Paradoxes et impasse
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Acta-rus
le jeudi 19 février 2015 à 13h48
Bonjour,
Je fréquente polyamour.info depuis quelques années mais j’ai procédé à un changement de pseudo pour ne pas mettre mon amoureuse (que j’appellerai Venusia) en difficulté dans l’hypothèse où elle nous lirait.
Nous sommes ensemble depuis quelques années (exclusifs) et vivons en famille recomposée.
Nous sommes toujours amoureux, très amoureux même.
Elle vivait sans exclusivité avant que nous soyons ensemble, elle a mis cet aspect de sa vie entre parenthèses car ce n’était pas possible pour moi pour tout un tas de raisons (adultère de ma part vis à vis de ma compagne de l'époque, mensonges trashs, chantage sur la garde des enfants de mon ex, désaccord matériels et ma jalousie combinés m’ayant amené à un état d’épuisement assez avancé…)
(Ellipse narrative)
A la fin 2014, elle me fait part de son souhait d’acheter une maison ensemble:je suis surpris (super surpris en fait): je dis OK. On commence à chercher…
Au début de cette année, elle me fait part de son souhait de renouer avec le polyamour après que je lui ai annoncé que le boulot que je faisais sur ma jalousie portait ses fruits (mon propos était sincère, j’ai bossé dessus, mais optimiste sur les résultats disons).
S’en suivent des discussions plutôt pénibles où en j’en arrive à l’inviter à renouer avec un de ses anciens amants, pour voir concrètement si je gère ou pas et sortir de l’abstraction.
Et par ailleurs lui explique que je ne peux pas continuer à chercher une maison sans savoir…
Choses qu’elle a plutôt mal prises. Puisque cela devenait une injonction, cela était incompatible avec les joies de la spontanéité amoureuse et sexuelle, et le coup de la maison aussi. Soit, je l’entends.
Mais du coup, ça se rigidifie, entre sa peur que je fasse exploser nos projets et au delà notre histoire et ma « non-connaissance de comment je peux gérer concrètement les choses… ».
Je vais à une soirée poly, et ça me fait un bien fou côté angoisses, sans que je sache trop comment, pourquoi…
Dans la foulée, je m’inscris sur un site de rencontre et me mets en situation de recherche active comme on dit à Pole emploi mais en indiquant sur ma fiche « en union libre » et en laissant aucun doute sur ma situation amoureuse (le mensonge, même par omission n’est plus DU TOUT une option pour moi). Puisque cela se fige du côté de Venusia autant essayer du mien. Plein de visites, pas de messages. J’en déduis que la photo était vendeuse (j’ai mis Goldorak en arrière-plan), le message moins…Du coup, il est peu probable que cela se débloque de mon côté aussi.
Soirée en amoureux, avec Venusia, on boit un petit coup ou deux (ou trois) , elle entend que j’ai pas envie de vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, mais cela se passe mal avec une grosse angoisse de séparation de son côté.
Cool…Heureusement qu’on étaient bourrés.
En résumé: j’ai totalement confiance en l’amour de Venusia. C’est un « acquis émotionnel ». Même si elle couche avec un autre que moi, même si je couche avec une autre qu’elle. J’ai beaucoup moins confiance dans la permanence de mes sentiments dans un cadre non exclusif, ce qui est super angoissant et peut resonner comme un chantage pour elle.
Je comprends mais je sais pas comment dénouer cela en tout cas sans se raconter des salades ou des promesses bidons, elle se sent seule, se débat seule avec cela (comble du comble, ses amis à elle sont défavorables au PA alors que mes amies y sont assez favorables) cela me peine. J’ai du mal à voir des issues sans promesse impossible pour moi ou sans prise de risque pour elle.
Je veux bien prendre la responsabilité de la prise de risque mais cela s’annonce impossible sauf à mentir sur mon statut …
Vous avez des pistes svp?
Acta-rus
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
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Nurja
le jeudi 19 février 2015 à 23h32
"Je veux bien prendre la responsabilité de la prise de risque mais cela s’annonce impossible sauf à mentir sur mon statut …"
Je ne vois pas en quoi mentir sur ton statut est nécessaire.
Il y a au moins un site de rencontre où on peut trouver des personnes qui ne recherchent pas une relation exclusive.
Cela dit, plus que les photos, sur les sites de rencontre, ce qui compte, c'est ce qu'on écrit. Sur son profil, mais aussi et surtout quand on écrit à quelqu'un.
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centaure77
le vendredi 20 février 2015 à 12h54
Bonjour Actarus,
Je n’ai aucunes réponses claires pour toi et surtout aucuns conseils puisque par principe tu peux seul choisir et décider, juste quelques réflexions sur la situation…
Dans la situation que tu décris se dessine deux éléments qui se retrouve souvent dans les histoires de couples ;
Avant tout une histoire à deux s’établit comme deux lignes parallèles soit très proches (couples fusionnels) soit très éloignés (couples distants) chaque histoire est différente mais revient a cela ; l’envie d’une route commune dans un cadre qui se définit peu à peu. Un rêve de couple que l’on retrouve souvent c’est « la voie de chemin de fer » deux histoires parallèles, soudées ensemble et qui trace une jolie route bien net, indéfectiblement liées l’une à l’autre. La réalité est un peu différente car nous évoluons nous mêmes, chacun individuellement et l’environnement est fluctuant, changeant…au final les deux chemins de vie ondulent comme des danseuses orientales, s’éloignent et se rapprochent…ou pas ! Déjà le fait de laisser ces parcours proches relève d’un effort, cela ne va pas de soi, parfois chacun décide de renouer avec la route commune parfois l’un, par amour, suit la courbe ondulante de l’autre…déjà une première remarque si c’est toujours la même personne qui fait les efforts on définit cela comme un couple « toxique » car l’un décide de choisir sa vie et l’autre ne fait que suivre sans libre arbitre, souvent par peur d’être abandonné.
La grosse difficulté réside dans le fait qu’une des personnes peux évoluer fortement et/ou brutalement : le choix du Polyamour est de cette nature, un changement d’autant plus fort si le couple était sur des bases exclusives…
Il est donc naturel je crois que sur ce changement de situation tu ne puisses pas jurer mordicus que tout va aller pour le mieux dans le meilleur des mondes…qui le pourrait ? Tu peux en effet promettre de t’engager dans la voie de la compréhension et du partage mais promettre à l‘autre que c’est plié et que tout va rouler relève de l’escroquerie intellectuelle. Personnellement je ne me suis jamais marié car promettre tout un tas de trucs devant témoins pour la vie entière…hum !
Deuxième remarque : dans les couples il y a souvent un fort besoin de stabilité, c’est dans la nature profonde de l’être humain : nous n’aimons pas l’instabilité permanente, elle ne nous convient pas, en tout cas pas au plus grand nombre.
Du coup on voit souvent une organisation autour d’un « pivot ». Pour assurer la stabilité on peut rechercher la construction d’une « base de sécurité » : mariage, achat immobilier, construction d’une cellule familiale…A partir de cette base rassurante je peux vivre ma liberté, solidement ancré sur mon pivot…Image classique du conjoint qui multiplie les aventures extra-conjugales ou les aventures de vie (navigation en solitaire, alpinisme extrême et autres…) mais qui a besoin de retrouver un conjoint stable et fidèle, une maison et un foyer autour desquels il articule sa vie, le fameux pivot.
Seulement voilà : le pivot et bien des fois y veux pas être le pivot !!! Et la le temps se gâte parce que l’organisation est remise en question. Voilà aussi pourquoi on voit aussi des arrangements « tartuffes » avec des couples dit monogame et exclusif ou chacun est infidèle mais ou tout le monde maintient les apparences pour sauver les éléments pivots mis en place.
Venusia a visiblement besoin avec le projet immobilier d’éléments de stabilités et d’un engagement de ta part sur le long terme, pour vivre pleinement sa vie avec toi ET avec d’autres relations. Toi visiblement tu es dans une démarche de compréhension mais tu ne souhaite pas garantir le résultat, du coup l’engagement dans un projet « long terme » ne te semble pas pertinent aujourd’hui.
Je ne vois pour ma part rien de grave, juste le besoin pour toi de vivre la situation, de l’expérimenter et d’expérimenter si le Polyamour te convient, puis seulement alors de décider (ou pas) d’un projet de vie…En tout état de cause, si j’ai bien compris, le rôle du pivot ce n’est pas pour toi !
Bon courage Actarus dans tes combats contre les forces de Véga.
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MagentadeMars
le vendredi 20 février 2015 à 13h14
Tiens, il y a possiblement une autre manière. En supposant qu'il devienne impossible pour toi de rester amoureux de Venusia... tu imagines pouvoir rester des amis ? Car un projet immobilier entre amis, c'est aussi envisageable, si vous auriez la capacité de vivre chacun.e vos amours sous le même toit.
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PolyGone
le vendredi 20 février 2015 à 13h59
Acta-rus
elle a mis cet aspect de sa vie entre parenthèses
Elle a donc fait un sacrifice, ou à tout le moins un choix, pour que toi tu te sentes bien.
Acta-rus
En résumé : j’ai totalement confiance en l’amour de Venusia. C’est un « acquis émotionnel ». Même si elle couche avec un autre que moi, même si je couche avec une autre qu’elle. J’ai beaucoup moins confiance dans la permanence de mes sentiments dans un cadre non exclusif.
Tu l'aimes pour un ensemble de raisons (elle est douce, intelligente, sensible, pleine de vie, spirituelle, elle aime picoler avec toi ;-), généreuse, etc.....). Si elle rouvrait les parenthèses refermées pour te faire plaisir il y a quelques années, perdrait-elle l'une ou l'autre de ces qualités qui font que tu l'aimes ? Pourquoi serait-il possible que tu l'aimes moins ? Je comprendrais que tu évoques la jalousie, la peur de ne pas être à la hauteur, etc, etc. Mais supposer que tes sentiments pour elle pourraient s'amenuiser car elle trouve du bonheur ailleurs, je ne vois pas trop.
Acta-rus
elle entend que j’ai pas envie de vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête
Laquelle ?
Acta-rus
....ce qui est super angoissant et peut resonner comme un chantage pour elle.
Indubitablement.
A te lire, j'ai un peu l'impression que le polyamour, tu aurais été partant si Goldorak avait fait tomber les foules. Et que ce qui t'angoisse, c'est de te sentir "à la traîne" par rapport à elle. Or si vous ouvrez vos horizons, il y aura forcément des moments de décalage, des périodes ou l'un de vous aura davantage de sollicitations extérieures que l'autre.
Acheter une maison est un engagement fort et parfois lourd de conséquences. J'aurais tendance à dire qu'il vaudrait mieux peut-être attendre que votre couple soit en harmonie dans son mode de fonctionnement. Or là, vous êtes en plein "virage"...
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Acta-rus
le vendredi 20 février 2015 à 23h19
Bonsoir,
@Nurja
sur les sites de rencontres, je suis débutant, donc je manque de recul.
Pour ce que j’en vois, mon annonce n’est pas un modèle d’esprit et d’humour mais elle garde quand même un peu de fraîcheur. Ceci dit, je maintiens, avec « en union libre » et non pas « libre », c’est comme jouer un match de tennis avec une poêle à frire en guise de raquette. Je peux tenvoyer mon texte en mp tu me donneras ton avis…Ceci dit, le site que je pratique n’offre pas la possibilité aux hommes d’engager la discussion à leur initiative (tu peux juste envoyer un « charme »). Il faut d’abord que la dame te prechoisisse, et si tu es catalogué queutard, fin de la partie avant qu’elle commence…
@centaure
il y a un peu de cela mais Venusia, si elle a un besoin d’une base, d’un pivot; elle ne me reduit aucunement à cela. Mais le report du projet a clairement cassé quelque chose pour elle à ce niveau, c’est évident.
@Magenta
Je vois l’idée mais d’abord on n'est pas séparé. Mais si on l’était, le désir circulerait entre nous si on vivait au même endroit, ce serait une blessure ouverte/fermée/ouverte en permanence, je crois…
@Polygone
Sacrifice, ce ne sont pas ses mots mais je crois qu’elle ressent cela peut être avec une amertume importante aujourd’hui. Le mot est emprunté au sacré (et donc à la violence) , et il a peut etre l’inconvénient de clore le débat, en me posant en bourreau sacrificateur définitif.
Je ne me suis pas laisser couler de mon côté pendant les années exclusives: j’ai bossé, mal, insuffisamment mais j’ai fait des efforts notamment sur la notion d’amour non exclusif ou la jalousie.
Pour ma part, je ne ressens pas d'envies particulièrement fortes pour des rencontres avec d’autres femmes. Si flirter est amusant, j’ai tellement d’autres sources de joie que je peux aisément me passer de celle là. Je me contrains plutôt à provoquer des situations qui me permettrait de degeler la situation et de constater: « c’est OK » ou "c'est pas du tout Ok" ou des intermédiaires sans doute plus probables.
Honnêtement, si elle fait une rencontre ou renoue avec un ex, et qu’on est heureux dans le nouvel équilibre, je fais pousser des fleurs sur Goldorak, je me désinscris du site de rencontre aussi sec et je repars sur les sites immobiliers.
Merci de vos apports et critiques
Bonne nuit
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Nurja
le samedi 21 février 2015 à 12h06
Ceci dit, je maintiens, avec « en union libre » et non pas « libre », c’est comme jouer un match de tennis avec une poêle à frire en guise de raquette.
(...)
Ceci dit, le site que je pratique n’offre pas la possibilité aux hommes d’engager la discussion à leur initiative (tu peux juste envoyer un « charme »).
Peut-être n'es-tu pas sur un site qui convient à ta recherche. Vu ce que tu en dis, je suppose que tu es sur adopte un mec. C'est un site où je ne suis jamais allée donc je ne suis sans doute pas de bon conseil par rapport à ce site-là. Par contre, en n'étant "pas honnête" dans ta fiche, il est peu probable que tu puisses rencontrer quelqu'un avec qui cela fonctionne vraiment. Si tu rencontres 10 personnes et qu'elles s'enfuient toutes en apprenant que tu es en relation, qu'as-tu gagné?
Je peux tenvoyer mon texte en mp tu me donneras ton avis…
Si tu veux, comme dit plus haut, je ne suis pas experte.
Je ne suis pas experte des sites de rencontres, cependant, certains sont plus "poly-friendly" que d'autres.
- elite dating : à éviter, pas poly-friendly et les personnes inscrites sont bcp dans une démarche de recherche de prince charmant/princesse pour toute la vie. En plus payant
- gleeden: site pour personnes déjà en relation (adultère). Bcp de personnes inscrites sont dans le secret et le mensonge, mais pas toutes. On évite la majorité des personnes "conte de fées", pas toute cependant. En plus payant pour les hommes (ben oui, les femmes sont la chose à acheter).
- OKcupid: tu peux noter clairement dans ton profil (ou de manière plus discrète dans les questions auxquelles tu réponds) ta conception des relations amoureuses. Gratuit pour tout le monde (possible de payer, mais vraiment pas nécessaire). le "hic" est que c'est en anglais (mais possible de compléter son profil en français, il commence à y avoir de plus en plus de profil en français). C'est assez reposant de pouvoir rencontrer des personnes qui ne sont pas dans une recherche d'exclusivité.
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
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Acta-rus
le vendredi 20 mars 2015 à 01h28
Bonjour,
un mois après, je me permets de faire un bilan d’étape.
Gleeden: c’est clairement mieux qu’Adopte pour quelqu’un de non exclusif. Ce n’est pas encore LA solution pour tout débloquer de mon côté. Mais cela me permet de comprendre ce que je peux/veux faire vraiment. J’ai fait foirer un début d’histoire en froissant ma partenaire potentielle...Dont acte. Ma “machine à fantasmer” ne s’enclenche pas facilement dans le virtuel et ça peut entrainer des vexations. Du coup, j’ai insisté sur ma fiche sur le fait que les causeries en vrai (dans un café, un bar…) étaient indispensables pour moi.
OK cupid: je comprends rien (mon anglais remonte à l’université et je suis plus un perdreau de l’année) et il n’y a pas foule. Je vois l’idée du site mais une interface en français serait un gros plus pour moi.
Sur le fond, on a rediscuté (sans boire) et c’était plus tranquille, plus “négocié”, moins brutal, moins manichéen. C'était sans enjeu concret, donc facile mais les précédentes n’avaient pas plus d’enjeu concret et pourtant c’était source d’angoisses pour nous deux.
Venusia a entendu que reporter le projet immobilier était sage (à défaut d’être rock n’roll).
De mon côté je l’ai rassurée sur le fait que je ne prendrai pas de décision sur un coup de tête après le premier essai: qu’on partagerait nos ressentis, qu’on réessaierait...Et que les décisions qui suivraient seraient les nôtres, pas les miennes.
A ce titre, aller à un café poly m’a beaucoup aidé à voire les demi teintes, à “m’alléger”(sans aucune idée du comment).
@Polygone: ton incompréhension sur ma crainte fin de l’exclusivité=fin de mes sentiments m’amène à préciser les choses. En fait, je ne crois pas que je puisse cesser de l’aimer du jour au lendemain.
Mais j’ai malheureusement des mécanismes de défense contre l’angoisse qui me déconnectent de mes émotions. J’agis, mais comme si j’avais une manette et que mon corps devenait un “sims”. J’ai éprouvé cela pendant quelques secondes lors de notre dispute éthylique (je l’ai regardée objectivement pendant ces quelques secondes, cela m’a dégrisé immédiatement d’ailleurs, ce n’etait plus un regard d’amour, ni un regard humain tout simplement), et je ne veux pas (qui le voudrait? ) en faire mon pain quotidien. Elle n’aimerait d’ailleurs pas longtemps être regardée objectivement de son côté aussi j’en suis certain.
Je réfléchis en ce moment à un bénéfice secondaire du PA peut être plus substantiel au regard de ma personnalité: je n’ai jamais vécu seul et là je pourrais (à temps partiel).
Cela ferait rire les célibataires endurcis mais la perspective de pouvoir librement faire des choses ou ne rien faire, mais dans tous les cas, seul, est une perspective hautement réjouissante, surtout quand on retrouve son amoureuse après sa diète de couple.
Acta-rus
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LuLutine
le vendredi 20 mars 2015 à 01h31
Acta-rus
la perspective de pouvoir librement faire des choses ou ne rien faire, mais dans tous les cas, seul, est une perspective hautement réjouissante
A qui le dis-tu !!! (+) :)
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Acta-rus
le lundi 29 juin 2015 à 10h43
Les choses ont évolué plutôt en bien.
Ce weekend Venusia a vu son amant.
De mon côté, j’étais seul (vraiment sans enfants, sans copines toutes parties) vraiment pendant 48h.
Pourtant cela a mal commencé puisque je me suis fait un bad trip d’angoisse au début de mes 48h de liberté.
J’ai pris un médicament contre l'anxiété, j’ai fait une sieste et suis sorti le soir et le lendemain soir..
Plus d’angoisse jusqu’au retour de Venusia.
C’était chouette d’être 48h en roue libre, de faire du tourisme dans ma ville, d’écrire et de faire des photos. C’est fou comme le fait d’être seul change le regard sur les choses, j’avais l’impression de découvrir ma ville.
Et les retrouvailles étaient extra sauf un petit raté; elle m’a dit des choses que j’avais pas spécialement envie d’entendre -mais on avait pas calé ce détail avant (et je m’en suis remis).
Comme elle veut savoir les détails, elle avait imaginé que moi aussi.
Ce soir on visite une maison, la vie continue…
Acta
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Semeur
le lundi 29 juin 2015 à 12h22
Acta-rus
Pourtant cela a mal commencé puisque je me suis fait un bad trip d’angoisse au début de mes 48h de liberté.
Bad trip et angoisse de quoi ? sur quoi ? qu'il se passe quoi ?
Je veux pas faire de la psy à deux balles, mais j'ai dû moi-même remonter assez loin pour déméler mes angoisses, et une fois que j'arrive à retrouver l'émotion de la situation « originelle », l'angoisse disparait.
C'est un travail qui n'est pas toujours possible pour des raisons externes (impossible de retrouver ses souvenirs, personne pour les confirmer…), mais je me pose la question suivante : « angoisse de quoi ? », « peur de perdre/casser/changer quoi ? ».
Il reste à préciser le verbe, et le quoi, éventuellement le qui si c'est pertinent dans ton cas.
Prendre un cachet permet de calmer le symptome, mais si tu vas chercher la cause, tu peux éventuellement te libérer de tes angoisses. Et crois moi, rien de ce que tu vas trouver ne te tuera.
Pour verbaliser la peur, tu peux aussi chercher quel est le désir antagoniste sous-jacent. Car une peur est doublée d'un désir, et un désir est souvent doublé d'une peur. En général — warning: psy de comptoir… — l'un ne va pas sans l'autre, mais l'un des deux s'exprime de façon prépondérante. En mettant l'autre en valeur, on arrive mieux à comprendre ce qui se passe.
Par exemple — attention: exemple volontairement très grossier pour illustrer — la peur que l'autre aime une troisième personne (ou d'autres) peut éventuellement être lié à un désir d'être « le seul et l'unique ». Ce désir est éventuellement lié au fait qu'enfant, l'amour parental a été conditionnel (à des actes, à l'obéissance), ou l'arrivée d'un frère / une sœur n'a pas été accompagnée et l'ainé a mal vécu la perte de sa position d'unique, sans pour autant arriver à mettre des mots dessus, parce qu'étant enfant…
Je suis peut-être un peu cru et je grossis énormément le trait, et je m'en excuse, mais pour avoir été chercher des trucs assez loin en moi — on peut utiliser l'hypnose quand on n'arrive pas à le faire de manière consciente — ça fait juste un bien fou.
Peut-être pas de suite, car l'émotion originelle est vraissemblablement « mauvaise » (tristesse, douleur, injustice, honte…), mais d'arriver à la voir, la conscientiser, ça lui donne une existence propre dont on peut petit-à-petit se séparer, et retrouver la liberté.
Croyez-moi sur parole — ou non — mais la jalousie est un sentiment « socialement inventé ». Il est parfaitement possible de le déconstruire, autant qu'il est possible de construire de la compersion depuis zéro, sans jamais l'avoir ressenti avant. La jalousie est tellement ancrée dans l'inconscient collectif qu'on n'a l'impression qu'on ne peut pas faire sans, et qu'on est anormal si on ne la ressent pas, mais je pense que c'est faux.
Ce qui est génial — et des fois non — avec l'être humain, c'est qu'il est complètement maléable. À tout âge on peut repartir de zéro sur un ou plusieurs sujets donnés. Il suffit de trouver la voie, qui est propre à chacun. Enfin c'est ce que je pense. Il y a quelques outils qui peuvent aider, notamment dans les bouquins de Salomé — qui m'ont aidé personnellement — et plein d'autres.
a+
Message modifié par son auteur il y a 8 ans.
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bonheur
le lundi 29 juin 2015 à 14h09
J'aime le discours de Semeur (+) :-D
Les livres sont des outils. En effet ! L'âge, la notion de temps (que l'on peut me reprocher de ne pas aborder) sont des effets et non des contraintes. J'ai ?? âge : et alors ! Le temps passe d'une manière mathématiques et pourtant, on le vit différemment suivant les circonstances.
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bonheur
le lundi 29 juin 2015 à 14h15
Je crois que la jalousie est un effet qui a des causes. La déconstruction consiste à connaitre les causes, ensuite seulement on peut détruire l'effet, puisqu'il n'a plus lieu d'être, si l'on en trouve les causes (absurdes ou non), après coup.
C'est du travail, et on peut le faire dans la majeur partie des cas en solo (ou avec accompagnement si vraiment on veut et que l'on n'y arrive pas, sachant que l'on est seul à décider d'entreprendre ce travail positivement).
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Acta-rus
le lundi 29 juin 2015 à 17h17
@semeur
Je tiens à te rassurer. Je ne connais pas de drogue légale suffisamment forte pour me faire passer une émotion jalouse/et/ou une angoisse forte pendant 48h. Au mieux le cacheton m'a permis de faire un petit reboot de mon cerveau et de mes idées grâce à la plus vieille thérapie du monde: la sieste.
Si j'ai été pénard ce weekend avec ça, ce n'était pas grâce aux labos mais plutôt grace aux cafés polys qui ont inscrit les choses dans une certaine banalité/normalité que j'ai pu faire mienne.
Je n'envisage pas de travail analytique mais j'examine les émotions qui se présentent par la méditation.
L'angoisse ,c'est essentiellement une peur de la peur, un scenario qui part d'une idée et qui dégénere en catastrophe: anticipation d'une séparation, jugements réciproques amers, déménagements, questions des enfants, trouver un point de chute, mais dans le fond suis-je vraiment fait pour vivre avec quelqu'une puisque je me plante encore...etc etc
Je ne sais pas si la jalousie est naturelle ou culturelle (je pencherai plutôt pour la première hypothèse à titre personnel si on inclue l'envie mais en ajoutant que la culture de l'ego et marketing arrange pas les choses ma brave dame ) mais je sais maintenant qu'il y a un moment (court) à risque en début de découché et que je peux m'en sortir.
Si j'ai pu faire pousser des fleurs ce week end sur un territoire a priori aride, c'est peut que mon compost était arrivé à maturité, mais le compost ça schlingue...
Acta