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Discussion : Comment ne pas blesser des amants?

artichaut
le vendredi 09 décembre 2022 à 13h30
…et tu as plusieurs façon de mettre le hola
- mettre le hola aux protagonistes extérieurs si en effet, tel est ton souhait intime
et
- mettre le hola à ton chéri, qui tout de même, semble exercer de la pression sur toi pour que tu fasses ce que lui décide
Ta difficulté, ton indécision peut aussi venir de ça : tu es prise entre 2 feux qui cherchent à te diriger vers des endroits contradictoires.
La question c'est donc : quel est toi, ton vrai désir intime ?
.
Identifier et assumer son désir, ne veut pas dire qu'on est obligé de le réaliser ensuite. Mais ça permet de savoir ce qui vient de toi et ce qui vient des autres. Et donc de visibiliser les efforts que peut-être toi tu fait pour satisfaire les désirs des autres.
C'est pas pareil de faire ce que te demande ton chéri (de dire clairement aux autres qu'il n'y a aucun amour, que ce n'est que de l'amitié) ou de dire à ton chéri « En fait il y a de l'amour avec untel, mais je ne vais pas le faire exister, car c'est difficile pour toi ». Je ne dis pas qu'il faut faire ça. Tout dépend ce que tu ressent. Mais si jamais c'est ce que tu ressent, alors oui, ça me semble judicieux.
Bref essayer d'aller au +juste de tes sentiments et les partager en toute franchise avec les différents protagonistes. Ensuite, une fois que chacun·e à fait ça, vous avez les bases pour discuter et décider ce que concrétement vous allez faire.
Discussion : [Texte] La jalousie vue comme une pieuvre à 8 pattes - Hypatia from space - déc. 2015, janv. 2016

artichaut
le vendredi 09 décembre 2022 à 12h29
La jalousie vue comme une pieuvre à 8 pattes - Hypatia from space
- 2ème partie, janv. 2016
(copie ici pour archive)
Partie 2 : Désamorcez vos triggers et ceux de votre partenaire
Maintenant que vous avez identifié avec précision les pattes-de-pieuvres de la jalousie qui vous affectent, et celles qui affectent votre partenaire, et que vous avez pris le temps d’en discuter afin de mieux vous connaître l’un l’autre, nous allons aborder quelques pistes de solutions. Certaines vous rejoindront parfaitement, alors que d’autres ne vous conviendront pas du tout. Pour les solutions, comme pour les triggers, c’est du cas par cas, puisque chaque personne est unique. Une solution qui fonctionne pour moi peut ne pas fonctionner pour vous, et inversement. D’ailleurs, vous allez probablement trouver des idées qui vous aident à surmonter un état de jalousie, et qui ne sont pas dans cette liste : partagez-les autour de vous, dans votre communauté polyamoureuse, et écrivez-les moi !!! Plus il y aura d’outils différents de gestion de la jalousie qui seront en circulation, plus il y aura de chances que chacun trouve ce qui lui convient personnellement !
Une histoire qu’on se raconte
Selon les experts, la jalousie vient avec un « épisode » tout entier, avec un « scénario dans notre tête », dont un aspect fondamental est la signification que nous donnons à cet épisode. Les éléments qui composent un épisode de jalousie sont les suivants :
- Les circonstances qui ont conduit à la jalousie
- La jalousie elle-même en tant que sentiment
- Les tentatives de s’auto-gérer
- Les actions et événements subséquents
- La résolution de l’épisode
Le scénario peut trouver son origine dans des actions, des faits, des paroles, des perceptions, mais également dans l’imagination, des assomptions et des déductions. Ces assomptions et déductions ont de fortes chances de n’avoir aucun fondement dans la réalité, surtout si elles portent sur ce que vous pensez que votre partenaire pense. N’essayez pas de jouer les médiums et de lire les pensées de l’autre : posez des questions afin de vérifier si ce que vous imaginez est vraiment ce que votre partenaire pense. Il est plus que probables que vous ayez mésinterprété les actions ou paroles de l’autre.
Les experts ne s’entendent pas sur le rôle joué par la culture et l’univers social dans l’élaboration d’un épisode de jalousie, certains affirmant que la culture d’une personne a un impact important sur l’émergence d’un sentiment de jalousie, alors que d’autres affirment que la jalousie serait au contraire un état cognitif impénétrable, ne pouvant être affecté par des éléments de conditionnement social.
Cognitif vs. Comportemental
En gros, au moment d’un épisode de jalousie, il est possible d’agir sur deux fronts :
- Cognitif : Ce que vous pensez
- Comportemental : Ce que vous faites (actions)
Le plus efficace, l’option que préconise Reid Mihalko, l’auteur de cette métaphore de la pieuvre-à-8-pattes, est d’agir sur les deux à la fois :
- Stratégie cognitive : »quand mon partenaire dit ou fait _______________ je me dis _______________. »
Ici, il s’agit de modifier ce qu’on se dit à soi-même, de changer son dialogue intérieur. Tout le monde a du bla-bla dans sa tête, par lequel nous augmentons notre propre sentiment de jalousie comme une spirale en nous disant des choses qui dépeignent la situation négativement ou qui prêtent de mauvaises (et fausses) intentions à notre partenaire ou à son partenaire. Il faut choisir de mettre fin à tout ce verbiage mental, et le remplacer par un dialogue intérieur plus positif et empowering.
Ex : Au lieu de se dire « s’il arrive en retard, ça veut dire qu’il ne m’aime pas », on se dira plutôt : « s’il arrive en retard, j’ai plus de temps pour faire autre chose en attendant », ou « s’il arrive en retard, ça veut dire qu’il/elle a une mauvaise gestion du temps, mais ça ne signifie rien à propos de ses sentiments envers moi ».
Ex2 : Au lieu de se dire « Quand elle rit les blagues de ce gars, ça veut dire qu’elle le trouve plus intéressant », on se dira « ce gars est intéressant, et moi aussi d’ailleurs, on a chacun nos qualités et nos caractéristiques, je sais que ma partenaire s’intéresse à moi même si elle est momentanément accaparée par une autre personne ».
Note : il est parfois difficile d’arrêter les pensées négatives qui tournent dans notre tête comme un hamster qui court sans fin dans sa roue. Si vous avez besoin de vous outiller à cet effet, vous aurez peut-être envie de découvrir la Programmation Neurolinguistique (PNL) grace à l’incontournable ouvrage Pouvoir Illimité, d’Anthony Robbins.
- Stratégie comportementale :
« Quand mon partenaire dit ou fait ……………….., je fais ……………………………. »
Ici, il s’agit de trouver une expérience positive à vivre pour soi-même. Au lieu de rester dans l’inaction, de rester à ressasser sa misère intérieure, on pose des actions concrètes en vue de son propre bien-être : Quand mon copain va voir son autre amoureux, je vais prendre un verre avec des amis ; Quand mon chum va voir son autre copine, je vais à une séance de yoga avec une amie. On peut également planifier le prochain moment qu’on passera avec notre partenaire et anticiper positivement cette prochaine rencontre.
Exercice : Faites une liste de 10-15 éléments cognitifs et 5-10 éléments comportementaux que vous pouvez mettre en pratique en cas d’épisode de jalousie.
Si vous êtes en train de lire ce document, il y a des chances que ce soit parce que vous êtes en situation aiguë de jalousie et que vous êtes en recherche active de solutions immédiates, en plein cœur du problème. Mais si vous êtes un peu prudent, vous êtes peut-être en train de lire mon article en prévention de la prochaine fois que ça vous arrivera. Pas que vous vous souhaitiez être jaloux(se), mais avec un peu de réalisme, on sait bien que la jalousie nous atteint tous occasionnellement. Il est préférable de s’etre préparé à l’avance, et de pouvoir se dire « je suis jaloux/jalouse présentement, tout est normal, je sais comment gérer cette situation difficile ».
Ça ne veut pas dire qu’un épisode de jalousie deviendra amusant comme une journée à la plage ; ça veut dire que peut-être qu’on arrivera à le gérer sans noyer tout le monde avec nous, sans blesser inutilement des gens, et/ou sans briser une relation à laquelle on tient. Ou bien peut-être qu’on pourra, une fois la tempête passée, se féliciter d’avoir fait des progrès, même minimes. La gestion de la jalousie se vit beaucoup dans la prévention. Malheureusement, nous avons souvent le mauvais réflexe, une fois qu’on vient de traverser un gros épisode difficile de jalousie, de vouloir tourner la page et oublier tout ça, en essayant de se faire croire naïvement que c’était la dernière fois… La manière plus efficace d’aborder la situation serait tout de même de travailler sur votre jalousie AVANT la prochaine attaque de la pieuvre-à-8-pattes !
Familiariser notre partenaire à nos triggers et nos stratégies de gestion de la jalousie
L’une des façons d’agir préventivement en matière de jalousie est d’avoir une discussion avec votre partenaire, afin d’échanger sur vos triggers et vos stratégies de gestion, à un moment ou vous êtes tous les deux calmes et réceptifs. Choisissez ensemble un moment que vous réserverez exprès pour discuter de ces questions afin de vous mettre d’accord sur les pensées et comportements que vous souhaitez adopter chacun pour soi, et aussi l’un envers l’autre lors de votre prochaine situation de jalousie.
Le but de la discussion est d’approfondir votre connaissance et compréhension mutuelle, et de déterminer comment vous pouvez vous soutenir l’un l’autre avant et pendant une attaque de pieuvre-à-8-pattes. Partagez avec l’autre quelles sont vos triggers personnels. N’oubliez pas, comme nous l’avons vu dans la partie 1 de cet article, chaque individu est unique, et votre partenaire n’a probablement pas les mêmes triggers que vous ! Ne paniquez pas si votre partenaire ne comprend pas vos triggers ; les siens sont différents. Et ne jugez pas les triggers de l’autre ! Aucun trigger n’est « meilleur » ou « moins bon ». Nos vulnérabilités sont ce qu’elles sont. On ne les choisit pas ; on peut seulement les accepter et travailler dessus. Vous pouvez notamment procéder par écrit comme suit :
« chèr(e)………..,
1. voici quels sont mes triggers de jalousie :
2. je crois que les besoins derrière ces triggers sont : (ex : estime de soi, sécurité, équité, etc.)
3. avant un épisode de jalousie, voici ce que je crois que nous pouvons faire pour l’éviter :
• faites une liste de plusieurs moyens par lesquels VOUS pouvez répondre à ces besoins par vous-mêmes.
• Et une liste de plusieurs moyens par lesquels votre partenaire peut vous aider à répondre à ce besoin.
• Diversifiez les solutions : si vous avez un seul moyen de répondre à votre propre besoin, vous avez moins de chances de parvenir à y répondre que si vous avec dix moyens différents.
• Soyez avant tout le principal responsable de vos propres besoins. Un partenaire aimant voudra sans doute collaborer à répondre à vos besoins dans la mesure de ses capacités, mais évitez de mettre sur les épaules de l’autre la responsabilité de vous combler. Votre bonheur, c’est votre responsabilité !
4. Pendant un épisode de jalousie, voici ce que j’aimerais que nous fassions :
• Exprimez la liste des moyens cognitifs et comportementaux par lesquels vous comptez réagir à une attaque de la pieuvre-à-8-pattes.
• Exprimez à votre partenaire plusieurs moyens par lesquels il peut vous soutenir et vous rassurer pour chacun des triggers potentiels.
Cet échange entre votre partenaire et vous rendra possible une meilleure compréhension de l’autre et l’élaboration de nouvelles stratégies, de nouveaux accords et d’une nouvelle complicité qui n’auraient jamais pu être possible auparavant. Vos premières tentatives de gestion de la jalousie ne seront peut-être pas aussi parfaites dans la réalité qu’elles le sont sur papier. Ne vous découragez pas ! Comme dit le proverbe : « c’est en forgeant qu’on devient forgeron ». Chaque nouvelle expérience de jalousie, bien qu’en apparence dévastatrice, vous amènera à une meilleure compréhension de vous-même et de l’autre.
Par ailleurs, votre liste n’a pas à demeurer statique : vous pouvez la réviser en fonction de ce qui a bien fonctionné et de ce qui n’a pas fonctionné du tout. Enlevez ce qui n’a pas marché, félicitez-vous pour ce que vous avez fait de bien (vous n’avez sûrement pas TOUT raté, n’est-ce pas ?), et ajoutez à votre liste de nouveaux moyens que vous aurez découvert entre temps ! On ne peut jamais avoir trop de moyens de répondre à nos propres besoins, jamais trop d’outils de connaissance de soi, ni trop d’initiatives pour créer notre propre bonheur !
Dealer avec la jalousie de son partenaire
Lorsqu’on est peu affligé soi-même par la jalousie, on peut avoir tendance à éviter le sujet ou considérer que c’est le problème de l’autre, qu’il doit s’en occuper de son coté. Mais la réalité, c’est que si votre partenaire vit de la jalousie, vous et vos autres partenaires en serez inévitablement éclaboussés. Par conséquent, rien ne vous empêche de prendre les devants et d’amorcer la discussion. Vous montrerez ainsi à votre partenaire que vous vous préoccupez de son bien-être et que vous désirez jouer en équipe plutôt que chacun pour soi !
Il est possible d’apprendre à connaître les triggers de son partenaire afin d’éviter de « peser sur les mauvais boutons ». On peut s’entendre pour agir de manière à ne pas créer les situations inconfortables qui activent ses pattes-de-pieuvres, et connaître ses propres stratégies d’auto-gestion afin de le/la soutenir dans ses tentatives de modifier ses pensées, son dialogue intérieur (stratégies cognitives) et ses actions (stratégies comportementales) lorsqu’il/elle vit des moments de jalousie. Vous ne serez pas immédiatement expert à éviter les triggers de l’autre : faire des erreurs est ok, tant qu’on est prêt à aider à recoller les pots cassés.
Persévérance !
Gérer sa jalousie est un apprentissage comme apprendre à lire, à faire du vélo ou attacher ses lacets de chaussures ; vous deviendrez meilleur au fil du temps. Lorsque vous faites des choix judicieux et posez des actions pour gérer votre jalousie, vous déprogrammez vos triggers, qui perdent alors peu à peu de leur emprise sur vous. En offrant à votre cerveau de nouvelles expériences cognitives et comportementales, vous participez à vous reprogrammer !
Affectueusement,
Hypatia
Discussion : [Texte] La jalousie vue comme une pieuvre à 8 pattes - Hypatia from space - déc. 2015, janv. 2016

artichaut
le vendredi 09 décembre 2022 à 12h16
La jalousie vue comme une pieuvre à 8 pattes - Hypatia from space
- 1ère partie, déc. 2015
(copie ici pour archive)
Partie 1 : Identifier et comprendre ses déclencheurs
Lorsque je dis à quelqu’un que je suis polyamoureuse, je peux m’attendre à me faire poser LA question incontournable : « non mais, t’es pas jalouse??? » Et ma réponse est toujours la même : « Bien sûr, je suis jalouse comme tout le monde ! » (bon, ok, peut-être pas comme tout le monde… Mais j’ai travaillé fort pour en arriver là). La jalousie est un sentiment quasi universel et il est absolument normal de la ressentir. Les polyamoureux•ses n’y sont pas immunisés davantage que les monogames. Mais ils comprennent que, comme n’importe quelle émotion difficile, la jalousie peut se comprendre, se travailler et qu’on finit par la ressentir de moins en moins souvent, avec de moins en moins d’acuité.
Lorsqu’il est question de compréhension, gestion et éventuellement élimination de la jalousie, mon outil de prédilection, que je recommande à tout le monde, est la Pieuvre à 8 pattes de Reid Mihalko. Reid est un sex educator américain dont je suis une fan-finie! L’une de ses contributions est un séminaire-web dans lequel il compare la jalousie à une pieuvre.
Le présent post est largement inspiré des notes de cours qui accompagnent ce séminaire de Reid et de sa collègue Dr. Beth. Pour des raisons évidentes de droits d’auteur, il n’en est ni une copie fidèle, ni une traduction exacte, tout au plus une version personnelle illustrée de quelques exemples de mon cru. Mon souhait est de rendre accessible aux polyamoureux•ses francophones la métaphore de la pieuvre-à-8-pattes afin qu’elle soit pour eux, comme elle a été pour moi, la petite lumière au bout du tunnel et le début d’une meilleure compréhension de soi et d’une meilleure communication avec ses partenaires.
Démêler un peu tout ça
Tout d’abord, il faut comprendre que la jalousie n’est pas une seule émotion, mais plutôt un sentiment composite, c’est-à-dire fait de plusieurs émotions mélangées. La confusion qui en résulte rend la jalousie difficile à identifier et à comprendre, ce qui entraine un sentiment d’impuissance.
Les facteurs qui composent la jalousie peuvent être regroupés en 8 catégories, que nous comparerons aux 8 pattes d’une pieuvre.
Chaque individu est unique quant à ses sensibilités en matière de jalousie. Ce qui rend une personne insécure à se mettre en position foetale dans un garde-robe ne provoquera absolument aucune réaction chez une autre personne. De plus, le nombre de pattes qui afflige chaque personne va varier : certaines personnes semblent être sensibles à toutes les pattes-de-pieuvres, et ressentent souvent de la jalousie, alors que d’autres personnes ne sont affligées que par une ou deux de ces pattes. Enfin, il y a des « degrés » dans la réactivité de chacun à un facteur de jalousie. Ce n’est pas tout noir ou tout blanc, jaloux au complet ou pas jaloux du tout; on se situe le plus souvent quelque part sur un continuum. Il peut être utile de quantifier l’importance qu’on accorde à chaque patte-de-pieuvre, en donnant une note de 1 à 10. 1 = ce facteur ne m’affecte pas du tout, 10 = ce facteur m’affecte à un point extrême. On peut, par exemple, être à 3 sur 10 pour une certaine patte-de-pieuvre et à 8 sur 10 pour une autre patte. Si vous faites partie de ceux qui ont plusieurs pattes-de-pieuvre de la jalousie ou qui ont des niveaux élevés, ne désespérez pas : la jalousie n’est pas comme une maladie incurable qui vous incapacitera pour le reste de votre vie polyamoureuse; Cette vilaine pieuvre et ses pattes maléfiques peuvent être apprivoisées, une étape à la fois!
Chaque patte peut être influencée par les autres. Un peu comme une allergie combinée : les fraises ou l’exposition au soleil ne vous causeront peut être pas d’allergie séparément, mais combinez-les et vous vous tapez une réaction allergique qui vous fait vous gratter partout! Ainsi, l’insécurité seule n’est peut être pas un problème, ni le sentiment d’infériorité, mais la minute ou les deux sont combinés, vous vous retrouvez aux prises avec un sentiment de jalousie que vous comprenez d’autant moins que chaque élément séparé n’est pas en soi une source de difficulté.
De plus, des éléments qui n’ont rien à avoir avec les pattes-de-pieuvres de la jalousie peuvent modifier votre seuil de tolérance : stress, fatigue, variations hormonales, deuil, maladie, dépression saisonnière, consommation d’alcool et autres substances, etc.
Ces facteurs extérieurs peuvent s’ajouter aux pattes-de-pieuvres et créer des mélanges d’émotions explosifs. Les polyamoureux•ses ont donc des raisons supplémentaires de maintenir une saine hygiène de vie; en effet, il y a peu de chances d’arriver à gérer avec succès les émotions qui composent la jalousie si on n’a pas, notamment, des mécanismes de gestion du stress, des heures de sommeil suffisantes (à tenir en compte si vous êtes parents de jeunes enfants), ou de la modération dans sa consommation d’alcool (l’alcool étant un facteur de problèmes conjugaux, que l’on soit monogame ou polyamoureux•se).
Par ailleurs, nos déclencheurs de jalousie peuvent varier en fonction du•de la partenaire impliqué•e. On peut être plus sensible à une patte avec le partenaire A et à une autre avec la partenaire B. Enfin, nos déclencheurs peuvent varier au fil du temps. Certains déclencheurs disparaitront totalement au fil de votre expérience dans le polyamour, alors que d’autres pourraient apparaitre en fonction de circonstances changeantes.
Les trois étapes vers l’empowerment
Empowerment est un mot qui n’a pas vraiment de bon équivalent en français, mais qui désigne le sentiment d’avoir du pouvoir sur sa propre vie. Les trois étapes de l’empowerment sont les suivantes :
1. Connaître vos propres pattes-de-pieuvres (aussi appelées triggers, ou déclencheurs)
2. Apprendre comment gérer intérieurement vos déclencheurs.
3. Échanger avec vos partenaires à propos de vos déclencheurs et de comment ils•elles peuvent vous aider à être plus sécure.
Posons-nous maintenant quelques questions qui vont nous aider à identifier quelles pattes-de-pieuvres (déclencheurs) sont susceptibles de nous affliger :
Les 8 pattes-de-pieuvres de la jalousie // Quelques questions…
1 Possessivité, contrôle, besoin de se sentir spécial
- Combien possessif vous sentez-vous envers chacun•e de vos partenaires?
- Quand vous ne vous sentez pas en contrôle de la situation, comment vous sentez-vous? Pourquoi est-ce un problème? Qu’est-ce qui est difficile à propos de cela pour vous ?
- Sur une échelle de 1 à 10, évaluez votre besoin de vous sentir spécial•e aux yeux de vos partenaires?
- Si vous ne vous sentiez pas spécial•e pour vos partenaires, comment vous sentiriez-vous? Pourquoi serait-ce un problème? Qu’est-ce qui serait difficile à propos de cela pour vous?
2 Insécurité
- Combien sécure ou insécure êtes-vous dans chacune vos relations?
- Quel est le risque que votre relation tombe en ruines?
3 Perte
- Combien craignez-vous de perdre l’autre ou d’être abandonné(e)?
- Le changement vous fait-il peur? Percevez-vous le changement comme une perte? Est-ce qu’une chose ou une personne qui sort de votre vie laisse un vide?
4 Rejet
- À quel point percevez-vous le rejet comme un affront personnel? Comme une négation de votre valeur personnelle?
- Si une relation se termine, que votre partenaire vous quitte, qu’est-ce que cela signifie à propos de vous-même?
5 Solitude
- Aimez-vous être seul•e?
- Quel est le problème lorsque vous n’êtes pas avec votre partenaire?
- Seriez-vous jaloux si vous aviez d’autres plans de votre coté?
- Combien de vos requêtes dans votre relation sont motivées par la volonté de ne pas être seul•e?
6 Justice/équité
- Jusqu’à quel point mettez-vous l’accent ou accordez-vous de la valeur aux concepts de justice et d’équité? Jusqu’à quel point ces concepts sont-ils, pour vous, synonymes de parité ou d’être identiques?
- Qu’est-ce qui est juste? Qu’est-ce qui est équitable?
7 Perception de soi/sentiment d’infériorité (envie)
- Votre perception de vous-mêmes est-elle influencée par la comparaison sociale?
- Qu’est-ce qui vous fait sentir moins bon•ne, inférieur•e, lorsque vous vous comparez à quelqu’un d’autre? Qu’est-ce ce que vous n’avez pas ou n’êtes pas?
8 Convoitise/manque/pénurie (envie)
- Combien aspirez-vous à avoir des choses que vous n’avez pas?
- Pourquoi en avez-vous besoin ou voulez-vous cela dans votre vie?
- Si je n’ai pas ………….. cela signifie pour moi que ……………….
Pourquoi est-il important de connaitre vos déclencheurs?
Tout d’abord, soyez conscient•e que différentes personnes accordent davantage d’importance à différents déclencheurs.
Aucun déclencheur n’est en soi plus important, plus légitime ou pire que les autres. Vous avez les déclencheurs que vous avez. Ne portez pas de jugement sur vos déclencheurs, ni sur ceux des autres.
Il se peut que votre partenaire ne comprenne pas vos déclencheurs. Chaque personne est unique dans ce qui lui cause de la jalousie et ce qui ne lui en cause pas. Il faut de l’empathie pour accepter que l’autre soit sensible à un déclencheur qui ne nous fait rien. Parce que je ne »comprends pas » pourquoi l’autre est sensible à une patte-de-pieuvre en particulier ne veut pas dire que sa réaction n’est pas valable ou que son vécu ne mérite pas de considération. Chacun•e doit pouvoir exprimer ce qui lui cause un malaise sans en éprouver de culpabilité ou de honte — ce qui est plus facile à dire qu’à faire, d’ailleurs; On se sent tellement facilement coupable ou honteux de ressentir de la jalousie !
1. La patte-de-pieuvre de la possessivité, du contrôle et du besoin de se sentir spécial·e
Le besoin de se sentir spécial•e se manifeste de différentes manières en fonction des individus. Certains ont besoin de se sentir spéciaux dans la sphère affective de leur partenaire, alors que d’autres ont davantage besoin de se sentir spéciaux dans la sphère sexuelle. Ces besoins peuvent se manifester de façons variées. Par exemple, cela vous dérange-t-il si votre partenaire donne à son autre partenaire le même petit surnom affectueux qu’il•elle vous donne à vous? Y a-t-il des activités que vous trouvez plus difficiles de voir vos partenaires partager avec d’autres personnes?
Il est important de trouver des façons de répondre à votre sentiment d’être spécial•e. Personne, à moins d’avoir un problème pathologique, n’a besoin de toujours être le•la plus spécial•e dans tous les domaines. L’objectif est de discuter avec votre partenaire de ce qui vous fait sentir suffisamment spécial•e pour ne pas tomber dans la zone critique. Voici quelques questions qui peuvent guider vos échanges à ce sujet :
- Sur une échelle de 1 à 10, évaluez votre besoin de vous sentir spécial•e pour votre partenaire. Dans quels domaines en particulier ressentez-vous le besoin de vous sentir spécial•e? Dans quels domaines pouvez-vous accepter de ne pas vous démarquer?
- Toujours sur une échelle de 1 à 10, combien avez-vous besoin de vous sentir irremplaçable?
- Combien avez-vous besoin de vous sentir dans une position unique?
- En quoi sentez-vous que vous n’êtes pas comme les autres?
- Quelles sont les aspects »sacrés » de votre relation, que vous n’êtes pas prêt à partager avec d’autres (ou pas tout de suite)?
Si vous avez un fort besoin de vous sentir spécial•e, il peut être très difficile pour vous de vivre dans une situation où votre partenaire, par la manière dont il•elle agit ou parle de ses relations, ne répond pas naturellement à votre besoin de vous sentir unique. Vous pouvez aussi ressentir de la jalousie en lien avec votre besoin de vous sentir spécial•e dans d’autres contextes que dans votre vie amoureuse. Par exemple, au travail, si un collègue occupe la place »spéciale », ou dans votre vie familiale, si un enfant occupe cet espace privilégié. Si, au contraire, vous ne ressentez pas le besoin de vous sentir spécial•e, il se peut que cet aspect ne soit pas un déclencheur de jalousie pour vous. Tant mieux ! Mais ne perdez pas de vue que c’est peut être le cas pour vos partenaires!
Afin de rendre les choses plus concrètes pour votre partenaire, énumérez 5 choses qui vous font sentir particulièrement spécial•e à ses yeux.
Énumérez maintenant 5 choses qui vous font sentir non-spécial•e, et discutez-en avec votre partenaire.
2. La patte-de-pieuvre de l’insécurité dans la relation
Ce n’est pas la même chose que d’être une personne insécure en général. On parle ici du sentiment que la relation elle-même n’est pas tout à fait sécure. En fait, on peut être une personne généralement sure à propos d’elle-même, mais insécure à propos de certains aspects spécifiques dans sa vie. Votre sentiment par rapport à la relation n’est pas nécessairement un indicateur de comment vous vous percevez en tant qu’individu. Si vous sentez que votre relation est vraiment forte, alors cette patte-de-pieuvre ne sera probablement pas un déclencheur de jalousie pour vous. Par contre, si vous sentez que votre relation est fragile, la jalousie pourrait se manifester sous forme d’insécurité.
Les questions suivantes peuvent aider à clarifier ce qui donne à chacun un sentiment de sécurité dans la relation:
- Qu’est-ce qui vous donne (ou vous donnerait) le sentiment que votre relation est solide?
- Qu’est-ce qui vous permettrait de voir ou de ressentir que votre relation a des bases fortes?
- Lorsque votre relation est fragile, que vous traversez une période plus difficile dans votre couple, qu’est-ce que votre partenaire et vous pourriez vous dire l’un à l’autre afin de renforcer le sentiment de votre engagement et/ou attachement l’un envers l’autre?
3. La patte-de-pieuvre de la perte et de la peur de perdre
Le changement fait partie intégrante de la vie. Certaines personnes perçoivent les changements comme des transformations, alors que d’autres les ressentent comme une perte. Si vous êtes quelqu’un qui percevez les relations comme des choses qui arrivent et repartent, il y a peu de chances que la patte de pieuvre de la peur de perdre produise une réaction de jalousie importante. Mais si vous percevez la perte d’une personne ou d’une relation comme un grand vide, que vous désirez éviter à tout prix, vous êtes plus susceptible de souffrir de la jalousie que cette patte-de-pieuvre occasionne.
- Sur une échelle de 1 à 10, combien grande est votre peur de perdre l’autre ou de vous sentir abandonné•e?
- Lorsque quelqu’un proche de vous meurt, comment cela vous fait-il sentir?
- Lors de ruptures antérieures, comment avez-vous vécu la perte de la relation? Comment la vivez-vous maintenant?
- Si votre partenaire quittait votre vie, comment vous sentiriez-vous?
- Quelles situations particulières déclenchent votre peur de perdre un•e partenaire?
Certaines relations, généralement celles dans lesquelles on se sent plus investi•e, peuvent susciter plus de peur de perdre ce qu’on a. Toutefois, si votre partenaire ne ressent pas la même peur de vous perdre, cela ne signifie pas que vous ne comptez pas pour lui•elle, seulement que cette patte-de-pieuvre n’est pas un déclencheur pour lui•elle comme ça l’est pour vous.
La peur de perdre ne touche pas que la personne elle-même, mais peut concerner des éléments que vous chérissez dans la relation : perdre le temps qu’on passe ensemble, perdre la disponibilité émotionnelle de l’autre, perdre la complicité, etc. Quelle que soit la chose que vous craignez de perdre en raison de l’arrivée d’une nouvelle personne dans la vie de votre amoureux•se, il est essentiel de l’identifier et d’avoir une discussion ouverte à ce sujet, afin de mettre des mots sur votre peur et également pour que l’autre puisse vous dire si vous risquez bel et bien de perdre ce que vous craignez. Souvent, on se crée des peurs qui n’ont pas lieu d’être.
4. La patte-de-pieuvre de la peur du rejet
- Comment vivez-vous le rejet?
- En situation sociale, sans nécessairement être rejeté•e, vous sentez-vous souvent à part? À l’écart? Pas inclus•e?
- Dans votre relation, qu’est-ce qui vous fait sentir rejeté•e?
Dans votre relation, qu’est-ce qui vous cause un sentiment d’être à part, pas inclus•e?
Il s’avère souvent utile d’identifier les phrases que vous vous dites intérieurement à propos du rejet que vous vivez et ressentez : je ne suis pas assez ……………………….. ; Je suis trop ……………………… Qu’est-ce que cela indique à propos de vous-mêmes ?
L’expérience du rejet dans l’enfance et l’adolescence que la plupart des gens vivent à divers degrés peut être marquante pour l’âge adulte et avoir un impact important sur la manière dont nous vivons et interprétons nos relations amoureuses. Il n’est pas possible de traiter ce sujet globalement ici, mais le net et les librairies regorgent de documentation et de ressources concernant l’expérience et la gestion du rejet. Dans de nombreux cas, une psychothérapie peut également s’avérer utile afin d’identifier et de panser les vieilles blessures que l’on traîne depuis l’enfance et qui empoisonnent insidieusement nos relations.
5. La patte-de-pieuvre de la solitude
- Sur une échelle de 1 à 10, combien appréciez-vous passer du temps seul•e?
- Quel est le problème lorsque vous n’êtes pas avec votre partenaire?
- Quelles sont les circonstances où le sentiment de solitude provoque de la jalousie?
- Seriez-vous jaloux•se si vous avez des plans de votre côté?
Notre réaction face à la solitude est très influencée par la culture et étroitement liée à notre socialisation en fonction de notre genre assigné à la naissance : les petites filles sont conditionnées très jeunes à rechercher leur valeur personnelle dans les relations avec autrui. La femme (et des personnes d’autres identités de genre également) existe et perçoit sa valeur d’individu à travers le regard de l’autre. Par conséquent, la solitude, l’absence de cet autre, peut s’avérer le déclencheur d’angoisses profondes qui résultent en jalousie. Apprendre à être et se valoriser par soi-même, sans dépendre de l’autre, est un travail difficile mais essentiel, non seulement pour éviter la jalousie, mais pour bénéficier d’une bonne estime de soi en général, pour avoir une idée juste de sa propre valeur et afin d’être un individu complet.
On a tous grandi avec l’idée que nous sommes la moitié d’un tout, en quête de son autre moitié, qui devra combler parfaitement notre vide intérieur et nous faire sentir enfin complet•ète. C’est le mythe amoureux par excellence; l’autre personne nous complétera si bien que nous ne serons plus jamais seul•e. Avec une telle vision des choses, ce n’est pas étonnant si, lorsque notre partenaire vaque à ses propres activités et prend plaisir à ses autres relations, cela est perçu par certains d’entre nous comme une trahison! Je ne devais plus jamais ressentir la solitude maintenant que tu es dans ma vie! C’est ta job que je me sente pas seul•e! Vrai? Faux!!! Archi-faux! La solitude fait partie intégrante de la vie, que l’on soit célibataire, marié•e, ou polyamoureux•se avec 5 partenaires.
Faire des plans de notre coté pour éviter la jalousie quand notre chéri•e a une date (ou quand il•elle prend du temps pour soi et n’est pas disponible pour nous, car on peut aussi être jaloux•se du temps-pour-soi de notre partenaire, même si ça n’implique personne d’autre!) est une bonne solution à court terme. Mais ultimement, on doit viser surtout à se »reprogrammer » afin de ressentir positivement les moments de solitude, plutôt que de les redouter. Être seul•e, c’est avoir un rendez-vous avec soi-même, c’est l’occasion de faire des choses dont on a envie depuis longtemps mais qu’on se dit toujours qu’on n’a pas le temps de faire : lire, peindre, téléphoner à un•e ami-e qu’on a perdu•e de vue, redécorer son appartement, aller prendre une longue marche, écouter de la musique, DORMIR !!!!
6. La patte-de-pieuvre de la justice et de l’équité
- Comment définissez-vous ce qui est juste? Ce qui est équitable? En quoi ces deux concepts se rejoignent ils? En quoi diffèrent-ils?
- De 1 à 10, combien accordez-vous de valeur à que tout soit juste entre les partenaires? De 1 à 10, combien accordez-vous de valeur à ce que tout soit équitable entre les partenaires?
- Si votre partenaire avait une date et que vous n’en aviez pas, comment cela vous ferait-il sentir? Qu’est-ce qui pourrait améliorer votre sentiment face à la situation?
- Qu’est-ce qui vous fait sentir qu’il y a un manque de justice dans votre relation? Qu’est-ce qui vous fait sentir qu’il y a un manque d’équité?
7. La patte-de-pieuvre de la perception de soi et du sentiment d’infériorité
- Combien votre perception de vous-même est-elle influencée par la comparaison avec les autres?
- Combien l’opinion des autres compte-t-elle dans l’opinion que vous avez de vous-même?
- Qu’est-ce qui vous affecte le plus lorsque vous vous comparez aux autres? Ce que vous n’avez pas? Ce que vous n’êtes pas?
- Les événements qui réveillent chez moi un sentiment d’infériorité sont : …………………..
- De quelle manière pouvez-vous demander à être rassuré•e dans ces domaines par:
- - - Votre partenaire?
- - - Vos amis?
- - - Vous-même?
8. La patte-de-pieuvre de la convoitise, du manque et de la pénurie
- Sur une échelle de 1 à 10, combien d’importance accordez-vous à des choses que vous n’avez pas?
- Pourquoi voulez-vous cela? Pourquoi croyez-vous en avoir besoin?
- - - Qui/qu’est-ce qui vous a enseigné que vous avez besoin de cela?
- - - Qu’est-ce qu’avoir cela vous donnerait de plus? Qu’est-ce que ça rendrait possible pour vous?
- - - Quel est le worse case scenario de ne pas avoir cela?
- - - Quel serait un autre moyen de répondre à ce besoin?
- Lorsque vous n’avez pas cette chose dont vous croyez avoir besoin, cela signifie que : …………………………….
- - - Est-ce que ça veut vraiment dire cela? Ou est-ce que c’est plutôt une histoire que vous vous racontez à vous-même?
- - - Quel serait le moyen pour moi de donner un nouveau sens à ce besoin?
- - - Qu’est-ce qui me nourrirait de manière constructive afin que ce besoin ne soit plus source ce jalousie?
Maintenant que vous avez identifié et compris un peu mieux vos propres patte-de-pieuvres et ceux de votre partenaire, je vous invite à aller un peu plus loin, avec l’article « La jalousie vue comme une pieuvre à 8 pattes, Partie 2 : Désamorcer vos triggers et travailler avec les triggers de votre partenaire ».
Affectueusement,
Marie-Claude, alias Hypatia
Discussion : [Texte] La jalousie vue comme une pieuvre à 8 pattes - Hypatia from space - déc. 2015, janv. 2016

artichaut
le vendredi 09 décembre 2022 à 12h01
La jalousie vue comme une pieuvre à 8 pattes - Hypatia from space
- 1ère partie, déc. 2015
- 2ème partie, janv. 2016
Le site d'Hypatia semble mort.
Discussion : [Questembert] Papotes amimoureuses #03 — 9 décembre 2022

artichaut
le jeudi 08 décembre 2022 à 22h41
Feuille de route envoyée à l'instant.
Si tu n'as pas reçu, dis le moi.
Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

artichaut
le jeudi 08 décembre 2022 à 15h10
Oui. On est bien d'accord.
Ce qui me gêne se sont les relations possessives et/ou dépersonnalisantes. Les parenthèses n'étaient là que pour expliquer.
Je connais des personnes qui disent "mon/ma" et chez qui ça n'est pas possesif. Et d'autres qui ne le disent pas et font exister des relations possessives.
Pour moi ce qui compte derrière les mots, c'est l'intention qu'on y mets.
Les mots me servent à réfléchir. J'aime regarder comment je parle, et ce que ça peut signifier. Tiens pourquoi j'ai dis "mon" là ? Pourquoi j'ai dis "fille" (et pas "femme") ? Pourquoi j'ai dis "femme" et pas "Jacqueline" ? etc. Qu'est-ce que ça raconte de moi et de la relation ?
Et perso j'aime qu'on me demande si on peut m'appeler "mon" avant de le faire.
Discussion : Séduction éthique

artichaut
le jeudi 08 décembre 2022 à 15h01
kill-your-idols
Laisser une porte de sortie à l'autre est la base de toute relation saine.
Certes, mais c'est +facile à énoncer qu'à faire exister en acte.
Mark
dire que le non est tout aussi ok qu'un oui.
Dire ne suffit pas (je l'ai appris à mes dépends). Je pense vraiment que ça se joue en un tout autre endroit. À savoir d'abord en nous et pas en l'autre.
Car même avec la meilleur volonté du monde, même en verbalisant les choses, j'ai constaté que ça ne suffisait pas.
Mark
Je désamorce.
Oui voilà. Désamorcer en soi-même ce qui transfome des besoins en attentes, et des attentes en pression sur l'autre.
No pression.
C'est pas juste laisser le choix de dire non.
Discussion : Séduction éthique

artichaut
le jeudi 08 décembre 2022 à 12h06
Pour moi, soyons clair, la séduction est l'un des piliers de la culture du viol (et pas n'importe quel pilier, celui qui se présente sous une forme idyliquement romancée et qui pourtant ancre dès le départ les drames à venir).
Les définitions sont très claires : séduire quelqu'un c'est l'amener à consentir à des relations sexuelles. Et le mot consentir ici est tout sauf du "consentement".
Moi, mon envie, justement, ce serait d'arrêter de chercher à obtenir.
Et je voudrais mettre en exergue ceci de la citation wikipédia :
Elle possède, selon le but recherché, des connotations négatives si elle nuit à autrui, ou au contraire être perçue culturellement comme positive
Car pour moi il y a bien quelque chose de culturel (cf aussi la "séduction à la française") qui amène à voir du positif dans quelque chose d'à mon sens profondèment sexiste et oppressif.
Mais soite, allez y, bousculez tout ça, enlevez y le sexisme si c'est possible, et inventez une séduction éthique, et non problématique, comme tu dis. Et encore mieux, rédigez un article, et venez le partager.
Et j'ai envie de revenir sur ça, et te remercier de ça :
bidibidibidi
Après, j'avoue que la séduction est un sujet avec lequel je suis un poil sensible, et il est encore une fois possible que ce soit du à mon genre. Je trouve que trop souvent les modèles de séduction masculins, incarnés par les pick-up artists et autres spécialistes en séduction d'un côté, et les James Bond et autres héros patriarcaux de l'autre, sont pourris. Mais ce n'est pas la seule manière de séduire, loin de là, il y a heureusement plein d'espace dans la séduction où on peut glisser des comportements non problématiques.
Et apprendre à séduire fut quelque chose d'important pour moi. Ca a grandement changé mon image de moi et mon rapport aux autres (notamment aux personnes avec lesquelles je relationne). Et donc un sujet sur la séduction éthique va me toucher. Je n'ai clairement pas envie d'être classé dans les non-éthiques sous prétexte que je considère positivement la séduction. Et le fait d'avoir travaillé sur ma propre séduction, au départ effectivement en suivant les images qu'on me donnait (ça je ne vais pas le nier) mais pour ensuite m'en détacher en créant ma propre séduction, me donne aussi certainement une vision plus large de ce que peut être la séduction (masculine au minimum).
En gros, j'aimerai éviter que le bébé parte avec l'eau du bain.
Merci de livrer ça. De te livrer, te dévoiler.
Et moi ça me renvoie aussi à des choses dans mon parcours de mec.
Je me suis construit dans un monde patriarcal, alors de fait certaines des choses qui m'ont construites, qui ont fait qui je suis aujourd'hui, et qui même peut-être constituent une sorte de colonne vertébrale en moi, ont des racines sexistes et oppressives.
Que faire de ça ? Je peux déconstruire plein de trucs, mais certaines choses si je les enlève, juste je m'écroule. Donc non, je ne vais pas faire ça.
Je fais à ma mesure, je change ce que je peux changer et j'essaie de m'améliorer et faire le moins de mal possible autour de moi. (Et uniquement quand je suis convaincu, par pour faire plaisir aux copines féministes, ou me racheter une bonne conscience).
Mais oui, à d'autres endroits, je ne lâche pas mes privilèges (de mec, de blanc, d'adulte, etc) car j'ai besoin d'être en vie pour pouvoir me reconstruire autrement.
Car aussi on ne se change pas en un jour. Et je ne vais pas d'un claquement de doigt acquérir toutes les compétences qu'il me manque et que je n'ai pas apprises.
Car aussi la culpabilité ne sert à rien et la confiance en moi, acquise au cours du temps, m'est absolument nécessaire pour avancer.
Mon but c'est, petit à petit, d'augmenter la confiance en soi de tout un chacun·e. Et ça c'est un vrai but. Ne pas renoncer à la mienne (même si je sais désormais, qu'elle s'est construite sur le lit de l'oppression), ne pas culpabiliser de ça (je subit aussi le patriarcat) mais tâcher de favoriser la confiance en soi de l'autre, des autres, a fortiori et surtout des personnes qui en manquent le plus.
Et ça passe par perdre plein de petits privilèges.
Et l'endroit du relationnel, comme l'endroit de la sexualité sont parmi les endroits où à mon sens, il y a le plus de travail.
Et l'un des trucs primordial que j'ai appris (qu'on m'a appris, devrais-je dire) c'est de toujours toujours laisser une porte de sortie à l'autre. De ne jamais bloquer les issues. Et d'accueillir les non comme des cadeaux que l'on me fait, tous les non. C'est moins facile que ça n'en a l'air sur le papier. Et ça passe, à mon sens, par renoncer à obtenir (et être intimement convaincu du bienfait de la chose, bien sûr, sinon c'est juste du pipeau).
Une séduction éthique si elle existe, ne peut, à mon sens, faire l'impasse sur ça.
Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

artichaut
le jeudi 08 décembre 2022 à 11h16
…et moi qui pensait avoir juste donné un exemple (sourire) !
Vous êtes sympas.
L'empathie amoureuse, ça me semble presque un pléonasme. Et l'amour contagieux, limite "maladif".
Mais ok ok. Surtout si vous vous y mettez à deux.
Et puis c'est pour en parler à l'extérieur de nous.
Entre nous on sait bien qu'on parle juste d'empathie et d'amour.
Ça me donne envie de vous raconter ce qui m'est venu cette nuit.
Un truc à la fois +simple et qui, je trouve, va bien +loin que le Poly Yes !
Mais va falloir que je le mette en mots. Et j'imagine qu'ouvrir un nouveau fil (voire en faire un article) serait +approprié.
Et là de suite me vient que je n'ai rien contre la monogamie (sauf en tant que système structurel oppressif, quand même un peu, hein). Peu me chaut que des gens ai envie de relationner avec une seule personne (ou plusieurs d'ailleurs). Ce que je n'aime pas c'est les relations possessives (mon fils, ma femme), ou les relations dépersonnalisantes (mon fils, ma femme). J'ai envie de relationner avec des êtres humains, qui elles/eux-même relationnent avec d'autre(s) être(s) humain(s).
Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

artichaut
le jeudi 08 décembre 2022 à 02h55
Merci pour vos messages. Ça me fait du bien de vous lire.
J'y vois un peu 2 tendances (nullement contradictoires et dans lesquelles on peut être simultanément ou alternativement) :
- se tranformer soi (façon "développement personnel"), agir depuis soi, ne pas chercher à changer l’autre ;
- agir sur le monde (façon "militantisme"), travailler le terreau dans lequel puisse émerger ce que l'on souhaite et s'encourager à plusieurs pour y parvenir.
Et oui au milieu de tout ça, parfois, il y a des vides fertiles, individuel ou collectif.
Je retiens notamment 2 choses de vos interventions :
Alabama
Je remarque d’ailleurs souvent que lorsque je sors de mon environnement habituel, je rajoute des adjectifs aux mots : je dis « amitié forte » ou « ami.e très proche » pour parler de mes amis puisque la norme ambiante d’amitié me semble être assez loin en dessous des liens d’amitié que je vis.
Une manière de trouver un vocabulaire pour me faire comprendre sans pour autant passer mon temps à expliquer.
J'ai un peu tendance à vouloir trouver des mots qui fonctionnent partout en tout temps. Mais oui, bonne idée, je prends : peut-être que rajouter un adjectif peut suffire parfois. Je vais y réfléchir, et probablement tester.
Car oui, c'est le +souvent au dehors, que l'on a besoin de mots partageables.
Avec la plupart de mes relations les +proches on a renoncé à mettre un mot pour qualifier notre relation et on le vit très très bien, …mais dès que je doit en parler au dehors, je ne sais plus comment nommer les choses (et pour cause). Au moins pire ça me crée de la confusion et je me sens incompris, au +pire ça crée du flou, et ça peut générer des situations inconfortables pour d'autres.
Et l'avantage secondaire que je vois au [mot+adjectif] que tu propose, c'est de créer possiblement un langage compréhensible par tout le monde (ou qui apelle la dicussion constructive). Peut-être même d'associer un mot-concept et un mot-émotion, comme dans tes exemples. En plus, si besoin, ça peut permettre de caractériser spécifiquement chaque relation.
Et si la compersion devenait… de l'empathie amoureuse, de l'amour contagieux, etc. Bon je m'égare peut-être.
Lili-Lutine
Et bien je me mets à distance, pas à une distance physique non non, je me pose en tant qu’observatrice de ces autres qui ont l’air d’être heureuxes ainsi, et de fonctionner, ou de dysfonctionner chroniquement, sans trop se remettre en question, je les regarde et je les étudie dans une posture que je tente d'être aimante et empathique, et très souvent je leur trouve des traits de caractères, des fonctionnements, des engagements etc.. qui sont vraiment courageux, culottés parfois même, et c’est beau, et ça me fait du bien de savoir que ces personnes ont des parties d’elles si belles, si profondes, si engagées
Opérer une distanciation (et non pas une dissociation). Oui, je fais ça aussi. Merci de me le formuler ainsi.
Notamment je remarque que je fais ça quand je traverse un conflit avec une personne que j'aime. Cette distanciation me permet de retrouver l'empathie, même quand il y a de la colère (en moi).
Un peu comme ce que je disais de trouver de la compersion dans ou en parallèle de la jalousie.
Alors oui, peut-être que je peux le faire aussi en dehors des conflits et aussi avec des personnes que j'aime "moins", ou que je connais moins… (pas avec tout le monde, ni tout le temps, bien sûr)
Discussion : [Questembert] Papotes amimoureuses #03 — 9 décembre 2022

artichaut
le jeudi 08 décembre 2022 à 01h42
Deadline pour demander à s'inscrire à cette Papote : Jeudi 8/12/22 à 22h.
J'enverrais la feuille de route à ce moment-là.
(Je vous laisse voir ensemble pour les coivoit'. Je ne gère pas cet aspect des choses. Et je ne peut covoiturer personne.)
Discussion : Séduction éthique

artichaut
le mercredi 07 décembre 2022 à 09h04
Le Robert
Séduction
nom féminin
1. vieux Action de séduire, de corrompre.
2. Action de séduire (2, 3 et 4), d'entraîner (➙ attirance, fascination).
3. Moyen de séduire ; charme, attrait puissant. Une séduction irrésistible. — Les séductions de la nouveauté.Séduire
verbe transitif
1. Amener (qqn) à des relations sexuelles.
vieilli Amener (une femme) à des rapports sexuels hors mariage. ➙ suborner.
2. Susciter l'admiration, l'estime de qqn. ➙ plaire.
3. Gagner (qqn) en persuadant ou en touchant, en employant tous les moyens de plaire. ➙ conquérir, enjôler. — sans complément Chercher à séduire.
4. (choses) Attirer de façon puissante, irrésistible. ➙ captiver, charmer, fasciner, plaire.
Larousse
Séduction
nom féminin
(latin seductio)
1. Action, fait de séduire quelqu'un, de l'attirer irrésistiblement, de le charmer par un pouvoir plus ou moins indéfinissable : Pouvoir de séduction de l'argent.
Synonyme : conquête
2. Moyen, pouvoir, capacité de séduire : Une femme pleine de séduction.
Synonymes : attirance - attraction - attrait - charme - fascination
3. Action de séduire quelqu'un, de l'amener à consentir à des relations sexuelles.Source : (1)
Wikipédia
SéductionLa séduction désigne, en science sociale, un ensemble de procédés de manipulation visant à obtenir une faveur, donner une image avantageuse de soi ou susciter délibérément une émotion, une admiration, une attraction, voire un sentiment amoureux de la part d'un ou de plusieurs individus.
Elle possède, selon le but recherché, des connotations négatives si elle nuit à autrui, ou au contraire être perçue culturellement comme positive dans le cas par exemple de la séduction amoureuse pour laquelle elle est associée à une forte empathie.
Source : (1)
Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

artichaut
le mercredi 07 décembre 2022 à 02h11
En fait, je me dis que je présente probablement mal les choses.
Ce que je cherche dans le fond, c'est essayer de dessiner le contour d'un changement de paradigme. Changement de paradigme que tout à la fois je tente de faire exister dans ma vie, que j'aimerais partager avec quelques personnes proches et dont je pourrais avoir envie d'esquisser les traits, par exemple ici (mais ça peut être ailleurs), pour le rendre éventuellement partageable par d'autres.
Alors au lieu de parler de ce dont je ne veux plus, peut-être serait-il +judicieux de parler de ce que je cherche à faire exister.
C'est pas simple, car ce monde archi-normé, sans cesse nous ramène à sa norme. Et un certains nombres de mots ont tellement été malmenés qu'ils deviennent vite des récifs contre lesquels s'échouer.
Aussi, au lieu de me demander si l'abscence de compersion révèle, ou recèle, une abscence d'amour… peut-être serait-il +judicieux d'expliquer (encore expliquer, argh j'ai la flemme, …de dessiner alors peut-être…) ce que j'entends par compersion, en quoi j'y vois une forme d'amour qui m'intéresse particulièrement, et que j'ai envie de faire exister, etc.
Même si j'ai un peu peur que ça paraisse naïf ou peu compréhensible. Tant la norme (ou la glue, telle que je l'ai précédemment nommée) est prégnante.
Bon je ne sais pas si j'aurais le coeur à faire ça ici. On verra.
Il y a quelques années j'ai publié ce texte sur le consentement relationnel. Ça faisait quelques temps déjà que je le traînais avec moi. Pourtant j'aurais préféré que quelqu'un d'autre l'écrive et le publie.
Prendre le temps et la peine de rédiger et publier un tel texte —qui en un sens tentait de sauver le polyamour—, alors que moi-même je n'avais déjà qu'une envie, c'était de quitter le navire …était quand même un peu désespérant. Si je me suis donné un coup de pied au cul pour l'écrire, c'est vraiment parce que je ne lisais ça nulle part et que ça me semblait un peu urgent dans le paysage poly. Mais en soi, j'aurais préféré écrire autre chose (comme peut-être ce que je me pose la question de dessiner aujourd'hui).
Même si j'aime toujours venir ici et lire les interventions des un·e·s et des autres, je suis quand même déçu par le peu de réflexions un peu poussées, et la quasi abscence totale de textes publiés en articles. Oui, je sais le constat n'est pas nouveau. D'autres l'ont fait avant moi ici-même. Mais oui c'est sûr, ça me rend un peu bougon. Et entre détruire et bâtir, mon coeur parfois balance.
Car la sempiternelle question demeure : peut-on construire du nouveau, sans détruire un peu l'ancien ?
L'idée du changement de paradigme, pourrait être d'éviter ça justement. Mais je ne suis pas du tout sûr que ça fonctionne.
Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

artichaut
le mardi 06 décembre 2022 à 16h19
Alabama
Je pensais à la discussion ce matin, et en fait, je pense que ton premier post est très vague et "général", il ne décrit pas une situation concrète
Oui en effet. Ça dépend des fois. Parfois j'ai envie de parler de moi, d'autres fois je préfère rester vague et dans la "théorie".
Il y a possiblement aussi une part d'opacité paradoxale, comme dirait @Siestacorta …
Alabama
je crois percevoir du pessimisme dans ta phrase
Si pessimsime il y a, il est à l'endroit d'une fatigue à relationner dans ce monde-là.
J'ai envie d'inventer un nouveau monde, quitte à ce que ce soit avec très peu de personnes.
Et ce n'est même pas inventer un nouveau monde, car il est déjà là. Mais j'ai l'impression qu'on ne sait pas le voir, le considérer ou le faire exister.
Mon paradoxe, c'est que ce monde (qui n'est ni la monogamie, ni le polyamour, ni l'anarchie relationelle) je viens en parler ici (sur ce forum), et organiser des événements via ce site… car j'ai trouvé ici par le passé une qualité d'écoute appréciable et que venir discuter ici me permet de réfléchir "à voix haute".
En fait je cherche des complices.
Je sais que je suis en chemin pour en trouver, puisque je prends les choses en main, j'organise des événements, je réflexionne et j'expérimente. etc. Je suis tout sauf passif.
Mais c'est un peu comme si j'avais la flemme de regravir une nouvelle fois la montagne (de penser/expliquer/vivre la manière dont j'ai envie de vivre ou penser les relations, trouver les bons mots pour me faire comprendre, etc).
Et aussi j'ai le sentiment que ce monde est empêtré dans cette glue du mono-poly-Amour et que j'ai beau vouloir inventer autre chose, cette glue est toujours-là, hyper-présente.
Peut-être que je suis juste dans une phase de rejet de l'Amour (poly ou mono) comme tu la décris @Alabama, mais j'ai le sentiment que c'est +complexe, +profond que ça.
Et de surcroît je ne suis peut-être pas au bon endroit pour faire ça. Déso d'ailleurs si mes interventions récentes anti-poly blessent des gens ici.
Bon au moins j'ai ouvert mon fil.
Et je peux essayer de ne pas trop pourrir les autres.
Discussion : Séduction éthique

artichaut
le mardi 06 décembre 2022 à 12h30
Siestacorta
Dans d'autres fils, l'amitié semble préférée à l'Hamour, comme cadre.
Moi perso, je ne préfère pas l'amitié à l'Hamour. Je n'aime pas trop en fait l'amitié telle qu'elle est pensée/vécue dans ce monde mono-pathos d'handicapés affectifs que nous sommes. Et je préfère de loin, l'amour.
Juste j'en suis arrivé à la conclusion que pour me faire comprendre par la majorité sur ce que je veux vivre et comment je veux le vivre, et m'éviter tout le tralala, il vaut mieux que je dise que je veux vivre des relations… "d'amitiés".
Mais c'est vraiment un pis-aller.
Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

artichaut
le mardi 06 décembre 2022 à 11h39
J'ai envie d'ajouter un truc sur mon besoin de savoir que de la compersion est ressentie par mes relations et mes metamours.
En fait il me semble que j'ai besoin d'être compris émotionnellement, et pas juste intelectuellement.
Par exemple si une personne me dit (comme ça arrive souvent à propos des relations non-exclusives) : « intellectuellement je suis d'accord avec toi, mais émotionnellement je ne peux pas, c'est dans mes tripes ».
Et bien ça ne me mets pas du tout en "confiance". Je me dis qu'on va forcément se faire du mal ensemble. Et mieux vaut ne pas relationner ensemble (en tout cas pas sur ces terrains-là).
J'ai besoin de sentir qu'émotionellement (compersion) et pas juste intelectuellement (théorie et injonctions) l'autre est d'accord avec ce qui se vit.
J'ai besoin de sentir que l'autre a envie (par exemple que j'ai d'autres relations) et pas juste que l'autre accepte (et se résigne).
De même que la souffrance n'est pas un mode relationnel, de même la jalousie n'est pas un mode relationnel.
Si jalousie il y a (sans compersion), il faut que à court terme quelque chose change.
Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

artichaut
le mardi 06 décembre 2022 à 11h22
Caoline
Elle supportait qu'il passe très peu de temps avec elle quand il disait avoir besoin de temps seul, mais plus quand elle a su qu'en fait il en passait une partie avec moi, et avant une partie avec une autre, puis une partie avec une autre et une partie avec moi.
Ah ben le mensonge n'aide pas la compersion, ça c'est sûr…
Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

artichaut
le mardi 06 décembre 2022 à 11h14
Évidemment quand je parle d'actes posés, là dans cette discussion, je parle d'actes (comme entamer une relation avec une personne mono) dont le résultat émotionnel chez l'autre n'a pas d'évidence en soi, ni n'est forcément prévisible. Et qui variera profondément d'une personne à une autre.
Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

artichaut
le mardi 06 décembre 2022 à 11h03
Caoline
j'ai vraiment besoin que ma place auprès de la personne pivot soit vraiment ok pour la nouvelle personne.
Ben tu vois, ça par exemple, c'est ok que tu ai ce besoin là. Mais le pivot n'en est pas responsable.
Encore faut-il que tu le lui ai clairement dit, que ça ai été compris, que le pivot ai envie de prendre ça en compte, etc.
En fait la question tourne un peu autour de "l'autre doit-il répondre à mes besoins sous prétexte qu'on est en relation ?".
Et la réponse ne peut être tranchée, bien sûr.
Caoline
Je n'impose pas que ce soit comme ça, mais si ça ne l'est pas, je préfère me retirer je pense.
Oui voilà, c'est ça que je veux dire par "je suis responsable de mes émotions". Je n'impose pas, et si ça ne me va pas, je me retire. C'est aussi comme ça que je fonctionne. Je n'impose pas, j'informe. Et si l'autre n'en a que faire et se sent nullement responsable, c'est qu'il ne m'aime pas au point que la relation avec moi soit possible.
En fait dans cette discussion, j'ai l'impression qu'on échoppe sur le nullement. Et c'est là sans doute où joue le filtre genré. Tu as tellement l'habitude que l'autre, si c'est un mec, se sente nullement responsable (au sens de zéro responsable, pas au sens de il est nul !) que pour lui faire comprendre tu lui rejette toute la responsabilité (la tienne te semblant évidente peut-être).
Moi je refuse d'être accusé de tous les tords. Et vu que ça n'est pas une évidence pour moi sociétalement de me sentir responsable, je ne part pas du principe que c'est une évidence pour toi que tu as ta part de responsabilité dans l'affaire. Et donc si tu essayes de me dire que je suis entièrement responsable, ben, je vais t'envoyer chier.
Donc chacun prend sa part. Ce que du reste tu disais à un autre endroit de la discussion. Mais pas plus.
Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

artichaut
le mardi 06 décembre 2022 à 10h46
Caoline
artichaut
Clairement c'est la personne pivot qui est responsable de créer ou d'avoir créée une telle configuration (même si elle peut avoir parfois des "circonstances atténuantes").
Mais dire que ta souffrance serait de sa responsabilité me semble aller beaucoup trop loin.
C'est exactement ça et je considère vraiment que toute la responsabilité en revient à la personne pivot, pour moi dans une telle situation, elle doit choisir. C'est ce que j'ai demandé quand cette situation aurait pu se représenter, elle m'a choisie.
Je trouve ça intéressant à creuser.
Ok la personne pivot est responsable des faits. On est d'accord sur ça. Et pour moi l'informer des émotions que ça provoque, lui permet de se positionner (ce que t'appelles "choisir" j'imagine) en connaissance de cause. Et possiblement ça mène à la rupture.
Mais pour moi ça ne fait pas que cette personne est responsable de ta souffrance.
Je sais c'est ténu tout ça. Et savoir si on est d'accord toi+moi n'a en soi que peu d'intérêt en l'occurence. Ce qui m'intéresse c'est creuser ce que ça fabrique.
Me sentir responsable de ma souffrance quand je suis au bord, me permet d'avoir prise sur la situation.
Me sentir pas responsable de ta souffrance quand je suis pivot, me permet de faire la distinction entre l'autre et moi.
Je suis responsable d'une chose que j'ai faite et cette chose te fait souffrir. Mais je ne suis pas seul reponsable de ta souffrance.
Caoline
En fait, je ne parle pas de la gestion des émotions mais du fait que les émotions, elles ne se déclenchent quand même pas sans aucune cause. Donc que c'est trop facile de faire des choses qui ne respectent pas les besoins de la personne avec qui on est en relation et de dire c'est tes émotions donc ta responsabilité !
Ben je suis d'accord avec ça, la cause factuelle c'est l'acte, le choix du pivot. Mais une même cause produira des effets différents sur différentes personnes. Et c'est là ou l'autre ne peut pas non plus se déresponsabiliser.
C'est trop trop facile d'avoir des émotions et des besoins et de rejeter la responsabilité sur l'autre.
CaolineDu coup pour moi empathie et compersion ce n'est pas la même chose car je suis sure qu'elle avait beaucoup d'empathie pour moi dans l'absolue, pas dans la relation avec notre amour commun.
Nuance intéressante. On pourrait avoir de l'empathie pour la personne (dans ce qu'elle vit), mais pas pour certains de ses choix (qui par ailleurs nous impliquent)…