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Discussion : Dépassement du consentement non-sexuel

artichaut
le mercredi 11 mars 2020 à 11h48
Et bien commençons pas le sujet que tu lance (et merci d'ailleurs de le lancer, on parle trop peu de ces choses là) :
bidibidibidi
A propos des enfants, notre échange me fait étonnamment réagir vis-à-vis de mon fils (5 mois).
Clairement, l'émission de consentement à son âge est quasi impossible (si on considère en plus que je dois le comprendre). Il est capable, en pleurant, d'émettre une sorte de non consentement, même si les pleurs sont plus un signe de gêne que d'absence de consentement. Et sa compréhension du monde font qu'il n'est pas capable d'émettre un consentement éclairé dans beaucoup de cas.
Par exemple, les vaccins le piquent et il pleure. Il n'est donc, de fait, pas consentant à se faire vacciner, pourtant, moi, je suis très certain que je souhaite qu'il le soit.
En tant que parent, j'ai tendance donc à prendre des décisions pour lui, dans les deux acceptions de cette phrase, c'est-à-dire à sa place et pour son bien. Ce qui est piégeur : Dépasser le consentement pour le "bien" de quelqu'un, est-ce bien ou mal ? Ca reste un dépassement de consentement, et puis, comme on dit, l'enfer est pavé de bonnes intentions...
En fait, j'ai beau comprendre la notion de consentement et me dire que j'aimerai ne pas nuire à celui de mon fils, force est de constater que c'est certainement illusoire. Je m'attends bien à ce qu'il me fasse une comédie au supermarché pour avoir des bonbons ou que je doive le forcer à aller se coucher tôt (ce qui est d'ailleurs déjà le cas, c'est moi qui choisit l'heure de son coucher).
Ce que tu appelles consentement (non-sexuel) n'est-il pas plutôt quelque chose de l'ordre du libre arbitre ? Décider soi-même de sa vie, pour soi-même, et ne laisser personne d'autre (pas même les gens qu'on aime ou qui nous aiment) décider à notre place.
Ceci me semble très très important à tout âge de la vie.
Et c'est sûr que la parentalité (mais aussi d'autres choses, comme travailler avec des enfants, s'occuper d'enfants dit "handicapés" et +largement toute situation de pouvoir) vient questionner à fond ces questions là.
Pour rester sur la parentalité et la toute petite enfance, ton enfant n'a déjà pas choisis de naître. Donc déjà dès le départ, il y a un truc où on ne lui demande pas son avis. Ensuite en effet, à 5 mois, il n'es pas encore apte a tout décider de sa vie, et même tu as un rôle pour lui apprendre à (bien) vivre dans ce monde.
Encore j'ai tendance à penser qu'à 5 mois, c'est assez "facile" car justement il n'est pas autonome. Mais t'as raison, c'est peut-être déjà là que tout se joue. Car du côté des parents clairement des (mauvais) plis se prennent, et l'on prend habitude de décider à la place de notre enfant, "pour son bien" (l'un des pire argument qui existe, pourtant). Et pour le coup, oui, son consentement va être bafoué des centaines de milliers de fois par vous parents, par les ami·e·s et la famille qui vous entourent, et par les organes de la société ensuite (école, travail, patrie). Accessoirement il sera dans l'ordre des choses que son consentement sexuel ne soit pas respecté non plus (puisque ce n'est qu'un parmi d'autres).
Oui, c'est assez terrible. On fabrique des moutons et on les envoie de nous-même à l'abattoir social.
Un des seul remède que je vois, c'est justement, comme tu le fais, de te poser la question très tôt, de réfléchir à ça, de lire sur ça, de tenter de te rappeller de la vie que tu as vécue en la matière, et de à tout moment te poser intimement la question « est-ce que ce que je fais est bien ? ».
Et encore ce ne sera pas suffisant. Il va falloir être à l'écoute sincère de ce qu'exprimera ton fils et te remettre sans cesse en question, croyant détenir la vérité (de ce qui est bien pour lui), et te plantant en réalité très très souvent.
Un autre remède c'est l'empathie. Que les mères ont +de facilité, me semble t-il, à développer. Et qui peut revenir au même, ou être complémentaire, de l'introspection permanente.
Tout ça étant rendu encore +complexe, par le fait que respecter le consentement de l'autre ne veut pas dire tout lui accorder. L'enfant-roi n'est pas la solution.
Comment trouver un juste milieu entre tes limites, celle de ta compagne, et les siennes ? Vaste chantier !
Perso je pense qu'un enfant est très tôt autonome, et capable de prendre des décisions. Beaucoup +tôt que ce que nous dis la société. En fait dès qu'il parle et peut s'exprimer, la question du consentement va être en jeu (enfin elle l'est déjà même avant ça, comme tu le remarque justement). Il va apprendre à dire "Non" et ce sera un apprentissage primordial dans sa vie. (comme on dit : il faut apprendre à dire non, pour savoir dire oui).
Mais il va aussi expérimenter ce Non, avant de savoir s'en servir (donc au début, ce ne sera pas forcément, le reflet de son consentement clair et limpide, mais juste de l'expérimentation). Et surtout il va subir le votre de Non. Et ça c'est assez terrible. Combien sommes-nous à être des handicapés de la vie, juste parce qu'on a peur de recevoir un Non ?
Bref, je ne suis pas sûr qu'il y ai de solutions. Perso je galère toujours avec ça. Moi ce qui m'aide c'est essayer d'accepter les choix des autres, mais aussi d'essayer de comprendre (en essayant de faire que ce soit pour moi-même, et non pour juger l'autre, et valider/invalider ses choix).
Entouka l'aider le+tôt possible à prendre des décisions, l'encourager à ça, le valoriser dans ses choix, l'aider à prendre conscience des implications et des conséquences de ses choix, et en assumer les conséquences.
En tant que parent, j'ai beaucoup œuvré à ça. Même trop peut-être parfois. Responsabilisant l'enfant à un âge, où il pourrait juste avoir envie de se laisser porter.
Qu'on te demande ton avis tout le temps pour tout, doit être fatiguant à la longue. Mais c'est "la solution" que j'ai trouvé pour moi-même. Je ne dis pas que c'est la bonne.
Discussion : Relations polyamoureuse sans rapport sexuel

artichaut
le mardi 10 mars 2020 à 23h29
…c'est que quand même, de l'œuf ou la poule, je me demande, quelle est la cause ?
mais oui, c'était plutôt une boutade
après le drama, il est aussi dans la quotidienneté, la conjugalité, bref ce que l'amour à en commun avec la famille
Discussion : Relations polyamoureuse sans rapport sexuel

artichaut
le mardi 10 mars 2020 à 17h11
Comme je (vous) pose beaucoup de questions, je vais essayer de répondre aussi.
Qu'est-ce qui pour moi différencie l'amour de l'amitié ?
Il y a des personnes que j'aime. Dont certaines qui me disent qu'on est "amis" (sans doute car on ne partage pas de sexe, ou parce que ça les arrange sociétalement).
Je ne suis pas certain de voir la différence avec des personnes que j'aime d'amour-amoureux. Sinon le désir-des-corps. Et encore que… les choses sont parfois bien complexes. Je peux avoir du désir-des-corps (tendresse) et même du désir-des-sexes (échanges de fluides) avec des personnes avec qui je n'en partage habituellement pas. Ces désirs là sont changeant et non figés (un peu comme la météo). J'ai donc une météo du désir, complexe, changeante et inégale.
Le sentiment d'amour, n'est pas que lié à ce sentiment de désir chez moi. Même si le tactile (a minima de la tendresse ou du contact physique) aide à développer ce sentiment d'amour. Disons qu'une connexion des corps, crée une connexion des âmes.
Les "ami·e·s" seraient alors peut-être ceux et celles avec qui je n'échange jamais de contact physique (ou juste pour dire bonjour, et encore avec retenue), voire avec qui ce contact me rebute (malgré une complicité à d'autres endroits).
Il y a aussi le sentiment d'amour-NRE. Là on va retrouver le manque de l'autre, l'envie d'être tout le temps avec l'autre, le sourire un peu bêta ou béa, les papillons dans le ventre etc. Mais pour moi, c'est juste lié aux corps qui se découvrent, qui se connectent. Et au fait qu'on est pas habitués à ça. Comme si ça reveillait des parties de nous trop souvent en sommeil.
Concrètement, les personnes que j'ai le sentiment d'aimer (par opposition à une supposée amitié), sont des personnes pour qui j'éprouve une forte empathie. Des personnes auxquelles je me sent connectés. Quand je pense à elles, souvent je ressent dans mon corps un truc un peu englobant. Par exemple une émotion qui part du pubis/nombril et remonte vers mon torse et ma tête. Et la sensation que mon corps s'étend, se dilate. Que je me connecte au monde aussi.
Ça peut me faire ça aussi quand je suis dans la nature (amour de la nature, sans doute). Me sentir petit dans une immensité.
Pour le désir sexuel, c'est un peu différent. Je dirais que ça part du sexe et que ça se dirige ensuite tant vers le bas du corps (jambes, pieds) que vers le haut (tête, bras, mains). Ça part en étoile quoi et vers les extrémités (et plutôt ça s'arrête aux extrémités, ça ne va pas +loin).
Là je parle surtout en l'absence de l'autre. Parce que en présence j'arrive moins à être dans mes ressentis. Et que je saurais moins décrire.
Je ne sais pas si c'est clair. Ni si ça aide.
En tout cas, autant le désir est changeant (comme la météo), autant l'amour (comme l'amitié) me semble solide. Même s'il y a des hauts et des bas également dans le quotidien (cf les "micros-moments-d'amour").
En tout cas en amour il y a une sorte de source ou de fleuve d'amour auquel je peux facilement me connecter (même dans les moments de désaccord ou de conflit). Et peut-être que c'est moins facile en "amitié" (où je serais plus intransigeant, et +campé sur mes positions, moins empathique, quoi).
Et du coup j'ai envie de mettre +d'amour (= +d'empathie, +de connexion aux autres) dans ma vie. Donc mettre de l'amour dans l'amitié.
Et +ça va, moins j'arrive à faire de différence claire, comme plusieurs d'entre vous semblez le faire, entre amour et amitié.
Et pour revenir au sujet de départ, à savoir les relations (poly)amoureuse sans rapport sexuel, il me semble que l'amour pour moi n'a plu grand'chose à voir avec le sexe. Mais avec le contact physique, oui. Le sexe pouvant s'inviter ou non dans la relation (en partir aussi, y revenir, etc sans changer fondamentalement la donne).
Discussion : Relations polyamoureuse sans rapport sexuel

artichaut
le mardi 10 mars 2020 à 16h31
Siestacorta
Quand on parle d'amour, le potentiel de drama est déjà là d'emblée.
Quand on parle de famille, le potentiel de drama est déjà là d'emblée.
C'est ça le rapport ?
Discussion : Relations polyamoureuse sans rapport sexuel

artichaut
le mardi 10 mars 2020 à 16h24
alinea7
"Le transfert en psychanalyse désigne un processus au cours duquel des sentiments ou des désirs inconscients envers les premiers objets investis dans l'histoire d'un sujet — le plus souvent les parents —, se trouvent reportés sur une autre personne."
Les auteurs dont je parle réhabilitent le transfert comme opportunité de grandir et se manifestant "dans la grande majorité des relations importantes."
J'aime bien que le concept de transfert sorte du champs de la psychanalyse. Je suis obligée de constater que mon vécu infantile influence ce qui se passe dans toutes les sphères de ma vie, y compris et surtout amoureuse.
Et je constate que les personnes que j'aime ont des aspects de leur personnalité ou de leur relation à moi qui répondent à des schémas y faisant écho aussi.
Ce que je n'ai pas en amitié. En amitié je ne sens pas d'enjeu en moi.
On irait chercher en amour des choses que l'on ne peut trouver seul·e. Ou des choses que l'on a perdu et que l'on souhaite retrouver. Ou des piliers rassurants tout autant qu'encourageants. Ou des chemins d'expériences pour parcourir ou résoudre des questions de l'enfance ?
Transférer l'amour qu'on a reçu… —enfin quand c'était de l'amour (ou alors transférer les sentiments qu'on a reçus)— …vers des personnes qui nous semblent pouvoir cristalliser ou poursuivre quelque chose du même ordre ?
Ce ne serait alors pas uniquement, se projeter soi dans l'autre, mais se projeter soi-et-sa-famille, soi-et-son-passé dans l'autre ? Trouver un·e autre capable de nous accueillir. Un nous complexe composé de soi, de son passé, de sa famille, etc. Comme un nous dans notre entièreté ou notre complexion sociale et historique ?
…et pourquoi seulement en amour ?
parce que nos personnes de références (parents…) nous aurait donné de l'amour (ou de la haine, ou des traumas…) ou aurait vécu entre eux, au sein de leur couple, de l'amour …mais pas de l'amitié ?
…et si on étais élevés par des amis et non par des parents-amoureux(ou-supposément-amoureux), ça changerait quelque chose ?
Discussion : Relations polyamoureuse sans rapport sexuel

artichaut
le mardi 10 mars 2020 à 16h12
dragonphoenix
Wow, c'est un véritable interrogatoire tout ça ^^
En fait, les trucs que je citais n'était pas voués à y répondre point par point. Ce n'étaient que des exemples (pris d'ailleurs dans des trucs communément admis, +que dans des trucs pour lesquels je cherchais des réponses précises). Le but étant plutôt d'inciter chacun·e a aller chercher ses propres descriptifs.
Donc incitation à l'introspection plutôt qu'interrogatoire…
Mais merci pour les réponses.
Discussion : Dépassement du consentement non-sexuel

artichaut
le mardi 10 mars 2020 à 13h20
bidibidibidi
C'est quand même dingue que consentement soit directement associé à consentement sexuel. Comme si le consentement dans les autres domaines de la vie était secondaire.
J'aurais tendance à dire : c'est pas que les autres sont secondaires, c'est que celui-ci est primordial.
bidibidibidi
Je me demande aussi si les problèmes de consentement ne viennent pas directement de notre enfance, période où notre consentement était constamment ignoré au profit de ce que les adultes voulaient. Une habitude que l'on garderait après et qu'on continuerait de perpétrer...
Ça c'est certain. Et ce serait un sujet intéressant à traiter.
Nous vlà avec 4 sujets en un :
- Ma compagne veut un enfant / Pas moi / (Qui à raison ?) Que faire ?
- Les commentaires sur des sites comme Doctissimo sont affolants
- Consentement non-sexuel VS Consentement sexuel
- Consentement & Enfance
T'as une préférence ?
Ça te va de traiter les 4 dans ce même fil ? Moi ça me semble beaucoup pour un seul fil. Mais c'est toi qui dit.
Et on peut très facilement ouvrir d'autres fils.
Discussion : Vitesse

artichaut
le mardi 10 mars 2020 à 00h25
Je lance un sujet, un peu comme ça, un peu au hasard pour voir ce que ça donne :
Avez-vous dans vos vies, constaté des différences de vitesse en terme de
- prise de conscience de ce qui se joue entre vous et l'autre personne
- mise en jeu de ce qui peut initier (ou construire différemment) la relation
Trouvez vous que les "monos" sont dans des problématiques de vitesse +rapides que les poly ?
…compte tenu —par exemple— d'une certaine "urgence" à se lier, …genre pour pas se faire piquer l'opportunité qui se présente.
Est-ce que, être poly vous donne une sérénité, une tranquillité, vis-a-vis de ces problématiques temporelles. Ou est-ce que au contraire vous êtes confronté à n'être jamais à la "bonne vitesse", toujours +lent·e que les personnes qui vous entoure ?
Discussion : Relations polyamoureuse sans rapport sexuel

artichaut
le samedi 07 mars 2020 à 09h49
alinea7
Ce qui se rajouterait dans l'amour, je dis peut-être une bêtise mais j'ai l'impression que c'est influencé par si je trouve dans la personne ou la perception que j'en ai ou dans notre relation quelque chose de l'ordre du transférentiel. Ce sont des relations qui me mettent dans quelque chose de reconnu et involontairement recherché, qui soit resté un enjeu important.
Donc ce serait pareil modulo le sens.
Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu entends par transférentiel et par modulo le sens…
quelqu'un·e qui rempli des attentes que tu ne savais pas avoir ou que tu avais oublié ?
quelqu'un·e qui donne du sens à ta vie ?
Discussion : Dépassement du consentement non-sexuel

artichaut
le samedi 07 mars 2020 à 01h35
Je pense @bidibidibidi que le titre de ton sujet est maladroit et malapproprié. Et la réaction de @dragonphoenix me semble +que logique.
Si tu veux parler de ce qui se dit sur certains sites (hum, on a pas finit, si faut critiquer la validité de tout ce qui existe sur le web, mais soite si c'est ton souhait…) pourquoi ne pas le dire ainsi ?
Le terme consentement est polysémique certes, mais sans précision particulière et mis en lien avec le genre comme tu le fais, il tend directement à connoter "consentement sexuel". Du coup ton titre « Dépassement du consentement, un problème de société indépendant du genre » ressemble je trouve à… un slogan masculiniste.
Discussion : [Outil] Questionnaire relationnel

artichaut
le samedi 07 mars 2020 à 01h17
bienvenue ici @jfalc
jfalc
à faire des listes on s'enferme vite dans une conception à priori
…pour moi les listes ne sont jamais qu'un support à discussion (avec soi-même ou avec l'autre)
Discussion : Relations polyamoureuse sans rapport sexuel

artichaut
le samedi 07 mars 2020 à 01h11
dragonphoenix
Je suis incapable d'expliquer comment, mais clairement je ne ressens pas la même chose.
C'est quand même curieux, ça, non ??
N'y a-t-il pas moyen de creuser un peu tout de même ?
Il y aurait-il un lien avec… je sais pas :
- le manque ressentis en l'absence de l'autre ?
- le fait de penser à l'autre souvent ou de vouloir le vouloir tout le temps ?
- une empathie particulière ?
- des papillons dans le ventre ?
- un lâcher prise ?
- une absence de discernement ?
- une admiration ?
- etc
Il est comment ce ressentis amoureux ?
- piquant ?
- envelloppant ?
- doux ?
- localisé ?
- chaud ?
- duveteux ?
- poreux ?
J'ai du mal à me dire qu'on ne puisse décrire un ressentis.
Ou alors n'il y a-t-il pas (c'est possible aussi) une volonté consciente ou inconsciente de ne pas le décrire ?
dragonphoenix
l'autre était amoureux et où, du coup, sa possessivité posait problème pour avoir une réelle relation amicale.
Est-ce que amour va avec possessivité pour toi ?
Siestacorta
Amour est un mot qui parle autant du sentiment que de la relation.
Vous êtes plusieurs à parler de sentiment. Avoir des sentiment, etc.
Est-ce que l'amour serait un Je pour vous (je ressent), et l'amitié un Nous (nous faisons ensemble) ?
Discussion : Relations polyamoureuse sans rapport sexuel

artichaut
le vendredi 06 mars 2020 à 16h38
je me demandais…
est-ce que pour vous (notamment bidibidibidi et dragonphoenix) amour/amitié c'est binaire, c'est à dire que vous savez avec certitude que c'est l'un ou l'autre ? et non pas qu'il puisse y avoir un continuum de l'un à l'autre, et que parfois on pourrait être quelque part entre ces deux pôles ? Avec par exemple un peu d'amour et beaucoup d'amitié ou un peu d'amitié et beaucoup d'amour, etc.
…et si oui, si c'est binaire pour vous, ou quasi-binaire, arriveriez-vous à décrire la différence, je veux dire physiquement, en terme de ressentis ? et qui vous fait savoir si précisément la différence.
…ou si les mots ne suffisent pas, comment dessineriez-vous l'amour et comment dessineriez-vous l'amitié ?
(je dévie la discussion initiale du fil, alors on peut aller discuter sur un autre fil)
Discussion : Relations polyamoureuse sans rapport sexuel

artichaut
le vendredi 06 mars 2020 à 10h37
bidibidibidi
Je pourrais résumer ça à l'intimité.
Oui. Moi c'est ce que je nomme « relation » = partage d'intimité (chacun·e mettra ce qu'il/elle voudra derrière cette notion) + se câler des temps pour se voir rien qu'à deux. Quand ces deux choses sont réunies, je me dis que j'ai une relation avec la personne. Et oui, il y a une forme d'amour a vouloir faire vivre cette relation.
Discussion : Relations polyamoureuse sans rapport sexuel

artichaut
le vendredi 06 mars 2020 à 10h33
bidibidibidi
Pour moi (et j'insiste sur ce point), la différence entre amitié et amour, c'est le désir de solitude avec la personne.
Avec un ami, je n'ai pas particulièrement envie d'être seul.
Ah ben j'ai peu d'amis et beaucoup d'amoureux alors !
Se voir à deux et passer du temps à deux, est mon mode relationnel privilégié. Ce que je préfère avec la plupart des gens important pour moi.
Après, je sais bien, qu'on a pas toutes et tous les même façon de ressentir/vivre les choses. Et donc on mets pas les même mots. Voire on essaie de faire coller tant bien que mal, des mots usuels sur des situations et des vécus résolument différent·e·s…
Discussion : Relations polyamoureuse sans rapport sexuel

artichaut
le jeudi 05 mars 2020 à 22h26
bidibidibidi
Je trouve un peu dingue cette focalisation sur le sexe, surtout après la révolution sexuelle.
En gros, tu peux tomber raide dingue de quelqu'un, passer ton temps à penser à cette personne et avoir des discussions sans fin avec elle/lui, s'il n'y a pas de sexe, c'est juste de l'amitié.
Tu couches deux fois avec quelqu'un et tout le monde te croit en couple.
Merci @bidibidibidi. C'est bien résumé.
Siestacorta
trop de choses pour définir la différence amour/amitié juste par un coup de bite
J'aime bien la formule (même si elle porte en elle le poids du patriarcat).
Est-ce à dire que la pseudo différence amour/amitié nous est héritée du patriarcat ?
dragonphoenix
On peut tout à fait être amoureux de quelqu'un et ne pas souhaiter pour autant relationner avec cette personne.
On peut tout à fait trouver son équilibre et son bien-être dans le fait d'être juste amoureux, profiter de l'énergie que donne ce sentiment, et apprécier de voir l'autre heureux dans sa vie, même si on n'y a pas sa place, et sans forcément ressentir le besoin d'y avoir sa place justement.
Le regarder vivre sa vie pleinement de loin, et admettre qu'il n'a absolument pas besoin de soi dans sa vie, voire même que ça ne lui apporterait probablement rien, et juste savourer la beauté de son bonheur.
Ça m'a fait penser au lien parent/enfant (enfants ayant grandis et vivant leur vie de manière indépendantes).
dragonphoenix
je considère que "la" personne idéale pour moi (il peut tout à fait y avoir plusieurs personnes idéales ^^), c'est une personne qui n'aurait pas besoin de moi.
Ça ne me semble pas si rare. Ni si impossible de trouver des personnes ad-hoc.
Discussion : Relations polyamoureuse sans rapport sexuel

artichaut
le jeudi 05 mars 2020 à 11h53
tyler_d
je n'ai jamais eu de rapport sexuel avec une personne pour qui je n'éprouvais pas un minimum d'amour.
Mais la réciproque est-elle vraie ?
N'as-tu jamais aimé, ou ne pourrais tu aimer, sans avoir de relation sexuelle ?
Discussion : Relations polyamoureuse sans rapport sexuel

artichaut
le jeudi 05 mars 2020 à 11h33
Bienvenue tyler_d ,
Déjà qu'est-ce que le sexe pour toi ?
Tu parles de contact physique, s'embraser, se caresser, se toucher ?
Est-ce du sexe cela pour toi ?
Car on peut aussi faire tout cela avec ses "ami·e·s", ses enfants, etc.
Où place-tu la frontière de ce qui est du sexe, et de ce qui n'en est pas ?
Déjà rien que sur ça les avis vont probablement diverger. Et donc il va être difficile de trouver des repères valables pour tous et toutes.
Idem pour l'amour. Idem pour l'amitié. Idem pour définir ce qu'est « une relation ».
Alors par soucis de simplicité, ou pour ne pas avoir à se justifier auprès des autres, ou parce que la vie affective c'est bien +complexe qu'on nous le dit, ou etc... oui plein de poly ont des relations sans un de ces trucs qui semble obligatoire dans le "combo monogame". Par exemple : ne pas habiter ensemble, ne pas partager de sexe génital, ne pas s'embrasser, ne pas se sentir "amoureux", ne pas se tenir par la main, ne pas se voir souvent, ne pas faire de projets, etc etc
Perso, une « relation poly » pour moi, c'est une relation importante et que je vais prendre en compte en rapport à une autre relation importante (car il pourrait y avoir de la jalousie entre elles).
Mes "amoureuses", "ami·e·s", "enfants"… sont des relations polys.
Inversement je pourrais partager du sexe avec une personne et que ce ne soit pas une "relation poly" (parce que sans lendemain, parce que secondaire à ces autres relations importantes, prioritaires* si l'on veut).
Poly, si tu veux, pour moi, ça veut dire : aimer, prendre en compte, prendre soin de, et vouloir le bonheur de l'autre (avec empathie et compersion).
Le reste (si on aime aller au cinéma, partager du sexe, discuter des heures, ou se faire des massages) c'est de l'ordre de la spécificité à chaque relation, mais c'est autre chose que poly ou pas-poly.
Je dis pas tout ça comme des vérités bien sûr. D'autres aurons des avis, des vécus, des ressentis différents. Sur ce forum ou ailleurs. Mais je te donne un point de vue.
————————
*En ce sens je me rends compte qu'une relation secondaire n'est peut-être pas pour moi une relation poly. Créer une hiérarchie serait séparer la constellation poly du reste. Il y a celles et ceux qui sont prioritaires dans ma vie, et que je prends en compte les un·e·s par rapport aux autres, c'est ma constellation poly. Et puis il y a les autres : les relations secondaires, les potes, les connaissances, une partie de la famille…
Discussion : [Outil] Questionnaire relationnel

artichaut
le jeudi 05 mars 2020 à 10h37
Merci JF pour ce questionnaire.
Je me permet de recopier ici les 10 questions principales.
(pour archive, pour le moteur de recherche, pour les comparer, pour donner envie de suivre le lien que t'as donné, pour proposer un résumé, pour en discuter, etc)
Julien Falconnet
0) Est-ce que tu souhaites savoirs que j’ai d’autres relations affective et sexuelles ?
1) Comment et quand souhaites-tu entendre parler de mes autres relations ?
2) Que souhaites-tu savoir de mes autres relations ?
3) Qu’est-ce que je peux dire de toi et de notre relation à mes autres partenaires ?
4) Quelles assurances/tests souhaites-tu avoir concernant mon hygiène, en particulier sexuelle ?
5) Quels moyens de protection contre les IST veux-tu utiliser ? De contraception ?
6) Quels sont les signes publics d’affection que tu envisages ?
7) Quels contacts souhaites-tu avoir avec tes autres relations lorsque nous passons du temps ensemble ?
8) Quelle est la fréquence maximale et la fréquence minimale qui te semblent naturelles pour nos différentes formes d’échanges ?
9) Est-ce que tu as besoin de précautions particulières de la part de ceux avec qui tu partages une relation affective et/ou sexuelle ?
Perso, j'aime bien la simplicité de ce questionnaire.
Après, comme d'autres, il me semble partir du principe que l'on est déjà en relation (affective et sexuelle).
J'aimerais bien aussi un questionnaire qui aide à se positionner relationnellement, à discuter de qu'elle relation on veut (ou pas) construire.
Les questions 0-1-2-7-9 me semblent spécifiquement poly. Les autres me semblent valables aussi en contexte mono.
En élargissant, la question "0" aurait pu être :
- Es-tu ok avec le fait que j'ai d'autres relations ?
…rendant tout le questionnaire mono-compatible.
Discussion : J'ignore ce que je vous demande

artichaut
le mercredi 04 mars 2020 à 17h57
jio
C'était pour lui. Lui qui a rencontré une femme qui ne croit pas au polyamour. Alors on se sépare pour qu'il aille avec elle, qu'elle aille avec lui.
Oui, c'est une chose terrible que cela.
En temps normal le polyamour est rassurant. Justement car l'on sait que même si l'autre rencontre une nouvelle personne, et quelque soit ce qu'il peut se passer entre ces deux êtres (sexe, amour & co) cela ne remettra pas en question ce qui se vit avec nous.
Mais oui, c'est compter sans la force et le "danger" de ces personnes monos, qui rencontrent un·e poly et refusent de s'ouvrir au poly. Alors, que ce soit par exigence de la personne mono, ou par empathie de la personne pivot, cela, oui, peut faire rompre le fil du polyamour.
Peut-être n'est-ce que de la NRE. Peut-être il y a encore un ou des possibles. Difficile de savoir. Et difficile, dans pareil cas, de se contenter de peut-être…
Et oui ça peut donner l'impression de tomber du haut du fil (alors qu'en réalité, c'est l'autre qui a quitté le fil).
Oui, c'est pas forcément simple de se convaincre, que l'on fait encore les bon choix.
C'est là sans doute qu'il faut chercher à interroger tes convictions les plus profondes, pour savoir ce qui est bon pour toi, et la manière dont tu veux vivre tes relations.