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L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

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Diomedea

le jeudi 08 décembre 2022 à 13h04

@Mark
Oui !
Je fais pareillement (et depuis bien avant d'être consciemment polyamoureux de nature). 😊

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Lili-Lutine

le jeudi 08 décembre 2022 à 13h11

artichaut
Ce que je n'aime pas c'est les relations possessives (mon fils, ma femme), ou les relations dépersonnalisantes (mon fils, ma femme). J'ai envie de relationner avec des êtres humains, qui elles/eux-même relationnent avec d'autre(s) être(s) humain(s).

Pour moi c'est comme les "je t'aime" avec mes relations, je ne sais jamais ce que sous-entend la personne qui me le dit, vais-je être possédée, dévorée, dois-lui répondre, devrais-je faire quelque chose en retour ? Ou tout autre truc relou qui me vient à chaque fois à l'esprit...
Sauf dans mes relations au très (vraiment très) long court où là je ne me sens plus menacée <3 je peux alors le dire et le recevoir ce "je t'aime" autant de fois que cela vient <3 idem avec mes enfants, mes ami·e·s, et même mes animaux, ma tablette de chocolat, ahaha pas de souci de ce coté là non plus :-D :-D

Pour les pronoms possessifs je n'ai aucune retenue ou appréhension par contre, je les dis comme je les entends : c'est mignon, un peu neuneu par moment, mais ça reste avant tout pour moi une marque affectueuse sans hiérarchie ou appropriation d'un·e humain·e ou autre chose rien qu'à soi, enfin dans mon jargon et dans ma vie et ceux de mes proches, en dehors, au dehors de ma vie, il est vrai que cela peut-être différent, comme tant d'autres choses :-(

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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bonheur

le jeudi 08 décembre 2022 à 13h18

"Mon" amour. Juste parce que c'est le ressenti que j'ai envers cette personne en particulier. L'interprétation n'est pas dans la possessivité façon exclusivité. Il y a une notion d'individualité dans ce "mon" et je n'y vois aucun problème.

"Je t'aime". Perso, je ne vois aucun inconvénient à être aimé. Et puis, lorsque la communication est bonne, l'autre sait le sens de ces petits mots. Le hic, c'est en effet lorsque le sens des mots est implicite ou "évident".

L'apprivoisement (erreur de débutante de l'avoir omis), doit permettre de savoir justement. Seule la durée permet de savoir.

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Alabama

le jeudi 08 décembre 2022 à 13h43

Je me rends compte que je mets moins d’importance dans les mots utilisés que dans le comment, à qui, par qui et pourquoi ils sont dits. Deux personnes peuvent me dire «  mon amour » et dans un cas mon cœur va fondre, dans l’autre je vais me sentir à l’étroit. Dans un cas c’est l’utilisation imparfaite du vocabulaire qui est à notre disposition et dans l’autre une volonté non questionnée d’appropriation.

Je suis beaucoup plus sensible à l’énergie qui accompagne les mots qu’aux mots eux-mêmes (bien qu’ils restent quand meme importants).

Si je dois utiliser un mot imparfait mais que je serai mieux comprise de mon interlocuteur je n’hésite pas une seconde.

Et je remarque beaucoup de peurs liés aux mots, en particulier dans les relations amoureuses. Je pense que dans ce cas rien de mieux que de se dire ce qu’on met précisément derrière.

Les possessifs ne me dérangent Pas plus que ça, je n’y met pas de possessivité derrière : je dis ma fille, j’utilise souvent le possessif comme marque affectueuse et il est assez clair pour moi que les gens de m’appartiennent pas. On peut inventer des nouveaux mots mais on peut aussi se mettre d’accord sur le sens qu’on met sur les anciens.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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bonheur

le jeudi 08 décembre 2022 à 14h20

Merci @Alabama d'avoir exprimé mieux que moi. Mon discours est je suppose altéré actuellement. Tes mots viennent en appui de ce que j'ai tenté plus ou moins adroitement d'exprimer (comme souvent d'ailleurs).

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artichaut

le jeudi 08 décembre 2022 à 15h10

Oui. On est bien d'accord.

Ce qui me gêne se sont les relations possessives et/ou dépersonnalisantes. Les parenthèses n'étaient là que pour expliquer.

Je connais des personnes qui disent "mon/ma" et chez qui ça n'est pas possesif. Et d'autres qui ne le disent pas et font exister des relations possessives.

Pour moi ce qui compte derrière les mots, c'est l'intention qu'on y mets.
Les mots me servent à réfléchir. J'aime regarder comment je parle, et ce que ça peut signifier. Tiens pourquoi j'ai dis "mon" là ? Pourquoi j'ai dis "fille" (et pas "femme") ? Pourquoi j'ai dis "femme" et pas "Jacqueline" ? etc. Qu'est-ce que ça raconte de moi et de la relation ?

Et perso j'aime qu'on me demande si on peut m'appeler "mon" avant de le faire.

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bonheur

le jeudi 08 décembre 2022 à 20h03

L'intention est l'ingrédient essentiel. Comment exprimer cette intention (sans mots ?) et comment porter son attention (sans mots si l'on est à distance) ?

Et puis l'intention peut se modifier. Sans mots, comment exprimer ?

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Mark

le samedi 10 décembre 2022 à 07h14

J'accueille avec empathie ce que mes partenaires partagent de leurs vécus des autres relations.
Dans les méta de mes partenaires, il y a des personnes qui acceptent leur polyA et d'autres qui préfèrent ne pas savoir. Ce n'est pas un facteur discriminant dans mon empathie pour eux.

S'il y a une souffrance exprimée dans une relation, je peux rester en empathie avec les deux, continuer d'offrir une écoute active à ma partenaire, et le meta si souhaité.

là ou mon empathie envers un meta s'éclipse, c'est quand je sens une totale absence de bienveillance envers ma partenaire dans la souffrance de leur lien. Ce n'est pas de la colère, -leur relation leur appartient- mais j'ai clairement identifié mon incapacité à l'empathie dans ce contexte.

J'ai aussi constaté que je pouvais rester dans l'empathie et l'amour même pendant une rupture.

Et je partage l'avis posé par @Alabama , la compersion me semble compliqué à ressentir si l'on se sent en insécurité dans une relation.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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lau93

le samedi 10 décembre 2022 à 14h23

Bonjour à tous
J'ai lu un peu en transversale cette longue et intéressante conversation,en réponse au post initial d' @artichaut je me contenterai de témoigner de mon ressenti actuel:
J'ai la chance d'être en sécurité dans ma relation avec mon amoureux et maintenant dans ma relation avec ma métamour
J'ai la chance que ces deux personnes soient des personnes que je considère comme magnifiques
J'ai la chance de ressentir de la tendresse et une envie de faire la vie belle pour chacun d'eux
J'ai la chance d'avoir de la joie à vivre des moments doux avec mon chéri, des moments chouettes avec elle, d'arriver à goûter le joie que m'inspire la leur dans leurs retrouvailles.
J'ai trouvé pour le moment un voie tranquille et plutôt sereine ou j'ai peu d'attente mais dans la quelle je vis beaucoup plus au présent en ouvrant mes neurones vers ce qui me fait du bien et en étant capable de mieux en mieux de consoler les parts de moi qui peuvent être chagrinée par telle ou telle situation ( en général un sentiment de solitude)
Je pense pouvoir traduire de tout ce la que je vis de la compersion et que cela me fait du bien:-D
Je me pose la même question que toi @artichaut: serait ce possible si je n’appréciais pas cette femme? Si elle ne m’appréciait pas? Si elle ne souhaitais pas me connaitre? Je sens que ma représentation des relation plurielles va vers cette utopie polyculaire harmonieuse.
Nous avons prévu une sortie ciné entre fille, ça fait la joie de notre amoureux et je suis heureuse de continuer à mieux connaitre cette autre qui l'aime et qu'il aime.
Bises hivernales
Lau

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bonheur

le samedi 10 décembre 2022 à 14h55

(+) @lau93

Tu as su prendre le temps. Tu as su te questionner. Tu as su énormément, pour vivre ains aujourd'hui. Et pourtant, ça ne sonnait pas comme une évidence, initialement.

Bravo !

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Ayna

le dimanche 11 décembre 2022 à 06h28

Artichaut

De même que la souffrance n'est pas un mode relationnel, de même la jalousie n'est pas un mode relationnel.
Si jalousie il y a (sans compersion), il faut que à court terme quelque chose change.

Merci pour cette discussion et vos échanges.
Je rebondis sur cette dernière phrase qui me parle : pour moi, plus que la compersion, mon besoin se situe au niveau de l’évolution. Ce qui a toujours provoqué rupture dans mes relations, c’est la stagnation. Tant que l’un et l’autre nous sommes dans des démarches évolutives, avec une recherche d’un terrain relationnel confortable et enrichissant pour tout le monde (à 2 ou plus), la relation me porte vers le haut, et c’est pour moi le critère qui compte le plus.

Je ne sais pas si ma métamour ressent de la compersion. Elle dit qu’elle accepte ce qui est.

Et d’ailleurs je ne suis pas dans une situation à proprement parler polyamoureuse. Mais ce qui m’importe vraiment et qui fait que je ressens que l’autre m’aime, c’est le fait que cette personne soit en recherche, accepte des démarches évolutives, des explorations.

Moi aussi ça m’indispose que dès qu’on ajoute une dimension sexuelle tout d’un coup la compersion devient difficile (mais était-ce de la compersion avant, du coup ?) et moi aussi je me suis dit à plusieurs reprises «  il ne m’aime pas assez », «  c’est de l’amour-possession », etc.

Je me le dis encore d’ailleurs.

Mais en même temps, -je ne suis pas à une contradiction près- je me dis que l’amour, c’est un chemin, et que c’est beau de l’arpenter. C’est la sincérité sur ce chemin et le fait qu’on marche réellement, qu’on mette un pied devant l’autre pour avancer qui compte.

J’essaie d’être patiente et de regarder qui est l’autre en moi plutôt que de considérer que «  sa souffrance lui appartient » ou qu’ «  il ne m’aime pas assez puis qu’il est jaloux et incapable de compersion ».

Je ne dis pas que c’est facile. J’ai dit «  j’essaie ».

Parce que c’est peut-être aussi ça l’amour.

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artichaut

le dimanche 11 décembre 2022 à 18h31

Merci @Ayna pour ton message.

Ayna
regarder qui est l’autre en moi

Tu peux développer ? Je ne suis pas sûr de comprendre (même factuellement) ce que ça veut dire.

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Ayna

le lundi 12 décembre 2022 à 15h15

Artichaut

«  regarder qui est l’autre en moi »
Tu peux développer ? Je ne suis pas sûr de comprendre (même factuellement) ce que ça veut dire.

Oui bien sûr.
C’est rapport à ma vision quantique du monde 😇
J’ai un système de croyance selon lequel l’observateur crée sa réalité. Donc pour moi, si je me retrouve en relation avec une personne non compersive, c’est qu’il y a des endroits en moi où je ne le suis pas non plus. Chercher ces endroits et modifier mes programmes intérieurs une fois identifiés, c’est mon exploration depuis qq années. Je reconnais à l’autre son individualité, car si je reste sur cette vison «  quantique », chacun est le centre de son propre univers, mais il est AUSSI une part de moi-même et en cela je ne subis pas son comportement : son comportement est le reflet de qqc en moi que je n’arrive pas bien à voir. En fait, il m’aide à évoluer. En terme relationnel, ça donne que si je parviens à modifier mon programme intérieur que ce comportement m’a aidé à identifier, soit l’autre modifie de lui-même son comportement (qui n’a plus besoin d’exister), soit la relation prend fin de manière naturelle (nous n’avons plus besoin l’un de l’autre car notre relation n’existait que pour mettre en lumière cela).
Voilà, j’aime bien explorer ça.
Pour ce qui est de la difficulté compersive de mon partenaire de vie actuel, j’explore en ce moment le lien entre compersion et sentiment de sécurité. Je ne ressens aucune jalousie (il a une autre relation). Et pourtant lui si (de mon point de vue). Lui m’assure que «  ce n’est pas de la jalousie ». C’est quoi alors? Ben je sais pas encore. Mais du coup je pense n’avoir pas encore trouvé quel programme tourne en moi qui fait que je suis en relation avec une personne par moments aveuglée par son insécurité affective au point d’être incapable de ressentir de la joie pour moi si la situation qui provoque cette joie est perçue comme insécurisante. Mais moi j’aime bien explorer ça. Je ne le vis pas mal du tout. D’autant plus qu’il n’y a aucune réaction excessive. Tout est dit posément.

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Aki

le mardi 13 décembre 2022 à 17h44

Ayna
C’est rapport à ma vision quantique du monde 😇
J’ai un système de croyance selon lequel l’observateur crée sa réalité.

Petit question, Ayna, concernant ta vision du monde : est-ce que tu parles de "pensée magique" ? Y aurait-il un rapport avec la physique quantique ? Si non, quel sens donnes-tu à ce mot dans ton système de croyance et en quoi décrit-il les conceptions relationnelles que tu as décrites ?

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Caoline

le mercredi 14 décembre 2022 à 11h58

Toute cette discussion sur la compersion et mes réflexions qui ont suivi m''ont menée à la conclusion que je ne souhaite plus relation qu'avec des personnes polys qui ne relationnent qu'avec des personnes polys.
Je ne prend pas d'engagement d'y parvenir car je ne sais pas comment j'agirais si malgré ce souhait, un.e personne avec qui je suis déjà en relation décidait de commencer quand même une relation avec une personne mono qui tolère notre relation mais préférerai qu'elle n'existe pas, mais j'espère vraiment que ça n'arrivera pas.

Être poly pour moi c'est être vraiment en accord avec le fait que l'autre ai plusieurs relations, et donc s'en réjouir puisque pour moi, si on est en accord et qu'on aime une personne, on se réjouit si cette personne vit une autre relation qui lui fait du bien.

J'ai donc besoin pour me sentir à l'aise que les partenaires de mes partenaires ressentent de la compersion pour notre partenaire commun.e.

Je précise qu'on peut être poly en ayant une seule relation et en n'envisageant à priori pas d'en avoir d'autres, comme c'est le cas de mon compagnon historique.

Toute la question reste : comment savoir si c'est le cas de mes éventuels metamours, je lance une discussion à ce sujet.

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Ayna

le jeudi 15 décembre 2022 à 07h30

Aki
Petit question, Ayna, concernant ta vision du monde : est-ce que tu parles de "pensée magique" ? Y aurait-il un rapport avec la physique quantique ? Si non, quel sens donnes-tu à ce mot dans ton système de croyance et en quoi décrit-il les conceptions relationnelles que tu as décrites ?

Bonjour Aki
Non je ne parle pas de pensée magique. Je fais complètement le lien avec la physique quantique, c’est de cela que je parle. La relativité.
Personnellement je ne «  crois » en aucune «  vérité », je les expérimente. Je me sens beaucoup trop «  ver de terre » pour comprendre les étoiles mais je m’en accommode. Ça me plaît d’expérimenter un système de croyance jusqu’à ses limites si je les trouve, puis un autre. Je ne m’y attache néanmoins pas ni ne le prône comme la vérité vraie.

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bonheur

le jeudi 15 décembre 2022 à 12h14

Perso, je vois le monde à travers le prisme du champ morphique. Chacun-e son idéal.

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artichaut

le mercredi 21 décembre 2022 à 03h39

Ayna
Mais en même temps, -je ne suis pas à une contradiction près- je me dis que l’amour, c’est un chemin, et que c’est beau de l’arpenter. C’est la sincérité sur ce chemin et le fait qu’on marche réellement, qu’on mette un pied devant l’autre pour avancer qui compte.

Oui, j'aime cette idée du chemin à arpenter.

Et j'ai ouvert un nouveau fil à propos de changement de paradigme.
ce qui n'empêche pas de continuer à discuter ici, bien sûr.

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Alabama

le mercredi 21 décembre 2022 à 10h27

Je repense à cette histoire de compersion.
A te lire parfois @artichaut , je ressens de la pression ou je pourrais avoir l’impression que je ne suis pas polyamoureuse ou une mauvaise polyamoureuse parce que je n’ai pas, à priori, beaucoup d’enthousiasme à l’idée que mon/ma partenaire ait d’autres amoureux.se.s.

Je m’en détache heureusement.

Je vois la compersion dans ce cadre précis comme un horizon, que j’aimerais beaucoup atteindre mais qui n’enlève rien au fait que je suis poly. Bon d’ailleurs je l’atteint à plein de moments, mais ce n’est pas encore le sentiment dominant.

Le mettre comme préalable je trouve cela extrêmement dur, et surtout une manière de nier tout le bagage culturel avec lequel nous entrons dans nos relations. Et je sais que c’est justement à cause de cela que tu proposes une forme de «  fluidité relationnelle » ou une «  deconstruction des normes relationnelles ».

Suite à des échanges avec toi je me suis justement demandé pourquoi je voulais plutôt être dans des relations poly (c’est marrant pour moi c’est plus la relation qui est poly ou non que les personnes).
Ce qui m’intéresse dans le polyamour c’est la possibilité de déconstruire, pas à pas, les normes dans lesquelles on baigne. Au tout début quand j’avais 19 ans, j’avais surtout envie de pouvoir explorer : mon partenaire étant monogame ça n’a été possible qu’en étant infidèle ou dans les moments de rupture.
Mais quand j’ai réellement commencé à avoir des relations ouvertes consensuelles, l’intérêt que j’y trouvais c’était de ne plus être dans l’ascenseur relationnel et de pouvoir inventer chaque relation de manière indépendante .

Puis maintenant, ce n’est plus de pouvoir avoir plusieurs relations amoureuses qui me fait aimer ma relation poly (même si clairement, être libre de le faire m’apporte un bien être énorme), de toutes façons je n’ai pas tellement de place dans ma vie pour multiplier les difficultés 😅, mais c’est plutôt mon amour pour la liberté : j’aime me sentir libre et j’aime relationner avec des personnes libres . Et la liberté pour moi est au-dessus du reste : les relations où l’on s’interdit trop de choses me paraissent mortifères à la longue et je m’y sens à l’étroit. Je suis même potentiellement plus jalouse en monogamie, puisque c’est moi OU les autres et non moi ET possiblement les autres.

Donc être poly pour moi c’est aimer la liberté : la mienne et celles des autres, même si c’est parfois dur à accepter et que ça m’oblige à de la deconstruction ou que ça me fait vivre des instants de jalousie. Je n’en suis pas rendue à être heureuse que l’autre puisse avoir d’autres amoureux.ses, mais je suis heureuse que l’autre soit libre d’en avoir. Je suis heureuse d’aimer une personne pour ce qu’elle est et non pour ce qu’elle me promet. Et je pense que c’est une définition du polyamour tout aussi valable. Si un jour je deviens grandement compersive eh ba ce sera super, mais y a rien d’obligatoire.

Je me demande si par non-compersion parfois il n’y a pas confusion avec hostilité. On peut être peu compersive mais pas hostile.

L’endroit moi où je me sens compersive, c’est quand la personne me raconte : j’aime globalement qu’on me raconte des histoires et si en plus c’est des histoires de rencontre potentiellement amoureuse j’aime encore plus. Ce qui ne m’empêchera pas, dans le fond, d’être jalouse et donc d’avoir au fond une exigence d’enfant d’être le centre du monde de l’autre.

L’enthousiasme que je peux avoir à ce que l’autre fasse d’autres rencontres, c’est que je sais que ça va me et nous permettre d’avancer sur le chemin, et ça ça me rend très enthousiaste, bien plus que le fait que l’autre vive de belles relations. En somme mon enthousiasme est égoïste mais c’est pas grave je le vis bien 😂.
C’est un enthousiasme pour le cheminement.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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artichaut

le vendredi 23 décembre 2022 à 05h05

Alabama
A te lire parfois @artichaut , je ressens de la pression ou je pourrais avoir l’impression que je ne suis pas polyamoureuse ou une mauvaise polyamoureuse parce que je n’ai pas, à priori, beaucoup d’enthousiasme à l’idée que mon/ma partenaire ait d’autres amoureux.se.s.

Je ne sais pas si tu parle de posts récent ou anciens. En tout cas, le "polyamour" aujourd'hui je m'en fou un peu. Et pour moi tout le monde est poly (à part quelques ermites peut-être, ou des personnes vraiment très très asociables et/ou qui n'aime personne d'autre qu'elle-même). Cette notion de poly-amour, et cette façon de se démarquer du mono-amour me semble au final conforter la position du mono-amour et de la monogamie.

De même que @Raphaelle, dans son texte Déconstruire le couple et ses hiérarchies dit du mot Célibataire que se qualifier ou être qualifié·e de célibataire est une manière de se positionner ou d’être positionné·e à l’intérieur de la grille de lecture du couple… de même j'ai de plus en plus tendance à penser que le polyamour appartient à la grille de lecture de la monogamie, et qu'il est le plus souvent une extension, ou un élargissement de celle-ci. Il serait d'ailleurs presque +juste de parler de multi-monogamie, tant le polyamour tend, il me semble, à en multiplier certaines caractéristiques (voire certains travers).

En disant tout le monde est poly, je veux dire que ça me semble une fausse compétence, quelque chose qui est déjà là, en nous toutes et tous, et que la focalisation monogame nous empêche de voir, y compris chez les prosélythes du polyamour (dont j'ai fait partie).
Et c'est plutôt cette chose là, cet amour de l'autre et de soi-même, que j'ai envie de rendre visible et de faire exister. Et cet amour-là je le vois autant chez les dits "mono" que chez les dit "poly" (juste pas forcément sur les même plans affectifs). Donc je dois avouer que la notion de "mauvaise polyamoureuse" m'échappe un peu.

Je me demande si cette pression dont tu parles n'est pas un mélange de la pression capitalo-monogame de vouloir être "en relation" ou "en couple", associée à un truc de pureté politique ou du souci "d'être parfaite"(ment irréprochable).
Je ne dis pas ça pour te renvoyer la pierre. Je ne m'exclut pas de ça. Je subis moi aussi cette même pression, ces même pressions.
Et je cherche moi aussi à m'en défaire.

Ce que je dit dans ce fil à propos de la compersion n'a pas vocation à venir rajouter encore de la pression (comme si on n'était pas déjà assez sous pression avec les injonctions qu'on se trimballe).
Je pense que ce fil est +un constat personnel, un dépît du manque d'amour en ce monde.
Être peu compersive mais pas hostile se rapproche pour moi de quelque chose de l'ordre de l'indifférence. Certes dans plein de cas c'est mieux que de la franche hostilité, ou de l'hostilité
non-exprimée-mais-bien-présente, et je suis moi même beaucoup+ indifférent aux gens qui m'entourent, à leurs joies et leurs relations, que rempli d'amour et plein de compersion pour elles et eux.
Juste je pense que j'ai envie de valoriser les rares liens d'amour justement (quand je dis "amour" je parle de toutes les formes d'amour, bien sûr) et envie que cet amour, ces amours puissent fonctionner par ricochets, puisse devenir contagieuses.
On ne peut l'exiger bien sûr. Mais quand c'est là, je trouve ça beau, et quand ça n'est pas là, ben ça peut me manquer, et ça peut faire que je vais peut-être (sciemment ou in-sciemment) aller voir ailleurs. Et je pense que c'est de ça dont j'essayais de parler ici.

*
Moi aussi je pense avoir un vrai enthousiasme pour le cheminement, mais peut-être que certains chemins me sont moins enthousiasmants qu'avant.

L'amour de la liberté je l'entends bien (surtout pour les personnes dont le genre a longtemps induit un enfermement, symbolique et réel), mais pour moi ça s'apparente à un art de la fuite, et mon chemin, mes chemins, sont possiblement inverses à rechercher plutôt des formes d'attachements (sans se leurrer sur ce qu'ils signifient ou réprésentent) dans l'ici et maintenant (ou dans le par_là et pour_les_temps_à_venir).
J'ai +envie de douceur des liens que de la liberté (la mienne et celles des autres). Après, en considérant bien sûr que de la liberté, j'en ai déjà beaucoup dans ma vie (reçue gratuitement par mon statut social, ou acquise à la sueur de mon front).

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