Polyamour.info

aviatha

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(France)

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Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

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aviatha

le mercredi 12 juin 2013 à 17h15

Question intéressante, je me prête au jeu^^
Alors, primo, ce n'est pas parce que je suis bi que j'ai besoin des deux. La preuve, étant avec mon cher et tendre depuis bientôt 6 ans et étant monogame, exclusive et fidèle, cela fait plus de 6 ans que je n'ai pas eu de compagne, et je n'en suis pas malade. Donc, en soi, ce ne serait pas une limite totalement rédhibitoire.
Deuxio, si je suis poly et que j'ai d'autres relations, je suppose qu'on parle ici de relations amoureuses et pas de juste un coup d'un soir. Là où il va y avoir un problème, c'est que pour moi, la limite homme/femme n'est pas plus épaisse que celle entre les blonds et les bruns, donc sans doute que je vivrais mal tout de même de devoir restreindre mes amours à quelque chose qui, pour moi, est un détail absolument futile. J'accepterais bien mieux qu'il refuse que j'ai des relations avec quelqu'un qu'il estime nuisible ou peu épanouissant pour moi.
Tertio, là où serait le fond du problème, c'est que je n'ai jamais caché que j'étais bi, il l'a toujours su, il m'a voulue et acceptée ainsi, et je vivrais extrêmement mal qu'il ait une limite sur quelque chose que je suis et qui était clair depuis le départ. Ce ne serait pas comme si je lui avait dissimulé un "vice caché" ou comme si tout à coup j'avais changé, et qu'il ne puisse pas s'adapter sur ce point là, ce serait contradictoire avec ma vision de l'amour qui est de dire on prend les gens en entier ou on ne les prend pas.

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Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

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aviatha

le mercredi 12 juin 2013 à 16h58

Euhm... c'est un peu contradictoire avec ce que je viens de dire il me semble. Mais les poly me contrediront (ou pas) s'ils estiment que cela relève pour eux plus d'un choix de vie que d'une "évidence".

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Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

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aviatha

le mercredi 12 juin 2013 à 16h20

A mon sens il y a là une incohérence. On ne peut pas dire "je t'ai choisi mais j'ai choisi un peu les autres, mais un peu moins mais un peu quand même", je n'appelle pas cela choisir (après, est-ce qu'il faut forcément choisir et pourquoi, c'est un autre débat). Parce que pour moi, choisir est quelque chose d'entier, on ne choisit pas quelqu'un pour certains aspects de la vie, on le choisi, point, ou on ne choisit pas.
Est-ce que cela empêche de vivre d'autres relations ? Dans l'absolu non, mais oui si celui ou celle qu'on a choisit souffre de cela. Si on l'a "pris", on a tout pris, et on aussi pris cette limite en lui ou elle, et on se doit, je pense de respecter cela. Le mien ne peut supporter la contrainte ou de se sentir forcé, c'est une limite chez lui que je respecte, et je ne l'oblige à rien malgré la souffrance que cela me cause. Cependant j'ai moi aussi des limites, et le jour où elles arriveront à bout de ma patience il sera bien obligée, s'il veut me garder, de les respecter, polyamoureux ou pas.
J'insiste sur le fait qu'il ne s'agit ni de morale, d'habitude pour moi, c'est quelque chose de viscéral, aussi viscéral que l'amour, et sans doute aussi irrationnel, mais c'est ainsi. Qu'on déconstruise la morale étriquée et l'habitude, je suis pour. Mais lorsqu'on fait appel à l'ordre du sentiment, on ne peut pas demander aux gens de se faire violence toute leur vie (tu remarqueras que cet argument vaut dans un sens comme dans l'autre, je pense au cas de MetaZet entre autres).
Pour répondre à Len, et aussi parce que ce fil lance le débat du pourquoi en général, je pense à vous lire et à réfléchir sur moi, de plus en plus, qu'on ne choisit pas. On est ou pas. C'est comme pour l'orientation sexuelle, c'est comme dire, pourquoi être homo plutôt qu'hétéro, ça n'a pas de sens je crois. J'ai toujours su que j'étais bi, ça s'est imposé à moi comme une évidence, la monogamie en est aussi une pour moi.
Du coup, je pense que je peux avoir des arguments pour dire pourquoi je suis mono, mais pas pourquoi ce serait mal d'être poly, pour moi se serait comme dire pourquoi c'est nul d'être hétéro plutôt que pourquoi je trouve ça cool d'être bi.
Je sais pas si je suis très claire là du coup...

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Discussion : Quitter son polyamoureux?

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aviatha

le mercredi 12 juin 2013 à 01h25

Sans doute on peut revenir de loin, mais, en tout cas de ce que j'ai compris de siesta, ses deux amoureuses étaient au courant et cautionnaient, le problème venant de l'extérieur. Là ce n'est pas le cas, le ver est dans le fruit comme dirait ma mère. On ne peut pas lutter contre un mal qui vient de l'intérieur quand il a pris ce genre de proportion. Si pitchounette pense régulièrement au suicide, c'est que le mal est profond, grave, lourd, et qu'il y a urgence.
J'y ai pensé, moi aussi, j'essayais de lutter, j'avais un outil thérapeutique (l'inventaire de beck , si vous connaissez) que m'avait laissé ma psychiatre. Un soir (acte manqué ?) je l'ai laissé ouvert sur l'ordi, mon cher et tendre est rentré avant moi, il est tombé dessus, et il a passé toute une soirée à me tenir dans les bras, tellement il était abattu et terrifié de me découvrir à ce point en danger. Il m'a épaulé, a prévenu mes amis pour que je sois entourée, est venu plus souvent me voir, m'a appelé tous les jours...
Quand on aime vraiment quelqu'un, on ne peut être qu'horrifié de lui causer tant de peine qu'il en vienne à souhaiter mourir, mais il y a ceux qui, en le découvrant, volent à son secours, et ceux qui ne le font pas. C'est pour cela, à mon sens, que tu devrais vraiment lui dire comment tu vis les choses, histoires d'être fixée. Tu ne peux pas rester comme ça.

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Discussion : Hierachisation des amours

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aviatha

le mardi 11 juin 2013 à 21h11

Yep tant que tu l'as eu c'est bon ^^

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Discussion : Quitter son polyamoureux?

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aviatha

le mardi 11 juin 2013 à 20h47

Je pense souvent au suicide, où je ne ressentirais plus ce mal être, cette rancœur, cette colère...ça va faire un an que je n'ai que ça en tête, un an qu'on parle tout le temps de ça et j'ai besoin de passer à autre chose, mais je n'y arrive pa, j'ai l'impression de stagner. j'ai l'impression d'etre plus rien, de n'être plus importante. Mon conjoint voit que je ne vais pas bien, il veut que je lui dise ce que je ressens, que je lui parles mais à quoi bon c'est déjà trop tard...
Manifestement, ce que je craignais est déjà bien là. Là, il ne s'agit plus de bonheur ou d'harmonie, il s'agit de ta survie. Dis-lui ce que tu ressens, vraiment, même si tu penses qu'il est trop tard, même si tu penses que cela ne sert à rien, au moins fais le pour toi, pour que cela sorte, même si c'est violent dis lui "oui, ton comportement et ton manque de respect de mes sentiments et de mes désirs me rend tellement malheureuse que je pense à mourir, j'ai besoin d'aide". Peut-être (même si j'en doute), ne comprend t-il pas l'ampleur de la gravité que cela prend chez toi. Cela peut être un électrochoc. Mais s'il ne réagit pas plus que cela et si rien ne change, pars, pars vite, avant de commettre l'irréparable.

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Discussion : Hierachisation des amours

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aviatha

le mardi 11 juin 2013 à 20h02

Et moi, je suis monogame par quoi alors ? Nan parce que je me reconnais pas, mais alors vraiment pas dans aucun des deux !
(Au fait Meta, tu as eu mon MP ?)

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Discussion : Quitter son polyamoureux?

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aviatha

le mardi 11 juin 2013 à 19h59

Au risque de répéter un peu ce que tout le monde dit, il est clairement visible qu'il a agi n'importe comment, et là on ne parle pas de la petite bourde ou du vilain mensonge, c'est un bébé, c'est pas un meuble, il est là pour au moins 18 ans.
Après, étant plus dans ta situation que la majorité des autres forumeurs, puisque c'est mon conjoint qui est à la place du tien, et non moi-même, voilà ce que je peux en dire : dire qu'on aime, c'est bien, mais c'est loin d'être suffisant. Depuis qu'il a vu que j'allais très mal, mon cher et tendre essaye, autant qu'il peut, de me montrer à quel point il est attentif à moi, il veut s'investir avec moi dans des projets, et à quel point mon avis et ma position compte, même dans la façon dont il mène son autre relation. Cela s'appelle le respect. Sans cela, malgré tout l'amour que je lui porte, je serais partie, même s'il avait voulu le contraire. Parce que ce n'est pas possible de vivre comme cela. Et s'il ne veut pas ou ne peut pas te donner cela, il n'y a pas d'avenir entre vous possible, pas sans une très grande souffrance de ta part. Et ce n'est pas vraiment un avenir.
Je vais prendre un exemple un peu extrême, mais finalement pas tant que ça. Dans le cas de la violence conjugale, la plupart des hommes (oui, je sais, l'inverse existe aussi, mais c'est juste pas la majorité du genre) qui tapent sur leurs femmes les aiment, et quand ils sont calmés, ils s'en veulent terriblement, ils leur jurent qu'ils les aiment, et elles les croient, parce que c'est sûrement vrai, parce qu'elles aussi les aiment, et elles restent. Et l'une d'entre elles le paie de sa vie tous les trois jours.
Ce que tu subis est une autre forme de violence, mais s'en est une, une violence morale d'un très haut degré même à mon sens. Certes, tu ne vas pas en mourir sur le coup comme on meurt d'un trauma crânien, mais, et je le dis pour avoir frôlé il y a peu le gouffre de très près, la souffrance émotionnelle et affective que tu décris est un gros facteur de dépression, si ce n'est pas déjà le cas, et le risque d'attenter à tes jours n'est pas négligeable.
Surtout entoure toi, entoure toi bien de gens qui t'aiment et ne jugent pas ce que tu vis, et courage.

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Discussion : Couple Mono et ami polyamoureux

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aviatha

le vendredi 07 juin 2013 à 13h38

Plus simplement, vu qu'on parle là de nos réactions en tant que "couple monogame exclusif" (ce qui était longtemps mon cas, et ce à quoi j'aspire quand même retourné un jour, enfin bref) envers un ami polyamoureux qui vient chez nous ou avec qui on va, seul(e) ou à deux faire des activités :
Il n'y a que moi que ça choque qu'on puisse se méfier d'un AMI, poly ou pas ?
Je veux dire, merde, le gars c'est ton pote, il t'aime (MetaZet pourrait débattre des heeeeuuures sur comment il t'aime, mais je sais qu'il me comprend quand je dis ça ^^), et toi tu passes ton temps à le regarder comme s'il allait te poignarder dans le dos, tout ça parce que c'est pas un eunuque ?
En tant que bi qui a principalement des amis hommes, bien qûr que j'ai parfois regardé une de leurs copines en me disant "ah, si les circonstances avaient été différentes, j'en aurais bien fait mon quatre heures" (dieu que c'est vulgaire). Mais ça s'arrête là. Parce que je suis monogame, par choix, et que je sais pourquoi, parce que ce sont mes amis, et qu'il ne me viendrais pas à l'idée de leur faire quelque chose qui les fasse souffrir.
C'est même pas une question de poly ou pas, si on fait pas confiance à ses amis, à qui fait-on confiance ?

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Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

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aviatha

le jeudi 06 juin 2013 à 13h07

Alors, ce n'est pas un argument contre le polyamour, au sens où ce n'est absolument pas possible en poly, peut-être que cela l'est , j'en sais rien, mais voilà un de mes arguments de mono (il fallait bien que je finisse par intervenir).
Je l'ai dit, mon cher et tendre et moi-même sommes tombés amoureux, nous n'avons pas choisi, personne ne choisi ce genre de chose. Cependant, depuis, en bientôt 6 ans et sans me vanter, il y a eu un certain nombre qui auraient rêvé de prendre sa place, ou même de cohabiter avec lui dans l'ombre.
Mais parce que je suis monogame, je ne cumule pas, je choisis. Donc chaque fois qu'il y a eu une possibilité quelque part, je les ai mis lui et l'autre dans la balance, et j'ai cherché lequel était le plus "ajusté" à moi, avec lequel je me sentais le plus fusionnelle, le plus en phase, avec qui j'avais envie de prendre la route et pourquoi (même si parfois le pourquoi était une évidence sans vraie explication... c'est aussi une bonne raison ^^). Et chaque fois je l'ai choisi. Je l'ai choisi, peut-être 10, 15, 20 fois, j'en sais rien, mais je sais que, sur toutes les personnes au monde que j'ai pu rencontrer, il est toujours là, parce qu'il est le plus "ajusté" à moi qui soit.
Et cela donne, à mon sens, de la force et de la valeur à notre relation "je t'ai choisi toi et toi seul parmi tous les autres, malgré tes bizarreries de comportement et tes côtés casse-pied". C'est sans doute ce qui me permet aujourd'hui de rester malgré toute la souffrance que cela cause chez moi : je sais pourquoi je suis là, je sais que j'aurais pu partir ou choisir un autre, mais je ne l'ai pas fait et je sais pourquoi.
Je termine ne citant Bob Marley "Tout le monde fait souffrir les gens qu'on aime, il ne s'agit pas de chercher quelqu'un qui ne te cause jamais de souffrance, il s'agit de trouver quelqu'un pour qui elle en vaille la peine".
Voilà, petite contribution perso :-)

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Discussion : De l'engagement

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aviatha

le mercredi 05 juin 2013 à 23h55

Connais-tu beaucoup de parents séparés ou divorcés qui choisissent de laisser leurs enfants à l’assistance publique ? La fin de leur amour, n’implique heureusement pas la fin de l’amour qu’ils portent à leurs enfants et leur désir de les accompagner dans leur quotidien !
Malheureusement oui, ou du moins d'un côté, et c'est d'ailleurs pour ça que je me permet cet exemple. Lors de mes mois de vacataire dans l'enseignement, j'ai eu le cas d'un élève un peu difficile, dont j'ai voulu appeler les parents pour discuter, et j'ai eu cette réponse formidable (c'est ironique) du père : "Ecoutez mademoiselle, cela ne me concerne plus, j'ai divorcé."

Quand à ce qui est du dévouement, je pense qu'il est à prendre en considération avec chaque engagement. Très honnêtement, pour reprendre l'exemple de l'accompagnement en fin de vie ou en grande dépendance, je ne pense pas, pour l'avoir vécu deux fois dans des situations très différentes, que même l'amour résiste à ça. J'ai aimé ces êtres, je suis contente, après coup, d'avoir fait ça pour eux, et pourtant sur le moment tout en moi pour eux était détruit, sans doute ai-je plusieurs fois souhaité leur mort, sans oser le dire. C'était peut-être du dévouement, mais pour moi, si je m'étais engagée, il était impensable de ne pas être dévouée si les circonstances venaient à l'exiger.

Tu dis que s'oublier est impossible, mais pour moi ce n'est pas s'oublier que le dévouement, l'abnégation, ou quoi que ce soit. C'est oublier le présent pour voir plus loin. Mon présent de l'époque était parfois insupportable à ces moments-là, mais je sais que celui d'aujourd'hui est meilleur grâce à ça : je peux vivre sans la sensation d'avoir été lâche, ou sans l'idée que, peut-être, je n'avais pas tout tenté pour les garder en vie, ou que j'aurais pu les aider plus, les accompagner encore etc.

L'engagement (et je me suis permis des exemples aussi variés parce que tu avais toi-même cité l'armée en début de sujet) est fort à mon sens, parce que, justement, au moment où on doit le prendre, on réfléchit à ce qu'il implique, au fait qu'il faudra s'y tenir, même (et peut-être surtout) dans le pire, à l'énergie que cela nécessitera, au fait que telle ou telle contrainte pourrait nous faire changer d'avis. Sans être pour le mariage, que je trouve un peu désuet, mais que je respecte, comme n'importe quelle forme d'engagement amoureux, c'est en ça que l'engagement à deux n'est pas une contrainte, mais un choix d'une très grande puissance "oui j'ai pensé qu'il pourrait y avoir ça et ça et ça, que tu pourrais devenir comme ça ou comme ça, que je pourrais vouloir ça ou ça, et je m'engage malgré tout".

@ Annabelle
Ce que j'appelle engagement "petit bourgeois" bien plus que la vision de Goldmund, c'est ce qu'il définit comme étant l'engagement selon la plupart des gens, à savoir les exemples qu'il donne de couples qui ne se supportent plus et qui restent ensemble parce que "divorcer ne se fait pas", comme j'ai déjà entendu dire. Ce n'est pas à sa vision des choses que j'appliquais ce qualificatif, je ne me serais pas permis :-)

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : De l'engagement

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aviatha

le mercredi 05 juin 2013 à 14h07

Je pense que cela correspond un peu à une version, excuse moi du terme, "petit bourgeois" de l'engagement.
Mon grand père paternel était pilote de guerre. Pour lui l'engagement, c'était défendre par les armes son pays, même si le gouvernement avait décidé d'abdiquer et de se rendre, même si cela impliquait de s'engager dans la Royal Air Force pour continuer en laissant femme et enfants à des centaines de kilomètres. Son engagement était inébranlable, et un jour il l'a payé de sa vie. Et heureusement qu'en cette période sombre de l'histoire, il y en a eu des comme lui.
A la même époque, dans la famille de mon grand père maternel, beaucoup de membres sont engagés dans la Résistance. Même si cela implique la peur, la méfiance, le fait de faire prendre des risques à toute sa famille. Ils ne s'arrêteront pas, même quand l'un d'entre eux et sa femme se font arrêtés et déportés, même quand mon arrière grand père est obligé d'enterrer vivant pendant des heures mon grand père et un de ses frères dans le jardin pour les dérober à la Gestapo. Leur engagement faisait fi de tout ce qui pouvait se dresser sur leur route. Et heureusement qu'il y en a eu beaucoup des comme eux.
Plus simplement, je fonde une famille, j'ai des enfants, je prend l'engagement des les élever, je ne peux pas les refiler à la DDASS un jour parce que, finalement, je n'en ai plus envie, ou que je me rend compte que la famille ce n'est pas ce que j'ai imaginé, ou plein d'autres raisons.
Lorsque j'étais avec mon premier amoureux, je savais qu'il était malade, et le voir chaque mois dépérir un peu plus me faisait un mal de chien. Bien sûr, lorsque je voyais, après les jambes, les bras le lâcher un peu plus chaque jour, quand j'ai dû le faire manger à la cuillère avec un bavoir et l'habiller chaque matin, bien sûr la seule chose dont j'avais envie, c'était de fuir cette vision épouvantable, de l'homme que j'aimais qui n'était plus que l'ombre de lui-même, et promis à une mort certaine. Mais on abandonne pas les gens comme ça. Je suis restée, et sans doute que cela a rendu ses derniers temps plus doux, j'espère, de m'avoir à ses côtés, avec le reste de sa famille.

Dans la guerre, la peur, le chagrin, sans doute que "le mouvement de tout être", c'est de vouloir laisser tomber. Il est plus facile, lorsqu'on se sent cerné par des choix difficiles, lorsque nos engagements nous confrontent à quelque chose qui nous fait peur ou nous dépasse. Il est plus facile d'abandonner. Affronter est dur, et parfois coûte beaucoup. C'est la définition du courage, telle que me l'a apprise mon père (qui, du coup, dans son enfance, a dû en avoir beaucoup) : "Le courage, c'est pas ne pas avoir peur ou mal, le courage, c'est être mort de trouille, fou de douleur, et y aller quand même".
Pour reprendre un vieux sage que j'aime beaucoup, en la personne d'Albus Dumbledore "Ce sont nos choix qui déterminent qui nous sommes vraiment".

Voilà voilà :-)

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Discussion : Ça le rend malade.

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aviatha

le lundi 03 juin 2013 à 14h52

Je plussoie Tentacara et toi-même sur ce coup là. Bien sûr, lorsqu'on construit une relation, on ne veut pas s'enfermer dedans et bien sûr, dans tous les domaines de la vie, on a tendance à en vouloir toujours plus. Ce n'est pas forcément un mal, au contraire, cela nous pousse à s'améliorer et à aller de l'avant, je fais ça dans mon travail et dans mon art (au fait, merci du message d'encouragement Cendre, je reviens de ma soutenance à l'instant, j'ai mon diplôme !!).
Mais en ce qui concerne les relations humaines, mon histoire fait que je me contente très facilement de ce que j'ai, je demande rarement plus aux gens que ce qu'ils me donnent naturellement, en revanche, chaque séparation est pour moi une tragédie. Peut-être est-ce excessif, mais je crois surtout que je sais trop bien à quel point les belles personnes avec qui nous sommes "compatibles sur le long terme" sont rares, et à quel point les gens, malgré le fait qu'on les voit tous les jours, et qu'on se dise qu'ils seront toujours là, sont fragiles.

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Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

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aviatha

le dimanche 02 juin 2013 à 23h51

A ceci près que, pour reprendre le cas du drogué, le drogué souffre d'une pathologie, qui s'appelle la toxicomanie, qui peut éventuellement lui être fatale, sachant que la drogue est par définition une chose nuisible et dangereuse pour tout le monde (sauf pour le petit brun dans Akira, mais on s'éloigne du sujet).
Les polyamoureux ne souffrent pas d'une pathologie (ou peut-être en ont-ils une, ou plusieurs, comme tout le monde, mais cela n'a rien à voir avec la choucroute), c'est une façon d'être, qui a peu de risque de les tuer (sauf à tomber sur un mari très jaloux...), parce que l'amour n'est pas vraiment nuisible, c'est un élément vital pour l'être humain (et même pour Akira, mais je m'éloigne encore).
Je ne suis pas fan du polyamour, cela met mon couple, mes projets d'avenir et ma santé mentale (et santé tout court d'ailleurs) en danger. Mais cela vient plus d'une incompatibilité avec moi que d'une nuisance, et réclame de la tolérance. C'est pas parce que quelqu'un est allergique aux arachides et fait un œdème de Quinck dès qu'il en mange qu'il peut légitimement réclamer qu'on carbonise tous les plans de cacahuètes de la planète !

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Discussion : Ça le rend malade.

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aviatha

le dimanche 02 juin 2013 à 20h01

Ma chère Cendre,

Cela me peine beaucoup de te voir dans cet état. Mais, étant donné que je suis un peu dans le cas de ton mari, je ne peux pas lui jeter la pierre.
"Le mono a toujours le choix de s'en aller". Dans quel monde, dans quel univers, un être amoureux peut-il envisager de se séparer de la personne qu'il aime, et appeler cela "un choix" ? C'est peut-être aussi pour cela qu'il panique, il n'a pas vraiment le choix, il est dans une situation où il ne peut qu'attendre, et c'est très désécurisant.
Ensuite, et attention, ce n'est qu'une suggestion, une piste peut-être à explorer pour éviter de "se répéter" encore et encore, peut-être qu'il n'assume pas ce qu'il ressent. Lorsque les évènements font qu'on souffre, notre esprit se défend, et il se défend comme il peut. Et, comme dans le deuil, parfois se défendre implique de projeter des choses très négatives sur la personne qu'on estime responsable de sa souffrance (j'ai dit "estime", les choses sont bien plus compliquées que cela) : colère, rancune, mépris, mais c'est très violent pour soi-même de ne serait-ce que se surprendre à ressentir une chose pareille pour la personne qu'on aime. Alors on ose encore moins lui dire. Et à l'intérieur ça bout. Moi j'ai réussi à désarmer une partie de ça en lui disant franchement une fois (une seule, y a pas besoin de plus): "oui, je suis en colère, je suis folle de rage, et je suis folle de rage parce que je suis folle de chagrin". Non seulement ça permet de faire face, mais aussi de se souvenir que c'est bien souvent la douleur qui est à l'origine, et que la colère n'est là que pour la cacher, elle n'est pas "réelle".
Dernier point enfin, une piste que je cherche à explorer de mon côté, alors je ne sais pas trop ce qu'elle donne, mais je te la donne au cas-où. Pour moi la monogamie, ce n'est pas une contrainte, c'est un choix, un choix qui fait sens. Nous n'avons pas choisi de tomber amoureux, certes. Mais après cela, il y a eu plein d'occasions qui auraient pu se développer, des coups de cœurs, des flashs, des amitiés qui sont sur le point de déraper. A chaque fois, j'ai mis lui et "l'autre" en balance. Et chaque fois je l'ai choisi. Cela donne de la force à mon amour et notre relation, parce que je l'ai choisi, peut-être une dizaine, une quinzaine, une vingtaine de fois. Et je souffre aujourd'hui que lui n'ai pas été capable de me choisir, parce que ça me renvoi l'idée que mon amour pour lui n'est pas vraiment réciproque. Ce qui, je le crois pourtant, je l'espère, n'est pas vrai. Peut-être y a-t-il de ça a trouver de ton côté aussi : restaurer le sentiment de réciprocité.

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Discussion : Paumée avec un polyamoureux

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aviatha

le vendredi 24 mai 2013 à 18h06

Histoire d'apporter quelques précisions à la discussions.
Elle a entendu et reçu les concessions que j'avais demandé, même si on ne peut pas dire que cela l'enchante, ce que je comprend parfaitement.
Elle a également reçu ma lettre, d'une certaine façon cela lui a fait plaisir, elle n'y a senti aucune agressivité ou manque de tact (ce qui est plutôt pour me rassurer), elle sait que les entrevues avec moi en face à face la mette mal à l'aise mais pour autant elle veut bien en refaire si besoin, elle est contente que je lui ai dit clairement que je ne voulais prendre aucune décision malgré elle ou dans son dos et que c'est quelqu'un dont j'aurais sûrement aimé être proche. De façon générale, elle me comprend. Pour autant, elle est convaincue qu'on finira par se faire beaucoup de mal.

Qu'est-ce que vous voulez répondre à ça...

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Discussion : Entretenir une relation polyamoureuse avec une personne monogame

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aviatha

le vendredi 24 mai 2013 à 02h18

Peut-être ^^
Je peux pas dire que je vienne de loin, plutôt je reviens de très très loin. De l'endroit où on est quand on a été poussé au-delà de ses limites, au-delà de ce qui est supportable pour nous. Et cela apprend beaucoup. Il y a des choses dont je suis capables, des que je ne peux pas mais sur lesquelles il est possible que j'évolue, et des dont je suis incapables, et j'ai trop bien vu ce qui arrive quand ces limites sont franchies. Sans doute peut-on aussi les considérer comme les contours de notre personnalité : tout comme nos capacités, nos idées, nos envies, nos limites font de nous ce que nous sommes, aussi.

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Discussion : Entretenir une relation polyamoureuse avec une personne monogame

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aviatha

le vendredi 24 mai 2013 à 01h55

Alors, effectivement, point important, mais que je n'avais pas indiqué (donc tu ne pouvais pas savoir), je ne considère que les limites avérées. Donc déjà, ce n'est pas moi ou quelqu'un qui pense que, c'est le cas des limites auxquelles ont s'est heurté et dont on sait quelles sont là.
Ensuite "s'adapter à l'autre", ça ne veut pas dire considérer qu'il est incapable, mais qu'il est différent.
Mon compagnon est quelqu'un d'explosif qui supporte mal la critique. Dans une conversation, il arrive qu'il s'énerve et se bute. Je pourrais lui dire que ce n'est pas un comportement rationnel, qu'il devrait réagir autrement, que une telle réaction est la marque d'un problème chez lui sur lequel il devrait travailler. Au lieu de ça, j'admets que c'est chez lui une limite et j'en prend mon parti : j'arrête de discuter, je vais lire un bouquin, regarder un film et dans une heure, deux, cinq, il sera calmé, il aura réfléchi dans son coin et il sera prêt à reprendre la discussion.
Enfin, admettre les limites de l'autre, c'est humain. Les humains ne sont pas parfaits, il y a des choses qu'on ne peut pas demander à certains sans les braquer, les peiner, les faire souffrir, les choquer... et c'est normal. Chez certains, il y a plus de limites que d'autres, nous ne sommes pas tous égaux, et c'est normal. Et je peux facilement retourner ta question. Maintenir volontairement quelqu'un dans une situation qui le fait souffrir, est-ce que c'est le respecter ? Ou bien lui imposer une situation qui le fait souffrir ET lui demander de changer pour ne plus souffrir, est-ce que c'est le respecter ?
Je pars du principe, peut-être naïf, mais auquel je crois fermement, que la seule limite en amour, c'est la souffrance de l'autre. Comme nous en avons déjà parlé avec MetaZet, pour moi, imposer volontairement et consciemment, pour son bien-être/plaisir/agrément personnel, à l'autre une situation qui le fait souffrir, qui lui fait violence, ne s'appelle pas "aimer l'autre".

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Discussion : Entretenir une relation polyamoureuse avec une personne monogame

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aviatha

le jeudi 23 mai 2013 à 00h29

Je n'ai jamais dit que ma logique était infaillible. Mais développe, je t'en prie. :-)

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Discussion : Entretenir une relation polyamoureuse avec une personne monogame

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aviatha

le mercredi 22 mai 2013 à 23h24

Au contraire, cela complique pas mal la vie :-) , car ça implique d'accepter que certaines personnes ne sont pas ou peu capables d'ouverture sur certains sujets, domaines etc. et qu'on ne pourra pas les changer, qu'on doit s'adapter et faire avec.
Cela me faciliterait la vie, sans doute, de croire qu'on peut toujours arriver à convaincre les gens, à discuter avec eux, à débattre. C'est douloureux parfois d'admettre qu'il y a certains cas où ce n'est pas possible, et cela demande aussi beaucoup de bienveillance (on y revient) pour se dire que la personne en face de nous ne fait pas ça par mauvaise volonté, ou méchanceté, ou aigreur à notre égard, mais que c'est une limite chez elle, que, comme tous les êtres humains, elle a des limites et que, même si cela peut être douloureux chez nous, respecter cette personne, c'est aussi respecter ses limites.

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