Pas polyamoureuse ? De mon point de vue, si !
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Caoline
le dimanche 12 mars 2023 à 14h11
Ou comment on peut passer de quasi anarchique relationnelle sans autre règle que la transparence à polyamoureuse avec règles restrictives suivant les situations vécues.
J'ai coutume de dire que j'ai toujours été polyamoureuse car j'ai toujours eu des sentiments et attirances pour plusieurs personnes et il a toujours été inconcevable pour moi de le cacher aux personnes avec qui je suis en relation ou de le vivre si ça les faisait souffrir. La base d'un couple pour moi c'est de partager, dans le sens au moins se dire, tout ce qui est important pour nous et de faire le maximum pour ne pas faire souffrir l'autre et même lui apporter le plus de joie possible sans se nier pour autant.
Sur cette base, quand, après presque 20 ans d'exclusivité relationnelle avec mon compagnon historique malgré des sentiments et attirances exprimées pour d'autres, j'ai exprimé mon désir de vivre l'attirance, que pour la première fois je savais réciproque avec un autre homme, nous n'avons pas ressenti le besoin d'établir des règles car pour nous tout est là : tout se dire et ne pas se faire de mal.
La transition vers ma non exclusivité amoureuse vécue, car mon compagnon historique n'en éprouvait et n’en éprouve toujours pas l'envie, s'est faite en douceur par la discussion puis l'expérimentation progressive. Une seule fois il m'a exprimé que je lui manquais quand j'étais trop souvent absente, j'en ai tenu compte.
Très vite j'ai compris que je ne pouvais hiérarchiser mes sentiments et que je ne trouvais pas correct de prioriser un partenaire par rapport à l'autre. Le fait que nous ayons 5 enfants me faisait de fait être beaucoup plus à la maison partagée avec mon compagnon historique, mais c'était conjoncturel pas par priorisation pour lui. J'assume totalement d'avoir deux hommes dans ma vie, je ne m'en suis jamais cachée à mon entourage. Mon compagnon historique l'assume très bien aussi et trouve tout aussi logique que moi qu'il n'y ai pas de hiérarchie. Pendant des années, mes relations n'ont pas dépassé quelques mois, soit par incompatibilité, soit manque d'investissement du partenaire à mon goût, soit qu’ils avaient l’espoir que je quitte mon compagnon historique ! Même si ce fut toujours très douloureux, j'ai préféré mettre fin aux relations quand les attentes étaient incompatibles, car je pense que ces relations font à long terme plus de mal que de bien.
Il y a 3 ans 1/2, j'ai rencontré celui qui est pour moi, depuis le début d'ailleurs, mon second compagnon. Cette relation est souvent très compliquée malgré des sentiments réciproques extrêmement forts et une compatibilité rare sur de nombreux points. Il n'a jamais été exclusif, mais toujours de façon cachée. Je le savais mais j'ai eu l'illusion qu'avec moi, puisque je ne demandais pas l’exclusivité, il serait sincère. Mais il m'a énormément menti pendant 2 ans 1/2. J'ai notamment découvert au bout de 18 mois une compagne "officielle", puisque connue de sa famille, même s'il partageait moins de temps et de choses avec elle qu'avec moi. De plus, il n'assume pas d'être non exclusif vis à vis de son entourage, ce qui entraîne donc forcément une hiérarchie, puisqu'il ne peut y avoir qu'une personne avec qui il assume être en relation.
Tout ce passif avec lui, ses difficultés d’empathie et son incapacité à assumer sa non exclusivité font que l'absence de règles me semble impossible s’il souhaite avoir à nouveau d’autres relations.
Depuis l'été dernier, il n'a plus d'autres relations, mais depuis 3 mois, il a évoqué deux fois son envie de revoir une partenaire qui l'a quitté il y a 20 mois, suite à la révélation de l'existence de l'"officielle", qui l'a aussi quitté depuis. Cette personne lui fait comprendre qu'elle souhaite reprendre la relation, mais elle ne sait rien de l'évolution de notre relation, juste que la partenaire "officielle" l'a quitté. Or j'ai pris la place qu'elle a espérée pendant 9 ans dans la vie de mon compagnon. Donc, même si c'est pour moi un préalable indispensable à une reprise de leur relation de l'en informer, j'ai l'impression que ça risque d'être extrêmement violent pour elle et à la place de mon compagnon, je préférerai lui dire que je ne souhaite pas reprendre, ce dont il ne se sent visiblement pas capable non plus.
Pour toutes ces raisons et d’autres que je n’exprime pas pour ne pas rallonger, j’ai beaucoup de mal à envisager sereinement cette reprise. De ce fait, j'exprime mes peurs, mes besoins et ça lui a fait dire que je ne suis pas polyamoureuse. Il voit mes besoins comme une façon d'empêcher qu'il ai d'autres relations. Il dit avoir espoir que l'avenir avec elle puisse correspondre à nos envies. Mais il aurait voulu lui dire ce qui de mon point de vue doit être un préalable à la reprise d'une relation, après l'avoir reprise. Pour moi c'est de la manipulation de procéder ainsi et ça me blesse de constater qu'il ne l'a pas encore compris et peut encore agir comme ça...
Voilà ce qui m'a donné envie d'écrire sur comment je peux envisager de vivre le polyamour dans cette relation, même si plusieurs d'éléments me semblent valables pour toute relation polyamoureuse.
Pour moi, la priorité devrait toujours être de prendre soin de la ou des relations existantes et de respecter toutes les personnes impactées par une relation, que ce soit concrètement ou émotionnellement. Cela passe par une transparence totale vis à vis de tou.te.s.
Pour qu'il y ait consentement, un.e potentiel.le nouve.lle.au partenaire doit connaître l'existence de la ou des relations en cours, leur niveau d'investissement, la disponibilité temporelle et émotionnelle potentielle de la personne avec qui il ou elle est susceptible de créer une relation, mais aussi les besoins des metamours potentiel.le.s.
La relation ne devrait être débutée que si la nouvelle personne se sent enthousiaste avec ce qui est envisageable, pas si c'est "faute de mieux" en espérant obtenir plus par la suite. Bien sûr les choses peuvent évoluer, on ne sait jamais ce que l'avenir réserve, mais s'il y a déjà désaccord à la base ou incompatibilité de besoins, je trouve qu'il y a trop de risques que cela entraîne des souffrances.
J'ai des relations amimoureuses avec des personnes éloignées géographiquement, qui ont plusieurs relations et donc peu de disponibilité. Je savais tout cela avant, j'ai donc pu choisir de les vivre en conscience. Je n'ai pas d'attentes dans ces relations, c'est très différent des relations de type couple que j'ai avec mes compagnons.
Quand j'ai rencontré de nouvelles personnes, j'ai toujours essayé d'être très claire sur ce que je vivais déjà, ce que je pouvais apporter et sur mes attentes. J'espère y être parvenue. Avant, je me disais que les besoins de mes potentiel.le.s amours ou metamours pouvaient être différents et qu'il faudrait alors trouver des compromis. Maintenant quand il s'agit de créer une nouvelle relation, je n'arrive plus à l'envisager, surtout avec mon deuxième compagnon. J'ai déjà trop souffert dans cette relation, je ne me sens plus capable d'en subir plus. Je m'autorise donc à prévenir qu'en cas de nouvelle relation sans respect de mes besoins, il est probable que je mettrais fin à la relation. Ce n'est pas du chantage c'est de l'information et du respect pour moi-même.
Mes besoins et limites sont :
* La transparence totale avant et pendant la relation, qui ne veut pas dire pour moi raconter les détails du vécu, mais que chacun.e sache quand les personnes se voient, ce qu'elles font dans les grandes lignes et l'investissement émotionnel. Avant je me disais : pour les personnes qui veulent savoir. Mais je ne suis plus en accord avec ça, car ne pas vouloir savoir, c'est être dans le déni, donc ne pas être réellement consentent.e de mon point de vue.
* Que le temps avec mon compagnon ne soit pas diminué. Pour mon second compagnon, j'ai trop souffert de ne pas le voir suivant mon minimum dans ce type de relation, pourtant exprimé avant le début. Je ne me sens donc pas capable d'accepter une diminution alors qu'on atteint tout juste mon besoin, qui est devenu plus important qu'avant la relation, compte tenu de l'intensité du lien créé. Pour mon compagnon historique, nous passons peu de temps réellement à deux, donc si on réduit ce temps, il ne resterait vraiment pas grand chose. Qu'il prenne sur le temps où nous vivons dans la même maison mais sans vraiment être ensembles serait possible.
* Pouvoir échanger avec mes métamours, tout comme il m'est inconcevable que mes amours ne puissent pas échanger entre eux. Sinon comment puis-je savoir que la personne est réellement informée et en accord ? Faire confiance aveuglément ne m'est plus possible.
* Pouvoir partager certains moments, certaines sorties, tou.te.s ensemble, si une des personnes en a envie. Quand je suis la personne pivot, j'ai forcément envie que mon ou mes compagnons soient présents s'ils le souhaitent. Je ne peux envisager de les exclure, d'autant que je sais qu'il n'en abuseront pas. Par exemple, si j'apprécie un.e artiste et que mon compagnon va à son concert, je vivrais trop mal qu'il y aille sans moi, par contre je n'ai aucun problème à ce que l'autre ou les autres partenaires viennent aussi. Je ne souhaite donc pas que mon compagnon commence une relation avec quelqu'un qui ne l'envisage pas. Ou, à la limite, il faut qu'il soit clair que cette personne ne viendra jamais quand je souhaite y aller, si elle ne veut y être avec moi. Mais je trouve que c'est un très mauvais signe.
* Les relations sexuelles avec les autres devront être protégées, car je ne prendrais plus le risque de faire confiance à quelqu'un que je connais peu et n'envisage pas de remettre un préservatif avec mes compagnons.
Je peux comprendre que ce cadre, que je souhaite et en dehors duquel je ne pense pas pouvoir poursuivre une relation très investie, paraisse très restrictif. Mais tout comme je n'aurais pu et ne pourrais poursuivre une relation qui fasse souffrir un de mes compagnons, j'espère qu'ils ont assez de respect pour moi pour tenir compte de mes besoins et limites.
Je me suis toujours demandé ce que j'aurais fait si mon compagnon historique avait mal vécu que j'ai d'autres relations. Mais, soit j'y aurais renoncé, c'est le plus probable car j'avais pu le faire 20 ans, soit je l'aurais quitté. Je n'aurais pas pu le faire souffrir pour m'épanouir, d'ailleurs je n'aurais pas su m'épanouir s'il souffrait. Bien sûr, une rupture entraîne de la souffrance, y compris pour la personne qui en décide, j'ai mal au ventre d'imaginer devoir le faire un jour avec un de mes compagnons, mais on peut espérer qu'elle s'atténue et elle permet de vivre en accord avec soi-même.
Avec toutes ces conditions pour consentir, suis-je tout de même polyamoureuse ? Moi je trouve, car je me réjouirais sincèrement pour mes compagnons et mes metamours s'ils créaient une relation avec quelqu'un qui soit enthousiaste avec ce qu'ils peuvent apporter dans ce cadre.
Je suis prête à discuter de tout ça si vous le souhaitez même si j'ai avant tout écrit pour moi et pour lui, mais je partage car je me dis que ça peut apporter des pistes de réflexion à d'autres.
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artichaut
le dimanche 12 mars 2023 à 17h39
Merci pour le partage.
L'expression de tes besoins et limites me fait clairement un effet directement répulsif. Mais c'est que je ne veux plus du tout moi-même, être dans de telles problématiques.
Heureusement que tu as expliqué tout ce passif avec lui, sinon ça aurait pu paraître carrément autoritaire comme besoins et limites.
En fait, moi ça me renvoie à un truc que je trouve très très présent dans le "polyamour", et que pour le coup je ressent là autant chez lui que chez toi : vouloir vivre l'impossible.
Ce qui revient pour moi à prendre les choses à l'envers. Je veux ça, donc… !
Aujourd'hui perso, je suis dans une démarche qui me semble inverse (changement de paradigme). Voir quels sont les possibles, les possibles simples et faciles, et partir de là.
Dans ton exemple les possibles me semblent clairement être : entretenir une relation non investie.
Et vouloir autre chose, n'est pas critiquable en soi, mais clairement c'est s'exposer, sciemment ou non, à d'immenses problèmes.
Et ça me donne un peu envie de dire : faut pas venir se plaindre après, si ça ne marche pas (autant pour lui que pour toi).
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Caoline
le dimanche 12 mars 2023 à 18h58
artichaut
Heureusement que tu as expliqué tout ce passif avec lui, sinon ça aurait pu paraître carrément autoritaire comme besoins et limites.
C'est bien pour ça que j'ai expliqué que mon changement de point de vue et mes besoins découlent de cet historique.
Ce n'est peut-être pas assez clair mais je peux tout à fait imaginer que mon compagnon historique est une relation qui prenne autant de place que moi dans sa vie, car il y a de la place dans sa vie, qu'il choisit de vivre seul mais qu'il pourrait partager s'il le souhaitait et que je sais qu'il assumerait donc que je ne serais pas reléguée à un rôle caché. Je sais aussi qu'il ne laisserait personne m'évincer d'une sortie que je souhaite faire avec lui...
Je n'aurais pas non plus besoin de pouvoir vérifier qu'il ne me ment pas, il l'a fait 2 fois dans nos 32 ans de vie commune sur des choses sans impact pour ne pas que je m'inquiète.
Par contre expérimenter le fait d'avoir une metamour qui fait comme si je n'existait pas, je l'ai vécu et j'ai trouvé ça trop désagréable à vivre, trop malsain, donc je ne souhaite pas recommencer.
La transparence pour moi c'est une base relationnelle de couple indiscutable, poly ou pas.
Les préservatifs c'est réaliser la proportion de mensonges et de non dits dans les reelations que ne me permet plus d'avoir confiance. Comme je dis à mon second compagnon, si lui trompait ses partenaires, comment peut-il savoir qu'elles ne le faisait pas.
artichaut
En fait, moi ça me renvoie à un truc que je trouve très très présent dans le "polyamour", et que pour le coup je ressent là autant chez lui que chez toi : vouloir vivre l'impossible.
Ce qui revient pour moi à prendre les choses à l'envers. Je veux ça, donc… !
Je veux préciser une chose, mon second compagnon est totalement d'accord avec mes besoins et limites, il a les mêmes envies par rapport à cette seconde relation, avec une gène sur le préservatif car lui a confiance en elle. Son seul souci c'est qu'il n'assume pas et se sent incapable d'exposer la situation à cette ex et de lui exprimer le peu de place qu'il a pour elle dans sa vie. Sans moi il refonctionnerait probablement dans le quasi non dit faute d'être capable de faire autrement.
Donc non ça ne me semble vraiment pas impossible, ces difficultés de communication, y compris avec moi même si il y a une nette amélioration, rendent "juste" les choses compliquées.
artichaut
Dans ton exemple les possibles me semblent clairement être : entretenir une relation non investie.
Nous ça nous semble totalement impossible. Même si il n'avait plus été aussi investi dans une relation depuis plus de 25 ans, il dit régulièrement combien il apprécie et moi j'aime vraiment notre intensité de partage, en temps et en vécu, donc je ne peux imaginer la modifier.
artichaut
Et vouloir autre chose, n'est pas critiquable en soi, mais clairement c'est s'exposer, sciemment ou non, à d'immenses problèmes.
Et ça me donne un peu envie de dire : faut pas venir se plaindre après, si ça ne marche pas (autant pour lui que pour toi).
J'ai bien conscience de prendre des risques de souffrir encore, mais si je le quitte la souffrance est certaine. Nous avons essayé 3 mois alors que l'investissement était bien moindre que maintenant, puisque nous n'étions ensembles que depuis 5 mois dont 2 de confinement, qu'il n'était pas encore intégré à ma famille même si tous savaient son existence dans ma vie...
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artichaut
le dimanche 12 mars 2023 à 19h17
Caoline
artichaut
Dans ton exemple les possibles me semblent…
Nous ça nous semble totalement impossible.
Très drôle !
comme quoi l'impossible est subjectif.
À moins qu'on n'entendent pas la même chose par impossible…
Ce que j'appelle "impossible" c'est ce que l'on désire le+, mais qui clairement s'expose à des difficultés sans nom.
Inversement ce que j'appelle "possible" c'est ce que l'on peut facilement, simplement et directement mettre en place, et qui fait immédiatement du bien (sans hésitation d'aucune sorte) à toutes les personnes impliquées.
En sachant que bien souvent le "possible, simple et facile", on ne le voit pas, on ne l'imagine même pas, car on le considére comme ne faisant même pas partie de l'équation, ou bien on le minimise totalement, on l'exclut d'office, on le range dans une autre catégorie, bref on se refuse à le laisser pleinement exister.
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Caoline
le dimanche 12 mars 2023 à 19h41
Je dis impossible car pour nous une relation non investie entre nous serait une souffrance insupportable. Nous avons essayé en fait, après notre séparation de 3 mois il y a presque 3 ans, je me disais que c'était moins horrible que de ne plus se voir, mais même là, nous n'avons pas du tout réussi, alors maintenant...
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artichaut
le dimanche 12 mars 2023 à 20h33
J'ai tendance à penser que cette souffrance insupportable vient d'ailleurs.
Si le peu fait souffir, il me semble que cela signifie que c'est un manque et non ce qui concrètement-constitue-ce-peu qui fait souffrir. Non ?
Mais certes si souffrance il y a, ça n'est clairement pas souhaitable.
Et c'est donc peut-être là une limite à ma façon de voir les choses.
Il faudrait alors combler ou soigner ce manque-causant-souffrance-insupportable…
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Caoline
le dimanche 12 mars 2023 à 21h10
Le peu rappellerai trop le beaucoup qui était si bon, c'est pour ça que ça serait insupportable.
Je n'ai parlé ici que du négatif pour expliquer mes besoins, mais si je supporte tout ça, et si lui a tellement changé, c'est parce qu'il y a plein de délicieux, merveilleux, extraordinaire entre nous, sur pleins de plans.
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Topper
le lundi 13 mars 2023 à 18h36
Bonjour @Caoline, si on s'en tient à la définition, tu es polyamoureuse. Néanmoins, tes limites sont en confrontation avec un état d'esprit qui veut que l'on respecte la liberté de chacun.
Caoline
* La transparence totale avant et pendant la relation, qui ne veut pas dire pour moi raconter les détails du vécu, mais que chacun.e sache quand les personnes se voient, ce qu'elles font dans les grandes lignes et l'investissement émotionnel. Avant je me disais : pour les personnes qui veulent savoir. Mais je ne suis plus en accord avec ça, car ne pas vouloir savoir, c'est être dans le déni, donc ne pas être réellement consentent.e de mon point de vue.
On peut consentir à la non-exclusivité sexuelle et amoureuse, sans être au courant de l'emploi du temps de ses partenaires. Ce n'est pas être dans le déni que ses autres partenaires aient des relations.
Personnellement, j'apprécie que mes partenaires me partagent ce qu'ils font avec d'autres, mais ce n'est pas une exigence. Si la personne se sent à l'aise avec ça, très bien, sinon cela n'a absolument aucune importance. De la même manière, je ne vais pas imposer non plus ce genre d'information si la personne ne désire pas être au courant. Je laisse l'autre choisir le niveau d'information dont elle a besoin. Si c'est pour exacerber des insécurités et de la jalousie, je ne vois pas l'intérêt.
Caoline
* Que le temps avec mon compagnon ne soit pas diminué. Pour mon second compagnon, j'ai trop souffert de ne pas le voir suivant mon minimum dans ce type de relation, pourtant exprimé avant le début. Je ne me sens donc pas capable d'accepter une diminution alors qu'on atteint tout juste mon besoin, qui est devenu plus important qu'avant la relation, compte tenu de l'intensité du lien créé. Pour mon compagnon historique, nous passons peu de temps réellement à deux, donc si on réduit ce temps, il ne resterait vraiment pas grand chose. Qu'il prenne sur le temps où nous vivons dans la même maison mais sans vraiment être ensembles serait possible.
Pourtant les relations sont fluctuantes. La vie des personnes évolue. Il peut y avoir des changements de priorités et des périodes qui rendent plus ou moins indisponible. Il peut aussi y avoir des relations qui demandent ponctuellement plus d'attention. Les aléas de la vie...
En ce qui me concerne, j'ai envie de voir une personne qui a envie de me voir. Si ce n'est pas le cas, j'adapte mon investissement au temps et à l'énergie qu'elle veut bien accorder à notre relation. En tous cas, je ne vais pas exiger une fréquence et un temps passé ensemble arbitrairement imposé aux autres.
Caoline
* Pouvoir échanger avec mes métamours, tout comme il m'est inconcevable que mes amours ne puissent pas échanger entre eux. Sinon comment puis-je savoir que la personne est réellement informée et en accord ? Faire confiance aveuglément ne m'est plus possible.
Mais si tes métamours ne veulent pas échanger avec toi, tu vas mettre un terme à la relation juste pour ça ? Il y a des personnes polyamoureuses qui préfèrent compartimenter leurs relations et ne souhaitent pas être en contact avec leurs métamours ou s'impliquer dans les relations de l'autre.
Et qu'en est-il des biais de consentement ? Communiquer avec une métamour qui va te dire qu'elle est "ok" n'est absolument pas l'assurance qu'elle y consent vraiment. Elle accepte peut-être la situation parce qu'elle à peur de se séparer de son conjoint. Ou peut-être qu'elle est dévorée par la jalousie et accepte en serrant les dents. Ce n'est pas grâce aux quelques minutes d'échanges avec une métamour que tu auras tes certitudes. C'est plutôt selon les agissements de ton partenaires que tu auras des doutes sur le sujet.
Quant à ce problème de confiance sur le fait que ton partenaire puisse te mentir soulève un problème profond dans la relation.
Caoline
* Pouvoir partager certains moments, certaines sorties, tou.te.s ensemble, si une des personnes en a envie. Quand je suis la personne pivot, j'ai forcément envie que mon ou mes compagnons soient présents s'ils le souhaitent. Je ne peux envisager de les exclure, d'autant que je sais qu'il n'en abuseront pas. Par exemple, si j'apprécie un.e artiste et que mon compagnon va à son concert, je vivrais trop mal qu'il y aille sans moi, par contre je n'ai aucun problème à ce que l'autre ou les autres partenaires viennent aussi. Je ne souhaite donc pas que mon compagnon commence une relation avec quelqu'un qui ne l'envisage pas. Ou, à la limite, il faut qu'il soit clair que cette personne ne viendra jamais quand je souhaite y aller, si elle ne veut y être avec moi. Mais je trouve que c'est un très mauvais signe.
Mais si les personnes ne s'entendent pas ou si elles veulent passer un moment privilégié avec une personne, pourquoi les en empêcher ? T'as envie de voir un artiste ? Va le voir avec une autre personne ou une autre date. Où est le problème ?
Je ne comprend pas ce besoin de contrôle qui est tel que tu vas jusqu'à imposer une règle qui t'es propre aux partenaires de tes partenaires, sinon tu t'octroie le droit de mettre un véto sur leur relation. Pour moi, ce niveau d'interférence dans les relations de l'autre, je trouve ça toxique.
Caoline
Je peux comprendre que ce cadre, que je souhaite et en dehors duquel je ne pense pas pouvoir poursuivre une relation très investie, paraisse très restrictif.
Les règles strictes que tu dictes sont pour moi un enfer. C'est la meilleure façon de créer des situations conflictuelles et une dynamique relationnelle stressante.
Je pense que en voulant exercer un tel contrôle sur la liberté des autres, c'est aussi créer un contexte favorables aux frustrations, non-dits et mensonges.
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Lili-Lutine
le lundi 13 mars 2023 à 19h15
Ce que je comprends surtout, et qui est pour moi le plus important dans le témoignage de @Caoline, c’est l’insécurité que Caoline vit au sein de sa relation quand son partenaires peut potentiellement cacher son existence à son autre partenaire ! Combien d’entre nous se sentirai en sécurité dans une relation investie telle que la leur, où nous serions invisibilisée jusqu’au point où l’autre relation de notre chéri•e ignore totalement notre existence ?
Ok Caoline peut connaître l’existence de cette nouvelle relation, sauf que la nouvelle relation ne sera peut-être pas au courant de l’existence de Caoline
Suis pas sûr que même chez les « polypoly » se soit bien vécu et même accepté ce type de comportement ? Ce n’est pas plutôt un comportement typiquement adultterin de cacher une de ses relations sexo-affectives a ses autres relations sexo-affectives ?
Qui a la contrôle d’après vous dans cette histoire ?
Message modifié par son auteur il y a un mois.
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Topper
le mardi 14 mars 2023 à 09h21
C'est ce à quoi je fais référence ici :
Topper
Quant à ce problème de confiance sur le fait que ton partenaire puisse te mentir soulève un problème profond dans la relation.
Si une relation ne nous convient pas éthiquement, on la change si c'est possible ou on la supprime de notre vie.
On ne crée pas des règles restrictives pour contrôler les comportements de tous ses partenaires et partenaires de partenaires qui n'ont rien à voir avec les insécurités d'une relation spécifique.
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artichaut
le mardi 14 mars 2023 à 09h49
Topper
Si une relation ne nous convient pas éthiquement, on la change si c'est possible ou on la supprime de notre vie.
On fait surtout ce qu'on peut, avec ce qu'on est…
Les règles ne sont jamais que des ajustements provisoires. Un mal pour un bien. Une tentative désépérée de se démener dans l'océan tourmenté des
relations sexo-affectives, de s'accrocher à un radeau pour ne pas couler.
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Jack Haddy (invité)
le mardi 14 mars 2023 à 10h05
Un peu lu en diag', j'admets. Je réagis à la question des limites.
Vu d'ici, et ce que j'applique: chacun-e est en droit de poser les limites de ce qu'il accepte dans le cadre d'une relation. Ces limites sont expliquées et discutées, car toute chose est plus facile à accepter lorsque les motivations et raisons (car il y en a trrrrès souvent) sont plus ou moins comprises. Chaque limite est assortie de conséquences (et non de punitions!) si ladite limite est violée/dépassée. Il me semble important de communiquer ces conséquences.
Pour chaque limite, j'essaye de comprendre où se trouvent les racines, quels sont les inconforts, problèmes potentiels.
Ces limites sont ce que j'accepte dans le cadre de la relation. La partenaire est ensuite complètement libre de faire ce qu'elle veut, en toute connaissance de cause.
La partenaire peut accepter ces limites, ou pas (et donc fin de la relation).
Quoi qu'il en soit, dialogue et écoute sont nécessaires afin de bien faire comprendre l'état d'esprit des limites vs contrôle, les nuances sont subtiles, et il y a parfois des enchevêtrements.
Ma recette de cuisine, qui fonctionne assez bien jusqu'ici, et qui sera adaptée au besoin ;-)
J.
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Caoline
le mardi 14 mars 2023 à 11h34
@Topper J'ai l'impression que tu m'as lue en diagonale ou vraiment pas comprise et tes propos du dernier messages sont assez contradictoires avec les précédents.
J'ai peut-être eu tord de vouloir définir un cadre général alors que mon besoin d'exprimer mes besoins et limites qui de fait deviennent des règles si on veut poursuivre la relation avec moi vient vraiment de la relation avec mon second compagnon.
La relation que nous avons eu pendant 2 ans et demi, jusqu'à ce qu'il arrive à parler de moi à sa compagne "officielle", ne me convenait pas.
Elle m'a été au départ imposée par de nombreux mensonges. Pour info nous étions en contact depuis 6 ans, je refusais de le rencontrer car je savais qu'il avait une compagne et qu'il ne se sentait pas capable de lui dire qu'il souhaitait avoir une autre relation, donc je refusais d'être complice de tromperie. Nous nous sommes rencontrés car il m'a dit que cette relation était finie, qu'il n'avait plus qu'une maîtresse et qu'à elle, il pourrait lui parler de notre relation si elle voyait le jour, ce qu'il a fait. Nous avons été tous les deux déçus, qu'elle ne souhaite pas me rencontrer et même fasse comme si je n'existais pas. J'ai aussi appris que cette femme n'était pas une relation sexuelle comme il me l'avait fait croire, mais qu'elle espérait vivre avec lui alors que lui ne voulait pas mais il y avait des sentiments et plus de partage que du sexe. C'est cette femme qu'il souhaiterait revoir.
Puis je suis restée, pour toutes les bonnes choses que nous partagions mais aussi car mon compagnon m'a promis d'évoluer vers plus d'éthique. Ce pas seulement pour moi, mais parce qu'il disait avoir compris qu'en voulant ne pas faire de mal, donc en cachant presque tout ce qu'il vivait et en mentant, il avait été totalement irrespectueux et créé énormément de souffrance, y compris à lui.
Notre recherche exprimée et soit disant réciproque à la base, était une relation de couple poly non hiérarchique, mon compagnon historique restant dans ma vie, lui gardant son autre relation (celle dont j'avais connaissance). J'avais explicité mon besoin minimum d'un week-end sur deux pour pouvoir vivre ce type de relation. Nous n'avions pas parlé des vacances mais c'était pour moi une évidence qu'elles sont ensemble, au moins en grande partie dans une relation de couple. J'ignorais, j'étais encor bien crédule à l'époque, qu'on puisse débuter une relation avec quelqu'un sans être en accord avec ses attentes, ou a minima sans expliciter ce qui ne nous est pas possible, ce qu'il n'a pas fait au départ. C'est quand il a dit que le samedi sur deux et les deux nuits autour c'était trop pour lui que j'ai dit que nous arrêtions donc là, puisque ce n'était pas assez pour moi. Nous avons tenu 3 mois séparés, avec beaucoup de souffrance pour chacun.
Lui était persuadé qu'il ne me conviendrait pas, il avait juste envie de vivre ses fantasmes BDSM, car c'est dans ce cadre que nous étions entrés en contact et pensait que ça ne durerait pas, donc que je ne découvrirais jamais qu'il n'était en fait pas séparé de la compagne à qui il ne voulait rien dire. Il n'avait pas du tout prévu que ce dont il rêvait allait se réaliser : nous sommes tous les deux tombés très amoureux, il a eu envie de me faire plus de place dans sa vie qu'il n'en avait plus fait depuis avant ses 30 ans et la séparation avec la seule femme avec qui il a vécu. Mais de peur de me perdre, de me faire encore plus de mal ou par incapacité, il n'a jamais réussi à me parler de sa compagne officielle. Je l'ai découverte par hasard, même si j'avais eu des dizaines de fois des doutes, mais il me disait que j'étais folle d'imaginer des choses comme ça, au bout de 18 mois.
Depuis tout à changé. Comme ses deux autres relations ont pris fin suite à ses révélations, il a pu m'accorder plus de place dans sa vie. Chez lui est devenu chez nous suivant son souhait, même si j'y vis moins de la moitié du temps. Il prévoit de me présenter à sa famille, chose qu'il n'a fait que 2 fois dans sa vie. Nous partageons presque toutes ses vacances et plus de la moitié des week-ends. Nos contacts sont multi quotidiens, j'ai vraiment la sensation qu'on partage chaque jour notre quotidien même si en partie à distance.
En fait les restrictions que vous voyez, c'est juste demander à garder ce qui m'a été promis au départ, ce pour quoi je me sous engagée et investie et j'ai souffert de ne pas avoir pendant presque 3 ans et que j'ai enfin. Et comme je l'ai dit à artichaut, il souhaite la même chose que moi à l'exception du préservatif. Le seul problème, c'est qu'il n'arrive pas à lui dire et que si il reprend la relation sans lui dire les choses comme elle sont et comme il les souhaite, je pense que je le quitterais car j'éprouverai trop de dégoût pour son attitude et ne supporterait pas d'être complice de ça. Et si je reste avec lui c'est parce que sans en être certaine, j'ai bon espoir qu'il réussisse à ne pas le faire.
Et mes restrictions sont liées à lui. Si il avait plus de temps disponible et pas besoin de temps seul, il pourrait passer autant de temps avec quelqu'un d'autre. Si il assumait d'avoir plusieurs relations il n'y aurait pas besoin de hiérarchiser pour ne pas me nier... Et si il avait une relation avec une femme qui voit le polyamour comme nous souhaitons le vivre et le vivons de manière pleinement épanouie avec mon autre compagnon et mes amimoureu.ses.x, je n'aurais pas besoin d'exiger de la connaître, ça serait évident pour tout le monde.
Tous les besoins et limites que j'exprime, je les ai toujours respectés vis à vis de mes 2 compagnons. J'ai toujours été d'une transparence totale avant et pendant, que la relation soit exclusive ou non, c'est pour moi une base relationnelle clairement exprimée avant le début. J'ai toujours accordé autant de temps qu'il souhaite à chacun. Mes compagnons ou partenaires ont toujours pu communiquer. Il y a toujours eu des moments communs. Il n'y a jamais eu de relation sans préservatif sans accord explicite de chacun. Et je ne peux simplement pas imaginer qu'il en soit autrement, c'est pour ça qu'il n'y a jamais eu besoin de règles, de limites listées... car pour moi tout cela est évident. Donc en fait, je n'ai vraiment pas l'impression de demander des choses inacceptables ou inaccessibles.
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Topper
le mardi 14 mars 2023 à 13h11
@Caoline Je ne t'ai pas lu en diagonale. J'ai fait l'effort de te lire en entier et plusieurs fois. J'ai réagit à des choses bien précises. Je peux me tromper sur l'interprétation. C'est tout à fait possible et je n'ai pas de problème avec ça même si je me suis relu plusieurs fois pour ne pas répondre à côté.
J'ai posé des questions et soulevé des problématiques restées sans réponses.
Je ne remets pas en question le fait d'exprimer des limites. Encore faut-il faire la différence entre les limites (si ça se passe comme ça, ça ne me va plus) et les règles (ça doit se passer comme ça et pas autrement). Et effectivement, chacun est libre d'accepter les limites et règles ou mettre un terme à la relation. Si c'est le cas pour toi, tant mieux.
Je trouve pertinent de se questionner à quel point nos propres règles interfèrent dans la liberté de nos partenaires, et de nos metamours si ça les impacte aussi. Je ne trouve aussi intéressant de se demander ce que ça dit de nous.
Si tu considères que c'est parfait comme ça, très bien. Libre à toi de continuer ainsi.
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Caoline
le mardi 14 mars 2023 à 15h05
Je vais essayer de répondre à tes points précis, j'avais déjà fait le complément d'information car je me sentais vraiment incomprise.
Topper
On peut consentir à la non-exclusivité sexuelle et amoureuse, sans être au courant de l'emploi du temps de ses partenaires. Ce n'est pas être dans le déni que ses autres partenaires aient des relations.
Moi je ne consens pas à une relation à fort investissement de type couple si la personne ne souhaite pas me dire tout ce qu'elle vit.
Comme je l'ai dit, j'ai essayé d'accepter qu'une autre partenaire ne souhaite rien savoir, pas me connaître... Je l'ai très mal vécu. En plus j'ai su qu'elle ne concevait pas le polyamour, juste la non exclusivité sexuelle et qu'elle espérait bien plus que ce que notre partenaire lui accordait. J'en ai déduis qu'en fait elle aurait voulu que je n'existe pas dans la vie de mon compagnon. Quand j'ai compris ça, j'avais déjà plus de place dans sa vie qu'elle n'en a jamais eu et j'étais déjà très attachée à lui, donc j'ai subi la situation. Je ne me voyais pas demander qu'il quitte une personne avec qui il était en relation avant moi. Mais je me sens très à l'aise de dire que je n'accepterai pas que cette situation revienne, que ce soit avec elle ou une autre dans le même état d'esprit.
Peut-être que parfois les personnes qui ne veulent rien savoir c'est qu'elle s'en moque, n'ont juste pas de temps pour ça, ça doit exister dans les relations non investies, mais comme si c’est le cas je n'aurais pas la possibilité de le savoir, ça m'est inenvisageable.
Topper
Pourtant les relations sont fluctuantes. La vie des personnes évolue. Il peut y avoir des changements de priorités et des périodes qui rendent plus ou moins indisponible. Il peut aussi y avoir des relations qui demandent ponctuellement plus d'attention. Les aléas de la vie...
En ce qui me concerne, j'ai envie de voir une personne qui a envie de me voir. Si ce n'est pas le cas, j'adapte mon investissement au temps et à l'énergie qu'elle veut bien accorder à notre relation. En tous cas, je ne vais pas exiger une fréquence et un temps passé ensemble arbitrairement imposé aux autres.
Bien sûr que la vie est fluctuante mais là, tout de suite je sais ce qu'il en est pour moi. D'ailleurs si il avait juste envie de me voir moins, sans que ce soit pour voir une autre, sauf si il avait une raison que je trouve acceptable, je pense que je le quitterai aussi, car nos envies pour notre relation deviendraient trop discordantes.
Mon besoin n'est pas arbitraire du tout, il correspond à ce qui est supportable pour moi sans souffrance. Pas sans manque, le manque je le ressens parfois dès quelques heures de séparation, mais tant que ce n'est pas une souffrance ce n'est pas un problème. Donc s'il se disait, ce qui n'est absolument pas le cas, que ce n'était pas grave que je souffre pour que lui passe du temps avec une autre, la fin de la relation serait évidente pour moi.
Topper
Mais si tes métamours ne veulent pas échanger avec toi, tu vas mettre un terme à la relation juste pour ça ? Il y a des personnes polyamoureuses qui préfèrent compartimenter leurs relations et ne souhaitent pas être en contact avec leurs métamours ou s'impliquer dans les relations de l'autre.
Ces personnes font bien ce qu'elles veulent, moi ça ne me convient pas et j'ai vraiment décidé de respecter mes besoins maintenant. Je me suis trop niée, dévouée pour les autres. Donc si il souhaite relationner avec une personne comme ça, il sait que ça sera sans moi dans sa vie. Pourquoi devrais-je accepter de mal vivre quelque chose pour son plaisir ?
Topper
Et qu'en est-il des biais de consentement ? Communiquer avec une métamour qui va te dire qu'elle est "ok" n'est absolument pas l'assurance qu'elle y consent vraiment. Elle accepte peut-être la situation parce qu'elle à peur de se séparer de son conjoint. Ou peut-être qu'elle est dévorée par la jalousie et accepte en serrant les dents. Ce n'est pas grâce aux quelques minutes d'échanges avec une métamour que tu auras tes certitudes. C'est plutôt selon les agissements de ton partenaires que tu auras des doutes sur le sujet.
Je ne prétend pas qu'on peut avoir une certitude en trois mots, d'où mon désir de vraiment nous connaître. Je ne dis pas que c'est forcément parfaitement ok et fluide, mais j'ai besoin de savoir que c’est un choix en conscience de la situation. Et il ne s'agit pas d'une conjointe mais d'une nouvelle relation qui se créerai ou d'une reprise d'une relation avec une ex avec qui il partageait déjà très peu et ça serait encore moins, vu sa disponibilité actuelle.
Topper
Quant à ce problème de confiance sur le fait que ton partenaire puisse te mentir soulève un problème profond dans la relation.
Oh non, tu crois ? Désolée pour l'ironie mais franchement je ne pense pas que qui que ce soit avait un doute là dessus. Oui après avoir subi des mois de mensonges continuels plus horribles les uns que les autres et de culpabilisation de ne pas y croire, puis des mois avec encore un mensonge de temps en temps, en sachant que mon compagnon a toujours menti à ses compagnes précédentes, quelques mois en pensant qu'il ne me ment plus ne suffisent pas à restaurer une confiance totale, que d'ailleurs je pense que je ne pourrais plus jamais avoir et même que je pense que personne ne devrait jamais avoir. Malgré cela j'ai une très bonne confiance en sa volonté de ne plus mentir et d'être correct et plutôt confiance qu'il y parvienne, sinon je ne resterai pas avec lui.
Topper
Mais si les personnes ne s'entendent pas ou si elles veulent passer un moment privilégié avec une personne, pourquoi les en empêcher ? T'as envie de voir un artiste ? Va le voir avec une autre personne ou une autre date. Où est le problème ?
J'ai du mal à concevoir que mon compagnon puisse aimer quelqu'un avec qui je ne pourrais m'entendre et réciproquement, en tout cas suffisamment pour quelques sorties ponctuelles. Mon compagnon exprime très fort qu'il voudrait que nous y allions ensemble, mais il n'est pas sûr d'oser lui dire tant pis pour elle si elle ne voulait pas venir en même temps que moi. Il envisagerait pour ne pas lui déplaire de voir deux fois le même concert. Mais ça inévitablement ça finirait par coincer au niveau disponibilité.
Le problème de mon compagnon c'est un peu ça : la peur de ne pas plaire, de faire de la peine et donc il peut ne pas assumer ses envies ou non envies pour faire plaisir à l'autre. C'est pour ça que j'avais besoin d'exprimer mes limites sinon il aurait pu me faire souffrir pour ne pas décevoir l'autre, car il vit dans l'instant et serait capable de satisfaire celle qu'il a en face. Ça pourrait encore être le cas, mais au moins il ne pourrait pas dire qu'il ne savait pas si je venais à le quitter.
Détail pratique, je n'ai pas les moyens des concerts auxquels il m'emmène, donc je ne pourrais y aller seule ou avec quelqu'un d'autre. C'est lui qui m'a fait découvrir cet univers et d'autres, et je lui en ai fait découvrir aussi, mais qui demandent moins de finances.
Topper
Je ne comprend pas ce besoin de contrôle qui est tel que tu vas jusqu'à imposer une règle qui t'es propre aux partenaires de tes partenaires, sinon tu t'octroie le droit de mettre un véto sur leur relation. Pour moi, ce niveau d'interférence dans les relations de l'autre, je trouve ça toxique.
Je n'impose rien, il est libre de me quitter si mes besoins ne lui conviennent pas. Si il est clair avant les débuts de relation, les autres sont libres de ne pas commencer une relation qui ne leurs conviendrait pas. C'est justement parce que je ne veux rien leurs imposer que je veux que les personnes soient informées avant.
Par contre pour toi on dirait que je devrais me nier et souffrir pour que lui fasse tout ce qu'il a envie sans tenir compte ni de moi ni du consentement éclairé des autres femmes, ou je comprends vraiment très mal ?
Lui en tout cas vis très bien de faire partie de ma famille initiale, de connaître et fréquenter mes amimoureu.ses.x et mes ami.e.s, de pouvoir être avec moi quand il le souhaite, il sait que je ne veux pas avoir une relation qui restreindrait mon temps avec lui. Il n'a pas l'air de trouver ça toxique du tout.
Topper
Les règles strictes que tu dictes sont pour moi un enfer. C'est la meilleure façon de créer des situations conflictuelles et une dynamique relationnelle stressante.
Je pense que en voulant exercer un tel contrôle sur la liberté des autres, c'est aussi créer un contexte favorables aux frustrations, non-dits et mensonges.
Mais il fait ce qu'il veut, je préviens juste que je sais que ça me ferait souffrir et donc que je pense que je le quitterai. Je dis je pense car avant de découvrir son ex compagne officielle j'aurais été sûre de le quitter en pareil cas, or je ne l'ai pas fait, donc les certitudes maintenant...
Je ne comprends pas ta définition de règles ou alors nous n'en avons aucune et sauf si l'autre est dans une dépendance totale il n'y en a jamais.
Pour moi une règle c'est un besoin ou une limite acceptée par l'autre, voir souhaitées par les deux, et c'est le cas dans notre situation. Comme il ne se sent pas capable de les appliquer pour l'instant, il renonce à reprendre cette relation. Nous savons que ça peut évoluer. Il ne semble pas souffrir du tout de ce renoncement. Il me semble qu'il souhaitait surtout répondre à son envie à elle, car ça ne lui serait pas désagréable au contraire, si elle se satisfait du très peu qu'il a à lui apporter. Mais je pense qu'il sait aussi qu'elle ne s'en satisferait pas...
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Topper
le mardi 14 mars 2023 à 17h18
Caoline
Par contre pour toi on dirait que je devrais me nier et souffrir pour que lui fasse tout ce qu'il a envie sans tenir compte ni de moi ni du consentement éclairé des autres femmes, ou je comprends vraiment très mal ?
Non, je ne dis surtout pas que tu dois nier tes ressentis et limites acceptables pour toi. Au contraire, c'est important.
Je comprends quel le but de ces règles est de t'éviter de la souffrance. Cela ne corrige pas le problème de fond. Cela met juste un cadre pour éviter d'être confronté au problème.
Je trouve que fixer une règle ce n'est pas anodin et ça peut créer (beaucoup) plus de problèmes que ça semble en éviter. Mon expérience et ce que je vois dans divers témoignages me conforte sur cette position.
Pour moi, il est toujours préférable de faire sans règles coercitives et utiliser d'autres méthodes pour satisfaire des besoins ou gérer des insécurités. Et si ce n'est pas possible, bien questionner la raison de la règle et de sa pertinence. Lorsque ces règles vont jusqu'à régir le fonctionnement de tes partenaires avec leurs propres partenaires, ça pose encore plus question selon moi.
Cela crée une dynamique relationnelle très complexe, avec des niveaux de compréhension et de mise en application qui seront sans doute différentes selon les personnes.
Pour être sereine avec ces règles, tu dois avoir une confiance aveugle envers tes partenaires et tes métamours sur le respect de ces règles. Dans le cas contraire, cela demande une vigilance constante et un contrôle du respect de ces règles.
Les raisons de tes règles n'ont pas tellement d'importance. Tu n'as pas besoin de te justifier. Je te donne un autre point de vue qui peut te donner matière à réfléchir sur la question. Tu peux trouver ça intéressant ou pas du tout.
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Caoline
le jeudi 16 mars 2023 à 09h51
Topper
Non, je ne dis surtout pas que tu dois nier tes ressentis et limites acceptables pour toi. Au contraire, c'est important.
ouf
Topper
Je comprends quel le but de ces règles est de t'éviter de la souffrance. Cela ne corrige pas le problème de fond. Cela met juste un cadre pour éviter d'être confronté au problème.
C'est ça
Topper
Je trouve que fixer une règle ce n'est pas anodin et ça peut créer (beaucoup) plus de problèmes que ça semble en éviter. Mon expérience et ce que je vois dans divers témoignages me conforte sur cette position.
Il fais tout un travail de fond pour réussir à exprimer ses besoins et limites, c'est ma peur qu'il n'y sois pas encore vraiment capable face à quelqu'un d'autre, puisqu'il a parfois encore du mal avec moi qui le soutiens pourtant totalement dans cette démarche qui m'a fait exprimer ces limites, quelque part pour l'obliger à respecter les siennes. Enfin sauf si il me ment sur ce qu'il voudrait pour me faire plaisir mais dans ce cas, notre relation ne tardera pas à exploser. Mais quand il me mentait, je le savais, j'essayais juste de me convaincre que c'est mon passé qui me faisait manquer de confiance à ce point. Maintenant mon ressenti est qu'il est vraiment sincère, j'espère que je ne me trompe pas.
Topper
Pour moi, il est toujours préférable de faire sans règles coercitives et utiliser d'autres méthodes pour satisfaire des besoins ou gérer des insécurités. Et si ce n'est pas possible, bien questionner la raison de la règle et de sa pertinence. Lorsque ces règles vont jusqu'à régir le fonctionnement de tes partenaires avec leurs propres partenaires, ça pose encore plus question selon moi.
Les raisons sont très claires et c'est le fonctionnement qu'il souhaite en tout cas qu'il dit souhaiter avec d'autres partenaires donc quelque part je n'impose rien, je lui dis que si il n'est pas capable d'exprimer et faire respecter ses choix pour moi ça sera insupportable.
Topper
Cela crée une dynamique relationnelle très complexe, avec des niveaux de compréhension et de mise en application qui seront sans doute différentes selon les personnes.
Pour être sereine avec ces règles, tu dois avoir une confiance aveugle envers tes partenaires et tes métamours sur le respect de ces règles. Dans le cas contraire, cela demande une vigilance constante et un contrôle du respect de ces règles.
Il est certain vu les antécédents que je serais en vigilance constante et contrôle.
Topper
Les raisons de tes règles n'ont pas tellement d'importance. Tu n'as pas besoin de te justifier. Je te donne un autre point de vue qui peut te donner matière à réfléchir sur la question. Tu peux trouver ça intéressant ou pas du tout.
Comme je l'ai écrit dès le départ j'ai partagé mon évolution car je considérais aussi les règles néfastes et dangereuses a priori. Mais j'assume totalement d'avoir énoncé clairement mes besoins et limites qui, par son acceptation, essentiellement car elles correspondent à ses envies également, deviennent des règles. Et pour moi les raisons ont une importance capitale, je ne me justifie pas, j'explique car j'ai un grand besoin d'être comprise.
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Topper
le jeudi 16 mars 2023 à 10h49
Caoline
Il est certain vu les antécédents que je serais en vigilance constante et contrôle.
Tu ne crains pas que ce soit délétère à long terme ? Que ça t'use émotionnellement ?
Caoline
Et pour moi les raisons ont une importance capitale, je ne me justifie pas, j'explique car j'ai un grand besoin d'être comprise.
D'accord. Je comprends ce besoin. Je ne voulais pas que tu te sentes obligée de te justifier. Ce n'est pas un procès. 🙂
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Caoline
le jeudi 16 mars 2023 à 11h46
Topper
Tu ne crains pas que ce soit délétère à long terme ? Que ça t'use émotionnellement ?
En fait je n'ai pas l'impression d'avoir le choix, enfin si je pourrais le quitter tout de suite, mais je n'en ai aucune envie, donc je ne peux qu'espérer que la confiance va se reconstruire avec le temps.
Je ne peux pas décréter de faire totalement confiance à quelqu'un qui m'a tellement menti et potentiellement, s'il reprenait la relation avec l'ex en question, à quelqu'un qui m'a ignorée, a espéré que je disparaisse et toujours voulu la place que j'ai dans la vie de mon compagnon.
Pour info j'ai comme antécédent un père totalement mythomane et manipulateur, donc avec le vécu de ces dernières années et en plus deux psychiatres qui ont essayé de me faire admettre que tout le monde ment et même m'ont incité à mentir, ce n'est pas seulement en lui que je n'arriverai plus à faire totalement confiance, c'est en tout le monde. Donc le quitter ne servirait à rien, en plus de perdre tout le bon avec lui. Concernant mon compagnon historique, je crois que ma confiance est quasiment totale, du coup ça me détruirait si lui se mettait à me mentir.
Le fait de ne pas faire totalement confiance à mon second compagnon est pour moi une forme de respect de moi même, je me suis sentie trop conne de l'avoir cru et je me sentirais vraiment débile si je le croyais forcément sincère maintenant et que je découvrais un jour que je me trompais. Le mieux que je puisse faire c'est espérer qu'il le soit, que mon ressenti soit bon et rester vigilante.
Ce que j'essaye d'apprendre c'est à ne pas anticiper le pire, à vivre comme si il allait réussir à respecter ses choix et engagements, le jour j'y arrive, la nuit c'est parfois encore compliqué. Rien que ça en restant malgré tout vigilante, ça m'allégerait beaucoup la vie.