Le mieux c'est sans doute de prendre des extraits de ce mail écrit il y a quelques jour :
"Mais encore faudrait il définir les amours multiples. Je ne vais pas trop développer mais disons simplement que j'ai personnellement toujours eu l'idée que mes rapports amoureux ne pouvaient être basés ni sur l'exclusivité, ni sur la possession et que la jalousie était un très gros défaut. J'insiste sur le toujours, même s'il est évidemment exagéré mais pour dire que cette certitude a précédé mes premières expériences amoureuses réelles d'une part mais aussi la construction
idéologique et politique qui la justifie théoriquement. Je pense que tous les cas sont dans la nature (pardon, dans la société) mais en ce qui me concerne, c'est dans ce sens que ça se passe.
Je ne vais pas entrer (en tout cas pas ce soir, il est trop tard) dans le détail de mes histoires mais disons qu'après une vingtaine d'année d'histoires amoureuses, je sais que le cadre dans lequel je m'épanouis réellement c'est celui de rapports amoureux d'individus libres égaux et autonomes qui profitent
de leur histoire commune sans s'interdire quoique ce soit, y compris pas de vivre d'autres histoires, même importantes et durables. Des rapports qui ne sont régit que par le contrat réciproque passé l'un avec l'autre, par la négociation et par l'expérience commune, construite ensemble, de ce qui épanoui l'un et l'autre. Ça n'est pas simple, parce qu'on ne fait pas simplement abstraction des construits sociaux qui imprègnent nos sentiments, mêmes les plus intimes. La jalousie par exemple, les rapports de genre ne se dépassent pas simplement parce qu'on décide de s'en abstraire et d'ailleurs ne se dépassent même jamais ni complètement ni définitivement. Pas simple donc mais passionnant et, au final, épanouissant."
Claire Démar est une militante Saint Simonienne du début du XIX ème siècle. Passionnée, écorchée vive, précurseure du féminisme. Extraits de sa seconde brochure, notamment sur la liberté amoureuse
Claire Démar est l'auteure de deux brochures « Appel au peuple sur l'affranchissement de la femme » et « Ma loi d'avenir ». La deuxième, dont sont publiés ici quelques extraits, est publiée à titre posthume après son suicide en 1833 à l'âge de 33 ans.
Je trouve passionnant et sa…
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