Polyamour.info

Leolu

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Albi (France)

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Discussion : La phrase "J'aime Pierre et Paul" est-elle exclusive ?

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Leolu

le dimanche 12 janvier 2014 à 18h27

Une discussion digne de figurer dans une séance publique de l'Académie Française !

Les mots n'ont pas seulement une définition, mais aussi une histoire et des limites issues de la culture populaire. La notion d'exclusivité que l'on entend dans cette phrase "J'aime Pierre et Paul" vient d'une culture particulière :

- Pour des personnes née dans le principe mono (chiffre 2) qui découvrent le polyamour à travers une structure fermée de longue durée (3 personnes, voire un couple et deux satellites) sans ouverture imaginable, leur "culture" les pousse à comprendre : une relation fermée en un nombre défini.

- Pour des personnes qui vivent avec des "bases" de vie communes, complétées par des rencontres fréquentes, leur "culture", c'est l'ouverture en tout premier, la citation de deux personnes uniques n'indiquant donc que la base de vie commune.

- Les mono non avertis, eux... rouleront des yeux comme des soucoupes :) ! (en remarquant le chiffre 3, donc exclusivité)

Et quoi qu'on fasse, la perception de cette phrase ne peut qu'être mal interprétée par l'une ou l'autre de ces "cultures", certaines plus dominantes que d'autres.

Elle ne signifiera "Ayant autant d'amoureux que je le désire, je loge actuellement avec Pierre et Paul" que pour ceux dont l'ouverture est prioritaire... ce qui représente quelle proportion, parmi la communauté "poly" ? ;)

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Discussion : Un Naufrage

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Leolu

le dimanche 12 janvier 2014 à 17h36

Oui, c'est compréhensible...

On peut imaginer qu'il n'avait pas eu conscience du choc qu'il provoquerait, tellement il était parti dans son rêve de partage amoureux. Te sachant aussi empathique, il a cru que tu accueillerais son idée d'une manière plus positive qu'une annonce de divorce pure et dure. Puisque, dans son idée (masculine), tu ne perdais pas grand chose, juste quelques journées à soi de temps en temps.
Il devait penser qu'au bout de 30 ans de vie commune, un peu d'éloignement épisodique pourrait ranimer la flamme. Et comme les enfants son grands... Et que la famille entière devra bien composer avec ces nouvelles données, elle devait en être informée...

durga
Et je comprends que ce que j'aurais pu peut-être vivre à ses cotés est sapé par le sentiment profond de n'avoir été prise en compte, dans son empressement à raconter son nouvel amour.

C'est d'autant plus bête que tu semblais être en mesure de comprendre son point de vue...

Ceci dit, la base essentielle du polyamour réside dans la confiance mutuelle, le respect des besoins de chacun et une capacité de dialogue ouverte, prudente et respectueuse. On ne dit pas "j'ai décidé", par exemple... du moins, pas sans que le sujet n'ait été abordé correctement auparavant. Sur ce point, c'est donc un très mauvais début... (début d'une éventualité de polyamour).

Maladresse ou égoïsme ?

durga
Voilà ou j en suis de mes réflexions ...ou de mes exigences ?

"Réflexions" de trahison (contrat d'unicité), de goujaterie (annonce en famille)...

"Exigences" ? Tout cela a déjà eu lieu ! Une exigence... pour l'avenir ? Plus de délicatesse, de prise en compte et de dialogue préalable ? S'il est pardonné, il faudra bien... Sinon...

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Discussion : Un Naufrage

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Leolu

le samedi 11 janvier 2014 à 23h30

"Matière à réfléchir" ? Peut-être, mais on est sur le topic de durga, là, et on devrait la laisser poursuivre sa réflexion à elle ;)

Nous disions donc :
- séparation de 3 mois
- réflexion puis décision
Cela me semble très sage.

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Discussion : Un Naufrage

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Leolu

le samedi 11 janvier 2014 à 22h36

Oups ! Pris en flagrant délit de ne pas avoir assez lu tes écrits :-/ ...
Pour ma part, je suis un mono très interrogatif qu'il ne faudrait pas pousser trop fort pour se laisser tenter...

Tu as parfaitement raison sur le fait de s'écouter avant tout soi-même. C'est primordial. J'ai tendance à proposer des raisons rationnelles mais il n'y en a nul besoin, bien souvent, pour écouter son coeur et ses émotions. C'est comme ça et pis c'est tout ;) !

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Discussion : Dépassons ensemble les « handicaps » ?!

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Leolu

le samedi 11 janvier 2014 à 16h56

N'oublions pas non plus qu'il y a de multiples handicaps chez ceux qui ont leurs 5 sens en parfait état : timidité, monomanies, extravertis extrêmes, manque d'empathie, sentiments de persécution, etc...

Le mot de "handicap" n'a donc pour moi rien à voir avec l'unique place de parking réservée. On a tous nos handicaps personnels !

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Discussion : Un Naufrage

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Leolu

le samedi 11 janvier 2014 à 16h42

Aviatha : tu raisonnes en polyamoureuse convaincue et "naturelle". J'ai essayé, de mon côté, d'exprimer l'état d'esprit d'un "mono" ayant connu l'amour Mystique et Unique (d'autres l'appellent "romantique" ou "walt-disneyien" ;) ). Et l'ayant connu dès le tout départ.
30 ans de vie commune : on peut supposer que chacun n'a pas connu beaucoup d'amours multiples avant de se lancer dans ce "Marathon" (smiley).

Par ailleurs, la "jungle de séductions" qu'on a pu connaître à 20 ans n'a plus rien à voir avec celle qu'on découvre après 40 ou 50 ans. Je t'assure que ça surprend énormément ! Pas seulement parce qu'on n'a plus l'habitude de séduire, mais surtout parce que les personnes rencontrées sont étonnement "formatées", avec des individualités très fortes et très ancrées qu'il est difficile d'accorder avec les nôtres sans d'énormes efforts mutuels. Rien à voir avec l'insouciance et la témérité des vingtenaires ! (bien sûr, les plus âgés de ce forum vont protester parce qu'il y a de multiples exceptions ;) )

Quant à l'individualité qui reste vivace même au sein d'un couple mono de longue date. Je n'en doute pas (le compagnon de durga a même connu pour lui seul l'esprit libertin, par exemple).
Mais cela n'a rien à voir avec l'individualité totale et "primaire" : celle qui prime sur des amours qui ne semblent que secondaires. Le simple fait d'habiter chez soi en célibataire, par exemple.

Selon ce schéma de pensée, donc, il peut être difficile d'imaginer que l'individualité d'un couple puisse aller jusqu'aux amours séparées...

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Discussion : Un Naufrage

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Leolu

le samedi 11 janvier 2014 à 15h22

Je suis impressionné par ton ouverture d'esprit et la compréhension profonde que tu as des besoins de ton compagnon adoré (qui te le rend bien). Je dois donc réajuster mon raisonnement. Il est effectivement pleinement amoureux de toi et toi de lui. Votre seule différence vient de l'unicité d'une part, et de la multiplicité d'autre part, de cet amour.

Mon expérience m'a prouvé que la séparation de l'amour de sa vie (famille et couple de longue durée) bouleverse considérablement notre notion de l'amour. Et tout particulièrement lorsque ce n'est pas l'amour en lui-même qui est remis en question (idem pour moi).

Le couple tel qu'il nous a été vendu au départ, c'était l'unicité : l'union totale de deux âmes qui forment une entité idéale, plus forte, plus solide, plus épanouissante, prête à tous les défis et toutes les réussites. Ce schéma n'occulte pas vraiment la nécessaire individualité de chacun, mais cette dernière reste tout de même accessoire et un peu à la marge, tellement la vie se trouve remplie d'activités et d'obligations mutuelles.

Lorsqu'on quitte ce cocon, on débarque dans la grande aventure de la séduction "de milieu de vie".

Et c'est bien souvent une jungle dans laquelle on découvre que l'amour, les amours, n'ont plus du tout la même intensité et profondeur qu'auparavant. Certes, il peut y avoir de la passion, un magnifique renouveau amoureux et intime... mais, et ceci tout particulièrement lorsque notre premier amour fut idyllique, rarement aussi satisfaisant que l'amour-fusion qu'on a connu (ou alors sur du très long terme et après moultes recherches hasardeuses).

On découvre alors une nouvelle sorte d'amour dont on n'avait pas idée. Un amour au pluriel, sujet à évaluations et à doutes, on s'aperçoit que chacun le perçoit différemment et il faut s'adapter à ces nouvelles donnes. Et c'est très déstabilisant ! A ce moment, l'amour Mystique et Unique s'est perdu bien loin de nous et on est obligé de reconsidérer la chose en diminuant ses prétentions.

Et c'est là que le polyamour semble à présent avoir quelques vertus...

On s'aperçoit que l'unicité la plus stable c'est soi-même, mais que cela n'empêche pas de vivre de merveilleuses histoires. Des histoires uniques mais successives, ou même... pourquoi pas ? Des histoires entremêlées. Voire UNE longue histoire qui en croise d'autre sans pour autant s'arrêter (ou même une longue histoire unique et définitive, cette fois-ci).

Sauf que pour en arriver à comprendre ça, du fond de ses tripes, il faut bien souvent avoir connu "la jungle". Parce que les tripes d'un amour fusionnel, c'est une autre réalité... qui justement est en passe de s'arrêter.

"Maladie infantile, nostalgie du paradis utérin" ? Non, juste la recherche d'une réalité qui n'est plus si majoritaire que ça... Et ça fait mal (les âmes qui nous ressemblent semblent ne plus exister. Il n'y en avait qu'une et je l'ai perdue...).

Quant aux raisons qui font que le don de soi, le parfait altruisme, peut être démultiplié sans s'affadir et apporter plaisirs (et souffrances)... il y a dans ce forum de nombreuses références à lire.

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Discussion : Un Naufrage

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Leolu

le samedi 11 janvier 2014 à 01h20

Tout d'abord, c'est une réaction tout ce qu'il y a de naturelle et normale. Aucun manque de générosité ni d'étroitesse d'esprit. On se sent toujours déchiré lorsque notre conjoint ne nous aime plus (ou qu'on le perçoit comme tel). Et cela fait plus mal que de ne plus aimer soi-même et de devoir "faire quelque chose".

Cela fait peut-être encore plus mal, aussi, lorsqu'il dit qu'il nous aime encore mais "d'une autre façon". Car enfin, qu'est-ce que c'est que cette "autre façon" ? Une simple habitude, une complicité du quotidien, le souhait de ne rien changer à la situation actuelle, d'avoir une base de repli bien pratique et non engageante?

Ou réellement une tendresse et une douce complicité qui demeure et qui manquerait beaucoup si elle disparaissait ?

Seule l'absence et l'éloignement permettrait d'en avoir la preuve. Celle-ci pourrait se présenter sous la forme d'une séparation amicale mais définitive (...sauf si, plus tard, peut-être... ?), elle peut aussi se présenter sous la forme d'une séparation temporaire, avec ou sans date-limite.

Mais quoiqu'il en soit, tu découvriras la solitude et l'obligation d'assurer et de guider ta vie par toi-même, sans aide ou conseils extérieurs.

Ce qui peut être une très bonne chose, une libération, et la redécouverte de ton individualité et de tes capacités à faire ta vie d'une façon bien plus satisfaisante. Qui sait ? Trouver un nouveau compagnon qui n'aurait d'yeux que pour toi, et non le regard toujours porté "ailleurs" comme actuellement ?

Car l'envie d'autonomie de ton conjoint t'oblige à toi aussi de te retrouver autonome (encore un grief ;) !).

A côté de l'autonomie totale, comme avec une séparation, il y a le polyamour qui est une nouvelle forme d'autonomie... pas tout à fait absolue, elle. Et c'est bien ce qu'il te propose. Sauf que pour en découvrir tout l'intérêt, il est plus satisfaisant de profiter aussi soi-même de cette semi-autonomie. Et dans ce cas, le conjoint actuel pourrait même s'avérer être un "fil à la patte", gênant pour cette nouvelle relation. Et imposer une fois de plus une séparation.

Car quoi qu'il en soit, et à moins de tirer un trait définitif sur toute vie sentimentale, il faudra trouver un nouveau conjoint. Alors qu'il y en a un là, tout près, qui est encore "un peu" amoureux...

Serait-il plus satisfaisant d'en trouver un qui serait "beaucoup" amoureux ? C'est peut-être un choix plus radical et qui permettrait donc plus de liberté et d'épanouissement...

Mais ce sera TON choix.

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Discussion : Dis...c'est quoi l'amour ?

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Leolu

le mardi 07 janvier 2014 à 16h32

regis13Engagement + Intimité + Passion = Amour. Enfin, l’amour complet réunit les trois aspects. On le recherche, mais c’est plus facile de l’atteindre que de le faire durer.

Je me demande si on ne pourrait résumer ces distinctions (les 3 qui se mêlent ci-dessus ou les 7 du lien précédent) en seulement deux éléments (la flamme et l'eau) :

- L'amour-passion, qui naît du désir, de l'admiration, du fait d'être choisi (donc d'aimer être aimé), du miracle de la réciprocité, de la difficulté d'être ensemble parfois alors que le besoin est impérieux...

- L'amour-complicité, qui peut compléter le premier, au bout d'un moment, pour le faire durer, mais qui peut aussi naître d'une simple amitié, voire d'une complicité amicale-amoureuse telle qu'il y en a beaucoup dans le polyamour. Ce n'est pas là un absolu, mais une toile de fils qui se tissent avec le temps, se déchirent et sont patiemment reconstruits.

J'ai un peu plus de mal à situer l'engagement, dans ce schéma. Pour moi, il y a engagement dès lors qu'on accepte de nommer la chose "amour", qu'elle soit physique, ou basée sur la répétition, ou sur l'envie de faire durer cet élan premier. L'engagement ne serait donc pas ce qui forge la solidité du lien (c'est plutôt l'amour-complicité) mais juste le fait d'acter "être en amour". Le début.

Parce qu'un engagement fait de contraintes auto-imposées (ou contractuellement imposées) ne me semblerait pas sain. C'est la confiance en l'autre (et sa réciprocité) qui devrait nous pousser à accepter des choses. Et non l'obéissance en un "principe" artificiel.

Donc deux amours complémentaires : l'un animal et impulsif, instinctif et mobilisateur... et l'autre plus ancré sur la durée et sur la connaissance de l'autre, sur la confiance et le don de soi.

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Discussion : Dormir chez vous - quelle symbolique ?

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Leolu

le jeudi 08 août 2013 à 12h28

Pour moi, faire l'amour dans le lit conjugal serait plus "grave" que simplement y dormir (et si les deux se font, c'est la partie "sexe" qui me poserait question et non la partie "somme").

Je comprends donc ta surprise, anges, mais pas vraiment ta vexation.
Qu'est-ce que ça peut bien faire qu'un amoureux refuse une nuit de sommeil chez lui (donc chez sa femme) ?

Qu'on soit vexée parce qu'on a eu du mal à rentrer chez soi par ses propres moyens (3 km à pied, par ex...) je comprendrais. Qu'on soit frustrée par le fait de ne pouvoir faire l'amour une fois de plus au matin (voire plusieurs fois), je comprendrais aussi. Que cela complique les occasions multiples de se retrouver pendant 2 mois, dans une maison vide, oui, bien sûr, c'est compréhensible...

Mais en quoi ce point-là serait-il philosophiquement si important que ça ? S'il est si ridicule de ne pas supporter une nuit avec sa maîtresse dans le lit conjugal, l'inverse (ne pas pouvoir supporter ce refus) ne serait-il pas tout aussi ridicule et dérisoire, surtout au point d'interrompre une relation ?

Ce bonhomme a simplement un problème avec ça, ce qu'il peut être intéressant d'analyser ici. Mais ce n'est pas une catastrophe sentimentale, non ?

J'ai toujours eu un peu de mal avec les "preuves" d'amour, aussi, je peux sembler insensible... On a tous nos gênes et nos complexes, surtout dans le domaine sexuel et sentimental, mais une relation se compose (et se nourrit, parfois) de ce genre de différences.

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Discussion : Comment se sent-on dans un contexte culturel où la relation intime et sexuelle est considérée normalement exclusive ?

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Leolu

le vendredi 02 août 2013 à 12h31

Damned ! Je me disais bien, aussi, qu'il manquait quelque chose :)

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Discussion : Comment se sent-on dans un contexte culturel où la relation intime et sexuelle est considérée normalement exclusive ?

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Leolu

le vendredi 02 août 2013 à 12h08

J'ai rencontré une "polyamoureuse temporaire cherchant l'exclusivité" (mais pas avec moi).

J'ai trouvé très naturel, et finalement très sain, le deal qui m'avait été proposé au tout début. Elle était libre, moi aussi, notre duo s'inscrivait dans un ensemble plus complexe qui ne me regardait pas. Tout allait bien !

Je râle aujourd'hui de ne pas avoir profité de la liberté qui m'était accordée de vivre une seconde relation pour pouvoir te répondre plus complètement, mais je ne connaissais pas, alors, le principe du polyamour ;) .

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Discussion : Amour, amour...

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Leolu

le lundi 29 juillet 2013 à 19h12

minoma
Ah l'amour l'amour, le grand amour, l'amour impossible, le seul amour, l'amour de la vie, l'amour charnel, l'amour éternel et celui de l'éternel, l'amour de l'autre, l'amour divin, le poly-amour…

J'ajouterais : "l'amour de soi"

Sinon, tout pareil (+)

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Discussion : Je vis la situation cycliquement

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Leolu

le lundi 29 juillet 2013 à 19h01

ti-punch
Par contre une chose est sûre,effectivement j'aime ma femme plus que moi même et ce n'est pas une nouveauté,je dirais même que chaque année qui passe je l'aime un peu plus.
Seulement j'ai bien conscience qu'aujourd'hui c'est cet amour qui me détruit.

Ah ? Là, j'ai une expérience à faire valoir :

- Lorsqu'on aime l'autre "plus que soi-même", on s'oublie et on centre tout sur sa compagne : ses propres besoins, ses rêves, son avenir, ses goûts... On change tout sans même s'en apercevoir.

- Est-ce productif ?
Non, mille fois non ! Parce que la compagne ne trouve plus face à elle l'être libre et épanoui qu'elle a connu. C'est un "autre" homme, un peu effacé, qui perd peu à peu ses capacités en initiatives, ses aptitudes à surprendre son amoureuse, qui se freine et s'amollie, qui vit dans un monde béat de bisounours (mais qui le vit seul, parce qu'une compagne trop aimée aime moins et deviens plus lucide), et au final qui devient ennuyeux au possible, d'une ennui mortel (pour le couple) alors que tout semblait réuni pour que l'union soit idyllique.

- Mais alors comment séduit-on sa compagne sur la durée ?
En étant soi-même ! Il faut certes adapter certains détails à la vie de couple et s'accorder un minimum, mais on ne restera attrayant que si on a une vie personnelle à partager avec son amoureuse. Des amis, des passions, des goûts renouvelés d'années en années au fil des découvertes (on découvre seul puis on partage), etc...

Les polyamoureux ajouteront : "...et une vie sentimentale personnelle" qui permettra à l'amoureux de cultiver sa propension au bonheur et à la joie de vivre, son plaisir de séduire, d'être serein dans ses relations humaines, fier de lui et de sa personne... fierté qui rejaillira dans son attractivité vis à vis de l'amoureuse principale (ou secondaire aussi d'ailleurs).

Bref, il faut savoir s'éloigner un peu pour retrouver le plaisir de l'amour primaire.

Ce que je vois de ta situation, c'est exactement ce symptôme :

- A cause de ton travail, tu t'éloignes de ta compagne (création d'entreprise qui visait, au départ, à satisfaire un besoin d'indépendance professionnelle personnel, mais aussi et surtout à apporter argent et confort à ta compagne, j'imagine...)

- Les fatigues, les doutes et les difficultés modifient ton caractère, ce qui te rend de moins en moins séduisant. Elle a donc tendance à retourner voir un caractère plus amène, une aventure nouvelle, des émotions actuelles et non des rêves futurs toujours reportés... même si ce que vous voulez construire reste dans ses priorité et ce qui vous unit demeure encore primordial. C'est juste... une parenthèse, dont elle a besoin, des vacances, un besoin de vivre autre chose avant de reprendre le cours de sa vie avec toi.

- On peut donc comprendre que même si rationnellement, tu es prêt à lui accorder ces "vacances", au fond de toi, ton inconscient ressent une profonde injustice : c'est bien toi qui te tue au travail pour améliorer votre condition, c'est pour elle que tu fais tout ça, c'est ta propre santé que tu mets en jeu pour atteindre ces objectifs...

La rancoeur qui mine ton corps, ton appétit et tes ambitions, n'est peut-être pas de la jalousie amoureuse (puisque tu accepte de lui offrir ça), mais une jalousie "de logique morale".

Comment ? Elle et lui profiteraient d'une belle aventure pendant que toi, tu serais condamné à poursuivre ton travail de forçat ? Et ce, sans même savoir si tout cela servira à quelque chose au final (c'est justement ce doute qui commence à poindre en toi) ? Alors qu'à travers ton calvaire, tu détruis toi-même psychologiquement tout l'amour que tu as essayé de construire (ton caractère changeant) ? Mais où est la justice, là-dedans ???

Tu as beau aimer ta compagne comme ta vie, tu n'arrives pas à intégrer ce qui t'arrive dans le schéma : une part de toi continue d'être amoureux, mais une autre part condamne fortement vos différences de fortune (= de chance). Et tu t'en veux de la détester (= de détester sa chance à elle) pour cela.

L'aspect cyclique pourrait venir de tes propres succès professionnels : lorsque tout semble aller bien, tu crois que le bout est proche et que tu "récupéreras" ta femme. Mais au moindre échec (et chacun d'entre eux devient de plus en plus difficile à supporter), tu doutes et t'enfonces dans la dépression (alcool, impossibilité de manger, etc...) et tu rumines ce que tu crois être de la jalousie amoureuse...

Tout ceci étant bien sûr à mettre au conditionnel : j'ai connu la première partie de ta vie, mais pas le "partage amoureux", non, juste un divorce... :(

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Discussion : Demande de conseils

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Leolu

le lundi 22 juillet 2013 à 22h22

LuLutineAu contraire il y en a des tas qui ont besoin de savoir ce que fait l'autre....d'ailleurs, hum, j'étais comme ça lorsque j'étais exclusive ! Toujours besoin de savoir (au moins un peu) où il était, ce qu'il faisait.... !

Tu as raison, il y a plusieurs sortes de personnalités : les fusionnelles même durant l'absence (ton cas du passé) et les sérielles qui ne pensent qu'à une chose à la fois, successivement (dont moi).

Je serais tout de même curieux de savoir comment une fusionnelle telle que toi a pu devenir polyamoureuse.
Parce que, tout de même, j'imagine qu'on ne pense pas systématiquement à l'un lorsqu'on est dans les bras de l'autre... Il faut bien passer d'un monde (amoureux) à un autre (dans sa tête et dans les lieux), pour ne pas les mélanger allègrement. J'allais dire : "mettre chacun dans sa case"...

Serait-ce à cause d'un "trop-plein" de fusion, qui serait passé par la phase "et moi toute seule, comment je suis ?" pour en arriver à : "il y a moi, lui, et lui, et lui, et mes liens avec eux" ? Un besoin de différencier les compositions tout en préservant une pensée pour chacun ?

En fait, je me demande comment peut-on ne vivre que pour UNE personne (l'amoureux), totalement, mentalement et charnellement... pour en arriver ensuite à accepter qu'il ait son indépendance, son individualité propre, donc à acquérir une capacité à ne plus s'en sentir "propriétaire", à admettre qu'elle ait une vie en dehors de nous-même (même en pensées ou en SMS).

Il faut bien en arriver à se recentrer un peu sur soi-même, pour "abandonner" ainsi l'autre à sa propre vie sentimentale. Non ?

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Discussion : Demande de conseils

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Leolu

le samedi 20 juillet 2013 à 16h36

MetaZetN'est-ce pas satisfaisant de se dire que tu aimes une femme libre plutôt qu'une femme "esclave" ? Car si elle est libre d'aimer, c'est donc qu'elle t'aime toi aussi librement, et non par obligation. Tandis que si elle n'avait pas cette liberté d'aimer, alors on pourrait toujours suspecter qu'elle t'aime par peur de la solitude. Je pense que c'est une qualité d'amour très noble que d'aimer avec cette distanciation qui préserve l'individualité de chacun.

MetaZet
Je ne suis pas d'accord. Pour moi c'est justement l'inverse : proche du coeur en toute circonstance. Même avec l'amoureu(x)(se) B on ne cesse pas d'aimer l'amoureu(x)(se) A et on se nourrit de cet amour pour aimer d'autant plus B.

Je crois qu'on est assez d'accord, en définitive, puisque tu parles de "distanciation".

Bien sûr que le polyamour, c'est l'amour permanent, même si conjugué à plusieurs, la vraie fidélité en chacun et chacune.
Mais concrètement, c'est un amour qui laisse de la liberté à l'autre. Qui est même content d'offrir des amours, des temps d'amour, à son amoureuxse... et qui permet de rester autonome le reste du temps, donc d' "oublier" un peu les autres, pour se consacrer à soi, ou à l'autre personne avec laquelle on se trouve au moment présent, entièrement et pleinement.

C'est cet aspect concret que j'essayais de faire ressortir avec ma révision un peu acrobatique de la maxime.

Parce que quand on n'est pas profondément en accord avec le principe du polyamour, qu'on hésite, qu'on doute et qu'on s'inquiète, c'est cette distanciation qu'il faut être capable de comprendre et d'admettre en tout premier : savoir "oublier" pour mieux aimer. Pour aimer la personne libre qu'on a près de soi. Aimer qu'elle soit libre et qu'on soit libre soi-même.

Ce que tu expliques si bien, par ailleurs.

Après, dans un second temps, lorsqu'on a réussi à lâcher la bride, on peut découvrir (comme beaucoup ici) combien il est valorisant de vivre de cette façon. On découvre véritablement la compersion. Chose qui n'était pas instinctive auparavant (sauf pour certaines personnes naturellement acquise au principe du polyamour). Chose qui n'était admise que par principe et non par expérience.

Découvrir le "lâcher-prise" avant de comprendre pleinement "le don d'amour". En deux temps.

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Discussion : Demande de conseils

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Leolu

le samedi 20 juillet 2013 à 11h16

BoucledouxEnfin, pense à toi. Ce qu'il y a de formidable pour moi dans le polyamour ce n'est pas forcément que de s'envoyer en l'air avec plein de gens, c'est aussi d'abord que chacun-e des partenaires de la relation retrouve de l'autonomie pour gérer son propre espace personnel à l'intérieur de la relation et ça, ça marche dans les deux sens, même si ta copine est la seule à avoir un ou des autres amours. Est ce que tu peux prendre ce temps, non pas comme du temps ou ta compagne est avec un autre mais comme du temps à toi pour faire toi entre toi et toi des choses qui te font plaisir ?

Il me semble que le polyamour consiste principalement à remettre le sentiment amoureux dans l'UNE des places de la vie quotidienne. Un monogame ne pense pas toute la journée à sa compagne, il ne la retrouve que lorsqu'ils se rejoignent dans leur foyer (ou lors du rendez-vous programmé). Tout le reste du temps, il a une vie simple, naturelle et autonome. Et il ne se pose pas la question de savoir ce qu'elle peut bien faire de SA vie à elle.

Dans le polyamour, il faudrait arriver à le vivre de la même manière : lorsqu'elle est là, on profite pleinement de sa complicité, de son affection, de son amour... et lorsqu'elle n'est pas là, on vaque à ses occupation, la laissant vivre ses travaux et passions à elle en toute quiétude.

En fait, pour le polyamour, "loin des yeux, loin du coeur" serait un précepte très positif. A condition d'y ajouter : "de retour sous mes yeux, réveil de mon amour".

Mais je sais que le coeur est jaloux de nature et que la solitude d'une soirée, lorsqu'on n'est pas habitué, est pesante. Il faudrait donc trouver une occupation très prenante à cette heure si inquiétante. Histoire de s'oublier tout en validant le principe du plaisir de la vie autonome. N'y a t'il pas des moments où tu aurais aimé être seul pour faire quelque chose ?

AMHA

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Discussion : Le mariage est une arnaque...

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Leolu

le lundi 20 mai 2013 à 17h02

Le mariage, c'est aussi acquérir la nationalité du conjoint...

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Discussion : Feministe Oui mais jusqu'où ?

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Leolu

le lundi 13 mai 2013 à 23h28

dr.house
Pour être clair.la circoncision est l'ablation du prépuce partie la plus énervé (plus de nerfs) c'est par la ou passe le plaisir chez l'homme.

Heu... Au mieux, l'intérieur du prépuce qui est déroulé lorsqu'il y a érection, donne autant de plaisir à l'homme que l'intérieur des grosses lèvres chez la femme. Parole de non-circoncis.
Bref ! Il y a mieux, comme exemple...

Ceci dit, le féminisme étant un mouvement de rééquilibrage des genres, que ses actions soient plus ou moins brutales ou maladroites n'y changera rien : il est indispensable.
Et critiquer ses exagérations, c'est ne pas comprendre son importance ni la vive sensibilité de celles que l'on défend.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Jalouse moi aussi... poly de tête et mono de coeur ?

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Leolu

le lundi 13 mai 2013 à 22h48

J'ai l'impression que ce qui nuit à beaucoup de couples, c'est l'aspect fusionnel.
Je suis quelqu'un de très fusionnel. J'ai donc connu les deux extrêmes :

- J'ai enfermé mon amoureuse dans un couple mono-mono sclérosant : peu de sorties, peu d'amis, beaucoup de choses pour les enfants, pour notre famille, pour notre cocon, je l'admirais, je lui obéissais, je l'assistais dans ses idées... C'était trop. Elle est partie au bout de 12 ans.

- J'ai une amie qui m'apprécie beaucoup. Beaucoup. On a vécu amoureusement quelques mois. Et j'ai vu combien elle est incroyablement maternelle, conciliante, généreuse, très romantique, très humble et très effacée, surtout en ma présence... C'était trop. Je l'ai quittée. J'avais l'impression de vivre avec ma mère ! Pourtant elle est adorable et toujours à mon écoute. On se comprend bien... mais on évite désormais de parler de notre relation plus qu'amicale parce qu'on n'est pas sur la même longueur d'onde. Alors, on reste juste amis. Ce qui la crucifie intérieurement...

Est-ce moi qui ai changé autant, en 10 ans ? Ou est-ce qu'une vie trop fusionnelle est vouée à l'échec ? Ce qui fait la richesse d'une relation, c'est ce qui nous a plu chez l'autre au moment de la rencontre : indépendants, sociables, ouverts sur le monde, avec nos propres passions et nos propres amis...
Autant de choses qu'on perd souvent avec le temps, dans une vie familiale. Surtout si on a longtemps rêvé à cette communion de pensée et de vie ! Alors, il arrive aussi qu'on perde tout intérêt pour cet "autre" avec qui l'on vit... (et j'ai été cet "autre")

"Oui, mais il y a les enfants, le travail, les obligations, les traites... On ne peut pas rester comme avant. Il faut être plus responsable !"

Je n'en suis plus si sûr.

Les enfants ? Si on les confine dans un cocon, ils deviennent sauvages et timides (ou au contraire inquiétants parce que jamais à la maison). On croit que la crèche et l'école les sociabilise ? Pas vraiment, en fait... Rien ne vaut l'exemple parental. Comme une maman qui va voir ses copines de grossesse, puis du judo du gamin, puis du club de danse... Toujours chez l'une ou chez l'autre (avec les enfants).
Le ménage ? On en fait toujours trop. Et trop bien, à la "Bree Van de Kamp".
Le mari ? Oui, il est fatigué. Mais s'il profite du cocon, ce n'est pas ce qui le "nourrit". S'il a besoin de repos, qu'il se repose seul (et on peut sortir). Sinon, c'est qu'il a besoin de partage. Et là, l'épouse attentionn... non ! La "femme complice" pourra prendre le relais. Celle qu'on était quand il nous a connue, enfants ou pas...

J'aurais donc tendance à oublier "l'autre" et à penser à cette "autre" que je pourrais être.

Mais je me trompe peut-être. Je ne suis qu'une homme (hem... si peu, parfois)...

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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