Polyamour.info

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Rennes (France)

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Discussion : [Outil] Escalator relationnel

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artichaut

le mardi 12 août 2025 à 16h30

Je signale ce post de @Topper, où il fait un portrait assez complet de l'escalator comme la marque la plus profonde de la monogamie dont on peine à se débarrasser.

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Discussion : [Chantier] Décortiquons la Monogamie

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artichaut

le mardi 12 août 2025 à 16h29

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Discussion : Les traces de la monogamie dans tous nos liens : système, loyautés, attachements, et comment on compose avec

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artichaut

le mardi 12 août 2025 à 16h06

LeGrandStyle
Il n’y a rien de mal aux traces de la monogamie, et rien de mal à ce qui s’en détache.

Je ne pense pas que le propos de @Lili-Lutine soit de stigmatiser les traces de monogamie en soi. Plutôt identifier ce qui vient de la Norme et ce qui vient d'ailleurs.

On ne vit de toute façon pas hors du monde, la monogamie agît en nous, et on ne saurait totalement se détacher des normes de ce monde.

Mais ça peut permettre de faire des choix conscient, éclairés, en connaissance de cause.

On peut par exemple choisir d'être cis ou hétéro, une fois qu'on a compris que c'est une construction sociale, qu'on ne nous a pas dermandé notre avis, et qu'on a (au moins en théorie) le choix de quitter la norme ou d'y rester (même si la quitter est toujours plus dur que d'y rester, et qu'on peut donc y rester par "facilité" ou par empêchement… c'est toujours aussi un peu du luxe de quitter la norme).
Accessoirement ça peut aussi nous rendre plus empathique envers les personnes qui ne sont pas dans la norme, ou celles qui voudrait la quitter mais ne peuvent pas le faire (pour x raisons).

Mettre de la clarté sur nos choix et sur ce qui nous agît, a pour ma part, toujours du bon.

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Discussion : Les traces de la monogamie dans tous nos liens : système, loyautés, attachements, et comment on compose avec

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artichaut

le mardi 12 août 2025 à 15h57

Topper
Pour moi, la marque la plus profonde de la monogamie dont on peine à se débarrasser est l'escalator relationnel. Je l'assimile à la monogamie car cela rythme la construction des relations monogames.
(…)
Je retrouve dans les relations polyamoureuses cet escalator relationnel monogame comme principale difficulté à pérenniser ce type de relation.
(…)
Dans tous les cas où la relation était satisfaisante dans le passé, qu'elle devient insatisfaisante ensuite, alors que rien a changé négativement, je perçois un mécanisme d'escalator relationnel causant une frustration car interrompu dans sa course en avant.

Est-ce que toi aussi, tu te sens en prise avec l'escalator (ou tu décris ce que tu observe chez les autres) ?
- soit que tu devient toujours insatisfait au fil du temps ;
- soit que tu subis l'insatisfaction de ta/ton/tes partenaire(s) au fil du temps ;
- soit les deux…

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Discussion : [Outil] micro-moments d'amour, l'amour amour comme une émotion passagère (Barbara Fredrickson et Marine Duvouldy)

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artichaut

le mardi 12 août 2025 à 02h04

Alabama
Et puis pour moi, sentiment d'amour, ce n'est pas "émotion" d'amour. Le terme sentiment, peut-être que je me trompe, signifie pour moi quelque chose qui peut durer au-delà de l'émotion justement. Une atmosphère dans laquelle on baigne.

Ok, va pour l'émotion :
Le concept des micros-moments d'amour concernerait donc l'émotion d'amour
(fugasse, donc, par définition, comme toute émotion).

Et il y aurait donc pour toi (en matière d'amour) : l'émotion d'amour, le sentiment d'amour et l'amour en action.

Alabama
pour ma part je pense vraiment que le sentiment d'amour est "pour toujours". Ça ne veut pas dire qu'on est "amoureux" pour toujours. Ça ne veut pas dire qu'on reste en relation pour toujours.
J'ai rompu des liens avec des personnes parce qu'on est pas compatibles.
Mais je les aime toujours !
(…)
Je ne peux pas les effacer de mon histoire et donc de mon coeur. Je pense à elles parfois et le sentiment d'amour n'a pas bougé depuis la fois d'avant.

Je sais que pour d'autres ce n'est pas pareil, il y a des (sentiment d') amours qui disparaissent. Particulièrement dans des cadres structurellement non-égalitaires (conscientiser une oppression, voire des comportements manipulatoires peut donner envie de réécrire l'histoire et peut annuler les sentiments ressentis).
Mais oui, perso, je vis plutôt les choses un peu comme toi. Pas tant en terme de sentiment pour le coup, mais plutôt au registre de l'émotion.
Mon sentiment évolue. Une rupture peut abîmer le sentiment, par exemple.
Mais si je reconvoque les émotions du passé, si je me replace dans la situation et me rapelle pourquoi ou comment j'aimais telle personne, alors l'émotion ressurgit, presque à l'identique.
Ce qui me fait dire que : j'aime toujours au passé les personnes que j'ai aimé.
Les raisons pour lesquelles je les aimait, je les ait aimées, n'a pas changé (même si ces personnes peut-être, elles, ont changé — au point que je peux avoir le sentiment au présent d'avoir presque affaire à des inconnues —).
Ai-je vraiment aimé les personnes, ou une image que je me faisait d'elles, je ne sais pas. En tout cas l'émotion est pour moi quasi intacte et reconvocable.
Est-ce de la nostalgie d'un vécu commun, plutôt qu'un amour au présent ? Possible. Mais c'est ainsi que je le vis.

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Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

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artichaut

le lundi 11 août 2025 à 15h34

Alabama
Je découvre ces dernières années qu'en fait, j'ai un point de saturation dans les moments partagés avec mes amies moi aussi ! Et ça c'est nouveau. Auparavant je pensais ne jamais avoir "assez", mais c'est parce que j'idéalisais ce que j'aurais pu vivre de plus avec ces personnes.

Quand à moi, c'est plus dans la sexualité que ça m'est arrivé.
Mon genre est de celui à qui on a inculqué qu'on est censé avoir toujours envie de sexe, et qu'il faut saisir tout occasion qui se présente. Et oui, sans doute que j'ai pu idéaliser aussi ce que j'aurais pu vivre sur ce terrain-là.

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Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

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artichaut

le lundi 11 août 2025 à 12h36

MPB
il y a tellement de fils de discussion que j'ai parfois peur de poster dans le mauvais et je ne veux pas détruire le travail appliqué d' @artichaut

Oui, désolé, j'ai conscience de créer beaucoup de fils de discussion, et je ne voudrais pas créer des injonctions supplémentaires (on en a bien assez comme ça) et de la peur de mal faire.
J'ai besoin de ranger les choses, ranger mes idées, mais fait/faites comme bon vous semble. Et du reste moi-même je suis loin de respecter tout ce que je mets en place.

MPB
(d'ailleurs, quelle énergie tu as pour alimenter tous ces fils, faire les liens entre eux, les déterrer si besoin, merci et bravo pour ça 🙏),

merci. et content si ça sert à d'autres qu'à moi.
Il y a le flux et il y a l'archive.
Sur ce forum, je suis plus du côté de l'archive.
J'aime pouvoir retrouver ce qui s'est dit, et (pour)suivre des développements d'idées dans le temps.
Les réponses et échanges ici, me font moi aussi, grandement avancer.

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Discussion : [Vocabulaire] Relation ou pas ?

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artichaut

le lundi 11 août 2025 à 10h55

Alabama
J'avais fait une réponse assez longue, et puis bon, elle s'est perdue dans les limbes de l'informatique au moment de l'envoi.

Zut alors !
Mais ok pour la concision.

Alabama
Mais je n'adhère pas à cette idée d'accumulation de micro-moments d'amour. Déjà parce que dans la vidéo en question, ça parle de sentiment d'amour mais pas d'aimer en action et que pour moi, l'un sans l'autre correspond encore à une vision Disney de ce qu'est l'amour et ça ne me parle pas (plus).

Sur ça, j'ai choisi de répondre dans le fil dédié.

Alabama
Aussi parce que la continuité, l'espoir de se revoir, sont pour moi des éléments importants pour construire de la confiance. Mais que veut dire continuité ? Je crois qu'on en a toustes une définition différente. Pour moi c'est simplement compter sur le fait que je vais revoir une personne dans un délai relativement régulier et qui diffère d'une relation à l'autre : certaines relations, je m'attends à les voir toutes les semaines, d'autres tous les 3 mois.

Peut-on dire que tu a besoin d'un sentiment de continuité ? (puisque tu plussoie qu'il n'y a pas réelle continuité) Et que ça passe pour toi, par une certaine régularité (variable selon les personnes et les liens que tu construit).
Et pour rester dans le sujet du fil, que c'est cette régularité qui entre-autre, fait relation pour toi ? (en plus des actes d'amour, etc)

Alabama
plutôt que chercher à diminuer ces besoins/attentes avec l'espoir de moins souffrir.

Perso ce n'est pas tant l'espoir de moins souffrir, qui m'inciterais à diminuer mes attentes, c'est que perso je les trouve infondées (ou en tout cas, ce sont elles mêmes des stratégies pour répondre à mes besoins) et que très concrétement je vis mieux avec moins d'attentes.
…mais au final j'en arrive à la même conclusion : m'éloigner quand certaines relations ne me corresponde pas (et accepter que l'autre s'éloigne idem).

J'ai l'impression que ta stratégie pour avoir moins de douleur est désormais de nommer/assumer tes attentes.
La mienne est de ne pas compter sur l'autre (avoir moins d'attentes) pour répondre à mes besoins, de ne pas attendre de l'autre (un autre en particulier) qu'il/elle réponde à mes besoins.

Et c'est là qu'on rejoint un truc genré. Les personnes AFAN (assigné·es féminin à la naissance) ont été sociailsé·es pour donner beaucoup (et au passage ignorer leurs besoins). Ce qui fait qu'en tant que mec (personne AMAN) en contexte hétéro on reçoit déjà beaucoup sans avoir à le demander. Donc on est de fait plus entraîné à avoir peu d'attentes (et généralement peu conscients de nos besoins).

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Discussion : [Outil] micro-moments d'amour, l'amour amour comme une émotion passagère (Barbara Fredrickson et Marine Duvouldy)

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artichaut

le lundi 11 août 2025 à 10h04

J'ai envie de ramener ici d'une part le lien vers ce fil : Dis...c'est quoi l'amour ? où, comme ici, il est question d'amour.

D'autre part cette réflexion d'@Alabama, issu du fil Relation ou pas ? :

Alabama
je n'adhère pas à cette idée d'accumulation de micro-moments d'amour. Déjà parce que dans la vidéo en question, ça parle de sentiment d'amour mais pas d'aimer en action et que pour moi, l'un sans l'autre correspond encore à une vision Disney de ce qu'est l'amour et ça ne me parle pas (plus).

Aussi parce que la continuité, l'espoir de se revoir, sont pour moi des éléments importants pour construire de la confiance.

Source : #

Oui, la notion de micro-moments d'amour parle du sentiment d'amour.
J'ai l'impression que pour ce qui est d'aimer en acte, il est assez évident que ça ne dure pas, que c'est discontinu, que c'est une somme de moments.
Quelque part donc ce concept, c'est ramener cette évidence dans le sentiment.

Et pour le coup la vision Disney me semble être de penser que le sentiment dure toujours. Le sentiment d'aimer, et aussi celui de se sentir aimé·e. Et le fait qu'il soit continu est comme un implicite.

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Discussion : C'est quoi l'engagement ?

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artichaut

le lundi 11 août 2025 à 00h28

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Discussion : Lexique

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artichaut

le lundi 11 août 2025 à 00h19

Je signale avoir ouvert ce fil : C'est quoi l'engagement ?

Un peu dans l'esprit de Dis...c'est quoi l'amour ?

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Discussion : Les traces de la monogamie dans tous nos liens : système, loyautés, attachements, et comment on compose avec

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artichaut

le lundi 11 août 2025 à 00h19

Siestacorta
J'ai l'impression que tu confonds tes tiraillements sur l'engagement et la monogamie.

Avant de pouvoir éventuellement te répondre, j'ai besoin d'explorer : C'est quoi l'engagement ?

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Discussion : C'est quoi l'engagement ?

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artichaut

le lundi 11 août 2025 à 00h17

On parle beaucoup d'engagement, notamment sur ce forum, à propos des liens affectifs, amoureux, etc. Et j'ai parfois le sentiment qu'on confond cette notion avec celle de la disponibilité (à l'autre).

Alors : à quoi je m'engage quand l'on parle d'engagement ? (dans un contexte affectif)

S'agit-il d'un engagement de soi à soi, ou de soi à l'autre ? Et qui peut alors "juger" de cet engagement ? Soi-même ? Ou bien seul les autres peuvent-ils juger de notre engagement ? Et est-on toujours sur la selette quand à savoir si réellement l'on s'engage ? Ou si l'on respecte les engagements pris (quand ceux-ci ne sont pas juste tacites, ou escompté par l'autre indépendamment de nous-même).
Et si l'on se plante, si l'on a sur-estimé son engagement, ou sa capacité d'engagement, est-ce grave docteur ?

J'ai le sentiment d'être une personne qui s'engage, pourtant je ne me retrouve pas dans le sens qui semble être couramment utilisé.

Alors j'ai envie de vous demander : C'est quoi l'engagement pour vous ?

Je tâcherais de répondre moi-même à la question. Mais ça me donne envie de "vous" (qui voudra) laisser répondre d'abord à la question.
- Soit sous l'angle d'une définition censée être objective, proposer/partager une/des définition/s.
- Soit "c'est quoi l'engagement selon la Norme ?" (Norme monogame notamment).
- Soit plus spécifiquement, c'est quoi l'engagement pour vous, dans votre vie ? Comment l'incarnez vous ?

Bref, répondez comme vous voulez…

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Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

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artichaut

le dimanche 10 août 2025 à 23h57

cactus
j'y pense tout simplement trop !

Voilà qui ressemble au titre d'un autre livre de Christel Petitcollin…

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Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

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artichaut

le dimanche 10 août 2025 à 02h31

artichaut
Et je finis toujours par avoir besoin de me retrouver moi, sans l'autre. …ce qui en "amitié" est plus facilement considéré comme recevable.

Est-ce que l'amitié est un type relationnel normé qui accepte mieux la discontinuité du lien ?

Et accepter cette discontinuité, qui probablement désintensifie le lien, le fait chuter de son piédestal idéalisé, et peut-être nous coupe dans nos élans de (toute) puissance …permet-il d'accéder à plus de calme et de sérénité ? Voire plus de douceur envers ce que l'on vit et ce que l'on ne vit pas ?

Qu'est-ce qui est triste dans le fond ? Ne pas nous laisser emporter dans nos élans de toute puissance qui nous émmènent droit dans le mur ? Que nos fantasmes de relation idéale ne puisse jamais se réaliser ? Se rendre compte qu'on n'en est pas soi-même capable ? Renoncer à nos anciens fantasmes de toute puissance ? Renoncer à la griserie du moment où on commence à foncer dans le mur ?

Et si on l'acceuillait cette tristesse ? Avec tendresse. Et si on la traversait…

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Discussion : [Outil] micro-rupture (ou microrupture)

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artichaut

le dimanche 10 août 2025 à 02h21

Suite à une question d'@Alabama, j'ai précisé ici ce que j'entends par micro-ruptures, et la norme inverse de continuité qui est à mon sens contenue dans le terme et l'idée même de « relation ».

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Discussion : [Vocabulaire] Relation ou pas ?

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artichaut

le dimanche 10 août 2025 à 02h05

Alabama
J'ai du mal à comprendre ce que tu veux dire concrètement par là. J'ai la sensation que tu essaies d'exprimer quelque chose qui serait différent de la norme, et donc j'ai besoin que tu définisses cette norme pour mieux imaginer ce que tu veux dire par "micro-ruptures" ou "ne plus aimer l'autre" tout en ayant "des élans, des pensées" et même "des émotions"...
Ce serait quoi, l'inverse de ce que tu dis ?

Bon, je vais essayer de prendre le temps d'enfin répondre à cette question.

Mon concept de micro-ruptures s'inspire du concept des micro-moments d'amours (c'est bien de suivre les liens).

Disons qu'en gros, j'ai le sentiment que le concept de relation, ou l'idéal normé (donc que je nomme facilement "monogame") des relations — notamment amoureuses — est quelque chose d'intense, continu, durable, voire immuable (puisqu'idéalement parfait), etc.
Soit un long fleuve tranquille, soit un long fleuve intranquille, mais toujours un fleuve (quand c'est pas une autoroute).

Et rarement on parle de, et encore moins valorise, des relations discontinues, intermittentes, ponctuelles, irrégulières, imprévisibles, impermanentes, etc. Comme peut-être ce que toi même tu nomme comète (qui dit bien leur caractère étrange ou vu_comme_exceptionnel) et que tu caractérise comme "besoin de très peu d'engagement".

Perso j'associe ce "fleuve" au mythe d'aristophane, d'une relation fusionnelle, mais appliqué au temps, à la durée. La monogamie la pense unique, là où le "polyamour" sera tenté de la vivre dans chacune (en tout cas idéalement plusieurs) de ses relations. Mais dans les deux cas il y a l'idée et l'envie d'une continuité.

Ce mythe/fantasme/croyance de la continuité, de la permanence, se retrouve dans le concept d'amour censé être constant (voire parfois inconditionnel) et dans la plus_pure_monogamie : du coup de foudre jusqu'à la mort, voire même au delà.

Et perso, j'ai le sentiment — que l'on soit mono, poly, anarel… — qu'on a tendance à la recalquer dans la plupart, voire toutes nos relations. Une relation n'est pas un truc qui s'arrête, c'est un truc continu. On n'arrête pas d'être en relation, car ponctuellement on ne se voit plus. (alors qu'en réalité, on se voit probablement moins qu'on ne se voit_pas, donc la 'norme', la référence devrait être plutôt de ne pas se voir).

Et j'ai l'impression qu'en contexte poly, qui peut impliquer la déconjugalisation (ne pas habiter ensemble) ou en tout cas le partage du temps (entre plusieurs relations), il peut y avoir un fort enjeu sur ce qu'on fait de la relation, lorsqu'on n'est pas avec l'autre (les autres), ou pire lorsqu'on est avec un·e autre.

On peut vite se sentir abandonné, délaissé, etc. Et ce forum regorge de témoignages en ce sens.


Or réalistement, on n'est que peu ensemble, on ne pense que peu à l'autre (les autres), on n'aime pas de manière continue, etc, etc.
La vie est mouvement, elle est tout sauf permanente, et nos liens sont tout sauf continus.

C'est comme si il fallait compenser, sans cesse se rassurer mutuellement, palier à la discontinuité de nos liens, par un sur-investissement des vides, de ces moments, où l'on n'est pas ensemble, ou bien où l'on ne pense pas à l'autre (les autres), voire où très sincérement, soyons honnêtes, on n'est pas en connexion et on n'aime pas l'autre (les autres).
Car juste on est ailleurs… et pourquoi pas (en réel ou en pensée ou en amour) avec un·e autre. Mais aussi… pourquoi pas… avec soi-même, avec le vide, les fourmis, Dieu, ou ce que vous voulez.

Et je trouve qu'on se mets une pression de ouf à compenser. Où qu'on met une pression de ouf à l'autre pour que sans cesse il/elle nous rassure.

Perso, j'ai besoin de beaucoup de temps avec moi-même. J'ai besoin de couper avec l'autre (les autres). J'ai besoin parfois de ne pas être là pour l'autre. J'ai besoin aussi de ne pas être indispensable, voire d'être rassuré que si je meurs demain, l'autre ne va pas s'effondrer. J'ai besoin de savoir que l'autre (les autres) ne comptent pas que sur moi, et que d'autres sont là pour elle/lui (merci compersion).

Et j'ai aussi besoin de sentir qu'on apprivoise la grande rupture (la mort à venir et l'impermanence de toutes choses). Et que donc on aille vers essayer de vivres des ruptures de manière moins trash. Et que donc on s'entraîne à vivre des micro-ruptures de manière sereine. Et pas toujours reporter ça à la saint glin glin.

Nos liens sont éminemment faits de micro-ruptures, et sont fait de plus de vide que de plein. Peut-on aller vers une acceptation progressive de ce fait ? Et pourrait-on aussi y trouver de la joie ? Ou au moins de la paix ?

Se réjouir de ce qui est là, et cesser de se focaliser sur ce qui n'est pas là.


Le concept de relation me semble fonctionner comme un leurre, convoquer un idéal inatteignable, et nous maintenir dans une frustration, elle quasi permanente.

Accepter de regarder la mort et l'impermanence en face, accepter la discontinuité de nos liens et de nos amours, et donc accepter les ruptures (giga ou micro) et en attendant accepter qu'on ne sera jamais en relation avec quiconque, si ce n'est avec soi-même ; me semble sinon salvateur du moins ouvrir une autre façon de voir, penser et surtout vivre les liens qui nous unissent, nous séparent, nous réunissent et nous reséparent sans cesse.


Et comme m'a dit un jour une personne de ce forum, alors que je vivais une rupture : « Le bon côté c'est qu'une rupture n'est pas vouée à être éternelle non plus ! »
Ça m'avait tellement fait réfléchir…
Comme si on me retournait le cerveau, et que je voyais enfin ce que jusque-là je refusais de regarder.
Non pas espérer et attendre une réconciliation, mais juste prendre conscience qu'une rupture est le pendant de la relation, que ni l'une ni l'autre ne sont éternelle ou permanente en soi, que l'impermanence c'est la vie, et que la vie c'est la seule chose que l'on ai.

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Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

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artichaut

le samedi 09 août 2025 à 14h59

MPB
J'ai l'impression que mes relations romantiques les plus intenses ont commencé par de l'amitié

J'ai l'impression sur ce sujet qu'il y a une typologie de fonctionnement (dans les liens) :
- des personnes qui vont presque toujours commencer par une interaction à caractère sexuelle (ou a minima se poser la question et l'évacuer) et/ou amoureux, avant d'aller éventuellement vers de l'amitié ;
- des personnes qui vont presque toujours commencer par des interactions amicales avant d'aller éventuellement vers de la sexualité et/ou de l'amourosité.
Et bien sûr d'autres types entre et autour de ces 2 catégories.

Je suis clairement plutôt de la 2ème catégorie (même si il y a eu quelques exceptions dans ma vie). J'ai besoin de lenteur et d'authenticité, de se rencontrer vraiment (pas juste dans la facade des faux semblants des débuts de rencontre), sans séduction ni maniérisme, sans tentative de plaire ou d'obtenir quelque chose de l'autre.
Et je préfère de très loin le sexe avec des ami·es qu'avec des inconnu·es.

MPB
La seule solution que je trouve en ce qui me concerne, c'est me passer de liens très intenses pour rester dans quelque chose de calme, stable, contrôlé. Mais lorsque j'écris ça, ça me semble assez triste.

Pourquoi triste ? Qu'est-ce qui te provoque cette tristesse ?


Et par ailleurs,
Ne peut-il y avoir des relations de basse intensité ? (sans qu'elles soient pour autant dévalorisées, ou marquées du sceau de l'infamie)

Perso j'en suis revenu de l'intensité.
J'ai même jadis organisé des événements pour vivre ça : de l'intensité.
Mais aujourd'hui je recherche plutôt la douceur, le calme et la sérénité.
L'intensité aujourd'hui ne me fait plus vibrer, et plutôt je m'en méfie.
Des petits pics d'intensité (comme une petite piqûre de jalousie) je dis pas, ça réveille, ça revigore, mais l'intensité en continue (comme dans une relation dite amoureuse) ça mépuise. Et je finis toujours par avoir besoin de me retrouver moi, sans l'autre. …ce qui en "amitié" est plus facilement considéré comme recevable.

Mon idéal amoureux, c'est l'amitié.
Mon amitié idéale, c'est la tendresse.
Ma sexualité idéale, je sais pas trop, je cherche encore (probablement quelque chose de l'ordre de la sensualité, avec du plaisir décomplexé et de la frustration assumée voire ludique).

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Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

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artichaut

le samedi 09 août 2025 à 10h58

Je disais ici que : sortir l'amitié de ses ornières peut faire peur.

Et je peux en partie le comprendre : l'amitié est pour beaucoup un endroit de stabilité et de sécurité affective, puisque justement détaché des intensités amoureuse et sexuelles et des liens familiaux "obligatoires". Vouloir revaloriser l'amitié, c'est souvent en floûter les frontières, et potentiellement reconvoquer des zones de danger à l'intérieur de zones tranquilles.

La question pourrait être alors : non pas comment sortir de nos zones de confort, sortir l'amitié de sa zone de confort, mais comment élargir la zone de confort de l'amitié ?

Et plus généralement, comment rendre nos liens plus confortables ? …quelqu'en soient les termes ou les cases qui les désigne.
Comment mettre de l'amitié dans tous nos liens ?
Mai aussi : comment, petit à petit, élargir nos zones de confort affectif ?

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Discussion : [Lexique] Votre terminologie perso (termes et étiquettes pour définir une relation, un·e partenaire)

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artichaut

le samedi 09 août 2025 à 10h56

cactus
C'est mon gros souci du moment.
Comment mettre des mots sur mon vécu, mes aspirations, sans être mal comprise. Le concept semble tellement éloigné de la norme ambiante que quels que soient les mots que j'essaie d'y mettre, on ne me comprend pas.
(…)
La dernière fois que j'ai exprimé mes aspirations, la personne l'a compris comme "Tu veux qu'on aie une liaison amoureuse quoi, mais... t'es mon amie!", sur le ton du reproche, alors qu'elle sait que je suis ace

J'ai le même problème mais à un autre endroit. Non pas l'amitié fusionnelle mais la tendresse tactile en amitié.
La dernière fois que j'ai voulu partager de la tendresse tactile avec un ami homme (certes après lui avoir listé plein de choses que j'aime chez lui), il a pris ça pour de la drague, et a cru que… "j'en voulais à son cul".
Sortir l'amitié de ses ornières peut faire peur.

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