Polyamour.info

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Bordeaux (France)

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Discussion : Paradoxes et impasse

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Semeur

le lundi 29 juin 2015 à 12h22

Acta-rus
Pourtant cela a mal commencé puisque je me suis fait un bad trip d’angoisse au début de mes 48h de liberté.

Bad trip et angoisse de quoi ? sur quoi ? qu'il se passe quoi ?

Je veux pas faire de la psy à deux balles, mais j'ai dû moi-même remonter assez loin pour déméler mes angoisses, et une fois que j'arrive à retrouver l'émotion de la situation «  originelle », l'angoisse disparait.

C'est un travail qui n'est pas toujours possible pour des raisons externes (impossible de retrouver ses souvenirs, personne pour les confirmer…), mais je me pose la question suivante : «  angoisse de quoi ? », «  peur de perdre/casser/changer quoi ? ».

Il reste à préciser le verbe, et le quoi, éventuellement le qui si c'est pertinent dans ton cas.

Prendre un cachet permet de calmer le symptome, mais si tu vas chercher la cause, tu peux éventuellement te libérer de tes angoisses. Et crois moi, rien de ce que tu vas trouver ne te tuera.

Pour verbaliser la peur, tu peux aussi chercher quel est le désir antagoniste sous-jacent. Car une peur est doublée d'un désir, et un désir est souvent doublé d'une peur. En général — warning: psy de comptoir… — l'un ne va pas sans l'autre, mais l'un des deux s'exprime de façon prépondérante. En mettant l'autre en valeur, on arrive mieux à comprendre ce qui se passe.

Par exemple — attention: exemple volontairement très grossier pour illustrer — la peur que l'autre aime une troisième personne (ou d'autres) peut éventuellement être lié à un désir d'être «  le seul et l'unique ». Ce désir est éventuellement lié au fait qu'enfant, l'amour parental a été conditionnel (à des actes, à l'obéissance), ou l'arrivée d'un frère / une sœur n'a pas été accompagnée et l'ainé a mal vécu la perte de sa position d'unique, sans pour autant arriver à mettre des mots dessus, parce qu'étant enfant…

Je suis peut-être un peu cru et je grossis énormément le trait, et je m'en excuse, mais pour avoir été chercher des trucs assez loin en moi — on peut utiliser l'hypnose quand on n'arrive pas à le faire de manière consciente — ça fait juste un bien fou.

Peut-être pas de suite, car l'émotion originelle est vraissemblablement «  mauvaise » (tristesse, douleur, injustice, honte…), mais d'arriver à la voir, la conscientiser, ça lui donne une existence propre dont on peut petit-à-petit se séparer, et retrouver la liberté.

Croyez-moi sur parole — ou non — mais la jalousie est un sentiment «  socialement inventé ». Il est parfaitement possible de le déconstruire, autant qu'il est possible de construire de la compersion depuis zéro, sans jamais l'avoir ressenti avant. La jalousie est tellement ancrée dans l'inconscient collectif qu'on n'a l'impression qu'on ne peut pas faire sans, et qu'on est anormal si on ne la ressent pas, mais je pense que c'est faux.

Ce qui est génial — et des fois non — avec l'être humain, c'est qu'il est complètement maléable. À tout âge on peut repartir de zéro sur un ou plusieurs sujets donnés. Il suffit de trouver la voie, qui est propre à chacun. Enfin c'est ce que je pense. Il y a quelques outils qui peuvent aider, notamment dans les bouquins de Salomé — qui m'ont aidé personnellement — et plein d'autres.

a+

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Discussion : Aborder le sujet "Couple Libre"

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Semeur

le vendredi 08 mai 2015 à 07h31

Bonjour,

je prends la discussion en route. J'ai vécu une situation similaire à Jen par certains côté, sauf que je suis un homme donc c'était inversé. Nous avons aussi deux enfants donc les enjeux étaient différents.

La discussion — les discussions — pour introduire le polyamour dans nos vies ont duré des mois. Nous avons entamé le sujet en juin 2014. Il y a eu des hauts et des bas durant tout l'été. Puis une longue période de maturation. Avant des rediscussions.

Les discussions sur le polyamour, étayées par les livres, nous ont notamment mené à l'éducation non-violente (merci gcd68 pour les liens vers Isabelle Filliosat, reconnaissance éternelle…) et notre famille a donc grandement bénéficié du polyamour, de manière indirecte.

Tout ça pour dire que même si les vitesses de chacun sont différentes, même si certains partent de loin, rien n'est impossible. Il faut respecter le cheminement de l'autre, et s'assurer qu'il respecte le notre. Mais Jen, si tu es «  plus loin » ou si tu es allée plus vite, je pense que si ton couple ou si cette personne a de l'importance pour, tu peux «  attendre » un peu ton compagnon.

Il est vrai que ça pourrait aussi s'appliquer dans l'autre sens : s'il n'a pas envie de te perdre il a tout intérêt à accélérer son apprentissage du polyamour car tu as l'air d'avoir trouvé ta voie. Mais la déconstruction de schémas et l'acquisition de la confiance en soi est un cheminement souvent long & complexe, qui nécessite de l'indulgence.

Laisse-lui un peu de temps, et prends aussi du temps pour toi, pour penser à autre, pour dédramatiser la situation.

Le chemin doit vous convenir à tous les deux, et implique donc une discussion presque permanente — avec des périodes de réflexion & de maturation, peut-être en situation isolée — entre vous.

Peut-être que les lectures de Krishnamurti (« se libérer du connu », «  de l'amour et de la solitude ») peuvent aider ton compagnon. Je ne les ai pas encore commencées mais j'ai compris qu'elles sont une approche à la déconstruction de schémas.

Personnellement je sais que Jacques Salomé (« si je m'écoutais je m'entendrais » et «  aimer et se le dire ») a posé les bases d'une communication très saine à partir de laquelle nous avons pu parler de nos désirs propres, débarrassés des enjeux sociaux classiques.

Salomé ne parle pas de polyamour du tout, mais aide à écouter/exprimer nos propres désirs sans avoir peur de perdre l'autre, en acceptant les refus dans le cadre de discussions ouvertes. C'est une lecture fondamentale qui pourrait éventuellement aider ton compagnon (et même toi !) à communiquer sereinement.

À partir du moment où ma femme/compagne a bien compris que je n'avais aucune intention de la quitter, et que mes éventuels amours pour d'autres personnes ne remettent pas en cause celui que j'ai pour elle, ni mon engagement dans notre vie de famille, c'est allé beaucoup mieux.

Le maître mot c'est «  décorrélation ». Dans les relations «  normales », certaines choses en impliquent d'autres (on s'aime donc on se marie, on en aime un/une autre donc on se quitte, etc), alors qu'en fait, cette implication est totalement arbitraire et très relative. Se séparer quand on en aime un/une autre relève simplement d'un choix et non d'une obligation. C'est une éventualité parmis d'autres, et non une nécessité.

Le judéo-christianisme, le mariage de l'état (donc des trucs qui existent depuis une goutte d'eau de temps dans l'histoire de l'être humain) nous martellent une seule vision, un seul ensemble de choix possibles dans telle ou telle situation. Tout ceci a des justifications essentiellement historiques, et le monde a grandement changé. Ces justifications ne tiennent plus aujourd'hui, mais entre temps elles ont été gravées dans le marbre des lois et de la religion, imprégnant la majorité des gens dans un savoir de groupe subliminal, inconscient, défini comme «  la normalité ».

Mais ce qui convient à certains ne convient pas à tout le monde. Cependant la dictature de la majorité est quelque chose de malheureusement commun dans nos sociétés occidentales.

Je m'égare un peu, là…

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Discussion : Je t'aime telle que tu es en ce jour... OU telle que j'aimerais que tu sois plus tard ?

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Semeur

le vendredi 24 avril 2015 à 11h18

Apsophos
C'est cruel de brûler un homme de paille sans chercher à savoir si il ne contient pas de quoi nous aiguiller vers un chemin peu fréquenté.

Ça m'inspire la cristalisation du coup de foudre. Je m'explique (par rapport à mon vécu, l'année dernière) :

Lors d'une rencontre coup de foudre, on peut tomber amoureux — donc aimer ? excusez le raccourci, c'est pour les besoins de l'explication — d'une personne telle qu'on croit qu'elle est.

Je suis tombé amoureux d'une personne parce que je pensais qu'elle pouvait répondre à certains besoins, ou combler certains désirs que j'avais qui étaient importants. Autrement dit, je serais tombé amoureux de la femme que je pensais qu'elle pouvait être, puisque je ne savais pas si dans les faits elle allait combler ces désirs ou répondre à ces besoins. Donc je n'étais pas amoureux de la femme en face de moi, mais de la projection que je faisais d'elle.

Donc l'homme de paille a bien un existence réelle, mais elle doit être transitoire et la plus courte possible (voire évitée si possible, me concernant ; mais en avoir conscience est déjà un pas dans le bon sens). Je pense que l'enjeu consiste à passer très rapidement à l'état d'aimer la personne pour ce qu'elle est réellement.

Je dois rapidement confronter mes désirs, mes besoins avec les siens, pour savoir si c'est possible ou pas. Et même dans le cas où ça ne le serait pas, rien ne m'empêche d'aimer cette personne, mais pour ce qu'elle est vraiment. Pas pour ce que je m'imagine qu'elle est.

L'aimer pour ce qu'elle n'est pas, me semble malsain (pour moi). C'est m'accrocher à quelque chose d'irréel. C'est m'éloigner de cette personne.

C'est bien différent d'aimer une personne absente ou une personne avec qui on est pas en relation, comme ça a pu être déjà explicité dans cette discussion.

Après, le côté malsain est relatif. Donner un peu de temps à un espoir, à un désir, ça ne fait de mal à personne. Au contraire ça peut faire du bien aussi. Mais lui consacrer trop de temps ou lui laisser trop d'emprise sur ma vie me coupe de ce que je suis en train de vivre ici et maintenant, ou de ce que je pourrais me préparer à vivre dans mon futur immédiat.

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Discussion : N'ajoutons pas nos idées reçues aux cadenas de la société.

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Semeur

le vendredi 24 avril 2015 à 10h55

Livia
Les clichés ont vraiment la peau dure :-)

C'est tout le «  combat » du féminisme, de faire prendre conscience que ces clichés ne devraient être qu'un simple choix parmis d'autres, et qu'ils n'ont pas plus de légitimité que les autres.

L'absence de relativisme me sidère de plus en plus :

- «  mais si tu n'est pas d'accord avec X, c'est que tu es contre ! »
- «  heu… non. il y a une multitude de nuances entre X et son contraire, qui ne sont pas forcément exclusives ni contradictoires. C'est en fonction de chacun et de son contexte ? Liberté, respect & bienveillance ? »

Mais bon cette «  dualité » blanc-noir comme seul choix possible est examplarisée dans toutes les couches de notre société, y compris les plus visibles : «  si vous n'êtes pas charlie, vous êtes pour le terrorisme ! »

«  Mmm, comment t'expliquer, Manuel… »

Je ne sais pas s'ils sont aveuglés, abusés, inconscients (dans le sens non-conscients), ou si c'est volontaire. Mais quelqu'en soit la cause, un tel manque de discernement et un étiquettage d'office sans même écouter le point de vue de l'autre me fait froid dans le dos.

Désolé pour la digression, mais je suis persuadé que les mécanismes psychologiques et les schémas en jeu sont de même type dans la non-reconnaissance du polyamour.

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Discussion : Je t'aime telle que tu es en ce jour... OU telle que j'aimerais que tu sois plus tard ?

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Semeur

le jeudi 23 avril 2015 à 23h57

Siestacorta
L'une des deux option posées dans le sujet de départ est un "homme de paille" : on la propose pour pouvoir la brûler simplement en faveur de la première, ce qui fait apparaître celle-ci comme plus solide, par comparaison.

Ta sagesse et ton recul me brûlent la paille, comme à chacune de tes réponses depuis que je suis inscrit sur ce site.

Je ne sais pas si c'est agréable de vivre avec toi (ah ah, question cachée !), mais c'est toujours un plaisir de te lire :-D

Je suis trop en forme je vais finir par dire des bêtises, y a pas un modérateur pour me désactiver le compte un moment ?

Bon je suis trop content d'être de retour sur le site, aussi.

Vous m'aviez manqué !

Message modifié par son auteur il y a 10 ans.

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Discussion : N'ajoutons pas nos idées reçues aux cadenas de la société.

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Semeur

le jeudi 23 avril 2015 à 23h25

aimerplusieurshommes
Ben en fait... si tu es célibataire et poly, personne- même les monogames- ne sera surpris ou étonné, car par définition tu n'as aucun engagement, tu es libre d'avoir autant de relations que tu veux, sous réserves que tes différentes relations l'acceptent. Au pire, on te dira "coeur d’artichaut" . Tandis que le poly marié transgresse le sacro-saint "devoir de fidélité" assimilé par 90% des gens à l'exclusivité sexuelle! C'est là que ça coince...

Sans compter les polys qui se découvrent polys après le mariage pour des raisons très diverses, et ouvrent les yeux après des années d'absence de déconstruction consciente de schémas relationnels.

Mais bon je dis ça, je ne vise personne en particulier, et certainement pas moi ;-)

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Discussion : N'ajoutons pas nos idées reçues aux cadenas de la société.

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Semeur

le jeudi 23 avril 2015 à 22h37

Merci pour cette info dont je n'avais absolument pas conscience. La facultativité du machin. Tiens donc, on s'est bien gardé de nous en parler, à tous les étages, lors de notre mariage. Ça parraissait tellement évident que je ne me suis pas posé la question non plus.

Comme quoi le niveau d'intégration et d'inconscientisation de l'alliance aussi est excellent — c'est cynique, hein — et c'est aussi à déconstruire pour se le ré-approprier et y apporter notre propre symbolique si on veut le conserver.

Reste maintenant à trouver une nouvelle manière de voir ce petit bout de métal que j'ai tendance à quitter souvent parce que je trouve qu'il biaise trop l'entrée en matière de toute discussion homme/femme.

Un bon sujet de discussion en perspective avec ma moitié-principale tiens. Ça faisait un moment que la fourmilière était tranquille et qu'on n'avait pas abordé un sujet connexe au polyamour, à l'hétéronormativité ou à la domination patriacale judéo-chrétienne.

Enfin de l'action !

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Discussion : Je t'aime telle que tu es en ce jour... OU telle que j'aimerais que tu sois plus tard ?

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Semeur

le jeudi 23 avril 2015 à 22h30

Tcheloviekskinoapparatom
"Bonjour, je suis follement amoureux de toi, enfin.... pas de toi maintenant, parce que maintenant il y a plusieurs trucs qui ne vont vraiment pas. Mais, tiens, je t'ai préparé une liste des comportements que je te souhaiterais voir adopter. Alors ça roule ?"

Trop d'accord. On aime une personne pour ce qu'elle est ici et maintenant. Sinon on aimerait une personne qui n'existe pas encore (ou qui a existé mais c'est fini ?). Dans le premier cas on est un peu barré, dans le second on a oublié de la regarder évoluer pendant un petit moment, et on est au mieux étourdi, au pire sociopathe ?

Je suis peut-être un peu sévère dans ma formulation.

Il reste éventuellement possible d'aimer une personne pour ses potentialités (genre j'aime mon enfant pour tout ce qu'il peut devenir), mais même ça, ça me parait voué à l'échec et très anxiogène : les chances qu'il/elle devienne ce que je projette sont infimes (ou alors il/elle est très — trop ? — obéissant), et ça me parait plus simple et beaucoup plus sain de l'aimer telle qu'il/elle est.

Plus sain pour lui/elle parce qu'il/elle n'a aucune pression et est totalement libre de devenir qui il/elle veut ; moins anxiogène pour moi car s'il ne devient pas ce que je projetais, ben on s'en fout. Dans tous les cas, je l'aime. C'est bow.

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Discussion : [BD] KimchiCuddles prépare une BD (imprimée) et une campagne de financement participatif

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Semeur

le jeudi 23 avril 2015 à 08h41

Salut à tous,

J'ai cherché dans le moteur pour savoir si l'info était déjà passée, mais je n'ai rien trouvé donc excusez-moi si c'est en double.

Kimchi Cuddles prépare une version imprimée de ses «  meilleurs » comic strips, et va lancer prochainement une campagne sur IndieGogo.

Tikva (l'auteur) recherche des intéressé-e-s en avance de phase pour faire la promotion de la campagne de financement participatif une fois qu'elle sera lancée, et aussi pour y participer en soutenant le projet.

Si ça vous intéresse, c'est ici :

kimchicuddles.com/post/116048190255/hey-im-making-...

prenez soin de vous,

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Discussion : Une BD poly en préparation

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Semeur

le jeudi 23 avril 2015 à 08h36

Salut à tous,

Pour remettre le sujet au goût du jour, Kimchi Cuddles prépare une BD et voudrait savoir avec un peu d'avance qui est intéressé pour faire un soutien sur Indiegogo :

Cf. kimchicuddles.com/post/116048190255/hey-im-making-...

PS: je vais aussi poster l'info sur un sujet à part entière car je pense que ça mérite d'être vu.

à bientôt & prenez soin de vous,

Semeur (absent depuis plusieurs mois mais de retour quelque fois…).

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Discussion : Incomprehension (tu m'étonnes)

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Semeur

le dimanche 31 août 2014 à 10h35

Bonjour à tous,

Clown_Triste
mais peut-être peux-tu inciter "ton bonhomme" à réfléchir sur le pourquoi de ces peurs, de cette obsession d'événements négatifs qui "vont arriver" alors qu'à priori rien dans le présent ne présuppose que ce sera le cas.

S'il est honnête avec lui-même, il admettra sans doute qu'il est angoissé, qu'il manque de confiance en lui, que finalement il est le vrai porteur et le vrai vecteur de sa peur.

Pour compléter l'idée de C.T qui me semble la voie à suivre, voici deux pistes (ni des recommandations, ni des conseils, mais un témoignage d'outils que j'utilise moi-même dans des situations similaires) :

- la première, pour discuter sur les peurs, est de prendre un support en dehors du poly-amour, comme «  l'intelligence du cœur » d'Isabelle Filliozat, ou le plus ciblé «  si je m'écoutais je m'entendrais » de Jacques Salomé. À mon sens les discussions sur les sujets «  PA » ont plus de chances d'aboutir dans un environnement de relation saine, honnête, franche et responsable (cf. mon résumé personnel noyaudolive.net/2014/05/18/grammaire-relationnelle/ ).

- la seconde est de laisser le temps au temps. Je suis moi-même très excité et positif à propos du PA et des sujets connexes, mais ça rebute parfois — souvent — ceux qui n'ont pas l'habitude de déconstruire leurs modèles internes. Ils ont peur de l'instabilité générée dans leur intérieur, et c'est bien naturel. La confiance dans cette pratique vient… avec la pratique ! Quand on introduit le sujet auprès d'un «  novice » ou d'une personne qui semble manquer de confiance en elle, il est nécessaire d'être force d'écoute active, de bienveillance, et de mobilisation d'énergie pour l'accompagner ; y compris si cette énergie doit être mobilisée pour simplement se freiner soi-même le temps que l'autre fasse son propre chemin pour nous rejoindre à l'endroit où nous sommes. Il y a un néssaire travail d'introspection et d'acceptation de soi qui est tout sauf évident et simple pour les personnes mal ou peu outillées.

Et croyez-moi, c'est du vécu ;-)

Puis le bonheur sans nom de se retrouver au même endroit, avec l'autre qui s'est vu(e) grandir (et moi aussi), pour contempler le chemin parcouru et prendre un shoot d'optimisme pour parcourir ensemble la suite de la route.

Quelque fois la meilleure chose à faire est de ne rien faire, pour laisser le temps à l'autre de reprendre la main. Dans ces cas là, ce «  ne rien faire » peut être très difficile !! Mais il vaut le coup.

à bientôt,

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Discussion : Ah non mais pour moi c'est pas possible !

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Semeur

le mardi 22 juillet 2014 à 15h49

aimerplusieurshommes
Ce n'est pas grave, il n'y a aucune obligation à avoir plusieurs amours. Moi, c'est l'inverse, j'aurais du mal à n'aimer qu'une personne, alors tu comprends pourquoi ça m'ennuie qu'on présente la monogamie comme seul modèle socialement acceptable.

Jolie réponse ! Elle appellera peut-être une sur-réponse de la part de l'autre (« oh, mais c'est parce que tu es volage, ou que tu n'as pas l'étoffe nécessaire pour aimer une seule personne »), mais n'empêche que je la trouve belle et que je répondrai volontiers à la sur-réponse par rien du tout car ça ne vaudra pas le coup, j'ai bien mieux à faire, et plus à aimer qu'à me battre.

Cela dit, je rejoins gcd68 sur amour ≠ coucherie. J'en ai marre de ça moi aussi. Sous prétexte que je suis un homme, si j'aime plusieurs femmes c'est que je veux coucher ici et là et que je suis incapable d'être sexuellement fidèle à une seule femme.

Comme si c'était impossible d'avoir simplement de l'amour pour plusieurs personnes. Impossible que le sexe reste à l'état de potentialité. «  Oh, tu finiras bien par coucher avec toutes ! ». Et même si c'était le cas, où est le mal ?!?

Et pour ce qui est de rester fidèle sexuellement à une seule femme, c'est comme de n'en aimer qu'une seule. Un «  super challenge », mais à part tester sans arrêt sa capacité à refouler ses propres désirs, et à limiter artificiellement l'amour qu'on peut partager avec les autres pour des raisons bassement matérielles (difficulté d'avoir plusieurs relations en // pour des questions de temps…), à quoi bon ?

C'est tellement plus riche d'aimer et d'être aimé de plusieurs personnes. Tellement plus enveloppant, tellement plus agréable dans les mauvais moments…

Didiou, des fois, que ça m'énnerve ces réflexions qu'on nous colle comme des baffes. Enfin, peut-être que c'est moi qui les vit comme ça. Je vais m'en aller y réfléchir à comment mieux les vivre de ce pas.

Bonne semaine à tous si on ne se revoit pas, je vais vivre loin d'internet pendant un petit mois.

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Discussion : Comment avoir l'esprit ouvert en couple avec un poly ?

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Semeur

le mardi 22 juillet 2014 à 15h32

Bonjour,

Benedicta7
C'est toute ma vision de l'amour et du couple qui vole en éclat. Tout ce que mon éducation et la société m'a dictée comme dogme. Je perds toutes mes certitudes.

Tu as là-dedans ta propre réponse. Ce qui t'a été «  dicté » n'est pas toi. Ce n'est pas une obligation que ça te corresponde. Chacun peut remettre en question ces «  dogmes » et se construire ses propres modèles, hors ou dans ceux qui existent déjà et sont transmis par la société et la famille.

En quoi est-ce «  mal » de perdre toutes tes certitudes ? C'est peut-être déstabilisant ? C'est peut-être triste ? Mais c'est surtout l'occasion de te trouver, de te construire, et devenir toi, telle que tu souhaites l'être.

Si ton amoureux anti-conformiste correspond à ton idéal, j'y vois là plus qu'un simple hasard ;-)

Benedicta7
D'un autre côté, j'y vois une chance de régler enfin mon problème de dépendance affective et ma peur viscérale de l'abandon.

Tu as tout compris. Et aussi quand tu écris que tu as peut-être un problème de confiance en toi. Là, tu me sembles en bonne voie pour le prendre à bras le corps, et le régler.

Ça sera peut-être difficile — et encore, c'est pas dit ! — mais en tous les cas, ça me semble clair, donc simple. Tu sais ce que tu as à faire. Reste à trouver comment le faire, mais ça pour moi, c'est le meilleur : c'est ton chemin, ton expérience… Et tu peux même le faire avec cet homme là. FONCE !

Au pire tu trébuches, ou alors ça foire. Mais tu n'en mourras pas, et tu te seras bien éclatée ! Même si en apparence ça parait difficile, je trouve personnellement que ce chemin — remettre en questions ses modèles, prendre soin de soi et de ses peurs… — est le plus beau et le plus riche qui soit.

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Discussion : Mon copain m'annonce qu'il a une autre femme dans sa vie et veut vivre en polyamour

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Semeur

le mardi 22 juillet 2014 à 15h05

Bonjour Camcam,

je rejoins tout ce qui a été dit par Siestacorta et les autres. Étant moi-même dans une situation où je passe de la monogamie à quelque chose de plus ouvert (tout n'est pas encore défini, mais en cours de discussion…), je ne peux que t'inviter à parler, parler, et… te reposer !

La nouveauté «  brutale », nos projections, le stress, les contraintes de la vie quotidienne (travail, et pour nous, les enfants…) ont pourri pas mal de discussions dans notre couple.

Nous avons constaté qu'après une ou plusieurs bonnes nuits de sommeil, nous prenions les choses beaucoup mieux. Pas que ça les rende plus facilement acceptables, mais plus facilement discutables sans que ça tourne au conflit.

Ça peut paraître benet comme conseil. Mais ces discussions nous sont tellement «  vitales », elles touchent à nos désirs et nos peurs profond(e)s ainsi qu'à nos modèles relationnels, que nous avons eu souvent du mal à faire la part des choses, à savoir quand s'arrêter de discuter. Le repos est essentiel.

Appuyant les pistes de gcd68, je te conseille de lire :
- «  parle moi… j'ai des choses à te dire » de Jacques Salomé, pour assoir les discussions de couples sur des bases saines, avoir un vocabulaire commun avec ton amoureux et y voir plus clair, que le contexte soit «  mono » ou pas.
- «  vertus du polyamour » de YA Thalmann (ça se lit assez vite si tu as déjà fait du développement personnel)
- «  guide des amours plurielles » de Françoise Simpère. Plein de réponses à des questions essentielles, sous forme de textes courts, de témoignages. C'est rafraichissant, et très rassurant.

Je rejoins l'idée d'arrêter de lire les mails de ton amoureux, au moins sans son accord. J'ai cru un moment moi-même que la transparence était nécessaire au relations plurielles, mais ce n'est pas systématiquement vrai.

La transparence complète implique de tout savoir, implique que l'autre doit tout dire et ça peut vite tourner à l'inquisition. Ça empiète nécessairement sur ses libertés. Chacun a son jardin secret et doit le garder, que l'on soit en relation exclusive ou pas. Le curseur est à trouver entre vous, pour chaque relation.

Le fait que ton amoureux ne t'ai pas quittée malgré une autre relation amoureuse est un indicateur important de son amour pour toi, selon moi. Le fait qu'il en aime une autre ne signifie pas qu'il va partir. Ça reste possible, mais pas évident du tout. Cette idée a la vie dure dans notre société, mais c'est plus culturel qu'autre chose.

Nous sommes tous capables d'aimer plusieurs personnes. J'en suis la preuve vivante, et beaucoup d'autres sur ce forum aussi ;-) J'aime plusieurs personnes, je ne vais pas quitter ma femme pour autant, ni aimer moins mes enfants, ni passer radicalement moins de temps avec eux, d'autant qu'ils en ont besoin.

À la lecture de tes peurs — qui sont tout à fait naturelles, mais n'en reste pas moins que des peurs, et non la réalité — tu sembles peut-être avoir besoin de prendre un peu soin de toi. N'aies pas peur de tes peurs, confrontes-y toi, et tu verras qu'elles vont passer.

«  Ne croyez rien [de ce qu'on vous dit] tant que vous ne l'avez pas vécu et expérimenté vous-même » (Bouddha, via Françoise Simpère ; mais Siestacorta nous l'a rappelé il y a peu sur un autre fil). Si ça se trouve, ça va beaucoup mieux se passer que tout ce dont tu as peur ;-)

En espérant que vous trouviez une voie épanouïssante… Il est clair que vous semblez avoir un contexte personnel favorisant. Prenez le temps nécessaire pour creuser vos peurs, en parler à l'autre, ajuster vos désirs, exprimer vos besoins… Votre relation n'en sera que plus enrichissante.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : De retour

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Semeur

le jeudi 26 juin 2014 à 16h03

LuLutine
Et à partir du moment où j'ai accepté qu'il vive des choses sans moi, qu'une partie de sa vie m'échappe en somme...alors j'ai trouvé qu'une soirée avec des potes ou avec une autre femme, ça ne changeait rien de mon point de vue...

Les évènements n'ont que l'importance qu'on leur donne, en somme.

Le problème c'est quand la société, la famille, les «  amis » (sic) nous martellent des «  importances » pré-formatées pour tel ou tel type d'évènement, des degrés de gravité «  acceptables ou innaceptables », devant être appliqués à tout le monde sans exception comme des vérités immuables, et comme les seules règles possibles, sans alternative ni choix.

Pour recoller avec le questionnement de boucledor, quitte à répéter ce qui a déjà été dit, je pense que le fait de « vivre bien » la relation extérieure du conjoint est un acte que chacun de nous a le choix de faire, ou pas. Il peut être très difficile — ici les conditions de confiance sont cruciales, et semblent questionnées — comme le vit boucledor.

Ça dépend de là où nous en sommes sur notre chemin, des conditions extérieures, de notre capacité à évacuer la culpabilité, à s'extraire des schémas «  normés » véhiculés à chaque coin de rue, ne notre capacité à se dire soi-même, de la capacité de l'autre à recevoir nos émotions… Mais ce n'est pas impossible.

J'ai l'impression, boucledor, que tu as déjà les clefs de ce que tu cherches. Il semble évident que tu as du mal à vivre bien la situation, mais tu es déjà consciente du choix que tu as de le faire ou pas.

Même si tu n'y arrives pas, il est important de ne pas culpabiliser, et de t'écouter. Personne ne te demande de t'obliger à bien vivre la situation, et tu ne dois surtout pas te forcer ou te sentir forcée à le faire. La souffrance et la difficulté que tu ressens doivent être entendues, pour que tu puisses te sentir d'abord te sentir respectée.

Ce n'est pas parce que tu t'es dite poly-amoureuse un jour, que tu dois bien vivre le fait que ton mari le soit aujourd'hui.

Ce sont deux choses bien différentes, et cette égalité théorique idéale — voix intérieure de la culpabilité : «  ça semblerait logique si tu étais cohérente avec toi-même » — n'est peut-être pas atteignable dans les conditions présentes, ne serait-ce que parce que les celles-ci sont différentes de celles de l'époque.

Une fois que cette difficulté — tes émotions — aura trouvé une voie de sortie de ton côté, et une oreille attentive et bienveillante de l'autre, je pense que ça ira mieux.

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Discussion : Mon bilan… Et ma tristesse

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Semeur

le jeudi 26 juin 2014 à 15h48

Je rejoins Lulutine sur « le tranchage de pont qui fait rentrer dans l'imaginaire » : ça s'apparente à du déni, ça ouvre les portes à la frustration… et tu sembles n'en n'avoir pas envie de toute façon (couper les ponts).

Je rejoins bouquetfleuri sur la « relation amoureuse est quelque chose qui se construit comme une libération, un épanouissement ».

Tu as l'air bien en étant toi-même et libre de l'être, même s'il en résulte quelque chose d'un peu « instable » — c'est pas le bon mot, je préfère « fluctuant », mais c'est pas encore ça. Cette instabilité fait partie de toi, et t'aide à être toi-même, te positionner ; ça transpire dans ce que tu écris.

C'est le « torrent » dont nous parlions quelques jours auparavant. C'est TON torrent. il fait partie de toi. Le taire, c'est abdiquer une partie de ta liberté. [petit clin d'œuil à gcd68 & Isabelle Filliozat, avec qui je suis 100% d'accord ;-)]

Je connais bien cette « instabilité » et cette phrase « on a vécu nos pires moments, mais aussi nos meilleurs ». En y repensant à postériori, c'est juste trop bon d'écouter ses émotions, quelles qu'elles soient.

Si tu arrives à t'écouter tout en restant libre de faire ce que tu souhaites de tes émotions — et c'est largement faisable, c'est juste pas comme ça que les gens raisonnables et peureux fonctionnent — je dis : « FONCE ! ».

Notre sainte mère à tous — Marylin Monroe ; et oui, moi aussi j'ai des références de ouf, avec Gandhi — a dit : « Si tu n'est pas capable de m'accueillir dans mes pires moments, alors tu ne mérites pas non plus le meilleur de moi-même. » (traduction libre).

Concernant la confiance, j'aime bien la citation suivante : « si quelqu'un me ment une fois, c'est sa faute. S'il me ment deux fois, c'est la mienne. » (j'ai oublié l'auteur).

Ne t'inquiète pas pour ta clairvoyance et ta flippitude ; prends juste soin de toi. Respecte toi, et dis-toi aussi immédiatement que possible si tu sens que quelque chose ne te va pas pour poser tes limites de tolérance et te protéger, mais aussi si ça va bien, pour partager et amplifier.

Si tu écoutes tes émotions — des fois on dit « ton intuition » — il ne devrait plus rien pouvoir t'arriver d'affreux maintenant ;-)

a+

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Mon bilan… Et ma tristesse

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Semeur

le mardi 24 juin 2014 à 10h25

CLM
[…]

Je suis dans une espèce de sentiment où je n'aimerais pas qu'on reprenne "officiellement", ni réinstaurer forcément une sexualité, pour moi ça irait trop vite, je crois que c'est aussi un piège (au bout d'un mois de rupture...quand les questionnements sont amorcés mais pas achevés...etc). Mais j'aimerais le voir, passer du temps avec lui...comme dans une démarche de douce réparation, en prenant beaucoup de temps, en parlant beaucoup, en marchant beaucoup sans rien dire comme on l'a fait hier...mais sans aller "gâcher" tout ça dans une reprise de couple. Une espèce de transition platonique qui irait soit vers un nouveau couple, soit vers autre chose...C'est très étrange. Je sais qu'il voulait que je l'embrasse en le quittant mais je n'aurais vraiment, vraiment pas aimé ça. Comme si pour le moment j'avais profondément envie d'être avec lui, mais dans la sublimation, sans consommer :-)

Autant dire «  faire complètement le deuil de la première relation, maladroite, polluée, avant d'en engager peut-être une nouvelle plus saine, sur de nouvelles bases ». Un besoin assez compréhensible, finalement.

Moi je trouve ça super BIEN. Tu as passé un très bon moment et la discussion «  vraie » a été possible. C'est COOL :-)

Ça me fait penser au «  débriefing » que nous avons eu la chance de pouvoir faire ma première moitié et moi, 11 ans après. C'était vraiment trop bon. Après une re-synchronisation des montres, juste s'expliquer, comprendre, puis plus tard, se pardonner l'un-l'autre (à soi-même, et à l'autre). Pas grande importance que ça soit si tard. Ça a été possible et ça m'a clairement aidé, et pour ça, ça n'a pas de prix.

Un grand merci et une super bonne journée à tout le monde !

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Mon bilan… Et ma tristesse

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Semeur

le lundi 23 juin 2014 à 10h31

CLM
Mais j'ai encore beaucoup trop de moments où je rumine sans rien faire et j'admets avoir peu de prise sur ces moments.

Acceptes-les, ces moments. Laisse-les couler : «  tiens, te voilà encore, mon moment ronchon. Que veux-tu que nous fassions ensemble ? » Et il passera d'autant plus vite.

Verbalise-le, dessine-le, construis-le dans quelque chose. Une fois incarné (dans une photo de ton ex, un collage, ce qui te chante…), tu auras beaucoup moins de mal à t'en séparer. Tout moment désagréable a une fin !

CLM
@Semeur, pour rejoindre ce que tu dis à propos des propos (!) de Siesta, je me rends compte que "ce que je veux" est encore très brouillé par l'omniprésence de ce pignouf d'ex dans ma tête.

Il ne s'agit pas vraiment de "compter les points" dans le sens où moi je ne joue pas sur le terrain de "coupable VS pas coupable" comme lui le fait. Il s'agit + de mettre les choses à leur place. Il est évident que c'était une relation dysfonctionnelle, et le dysfonctionnement étant de nos deux faits, il me semblait important de savoir ce qui tenait de moi ou de lui, mais hors de toute notion de "faute".

Très mature comme comportement. J'ai mis deux ans, plusieurs livres et une séparation douloureuse avant d'arriver à faire ça ;-)

CLM
Mais je suis moins dans cette obsession, je me sens moins coupable aussi. Par contre j'ai beaucoup d'émotions, de tristesse en repensant à notre "potentiel" en tant que couple, de colère parfois (contre lui et moi), donc ce n'est pas encore une réflexion apaisée.


Mmmmm. Ça ressemble à une relation amoureuse, tout ça :-D
J'y mets de la légèreté mais je n'en suis pas moins compréhensif.

Ne serais-tu pas en plein deuil de ta relation ?

Pour rappel, les 5 phases du deuil : déni, colère, négociation, tristesse, acceptation. Et la sixième, ma préférée : la reconstruction !!

Je me permet de faire le vieux prof parce qu'il y a une semaine, en relisant mon «  cahier d'émotions », je me suis rendu compte qu'il y a 6 ans j'avais fait le deuil de ma toute première relation amoureuse (dont la fin remontait à 11 ans avant, dans une douleur indescriptible…).

Parfois, un rappel de l'évidence fait du bien. Ça peut même accélerer, en fonction du degré que tu as de la conscientisation de ta situation. Du coup je t'en parle.

Je persiste et signe : tu es vraiment en bonne voie ;-)

CLM
Je compte bien travailler sur ma dépendance en effet.

C'est une bonne idée. Moi j'ai complètement laché prise là-dessus. J'ai vécu une passion amoureuse, tellement forte que je n'ai jamais pu la faire taire complètement, même après. En plus, quelle idée débile, pour quelqu'un de passionné, que d'essayer de taire ses propres émotions… Merci moi-même d'avoir des idées aussi saugrenues… Bref. En l'acceptant comme une composante de moi, j'arrive à ce qu'elle ne me fasse plus de mal. Elle est devenue un petit souvenir doré au fond de mon cœur.

Elle y a sa place, toute particulière, dans ma mémoire, mais ne doit plus jamais me pourrir la vie. C'est comme une petite larme d'amour, ce petit pincement que l'on peut ressentir en pensant à un proche disparu. Quand elle arrive, je l'écoute, et je la transforme en satisfaction profonde de l'avoir vécu, en joie d'être vivant et d'être ce que je suis aujourd'hui, et envie d'en vivre d'autres (tiens donc, un poly-amoureux…), car c'est grâce à elle que j'ai pris un jour le chemin sur lequel je suis.

[j'arrête pas de parler, c'est horrible, ya pas un admin qui voudrait me mettre en veilleuse ?]

CLM
C'est étrange mais c'est comme si pour moi l'autre avait un ascendant (enfin, surtout lui). Dans nos arguments je ne comprenais jamais totalement ce qu'il disait (flou volontaire de sa part ou vrai problème de communication "on ne parle pas le même langage", je ne sais pas), donc je partais du principe que j'étais un peu trop bête pour comprendre...

L'incompréhension, le malentendu, est une composante «  standard » des relations humaines. Chacun de vous deux a mille raisons de ne pas arriver à se faire comprendre, indépendament de la volonté qu'il pourrait avoir «  d'entretenir le mystère » pour créer un ascendant artificiel.

Le fait de ne pas lui demander de précisions, de ne pas lui faire reformuler jusqu'à ce que tu comprennes, et de te sentir «  trop bête », me semble aller dans le sens d'un petit manque de confiance en toi. Travaille là dessus. Aucun humain — à part pathologie diagnostiquée — n'est «  assez bête » pour ne pas en comprendre un autre. As-tu pensé que ça pouvait être lui qui n'arrive tout simplement pas à s'exprimer avec des mots suffisament simples ?

La réalité de votre situation est un mix que je suis bien incapable d'expliquer sans l'avoir vécu / entendu ; il y a des raisons globales et particulières à chaque situation, à chaque relation.

CLM
Et quand on ne comprend pas, on a rien à répondre :-D Heureusement ça c'était particulier à LUI, avec d'autres mecs ça ne faisait pas ça. Donc travailler sur mes failles oui, mais à mon avis tout ce qui a été jalousie/haine/retrait pendant cette relation n'étais pas seulement l'expression à 100% de mes failles.

On est d'accord.

Il me semble probable — j'ai pas dit «  sûr » — que ses actions aies eu pour objectif d'affaiblir ta confiance en toi, justement pour créer une relation dans laquelle il avait cet ascendant qui le rassure.

C'est un «  grand classique » — ce qui n'enlève rien aux sentiments forts que vous avez pu éprouver — des relations homme-femme dans notre société patriarcale : les hommes ont peur des femmes qui les fascinent (pour des raisons que je ne fais pas développer, il y a des bouquins de socio/philo dédiés à ça…), et du coup ils tentent de les dominer dans la relation.

Ça peut s'exprimer à différents niveaux, avec différentes forces. Là tu sembles l'avoir vécu à un niveau suffisament évident pour que tu le voies. Ce n'est peut-être pas ça non plus, je peux me tromper, hein. Dans tous les cas, les émotions et les sentiments ont lieu, et sont légitimes. C'est la façon dont la relation se construit et s'équilibre qui est sujette à problèmes.

CLM
Il vient de m'écrire sur facebook pour une formalité concernant notre activité en commun, super motivant au réveil ! "Salut ça va?". Super ! On ne s'est jamais connus ! Au moins il m'énerve, c'est déjà ça.

LOL. [ «  y m'énnerve, mais y m'énnerve !» : pense à ton deuil]
Cette colère est toujours une petite bonne raison de ne pas «  replonger » ;-)
La phase délicate est la négociation, car «  l'ascendant » présente un risque de rechute en ta défaveur.
Mais maintenant tu le sais. Cet ascendant n'existe pas. À toi de le garder toujours à l'esprit.

CLM
Ça m'ennuie car de par notre groupe nous avons des amis en commun et ce soir par exemple, pour la fête de la musique, j'aimerais sortir avec eux mais je vais devoir enquêter pour savoir s'il sera là et je vais devoir me retirer s'il vient, tout en me disant "mais merde tu sors avec tes potes si tu veux, pourquoi c'est toi qui ne viendrait pas?". Je ne sais pas trop comment gérer ça...J'aurais 10 000 potes, je trouverais un autre plan, mais de + ça fait un bail que je suis pas sortie avec eux et ça m'ennuie vraiment.

[là pour le coup je suis en retard à répondre, mais le week-end a été rude. Et BON. Mais rude. Mais BON. Enfin bref…]

Ne «  gère » pas. Vis-le.

Fais ce que tu as envie, retrouves tes amis, vois ce que tu supportes, dis-toi à lui, aux autres si tu en as besoin, pour affirmer les limites de ce que tu peux encaisser ponctuellement «  je suis bien là, je veux voir mes amis et passer un bon moment, ne me parle pas, ça me fait du mal, va plutôt voir les autres ». Si tu es entourée d'amis, tu seras aidée et accompagnée, les autres comprendront.

Les émotions, les sentiments passent, si on ne les amplifie pas.
Garde seulement ceux que tu veux dans ton album-mémoire.

a+

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Sensations nouvelles et agréables… et doutes.

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Semeur

le vendredi 20 juin 2014 à 10h08

Athena
J'ai quand même de la peine à visualiser des projets standards à plusieurs, genre une famille par exemple. J'ai l'esprit peut-être trop emprisonné dans les normes et dans l'éducation reçue, il faudrait peut-être me faire un dessin. :) Non, plus sérieusement, j'ai vraiment envie d'y croire mais j'aurais besoin d'exemples pratiques concrets parce que je ne vois pas bien comment mettre en place ce genre de choses.

Ce que semblent construire Meta, Thomas & Aurélien et bon nombre de polyamory hors-de-France (car ils s'affichent, alors que nous semblons plus discrets) porte le [magnifique] nom de « famille constellaire ». Une famille un peu « élastique », où les liens sont ceux des sentiments et des relations volontaires, plutôt que simplement du sang ou du lien défini socialement.

Il est clair que c'est expérimental, c'est à dire à tenter, à vivre avant tout : ça peut marcher pour certains, pas pour d'autres. Mais à mon goût, même si ça demande de l'organisation et une qualité de parole et d'écoute importante, ça ne me semble pas plus bancal que la monogamie-exclusive-hétéronormée — celle dans laquelle tu dis toi-même être « emprisonnée » — dont on peut légitimement questionner la fiabilité, vu le taux de divorces, d'adultères et autres situations « à problèmes » qui en découlent.

Évidemment, la famille constellaire apporte aussi son lot de problèmes, mais je pense que ça dépend des individus qui la composent, de leurs attentes et de leur manière de prendre soin d'eux-même et des autres dans la ou les relations. On voit beaucoup de couples exclusifs-monogames-hétéro franchir le cap des années, pourquoi pas des constellaires ? Qu'est-ce qui les en empêche, à part leurs propres limites personnelles ?

Sachant que « les limites sont une invention de l'homme » (Yannick Agnel), les limites et ton emprisonnement sont fixés par toi-même. Peut-être à cause du regard des autres, peut-être à cause des peurs liées aux projections que tu te fais — haaa, les projections… quand notre propre mentalisation nous enferme… Peut-être la peur de l'inconnu, non balisé par les modèles familiaux dominants.

Je ne dis pas que tout cela est facile à vivre. Les projections sont aussi ce qui nous permet de survivre dans certaines situations, donc tout ne doit pas être jeté. Mais dans un moment d'apaisement, c'est déjà plus facile à comprendre, mais pas encore nécessairement à accepter. Ça dépend de chacun, de son chemin, de ses désirs, de ses capacités et de ce qui est bon pour lui/elle (les besoins), qui ne peut être déterminé que par lui/elle.

Digression :

Un point qui m'est important, c'est que le modèle mono-exclu-hétéro ne soit plus imposé comme « la vérité » et « la seule voie possible » ou encore « la seule voie qui fonctionne ».

Ce qui fonctionne, c'est ce qui permet à chacun de s'épanouïr, avec un(e), plusieurs ou sans autre, à différents niveaux d'interaction et en toute liberté. Un seul modèle — on peut aisément faire le parallèle avec notre cher modèle éducatif — ne fonctionne pas pour tout le monde. Il implique que nous serions identiques, avec la même histoire et la même manière de vivre nos sentiments, ce qui est objectivement faux.

Que la sexualité soit normée, imposée, calquée sur les possibilités biologiques est un dogme qu'il me semble sage de remettre en question, dans une société marchande où les schémas relationnels s'imposent à nous sous toutes les formes et dans tous les média. Il en va de même pour les relations. Pourquoi vouloir à tout prix les normer ? Légiférer (institutions/religions) sur quelque chose n'est-il pas la meilleure preuve que ce quelque chose n'est pas «  naturel » ? Je déteste ce mot, rien n'est naturel à mon sens.

Pour plus d'informations sur la famille constellaire et le questionnement des normes, « je t'aime, une autre politique de l'amour » de Vincent Cespedes est un point de départ lyrique et philosophique qui m'a beaucoup plu.

Pour revenir sur un autre point :

Athena
je voulais faire référence à des projets de vie à deux communs tels que mariage, enfant... mon homme est quelqu'un de très romantique et idéaliste, j'ai aussi ces "rêves de petite fille" au fond de moi,

Au risque d'être perçu comme rustre, que je prends par souci de franchise, ces « rêves de petite fille » (et de garçons) qui « t'emprisonnent » sont des schémas sociaux matraqués par les religions judéo-chrétiennes, les films et livres grands public (y compris pour enfant) et beaucoup d'autres media, subliminalement ou non.

Dans d'autres sociétés que la société occidentale — qui tend à vouloir dominer les autres pour assurer la survie de ses névrose… pardon, sa… ben sa quoi au fait ? Pourquoi on nique le monde entier et la terre, au fait ?!? — les « rêves » équivalents sont bien différents.

Exemple sur le sujet des enfants, de l'autonomie et de la liberté : www.contrepoints.org/2013/05/25/125531-pourquoi-le...

C'est donc une vraie « norme » imposée. Nous parle-t-on des alternatives à l'école ? au nom de quoi ne le fait-on pas ? Apprend-on aux enfants à dorloter leur capacité d'écoute, ou à démultiplier leur capacité de parole, tout en formatant ce qu'ils doivent hurler sur l'autre, et comment ils doivent le faire pour « s'imposer » à l'autre ?!?

Cet enchainement de projets de vie (couple exclusif-habitat mutuel-mariage-maison-enfants) s'appelle l'ascenseur social (http://fr.urbandictionary.com/define.php?term=relationship%20escalator lien trouvé sur un autre fil du présent site ; merci, au passage !).

Beaucoup de gens ne se retrouvent pas dans ce modèle, dont :

- les poly-amoureux qui revendiquent leur liberté à éprouver des sentiments (et donc construire des relations) non-exclusif(ve)s,
- les pansexuels qui renvendiquent leur liberté de sexualité avec quiconque sans distinction de genre,
- les libres-penseurs qui revendiquent la liberté de construire leurs propres schémas relationnels et sociaux uniquement en fonction de leur expérience vécue et non de l'existant,
- les libertaires qui renvendiquent la liberté de se gouverner eux-même, en tant que personnes et groupes autonomes,
- les libristes qui revendiquent la liberté d'utiliser des logiciels sans contraintes sur leur ordinateur (ne riez pas, le combat est exactement le même — celui de la liberté — et les composantes sociales du logiciel libre ont eu et ont encore des retombées très importantes sur d'autres domaines de la vie),
- et beaucoup d'autres groupes encore, identifiés — ou non — qui revendiquent cette liberté dans un ou plusieurs domaines distincts — ou non — ou une combinaison de ces domaines, ou tous les domaines à la fois (ce qui est mon cas : je recherche la liberté dans sa globalité, et non dans un seul domaine qui « compenserait » éventuellement un manque de libertés dans un ou plusieurs autres).

Mon but n'étant pas de monopoliser la parole avec un exposé théorique, j'arrête là, il est temps pour moi d'écouter à nouveau tout ce que vous dites. Merci à tous ceux qui m'ont lu, et surtout :

Athena, prends soi de toi, passe du temps avec toi, avec tes « autres », dorlote tes relations, choisis ce que tu mets dedans. La confrontation ouvre plus de possibles que l'affrontement.

Dans la relation tout est question d'équilibres. Avant de trouver vos équilibres à deux + deux + deux, il est important de trouver vos trois équilibres individuels ; définir vos besoins, vos attentes et vos désirs (qui n'ont pas nécessairement besoin d'être comblés, mais seulement d'être entendus). Sachant que tous (besoins, attentes, désirs) peuvent changer au fil du temps, en fonction de soi, ou de l'autre.

« Si je ne peux pas m'accorder à tes désirs, peut-être peux-tu t'accorder avec l'un de mes possibles. » — Jacques Salomé.

Pour reprendre une citation d'un de mes autres posts :

« Il n'y a pas de chemin vers le bonheur, le bonheur EST le chemin. » (Lao Tseu)

Quand on sait que :

« La route est longue, mais la voie est libre. » (Framasoft)

Tout ça me donne envie de sourire et de profiter de l'existence de chacun de nous, de partager, partager et encore partager.

« L'amour est la seule chose que le partage grandit. » (Massa Makan Diabaté)

Je vous aime ! :-D

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Suis perdue sans collier.

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Semeur

le jeudi 19 juin 2014 à 21h08

Satori
je vais célébrer ça en n'attendant plus rien de personne ( oui je sais c'est pas ce qu'il faut croire, […])

J'arrive après la discussion, mais je rejoins Siestacorta : ce que tu dis (« en n'attendant plus rien de personne ») est exactement «  l'attitude ultime » de la relation en toute liberté, celle où deux êtres se rencontrent sans contrainte.

Attendre que l'autre comble nos manques, nos besoins, nos désirs, c'est la porte ouverte à une relation non-épanouïssante pour plein de raisons.

Je pense qu'on est là pour partager ce qu'on a. Pas [nécessairement] répondre aux demandes de l'autre. Si on peut, c'est cool. Si on peut pas, ça dépend. Si l'autre attends de nous qu'on y réponde alors qu'on ne peut pas, alors taillaud, taillaud, ça peut vite finir en mille-feuille de désirs croisés (désirs « sur l'autre » au lieu de désir « de l'autre », «  relation comptable » où tout ce que l'autre n'a pas fait source de reproches, etc).

C'est un des pièges relationnel classique, pourtant glorifié par les schémas judéo-chrétiens ancestraux : dans « l'âme-sœur », dans l'amour-fusion, il y a un peu de « l'autre est là pour me compléter », sous-entendu « panser mes blessures », « s'occuper de moi », voire même « deviner mes désirs sans que j'ai besoin de les exprimer » et autres foutaises — pardon : interprétations.

Se libérer de ce genre d'attentes, donc ne rien attendre de l'autre, c'est «  prendre le risque » de le voir tel qu'il est vraiment, hors de ce qu'on voudrait qu'il soit. C'est lui laisser la liberté de se dire sans contrainte, et le recevoir dans son entièreté — si tant est qu'on soit apte à recevoir, ce qui est un tout autre sujet. Pour l'autre, c'est la porte ouverte à pouvoir s'abandonner en toute liberté, autant dire vivre l'amour à plein…

Donc, petit sourire de conclusion : Satori, si tu arrives vraiment à ne rien attendre de l'autre dans une relation, tout en étant capable de recevoir l'abandon sans le prendre comme une demande, alors je donnerai beaucoup, vraiment beaucoup, pour vivre une rencontre avec toi et partager une infinitude de possibles dans un moment aussi plein et doré qu'éphémère ou long, selon le possible qui nous tentera à chaque instant ;-)

Ce fil m'a bien mis la pêche, et j'aime aussi beaucoup cette façon «  coudées franches » de te dire. C'est lyrique et léger à la fois. Très inspirant.

Bonne route !

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