Polyamour.info

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Rennes (France)

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Discussion : Personnes ayant marqué l'histoire de la pensée et la pratique des relations affectives non-exclusives (polyamour, non-monogamie, amour libre, etc)

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le jeudi 26 septembre 2019 à 13h24

J'avais il y a quelques temps lancé ce fil de discussion Polys renommé.e.s, personnalités célèbres, etc. En réalité la célébrité d'une personne m'intéresse peu. En revanche ce qui m'intéresse beaucoup ce sont les personnes qui ont marqués l'histoire de la pensée et des pratiques de relations affectives non-exclusives, par leur vie, ou par leurs écrits.

On peut continuer à recenser les célébrités sur l'autre fil, mais je me suis dit qu'il était important, et que ça faisait sens, de donner de la place à celles qui —célèbres ou non—, on fait avancer les choses.

Je propose donc de les lister ici. Liste forcément incomplète et toujours en construction.

Je ne sais pas encore s'il faut les classer par ordre alphabétique, chronologique, ou encore par pays de prédilection. On verra quand la liste s'allongera.

Ce fil pourra devenir un article s'il devient plus complet.

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Discussion : Coral Herrera Gómez

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le jeudi 26 septembre 2019 à 12h30

merci @EliC. J'ai complété la fiche.

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Discussion : Brigitte Vasallo

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le jeudi 26 septembre 2019 à 12h30

merci @EliC. J'ai complété la fiche.

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Discussion : [Texte] L’Amour romantique : une construction patriarcale, Elisende Coladan, sept 2019

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le mercredi 25 septembre 2019 à 18h21

EliC
- La littérature sur le sujet est abondante en espagnol et catalan, ainsi que sur les non-monogamies et ne pourrait se restreindre juste à l'article que tu cites où j'ai essayé d'en expliquer les grands lignes.

C'est justement ce que j'ai trouvé intéressant dans ce texte : c'est qu'il dessine les grands lignes de quelque chose qui semble beaucoup plus vaste. Et je trouvais que c'était une bonne manière d'aborder le sujet.

C'est une des richesses de ton travail de traductrice, d'ailleurs, que de nous faire découvrir une autre vision des non-monogamies, et d'élargir notre vision franco-française, ou à la rigueur étatsunienne du polyamour.

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Discussion : [Texte] L’Amour romantique : une construction patriarcale, Elisende Coladan, sept 2019

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le mercredi 25 septembre 2019 à 12h40

Non ce n'est pas hors-sujet. Ça me semble juste une vision un peu passive et individualiste des choses.

Des fois, on a envie (ou besoin) de penser les choses de manière sociétale, structurelle, et pas juste individuelle.

La seule chose que je plussoie c'est la dimension "positive". Convaincre par ce qu'on est, et non par de la stigmatisation. …si tant est que y'ai besoin de convaincre…, car souvent c'est plus un "laissez-moi respirer" qu'un "je veux te convaincre" qui est en jeu.

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Discussion : Dire je t’aime

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le mercredi 25 septembre 2019 à 12h22

bonheur
Pour moi "je t'aime" est au contraire l'expression de mon émotion. Et remercier quand on reçoit, je trouve cela le minimum.

Pourquoi remercier ?
On me fait part d'une émotion. Je l'entends et répond "ok" ou je souris. Ça me semble suffisant. Ou souvent je ne réponds rien.

Et je comprends le "c'est cool" dont parle @HeavenlyCreature (et je pense que je serais cap' de le dire… avec un sourire) :

HeavenlyCreature
Faut dire que mon 1er "je t'aime" au bout de 7 mois de relation a été gratifié d'un "c'est cool" (j'attendais pas spécialement de réponse, mais certainement pas ça..!).

À la limite on peut remercier la personne de le dire. Car le dire c'est pas toujours facile (suis bien placé pour le savoir). Mais on va pas la remercier de ressentir ça !

C'est comme pour la jalousie, dans l'autre sens. On va pas en vouloir à une personne d'être jalouse, donc on va pas remercier une personne de nous aimer.

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Discussion : Dire je t’aime

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le mercredi 25 septembre 2019 à 12h11

et par contre ce que je n'aime pas c'est justement ça :

Aiemama
quand je fais l’amour avec quelqu’un je peux le dire en le pensant vraiment, car dans le moment présent cette phrase prend tout son sens pour moi.

Si on ne me le dit pas dans la vie, je n'aime pas du tout qu'on me le dise au pieu.

Pour moi c'est comme si c'était pas sincère. Comme si ça échappait, dans un moment d'extase ou d'état de conscience modifiée (orgasme ou autre).

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Discussion : Dire je t’aime

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le mercredi 25 septembre 2019 à 12h05

Et puis y'a que quand tu dis "Je t'aime", c'est comme une injonction à l'autre qui doit répondre "moi aussi". Et qu'est-ce que c'est pénible ça ! Ça devient juste une formule de politesse, comme une autre. Vide de sens.

Comme si on ne pouvait pas aimer unilatéralement.

Alors des fois maintenant je dis aussi "Je nous aime". D'abord car c'est +vrai (ce que j'aime c'est souvent notre relation) et ça évite de configurer ce truc injonctif pénible.

Sinon faut trouver la bonne manière de le dire qui ne ramène pas cette injonction. Genre ne pas laisser de blanc après, mais enchaîner sur autre chose. Ne pas y mettre trop d'émotion. Le dire par texto. etc. …eeeeet se retenir de dire "moi aussi" quand l'autre nous le dis (pour ne pas créer de précédent injonctif).

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Discussion : Dire je t’aime

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le mercredi 25 septembre 2019 à 11h58

Aussi, avant de pouvoir dire un simple et franc "Je t'aime"… comme beaucoup, j'ai dévelloppé des stratégies d'évitement, en rajoutant toutes sortes de vocables : Je t'aime bien, Je t'aime beaucoup, etc…

Et puis déjà, il a fallu apprendre à exprimer mes émotions, à parler de la relation, à dire et valoriser les choses positives…

Bref ça a été long quoi !

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Discussion : Dire je t’aime

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le mercredi 25 septembre 2019 à 11h52

Moi j'ai longtemps (très longtemps) eu du mal à dire "Je t'aime". J'avais un blocage a cet endroit.

Car d'une part j'avais des blessures affectives et que ce qu'on me proposait ne suffisait pas à les réparer.

Et d'autre part car le seul Amour que la société semblait me proposer me semblait dérisoirement puéril, malsain et ringard (je ne mettais pas forcément ces mots là à l'époque, mais j'en avais une répulsion assez tranchée).

Alors blocage.

Ce n'est que longtemps après, après avoir découvert la paternité, après avoir découvert la non-exclusivité que j'ai pû un jour me réapproprier ce terme « amour » tant galvaudé et que parfois il m'arrive d'avoir envie de dire "Je t'aime".

Mais j'essaie de ne jamais le dire dans un moment extatique, de laisser-aller ou de perte-de-contrôle.
Au contraire j'essaie de le dire dans des moments calmes et de manière réfléchie, assumée et volontaire.


Accessoirement j'ai longtemps eu du mal avec le terme « Polyamour » à cause de ce terme amour justement. Et je me suis réconcilié avec l'amour en même temps qu'avec le polyamour (l'un permettant l'autre). Et me réconcilier avec l'un comme l'autre m'a permis de vivre des relations non-exclusives plus nourries, plus assumées, plus construites… et donc plus chouette que je ne le faisais auparavant.

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Discussion : [Texte] L’Amour romantique : une construction patriarcale, Elisende Coladan, sept 2019

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le mercredi 25 septembre 2019 à 11h28

Ce qui me plaît dans l'idée de nommer « l'amour romantique » (même si l'emploi du terme "romantique" ne me plaît pas), c'est d'isoler un type d'amour majoritaire et dominant pour n'en faire qu'une hypothèse parmi beaucoup d'autre.

« L'amour romantique » est devenu au fil du temps « l'Amour ». Remettons le à la place qu'il n'aurait jamais dû quitter.

C'est pareil que pour l'agriculture intensive, le cinéma industriel, l'architecture conventionnelle, etc. A chaque fois que le capitalisme et le christianisme se sont emparé d'une notion, ils ont voulu en faire quelque chose d'unique (comme leur Dieu). Remettre un peu de poly(théisme) dans tout ça ne fait pas de mal : il n'y a pas qu'une façon de faire, il y en a plein.

Donc « amour romantique » ou amour-pathos, amour-mania-pathé du grec (cf ce fil), ou tout simplement amour-passion ou passionnel, etc …voire amour-monogame, amour-escalator, amour-patriarcal, amour-possesif, amour-conte-de-fée, amour-Disney, amour-XXeSiècle ou autres…, l'important, +encore que le terme, c'est de savoir de quoi l'on parle : une forme d'amour qui se présente comme seule forme d'Amour possible, et qui charrie son lot de dogmatisme, de frustration et de violence patriarcale…

Et c'est ce qui me gêne dans certains discours « Contre l'amour », c'est qu'ils se trompent de cible. La cible serait donc cet amour romantique uniquement, ou le couple, ou ce qu'on veut.

Mais il est temps de réhabiliter d'autres formes d'amour.

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Discussion : Les 7 degrés de l'amour

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le mercredi 25 septembre 2019 à 11h03

Pour info, j'ai trouvé ces deux liens sur le web :
- l'un qui présente l'échelle de l'amour à 10 barreaux (avec un dessin), cité par Jean-Yves Leloup
- l'autre qui présente l'échelle de l'amour à 7 barreaux, inspiré des travaux de Catherine Bensaid

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Voir aussi le fil qui recense les outils pour relations non-normées.

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Discussion : Brigitte Vasallo

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le mercredi 25 septembre 2019 à 10h44

Et voici le texte de la conférence disponible sur YouTube (juin 2015) :

Brigitte Vasallo
Comment repenser les constructions amoureuses ?

Ce dont nous allons dicuter aujourd'hui est ceci : que se passe -t-il quand tu tombes amoureuse d'une autre personne ? Ou que tu es dans une relation qui se passe bien, qui va bien, et qu'apparaît quelqu'un qui chamboule ta vie. Ce qui est très commun...

Et malgré toutes les ressources dont nous disposons dans la vie, et bien nous n'avons rien trouvé de mieux que de semer un cadavre émotionnel, livrer une horrible bataille, provoquer une terrible guerre et finir avec le cœur brisé, le notre ou celui de notre partenaire.
Donc à partir de là, moi et beaucoup d'autres personnes, nous nous sommes mises à réfléchir. À faire de l'activisme, à mettre le corps au front et voir si il y a d'autres possibilités.

Et j'en suis arrivée à la conclusion que le coupable de nos malheurs c'est ce personnage [Cupidon] qui est là sur les toits et qui attend avec son arbalète.
Et qui nous a fait croire que l'amour réel, l'amour "marque déposée", le grand AMOUR
possède trois caractéristiques qui vous allez le voir sont celles qui nous mènent au désastre.

Premièrement, il s'agit d'un amour unique. Tu as seulement un train du grand amour qui va te passer devant, donc tu ne dois pas le rater. Si tu le rates, ça va être un désastre, tu vas être obsédée par le fait que tu ais raté cette unique opportunité. C'est pourquoi, si tu croises quelqu'un qui te plaît dans la rue, et si cette personne ne veut pas te donner son numéro, tu es capable de la solliciter jusqu'à l'infini.
C'est que le grand amour, c'est aussi un amour exclusif. Moi quand on me demande comme amie sur Facebook et que cette personne n'a aucun ami, ça me fait peur franchement ! Par contre, en amour, c'est plutôt bien si je suis le seul être aimé et que cette personne est incapable d'avoir d'autres amours.
Et en plus le grand amour est un amour éternel, qui reste immuable comme une photo et qui n'est ni traversé par la vie, ni par les événements que nous verrons se succéder tout au long de notre vie.

Pourquoi je crois que c'est important de réfléchir à tout cela, …au delà du fait que ce soit tendance ?
Parce que je pense que premièrement il y a beaucoup de violences qui se justifient au nom de cet amour. Nous pouvons constater les cas de femmes assassinées cette année en Espagne "par amour". Et c'est un amour qui est lui même construit sur ces bases.
Là j'ai laissé l'écran en violet, j'aurais pu mettre ma photo ou vous la vôtre, ça représente
tous les désastres que nous accumulons dans nos CV amoureux, toutes les blessures dont nous souffrons dans nos petites âmes, toutes les fois où nous avons exercé de la violence sous forme de chantage émotionnel et toutes les fois où nous les avons reçues dans notre vie.

Que signifie cette proposition de faire "une révolution des affects" (ce que nous appelons occupylove) ? Comment modifier tout cela ?
Tout d'abord, je lance un appel au calme, parce que que le sujet est à la mode en ce moment et nous sommes tous un peu au taquet. Parce que nous nous sommes rendus compte que la monogamie n'est plus "cool" et du coup on est genre "faut la détruire!!" de manière radicale et immédiate. Bon, comme disait une fille qui a participé à un atelier la semaine dernière :
"Que les amours non monogames auxquels nous aspirons ne nous fassent pas haïr nos amours monogames que nous avons". Nous allons y aller petit à petit, et nous allons voir comment nous pouvons élaborer d'autres formes d'existence.

Je lance donc trois propositions, comme nous avions fait avec le grand amour :
L'une est de penser l'amour comme une énergie renouvelable. Ne pas penser si il/elle aime cette personne en même temps que moi, ma part du gâteau est plus petite qu'avant. Parce que peut- être que ça ne fonctionne pas comme ça, le thème de l'amour. Peut être que plus tu aimes, mieux tu sais aimer et plus tu as d' "entraînement amoureux" pour être meilleur amoureux/se
Nous comprendre les unes les autres, cela va beaucoup plus loin que l'amour, il s'agit de coopération et non pas de confrontation. Nous créons nos amours comme des États entourés de barrières électrifiées : "Que personne n'approche !" Mais peut être que les gens qui nous approchent sont des opportunités de coopération.

Ensuite, comprendre l'amour comme une construction. Ce qui nous arrive dans la rue c'est un coup de foudre, la flèche du personnage maléfique. Mais après l'amour c'est un compagnonage quotidien et une construction commune. Voilà comment je l'illustre, il s'agit d'un rhizome dans un champ de pommes de terre, celui dont parlait Deleuze. Il n'a pas de centre fixe, il n'a pas de structure hiérarchique, il peut s'étendre et il peut bouger. Il me semble que cette proposition de rompre la monogamie se trouve à une intersection. D'un côté il y a le néolibéralisme, qui dit: "Nous pouvons rompre la monogamie car nous sommes libres !". C'est à dire, je fais ce que je veux, je suis un sujet isolé qui fait du capitalisme sauvage des affects, qui exerce une consommation des corps et qui se fout de tout car nous sommes libres.
Là, il me semble qu'il y a un danger de reproduire les violences, car nous nous devons d'envisager les violences, le genre, les structures, la classe pour ne pas reproduire la même merde
multipliées à toutes les relations que nous voulons avoir. Le risque c'est aussi de continuer à rendre cocu(e) comme on l'a toujours fait, mais en mode "tendance". Avec tout l'argument philosophique pour finalement avoir l'amant(e) du moment d'un côté et la mère ou le père de tes enfants d'un autre.

Du coup, j'aimerais faire une proposition d'amours qui ne soient pas possessifs, qui ne soient pas nécessairement exclusifs, mais qui soient pensés comme prendre soin de l'autre et de soi même en mettant le lien au centre de l'attention.

La philosophe Marni Garcez explique : "On ne doit pas créer des liens entre nous, puisque nous sommes tous liés mais on doit arrêter d'avoir peur de ce qui nous lie aux autres." Pouvoir le regarder et le construire d'une belle manière.

Réaliser des accompagnements qui ne soient pas tutélisés et qui ne génèrent pas de dépendance. Répondre à nos entrailles, ne pas prêter seulement attention à ce qui se passe dans la tête, mais prêter attention à ce qui nous fait mal au ventre quand nous sommes dans ce genre de situation
et finalement s'occuper des affects comme nous occupons les places, pour construire un monde qui soit réellement et radicalement nouveau.

Merci beaucoup.

(c'est moi, artichaut, qui souligne)

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Discussion : Lexique

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le mercredi 25 septembre 2019 à 02h07

Je signale cette réflexion que je me suis faite à moi-même sur les termes Amour et Romantique, qui me semble selon les usages regrouper des choses semblables ou au contraire très différentes.

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Discussion : [Texte] L’Amour romantique : une construction patriarcale, Elisende Coladan, sept 2019

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le mercredi 25 septembre 2019 à 01h54

À la lecture de ce texte m'est venu à l'esprit que j'avais tendance, dans un contexte poly, à considérer comme une seule et même chose Amour et Romantisme.

Je m'explique.
Je n'ai jamais aimé ce terme de romantisme, dans un usage autre que désignant une période de l'histoire des arts au XIXe siècle.
Et pour moi l'amour romantique n'existe qu'au XIXe siècle et correspond à une exacerbation des sentiments jusqu'à la passion.
J'ai toujours eu tout à la fois un attrait et une répulsion pour cette période particulière. Attrait pour sa puissance intellectuelle de la nécessité intérieure. Répulsion pour sa dimension jusqu'auboutiste menant à une idéologie de la pureté et dans sa caricature au nazisme hitlérien.

Du coup, longtemps j'ai refusé ce terme associé à l'amour contemporain. Sans compter que dans les médias ou la culture dite "populaire" l'amour romantique est devenue une niaiserie faite de galanterie, couchers de soleil et autres jeux de séductions tous plus insipides les uns que les autres.

Pourtant, à force de traîner dans les milieux poly et féministes et surtout à force de lire de la web-littérature anglophone sur le sujet, j'ai fini par accepter que le terme romantisme, signifie "relation amoureuse" (au moins dans certains contextes ou milieux).
S'inspirant de l'anglais, il y a donc désormais les relations romantico-sexuelles (au lieu de amoureuses et sexuelles). Et l'on peut être a-romantique au même titre que l'on peut être a-sexuel·le.
Cet amalgame et référence à cette période du XIXe siècle m'ennuie. Mais comme dire "il est a-amoureux" (ou anamoureux) sonne mal, j'ai finis par m'habituer et l'utiliser moi-même parfois, au moins dans sa forme négative (a-romantique ou aro pour les intimes).

Alors qu'elle ne fut pas ma surprise de tomber sur cet article «  L’Amour romantique : une construction patriarcale » d'Elisende Coladan sur son site ! Car si Amour et Romantique sont une seule est même chose, quel est donc ce néo-pléonasme d'amour romantique ?!?

Et donc après lecture de l'article (et que je vous conseille) j'en viens à me demander si cette différence de perception entre l'Espagne et la France sur cette notion d'amour romantique qu'évoque Elisende Coladan dans son texte, n'est pas dû, au moins dans certains milieux, à une question de vocabulaire.
Et je serais curieux de savoir ce qu'il en est pour les pays anglophones.

Et j'avoue que je ne sais toujours pas ce que l'on entend en France par « amour romantique » : la passion exacerbée jusqu'à la mort ou la galanterie à l'eau de rose et les couchers de soleil. Ces deux choses me semblent tellement éloignées et même antynomiques.

En tout cas dans le(s) texte(s) d'Elisende Coladan c'est plutôt la passion (type NRE) et les "charmes de l’amour courtois à la française" (type culture du viol) dont il est question. Ou encore le script implicite et ultra-normé de comment est censée se passer une relation de type amoureuse et sexuelle (le fameux escalator, ou escalateur, relationnel).

Tout ça pour dire que je me sent à la fois +embrouillé et +éclairci qu'avant quant à ce terme de romantique pour désigner les relations amoureuses (voire sexuelles).

Et que après cette lecture j'aurais presqu'envie de me dire pro-Amour et aromantique à la fois. Et en tout cas définitivement+ polyamoureux que polyromantique.

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Discussion : Elisende Coladan

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artichaut

le mercredi 25 septembre 2019 à 01h06

Elisende Coladan est une thérapeute féministe et praticienne en sexothérapie, spécialisée dans relations non-monogames et les violences faites aux femmes et violences sexuelles. Elle est également autrice et traductrice.

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Textes :
- La Jalousie dans les relations alternatives à la monogamie, fév 2017.
- Maltraitance, manipulation, abus et violences (physiques et psychologiques), dans les relations alternatives à la monogamie, mars 2017
- De la nécessité et de l’utilité de l’existence et de l’application de protocoles féministes contre les agressions. Témoignage, déc 2017.
- L’Amour romantique : une construction patriarcale, sept 2019
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Traductions :
Elisende Coladan traduit régulièrement des textes d'autrices de langue espagnole ou catalane : Alba Centauri, Mosca Cojonera, Coral Herrera Gómez, Paula Huma González, Pepper Mint, Diana Marina, Neri Arriaga, Brigitte Vasallo, Natàlia Wuwei Climent…
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Ressources :
- le site internet d'Elisende Coladan : therapie-feministe-elisende.com
- le blog d'Elisende Coladan sur la non-monogamie féministe : nonmonogamie.com : Relations sexo-affectives alternatives à la pensée monogame hétéronormative, à partir d'une perspective féministe: traductions, réflexions et analyses.
- voir aussi sur polyamour.info la Liste de thérapeuthe, psy, sexologue, conseiller conjugal, naturopathe, etc… ouvert au polyamour (polyfriendly)

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Voir aussi la liste Liste non exhaustive de Personnes ayant marqué, l'histoire de la pensée et la pratique des relations affectives.

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Discussion : Coral Herrera Gómez

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artichaut

le mercredi 25 septembre 2019 à 00h58

Coral Herrera Gómez est écrivaine et communicatrice féministe espagnole, connue pour sa critique du mythe de l'amour romantique.
Elle est Docteure en Humanités et Communication Audiovisuelle, avec spécialisation en Études de Genre. Elle a soutenu, en 2009, une thèse sur « La Construction socio-culturelle de la réalité, du genre et de l’amour romantique », à l’Université Carlos III de Madrid, Espagne.

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Bibliographie :
- Au-delà des étiquettes: hommes, femmes et trans (Más allá de las etiquetas: hombres, mujeres y trans), 2010 (non traduit en français).
- La Construction socio-culturelle de l’amour romantique, (La construcción sociocultural del Amor Romántico) Editorial Fundamentos, Madrid, 2011 (non traduit en français).

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Textes :
Coral Herrera Gómez a écrit de nombreux textes. Certains ont été traduit par Elisende Coladan en français, par exemple :
- La Construction culturelle de l’amour romantique, fév 2012
- La Violence de genre et l’amour romantique, 2013
- Ruptures amoureuses, séparations affectueuses, oct 2014
- Ce n’est pas toi, c’est la structure: déconstruction de la polyamorie féministe, sept 2015

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Ressources :
- le blog de Coral Herrera Gómez (en espagnol)
- Coral Herrera Gómez sur le blog nonmonogamie.com (fr)
- la page wikipédia de Coral Herrera Gómez

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Voir aussi la liste Liste non exhaustive de Personnes ayant marqué, l'histoire de la pensée et la pratique des relations affectives.

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Discussion : Brigitte Vasallo

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artichaut

le mercredi 25 septembre 2019 à 00h37

Brigitte Vasallo est écrivaine, conférencière, enseignante et activiste antiraciste, féministe et LGBTI espagnole.

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Conférences :
- OccupyLove: Pour une révolution des affects. Rompre la monogamie comme pari politique., juin 2015 VOstFr (lien direct) : voir dans le post suivant, le texte de la conférence.
- Place de la République des affects : Monogamie et polyamour dans la culture hispanique, juin 2020 VFstEs (lien direct)
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Bibliographie :
- Pensée monogame, terreur polyamoureuse (Pensamiento monógamo, Terror Pollamoroso). de Brigitte Vasallo, 2018 (non encore traduit en français)

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Textes :
Brigitte Vasallo a écrit de nombreux textes. Certains ont été traduit par Elisende Coladan en français, par exemple :
- Polyamour et polyfake, août 2015
- Polyamour néolibéral : ressers-moi une assiette de gambas, janv 2018
- Le polyamour, Le nouveau miracle au pouvoir dégraissant, janv 2018
- Je suis polyamoureuse et jalouse, fév 2018
- Polyamour et réseaux affectifs : réforme ou révolution ?, déc 2018

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Ressources :
- le site de Brigitte Vasallo : perderelnorte.com (en espagnol)
- Brigitte Vasallo sur le blog nonmonogamie.com (fr)
- la page wikipédia de Brigitte Vasallo

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Voir aussi la liste Liste non exhaustive de Personnes ayant marqué, l'histoire de la pensée et la pratique des relations affectives.

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Discussion : [Texte] La Construction culturelle de l’amour romantique. de Coral Herrera Gómez, fév 2012

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le mardi 24 septembre 2019 à 23h55

La Construction culturelle de l’amour romantique. de Coral Herrera Gómez, fév 2012
Traduction : Elisende Coladan

Extrait de la présentation :

Elisende Coladan
Lorsque j’ai (…) exposé ses idées [en France], j’ai bien senti combien elles pouvaient étonner, voire déranger certaines personnes, alors qu’en Espagne, elles sont bien connues de la communauté non-monogame.

Extrait du texte :

Coral Herrera Gómez
L’amour est une construction humaine complexe qui a une dimension sociale et une dimension culturelle qui influencent, façonnent et déterminent nos relations érotiques et affectives. Tout en influençant également nos buts et nos souhaits, nos goûts et nos rêves romantiques. La sexualité tout comme les émotions sont, certes, des phénomènes physiques, chimiques et hormonaux, mais aussi des constructions culturelles et sociales qui varient selon les époques et les cultures.

L’amour romantique (…) but utopique à atteindre, empli de promesses de bonheur.

Cette utopie émotionnelle collective est imprégnée d’idéologie, même si elle se présente fondamentalement comme une émotion individuelle et magique qui nait au plus profond de nous-mêmes. L’idéologie hégémonique sous-jacente est de caractère patriarcal, et la morale chrétienne y a joué un rôle fondamental, puisqu’elle nous a conduits sur la voie du modèle hétérosexuel et monogame avec une orientation reproductive.
(…)
Il ne s’agit pas seulement de sexualité humaine, mais également des émotions qui sont politiques et ont une dimension symbolique. Dit autrement, nos sentiments sont prédéterminés et façonnés par la culture et la société dans laquelle nous vivons.
(…)
Dans les récits, il y a une structure de sentiment, une structure expressive, et une source ou paradigme d’émotions : « les récits sont la source principale de la vie émotionnelle de n’importe quelle culture[ ». Ce qui est important dans cette théorie c’est l’idée que si les récits s’apprennent, ils peuvent aussi se désapprendre, si les émotions sont des constructions, elles peuvent aussi être démolies.

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Discussion : [Texte] L’Amour romantique : une construction patriarcale, Elisende Coladan, sept 2019

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le mardi 24 septembre 2019 à 23h40

Suite à la mention de ce texte par @Lili-Lutine, j'ai eu envie de le mettre en valeur, en lui créant une page.

Nouveau Texte d'Elisende Coladan : L’Amour romantique : une construction patriarcale, sept 2019

Extrait :

Elisende Coladan
La première fois, il y a déjà plusieurs années, que j’ai entendu cette expression pour nommer la manière comment nous imaginons et vivons nos relations amoureuses, la présentant comme une construction culturelle, c’est dans les textes de Coral Herrera Gomez[1]. Ce fut une révélation, (…) La description de cette construction, ses mécanismes, ses effets et conséquences, son lien direct avec le processus de l’emprise, avec les violences machistes et conjugales, ainsi qu’avec les féminicides fait l’objet de nombreux ouvrages, ateliers et formations dans les pays hispanophones. C’est devenu un concept bien connu, qui a permis et permet que de très nombreuses femmes comprennent qu’il s’agit de comportements appris et non pas naturels, qu’elles prennent conscience de comment et pourquoi elles vivaient, au nom de l’amour, sous domination, acceptaient et subissaient des violences de toutes sortes, sans arriver à s’en sortir.
(…)
Je me rends compte que, lorsque j’en parle en France, régulièrement, seul le mot amour est retenu, comme si romantique allait de soi, y était intrinsèque. (…)
D’abord, j’ai pensé que c’était parce qu’il s’agissait une notion nouvelle, méconnue en France, fort peu reprise par les féministes francophones. Mais en y réfléchissant, je pense que cela va au-delà. Car comprendre ce que cela signifie, oblige à regarder nos relations amoureuses autrement, à voir comment se construit une manière de vivre les relations qui est totalement inégalitaire et aliénante. Comment en France, le romantisme est vu comme un aspect très positif de l’amour.

(c'est moi, artichaut, qui souligne)

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