Polyamour.info

kill-your-idols
Dès qu'on essaie d'organiser quelque chose de différent, on se retrouve à subir toutes les critiques des gens éthiques et bienveillants, qui savent toujours mieux que nous comment il faut faire et comment il ne faut pas faire.

Différent ça veut dire quoi ? Sans soucis de la bienveillance et de l'éthique dans les comportements entre les personnes ?

Parce que si différent ça implique de "subir toutes les critiques des gens éthiques et bienveillants", il y a peut-être de quoi se poser des questions, non ?

Topper
Différent ça veut dire quoi ? Sans soucis de la bienveillance et de l'éthique dans les comportements entre les personnes ?

Parce que si différent ça implique de "subir toutes les critiques des gens éthiques et bienveillants", il y a peut-être de quoi se poser des questions, non ?

C'est justement celui-ci le problème: la posture "nous sommes les gens éthiques et bienveillants, et si tu n'es pas d'accord avec nous, sûrement tu as quelque chose qui ne va pas".

C'est cette posture de supériorité morale des gens éthiques et bienveillants qui me révolte. Je ne veux pas donner des leçons à personne, et je ne veux que personne me juge.

Bonjour,
Débat très intéressant car ayant été touché par un sujet de pseudo «  bienveillant » qui a réussi à simisser dans ma vie, je n’ai rien vu jusqu’à ce qu’il est me saute au visage. Trop tard le mal était fait …
Ma question est multiple car si certains vivent dans le poly amour de manière pesé et sincère, êtes vous sûre chacun que la personne avec vous n’est pas qu’une image de ce que vous souhaitiez parce qu’il joue un rôle ? Réfléchissez y profondément : ces actes sont ils en adéquation et ce que je vis est il en adéquation avec ce qu’il me dit ? car oui l’amour rend aveugle et j’en suis la témoin à mes frais.
Si aujourd’hui j’en suis certaine qu’il joue un rôle pour en avoir des preuves, les 2 personnes qui sont encore en amour pour lui semblent occulter ses faits par rapport à ce qu’il dit.
Ce sujet me travaille depuis longtemps et je remercie l’instigateur de ce sujet.

Oui, @Valou, je suppose que ça arrive. Ce n'est pas intrinsèque au polyamour. Dans de nombreuses autres formes de relations (amoureuses ou non), un discours tronqué est possible. Parfois inconsciemment d'ailleurs.
C'est quand ça nous saute aux yeux que ça fait mal, c'est vrai :-/ :-(

Valou
Si certains vivent dans le poly amour de manière pesé et sincère, êtes vous sûre chacun que la personne avec vous n’est pas qu’une image de ce que vous souhaitiez parce qu’il joue un rôle ? Réfléchissez y profondément : ces actes sont ils en adéquation et ce que je vis est il en adéquation avec ce qu’il me dit ? car oui l’amour rend aveugle et j’en suis la témoin à mes frais.

En tout cas cela vient bien démontrer encore une fois, que la bienveillance ne se décrète pas et que s'en revendiquer n'est en rien une garantie.

Et ce sont donc bien toujours les actes qui font acte...

kill-your-idols
C'est justement celui-ci le problème: la posture "nous sommes les gens éthiques et bienveillants, et si tu n'es pas d'accord avec nous, sûrement tu as quelque chose qui ne va pas".

C'est cette posture de supériorité morale des gens éthiques et bienveillants qui me révolte. Je ne veux pas donner des leçons à personne, et je ne veux que personne me juge.

J'ai l'impression que tu t'es saisi de mon sujet pour dénoncer autre chose que ce que je suis venue interroger.

Peut être devrais tu créer ton propre sujet pour interroger la nécessité de contraintes dans l'organisation d'événements et/ou la supériorité des gens ethiques et bienveillants ?

Message modifié par son auteur il y a 13 jours.

Nous sommes tous d’accord …. Attention simplement au discours facile lié au polyamour. Il est très difficile d’opposer un argument allant contre l’amour. La bieinveillance dans le cas de ces «  profiteurs » consiste à dire que tout se justifier par le amour. Des monogames sincerent portent mieux les valeurs de l’amour que les gens qui s’inventent polyamoureux pour assouvir des désirs.

Je réitère en vous amenant à ce que chacun se questionne : je l’aime certe : mais que penserais je vu de l’extérieur .

L'idée sous-tendue pourrait être que le déclaratif ne vaut rien, que la parole autoréalisatrice n'autoréalise rien du tout. Et que bien au contraire ça révèle un manque, une abscence, voire carrément un automensonge.

Je me déclare ceci, car je n'ai pas envie de faire l'effort de chercher en quoi je pourrais parfois ne pas l'être.

Je déclare mon événement ceci, car je n'ai pas envie de faire l'effort de me donner les moyens de le rendre un peu moins cela.

*
Et si l'on va un peu plus loin. Il en va peut-être de même de certaines identités que l'on s'arroge et qui semble porter en elle une éthique ou une caution morale.

"Je suis féministe" n'a pas le même sens si l'on est une femme ou un homme cis. Dans un cas on fait probabement part d'un sentiment appartenance à un mouvement d'autolibération. Dans l'autre cas s'approprie ou s'attribue probablement certaines valeurs morales censées aller de pair avec ce terme.

Que signifie "je suis poly" ?
Est-ce juste une information pour parler de soi, partager une caractéristique sur la manière dont on cherche l'autodétermination en matière relationelle ?
Ou est-ce une manière de prétendre posséder telle ou telle caractéristique morale ?

*
Il me semble que la question que tu pose @Ella-Lutine a des ramifications jusque dans les mutiples projections de ce que l'on aimerait faire croire que nous sommes (à soi-même autant qu'aux autres).

Alors oui, comme tu le propose dans ton post initial, parler de son propre parcours, se raconter, est a minima une manière d'aller un peu plus loin que la simple surface des choses.

C'est ce que tu fais dans tes livres. C'est ce que je tente de faire (à ma mesure…) dans mon profil, et auquel tu fais référence.

*
(Accesoirement, je signale aussi que pour tous les événements que j'ai co-organisé et annoncé ici, je prends la peine, après l'événement, de venir raconter ce qui s'y est vécu. Tâche fastidieuse, qu'on est bien peu à faire, mais qui tente de donner de la matière, à qui voudrais savoir ce qu'il peut s'y vivre.)

Merci @artichaut de cette montée en généralité qui précise et recentre parfaitement mon questionnement et ma réflexion.
Oui, "pratiquement" j'ai davantage confiance en une personne imparfaite qui cherche à s'améliorer et a conscience que c'est un chemin infini, plutôt qu'en une autre qui affirme être (devenue) "bonne", et cesse de réfléchir à ce qu'elle produit sur les autres.
Alors bien sûr, c'est aussi un chemin fatigant que celui des remises en question, et je peux comprendre que parfois, on ait envie de se laisser tranquille avec ça, @kill-your-idols .
Comme je comprends @valou, qui a été abusée par des discours qui ne traduisaient absolument pas la réalité, et qui finis par penser que le problème est le polyamour plutôt que les personnes qui l'ont abusée.

Cela vient questionner la responsabilité comme préalable à toute forme de liberté.
La liberté sans la responsabilité ne serait elle pas une tyrannie ?

Responsabilité d'autant plus importante lorsque l'on est instigateur d'un système (un évènement, un polycule, une organisation) et qu'à ce titre des personnes nous accordent leur confiance.

Que tout ces messages sont intelligents et intéressants. Merci à vous. Nulle flagornerie c'est sincère.

Ella-Lutine

Alors bien sûr, c'est aussi un chemin fatigant que celui des remises en question, et je peux comprendre que parfois, on ait envie de se laisser tranquille avec ça, @kill-your-idols .

Je n'ai rien contre la remise en question, mais je ne fais pas un mythe. Et sourtout, je ne supporte pas ceux qui veulent imposer la remise en question aux autres. D'autant plus que cette remise en question imposée va toujours à l'avantage de celui qui l'impose, et jamais à l'avantage de celui qui devrait effectuer ladite remise en question.

kill-your-idols
Je n'ai rien contre la remise en question, mais je ne fais pas un mythe.

Un mythe, ou une garantie.
Évidemment que non, on est tous d'accord ici, visiblement.

Mais pointer les chartes/ règlements et autres attentions et responsabilités portées pour éviter les abus, c'est non seulement se tromper de combat, mais ça participe d'une invisibilisation des problèmes sous jacents, pourtant systémiques.

Message modifié par son auteur il y a 12 jours.

Encore une fois, je vais peut-être être au sujet :-/

Lorsque l'on organise un évènement, il est logique d'indiquer comment (ambiance, climat...) on souhaite le déroulement de celui-ci. C'est la volonté d'une personne (ou entité si organisation à plusieurs en concertation évidemment)

Lorsque l'on désire participer à un évènement, il est intéressant d'en savoir un maximum sur l'objet mais aussi sur l'organisation générale de celui-ci. Après, soit on adhère aux demandes du ou des organisateur.s, soit on n'adhère pas et on s'abstient de participer.

C'est ma conviction, en tout cas. Et je ne vois aucun souci d'indiquer que l'on désire le respect, la considération... pour justement s'offrir un maximum de chance que l'ambiance soit bonne.

A une époque (2012 - 2014), on indiquait que la réussite de l'évènement sera ce que les participants en feront.

bonheur
A une époque (2012 - 2014), on indiquait que la réussite de l'évènement sera ce que les participants en feront.

Il faudrait qu'on reprenne cette formule!

Kill-your-idols
Il faudrait qu'on reprenne cette formule!

C'était je crois une façon de responsabiliser tout le monde. Parce que d'après moi, un groupe, c'est une addition d'individus. Si chaque individu a le souci de bien-vivre, alors le groupe vivra bien l'évènement.

Je trouve qu'il y a quelque chose d'enfantin dans le concept d'être bienveillant et éthique.
Mon fils (3 ans) me demande souvent de classifier les choses entre gentil et méchant. C'est une vision simple du monde : D'un côté les méchants qui méritent aucune pitié (le nombre d'histoires pour enfants où les méchants sont littéralement torturés mais c'est "bien" parce que ce sont des méchants), et de l'autre les gentils qui sont parfaits. Blanc et noir, pas trop de réflexion. Même pour un enfant de 3 ans je trouve que c'est critiquable comme manière de présenter les choses.

Quelqu'un qui se prétend bienveillant, il a juste tort. La bienveillance totale ça n'existe pas. Rien que pour survivre on doit être égoïste. Je rejoins ce qui est dit au dessus : Quelqu'un qui se dit bienveillant, il n'a surtout jamais réfléchi à la question.

Comme toujours on se trimbale avec nos représentations qui modifie notre perception et compréhension du mot
Derrière bienveillance moi j'entends attention, écoute, respect, accueil. Pour moi on ne peut pas être bienveillant 24/24 on est bienveillant dans une situation donnée face à une personne donnée. Mais on peut avoir une posture plutôt bienveillante qui sera celle d’accueillir l'autre avec un a priori positif sans projeter trop de jugement sur elle ou lui.

Derrière éthique j'entends alignement avec mes valeurs, capacité à peser la bienfaisance et la non malfaisance versus le respect de l'autonomie de l'autre.

Donc annoncer ça va être éthique et bienveillant à la fois c'est une projet ambitieux et qui demande à ce que tous les participant.e.s au projet ou à la rencontre se soient mis d'accord sur la définition qu'ils ou elles retiennent de ces
mots

bonne nuits
Lau