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Siestacorta

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Discussion : Perdue

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Siestacorta

le lundi 17 octobre 2022 à 18h45

tristessse


Mais le problème est ailleurs. Nous habitons à environ une heure de route et nous ne nous voyons quasiment jamais. Il est très occupé par son travail et tout un tas de choses. Même quand il est là le weekend il n'organise rien pour me voir. C'est très déstabilisant vue qu'il ne planifie rien... Il m'écrit parfois à la dernière minute en me disant qu'il aimerait me voir.
Il me dit que je ne suis pas un plan cul et je pense qu'il est honnête (cela fait quelques années que je le connais). Mais je crois qu'il a en fait un blocage à laisser entrer quelqu'un dans sa vie. Je me sens insécure, déstabilisée et cela me bloque également. J'ai peur d'être démonstrative et de me laisser aller car je redoute toujours ensuite de ne pas le revoir... Dans le fond, je ne crois pas à son amour.
J'ai besoin qu'on me dise que l'on m'aime et que l'on me le montre. Il m'a dit un jour que je le rendais fou (dans un sens positif). Cela m'a apaisée pour un moment, je me suis un peu plus laissée aller. Mais dès qu'il prend un peu de distance, qu'il fait moins attention à moi, je me remets à douter.

Bref, c'sst un homme très indépendant et angoissé par le couple. Et je suis une femme très dépendante et en demande (même si je travaille là dessus). Et je ne comprends pas cette attirance que l'on a l'un pour l'autre. Alors que l'on ne se correspond sur rien...

Souvent, quand on a peur de quelque chose, qu'on a des désirs qui nous étonnnent face à ce qu'on croit vouloir, on a tendance inconsciemment à se mettre dans la situation, parce qu'on espère que cette fois, ça va pas bien se passer. Qu'on va a étendre nos possibilités. On cherche à annuler la peur et les limites autrement que par la fuite, en allant vers une situation qui nous montrerait que les fois où ça a fait mal, c'était pas "normal", que peut-être on arriverait à être bien différemment. On a envie de neuf et de ce qui nous sécurise en même temps.
Et finalement, on se retrouve dans ces situations qu'on a de la peine à gérer, et nos alarmes se mettent en route. Et notre sensibilité à ces peurs ajoutent de l'intensité aux sentiments et aux désirs eux-mêmes.

Et là on doit savoir si nos peurs vont nous apprendre à reconnaitre nos besoins, soit pour les satisfaire ailleurs, soit pour les exprimer et les satisfaire à ce moment-même.

Par contre, être rassuré est plus simple si le partenaire nous comprend, nous dit qu'il comprend, communique, réfléchit à ce qu'il peut changer.
Quelqu'un qui, après que tu te sois souvent exprimé sur le même soucis, ne te prend pas en compte ne pourra peut-être pas changer. Et dans ce cas, si tu te sens trop vulnérable et trop fragile sur le soucis, que tu as fait tous les efforts pour te faire comprendre, arrêter là avant que ça devienne de vraies blessures est probablement le plus sain.

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Discussion : Compersion versus Jalousie, est-ce naturel ?

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Siestacorta

le mercredi 12 octobre 2022 à 17h12

Celadon

Réponse bizarre, j'ai l'impression. Ainsi les personnes qui postent dans ce forum le feraient parcequ'ils ont des soucis, voir sont dans une situation critique ?

Ça arrive vraiment très souvent.
Les gens qui ont besoin de raconter leur histoire en ont souvent plus besoin quand la vie n'est plus un long fleuve tranquille.

J'ai cru, apparemment à tort, que c'était aussi ton cas en lisant :

Celadon
Et la jalousie repointe son nez, slalomant dans la compersion qui pourtant peut se libérer. On met cette intrusion sous le compte d'une ancienne dépendance affective, mais quand cette dernière n'est plus, d'où vient-elle ? Je me mets à observer la nature, les êtres vivants qui la composent pour comprendre.

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Discussion : Compersion versus Jalousie, est-ce naturel ?

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Siestacorta

le mercredi 12 octobre 2022 à 12h56

Bonjour,

je saurais peu sur ce qui est naturel pour l'homme et ses plus proches cousins. Je connais pas bien, ce que j'ai retenu correspond probablement à ce que j'avais envie de retenir (si la culture est une dénaturation, alors la dénaturation n'est pas en soi bonne ou mauvaise, retrouver une Nahtured'e Mhammifère pareil).

Mais j'avoue que ta recherche d'enraciner une réflexion sur la jalousie dans ce champs, de tenter d'y retrouver des repères, et ton histoire d'humain "dénaturé" me chiffonnent.

D'un côté, je me dis "ben y fait bien ce qu'il veut, s'il trouve de l'info un jour, pourquoi pas".
De l'autre, je pense à pourquoi tu en es venu là. Visiblement dans une situation critique (pas forcément grave, juste caractérisée par un changement important).
Et pour moi, quand tu parles du naturel, de dénaturé, tu fais état de croyances. Pas dans le sens "penser des choses totalement fausses", mais dans le sens "investir émotionnellement un cadre de pensée".
Je comprend que ça te rassurerait qu'il y ait quelques règles générales. Ou que tu choisisses celles à intégrer dans tes propres cadres. Ou au moins un point de départ pour parler d'émotions animales.
Tu peux dire "bah les animaux aussi ils ont peur et ils pensent territorial et du coup la jalousie ça part à peu-près de là", et même "et inversement les bonobos ils s'amusent à plusieurs" et pourquoi pas "chez les manchots empereurs le papa a d'autres fonctions parentales que dans d'autres espèces, il y a même des individus homosexuels qui font de la co-parentalité"...

Mais "ma jalousie : pourquoi, comment", c'est constitué d'émotions et sentiments complexes, avec pas mal de facteurs d'environnement (différences avec le partenaire, histoire individuelle (effets rebond fe précédentes relations, de précédentes exxpériences non-excusives) histoire familiale...).
Dès lors, les grilles de références de la nature seront des choix en plus, et pas les plus significatifs.

La "solution" sentimentale à une jalousie va plus dépendre de ce qu'on sait des personnes que de ce qu'on sait de la nature, et même de notre espèce.

Je retrouve en passant ce lien. L'explication n'est pas super satisfaisante intellectuellement, mais elle dit quelque chose d'assez juste sur le côté composite de la jalousie. Et pour moi, parler de cet ensemble montre déjà qu'une éthologie qui compareraient nos relations sociales à celle d'autres espèce nous dirait peu de choses vraiment fines sur l'ensemble assez riche de liens et de sentiments qu'on nomme polyamour.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Deuil & polyamour

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Siestacorta

le mardi 11 octobre 2022 à 13h12

PolyWhyNot
Un petit message au passage...
(...)
Merci merci encore pour tous ces échanges riches, instructifs et qui enrichissent le présent.

Merci à toi de donner des nouvelles et de passer dire bonjour !

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Discussion : D'amant satellite à amant socle

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Siestacorta

le samedi 08 octobre 2022 à 13h30

Francois59
J'avais repris espoir dans notre relation mais là je suis de nouveau perdu.☹️

Je te trouve mieux fixé sur la teneur de ton histoire que jamais.
Elle vit... une vie. Si tu y vois assez de joie pour toi, dans un rôle de stalker-figurant, continue à t'accrocher, tu auras plein de fois le même genre d'épisodes.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Difficulté de temporalité relation libre

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Siestacorta

le vendredi 07 octobre 2022 à 18h40

Tanmei
Je me sens pleinement épanouie dans notre relation, et définitivement détachée des sentiments de jalousie ou autre. J'ai beau retourner toutes les situations possibles dans ma tête, je suis persuadée d'être prête si un jour il vient à m'annoncer qu'il aura couché avec une autre femme. Et je serai fière qu'il revienne vers moi, tout seul, sans que cela ne tienne à de la jalousie ou de la possessivité.

Bon, ça c'est plutôt une bonne chose pour des suites non-exclusives.
Après, ton compagnon peut en être témoin, on se surprend à être plus chatouilleux que prévu. On sait pas trop sur quoi une situation peut tirer. Et c'est là où l'histoire de "pas de règles" me laisse un sentiment mitigé.
A l'usage, c'est plutôt compréhensible qu'il y ait de moins en moins de règles, parce que soit finalement on se sent très confiant et que c'est pas une modalité pratique ou une autre qui changera grand chose, soit parce que les quelques règles importantes pour vous sont bien intégrées.
Mais au début, poser des règles, c'est aussi une façon d'aborder le sujet, de communiquer sur des situations qu'on ne connait pas encore assez. Les règles ne répondent que très partiellement aux questions qu'on peut se poser dans ces cas-là, mais en poser même temporairement dit au moins que le partenaire s'engage à faire gaffe.
Y aller "au feeling", c'est son feeling, pas le tien.
Et ce rapport à la communication dans la situation de non-exclusivité a probablement ouvert la porte à tes propres errements. Pour vous deux, c'est une idée, pas encore vraiment une pratique. Ca a l'air simple. Ca peut l'être, mais comme dans ce moment de débutants vous vous êtes tous les deux surpris, je suggère d'y aller avec précautions et dialogue, plutôt qu'au feeling.

Bon, et sinon

Une petite observation, tu dis plus haut

Tanmei
J'ai toujours fait énormément de concessions dans mes relations antérieures pour coller à ce que chacun voulait, j'ai toujours été dans cette dynamique. Mais finalement au bout d'un moment c'est toujours moi qui quittait mes copains. Mon compagnon actuel a insufflé une nouvelle manière de voir les choses, ce qui était très novateur pour moi.

j'ai du mal à pas voir dans ton exploration trop improvisée (en notant aussi le refus d'être faillible dont on parlait) le même réflexe de sur-adaptation. Tu ne le fais pas que pour lui, toi aussi tu apprends des choses sur toi à cette occasion, mais j'ai l'impression que tu ne l'aurais pas fait sans lui.

Donc je pousse peut-être un peu, si je me trompe tant pis sorry, mais fais attention que cette tendance à devancer les attentes te cache pas des limites ; ici elles impliquent plus que votre couple, une troisième personne, ou plus, avec leurs propres attentes, donc autant être super clairs avec ça dès le départ pour pas être très dépassés. Tu en as des limites, et c'est pas grave, t'es un être humain welcome to te party (et je crois que quelqu'un qui n'a pas de limites, que des super qualités, n'est pas si facile à aimer, de toutes façons : on ne peut qu'avoir trop de défauts, à côté. Pas bon pour le moral.)

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Discussion : Difficulté de temporalité relation libre

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Siestacorta

le vendredi 07 octobre 2022 à 01h12

Ohlala, je me relis (et corrige et précise mes posts, désolé, mais ça reste cohérent), et relis le fil, et je me rends compte qu'on passe peut-être assez à côté d'un ressort possible de l'histoire.

C'est le compagnon de @Tanmei qui a parlé de polyamour dès le début.
Tanmei fait ses expériences.
Bien sûr elle craint la jalousie.
Mais c'est bien possible aussi qu'elle ait forcé un peu son propre cadre mono pour se placer de l'autre côté du miroir plutôt que par besoin.
Le gars de Tinder lui plait pas et lui rappelle que son amour est mieux.
L'ami avec qui être en confiance : non, pas love "ça n'apporte rien".
Compagnon jaloux dans ses premières réactions mais qui propose après coup qu'elle continue à explorer : grosse trouille et culpabilité qui monte, et pourtant notre amour est si fort, on est SI bien comme ça.

Et si elle avoue, le scénario mono "idéal", c'est qu'elle est pardonnée même après beaucoup de drama, et surtout que le compagnon, lui aussi de l'autre côté du miroir, se rend bien compte que finalement tout ça est bien trop dangereux, n'en parlons plus, on a pasbesoin de ça, allons donner du foin à nos poneys et courir dans les champs en se tenant la main (c'est pour souligner l'imaginaire possible, pas pour en dire du mal, que je force un peu).

Je crois, si je touche juste, rester sur mon constat de départ : se confesser pourrait mal se passer d'un point de vue mono, mais de deux façons différentes : soit en abîmant le couple, soit en faisant un point de départ accidenté vers une non-exclusivité des deux que Tanmei ne désire pas tant que ça.
Je me demande maintenant, dans ce cas, par quel bout pourait-elle prendre cette discussion si elle devait se représenter.

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Discussion : Difficulté de temporalité relation libre

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Siestacorta

le jeudi 06 octobre 2022 à 19h09

Jack Haddy
J'ai relevé que le mensonge était ironique. L'intérêt supérieur qu'est le bien-être personnel permet de s'accommoder d'un certain nombre de choses.

"Bien-être" est peut-être beaucoup dire.
Mon expérience de menteur comme de trompé me dit qu'on ment avec de la peur et qu'on continue parfois avec remord. Ce sont des moindres maux, certes, qui passeront peut-être si effectivement le secret est petit. Si, dans ce que j'essaie de cerner, c'est du bien-être, c'est au sens de crash évité et de petite leçon intérieure sur l'ivresse au volant, plutôt qu'au sens de massage du chakra coronal ou meme de bon petit plaisir coupable.

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Discussion : D'amant satellite à amant socle

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Siestacorta

le jeudi 06 octobre 2022 à 13h14

Francois59
Plus d'un mois sans aucune nouvelle d'elle... Aucune réponse à mes SMS, à mes appels... Rien... J'avais l'intention de lui proposer une autre relation, avec des moments en commun non sexuels (sport, balades, cinéma...) En vain,... Les conseils de Siestacorta et d'autres, j'ai essayé de les appliquer... Pas de réponse...
Et hier, vers 22h, je lui envoie un SMS : "Je suis en bas de chez toi, je t'attends, descends..." Pas de réponse... J'attends plus d'une heure dans ma voiture... Pas de réponse..
Résigné je me prépare à partir.... quand je la vois arriver ! Tout va très vite ensuite.... Je l'embrasse, je la prends sur le capot de ma voiture... Je l'emmène à l'hôtel et nous nous retrouvons... Je lui dis que je ne comprends pas trop, elle me dit qu'il ne faut pas chercher à comprendre...

Si ce genre de moments volés te conviennent, continue, et n'en attend pas plus.
Si tu le vis mal, arrête, elle est nulle en dialogue et seule ta dispo semble rendre cette histoire possible.

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Discussion : Difficulté de temporalité relation libre

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Siestacorta

le jeudi 06 octobre 2022 à 12h54

Et en repassant, j'en remet une couche : je prescris clairement pas de mentir pour avoir des relations non-exclusives.

Je dis que selon ce qui est arrivé (qui ici est peu arrivé) on a pas la même chose à cacher, alors qu'on fait, selon les partenaires, face aux même conséquences. Que le mensonge couvre une histoire d'un soir, plusieurs, un comportement systématique, une relation discontinue mais longue, ou une double vie carrément, et qu'on sait que beaucoup de partenaires vont avoir une réaction similaire pour chacune de ses situations différentes.

- oui parce que c'est du mensonge !

Oui parce que, parfois, dans c'est le même mensonge contre des engagements souvent irréalistes. Si ça arrive souvent que ce soit trahi, c'est pas forcément qu'on a pas trouvé des personnes assez bien, c'est possible que l'engagement en question soit pas tenable en l'état.
Je dis pas que mentir est vertueux, vraiment. Mais dans le contexte d'exigences d'exclusivité, de dialogues où la confiance se paie au centime près, l'empathie pour quelqu'un qui n'a pas pu faire autrement dans une situation éphémère, je peux l'avoir, et lui dire que "pour cette fois, ça va, arrange toi avec ta conscience comme un.e grand.e, et recommence pas parce que sur la longueur ça te jouerait nettement plus de tours."

On parle pas ici de polys qui avaient promis d'être honnêtes en connaissance de cause, on parle de gens qui n'ont pas, dans leur relation et plausiblement avant, pas l'expérience de ce que ça leur fera. Et je reviens sur l'importance réelle de ce qui a été caché. Un coup d'un soir, ça vaut pas une crise de plusieurs mois - années.

Autre point : j'ai menti, déconné, trouvé que c'était con, passé poly dans les relations ultérieures, ayé j'ai trouvé.
Mais on m'a menti, aussi. Et des fois c'était significatif pour la qualité de la relation, des fois tellement pas.
Et dans le premier cas, la relation était mal avant la rencontre cachée, en fait, le mensonge n'aura été qu'un symptôme. Alors c'est pas ça qu'était triste, et pour le coup quelqu'un que j'aime, je l'aime même à ce moment-là, même après. J'aime la personne avec ses failles, ça veut dire, avec ce qui fait qu'elle m'aimera peut-être moins, avec ses besoins de déconner pour pouvoir rompre. Que je vive un drame du mensonge à ce moment-là me la ramènera pas, c'est pas une discussion argumentée mais une question de cœur. Je me sens pas bête, je sens pas l'autre monstrueux, c'est là où on en est.
Et si c'était une petite histoire, le cœur de notre relation continuant à battre, qu'est-ce que tu veux que je m'en fiche. Il me fadudra d'autres signes, multiples, pour que ça abîme la confiance de fond.

Alors c'est mon positionnement, je peux pas dire aux gens de traiter leur partenaire en pensant qu'ils devraient être comme moi.
Mais j'ai l'impression que ce positionnement de s'intéresser plus à ce qui se passe vraiment entre nous, dans son ensemble, plus qu'à une dissonance en elle-même, ça participe de ce qui me rend capable de polyamour.
Je cherche pas des gens parfaits, pas l'histoire idéale, juste des gens avec qui on peut s'attacher, avec qui assez de choses se passeraient bien (et c'est beaucoup) pour pas me concentrer sur des fins foireuses, des moments foireux. On fait tout pour que ce soit pas ça, mais un pacte qui dirait "les conneries sont impardonnables" me semble faire barrière à ce qui devra être aimé malgré tout, chez moi ou chez l'autre.
Parfois ce qui s'est passé ne permet pas la poursuite de la relation, mais permet de garder un lien quand même.
Je digresse, c'est la pause déj, je relis pas bien.

Modif' : Oh, et ce que je dis ici n'est pas contradictoire avec ce qu'il m'arrive souvent de dire ici : "avouer un adultère pour continuer la deuxième relation, ce n'est pas devenir poly". Puisque justement, c'est pas seulement la vérité la question, c'est la qualité d'ensemble de la relation.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Difficulté de temporalité relation libre

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Siestacorta

le jeudi 06 octobre 2022 à 10h34

Caoline
Et en plus, si on fait ça, l'autre aime une image de nous qui lui convient, pas nous, donc la personne qui manipule n'est plus aimée. Elle reste juste en lien pour le confort matériel et/ou émotionnel ? Ou elle arrive à se mentir à elle même, à oublier et donc vit dans une illusion ?

Hm, l'amour c'est déjà le regard de deux personnes. On peut le souhaiter le plus objectif possible, mais pour moi l'illusion qui fait qu'on aime, l'image incomplète de l'autre est déjà là au départ.
Mentir contribue à la fausser d'avantage, je ne nierai pas.

Bon, pour expliquer mon pas de côté, je pars assez loin. Mais on vit plus que ce qu'on dit. Les mots pour décrire ce qu'on vit, la promesse de se comprendre (j'y tiens beaucoup, vous aurez déjà repéré mon goût pour creuser) ça compte, mais je crois que se fier à ce descriptif c'est déjà se tromper, en croyant que les mots suffiront.
Je dis pas que l'amour est ineffable, ni que la relation l'est. Je crois aux pratiques concrètes et lisibles. Mais je crois aussi qu'on peut être plus dans la réalité de l'amour vécu quand on estime que ce qui est dit d'un côté ne sera pas regardé avec les même lunettes que les nôtres. Qu'elles pourraient être très déformantes elle-mêmes, par rapport, encore une fois, à ce que vaut et vaudra le vécu de la relation après un incident fini.

Remarque je suis pas si loin du post de départ, quand Tanmei dit "J'aimerais qu'il soit dans ma tête pour comprendre tout ce par quoi je suis passée, mais qu'à aucun moment je n'ai douté de notre couple et de mon amour pour lui." Le problème, c'est qu'on sait (même si yavait que notre forum pour en témoigner ça suffirait) que cette compréhension intellectuelle et cette empathie sont rarissimes et que le risque que tout s'abîme profondément pour quelque chose de terminé est fort.

Et on peut même comprendre ce qui va blesser, même en dépassant la taille moindre de ce qui sera regardé comme première faute. Le risque c'est, comme disait @LeGrandStyle, que le partenaire doute désormais de l'avenir.
Je comprends bien qu'on veuille lui laisser le droit au doute, c'est légitime.

Mes arguments en contrepoints là-dessus sont un rapport entre l'ampleur des faits passés / l'ampleur des conséquences / ce qui peut rester vrai (vécu) sans dire une vérité passagère. Je sais bien que ce sont pas des arguments forts, j'essaie de rester de bonne foi !
Mais en vrai, si un doute détruit beaucoup à partir de ce genres de moments sans suite, c'est qu'on se fait déjà une illusion musclée sur un caractère ferme du vrai, en amour notamment.
Je veux dire : ce serait fragile par le désir même d'être totalement fiable.
Je me répète, je parle pas de choisir de mentir longtemps, ou de garder le mensonge comme solution ; seulement de moments où on s'est brièvement paumé, puis où on a retrouvé son chemin, et où le raconter poserait des questions sans bonnes réponses, sans sens à donner autre que " non mais c'est bien que ce soit fini" - point qui ne peut pas facilement être compris par quelqu'un qui n'aura que son imagination interpréter un évènement qui autrement resterait sans suites.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Compersion versus Jalousie, est-ce naturel ?

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Siestacorta

le jeudi 06 octobre 2022 à 09h44

Bon, et par ailleurs, compersion et jalousie étant des émotions composites, voir des sentiments, on peut les ressentir simultanément, successivement aussi.
Je veux dire : ce n'est pas l'un ou l'autre.
Et explorer la compersion n'est pas un remède miracle, juste un moyen de plus de comprendre ce qui se déroule.

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Discussion : Difficulté de temporalité relation libre

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Siestacorta

le jeudi 06 octobre 2022 à 07h53

Jack Haddy
Mentir, c'est refuser à l'autre une partie de sa liberté, dans le but d'exercer la sienne. Je trouve la chose ironique.

C'est plutôt ça, oui.
Mais je crois que juger sur le principe sans tenir compte de ce qui s'est vraiment passé et des conséquences, c'est moral sans être systématiquement bon.

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Discussion : Difficulté de temporalité relation libre

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Siestacorta

le mercredi 05 octobre 2022 à 22h10

Jack Haddy


Par contre, dans ce cas-ci je vois un appel a au mensonge sans arrangement préalable. Me trompe-je?

J.

Oui, mais : quel mensonge, qui cache quoi, pourquoi ?

Ici, on parle d'une aventure de deux semaines, avec quelqu'un qu'elle ne voit plus.

C'est mauvais de mentir, on est poly parce qu'on pense bien pouvoir faire autrement, et mieux.

Maintenant est-ce que parce qu'il y a un intérêt perso à mentir, ça rend la confession altruiste, quand la révélation sera plus impactante que le secret lui-même ?

Et je parle pas pour tous les mensonges, toutes les cachotteries, avec tous gens partout. Je parle d'une aventure de deux semaines. De partenairs qui partiront en vrille parce qu'ils ne peuvent pas (sur le moment ou en général) faire le tri entre tout savoir et savoir ce qui compte.
Certes, le menteur se retrouve à en juger à leur place, je concède que c'est trop pratique pour être vu comme bienveillant.

Mais d'un autre côté, si une petite vérité sexuelle se mesure à la menace d'un désamour, alors mentir ne peut pas toujours être la pire solution.

Je vois plein de bonnes raisons de dire la vérité, dans les relations multiples.
Mais j'en vois des mauvaises, à mettre en regard de l'ampleur de la faute :
- mettre l'autre dans la situation de nous punir, pour nous débarrasser de notre culpabilité. Hop, maintenant si notre couple part en couilles, je te file, toi dans ta saine colère blessée, moi dans ma méprisable bêtise, la responsabilité dont je n'ai jamais voulu.
- ou à l'inverse, je dis la Vérité même quand elle vaut pas le prix d'une capote, parce que je dois être Parfait, ce serait invivable d'être faillible, alors quand je parlerai, ce sera soit l'Amour Inconditionnel ou le Drame de Nos Vies, rien de moins. Je suis dans l'enfer de pas être parfait, autant que mon partenaire m'y accompagne.

Bon, il y a plein de bonnes raisons de dire la vérité, des gens qui sauront finalement quoi en faire. Ça arrive, sans doute souvent.
Je dis seulement que les enjeux sont parfois trop élevés par rapport au évènements pour qu'on fasse comme s'il n'y avait toujours que la confession comme issue valable.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Difficulté de temporalité relation libre

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Siestacorta

le mercredi 05 octobre 2022 à 12h56

Bonjour Tanmei

- côté culpabilisant :

Tanmei
, j'aimerais lui avouer la vérité mais je ne sais pas comment faire sans le perdre... Il me dira que ça a été de la tromperie, sauf que pour moi ça en est pas car je ne suis pas allée chercher quelque chose qui me manquait chez mon ami, c'était purement une expérience sexuelle.

Tu as caché quelque chose parce que tu savais que ça pourrait le faire souffrir. Et tu sais aussi que dire ce que tu as fait lui ferait mal. Donc, même si tes intentions sont pas affreuses, tromperie il y a eu, au sens le plus classique du terme (mensonge + sexe).

- côté déculpabilisant : les adultères sont un sous-produit de l'exclusivité. Même quand on en a parlé avec un.e partenaire, on baigne encore dans une culture mono, et on déconne parce qu'on sait pas comment on ferait mieux. Donc tes erreurs, plein de gens les font, ta peur de faire du mal, plein de gens la connaissent. Ca justifie pas, mais ça explique, ce n'est pas facile de changer de cadre.

Maintenant, mon conseil : si c'est juste parce que tu ressens de la culpabilité et de la peur d'être découverte même après coup, alors gère comme une grande. Il a pas à porter tes conneries, tu les a faites toute seule. Je veux dire : si cette histoire n'a pas de raisons d'être découverte, alors tu peux prendre sur toi. Tu ne déclarerais pas la vérité pour son bien, mais pour le tien. Pour arrêter de douter de toi. Bah t'as merdé, et tu crois pas le refaire, si c'est vrai t'as pas forcément besoin que ce soit ton amoureux qui fasse l'adulte pour punir l'adultère.
Ca c'est un principe... tu le connais lui, tu connais votre relation, je peux ne pas être pertinent sans être vraiment dans vos têtes.

Maintenant, si la culpabilité est là parce qu'en fait, cette histoire est un chapitre d'une exploration future de la non-exclusivité, alors c'est peut-être une question de moment-dans-très-longtemps où vous serez arrivés à considérer que vous aimez ça et que votre relation tient bien. Là, je vois bien un moment où cette vérité pourrait être dédramatisée, soit dans ta propre tête, soit pour vous deux.
Mais tant que tes aventures se font dans un cadre de référence où vous avez pas commencé à explorer pas à pas vos propres accords possibles, la seule chose que tu sais c'est que t'as pas respecté le cadre, et donc on peut te le reprocher. Attends que ça ait profondément changé dans ce sens, que vous ayez pris beaucoup de bouteille, tu verras ce que tu resentiras à ce moment-là.

Le forum est blindé des témoignages de partenaires mis devant le fait accompli. C'est... douloureux. Même si tu sembles vouloir le prendre en compte par la suite.

Sois plus clean dorénavant, attends les accords plutôt que de te retrouver de nouveau dans cette situation.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Je ne sais plus comment faire

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Siestacorta

le mercredi 05 octobre 2022 à 09h56

LeLamaDoux
Je pense que tu as raison. Je vais essayer une dernière fois de lui en parler, de la faire réfléchir et j’attendrais le temps qu’il faudra pour avoir une réponse car après deux ans de relation je pense que je mérite une réponse claire. Et si je suis la seule à vouloir continuer et bien ça me fera terriblement mal mais je souhaite son bonheur avant tout…

Cette affirmation me met souvent mal à l'aise, parce qu'elle fait comme si on avait pas son propre bénéfice à avoir une telle attitude. Il y en a un : une posture positive pour compenser une image de soi défaillante.

Alors là je tâtonne hors-sujet, mais entre "l'aimer aveuglément" du début, la force de tes ressentis et peine (arrêt de travail), une tendance à vouloir pousser ta bienveillance dans (plutôt que malgré) la souffrance, et la façon dont tu attends ses initiatives plutôt que d'avoir des réactions, il y aurait pas derrière un tendance à t'oublier un peu. Je veux dire, pas t'aimer assez pour donner un sens à toi, pas seulement à votre couple.

Hors, pour donner du bonheur aux gens, il faut pas dépendre de ce don, donc être capable de se donner un peu de joie soi-même avant, la connaître, la chercher sinon, la valoriser.

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Discussion : Je ne sais plus comment faire

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Siestacorta

le mercredi 05 octobre 2022 à 09h39

Entre tes souffrances et ses réactions colériques ou sans compréhension, tu es sûre de n'être pas las seule à vouloir que ça se poursuive ?
Elle croit peut-être que tu comprends cela, te l'aura peut-être dit d'une certaine façon, ou, au contraire, espère ne pas avoir à le dire, ou se fait des illusions sur le fait qu'elle a un double attachement, et sa colère c'est que tes demandes lui montrent qu'elle n'est pas cohérente sur ses actes et ses affirmations, et qu'elle ne veut pas se voir comme ça.

Je crains vraiment (j'espère me tromper) que tu continues à essayer de dialoguer même en vain, en préférant vivre la souffrance d'une relation déséquilibrée en investissement à celle de renoncer, qui serait profonde mais qui peut mener ensuite à un deuil plus apaisant.

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Discussion : Doit-on aimer ses metamours ?

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Siestacorta

le mercredi 05 octobre 2022 à 09h27

@Rosedewitt : je crois comprendre qu'avoir un lien affectif avec tes métamours est pour toi une stratégie émotionnelle pour ne pas les percevoir comme "corps étrangers" à ton intimité.
C'est sans doute difficile de te priver toi de ce confort psychologique...
Si ton lien avec ton amoureuse tient bien, que tu sais comment le sécuriser en non-exclusivité, alors ton ressenti envers tes métamours n'est pas obligatoirement affectueux.
Par contre, je vois un stress possible à passer à un extrême inverse, une inimitié telle que ta demande à ton amoureuse serait de l'occulter.
J'imagine qu'on peut distinguer des degrés de perméabilité
- amical/intime qui semble être ton fonctionnement par défaut ("kitchen-table poly")
- fonctionnel-cordial (on se croise, comme avec des collègues qu'on connait sans être proche, on fait rien ou très peu ensemble)
- loin du coeur ET des yeux, mais on mentionne pour pas avoir à se cacher
- black-out total, "don't ask don't tell".

Du moment que l'accord est honnête sur "pourquoi on fait comme ça", chacun peut choisir ce qui marche le mieux pour lui.

J'avoue être plutôt méfiant quand même avec le dernier fonctionnement. En général parce que ça peut mener à des injonctions contradictoires (tu m'as dit de pas dire mais tu me reproches de faire par la suite) ; et dans ton cas particulier parce que passer à ça après une phase plus personnelle, c'est possiblement une déclaration de conflit ou de complication plus ou moins avouée.
Si c'est le cas, je crois qu'il faut vraiment aller au fond des choses, de toi à toi puis avec ton amoureuse, pour être au clair sur vos besoins.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Les avis positifs sur le polyamour

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Siestacorta

le mercredi 05 octobre 2022 à 08h24

Un témoignage dans un article de Femme actuelle

Lisa et Julien - Femme Actuelle
Lisa et Julien sont mariés depuis 6 ans. Amoureux et épanouis, ils ont pourtant vécu l’expérience du polyamour lorsque Lisa est tombée amoureuse de Sophie. Une rencontre imprévue mais accueillie comme une expérience naturelle, en phase avec leur vision du couple. " Je n'ai jamais imaginé que le couple était la mort de tout ce que je peux ressentir en tant que personne, je ne bride rien. "
(...)
Lisa était le pivot de cette histoire, amoureuse et aimée par Julien et Sophie. Mais entre ces derniers, une véritable amitié est née. Julien raconte : " De façon très surprenante, j'ai eu un coup de foudre amical pour cette personne que j'aurais pourtant dû considérer comme une rivale. " Ici pas de jalousie mais de la "compersion ". Cet anglicisme désigne l’inverse d’un sentiment négatif. Il s’agit de se réjouir du bonheur amoureux de l’autre, même sans en être l’artisan. La jalousie n’a (normalement !) pas sa place dans la vie des polyamoureux. Julien parle surtout de la force des sentiments : " J'ai forcément eu peur de la perdre, mais je suis très fataliste : si un jour elle a envie de partir avec quelqu'un d'autre, c'est qu'il lui manque quelque chose chez moi, ou qu'elle a cru trouver encore mieux ailleurs. Si je veux vraiment son bonheur, alors je dois accepter qu'il puisse éventuellement se construire sans moi. "

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Discussion : Je ne sais plus comment faire

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Siestacorta

le mardi 04 octobre 2022 à 23h10

Bonsoir @LeLamaDoux.

Désolé de lire cela.
Je crains, pour répondre à ton titre de fil, qu'il n'y ait pas grand chose que tu puisses faire.
Ce n'est pas en ton pouvoir, parce qu'elle même dit qu'elle ne peut pas s'empêcher de vivre son histoire.

Dire "je suis polyamoureuse" est son premier mensonge, qu'elle en ait conscience ou non.
Quand on dit ça, c'est pas pour dire "j'ai rencontré quelqu'un d'autre pour qui je ressens aussi quelque chose", mais pour dire : "je peux ressentir quelque chose et je vais faire tout ce qui m'est possible pour que ça marche pour nous toutes". Donc si elle se contente juste d'aymay liiibrement sans faire un seul effort, alors elle fait de la merde. Non-monogame, peut-être, mais de la merde quand même.
L'amour c'est pas juste un sentiment, c'est aussi ce qu'on fait pour le bien de l'autre ? Ben si on veut absolument etre polyamoureux dans ce sens là, faut savoir être poly-aimant. C'est plus de boulot.
Elle le fait pas ? Alors ses sentiments pour toi sont des mots, des émotions, mais pas des actes d'amour. Je pense que tu veux mieux. Si tu peux pas l'avoir, barre-toi, c'est pas parce que tu souffres que c'est important de rester, peut-être au contraire.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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