Se désengager d'une relation
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Alabama
le dimanche 19 mars 2023 à 11h27
Contexte :
Je suis en relation amoureuse/sexuelle non-exclusive avec une seule personne, et je me considère plus ou moins comme anarchiste relationnelle ou solopoly (je ne souhaite pas habiter avec un·e amoureux·se et ma vie est indépendante de mes relations amoureuses).
Dans l'idéal, j'aimerais déconstruire beaucoup de choses du couple classique, mais dans les faits, j'ai encore des besoins assez élevés en terme d'intensité et de proximité.
La relation amoureuse que je vis, est tout le contraire de ce dont j'ai envie.
Je veux une relation de proximité, mon amoureux était à 70 bornes, et il vient de déménager à + de 300km.
Si on est à distance, je veux une communication régulière et fluide, du style une réponse à mes message en 24h grand max, et qu'il y ait une envie des deux côtés de prendre des nouvelles, de s'appeler etc... Dans les faits, mon amoureux est un solitaire, et moins on communique à distance mieux il se porte. Il est quand même à l'initiative qu'on s'appelle de temps à autre
Je veux être en relation avec quelqu'un qui a beaucoup de temps dans sa vie car moi-même j'en ai beaucoup, et les relations, qu'elles soient "amoureuses" ou non, occupent une place centrale dans ma vie. Lui, a un boulot à plein temps depuis quelques mois, la cause du déménagement, il est débordé, et par ailleurs ça ne le dérange pas de voir les gens 1 fois tous les 3 mois. Bon me concernant il a quand même envie de me voir plus souvent que ça, mais c'est très limité : il n'y a que les week-ends, et moi j'élève seule ma fille, je suis peu mobile.
Bref. Pourquoi je continue me direz-vous ? Ben parce que c'est une chouette personne, que j'apprécie énormément les moments passés ensemble, qu'on a des discussions de qualité, etc.
Actuellement, je ne sais plus trop ce que je veux dans cette relation. J'ai réalisé qu'il est grand temps que je me recentre sur ma vie, que j'accorde beaucoup moins d'importance à cette relation (même si bon, je n'avais pas mis ma vie de côté loin s'en faut).
Mais en suis-je même capable ? Ça c'est ce que ma tête veut, est-ce que mes émotions vont suivre ? Je n'en sais rien à ce stade. Pour l'instant j'ai juste décidé de me mettre en retrait. Je n'en ai pas encore parlé à l'intéressé.
J'ai envie de réussir à ranger cette relation, dans le tiroir des mes relations importantes et chouettes, à distance. Ces relations que je chéris vraiment beaucoup, mais auxquelles je consacre peu de temps mental, et où j'ai réussi à passer au-dessus de la tristesse/frustration que les personnes partent loin. Bref, j'aimerais avoir le détachement dans cette relation amoureuse, que j'ai dans mes relations où il y a un fort sentiment d'amour mais pas de dépendance affective.
J'ai envie non pas de conseils sur quoi faire, mais de retours d'expérience.
Y a t'il des gens ici qui ont réussi à se désengager sainement d'une relation amoureuse ? Si oui, qu'avez-vous fait concrètement pour y arriver et que ça devienne quelque chose de serein ? Je veux bien aussi des retours d'expérience de personnes qui ont essayé des choses et finalement n'ont pas réussi, ça peut être intéressant aussi.
Message modifié par son auteur il y a 3 mois.
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Topper
le dimanche 19 mars 2023 à 19h17
Bonjour @Alabama, j'ai déjà eu à me désengager d'une relation. C'était par pour les mêmes raisons que toi, mais je ne pense pas que ça change grand chose.
Le fait est que je n'avais pas prise sur les circonstances et que j'ai dû m'adapter. Cela pouvait être parce qu'un autre partenaire prenait plus de place ou parce que on était pas sur le même niveau d'implication relationnelle.
J'ai tendance à m'investir beaucoup dans mes relations. Je donne énormément d'attention, et j'en attends aussi pas mal. La dépendance affective et moi, on est aussi super pote. 🙃
Au début de la relation, la NRE fausse déjà le niveau d'attente. C'est une période ou l'autre a tendance à donner plus d'attention par rapport à quand l'enthousiasme du début sera passé.
Quand j'ai commencé à relationner dans un cadre non-monogame, cela a été quelque chose de compliqué à vivre. J'ai dû apprendre à faire avec cet ascenseur emotionnel.
Avec le temps, j'ai compris que je ne pouvais pas rester avec la même attente. Sinon, je ne pouvais que souffrir du décalage qui se faisait entre moi, constant, et l'autre, s'éloignant.
J'ai appris à adapter mon implication en fonction de celle des autres, soit en me concentrant sur d'autres activités, soit en portant mon attention sur d'autres personnes.
J'ai un mode de fonctionnement qui m'aide sur ce coup là : je n'ai aucune envie d'être avec quelqu'un qui n'a pas envie d'être avec moi.
Dans la pratique, c'est pas parce que quelqu'un prend de la distance qu'elle a plus envie d'être avec moi, mais je suis le même principe. Elle y met moins de temps, d'énergie, d'implication. Je fais donc en sorte d'équilibrer le temps, l'énergie et l'implication que j'y mets. Pour autant, cela ne change pas forcément l'intérêt que j'ai pour la personne ou l'estime que je lui porte.
Simplement, les moments où mon attention n'est pas portée sur la personne, au lieu qu'ils durent 15 minutes ou une heure ou cinq heures, ils vont durer une journée, deux jours ou deux semaines... C'est du temps disponible pour d'autres choses ou d'autres personnes.
Message modifié par son auteur il y a 3 mois.
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Alabama
le dimanche 19 mars 2023 à 21h18
@Topper : Merci énormément pour ta réponse.
Je me reconnais dans beaucoup de choses que tu dis, et notamment, comme toi
- je m'investis beaucoup, je donne beaucoup et j'attends aussi beaucoup (notamment en terme de méta-relation)
- je suis constante et je trouve ça troublant quand les gens diminuent leur investissement dans la relation, bien que je n'ai pas remarqué que c'était systématique.
Du coup, si tu as réussi à te désengager sans trop galérer, je devrais aussi pouvoir y arriver, et ça, c'est très enthousiasmant.
D'ailleurs, pour l'instant, ça se passe bien. En fait je me rends compte que quitte à ce que ça ne soit pas à la hauteur de ce que je souhaite, c'est beaucoup plus facile pour moi de carrément communiquer beaucoup, beaucoup moins. Comme ça la relation est moins présente dans ma tête, j'ai moins d'attentes.
J'ai plutôt aussi décidé de ne pas aborder le sujet. Je fatigue de jouer le mauvais rôle dans la relation. J'ai décidé qu'après tout, ça ne lui poserait peut-être aucun problème bien au contraire, et que si ça lui pose problème, ce sera à son tour de dire que y a un truc qui lui va pas. Moi ça me met grave en joie pour une fois de ne pas me soucier de faire attention à l'autre, et de simplement faire des choix qui moi me conviennent, tout comme lui le fait pour lui-même. C'est nouveau, et c'est grave plaisant !
Comme toi, je fais en sorte de plus me concentrer sur ma vie, mes autres relations. Je ne sais pas du tout si je vais être en capacité de tenir ça à moyen et long terme, j'ai peur que ça me fasse souffrir, que mes attentes ressurgissent etc... mais ça vaut le coup de tenter.
Comme toi aussi, je n'ai aucune envie que l'autre se force pour moi. Bien que je trouve normal de faire certains efforts : pour s'accomoder les uns avec les autres ça me paraît indispensable. Mais en tous cas, aucune envie que quelqu'un doive faire "trop" d'efforts pour que moi je me sente bien.
Topper
Dans la pratique, c'est pas parce que quelqu'un prend de la distance qu'elle a plus envie d'être avec moi, mais je suis le même principe. Elle y met moins de temps, d'énergie, d'implication. Je fais donc en sorte d'équilibrer le temps, l'énergie et l'implication que j'y mets. Pour autant, cela ne change pas forcément l'intérêt que j'ai pour la personne ou l'estime que je lui porte.Simplement, les moments où mon attention n'est pas portée sur la personne, au lieu qu'ils durent 15 minutes ou une heure ou cinq heures, ils vont durer une journée, deux jours ou deux semaines... C'est du temps disponible pour d'autres choses ou d'autres personnes.
C'est exactement ce que j'ai envie d'apprendre à faire.
Ma question c'est, as-tu réussi à faire ça fluidement ? Ou au début as-tu dû te faire un peu violence, ou avoir recours à des stratégies ? Comme voir plus de monde que d'habitude, occuper ton temps plus que d'habitude, ou je ne sais quoi d'autre ?
Message modifié par son auteur il y a 3 mois.
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Caoline
le lundi 20 mars 2023 à 09h31
Je vous rejoins pour le coté investissement et attentes intenses et linéaire et incompréhension quand ça se calme chez l'autre après la NRE.
Mes expériences de désinvestissement sont variables, pas toujours réussies et pas toujours fluides.
Je commence par l'échec pour finir sur du plus positif.
Celle que nous n'avons pas réussi et je dis nous car je considère que nous sommes vraiment coresponsables et ça explique probablement l'échec, c'est celle avec mon second compagnon actuel. Quand il m'a exprimé son besoin de se voir moins, et ça voulait probablement dire aussi moins communiquer, j'ai voulu rompre la relation car je préférais espérer arrêter de souffrir du manque de lui un jour. Nous n'avons pas réussi. Nous étions encore en souffrance intense 2 mois après quand nous nous sommes croisés pour échanger nos affaires. Ça a ravivé la souffrance que je ressentais encore au quotidien. Nous sous sommes revus quelques semaines plus tard pour parler. Nous avons craqué et repris notre relation. J'espérais alors réussir à avoir moins d'attentes, je me souviens même lui avoir dit "même si on se voit tous les 6 mois ça me va". Mais quand il est reparti nous avions tous les 2 envie de se revoir "très vite", et la fois suivante encore pire. Très vite entre guillemets puisque nous sommes à plus de 2 h de route... Ce qui explique l'échec selon moi, c'est qu'il n'avait pas du tout envie de me voir moins, il était juste empêtré dans des mensonges dans ses 3 relations, y compris la notre. Depuis tout a bien évolué, plus de mensonges pour personne et nous vivons partiellement ensemble, j'ai 2 chez moi à plus de 2 h de distance, ce qu'il n'imaginait plus possible dans sa vie.
Il y a des relations où ça n'a pas été fluide et pas toujours vraiment durable, dans un cas il n'y a progressivement plus eu de composante intime.
Nous étions dans une relation intense avec rencontres régulières et échanges au quotidien mais j'ai senti que la situation ne lui convenait pas vraiment, qu'il ne s'investissait pas car j'étais aussi en couple avec mon compagnon historique. J'ai donc rompu la relation qui pour moi était de type couple, nous sommes restés en contact moins fréquents, nous nous sommes revus et avons parfois partagé de la sexualité, puis uniquement amicalement puis nos contacts sont devenus très rares mais pas inexistants, tous ça sur plusieurs années.
Une avec celui qui était un ami très proche où de la sexualité s'est invitée. Mes attentes de relation investie ne correspondait pas à ses envies avec moi, je l'ai vite compris et j'ai donc du revoir mes attentes à la baisse. En plus, une soit disant amie, soit disant poly mais en fait vraiment pas, a essayé de nous séparer quand elle est entrée en relation avec lui. Nous sommes restés en contact mais ne nous sommes vus qu'une fois pour parler tant qu'ils étaient ensembles. Quand ils se sont séparés nous nous sommes revus, c'est depuis pour moi un amimoureux : je l'aime, on se fait plein de câlins, parfois on partage de la sexualité mais vraiment pas systématiquement, nous avons peu de contacts à distance car ce n'est pas son truc, mais je sais qu'il serait là si j'en avais besoin.
Il y a une relation où c'est les attentes de mon amoureuse qui étaient plus importantes que ce que j'avais la possibilité de donner à ce moment là, pas très bien moi-même, elle pas bien non plus donc beaucoup de besoins... Ma demande de diminuer l'investissement a été sur le moment mal vécue et elle a coupé les ponts quelques semaines. Puis nous avons pu nous reparler, nous revoir et l'amour, la complicité et la tendresse sont toujours là donc c'est aussi une amimoureuse depuis 1 an 1/2 après 1 an 1/2 de relation amoureuse plus investie.
Enfin, j'ai ressenti un désir réciproque avec un ami, je me suis emballée bien que je savais qu'il était loin. J'avais en plus une belle complicité avec sa relation principale. Mais il a commencé une relation avec une autre en même temps et j'ai pu voir qu'il était avec pleins d'autres attentionné comme avec moi. J'ai pris de la distance pour ne pas souffrir, ne pas avoir d'attentes qu'il ne pourrait combler. C'est aussi un amimoureux, on se voit quand l'occasion se présente, j'apprécie beaucoup son attention, ce que l'on peut partager même si très ponctuel, on échange à distance de temps en temps, peut-être qu'un jour on repassera un week-end avec plus de temps pour de l'intimité entre nous, mais si ce n'est pas la cas ce n'est pas un souci.
Voilà, aucune des situations ne correspond à la tienne, donc je ne sais pas si ça peut aider, je voulais juste montrer qu'il y a des choses possibles.
Je te souhaite de trouver ce qui te convient pour ne vivre que du positif et pas du manque.
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Topper
le lundi 20 mars 2023 à 09h50
C'est une bonne question. 🤔
J'ai un fonctionnement qui m'aide, je crois.
Je ne suis pas du tout compétitif. Je ne suis pas du genre à batailler pour quelqu'un. Encore moins de jouer des bras pour m'imposer (par exemple, par rapport à un autre partenaire). Ce n'est pas moi. Et entre nous, ce genre de dynamique m'exaspère. J'ai tendance à me mettre en retrait naturellement. Je me renferme sur moi-même.
(Je pense pas que ce soit un bon fonctionnement pour un tas de raisons, mais il a au moins un aspect positif pour le sujet qui nous occupe.)
Je pense que je passe par une phase de résignation durant laquelle je suis dans une sorte de deuil de ce qu'était la relation ou ce que j'aurais voulu qu'elle soit et ne sera pas.
Selon la relation, ça peut durer le temps d'une journée ou des semaines, avec des possibles rechutes. C'est une période pendant laquelle je peux avoir besoin de ressasser et me poser des questions sur moi, sur la relation... Surtout sur moi.
Et puis le temps passe, la déception avec, remplacée par l'acceptation. Le temps de cerveau occupé par l'introspection se libère. Alors, l'envie de se réouvrir aux autres revient.
C'est à ce moment là que je peux avoir besoin de me faire violence pour sortir de ma zone de confort qui me dit de rester chez moi parce que c'est plus simple que de se confronter aux autres. 😃
Parfois, le hasard de la vie fait que c'est là que je vais croiser le chemin de quelqu'un qui va donner cette impulsion et cette envie de découvrir de nouvelles personnes, créer de nouveaux liens.
Et là ma dépendance affective dit à ma zone de confort qu'elle a tort. En vrai, il y en a pas une pour rattraper l'autre. 😅
Message modifié par son auteur il y a 3 mois.
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bonheur
le lundi 20 mars 2023 à 10h05
Topper
Je ne suis pas du tout compétitif. Je ne suis pas du genre à batailler pour quelqu'un. Encore moins de jouer des bras pour m'imposer (par exemple, par rapport à un autre partenaire). Ce n'est pas moi et entre nous, ce genre de dynamique m'exaspère. J'ai tendance à me mettre en retrait naturellement. Je me renferme sur moi-même.(Je pense pas que ce soit un bon fonctionnement pour un tas de raisons, mais il a au moins un aspect positif pour le sujet qui nous occupe.)
Je pense que je passe par une phase de résignation durant laquelle je suis dans une sorte de deuil de ce qu'était la relation ou ce que j'aurais voulu qu'elle soit et ne sera pas.
Selon la relation, ça peut durer le temps d'une journée ou des semaines, avec des possibles rechutes. C'est une période pendant laquelle je peux avoir besoin de ressasser et me poser des questions sur moi, sur la relation... Surtout sur moi.
Et puis le temps passe, la déception avec, remplacée par l'acceptation. Le temps de cerveau occupé par l'introspection se libère. Alors, l'envie de se réouvrir aux autres revient.
C'est à ce moment là que je peux avoir besoin de me faire violence pour sortir de ma zone de confort qui me dit de rester chez moi parce que c'est plus simple que de se confronter aux autres. 😃
Parfois, le hasard de la vie fait que c'est là que je vais croiser le chemin de quelqu'un qui va donner cette impulsion et cette envie de découvrir de nouvelles personnes, créer de nouveaux liens.
Et là ma dépendance affective dit à ma zone de confort qu'elle a tort. En vrai, il y en a pas une pour rattraper l'autre. 😅
Je crois que j'aurai pu écrire ces mots (ou proche, à ma façon). Je vais jusqu'à "tendre la perche" pour que autrui se libère de moi.
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Alabama
le lundi 20 mars 2023 à 11h58
@Caoline : peu importe que les situations soient comme la mienne ou non !
Je trouve cela vraiment instructif de lire les expériences des autres. Je trouve ça merveilleux que tu aies réussi, plus ou moins fluidement, à vivre des relations où les besoins des unes et des autres ont fluctué, et où un équilibre à été trouvé. Ça m'aide de voir que d'autres y arrivent, même en galérant un peu. En réalité, on est dans un monde où la norme reste le couple hétéro fusionnel et monogame, et les exemples manquent. Lorsque j'ai cherché sur internet des pistes concernant le fait de vivre une relation à distance, tout ce que je trouvais ne pouvait pas vraiment convenir pour ma relation (type, maintenir une forme du fusion mais à distance, notamment des idées comme regarder un film au même moment, etc... non pas que je trouve ça pas bien, mais ce n'est pas ça que je cherchais).
@Topper : c'est très troublant pour moi de me reconnaître autant dans ce que tu dis (hormis la difficulté à rencontrer de nouvelles personnes, je suis très clairement plus sociable que toi).
Mais tout le reste, le processus dont tu parles, d'introspection qui peut durer quelques heures à quelques semaines, ici dans mon cas, ça fait une semaine et je commence à me sentir très bien, et à être très heureuse de ce que ce passage m'apprend et comment je peux moi aussi gagner en liberté en prenant de la distance, comment ça me fait du bien de me "décoller" de ce qui se passe dans la relation, sans passer forcément par le dialogue avec l'autre.
Habituellement, je suis un être de communication et j'ai tendance à être très transparente. J'apprends avec cet épisode, à garder aussi des choses pour moi, que ce n'est pas forcément nécessaire de tout partager avec l'autre. Souvent, je veux être transparente pour des raisons éthiques, pour que l'autre ne souffre pas (là, de ma prise de distance). Mais je crois que parfois, j'anticipe trop, et que c'est bien aussi de penser à soi et si l'autre ne le vit pas bien, il est adulte et peut aussi le formuler si c'est le cas.
Ça me rassure de voir que pour toi, ça marche.
Ma crainte, c'est que ça aille mieux là tout de suite, mais que dans le fond, rien ne soit réglé, et que ça redémarre dans 3 semaines. J'espère que non !
Je me suis mise à rediriger une partie de l'énergie libérée, vers d'autres personnes proches. J'ai même soumis l'idée de se pacser à une très bonne amie, et que ça se fasse ou non, juste l'idée de pouvoir partager cette aspiration, et que ce soit hors relation amoureuse, me donne beaucoup de joie :)
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GeorgyPorgy
le lundi 20 mars 2023 à 13h06
Hello @Alabama,
Nos histoires divergent, mais sur cette dimension spécifique de parvenir à "gérer" (quel vilain mot) le désengagement dans la relation, je pense pouvoir réagir en partageant ma propre expérience - me sentant encore engagé dans le processus...
Sans revenir sur l'histoire qui me concerne, je me suis confronté à cette thématique du désengagement de manière non pensée, non anticipée, après de nombreuses années sans réel questionnement car en couple depuis une vingtaine d'année. Je me suis ainsi trouvé sur cette pente, et donc il a fallu improviser à naviguer là dedans - ce qui n'a pas été une partie de plaisir.
Concrétement, je n'étais pas à l'initiative du désengagement. Même si j'en acceptais intellectuellement les motifs, émotionnellement cela a été beaucoup plus dur (et long!) à traverser pour retrouver un semblant de serennité.
Dans mon vécu, la question de l'absence communication sincère et éclairée autour de ce désengagement a grandement participé à entretenir la difficulté à accepter émotionnellement ce désengagement. J'ai aussi eu l'impression de vivre des effets de "boucle" (ou retour de baton) émotionnels régulièrement, ce qui régulièrement me donnait le sentiment de perdre du terrain quant à mes progrès.
Sur le plan strictement perso, ce qui m'a aidé le plus je pense c'est :
- Arriver à poser ce qui ne me convenait pas (à moi) dans la relation & faire en sorte de me le rappeler (de moi à moi, intérieurement) quand ca n'allait pas, quand j'étais triste ou accablé par la situation. Par exemple, certaines dimensions étaient très insécurisantes émotionnellement pour moi, je n'ai pas su le voir d'emblée. Mais une fois que c'eut été fait, j'ai fait en sorte de ramener cela dans le tableau systématiquement lors des moments durs, pour ne pas patauger.
- une dimension avec laquelle j'ai du aussi apprendre à vivre c'est la présence numérique. On a beau choisir de se déconnecter de la personne, il se peut qu'un signe rappelle l'autre à nos "bons souvenirs" , et dans mon expérience, c'était pas toujours dans des moments très heureux. J'ai appris à me protéger de ça aussi, en gérant très prosaiquement mon rapport à ma présence sur les réseaux etc. Car ca pouvait contribuer à trigger les fameux retours de baton...
- Focaliser mon attention vers les endroits relationnels qui me conviennent et sur lesquels cela fait du sens, un peu comme le décrit @Topper. Donner du temps & de l'énergie mentale à ma famille, mes amis, mes enfants... Tous ceux qui en fait font mon paysage relationnel "réel" à l'instant t, pour aussi ne pas ressasser (overthinker je suis) ce qui aurait pu être avec cette amoureuse.
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Alabama
le dimanche 26 mars 2023 à 10h45
Merci georgyporgy pour ton retour. Clarifier pour moi-même tout ce qui ne me convient pas dans la relation l’anode effectivement à être plus sereine même si ce n’est pas toujours joyeux.
Après deux semaines de processus, avec des moments très sereins, d’autres un peu moins, j’ai fini par exprimer mes conclusions aux principal intéressé hier.
J’ai nommé ce qui de fait, ne me convient pas dans la relation. J’ai dit que je ne voulais plus lui demander quoi que ce soit pour essayer de rééquilibrer les choses. Mais que moi je me désengage. Que je ne veux plus faire d’efforts. Que de toutes façons la relation va vivre en fonction de son rythme et qu’en échange de ça, je pense que c’est à lui de gérer. Les dates pour se voir, les trajets, lancer les discussions importantes. Moi pour l’instant j’ai plus envie car j’ai le sentiment d’y mettre trop d’énergie et de me fatiguer. Je lui ai aussi dit que bien que je suis blasée je ne m’attends à rien de spécial. C’est une vraie tentative de lâcher prise, il avait peur que je l’attende au tournant.
Il est ok de tout gérer. C’est une belle surprise. Qui m’a réconfortée. Et qui va me faciliter le fait de ne plus rien attendre de la relation. Mon but étant de me contenter avec joie de ce qu’il y aura (les moments qu’on passe ensemble sont juste géniaux, les discussions aussi, et j’aime l’idée qu’il continue à faire partie de ma vie). Je ne sais pas si ça va fonctionner. C’est un pari de ma part, je veux expérimenter autre chose que ce que je connais : je suis fatiguée de me lancer dans une relation amoureuse, voir que ça ne me convient pas et quitter. Je veux voir si mon bien être peut être atteint sans rompre et recommencer ailleurs. Ce qui ne m’empêchera pas par contre de me lancer dans une autre relation plus proche géographiquement si cela se présente .
Message modifié par son auteur il y a 2 mois.
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artichaut
le dimanche 26 mars 2023 à 15h48
Déso je réagis juste sur le titre Se désengager d'une relation…
Est-ce que arrêter de nourrir la relation quotidiennement par des messages ou des attentions c'est se désengager ?
Où se situe l'engagement ?
Pour moi c'est dans le fait de se projeter dans la durée, et d'être là en cas de coup dur (y compris des petits coups durs).
As-tu besoin d'engagement ou de preuves d'engagement ?
(pardon ça n'est pas du partage d'expérience, comme tu l'as demandé, mais j'essaie au moins que ça ne soit pas du conseil, chose que tu a dit ne pas vouloir)
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Alabama
le dimanche 26 mars 2023 à 16h09
Se désengager pour moi dans le cas présent ça veut dire que je ne fournis plus aucun effort. Donc je n’irai pas vers lui pour caler une date à laquelle se voir, je ne ferai pas de trajet jusqu’à chez lui (car ça me demande beaucoup en terme d’orga + argent + fatigue, pour peu de temps puisqu’il bosse toute la semaine), je ne relancerai pas pour les meta discussions (on a un accord sur une fréquence et sur le fait que c’est chacun son tour pour gérer le jour, l’horaire et le thème de la discussion). Ça veut dire aussi, par ricochet, que je ne me projette plus trop, que ça donne que j’ai moins envie d’appeler donc à présent c’est surtout lui qui demande à ce qu’on s’appelle (pour moi ça fait partie du travail de toute relation que d’entretenir à distance).
Les messages je m’investis moins dedans ou quand j’ai un truc à raconter c’est moins vers lui que je vais aller car le temps de réaction est trop long pour moi. Je me demandais si c’était subjectif mais j’ai comparé avec mes autres relations très proches et non c’est pas juste moi qui tripe: quand je raconte la même chose à quelqu’un d’autre le retour se fait généralement dans la journée, parfois plus mais ça reste exceptionnel et quand c’est trop récurent je désinvestis également la communication par message avec ces personne (plus facilement étant donné qu’il n’y a pas d’enjeu amoureux). Ok c’est son rythme à lui je le prends pas pour moi mais ça me décourage. C’est trop éloigné du mien pour que j’y trouve mon compte.
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artichaut
le dimanche 26 mars 2023 à 17h03
Alabama
quand c’est trop récurent je désinvestis également la communication par message
Tiens c'est marrant là tu dis désinvestir au lieu de désengagement.
L'investissement c'est un truc que l'on fait pour obtenir des gains à long terme.
L'engagement c'est un truc que l'on peut faire parce que ça le mérite à nos yeux, je dirais. Comme un contrat que l'on passe (avec soi-même ou avec l'autre).
On peut s'engager vraiment, mais avec une modalité de faible intensité.
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Alinea7
le dimanche 26 mars 2023 à 18h45
Je réagis juste sur le terme investir qui a plusieurs sens et qu'il ne faut pas confondre :
1.Mettre (qqn) en possession, revêtir (d'un pouvoir, d'un droit, d'une fonction) [investiture].
Investir un ambassadeur de pouvoirs extraordinaires.
2.Désigner officiellement (un candidat) à une élection.
3.Entourer avec des troupes (un objectif militaire).
Investir une ville. Synonymes : cerner
4.Employer, placer (des capitaux) dans une entreprise.
Elle a investi son argent dans l'immobilier.
5.INTRANSITIF Mettre son énergie psychique dans une activité, un objet.
Je pense que c'est le 5eme sens qui est utilisé pour les relations et que ça n'a pas vocation à apporter de gain. Je suis même pas certaine de la mesure dans laquelle on peut contrôler l'énergie qu'on met dans une relation, l'importance qu'elle revêt. C'est pour ça que je suis ce fil de discussion d'ailleurs...
Investir une maison n'est pas investir dans une maison.
Idem, investir une relation ce n'est pas miser sur elle pour un gain futur, c'est l'habiter de l'intérieur.
A regarder les différents sens, et en supposant qu'il y a au moins à l'origine un thème commun, ça semble parler d'une prise de pouvoir, de contrôle de l'objet investi : la relation. Ce qui est cohérent dans une relation avec le désir, l'envie, la volonté, bref l'élan qu'elle se maintienne, se développe, s'approfondisse, s'enrichisse plutôt que le contraire.
Ça peut être vu comme un excès de contrôle ou comme faire sa part de soin. Question de perception, de situation,... mais je m'égare.
Pour moi aussi c'est une difficulté : accorder mon énergie à ce qu'autrui donne. C'est frustrant quand de belles choses pourraient se passer avec la participation, l'énergie, l'investissement de chacun, et que ça ne lève pas parce que certains se reposent sur les autres.