Quel type ou degré de relation avec les hommes cis je peux envisager sans nuire à mon féminisme ?
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GynarGirl (invité)
le vendredi 14 mai 2021 à 19h54
Sinon il existe des camps de vacances gynarchique pour dresser les hommes soumis, c'est une bonne solution pour contrer l'abominable tyrannie patriarcale.
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Gtk (invité)
le samedi 15 mai 2021 à 07h42
@LeaBridou merci à toi pour ton témoignage et d'avoir permis ces échanges intéressants.
Dommage pour l'ecovillage, ça serait vraiment génial que ça existe !
@GynaGirl je ne connais pas ce genre de camp. Après perso je trouve qu'être "dominant" dans les jeux sexuelles incombe responsabilités et charges qui ne m'attire pas du tout. Je trouve que la place de la personne soumise est bien moins fatiguante au final, on se laisse d'avantage porter par l'autre. Le dominant à plus de boulot. Moi j'en peux tellement plus de me sentir en charge de à peu près tout... Je ne ressent pas la moindre envie/excitation à l'idée d'avoir ce rôle dans un contexte sexuel, plutôt l'inverse même, ça me rebute lol !
Tu as déjà participé à ces camps là toi ? Ça serait intéressant de lire ton retour d'expérience !
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Intermittent
le samedi 15 mai 2021 à 16h17
Je pense que le troll qui a balancè ça, ne pouvait pas imaginer que quelqu'un pourrait le prendre au sérieux ....
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Gtk (invité)
le dimanche 16 mai 2021 à 11h55
Oui vu la formulation et le peu de mots utilisés, ça fait troll.
Pourtant la remarque n'a rien d'idiote. Cela me fait penser au témoignage de Mistress Velvet, femme noire et travailleuse du sexe en mode domina, qui a introduit dans sa pratique une sorte d'éducation afro féministe pour ses clients soumis. Elle explique notamment que cela lui offre des sensations émotionnelles de réparation.
Elle a rédigé son mémoire universitaire à ce propos.
Pour celles que ça intéresse :
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Gtk (invité)
le dimanche 16 mai 2021 à 12h15
Et apparemment le site Bellica est critiquable en bien des aspects. Juste je n'ai pas trouvé la traduction ailleurs... À la base on peut trouver l'article en anglais ici : https://m.huffpost.com/us/entry/us_5a822b50e4b00ec...
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Gtk (invité)
le dimanche 16 mai 2021 à 19h02
En me renseignant un peu plus, je me suis rendu compte que je l'ai mégenré. Ce n'est pas elle mais iel, et malheureusement son décès a été annoncée sur les réseaux sociaux le 9 mai dernier.
Personnellement son témoignage m'avait beaucoup inspiré...
Voilà je voulais juste apporter ces précisions.
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Olga-Sama
le lundi 19 septembre 2022 à 10h42
J'ai repensé à ce post régulièrement, et récemment tout particulièrement, et je voulais présenter des excuses : je me suis rendue compte que ça fait des années que je n'ai plus été en relation avec des hommes cis, je ne m'en étais juste pas aperçue... Et j'avais l'impression que mes partenaires étaient cis, ce qui s'est avéré ne pas être le cas, ce qui est peut-être la raison pour laquelle ça ne me prenait pas tant de charge mentale que ça de les "éduquer" au féminisme.
Et puis je me suis engagée dans une asso, j'ai rencontré des gens (je suis plutôt introvertie à la base et je ne travaille qu'avec des femmes donc j'avais peu d'hommes cis dans mon entourage) et j'ai commencé à parler féminisme au-delà de mon cercle de proches. Et j'ai rencontré des hommes cis. Erf. Finalement, quel enfer... Et non, je confirme, je ne vois plus aujourd'hui, un peu plus d'un an plus tard, comment relationner avec eux en étant féministe.
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Terra (invité)
le lundi 19 septembre 2022 à 14h27
Message modéré pour la raison suivante : troll, versus point godwin.
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Lili-Lutine
le lundi 19 septembre 2022 à 21h29
Il y a ce podcast récent qui propose une réflexion féministe sur le couple avec des témoignages et des interventions très éclairantes : Trouble dans le couple, L’amour au temps du patriarcat, partie 1 — Une création de Charlotte Bienaimé, mise en ligne le 07 septembre 2022
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Alabama
le samedi 29 octobre 2022 à 15h28
Ah quel bonheur de trouver ce fil de discussion.
J’étais frustrée de voir peu abordée la question du féminisme dans les relations poly amoureuses. Et pour la part, je ne vois pas comment construire des relations affectives intimes avec des hommes cis het sans se poser ces questions.
J’avais de mon côté décidé de laisser tomber les relations hetero (et même lesbiennes mais plus par absence de possibilités étant donné que j’habite à la campagne et que même via les applis c’est pas si simple). Je suis restée 3 ans sans relation sexuelle gratuite (je suis TDS) ni relation romantique. Et je n’étais vraiment pas malheureuse.
Mais je me suis rendu compte que j’avais malgré tout un manque : celui de vivre à nouveau une complicité intense et une sexualité avec une autre personne, qui soit libre et gratuite.
Je suis un cœur d’artichaut donc ça ne m’empêchait pas de tomber amoureuse mais ça ne débouchait pas sur une relation romantique.
Et voilà, j’ai rencontré un gars qui me semble plutôt différent sur le plan du féminisme.
- il a lui même proposé de s’intéresse à la contraception et donc à la méthode thermique ainsi qu’à mon cycle menstruel
- il ne se vexe pas quand je lui dis que ses lectures sont parfois sexistes et putophobes : il y réfléchit sincèrement
- je ne ressens jamais de pression de sa part dans la sexualité, c’est la première fois que je me sens réellement en confiance sur ce plan : pas besoin d’être particulièrement vigilante
- il exprime ses émotions
Eh bien malgré toutes ces qualités qui me semblent rares chez les mecs, je sens que je dois rester attentive pour ne pas me faire avoir en tant que meuf, notamment sur le plan du travail relationnel . C’est moi qui ai lancé les discussions les plus importantes pour l’instant, même s’il est capable de capter mes états émotionnels et qu'il est hyper partant pour discuter.
Bref ma conclusion c’est qu’il est impossible d’avoir une relation hetero et ne pas se taper à minima le travail relationnel en majorité.
Pour ma part, pour ne pas m’épuiser je fais les choses suivantes :
- je m’entoure d’amies très intimes féministes, qui me renforcent et me permettent d’ancrer ma confiance dans mes analyses féministes (face au mec tout mignon c’est dur parfois de rester sûre de ce qu’on pense/ressens)
- je lis plein de choses qui participent à aiguiser mon regard, et me renforcent également, des genre d’amies intimes à distance
- je décide de ne plus lancer les discussions, sauf quand c’est pour moi. Car sinon je serais capable de les lancer aussi pour que lui exprime ses besoins, être sûre que tout est clair et qu’il ne va pas souffrir de mes actes. Non terminé : je vais agir et si ça ne lui va pas libre à lui de lancer la discussion qui va bien. Et s’il ne se rend pas compte de ses propres besoins eh ba tant pis, j’arrête de faire la psy/la maman. C’est pas facile quand on est habituée à détecter les émotions de l’autre. Je continue à analyser et comprendre mais je garde pour moi. Car si je fais le taf, comment pourra t’il se rendre compte que ça serait bénéfique pour lui de s’y mettre ? Et s’il ne s’y met pas, peut-être que la relation ne pourra pas durer. Encore une fois, tant pis.
Bref, je suis en plein questionnement de savoir si c’est vraiment viable de persister dans les relations hetero. En vrai je pense que non. Mais le penser, et le vivre émotionnellement c’est différent, alors tout le truc pour moi c’est de trouver un équilibre où les avantages dépassent les inconvénients. Et vivre séparément me semble être le très grand minimum.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
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Jack Haddy (invité)
le lundi 31 octobre 2022 à 08h52
Je me dis que tu as probablement joué de malchance dans tes précédentes relations. Les hommes cis qui possèdent les qualités que tu évoques ne sont probablement pas aussi rares que ça.
J.
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Alabama
le lundi 31 octobre 2022 à 10h29
Je me dis pour ma part que tu es complètement hors sujet.
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Aki
le lundi 14 novembre 2022 à 16h58
Pourquoi s'infliger de vivre des relations avec des hommes cis hétéro qui ne s'intéressent pas à la contraception, qui ne parlent pas de leurs émotions, qui ne partagent pas les tâches ménagères, qui mettent une pression sexuelle, qui ne font pas le travail de communication dans le couple, etc ?
C'est la question que beaucoup de mes amies féministes se posent aussi.
Je leur demande pourquoi est-ce qu'elles vont toujours vers "ce genre de mecs". Et comme elles affirment que "tous les mecs sont comme ça", ça me questionne sur pourquoi est-ce qu'elles continuent à s'en plaindre au lieu de simplement accepter cette "réalité" et cesser de relationner avec des hommes ?
Pourquoi aller vers des hommes si c'est l'enfer, en fait ?
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Alabama
le lundi 14 novembre 2022 à 17h51
Peut-être parce qu'on sort avec des mecs qui ne cumulent pas tous les défauts et que du coup on se dit que ça va le faire ? Peut-être parce que si une nana est hétéro, ne pas sortir avec des mecs, ça veut dire pas de relation amoureuse, potentiellement pas de sexe ? (à moins de rencontrer un mec trans)
Parce qu'on est des êtres humaines avec des émotions, des sentiments, et qu'on n'arrive pas toujours à prendre uniquement des décisions rationnelles ? Peut-être aussi parce que ces prises de conscience se font progressivement, au fur et à mesure que nos lunettes féministes s'affinent ?
Je me dis que t'aurais pu répondre seul.e à tes propres questions :)
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jeanluc66
le mardi 15 novembre 2022 à 11h48
Aki
Pourquoi s'infliger de vivre des relations avec des hommes cis hétéro qui ne s'intéressent pas à la contraception, qui ne parlent pas de leurs émotions, qui ne partagent pas les tâches ménagères, qui mettent une pression sexuelle, qui ne font pas le travail de communication dans le couple, etc ?
Heu, excusez_moi, mais quand je me réfère à la définition d'un homme Cisgenre (Cis donc), je n'y trouve pas qu'il s'agit forcément d'une personne qui se fout de la contraception, de la communication, des taches ménagères, qui mettent une pression sexuele, etc... Moi je suis né genre masculin, j'ai toujours ce genre, je suis hétéro, et je suis un polyamoureux avéré depuis quelques temps. Et je ne rentre absolument pas dans un espèce de machisme sociétal tel que décrit... Ouf !
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Aki
le mardi 15 novembre 2022 à 15h14
@Alabama : Merci pour cette explication. Je constate que composer avec la réalité n'est pas toujours évident pour tout le monde, en effet.
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Alabama
le mardi 15 novembre 2022 à 15h38
Je rajouterais aussi, une grande envie « d’y croire », malgré tout. Là je parle de moi.
Dans ma relation hetero actuelle, qui est relativement jeune et donc sans doute je ne vois pas encore tous les endroits où il pourrait y avoir de la friction, je remarque que les seules choses qui m’agacent vraiment chez l’autre, sont liées au patriarcat et pas tellement à son caractère. Alors bon, cette distinction peut être un peu fallacieuse car comment tracer une ligne claire entre les deux ? C’est un peu illusoire.
Mais du coup, j’aime tellement sa personne, j’ai envie de croire que l’on peut atteindre une forme d’égalité sur les modalités de la relation. Ça tombe bien il est partant (sans son enthousiasme nous serions déjà soit séparés soit proches de l’être).
En tous cas j’ai décidé d’observer cette relation de près, et de prendre note de ce qui s’y passe, car il me semble que pour l’instant nous réussissons à construire un mode relationnel qui compense les constructions genrées (à mon initiative têtue pour l’instant, et je n’exclue pas qu’il me surprenne sur ce plan à un moment), et je me dis que ça pourra servir à d’autres, même en dehors d’une problématique de genre.
Ce qui me donne envie d’ailleurs de créer une discussion sur le sujet.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
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Lio
le mercredi 16 novembre 2022 à 19h06
@jeanluc66 et @jack Haddi , nous vivons dans un monde dominé par les mecs cis et on en porte forcément les stigmates, qui s'avèrent être à notre avantage.
Se positionner en tant que mec cis tout gentil tout parfait (lol) n'apporte rien à ce fil de discussion et nous n'y gagnerons même pas un "pat pat bon garçon tu peux déculpabiliser maintenant" (déso!)
Quelques articles sur le not all men, si cela vous intéresse :)
https://jesuisfeministe.com/2017/10/26/lettre-ouve...
elenasansh.com/2021/06/22/not-all-men-definition/
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
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jeanluc66
le mercredi 16 novembre 2022 à 21h28
Pistou
@jeanluc66 et @jack Haddi , nous vivons dans un monde dominé par les mecs cis et on en porte forcément les stigmates, qui s'avèrent être à notre avantage.
Se positionner en tant que mec cis tout gentil tout parfait (lol) n'apporte rien à ce fil de discussion et nous n'y gagnerons même pas un "pat pat bon garçon tu peux déculpabiliser maintenant" (déso!)
Message modifié par son auteur il y a 2 heures.
Quel gentil message ! Je dis juste qu'il faut relire la définition de "Cisgenre"... Ne pas confondre avec patriarcat ou autres dérives. Il y a plus de Cis vraiment dans l'éthique polyA que tu ne penses, et qui n'arrivent pas à s'identifier de la façon dont tu le fais. J'ai pas besoin d'une culpabilisation, je suis peut-être plus anti-mono et dans la tolérance de tout genre (et non-genre) que pas mal de non-Cis (qui d'ailleurs sont pour beaucoup des monos et exclusif(ve)s, car ça n'a rien à voir).