Amours pluriels ou manques pluriels ?
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(compte clôturé)
le mardi 02 février 2010 à 09h56
Drya
Merci Rosalie, je prends volontiers le câlin :) si vous avez quelques vieilles assiettes à me donner aussi pour passer ma colère?
Merci aussi pour le lien, je note, ça peut servir...
Les assiettes, je les ai toutes pétées, déjà ^^ sorry
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Drya
le mardi 02 février 2010 à 10h11
Merci Titane, dire des mots qui sonnent justes, ça donne au moins l'impression de pas être complètement à la rue.
Pour le moment, mon problème dans la perte, c'est pas seulement de "perdre" sa présence et tout ce que je ne pouvais partager qu'avec lui, c'est aussi de sentir qu'il me fait une accusation de plus (d'avoir déçu ses illusions) chaque fois qu'il coupe encore un pont, constater qu'il me considère désormais comme quelqu'un de dangereux pour lui, ... et, par extension, potentiellement pour d'autres.
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(compte clôturé)
le mardi 02 février 2010 à 12h32
Youps, oué, une blessure n'a pas le temps de cicatriser qu'une autre survient. Bon, pour moi c'est le moment de se rouler en boule et de ne revenir dans l'arène que quand tout sera fermé... Autrement dit, de se mettre hors d'atteinte.
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Drya
le dimanche 03 octobre 2010 à 13h54
Titane
Il parait que j'ai manqué à quelqu'un récemment. J'en ai été touché. Et cela la fait demander si finalement aimer au pluriel ce ne serait pas se retrouver davantage dans le manque... Et question subsidiaire : qui dit amours multiples dit aussi fins multiples d'amour...On multiplie nos "deuils" ... Aimer au pluriel serait alors apprendre à aimer en disant : "va... Vers les autres...et vers toi-même... Je reste quand même avec toi..."
et si je poursuis, juste pour vous casser mes pieds, aimer au pluriel serait mourir au pluriel... Accompagner les autres que l'on aimer à "mourir" lorsqu'ils perdent un amour...
C'est sur je ne parle pas de cul, mais je vous sentez pas intimidés... ;-)
ce devrait être un sujet d'infirmieres, non ?
Bonjour, je rouvre ce fil, parce j'entends toujours "il faut passer à autre chose", "il faut s'occuper de soi et de ce qui nous rend heureux", "il faut accepter que des choses sont parfois irrémédiables"…"il faut", "il faut", "il faut!!!!!" etc. Bref, on dirait que rien n'est jamais grave, que la dépendance amoureuse n'est que volontaire, qu'on finit toujours pas cicatriser et oublier suffisament pour accepter de donner à nouveau sa confiance, qu'on doit toujours accepter de renoncer un jour à ce qui est le plus cher dans sa vie…
Seulement, malgré les réflexions poussées, la patience, la compréhension, l'optimisme parfois… comment peut-on ACCEPTER d'abandonner derrière soi ce qui a été si fondamental, ce autour de quoi on s'est contruit au point de devenir "vital", alors que cette perte n'est pas irréversible, seulement ça ne dépend plus de soi? Comment supporter pendant des années la sensation de perte d'une grande partie de soi-même et d'avoir échoué à entretenir ce qui était devenu une condition au bonheur?
Comment est-ce possible de redonner sa confiance quand on a clairement constaté que tout l'amour et tous les efforts ne suffisaient pas à entretenir une relation, même très positive, qu'elle se termine forcément un jour, pour des raisons pas toujours claires en plus? On a beau aimer d'autres personnes, comment avoir le courage de reconstruire quelquechose sachant que ça ne sera que temporaire, avoir par ex. des enfants avec quelqu'un d'autre sans avoir l'impression d'être seule de toute façon, puisqu'un jour ou l'autre les parents de ses enfants vont se séparer? Puisqu'on va forcément vivre à nouveau cette souffrance insupportable, et certainement très longtemps à chaque fois, encore et encore à travers toute sa vie?
Autour de moi, je vois pourtant des couples qui durent une vie entière ou presque, qui sont heureux de leur façon de vivre, d'être ensemble chaque jour. Ca me semble être bâti autour d'une philosophie tellement positive qu'elle est à l'épreuve de toutes les difficultés que rencontre un couple. Comment ne pas avoir l'impression d'être soi-même incapable de développer ça, quand on voit qu'on échoue même quand les conditions étaient idéales?
Je pense ici, en dehors de ma propre histoire, aussi à Lets, à Cham, et à beaucoup d'autres qui ont posté ici. "Renoncer" semble la clé de tout, mais pour moi ce n'est tout simplement pas possible, alors je me sens incapable d'avancer et incapable de vivre autrement que fondamentalement seule, ce qui pour moi n'est pas vivre pleinement.
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LuLutine
le dimanche 03 octobre 2010 à 18h31
Drya
ce qui était devenu une condition au bonheur ?
L'expression "condition au bonheur" m'a fait sursauter.
J'ai tendance à me dire que le bonheur ne dépend pas de "conditions".
Je pense que bien sûr certaines situations favorisent le bonheur, mais je ne pense pas qu'elles lui soient indispensables.
Si je perds une "condition" de mon bonheur, j'en cherche de nouvelles, tout simplement...et jusqu'à maintenant, j'en ai toujours trouvé. Il m'a suffi d'ouvrir les yeux.
Drya
"Renoncer" semble la clé de tout, mais pour moi ce n'est tout simplement pas possible
Je ne renonce jamais.
J'ai traversé des deuils, mais je ne cherche jamais à "renoncer".
Bien sûr, il y a eu des situations où j'ai fini par renoncer, avec le temps. Mais cela s'est fait tout seul, sans heurts, sans que je cherche à me "forcer".
Il y a beaucoup de situations en revanche, où je n'ai (toujours) pas renoncé. Simplement, je suis patiente. Très patiente. Je sais que j'attendrai peut-être des années. Peut-être toute ma vie.
Ca n'a pas d'importance car c'est hors de mon contrôle.
Pendant ce temps, je continue à vivre ; et à chercher (et trouver, il m'a souvent suffi d'ouvrir les yeux comme je le disais !) tout ce qui autour de moi est à ma portée et peut me permettre de vivre heureuse.
Pour moi, il n'y a jamais une seule personne ou une seule chose qui peut nous rendre heureux(se). Si on la perd, c'est terrible bien sûr mais pas insurmontable.
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Drya
le dimanche 03 octobre 2010 à 20h01
LuLutine
Pour moi, il n'y a jamais une seule personne ou une seule chose qui peut nous rendre heureux(se). Si on la perd, c'est terrible bien sûr mais pas insurmontable.
Merci LuLutine.
Pour le moment je suis incapable de surmonter ça, ou plutôt si, je sais que je vais survivre, mais j'y aurai perdu toute confiance, tout optimisme, comme devoir passer le temps seule sans plus pouvoir me fier à quoi ou qui que ce soit.
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Drya
le dimanche 03 octobre 2010 à 20h04
(PS: je serai absente cette semaine, donc désolée si je ne réponds pas tout de suite à ceux que ce sujet inspirerait encore (sic).)
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LuLutine
le dimanche 03 octobre 2010 à 22h56
Drya
j'y aurai perdu toute confiance, tout optimisme
Là, tu parles au futur....et le futur est incertain !
Combien de fois se dit-on : "Je n'y arriverai pas", "Je ne survivrai pas à telle chose", "Je ne pourrai plus supporter ça/refaire confiance", etc. ?
Bien souvent, on se rend compte au final qu'on s'est trompé.
Bien sûr, ça peut arriver, mais est-ce que dans tous les cas il ne vaut pas mieux vivre avec une vision un peu plus optimiste ?
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Goffio
le mardi 05 octobre 2010 à 15h56
Drya
Bonjour, je rouvre ce fil, parce j'entends toujours "il faut passer à autre chose", "il faut s'occuper de soi et de ce qui nous rend heureux", "il faut accepter que des choses sont parfois irrémédiables"…"il faut", "il faut", "il faut!!!!!" etc. Bref, on dirait que rien n'est jamais grave, que la dépendance amoureuse n'est que volontaire, qu'on finit toujours pas cicatriser et oublier suffisament pour accepter de donner à nouveau sa confiance, qu'on doit toujours accepter de renoncer un jour à ce qui est le plus cher dans sa vie…
[...]
Je pense ici, en dehors de ma propre histoire, aussi à Lets, à Cham, et à beaucoup d'autres qui ont posté ici. "Renoncer" semble la clé de tout, mais pour moi ce n'est tout simplement pas possible, alors je me sens incapable d'avancer et incapable de vivre autrement que fondamentalement seule, ce qui pour moi n'est pas vivre pleinement.
Comment fonctionne la Vie, effectivement ?
Force est de constater qu’à notre époque, on ne diffuse rien à ce sujet. Nous vivons socialement dans une misère spirituelle complètement abstraite mais omniprésente, dont l’obscurantisme politique est bien établi pour forcer le renoncement, en la matière. Concrètement, nous évoluons dans une dialectique, une idéologie, un système de pensée et relationnel ayant émergé pour dominer progressivement sur toute la planète, en imposant notablement la monogamie relationnelle, au cours du dernier millénaire avant JC.
Pourtant au cours du 20ème siècle, des travaux sans précédent ont mis en valeur la dualité corps-esprit dans laquelle nous sommes entretenus par l’éducation, au détriment du bon sens de la vie, de l’authenticité et du besoin d’unicité dans l’être. Je fais allusion là, aux travaux de Wilhelm Reich : tel qu’il a mis en équation plus que les bases, de la science du ressenti et des émotions. C’est à mon sens le plus grand génie du siècle passé, mais on lui a préféré Einstein (et la bombe…) et son travail était tellement anticonformiste et révolutionnaire, qu’il s’est fait étouffer et mettre hors d’état « de nuire », parce qu’il portait atteinte au système subliminal de valeurs inversées, dans lequel nous restons bloqués.
Il faut s’intéresser à l’ethnologie et l’anthropologie, pour comprendre pourquoi les peuples dits primitifs sont bien souvent plus heureux que nous-mêmes. Il faut comprendre comment notre civilisation est devenue celle de la transaction relationnelle au détriment des émotions, par institutionnalisation du couple monogame fidèle sexuellement à vie dans l’idéal, au bénéfice de la capitalisation sur cette union et de la pérennité du système économique, bâti sur ce principe. Les peuples dits primitifs (tels qu’on les a presque tous phagocytés maintenant), ont vécu heureux et en harmonie avec leur milieu, grâce à une vie sexuelle et sentimentale beaucoup plus souple et mobile, alors que l’on s’est injecté la monogamie dans l’âme ! Les systèmes sociaux humains deviennent psychorigides, hypocrites, charitables et non plus solidaires, à partir du moment où l’on les enferme dans la prison des mœurs, quant à la vie sexuelle et sentimentale. CQFD.
Voilà en quoi notre civilisation, se bâtit comme étant celle du Renoncement et du Devoir ! Il faut bien l’intégrer, pour comprendre à quoi nous sommes continuellement confrontés… Notre civilisation est celle qui a institutionnalisé le besoin industriel de torsion de l’Amour dans son fondement, au profit de la dynastie économique ! C’est la seule véritable raison d’être, de la monogamie d’institution… Bien sûr on peut vivre heureux et solidaire, durablement en couple monogame et reconnaissance commune de valeurs. Mais c’est un modèle d’éducation cloisonnant la notion de sensibilité communautaire par la cellule familiale, cultivant la culpabilité au-delà de ses frontières et engendrant en toute logique réflexe, un comportement égocentrique et hypocrite, en termes d’émotions… Au prétexte traditionnel de Dieu, morale ou surhomme ! Et il faudrait donc, que cela convienne à tout le monde ?
D’accord, alors tout le monde devient individualiste par besoin de cloisonnement et subit régulièrement des confrontations sensibles et sentimentales, engendrant autant de deuils du prolongement de soi-même… Jusqu’à ne plus avoir envie, de réellement aimer ou désirer par soi-même ?! Parce que la logique est bien là, implacablement : compenser la frustration, à travers les sollicitations de la société de surconsommation, si bien cloisonnée. Et il faudrait donc continuer de faire, comme si c’était normal et simplement humain, cette torsion de la vie ?
Tu te dis blessée profondément Drya et tu m’interpelles, parce que je ressens nos sensibilités à travers les écrits, comme étant complémentaires. J’ai été également profondément blessé ces toutes dernières années et pour ma part, je continue par la force des événements à vivre en couple, mais en termes de partage de valeurs : c’est comme si je vivais seul ! Cet essentiel là, je l’ai très (trop !) peu dans mon relationnel direct et je le retrouve ici, à travers ce que je qualifierais d’esprit de corps émanant du PA.
Alors comme tu dirais, maintenant on fait quoi ? Impatience et besoin d’action, là aussi je me reconnais… Et si l’on faisait la Révolution, ensemble ? Mais la vraie, hein ?! Celle où l’on peut se promener à poil et faire l’amour dans la rue, c’est bien sa seule véritable raison d’être, autrement ça n’en vaut pas la peine…
Tu prends conscience du fait que la vie est une émotion permanente et spontanée, depuis l’origine de l’univers jusqu’à nos tous derniers millénaires d’évolution à succès, nous concernant. Mais cette vérité là, force est de constater que nos dirigeants la gardent jalousement, pour surtout ne pas la véhiculer par morale sociale ! Le besoin est au Renoncement, au Devoir, dans notre société coupable et de coupables, qu’il faut savoir tenir par la bride du pouvoir d’achat. La Loi est donc toujours très puritaine sans trop en avoir l’air, mais elle doit cultiver l’inhibition émotionnelle et la répression sexuelle, par l’intolérance sociale partout autour de la différence, quant à sa norme d’édiction : le couple monogame procréatif, fidèle sexuellement. Tout à l’inverse du droit à la véritable vie, dans les échanges : la spontanéité, simplicité ou nudité relationnelle. Merci à l’Eglise de tenir bon en l’Etat, toujours très religieux, malgré la prétention à la laïcité : nous en restons bel-et-bien à l’état d’esprit de la servitude volontaire, par morale sociale d’éducation.
Bon, tout ça nous fait une belle jambe, je suis d’accord… Maintenant on fait quoi, face aux deuils de nos amours ?
Pour ma part, je le prends comme une responsabilité spirituelle, face à l’invective de la mort, quant aux sentiments. Ces derniers ont toujours une excellente raison d’être, le tout étant de vouloir cheminer vers la vérité, qu’ils veulent nous démontrer, en finalité… Force est de constater que celle-ci est très souvent douloureuse, parce celle de notre civilisation et système humain actuel, est profondément dégueulasse. Alors le cheminement force la remontée dans la compréhension des causes, face aux effets… On peut espérer et vouloir construire bien mieux et autrement, en effet… Parce qu’il existe des règles de vie systématiquement brisées encore, pour éviter l’harmonisation sociale et la compréhension des cœurs.
Le deuil pour ma part, est affaire de vérité dans la relation, que je ne voudrais pas percevoir en face. Autrement, c’est un non sens pour moi parce que je ne comprends pas, ce que je pourrais bien mettre après l’amour… Quant à l’incompréhension, au mépris ou au ressentiment : ce serait là le signe, d’être resté sous l’emprise du pouvoir, de celui ou celle qui préfère l’adversité.
Nous sommes là pour savoir avancer ensemble, mais ce n’est certes pas l’avis de la « petite personne » très majoritaire dont je faisais état hier, dans le fil de l’eau à notre moulin…
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
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oO0
le mercredi 06 octobre 2010 à 01h56
Le manque, expression de la mémoire affective.
Personnellement, j'ai appris à apprivoiser mes manques comme une expression de ma mémoire affective, non comme des envies ou des désirs que je ne pouvais pas satisfaire. Quant à mes envies ou mes désirs du moment, j'ai pris l'habitude de les accepter sans attendre qu'ils puissent se réaliser pour les accepter. J'ai appris à les accepter comme l'expression de ma disponibilité à l'égard de telle ou telle personne, bref, ce que je me sentais pouvoir vivre moi avec cette personne sans que cela ne corresponde à ce qu'elle se sent pouvoir vivre. J'ai aussi pris l'habitude de différencier les différentes attentes de mes envies et de mes désirs qui sont loin d'être toutes érotiques ou sentimentaux et donc d'impliquer un questionnement de l'ordre des amours pluriels. Chaque personne a différents traits de personnalités qui inspirent différentes attentes, envies et désirs.
Le manque est souvent vu de manière négative, comme un vase vide ou à moitié vide à combler. Pourtant, certains lieux communs du manque traduisent une idée positive du manque. Exprimer à une personne qu'elle nous a manqué ou qu'elle va nous manquer, c'est lui exprimer qu'elle a de l'importance pour soi. Reste que ce lieu commun n'est guère développé et que le manque est davantage vu comme un manque à combler que l'expression de l'importance d'une personne pour soi. Pour ma part, j'ai cherché à développer.
Au delà de cette importance, j'ai remarqué que ce qui me manquait appartenait le plus souvent au passé, à ce que j'avais connu dans le passé. Or les moments passés ne se reproduisent pas, le présent est toujours différent, ce qui m'a conduit à voir dans le manque l'expression de la mémoire affective. Le sentiment d'avoir vécu qui peut alors avoir lieu relativise le besoin de vivre, se présente comme une source d'inspiration pour vivre. Quant au deuil du passé, je n'en ai jamais vraiment trop compris la nécessité dans le sens ou le présent était la suite du passé et que l'un et l'autre participent d'une même histoire qui manquerait cruellement d'imagination sans l'expérience vécue du passé sans cesse appeler à se recomposer à la mesure du présent.
Sinon, mis à part dans le cas d'addiction ou de dépendance, je pense pouvoir affirmer que ce qui nous manque a une valeur positive. Le manque ne s'éprouve pas pour ce qui a une valeur négative, au contraire. (Quel soulagement d'en avoir fini avec de mauvais moments à passer !) Le tout est d'atteindre cette valeur positive. Si certains moments passés avec une personne donne lieu a un manque, c'est le signe indiscutable d'avoir connu des moments positifs. Pour le reste, cela me semble discutable.
P.-S.: Désolé pour la longueur.
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
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oO0
le mercredi 06 octobre 2010 à 02h55
Goffio, il m'est arrivé dans le passé et il m'arrive encore d'avoir le même type d'analyse. Reste que j'essaie de plus en plus de me rappeler que "petite personne" ou pas, les personnes s'acceptent telles qu'elles sont. Je n'apprécie guère non plus certaines facettes de notre société, mais j'essaie de me rappeler que ce qui la rattrape, ce sont les personnes à condition d'accepter qu'être humain, c'est être faillible, d'avoir des faiblesses. Personnellement, je ne me sens pas capable de changer nombre de choses que je n'apprécie guère dans la société et je ne tiens pas à ce que cela m'empêche de vivre, ce serait leur donner raison.
Enfin, voilà, vu que tu exprimes la volonté de ne pas céder au mépris ou au ressentiment, je me permets de te faire part que je suis mal à l'aise avec l'expression "petite personne". Elles me donnent le sentiment d'un jugement sur les personnes or personne, aucune génération ne choisit de la société dont elle hérite. Il y a ceci d'ambigu que les valeurs d'une société se manifestent dans la rencontre de personnes bien réelles et je sais d'expérience que c'est très difficile de ne pas leur faire payer. J'échoue régulièrement et l'expression "petite personne" me renvoie à l'arrière goût d'amertume de ce genre d'échec.
Voilà, il ne s'agit que d'un ressenti personnel, ne le prend donc pas personnellement : j'ignore tout de ta personne et cela ne porte que sur une expression de langage et certaines formulations qui l'accompagnent.
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cham
le mercredi 06 octobre 2010 à 12h24
Courage Drya !
Il est vrai que tout est éphémère, qu'on a des instants de bonheur et de malheur.
C'est tout un entraînement de ne pas figer une image d'un ressenti présent ou peut-être qui n'a jamais existé.
C'est vrai l'impression de perdre son optimisme quand c'est un trait fort de notre personnalité est terrible mais quelque part, l'instinct sait que c'est temporaire.
Il y a un livre très bien pour nous aider à comprendre les mécanismes de notre pensée et avec des exercices pratiques (Bonheur de la méditation de Yongey Mingyour Rinpotché, un maître bouddhiste). Il est facile d'accès, pas du tout ésotérique.
Essaye de te reconnecter avec ton corps, c'est important de ne pas se couper de ses énergies là.
Rien de mieux que de pratiquer en groupe car l'énergie du groupe accueille, permet de relativiser et redynamise, tout seul c'est dur.
Euh moi ca fait un moment que je ne pratique plus, résultat suis partie complétement en vrille ;).
Perso c'est plus l'apprentissage des émotions qui m'intéresse, un intérêt culturel bien sûr, l'impression d'être dans une communauté qui tend vers une compassion envers soi et les autres. Et cela me permet d'alimenter ma réserve d'optimisme face à la vie.
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Goffio
le mercredi 06 octobre 2010 à 14h41
La « petite personne », c’est celle qui commence à parler de trahison plutôt que de comprendre effectivement, la plénitude des besoins émotionnels à commencer par elle-même. C’est celle qui conçoit la faiblesse humaine certes, mais dés lors qu’il s’agit d’anticonformisme ! C’est celle qui vire dans un sentiment négatif à l’égard d’autrui, parce qu’elle ne parvient pas à s’avérer authentique elle-même. C’est la jalousie de principe !
C’est normal RIP que l’expression te mette mal à l’aise, et c’est intéressant que tu saches l’exprimer ainsi ! Parce que dans notre civilisation institutionnelle du couple propriétaire en amour, la « petite personne » est celle qui a bâti toute l’expression culturelle de notre civilisation. C’est celle qui revendique donc, l’état d’esprit de la servitude volontaire. Alors elle vient très vite au nom de l’ordre, dans la confrontation autour de soi…
Je ne crois pas effectuer de jugement de valeur, mais l’expression « petite personne » en elle-même me place en porte-à-faux dialectique, ou idéologique… D’où le malaise potentiel je pense, dans ton ressenti. N’est-ce pas faire preuve de suffisance en effet, que de dénoncer le clone de la « petite personne » ?
Mais cette expression est commune, et je la tiens vraisemblablement de ma lecture récente d’Ecoute ! Petit homme, de Wilhelm Reich. Un chef d’œuvre de finesse ! Et de compréhension de notre idéologie : impérialisme, capitalisme, nazisme… Ce sont toujours les mêmes mécanismes de refoulement émotionnel, qui décident de notre politique familiale ou étatique, sans aucune autre spiritualité que cette servitude.
D’où mon arrière goût d’amertume j’en conviens, quant à notre humanité qui privatise l’accès à la véritable connaissance, dans une exploitation de dupes que nous sommes sommés (c’est lourd !) d’être. Notre civilisation est un échec, pour le plus grand nombre : d’où ma dénonciation, du conformisme toujours aveugle.
Pour ma part, je suis révolté, c’est un fait.
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titane
le mercredi 06 octobre 2010 à 16h04
Le manque, expression de la mémoire affective. Personnellement, j'ai appris à apprivoiser mes manques comme une expression de ma mémoire affective, non comme des envies ou des désirs que je ne pouvais pas satisfaire.
Joliment dit... on ne dit rien de très différent sur ce plan... une visions assez optimiste du manque.
je parle de mon côté d'une empreinte non pas vide , mais pleine de celle qui l'a laissée...
Message modifié par son auteur il y a 15 ans.
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titane
le mercredi 06 octobre 2010 à 16h13
comment peut-on ACCEPTER d'abandonner derrière soi ce qui a été si fondamental, ce autour de quoi on s'est contruit au point de devenir "vital", alors que cette perte n'est pas irréversible, seulement ça ne dépend plus de soi ?
Si c'est déjà derrière soi... pourquoi s'y accrocher ? Qui parle d'abandon? le souvenir ou le manque n'est pas un abandon au contraire... l'oubli est un abandon, mais du coup on s'en fout car on a oublié...
ça ne dépend plus de soi... voilà où est le lâcher prise et non l'abandon... soit on se flagèle on se positionnant en victime, soit on agit en trestant soi afin de participer et influencer le "système" avec optimisme afin de vé"rifier la réversibilité... libre et spontanée... sinon... rien et l'accepter aussi
Refuser la "mort"? on peut toujours... un choix... refuser une "fin" ? refuser une autre voie de celle espérée?... on peut toujours... et alors? ça change quoi de refuser ?
Ce n'est pas facile et il y a un processus intime et personnel à faire... un "deuil"... qu'on le veuille ou pas...
mais comment s'investir dans la réversibilité sans accepter la "perte"... comment se "retrouver" sans accepter que l'on "se soit perdu"...
Lacher prise se n'est pas "abandonner", c'est gagner en lucidité afin de mieux agir et non réagir...
enfin...
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LuLutine
le mercredi 06 octobre 2010 à 22h30
titane
on agit en trestant soi afin de participer et influencer le "système" avec optimisme afin de vé"rifier la réversibilité
[...]
Lacher prise se n'est pas "abandonner", c'est gagner en lucidité afin de mieux agir et non réagir...
J'aime bien ces mots, ça correspond assez à la façon dont je vois les choses.
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titane
le jeudi 07 octobre 2010 à 15h23
ça devient louche nos convergences... on va se douter de quelque chose, non?
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Drya
le vendredi 08 octobre 2010 à 20h38
Rebonjour, et merci pour vos commentaires.
Vous avez tous sûrement raison, mais son absence (sans parler de sa fuite et de mon impuissance) est tellement douloureuse depuis tellement longtemps, que je n'en vois pas la fin, le temps n'y fait rien. Titane parlait de "mourir": oui, c'est vraiment mourir avec cette perte, je ne peux plus être moi-même.
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(compte clôturé)
le vendredi 08 octobre 2010 à 21h04
Même dans le polyamour on trouve des torturés de l'amour...
Je suis dans la même position, après deux echecs dans ma vie, je n'ai plus trop envie d'avancer.... Avec mon ami actuel, je ne fais plus de plan sur la comète.
Je vie au jour le jour, pleinement, sans me soucier du lendemain et c'est comme cela que j'avance depuis près de trois ans.
Je n'ai plus envie de construire par peur de détruire....
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titane
le samedi 09 octobre 2010 à 07h23
Drya
Rebonjour, et merci pour vos commentaires.
Vous avez tous sûrement raison, mais son absence (sans parler de sa fuite et de mon impuissance) est tellement douloureuse depuis tellement longtemps, que je n'en vois pas la fin, le temps n'y fait rien. Titane parlait de "mourir" : oui, c'est vraiment mourir avec cette perte, je ne peux plus être moi-même.
Laisse toi mourrir... Tu verras que c'est une Renaissance... Car ce n'est pas d'elle que tu dois faire le deuil, mais de ce "toi" auquel tu te raccroches... Laisses le aller et tu libèreras ta capacité d'aimer à nouveau.
Laisser mourrir, ce n'est pas oublier... Au contraire... C'est accueillir l'empreinte laissée avec douceur comme partie de soi et non de l'autre. Cette expérience te rendra plus amoureux ... Confiance