Polyamour.info

Aoi

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Lodève (France)

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Discussion : Dévoré par la jalousie

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Aoi

le vendredi 14 février 2020 à 23h17

Salut !

J'ai aussi été dans des phases très jalouses, et destructrices.
J'ai mis du temps à accepter que je me dévalorisais sans cesse, à la fois du simple fait que j'étais jaloux, et d'une autre part car je me comparais aux autres (entendre par "autres" les autres relations de ma copine) en me dénigrant forcément par rapport à eux.
Ca a mis du temps mais j'ai appris à connaitre et accepter mes points positifs, comme mes défauts, en acceptant que les autres en ait des différents. Ce qui ne les rendait pas mieux, juste différents.

Je trouve déjà que tu réagis super bien, tes mots sont hyper bienveillants envers ta copine. Essaye de l'être autant envers toi aussi.

Si tu ne veux pas lui demander de ne plus voir son autre relation, tu peux peut être essayer de trouver un rythme qui te conviendrais dans un premier temps ? Te permettant d'alléger un peu ces montagnes russes en vous donnant le temps (entre chaque "hauts" et "bas" et entrevues) de vivre des choses chouettes à deux.

Je parle pour moi, mais un truc qui m'a aidé aussi, c'est me rendre compte des "films" que je me faisais dans ma tête. Et que ces films, c'était des fantasmes. Sauf que je les vivais mal car je les déroulais entre ma partenaire et ses autres relations.Pas avec moi.
Au final, ces films m'ont aidé car ils mettaient en valeur les envies que je nourrissais pour notre relation et parallèlement les peurs que j'avais qu'elles les vivent uniquement avec d'autres. Les analyser fait mal, mais peut aussi aider à désactiver le mal être qu'ils génèrent.

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Discussion : Lettre de remerciements à la non exclusivité amoureuse et sexuelle

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Aoi

le samedi 01 février 2020 à 17h27

@Caoline , ça me donne envie de tenter l'expérience, ce sera intéressant, ne serait-ce que pour moi. Ca va me prendre un moment par contre, emploi du temps chargé en ce moment et travail d'écriture et d'introspection non négligeable.
Si ça te tente, je reviens vers toi au moment (un jours ;) ) où j'ai quelque chose d'un peu construit, et tu me fais de la relecture ?

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Discussion : Lettre de remerciements à la non exclusivité amoureuse et sexuelle

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Aoi

le jeudi 23 janvier 2020 à 20h26

Salut vous tous,

Je suis plus ou moins à l'aise car comme je le dis au début,
" Je me suis rendu compte en lisant les témoignages et réflexions d’autres personnes que ça pouvait être très enrichissant. D’où cette envie de le partager aujourd’hui, teintée d’une légère impression du syndrome de l’imposteur, car certaines réflexions sont très récentes. Mais est-ce l’ancienneté d’une réflexion qui fait sa légitimité et son ancrage profond ?"

Certaines amies proches à qui j'ai fait lire ce texte m'ont incité à le partager. Ce qui m'a décidé.

Mais il y a 7 mois à peine j'étais dans une phase très dure, et très perdu. Beaucoup de remises en question sur les dernières années écoulées avec un regard plutôt pessimiste sur ma capacité à vivre le polyamour sereinement (le polyamour en général,que ce soit le mien ou celui de ma partenaire, ou ma "polyacceptation"). Là aujourd'hui, j'ai le sentiment ces 7 derniers mois d'avoir fait un bond en avant, stable, et joyeux, qui s'est nourri de tout ce processus des dernières années. Comme si les expériences et réflexions vécues pendant 12 ans avaient pris sens en quelques mois, pour s'asseoir en moi avec chaleur. Et se traduire directement dans ma manière d'appréhender le monde. C'est comme si c'était mon "vrai" Poly-out (pour reprendre . la proposition d' @artichaut ). Ou que j'avais enfin trouvé le recul nécessaire pour clairement pouvoir identifier ce que les non exclusivités m'avaient apporté. De ce fait, j'ai pu les aimer pleinement (les non exclusivités) et réellement embrasser ce que signifiait intérieurement le polyamour. D'où cette envie de remerciements. Et d'où cette envie de partager les processus internes de déconstructions de notions induites par notre environnement social et historique (entre autres) et qui ont pu faire du mal à mes proches et à moi même.

Bref, j'ai hésité à partager ce texte, Merci donc de vos retours positifs, le fait que vous y trouviez de l’intérêt me touche beaucoup.

Caoline
Merci pour ce texte très agréable en effet mais il donne très envie que tu développes, que tu expliques comment s'est faite l'évolution en pratique. Ça serait utile à beaucoup.

Je ne sais encore trop comment faire sans en faire un pavé illisible. Le texte que j'ai partagé vient de petits écrits étalés dans le temps, souvent en réaction à des situations très précises . De là à en faire un témoignage construit sur "l'évolution pratique", il y a du travail.

Ce texte, je l'ai vu comme un partage de notions presque "politiques" (et qui me paraissent importantes) de ce que les non exclusivités m'ont permis de toucher du doigt et faire évoluer plus que comme un partage pratique au jours le jours de ce qui m'a permis de poser le doigt sur ces notions et les faire évoluer.
J'ai l'impression que les thèmes développables sont multiples et vastes, que dans la pratique il y a eu des grands hauts et des bas profonds. Je serais curieux de savoir si il y en a en particulier que tu aimerais voir développés ? Ca m'aiderais sûrement à construire quelque chose de lisible. Aussi, qu'entends-tu exactement par "en pratique" ? Des exemples de situations vécues concrètes ? C'est une chose de témoigner de processus internes et de mécanismes "globaux". S'en est une autre de témoigner et décrire les "scènes"/"tranches de vie"/"expériences" qui ont induit ces processus, même si j'ai essayé de leur donner une place dans mon texte. Ça doit pouvoir se faire mieux ceci dit !

Sans réfléchir, ça me donne envie de développer le pratique en m'appuyant sur les étapes du deuil décrites par @bohneur dans ce post. Mais le deuil de l'exclusivité, qui m'a été bénéfique et constructive en me permettant d'embrasser tout ce que je remercie dans mon texte. Mais ça me parait carrément complexe vu que je suis passé par pleins d'étapes, pas forcément dans l'ordre, ou avec des retours en arrière, et sûrement le deuil d'autres choses (de mon couple, de ce que je croyais être une sexualité épanouie, de la jalousie, de la sacro-fidélité...). A voir, ce n'est peut être pas la bonne piste.

artichaut
J'ai apprécié aussi que ce texte creuse des injonctions lié au genre masculin

Je dirais que c'est un des nombreux bénéfices collatéraux ;) . J'apprécie que tu apprécies car cela a mis longtemps à se faire jours. Et qu'au final je crois avoir eu du mal à assumer ou tout du moins à en prendre réellement conscience, à l'accepter et tenter de l'intégrer. Comme si la gestation de ces idées là avait été moins évidente que bien d'autres. Peut être car elles m'ont été moins suggérées ? Ou qu'il fallait avoir creusé les autres pour en arriver à celle-ci.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Les critères de satisfaction dans une (ou plusieurs) relation(s)

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Aoi

le vendredi 17 janvier 2020 à 22h41

J'ai voulu commencer à répondre, et j'ai buté.

Buté sur cette question : à quoi je défini une relation ? A partir de quand je me qualifie en relation ?

Parce qu'en soit, être en relation avec, c'est être en rapport avec. Et pour le coup je suis en rapport avec plein de monde, mais en moi, il y en a peu avec qui je me qualifierais " d'être en relation " .

Alors bon, du coup, je réponds en me focalisant sur ce que je qualifie de "relation amoureuse", même si c'est déjà clairement pas facile à définir. Mais il y a tellement de types de relations sociales dans la vie, que je ne me risquerai pas à tout mélanger . Même si dans "relation amoureuse" il y a déjà moyen de mélanger pas mal de choses.

En y réfléchissant un peu, les relations qui m'apportent satisfaction répondent à ce critère :

- le désir explicité et assumé " d'être en relation " , ou de se définir (pas aux yeux de tous, seulement avec le/la/les partenaires en question) explicitement et mutuellement en relation avec l'autre. "Conscientiser l'objet relation", désirer cette relation, et pouvoir échanger sur cette relation avec la/le/les partenaires concerné.es

Sinon, sans réfléchir, j'aurais principalement dit :

- de l'amour (oui bon, c'est facile, même si le mot est complexe à réellement définir) mais quand même, pour moi c'est essentiel
- partager de l'intimité, dans le sens de pouvoir vivre et assumer son intériorité et celle du/des partenaires, et pouvoir échanger avec intérêt sur ce qui nous est intime. Ce qui implique de la communication, de la bienveillance, et un intérêt "réel/profond" pour l'autre
- de l'affection
- de l'attirance sexuelle et (mais moins important) du sexe partagé
- du jeu/du rire
- des temps privilégiés pour la relation

- trois petits points

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Vos pseudonymes !

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Aoi

le vendredi 17 janvier 2020 à 22h07

Aoï

(je n'ai pas pu mettre le ï à la création du compte)

Je le prononce [Ahoye]

Un nom dont j'aime la sonorité et le côté asexué. J'ai mis longtemps à me décider comment le prononcer et je crois que ça m'a marqué. Je l'ai découvert comme prénom féminin il y a longtemps dans un livre que j'aime beaucoup, La Horde du Contrevent, de Damasio.

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Discussion : Conseils pour un début de Polyamour (Vée)

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Aoi

le mardi 07 janvier 2020 à 19h19

Salut ! et bonne année aussi :)

Un retour comme ça, avec un temps de retard car j'ai commencé à écrire en lisant ton post du 6.
Je précise que tout ce que j’écris est ce que j’ai vécu, c’est un témoignage. J’ai du mal à ne pas faire de comparaisons, mais tout est différent car toutes les personnes et toutes les relations sont différentes.. . Ce que je dis, c’est pour te donner une image de ce qu’une relation à trois a pu générer à un moment donné, avec des personnes données, et racontée avec mon prisme. Les comparaisons qui se glissent par ci par là ne sont pas forcément adaptées, mais je ne peux m’empêcher d’y penser.En ésperant que ça te donne de simples pistes de réflexion :)

« Dents de scie émotionnelles » ça me rappelle moi.
C'était hyper troublant. J'étais à la fois joyeux et totalement apeuré. A la fois jaloux et complètement excité (sexuellement, affectivement).
La configuration est différente. Notre ami était un grand ami en commun depuis pas mal de temps. C'est lui et moi qui avions commencé à avoir des relations sexuelles. Ca a beaucoup plu à ma copine, et sans réfléchir les choses se sont faites à trois un peu plus tard. Ce n'est donc pas une relation Vée, dans le sens où deux des personnes dans la configuration à trois ne ressentent pas de lien sexo-affectif entre eux (si j'ai bien compris la définition ;) )

Ce que je sentais, sans avoir à y réfléchir, c'est que je voulais rester "en couple primaire" avec ma copine. Et que cette configuration à trois ne soit "que" du bonus de temps en temps. C'était plus pour notre part des grands week end de temps en temps (genre une fois par mois), je me souviens plus exactement mais ça a duré plusieurs mois. Mais ça faisait déjà beaucoup de chamboulements intérieurs pour moi. Alors une fois par semaine à l'époque ça m'aurait paru vraiment beaucoup je crois. Trop habituel pour du bonus peut être.
Le couple, c'était tellement un cocon chaud, d'intimité, de connivence, de sécurité, de calme. Que BADABOUM, à chaque fois que l'on se voyait, tout ça volait plus ou moins en éclat pour moi. C'était certes excitant, car nouveau et enrichissant. Mais je ne voulais pas perdre ce cocon si important pour moi. Je n'étais pas prêt à réellement ouvrir cet espace à quelqu'un d'autre, alors même que j’aimais et désirais fort ce quelqu'un d'autre (ce qui n’a pas spécialement l’air d’être le cas de ton copain). Je voulais bien créer et imaginer un nouvel espace, une nouvelle forme de cocon, mais de temps à autres seulement, et surtout qui soit par nature autre ET différencié du cocon couple. Inventer un cocon en parallèle, dans lequel nous irions tous les trois, de manière peu fréquente. Mais ne pas dissoudre le cocon couple pour se mettre dans un nouveau cocon trouple.
J'avais peur que ma copine et notre ami aient envie d'un trouple, qu'un unique cocon à trois leur soit suffisant. Et c'est effectivement ce qui a émergé petit à petit, sans vraiment en parler, à un moment où on a passé une longue semaine ensembles. J'étais très en dents de scie cette semaine-là, et c'était probablement lié à ces envies divergentes. Je le sentais. Ma copine était aux anges. C'était très beau mais qu'est-ce que ça pouvait m'effrayer.
Notre ami nous aimant beaucoup et nous connaissant en couple s'est "retiré" de notre couple.
Cela après des discussions et pas mal de pleurs, de tous les côtés. J'étais triste de ne pas accepter quelque chose qui semblait beau à priori (et en plus développait une certaine peur et un rejet vis à vis de notre ami que j'aime), ma copine était triste car elle ne s'était jamais sentie aussi follement entière, notre ami était triste car il nous aime vraiment tous les deux et qu'il pensait construire une belle relation avec nous, sans se rendre compte de ce que je vivais intérieurement.
Comme je disais au dernier post, ça a mis du temps à re devenir quelque chose d’apaisé car les émotions générées ont été très fortes et ambivalentes.

Bref. Ton copain semble apeuré et perdu. Et tu sembles aimer votre relation à deux. Tu sembles aussi avoir découvert une configuration qui a l'air de t'apporter beaucoup de bonheur.
Juste, ça a l'air compliqué de le savoir car ton copain change tout le temps d'avis, mais je pense que c'est important de vraiment savoir ce qu'il souhaiterait. Ou au moins avoir une idée de la situation qu’il jugerait « sereine », « safe », »secure », pour en acceptant (surtout que toi tu acceptes) que ça puisse prendre un certain temps à se mettre en place. Et en toi te posant fortement la question, est ce que cette situation que mon copain aimerait est confortable pour moi ?
En sachant, que la théorie ne peut se confirmer ou s'infirmer que dans la pratique (ce n'est que mon point de vue) en ce qui concerne les émotions. Et donc je crois que la démarche est avant tout : d'accepter de vivre des émotions qui découlent d'une théorie mise en place par vous, de les "critiquer" (dans le sens de prendre du recul, observer et émettre des hypothèses d'ajustement) pour pouvoir aménager la théorie d'après en fonction du vécu.
S’il et tu n'as pas réellement envie de faire ce travail, je ne suis pas certain que vous arriviez à quelque chose.
Vu comment tu décris ses réactions, ça va lui demander à priori du travail et un certain investissement émotionnel, mental... probablement chronophage et long.
Aussi, creuser les peurs de ton copain semble important, et je rejoins @Polyarthrite là-dessus. Au niveau du sexe, comparaisons faciles dans une configuration comme ça, et premiers plans à trois potentiellement traumatisants vu ce que tu décris.
Ensuite, un truc que je regrette aujourd'hui dans mon expérience à trois est d'avoir un peu oublié notre ami. Dans le sens où j’ai beaucoup plus parlé avec ma copine qu’avec lui pendant ces mois-là. Et vu comme ça c’est terminé, il en a souffert. Il était tellement attentionné envers nous et semblait tellement juste content quand on se voyait que nos échanges sur ce qu’il voulait ,lui, ont été quasi nuls avant cette fameuse semaine compliquée.

Ca peut paraître chiant de se poser toutes ces questions. Je donne juste ma manière de fonctionner un peu aujourd’hui. Je théorise beaucoup les choses, pour en faire part, à moi d’abord, puis aux impliqué-es. Puis pour essaye de vivre la théorier, puis les re théoriser, que ça ait crée du bon ou du moins bon ou les deux. Ca n’est pas la manière de fonctionner de tous !

Donnez vous du temps, et communiquez.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Couple PA / non PA

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Aoi

le samedi 28 décembre 2019 à 20h10

Pf.
j'avais une réponse construite et mon ordi a bugé...

En résumé, je suis désolé si mes propos sont caricaturaux. Et peut être culpabilisants pour HagTcha.

Je parlais des rapports de force au sein du couple hétero car c'est ce que je connais. Tu as sûrement raison Intermittent en disant qu'ils existent aussi dans les couples homo. Et effectivement, je ne vois pas pourquoi les vagues du patriarcat n'atteindraient pas les relations poly.

Ensuite, si je caricature et si j'ai pu tenir des propos plus ou moins à charge contre ces notions de bénéfices, d'investissements, de propriétés ... En voyant uniquement les rapports de force exclusivité/non exclusivité et homme/femme
C'est parce que je m'attachais à vouloir montrer que les construits sociaux historiques nous amènent plus facilement vers ceux là.

Après effectivement,les rapports de force dans la relation en question ne sont peut être pas ceux là. Les exemples que tu soulève Intermittent semblent aller dans ce sens. Mais je m'obstine un peu, quand les termes d'un contrat sont tacites, on ne peut pas s'étonner qu'ils soient rompus à un moment ou un autre.
Ce qui ne veut as dire qu'il faille le faire n'importe comment.

Ca fait seulement trois mois HagTcha que tu as découvert tout ça, c'est très peu de temps pour arriver à accepter, ne serait-ce que rentrer tardivement plus souvent, c'est déjà beaucoup ! Et un conseil qui est souvent donné dans un début de relation poly, c'est aller à la vitesse du plus lent.

Mes excuses, ça fait peu de temps que j'ose un peu m'exprimer sur ces forums, je suis sûrement maladroit.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Couple PA / non PA

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Aoi

le samedi 28 décembre 2019 à 15h34

Oui, alors, je m'excuse,mais tu sais quand je vois écrit investissement sur le long terme, et parier, dans la même phrase. Avec compétition dans le post du dessus...
Je ne peux m'empêcher de la lire avec mon prisme politisé. Ce qui me fait peut être prendre des raccourcis rapides et détonants.

Mais la notion d'investissement dans notre monde est toujours liée à celle de profit. Et le profit dans notre monde libérale se veut être un moyen d'enrichir, de grandir, ce qui est notre propriété privée, qu'elle soit matérielle ou non.
Ici en France et dans bien d'autres endroits, la propriété privée régit notre système économique et politique. Faire fructifier sa propriété privée est le mot d'ordre. Et à l'ère de l'individualisme et de la sur consommation, mêlée à celle des big datas entre autres, ces notions s'insinuent largement dans nos sphères privées.

Et quand tu parles de possession (tu dis faire exprès d'utiliser ce mot alors je me permet d'y réagir), cela me renvoi aussi à ça. La possession, c'est avoir quelque chose à soi, de se qualifier de maître de cette chose et de pouvoir en tirer profit et jouissances. Autrement dit, quand on a quelque chose en possession, on en est souvent le propriétaire.

Et quand on est propriétaire de quelque chose. On en dispose, on fait les choix, on agit sans avoir besoin de rien d'autre de plus que le simple fait que l'on en soit le propriétaire.

Quand on est propriétaire d'une maison, on fait les travaux, on re peint les volets. On peut la détruire si on veut. La seule chose qui nous limite sont les cadres juridiques et moraux existants.
Pareil pour une voiture.

Pareil pour des animaux. Là déjà, ça se complique. Entre autres car le cadre juridique est restreint et assez récent. Et surtout car ce sont des êtres vivants, le cadre moral se retrouve donc un poil plus complexe qu'avec des objets. Malgré tout, nous pouvons être propriétaires d'animaux, et l'on a bien vu que les cadres sociétaux, politiques, économiques et moraux de ces dernières décennies ne nous ont pas empêché (pour les 3 premiers cadres, ils ont même favorisés) la création de l'élevage industriel et toutes les souffrances (pour ne pas dire tortures) animales, humaines et environnementales qui en découlent.

Pour les humains, à priori en France, on a pas le droit de posséder quelqu'un. Dans le droit, au sens classique du terme. En revanche, les bagages judéo-chrétiens et patriarcaux (sûrement entre autres) enrichis de ceux du capitalisme, qui s'appliquent aux relations hommes femmes font penser à l'imaginaire commun de notre société que les individus peuvent s'appartenir les uns aux autres. Surtout, que les femmes peuvent (et se doivent d') appartenir aux hommes. Et que la structure qui permet le mieux ça, et qui est la plus efficiente (moralement, biologiquement, économiquement), est le couple hétérosexuel exclusif, marié devant l'église, qui fait des crédits à la consommation et achète des voitures en leasing. Parce que entre autres cette unité sociale permet de garantir la procréation sans faire l’apologie du plaisir sexuel (et elle sait faire des sacrifices), parce que cette unité permet de conserver les privilèges de la classe des hommes, parce que cette unité permet de faire marcher la croissance ...

Je ne dis pas que c'est ce que tu penses hein. Je ne t'accuses pas et n'accuse personne. C'est global comme réflexion.

Mais on a souvent l'impression d'aimer des choses, ou de ressentir des choses, comme ça, parce que c'est ainsi. Mais en réalité il y en a peu qui ne soient pas le fait d'un long processus de construction, à la fois biologique, historique et social.

Ca ne veut pas dire que tout construit est mauvais. En revanche il est bon je crois de s'interroger et de critiquer/discuter ces construits. Surtout quand ils sont liés à des schémas opprimants pour certaines classes (la "classe" des étrangers, des pauvres, des femmes, des handicapés, des gays ...)

Ce que tu fais en venant ici discuter de monogamies et non monogamies :)

Bon, désolé si je m'écarte un peu du sujet de départ. Mais j'ai aussi été dans ton cas, en couple pendant 6 ans avec mon amoureuse avant de nous ouvrir à d'autres relations (la demande c'est moi qui l'ait formulée, parce que des choses clochaient dans notre couple et je sentais que c'était lié à une exclusivité mal vécue de son côté). Et ces réflexions là, sur les construits qui influencent ma manière de voir le monde et surtout de ressentir les choses, m'ont permis d'avancer petit à petit.
Et c'est justement ces notions d’exclusivité (particulièrement sexuelle) qui m'empêchaient d'être à l'aise dans la pratique de la non exclusivité alors même que j'étais d'accord dans la théorie. J'ai eu moi aussi l'impression de perdre quelque chose en renonçant à l'exclusivité. Et j'ai du en faire le deuil. Ce qui a pris plusieurs années. Mais finalement ça me paraît être un deuil très joyeux. Perdre l'exclusivité ne signifie en plus pas nécessairement d'user de ce "droit" nouvellement acquis pour allez baiser dans tous les coins avec les premieres venues. Ni que l'on ne peut pas décider de consacrer plus ou moins d' énergies et de "choses" (projets, temps,biens matériels, type de sexualités, loisirs...) à telle ou telle relation.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Couple PA / non PA

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Aoi

le vendredi 27 décembre 2019 à 23h17

Bon, ça me fait réagir, ce ne sera peut être pas des plus constructifs...
Ca fait échos à des cheminements intérieurs de ces derniers mois.

Tout d'abord, bravo pour ton ouverture d'esprit, parce que ça fait si peu de temps que tu as découvert ces notions de polyamour, et que tu ne t'y ais pas fermé directement, bravo ! Prendre le temps de lire, d'écrire, de se remettre en question... C'est déjà une magnifique preuve d'amour.
Et je trouve que le couple est un espace très beau. Qu'il permet beaucoup de choses, notamment construire des projets, apprendre le soin à l'autre, partager une intimité profonde, développer la compréhension ...

Et je trouve en partie que ce que tu décris est très beau, être heureux du simple fait de passer du temps en la compagnie de quelqu'un, je trouve ça très beau, et louable. Évoluer dans un jeu où le but serait de toujours devancer l'autre dans les attentions et les marques d'amour. Profiter à part entière et en tant que tel du lien fort qui nous relie à quelqu'un d'autre.
C'est de l'amour comme tu dis, et ça fait du bien.

Puis tu parles de projets, et ça peut aussi être très beau. Mais ça peut également induire des mécanismes que je trouve plutôt dangereux.

Est-ce que, ce que tu penses être en train de perdre en renonçant à l'exclusivité ne serait pas simplement une forme de contrôle sur elle ?

Si tu as "investit" à long terme dans cette relation (comme tu le dit), en faisant des "sacrifices" (c'est ce que je ressens en lisant ton dernier paragraphe) personnels pour elle,tu prends forcément le risque de perdre d'un coup tous les bénéfices que tu avais imaginé percevoir dans le futur.

Il est donc aisé de trouver "normal" le fait vouloir contrôler les variables de son investissement. Te contrôler toi semble simple puisque tu es à tes propres commandes (passons sur ce qui est induit chez toi par la société dans laquelle nous évoluons). Mais là, avec ce satané PA, tu as l'impression de perdre le contrôle de la variable que représente ta copine.

Sauf que c'est un humain. Et que vouloir contrôler des humains pour son propre profit (quand bien même on appelle ça projet et que l'on estime que cela servira aussi le profit des personnes contrôlées), ça me semble contestable comme approche de la relation amoureuse...

Je ne sais pas ce tu en penses ?

C'est peut être un peu violent désolé, mais je trouve que le couple hétérosexuel, normé par le patriarcat, induit beaucoup de rapports de force.

Il y a certes des notions d'engagement quand on élabore des projets communs. Mais t'as t'elle demandé de faire des boulots de merde pour financer ses études ? Ou de traverser la France pour elle ? En échange de la promesse de l'exclusivité éternelle ?
Cette promesses est souvent tacite car c'est notre société qui prône le couple hétéro exclusif comme la norme absolue.
Mais naturellement, certaines personnes ne se sentent pas dans cette norme. Ils n'ont pas décidé spécialement de le faire, c'est comme ça. Et ils ont encore moins décidé de casser des promesses puisque ce ne sont pas pas eux qui les ont faites.

Ensuite, pour revenir à ton message précédent, je voudrais t'inciter à t'aimer. Tu sais, si tu passes ta vie à te comparer aux autres pour être le meilleur (dans la peur d'être supplanté et de ne plus être la relation principale), tu risques fort d'entendre sans cesse une voix dans ta tête qui te dénigre. Qui te dit que l'autre fait mieux ceci ou cela, et que donc tu es nul.
Apprends à apprécier les choses que tu estimes être bonnes chez toi. Acceptes leurs valeurs, indépendamment des valeurs des autres. Tout le monde est par essence unique. Même si vous vous séparez un jour, je pense que c'est un exercice important à faire.
Et si ta copine souhaite que votre couple soit votre relation principale, elle a sûrement toutes ses raisons. Et soit dit en passant, c'est une forme très commune de polyamour, un couple racine/principal/nid, et des relations satellites autour. Tu peux regarder cette image et tu verras qu'il y plein de polyamours possibles
"https://archive.org/download/spectre-FR1/spectre-FR1.jpg">
Le couple peut être une structure amoureuse très pertinente pour plein de chose, et pas forcément mis en danger ou en compétition par d'autres relations.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Conseils pour un début de Polyamour (Vée)

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Aoi

le vendredi 27 décembre 2019 à 16h05

salut !
Juste un retour expérience sur le plan sexuel.
On a aussi dans notre couple hétéro eu un moment de trio avec un autre garçon (je suis un garçon ;) ).
Et simplement pour rassurer ton copain, alors même que je suis aussi attiré par les mecs, cette nouvelle configuration m'a apporté beaucoup de plaisirs, mais aussi pas mal de perturbations, qui se sont aussi traduites par des "pannes", ou des éjaculations ultra rapides suivies de "pannes" longue durée ;) .

C'est hyper nouveau, hyper excitant, en même temps assez perturbant de passer de deux à trois, avec toutes les nouvelles interactions que ça génère, les différences de point de vue et les possibilités que ça ouvre. En plus, avec de l'amour dedans, et un passif, c'est pas si simple.

PolySwany
étant totalement amoureuse de mon compagnon, je ne veux pas être égoiste et lui faire du mal, où passer à coté d'un malêtre qui pourrait vraiment le blesser, et blesser notre couple également.

Parlez parlez parlez !

En ce qui me concerne, le sexe à trois était très appréciable, en revanche j'avais très peur et pas envie de passer d'une configuration couple à trouple. Quelques moments à trois, qu'ils soient sexuels ou simplement affectifs/amicaux, ou les deux, à une dose réduite me convenait très bien. Je ne me suis pas ouvert assez tôt à mes partenaires pour le leur exprimer, ce qui fait que ce trio est devenu trop envahissant par rapport à ce que je voulais/pouvais. On a donc coupé court, de manière un peu violente émotionnellement. Et ça a mis du temps à re devenir quelques chose de chouette.

Donc peut être contrairement à @Lelou, pour ma part ça m'aurait peut être aidé à ce moment là qu'on formalise un peu les choses. Sans formaliser bien sûr des heures de cul ou quelque chose comme ça, il faut que ça vienne quand ça veut.
Non l'idée aurait été d'essayer de chacun savoir ce que nous voulions faire de cette relation, pour qu'il n'y ait de déconvenues pour personne.

Salut !

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Discussion : Être en couple(s), ça peut être chouette

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Aoi

le jeudi 26 décembre 2019 à 14h40

Je suis plutôt d'accord avec toi, le couple ça peut être top si c'est ce qu'on souhaite, et si on réfléchit à ce que ça veut dire et pourquoi et comment est-ce que l'on fait couple.
L'embêtant c'est qu'à priori rien dans nos sociétés ne nous pousse à être critiques envers le couple. Et tout tend à une vision du monde où le couple hétérosexuel représente l'unité sociale par excellence sans, comme le dit artichaut,

artichaut
se poser des questions sur ce que —chiant ou chouette— le dispositif-couple fabrique, d'où ça émane, ce que ça véhicule, etc…

Et c'est là que réside le problème pour moi. En effet le couple peut être chiant ou chouette. Mais étant donné qu'il est prôné comme LA relation à construire, dans un système où le contrôle social intériorisé, lui même normé entre autres par le patriarcat, la religion judeo-chretienne et depuis moins longtemps le capitalisme...
Difficile dans ces conditions de créer des couples qui

Caoline n'efface pas, ne muselle pas les individus qui le compose.

puisque c'est précisément ce que ces trois "normes" font chacune à leur manière, à titre d'exemple : opprimer les femmes, diaboliser la sexualité au delà de la procréation, inciter/faire se transformer les individus de l'intérieur pour répondre aux objectifs du marché.

Alors là oui, le couple c'est "chiant". Ou plutôt c'est dévoyé par des choses qui ne nous appartiennent pas, mais on s'en rend pas compte et on trouve ça normal, ce qui est encore plus "chiant"...

Par contre, un couple qui a creusé des questions (contrôle de l’autre, peurs, jalousies, autonomie, consentement, réels désirs personnels, oppressions diverses des hommes sur les femmes…), alors là oui, le couple peut être "chouette".

Du coup, je trouve ça super intéressant de pouvoir critiquer le couple, tant que c'est une critique éclairée. Dans le sens d'éclairé par une prise de distance avec ce qui nous est habituellement conté, que ce soit en bien ou en mal.

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Discussion : Le couple c’est chiant

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Aoi

le dimanche 22 décembre 2019 à 13h57

Salut !
Bon, c'est la première fois ici que je réponds à un fil de discussion que je n'ai pas crée.

Mais ton message m'a fait réagir assez fort.

En te lisant, j'ai l'impression que je qualifierais peut être tes sentiments de lassitude mêlé à de la colère.
Je comprends que tu sois frustrée, triste ou fâchée de ne rencontrer que des personnes qui ferment les portes comme tu dis. Et ça fait toujours du bien de l'exprimer.
Et c'est énervant, quand on a l'impression d'avoir compris quelque chose pour soit, que l'on imagine être bon pour l'univers entier, mais que les autres n'ont pas encore compris.

Je peux faire un exemple/parallèle à la con avec les végan . ielles sont persuadées de leur idéologie. Et pour beaucoup il est impossible de converser sereinement avec eux d'un autre modèle (je suis berger, alors j'en ai quand même pas mal l'occasion) car ielles sont persuadées de leur légitimité, car "c'est le plus juste" et que je suis aveugle (c'est un gros résumé hein).

Et je trouve ça dommage de ne pas pouvoir mener un débat d'idées constructif sans rester entre soit.

Donc, je trouve que ta démarche d'essayer de faire ouvrir des portes intérieures à des gens qui ont une autre vision de l'amour et des relations que toi est tout à fait saine.

En revanche ce qui me choque dans ton discours c'est que j'y vois de l'agressivité. Et un poil de non respect : "ridicule, "hypocrite", "bobonne", "chiant

Tu/Vous avez choisi d'ouvrir votre couple car c'est l'étape dans laquelle vous vous retrouvez actuellement. Tu as besoin d'autres personnes que ton partenaire historique pour te nourrir. Et tu penses que c'est une chouette solution. Libre à toi. Mais attention à ne pas verser dans la présomption affichée de "le polyamour et les relations ouvertes sont l'alpha et l'omega de l'être humain pour pouvoir relationner pleinement et librement".
Même si tu as le droit de le penser.
Dans la vie (et sur ce forum aussi) beaucoup de personnes ne pensent pas la même chose. Ou sont ok théoriquement mais bloqués dans la pratique.

Tu pousses un cri de ras le bol et je le trouve légitime. Attention à l manière dont tu cries et à qui t'entends . Car ça peut être blessant et non constructif, voir destructeur. J'imagine bien une personne en couple commençant à se poser des questions sur sa manière d'être en relation et tomber sur ton post...

Ca me rappelle quand j'ai commencé à changer mon alimentation, à boycotter certains produits, à manger peu de viande et à parler tout le temps d'écologie avec mes proches. J'étais tellement sûr de moi et en colère face aux visibles faibles réactions que cela suscitait chez mes interlocuteurs. Que je m'en suis mis plus d'un à dos, et qu’aujourd’hui encore, le sujet reste sensible. Et surtout, ils n'ont pas changé pour autant.

Et puis aussi, je pense bien que tu finiras par rencontrer des gens qui se rapprochent de ce que tu penses, ou qui sont prêtes à évoluer. Ne décourage pas, ça va venir :) ! Ce doit être en effet terriblement lourd de se voir mise de côté sans arrêt, d'autant plus si tu as l'impression de basses manipulations; ou de gens pas clairs...
Peut être devrais tu essayer de rencontrer des gens déjà ouverts aux non monogamies ? Je sais que ça va à l'encontre de ce que j'exprimais plus haut (à savoir avoir du débat constructif hors de l'entresoit), mais ça fait parfois du bien, et donne de l'air et de l'énergie pour pouvoir se confronter à nouveau à des manières de penser différentes.

Ca m'a aussi fait penser à ce fil récent qui tourne autour de la notion de couple et de ce que ça a d"excluant

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : [A vos témoignages] Quelles ententes/règles avez vous mis en place ?

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Aoi

le mercredi 19 juin 2019 à 12h37

Salut à tous !

J'ai bien cherché sur le forum, mais n'ai pas trouvé de sujet dédié, quelques discussions mais très ciblées.

Mon idée, que chacun parle des ententes mises en places avec sa/son/ses partenaires, pour bien vivre ensemble le polyamour.
Entendre par entente, les sortes de règles que l'on peut avoir besoin pour se sentir en sécurité dans nos relations. Que ce soit pratico pratique (ex, faire des analyses avec chaque nouveau partenaire sexuel) ou plus subtil (ex, comprendre et travailler sa culpabilité).

On est d'accord que tous les polyamoureux ne passent pas forcément par la formalisation d'ententes, certains n'en veulent pas du tout, et c'est très bien comme ça. Le sujet n'est pas de savoir si il est bon ou pas de le faire.
En sachant qu'une entente dans une relation polyamoureuse se doit d'être dans le respect et la bienveillance, de soit et des autres, dans le consentement et avec une réelle envie de trouver les bons chemins pour vivre sereinement les amours pluriels, et pas simplement une règle pour étouffer ou contrôler les autres partenaires.

J'aime bien parler de curseur. Toujours évolutif, mais constamment discuté.

Ce qui serait intéressant, c'est de savoir depuis combien de temps vous êtes en relation poly, et quelles ententes ont été mises en places au départ, puis celles qui ont disparues (difficulté dépassée ? caduque dès le départ ?), et celles qui se sont rajoutées.

Je trouve ça intéressant d'entendre les témoignages concernant ce thème précis pour plusieurs raisons :

- ça donne des idées. En étant bien conscient-e que chacun-e est unique et qu'il ne faut pas reproduire ce que font les autres

- ça permet peut être pour certains de "déculpabiliser" les ententes qu'ils souhaitent dans leurs relations.

- ça montre encore une fois la diversité des êtres que nous sommes et des besoins que nous éprouvons

- ça prouve que c'est évolutif, et c'est plutôt gratifiant d'évoluer ;)

Peut être que si il y a beaucoup de réponses, on pourra regrouper ça sur un document, pour aider à réfléchir les personnes qui se posent des questions sur ce sujet ?

Message modifié par son auteur il y a 4 ans.

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Discussion : Couple mono puis ouvert en déstructuration...

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Aoi

le mardi 18 juin 2019 à 16h17

Salut !

oO0
Je pense que nous avons tous à gagner à comprendre le désir au delà du sexe, le sexe au delà de l'excitation ...

Je voulais revenir là dessus. Car c'est la première fois je crois que j'essaye vraiment de comprendre ce que signifie cette phrase. Ca m'est arrivé, tout seul dans un coin de ma tête, de me demander si il y avait une différence entre être excité et éprouver du désir. Mais ça en restait là. Je pense que les deux sont assez liés chez moi, car les personnes qui m'excite le plus, sont celles qui engendrent le plus de désir chez moi, et sont généralement des personnes que j'aime, pour qui j'ai une grande affection. Ca s'illustre très bien et très fort dans ce que je ressent dans la relation dont il est question dans cette discussion.

Bref, je ne voyais pas vraiment la différence, ou comment la faire.

Disons que j'ai pas appris à faire la différence je pense. Quand tu es excité c'est que tu as du désir me dit la voix dans ma tête. C'est un peu la voix du capitalisme et de la consommation soit dit en passant...

Mais en fait ça me semble faux. D'autant que j'ai déjà eu des expériences dans lesquelles moi ou ma/mon partenaire avait du désir mais n'était pas excitée.

C'est une bonne piste qu'il faut que je creuse. Et la petite phrase de Brigitte Vasallo m'aide bien. Je tente de considérer mon désir comme un sentiment, à priori beau et créateur. Et d'aimer ce désir en moi. Comme j'aime le sentiment de plénitude et de petitesse que je ressent quand je suis solitaire en haute montagne, qui me semble beau et créateur. Mais dont je n'attends pas forcément une application concrète et pratique à l'instant T. Je crois que ça peut m'aider a m'accepter, et aussi à mieux vivre mon désir, pour moi et et pour elle.

Bon, après, ce qui est difficile là dedans, c'est qu'il y a asymétrie du désir et de l'excitation. Elle me dit avoir du désir pour moi. Le fait est qu'il se traduit rarement en excitation, contrairement à moi.

Oo0
Quand tu remettais en question la spontanéité, je pense que tu mettais votre relation sur la bonne voie

PointG
Donc, je pense qu'en fait, et ça n'engage que moi, la spontanéité est un leurre

Ce que vous me dites, et les autres discussions que j'ai pu avoir, et les lectures, me fait prendre conscience que peut être je dois faire le deuil de la spontanéité sexuelle entre elle et moi.
Soit. J'essaye. C'est pas facile: de une j'ai l'impression que la spontanéité existe chez moi (asymétrie), de deux elle a (ou pense avoir) cette spontanéité avec d'autres partenaires.

Et du coup, c'est comme si je devais faire le deuil de quelqu'un qui n'était mort que pour moi. Alors que c'est une personne (une partie seulement on est d'accord) avec qui j'aspire farouchement à partgaer...
Comme je suis à tendance jaloux, c'est pas facile, même en contrebalançant avec tout ce qui existe d'autre de beau dans notre relation. J'y arrive de mieux en mieux mais c'est long.

oO0
lorsque je t'ai écrit, j'écrivais autant pour toi que pour elle.

Je n'avais pas bien compris. Mais de toute façon, ça fait cinq ans qu'on tourne autour du pot sans que n'i l'un ni l'autre ne vive bien les choses plus de quelques mois... Et aujourd'hui elle a décidé de mieux écouter ses besoin et sentiments propres plutôt que d'en taire trop pour conserver notre relation. Et je sens que là, c'est pas négociable, elle a besoin de liberté sexuelle, de découverte et d'aventure de ce côté là. Pas totale, elle est toujours prête à me prendre en considération et à faire attention à moi. Mais c'est comme ça. Et j'ai fait le choix de vivre avec ce besoin qu'elle a pour l'instant. Je travaille donc pour que ça se passe bien.
D'autant le désir et l'excitation ne sont pas totalement absents entre nous non plus, il y a des hauts des bas. Et les quelques piste dont les vôtres @cactus, @PointG, @oO0, @Mark, me donnent envie d'explorer nos désirs et notre sexualité autrement. J'ai beaucoup d'espoir, en sachant que les chutes sont possibles voir obligatoires.
En parlant de ça je suis en train de lire le livre "Compersion, transcender la jalousie en polyamour" et je découvre un terme qui me parle beaucoup : la neutralité bienveillante . Je me retrouve totalement dans cet état, que j'arrive à atteindre par moments quand elle est avec d'autres. Mais je sens bien que c'est se tenir au bord du gouffre de la jalousie d'en rester là, même si c'est déjà bien.

Et @Polyarthrite, merci pour ton soutien, mais je voulais répondre à une de tes phrases:

Polyarthrite
Et contrairement à bcp ici, je ne suis pas pour l'absolu nécessiter de taire ses ressentis à coup de lecture, de deconstruction et autres. Quand cela devient obsessionnel et déraisonnable pourquoi pas. Mais s écouter et être conscient des limites, c'est bien aussi.

Je me suis pas mal posé la question depuis 5 ans. Est ce que je ne suis pas en train d'aller à l'encontre de mes tripes. Est ce que une bonne partie de ce que je ressent spontanément n'est pas une erreur ? ...
Vu comment j'étais avant, je pense arriver de loin question remise en question de ma manière d’appréhender les relations amoureuses. Mais il y a 4/5 ans, quand on a fait ce choix, si j'avais seulement écouté mes tripes, sans lire, rencontrer des gens. Alors on ne seraient plus ensembles à l'heure actuelle.

Et pour tout ce que l'on s'est apportés, tout ce que l'on a vécu ensembles et individuellement depuis ce moment là, je peux assurer que ça valait le coup, et de loin. Donc j'ai envie de continuer.
Mais merci du conseil, c'est vrai qu'il faut apprendre à respecter ses limites. J'aimerais le faire tout en restant avec elle.

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Discussion : Couple mono puis ouvert en déstructuration...

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Aoi

le vendredi 14 juin 2019 à 21h17

Salut à tous,

juste pour vous dire merci. Ce forum, votre empathie et vos pistes de réflexions m'ont aidé à sortir du "trou" dans lequel je m'enfonçais.

J'ai bien faillit perdre la personne que j'aime tant.

Mais me confier ici et avoir vos retours, puis aller lire pleins de discussions, des articles, ça m'a remis dans un élan de confiance. Et j'ai regagné l'envie de ma partenaire de continuer ensemble.

On va tout les deux "re définir le curseur" entre nous. Ce qu'on est capable d'accepter avec amour et bonne foie pour continuer à rester ensemble. Et ce dont on est pas capable.

En essayant de vivre les instants présents. En sortant de l'idée que l'on va spontanément faire du sexe ensemble ensemble comme ça parce qu'on s'aime et qu'on se plaît. Ou oui, ça arrivera, mais rarement. Au bout de 11 ans, il y a forcément un bagage et des enjeux qui se sont greffés à la pure envie de profiter de nos corps. Et il faut qu'on les dépasse.

Pas facile pour moi, il va falloir que je travaille sur ma jalousie quand elle sera avec d'autres. Et que j'arrête de ressasser mes fantasmes d'elle excitée comme au premier jour, mais pas avec moi. Surtout dans des périodes comme maintenant, difficiles et sans sexe.

Le polyamour pour moi, c'est une sorte de "développement personnel", même si je n'aime pas ce terme.
Et avec tous mes projets de vie qui me prennent beaucoup de temps, j'ai arrêté sans le vouloir d'être das ce cheminement. Et j'ai donc très mal vécu tout élan extérieur de ma partenaire.

Je me suis ressaisit, et franchement ça fait du bien. Même si je sent, comme aujourd'hui, que j'aurais des hauts et des bas dans mon ventre, sans trop savoir pourquoi.

Longue vie à l'amour et au désir des gens qui s'aiment depuis longtemps, même si parfois le chemin est chaotique.

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