priori. Être capable de dire, au 1er regard, ou à la 1ère rencontre : je veux (ou je ne veux pas) faire du sexe avec toi.
Perso je suis trèèès lent, et ça ne peut généralement se construire que dans la lenteur, dans la confiance, dans la rencontre.
Et le désir a priori, a plutôt toujours été source pour moi de malentendu, de pression exercé sur l'autre, d'objectivation des personnes et au final de non respect de consentement (de non respect tout court) ou d'agression des corps et des êtres.
*
Je me dis que la sexualité, moi je pourrais vouloir en partager parfois avec telle ou telle personne (et peut-être même pourquoi pas une fois tous les deux ans avec certaines personnes). Et que pour la plupart des gens, la sexualité avec une personne donnée, c'est soit tout le temps, soit jamais.
J'ai rencontré une personne pour qui la sexualité est extrêmement variable. Elle n'est ni asexuelle, ni hypersexuelle, mais parfois l'un, parfois l'autre… et parfois tout autre chose. Et je trouve ça beau. Même si pour le coup elle galère beaucoup beaucoup avec ses amant·e·s.
Moi je dois bien admettre que je viens plutôt aussi du "tout le temps ou jamais".
Mais pourquoi restreindre la sexualité à ça ?
Beaucoup de chose dans ma vie, bougent à cet endroit-là ces dernières années.
Il y a celles/ceux qui sexent d'abord et voient ensuite quelle relation créer.
Il y a celles/ceux qui mettent très lontemps avant de sexer.
Mais presque toujours ensuite (quand c'est pas a priori) la relation se stabilise en un genre de "toujours ou jamais".
Pourtant ça existe, j'en ai rencontré : il y a des personnes pour qui il n'y a pas de règle : pouvoir passer du plein désir sexuel à plus du tout, puis re-plein, puis re-plus-du-tout et ainsi de suite… avec la même personne, et très rapidement.
Et quand j'y réfléchis, ça me semble plutôt sain.
Je ne parle pas de ne pas avoir envie une fois de temps en temps, mais d'une vraie variabilité.
Pourquoi faudrait-il que la sexualité soit continue, homogène ?
On peut vouloir manger une pizza un jour et plus jamais pendant 6 mois, et re-en avoir envie.
Comment peut-on affirmer qu'on ne voudra jamais sexer avec tel ou telle personne ??
Quand je rencontre quelqu'un je suis incapable de dire si j'aurais envie de sexer avec elle/lui. Rencontrons nous déjà. Ça vient, ça vient pas, qu'importe.
On ne rencontre pas des culs, des bites et des vagins. On rencontre des personnes. Et de n'importe quelle interaction avec n'importe qui (ou presque) pourrait naître du désir de (formes de) sexualité, ou pas.
J'ai le sentiment que c'est ce qui se vit dans le corps (et la confiance) qui va ou pas fabriquer ça sur le moment. et pas tel physique, telle corps, telle coiffure, tel acoutrement, ni même… telle personne.
C'est pour moi la confiance et la tendresse vécue qui peut emmener vers des territoires serein de sexualité. Et tout aussi bien ne plus arriver pendant 2 ans et revenir. Avec la même ou une autre personne. etc.
Le monde sexuel me semble tellement restrictif : je baise ou pas avec toi. Et c'est censer durer ainsi.
Ça me semble tellement absurde aujourd'hui.
*
Je précise que je ne cherche pas à dire qu'il faudrait se forcer. Tout refus de sexualité est légitime, et prime sur tout désir.
Mais pour autant je trouve qu'on se met tellement de barrières.
Comment puis-je dire "je ne sexerais pas avec tel genre, ou telle personne" ? Ça me semble absurde, ou nécessairement lié à un conditionnement social ou à des peurs (justifiées ou non).
Mais pour rendre ça possible, il faudrait déjà que la non-sexualité soit la norme (pour qu'on puisse aller sereinement avec presque n'importe qui vers des territoires où de la sexualité pourrait advenir), ce qui clairement n'est pas actuellement le cas, dans ce monde.
Au lieu de ça, la sexualité me semble dans ce monde d'abord un territoire de danger. Et que donc s'y aventurer, ou même s'approcher de zones pouvant y mener est en soi dangereux.
Et donc pour pouvoir se sentir en sécurité, oui, ça incite à fermer des écoutilles, à réduire le champ des possibles, et à refaire et prolonger avec telle personne avec qui nous aurions eu la chance — et même la rareté — de vivre une interaction sexuelle pleinement épanouissante et consentie.
*
Et je trouve que même chez les poly, chez les non-exclusifs — puisqu'on vit dans ce même monde dangereux — on subit les même peurs et on est contraints aux mêmes replis ou processus d'élection, quand c'est pas de la tentation de la privatisation.
Je ne vois malheureusement guère de solution (en tout cas à court et moyen terme, tant que ce monde est ce qu'il est).
Et nous sommes tous et toutes à mon sens traversé par des formes de sexualité restrictive.
*
La seule voie, que j'aperçois — à part se contenter de ce monde tel qu'il est et faire avec — serait quelque chose comme redéfinir complétement la sexualité.
Ce à quoi certain·e·s s'essayent, et c'est pourquoi l'on parle plutôt aujourd'hui des sexualités.
À la fois faire tomber la sexualité de son piédestal (a minima la sexualité hétéro-normative) et élargir le plus possible le champ des autres possibles (quitte à retomber dans le piège du capitalisme accumulatif et des frustrations associées).
Pour l'instant, perso, je ne trouve pas mon compte dans cet élargissement des sexualités, même si quelque chose de ce mouvement me parle.
Pas plus que je ne trouve mon compte dans l'appauvrissement inverse (même si je peux trouver ça parfois moins pire).
*
Bref pour ma part ni sexualité exclusive, ni sexualité non-exclusive ne me convient. J'ai besoin de questionner déjà ce qu'est la sexualité et comment on s'y rapporte.
Discussion : [Lexique] Terminologies pour décrire nos sexualités

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 11h06
Merci @Lili-Lutine.
Oui il me semble que sexualité exclusive correspond bien à ce que j'essaie de nommer.
Entre temps j'avais pensé à fidélité sexuelle, sexualité restrictive (mais ça me semble péjoratif a priori), ou encore relation sexuelle unique.
Il y a une différence en effet entre une orientation sexuelle/relationnelle et un état de fait possiblement temporaire (êre poly ou libertin et n'avoir qu'une seule relation).
Ce que j'essaie de nommer, c'est possiblement la possibilité d'être "poly" (en amour, en relation affective, en amitié même) mais n'avoir qu'un·e seul·e partenaire sexuel·le (par choix plutôt que par un état de fait temporaire non spécialement désiré… même si bien sûr un choix peut aussi changer à l'avenir).
…et comme tu le propose @Lili-Lutine on pourrait aussi dire exclusivité sexuelle choisie, pour préciser que ce n'est pas juste un état de fait …même si l'analogie avec mixité choisie me sonne bizarre au cerveau (dans un cas on a une restriction par choix individuel, dans l'autre une restrictition politique temporaire lié à des données systémiques)
…et du coup, le terme étant trouvé (merci @Lili-Lutine ), je vais ouvrir un sujet spécifique pour évoquer mes rélfexions du moment : Réflexions sur la sexualité exclusive, ou relation sexuelle unique.
Discussion : [Outil] Les privilèges monosexuels

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 11h06
Lili-Lutine
Il me semble que les mots "monosexuel·le”, “monogame”, “mono-partenaire sexuel·le”, etc. se croisent parfois dans les conversations, au point de flouter les lignes entre orientation sexuelle, style relationnel, et choix pratiques. (…)
Mais peut-être qu’un terme comme mono-érotisme, ou sexualité exclusive (ou même exclusivité sexuelle choisie) pourrait venir dire ce que certain·e·s vivent sans confusion avec l’orientation sexuelle. Parce qu’on peut avoir une sexualité exclusivement avec une personne sans être monosexuel·le au sens bi/pan vs hétéro/homo.
Merci ! Je prends …et je déplace sur ce fil : Terminologies pour décrire nos sexualités.
Et du coup j'ai aussi poursuivi mes réflexions ici : Réflexions sur la sexualité exclusive, ou relation sexuelle unique.
Discussion : Lexique

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 10h51
J'ouvre un fil spécifique : Terminologies pour décrire nos sexualités, pour ne pas encombrer celui-ci.
Et je signale ces fils précédemment crées :
- Définition de la Duogamie
- Sexogamie
- Les privilèges monosexuels
Discussion : [Lexique] Terminologies pour décrire nos sexualités

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 10h49
L'envie de créer ce sujet de discussion est venu d'une réflexion lancée ailleurs :
artichaut
Bon du coup je ne sais pas comment nommer le fait de ne partager de la sexualité qu'avec une seule personne, ou pour être plus précis de partager de la sexualité toujours avec la même personne.En ce moment j'ai des questionnements autour de ça, mais ne sait même pas quel mot employer pour en parler…
Mono-partenaire : ne concerne pas spécifiquement la sexualité
Monogamie sexuelle : un peu compliqué, mais pourquoi pas……à moins d'admettre que monosexuel ai plusieurs sens, plusieurs définitions : le contraire de bisexuel (un seul genre), mais aussi le contraire de polysexuel (un·e seul·e partenaire sexuel·le)
Lili-Lutine
Il me semble que les mots "monosexuel·le”, “monogame”, “mono-partenaire sexuel·le”, etc. se croisent parfois dans les conversations, au point de flouter les lignes entre orientation sexuelle, style relationnel, et choix pratiques. (…)
Mais peut-être qu’un terme comme mono-érotisme, ou sexualité exclusive (ou même exclusivité sexuelle choisie) pourrait venir dire ce que certain·e·s vivent sans confusion avec l’orientation sexuelle. Parce qu’on peut avoir une sexualité exclusivement avec une personne sans être monosexuel·le au sens bi/pan vs hétéro/homo.
(c'est moi, artichaut, qui souligne les mots de @Lili-Lutine)Source : Les privilèges monosexuels
Discussion : [Lexique] Terminologies pour décrire nos sexualités

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 10h49
Voici aussi quelques autres sujets du forum qui me semble dans la thématique :
- Définition de la Duogamie
- Sexogamie
- Les privilèges monosexuels
- Ça veut dire quoi hétéro ?
- Polyamour et bisexualité