Je t'aime telle que tu es en ce jour... OU telle que j'aimerais que tu sois plus tard ?
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ScottBuckley
le mardi 21 avril 2015 à 12h50
Bonjour,
C'est une question qui tourne autour de moi ces jours-ci, aussi je me permets de vous la faire partager :
> D'après vous, d'après vos ressentis, vos expériences, et aussi vos réflexions,
est-ce qu'on apprécie & aime une personne telle qu'elle est à cet instant I (et avec Tout ce qu'elle est, y compris ses supposés "défauts") ,
... Et/Ou :
> est-ce qu'on apprécie & aime une personne telle qu'on voudrait qu'elle soit dans un futur proche, en espérant peut-être arriver à l'accepter ainsi OU à la faire changer petit à petit avec le temps (de style & d'apparence, de ' matière ', de philosophie de vie, de métier, de lieu de vie, d'ambition, de caractère...) ?
Quelque part, cette question pose aussi celle de la définition :
de ce que l'on appelle ' aimer ' ,
de l'authenticité pleine de soi, & de l'autre,
et de l'instant présent, quand on aime .
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
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LuLutine
le mardi 21 avril 2015 à 13h26
Bonne question !
Pour ma part, je pense avoir grosso modo tendance à aimer les gens "comme ils sont".
Par contre, j'ai remarqué que très souvent, des personnes qui disaient m'aimer voulaient que je m'habille comme-ci, que j'agisse comme ça, voire que je change carrément de point de vue (genre, "deviens mono", même si ça n'a jamais été dit directement comme ça)...
Et ça m'a posé question.
Je suis ok pour faire des efforts dans toute relation, par exemple pour ne pas blesser l'autre. Donc même si je suis quelqu'un de franc, par exemple, si on me dit "évite de me faire des réflexions sur tel sujet, ça me met mal à l'aise", je vais me taire.
Mais si on me dit par exemple "Mets-toi en jupe plus souvent", je prends ça un peu pour une injonction désagréable.
A mon sens, une personne qui m'aime n'a que faire que je sois en jupe ou en pantalon (même si elle peut avoir une opinion sur le fait qu'une jupe me va mieux et me le dire, mais là je parle vraiment de quelque chose à la limite de l'injonction et pas de simple conseil).
Bon ce sont juste des exemples.
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Apsophos
le mardi 21 avril 2015 à 13h57
ScottBuckley
de ce que l'on appelle ' aimer ' ,
Si je dis "j'aime la glace à la framboise" sans autre précision vous comprendrez sans doute "manger de la glace à la framboise me procure du plaisir". Si nous étions en train de parler d'arts plastiques vous comprendriez peut-être "la glace à la framboise en tant que matière à travailler me permet d'exprimer certains éléments de mon inspiration".
(on notera que dans le premier cas je constate le plaisir que me procure immédiatement l'être aimé alors que dans le second je décris le potentiel de ce que je peux en faire, pourtant c'est une métaphore que j'employais bien avant de lire ta question)
Bref ce qu'on appelle "aimer" c'est un raccourci qui permet d'éviter de se préoccuper du sens de ce que l'on entend. Potentiellement une belle arnaque, donc.
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pseudoi
le mardi 21 avril 2015 à 14h49
En dérivant un tout chouia, il y a forcément une gradation entre
1- je t'aime comme tu es
2- je t'aime pour ce que tu es
la version 1 voulant dire :"avec tes qualités et tes défauts, nobody's perfect"
la version 2 envisageable dans deux situations : a) pendant la bulle passionnelle initiale "parce que je ne te vois que des qualités" ou b) bien plus tard "je t'aime pour tes qualités et pour tes défauts qui me sont également précieux".
D'accord de toutes façons que dire "je t'aime", c'est un peu court jeune homme, et qu'on ne perd jamais son temps à essayer soi-même d'en savoir plus sur ce qu'on veut dire par là. D'autant plus quand on a des sentiments d'amour pour plusieurs personnes.
Au passage (peut-être faudrait-il un autre fil pour développer) il y a une vision de la relation amoureuse dans laquelle la phrase "je t'aime" est un peu à côté de la plaque, un couple amoureux vu comme trois entités : les deux humains et l'amour entre eux. Recomptez ça fait bien trois personnes sisi. Cette façon de voir m'a parfois été bien utile : "ici tout de suite, c'est quoi l'urgent ? m'occuper de moi ? m'occuper d'elle ? m'occuper de notre amour ?"
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
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Apsophos
le mardi 21 avril 2015 à 15h02
pseudoi
Recomptez
Je croyais que "quand on aime on ne compte pas" :-D
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Nurja
le mardi 21 avril 2015 à 15h34
Il y a aussi le "je t'aime" qui dit "je t'aime tel.le que je t'imagine, tel.le que je te perçois, tel.le que je te crois.
Je dis rarement "Je t'aime." ou https://www.youtube.com/watch?v=oanOg2DpGTQ ou
Quand j'aime quelqu'un, c'est au présent. Souvent, je continue à aimer même quand il n'y a plus de relation entre la personne et moi.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
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pseudoi
le mardi 21 avril 2015 à 15h57
Apsophos
e croyais que "quand on aime on ne compte pas" :-D
Il y a trois sortes de polyamoureux : Ceux qui savent compter et ceux qui ne savent pas.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
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bodhicitta
le mardi 21 avril 2015 à 16h19
J'ai du mal à répondre à ta question.
je pense que quand j'aime c'est un ensemble,
tes réponses ne sont pas contradictoires, pour moi c'est pas l'un ou l'autre, c'est les 2.
J'aime dans l'instant, comme ils sont, avec leurs défauts ou chemins à faire. Heureusement car la perfection... :-(
J'aime aussi quand je sens que ces personnes ont au fond d'elles, donc j'aime les projections que j'arrive à faire, imaginer, des fois espérer, sur l'évolution de ces personnes.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
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Siestacorta
le mardi 21 avril 2015 à 16h32
En fait, derrière la question "comment aime-t-on", il y a aussi comment veut-on être aimé.
Pour que derrière la confiance du "je t'aime tel(le) que tu es" réponde la même confiance.
Or... Départager ce ressenti-là de l'autre, qui lui valorise une certaine construction par la relation, c'est aussi demander à l'autre de nous aimer de la même manière, de nous aimer tout court. On se dit qu'on arrive a aimer comme ça, mais si on se pose cette question comparative entre deux façons de projeter, on a sa propre insécurité dedans.
Peut-être (ça a pu être mon cas) une culpabilité de constater qu'on dépend moins de l'autre pour cette construction affective, donc que l'autre se sentira lésé... A voir si ça se résout en disant "ben si l'autre est content comme ça se passe, je m'en mêle pas" ou si on sent la responsabilité de devoir dire à l'autre : je sens que ça va vers une déception pour toi, j'en suis trop conscient pour continuer.
Par ailleurs, par défaut, j'aime comme tu es maintenant avec défauts, ça peut très bien avoir un aspect aussi enfermant que "il faudrait que tu progresses". Je t'aime comme tu es maintenant, c'est aussi comme je te vois maintenant, et ce que j'aime en toi est plausiblement une image fausse, ou quelque chose qui ne sera peut-être plus vrai ensuite (ex : j'ai des copains qui avaient tendance à aimer des filles un peu "en détresse", et quand elles sortaient de cette phase, et qu'elles mettaient en avant certains autres aspects de leur personnalité, n'étaient plus sûr d'aimer de la même manière).
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
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Paz
le mardi 21 avril 2015 à 16h48
Nurja
Quand j'aime quelqu'un, c'est au présent. Souvent, je continue à aimer même quand il n'y a plus de relation entre la personne et moi.
Ça c'est tout moi aussi ...
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pseudoi
le mardi 21 avril 2015 à 16h53
Nurja
Souvent, je continue à aimer même quand il n'y a plus de relation entre la personne et moi.
à compléter avec "je continue à aimer quelqu'un qui ne m'a jamais aimé", cas de figure classique, mais est-ce encore de l'amour ? J'y ai très longuement réfléchi, et aujourd'hui je connais la réponse : oui. Et effectivement vous aimez alors la personne "telle qu'elle est" c'est à dire avec son absence d'amour pour vous.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
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Angita
le mardi 21 avril 2015 à 17h36
Moi je dis "je t'aime" quand je le sens. Je ne me pose pas 36 questions. Seul l'instant présent compte. Je ne cherche pas à changer les gens. Juste à les aider à se sentir mieux quand ils en ont besoin.
Etpicétou :)
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Angita
le mardi 21 avril 2015 à 17h39
Nurja
vous aimez alors la personne "telle qu'elle est" c'est à dire avec son absence d'amour pour vous.
Ca c'est beau...
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Nurja
le mardi 21 avril 2015 à 20h06
Ce n'est pas de moi, mais oui, c'est bon (et je suis d'accord avec cette phrase)
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LuLutine
le mardi 21 avril 2015 à 22h14
pseudoi
on ne perd jamais son temps à essayer soi-même d'en savoir plus sur ce qu'on veut dire par là.
Moi si.
Même si j'arrive pas forcément à mettre des mots précis dessus...
Mais bon, je sais bien que chuis une extraterrestre ! ;)
NurjaSouvent, je continue à aimer même quand il n'y a plus de relation entre la personne et moi.
Me too.
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bodhicitta
le mercredi 22 avril 2015 à 13h09
siestacorta
"comment aime-t-on", il y a aussi comment veut-on être aimé.
ça c'est bien vrai,
si j'aime avec les défauts (toute façons en toutes choses il y a du positif et du négatif)
C'est que je veux qu'on m'aime avec mes défauts, mes qualités, mes forces et faiblesses.
Je garde bien fort à l'esprit impermanence des choses, et de me dire que toutes choses évolue en permanence, m'a beaucoup aidé dans la vie, aider à continuer de vivre, me battre méme. donc je sais trop bien qu'une chose vrai maintenant p t etre ne le sera plus demain.
siestacorta
A voir si ça se résout en disant "ben si l'autre est content comme ça se passe, je m'en mêle pas" ou si on sent la responsabilité de devoir dire à l'autre : je sens que ça va vers une déception pour toi, j'en suis trop conscient pour continuer.
J'y pense, en réagissant comme ça tu enlevés à l'autre la possibilité d'évoluer.
D'aprés moi il y a tjs négatif et positif, donc tu enlèves le positif aussi... ?
Tu choisis à la place de l'autre si il peut supporter ou pas cette déception...?
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Tcheloviekskinoapparatom
le jeudi 23 avril 2015 à 15h14
Pour répondre à la question initiale :
Scott Buckley
est-ce qu'on apprécie & aime une personne telle qu'on voudrait qu'elle soit dans un futur proche, en espérant peut-être arriver à l'accepter ainsi OU à la faire changer petit à petit avec le temps (de style & d'apparence, de ' matière ', de philosophie de vie, de métier, de lieu de vie, d'ambition, de caractère...) ?
Là j'ai envie de dire "woh woh woh ! C'est carrément mal barré si on commence par vouloir changer la personne !"
Il y a suffisamment de personnes aimables "telles quelles" pour ne pas aller s'embêter à aimer quelqu'un dans l'idée que peut-être elle changerait, on qu'on pourrait la faire changer.... ça me semble carrément tordu et voué à l'échec.
J'imagine la déclaration, follement romantique :
"Bonjour, je suis follement amoureux de toi, enfin.... pas de toi maintenant, parce que maintenant il y a plusieurs trucs qui ne vont vraiment pas. Mais, tiens, je t'ai préparé une liste des comportements que je te souhaiterais voir adopter. Alors ça roule ?"
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Semeur
le jeudi 23 avril 2015 à 22h30
Tcheloviekskinoapparatom
"Bonjour, je suis follement amoureux de toi, enfin.... pas de toi maintenant, parce que maintenant il y a plusieurs trucs qui ne vont vraiment pas. Mais, tiens, je t'ai préparé une liste des comportements que je te souhaiterais voir adopter. Alors ça roule ?"
Trop d'accord. On aime une personne pour ce qu'elle est ici et maintenant. Sinon on aimerait une personne qui n'existe pas encore (ou qui a existé mais c'est fini ?). Dans le premier cas on est un peu barré, dans le second on a oublié de la regarder évoluer pendant un petit moment, et on est au mieux étourdi, au pire sociopathe ?
Je suis peut-être un peu sévère dans ma formulation.
Il reste éventuellement possible d'aimer une personne pour ses potentialités (genre j'aime mon enfant pour tout ce qu'il peut devenir), mais même ça, ça me parait voué à l'échec et très anxiogène : les chances qu'il/elle devienne ce que je projette sont infimes (ou alors il/elle est très — trop ? — obéissant), et ça me parait plus simple et beaucoup plus sain de l'aimer telle qu'il/elle est.
Plus sain pour lui/elle parce qu'il/elle n'a aucune pression et est totalement libre de devenir qui il/elle veut ; moins anxiogène pour moi car s'il ne devient pas ce que je projetais, ben on s'en fout. Dans tous les cas, je l'aime. C'est bow.
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Siestacorta
le jeudi 23 avril 2015 à 22h39
Menfin quand même, la question est un peu biaisée depuis le début, hein ?
C'est comme si on demandait : "alors, vous préférez les gens ouverts d'esprit ou plutôt égocentrés ?"
L'une des deux option posées dans le sujet de départ est un "homme de paille" : on la propose pour pouvoir la brûler simplement en faveur de la première, ce qui fait apparaître celle-ci comme plus solide, par comparaison. Mais ça ne démontre pas forcément
- que la première option est si évidente à tenir (ne pas projeter ses propres attentes, c'est tout sauf simple, et peut-être même pas si souhaitable, parce qu'avoir des attentes fait de nous une personne spéciale, différente de l'autre, donc fait qu'on est aimé... pour soi. CQFD),
- ni que derrière la seconde, il n'y avait pas de contenu.
C'est un peu pour ça que j'ai tenté de répondre à côté, l'autre jour.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.