[Lexique] Votre terminologie perso (termes et étiquettes pour définir une relation, un·e partenaire)
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GaëlleB (invité)
le lundi 15 avril 2019 à 16h35
Loin de la recherche de la définition parfaite et universelle, je voulais savoir si vous accepteriez de partager votre terminologie personnelle.
Quels sont vos étiquettes ? ("amoureux", "petits-amis", "sex-friends", "amireux", "amis", "partenaires de vie", ... )
Quels sont vos critères ? ("Si j'ai un amoureux avec qui je construit des projets longs termes plutôt ambitieux (genre foyer), alors je le considère comme petit-ami")
Vos étiquettes et celles de vos amoureux sont-elles les mêmes ?
Quelle place ont ces étiquettes personnalisées dans votre vie relationnelle ?
Je sais qu'on se prend des fois trop la tête avec les étiquettes, mais faut dire qu'elles sont bien pratiques des fois.
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Isabellaa
le jeudi 18 avril 2019 à 08h23
Pour ma part je ne sais pas comment on peut m appeler, j ai du mal avec le vocabulaire "poly".
Je suis avec un polyamoureux , qui a une autre amoureuse.
Je suis très amoureuse de lui, je l ai rencontré après sa première amoureuse.
Elle et moi nous"supportons' tant bien que mal, chacune de nous mais nous sommes toutes les deux plutôt dans un désir d exclusivité.
Poly acceptante?
Metamour?
Ou zinzin (humour)
En tout cas c est une place difficile à vivre et à définir dans le vocabulaire poly.
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NiouNiou08
le jeudi 18 avril 2019 à 09h32
Bonjour,
Je vais tenter de te répondre même si j’aime pas vraiment les étiquettes.
Je suis en couple avec ma femme depuis 4 ans, il s’agit la de ma relation principale, c’est ce qui se rapproche le plus d’une version classique du couple. On vit ensemble, on se dit tout et elle connaît tout mes secrets bref pour moi c’est la base de tout ça, la colle qui permet à tout le reste de tenir debout.
Puis il y a une autre femme, c’est plus de l’amour-amitié. Je ressens de la tendresse, de la confiance mais il n’y a jamais eu d’intimité entre nous, même pas un baiser. C’est pour cela que je le définis comme tel. Je sais que ça évoluera certainement avec le temps mais aujourd’hui c’est trop tôt pour l’envisager, on apprend encore à se connaître et je ne me dévoile pas rapidement.
Puis il faut du temps à ma femme pour envisager une évolution, ou peut-être jamais car je ne mettrai jamais en danger mon couple pour cela.
Bref voilà où j’en suis aujourd’hui, pas tout à fait poly dans la réalité mais complètement dans ma façon de voir les choses.
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Lili-Lutine
le jeudi 18 avril 2019 à 10h03
Moi j’ai simplifié le truc récemment, je dis que je suis non-exclusive et en relations sexo-affectives avec plusieurs personnes.
Si ça questionne la personne avec qui j’en parle, je vais lui détailler les mille et unes façons que j’ai de relationner avec chacune.
Plus aucune case pour moi aujourd’hui pour comprendre ce que je vis ou pour l’expliquer.
Je priorise des moments, des projets et/ou des engagements avec certaines de mes relations, et c’est tout.
Ce que j’aime vivre désormais c’est de me promener sur le spectre des possibles dans une relation, et je vois bien combien c’est mouvant, c’est bien cela qui aujourd’hui me plait à vivre, ce qui est le moins enfermant pour moi, le plus intéressant et le plus captivant à vivre.
Je ne dis pas que ce que je vis est devenu d’un coup plus facile pour moi ou pour mes relations, je dis que ma vision aujourd’hui des relations poly à évoluer pour moi vers une plus grande liberté et autonomie, et que depuis je suis bien plus épanouie dans chacune.
Faudra un jour que je vous l’écrive plus explicitement (+)
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
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hugs (invité)
le lundi 11 novembre 2019 à 16h21
"Chaque relation a son histoire" comme j'aime à le dire.
Contrairement à nombre de couples monogames (dont je respecte la santé des quelques rares qui vraiment s'y épanouissent) qui appellent - par habitude et sans réflexivité - leur conjoint unique de la même façon que "touTEs" les autres, genre: "chéri", "bébé" .. "mon" copain/ine ..
Perso, j'aime bien les termes de "partenaires" (même s'il vient du mot appartenir: "tenir à part" ..qui n'empêche qu'on de tenir à part dans son coeur, sans forcément l'exclure de l'amour de/avec autrui), ou encore "amants", avec son étymologie qui rappelle à l'amour, l'âme, la fÂMille - ce qui me fait arriver à la formule que j'affectionne tout particulièrement: "franginEs" ..loin d'être titillé plus que ça par la notion d'inceste, il s'agit pour moi de revenir à la conscience que nous, humains, sommes touTEs de la même espèce d'une part et que, d'autre part, il semble que nous soyons reliés en "familles d'âmes" ..terme qui met l'accent sur une certaine inconditionnalité de l'amour.
Juste des pistes de réflexions donc, étant donné que l'étiquetage est périlleux, car il favorise la pensée courte, réductrice et normative ..et "préférant simplifier les choses complexes, plutôt que de compliquer des choses simples", l'évidence me fait utiliser les prénoms (ou même plutôt les surnoms - plus personnalisés) pour parler de chacunE ** comme le mentionne très justement Lili -Lutine ;)
Enfin, j'ajoute la notion de "relation inclusive", car il me semble pertinent et relève bien de cette "exclusion" retrouvée dans la plupart des relations émotionnelles - surtout quand il y a promiscuité (mono ou poly) - où la jalousie est parfois vantée comme preuve d'amour, alors que l'observateur averti y voit surtout une démonstration de ce grand ennemi qu'est la "peur" dont souffre l'égo qui n'est pas "remis à sa place".
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Siestacorta
le lundi 11 novembre 2019 à 17h20
J'emploie
- le lien. Je pense du coup à la chanson de Souchon, qui parle du "fil entre nos cœurs passés, le fil de nos sentiments enlacés, qui nous tient, nous retient". Bref.
- relation : c'est pour moi les pratiques et l'histoire du lien. C'est pour parler concret. Parce que sur les sentiments et le lien, on a pas toujours voix au chapitre, ça se fait ou pas. Sur la relation, sur ce qu'on fait pour l'entretenir, oui.
- amoureux.ses : je préfère amant.es, à la base, mais je me suis fait au langage local... Amant a des accents charnels, dont se nourrit la définition adultère du mot. Amoureux.se a l'avantage de définir l'importance de la personne par notre relation et nos sentiments.
- amour romantique : une forme de sentiment et de relation pleine de défauts car formatée par l'idéal amatonormatif (exclusivité, essentialisme à la con...). Mais je me fais pas d'illusions sur moi-même : j'ai beau avoir beaucoup avancé, j'ai plein de choses qui restent de l'éducation de notre société... J'éprouve des choses qui tendent parfois vers l'amour romantique, d'autres vers l'amitié, d'autres qui fonctionnent plus à l'attirance sexuelle. Bien sûr, la plupart des liens amoureux ne tiennent pas bien gentiment par un seul pôle... Mais dire qu'il n'y a pas de différence entre eux, ça me donne un sentiment de flou ou/et de déni, sur mes sentiments à moi comme sur ceux des autres. Ça me gave souvent d'entendre qu'il suffit de pas utiliser d'étiquette pour laisser plus de possibilités... J'ai besoin d'être clair dans mon rapport à moi-même, et j'aime bien que les autres le soient.
- amour : j'ai une réaction double à ça. Amour avec plein de polysémie, et avec l'attachement qu'il suppose dans la plupart des cas, je prend. On aime plein de gens d'amour, sa famille, ses amis, ses amants. C'est vraiment de l'amour. Mais amour, quand on parle de la relation amoureuse plus que de la relation aimante, implique souvent autre chose, la passion. Et souvent plein de traces de la norme Couple.
En fait, quand je veux insister sur la partie un peu illusoire et normée du ressenti amoureux, je parle d'Hamour, avec le "Grand A" bien soupiré comme dans les chansons de hit-parade et les passages obligés au ciné, bien ouvert qui te prend toute la bouche comme pour changer un cantique... Alors un grand H, na, bien fait.
- passion : ça dure pas. Je pense que c'est un carburant hormono-névrotique qui fait démarrer les rencontres amoureuses, en dopant leurs premiers temps. Je suis très ambivalent avec ça... Je ne m'y fie pas parce que c'est une ivresse qui nous cache beaucoup de chose sur l'autre et sur nous avec l'autre, et comme pas mal d'ivresses, peut nous conduire aux pires conneries. Mais je l'accepte aussi, parce que cette intoxication, comme pas mal d'autres, nous donne un aperçu de ce qui est plus grand que nous. A nous de nous en servir pour faire mieux.
- polyamour : avec tout ce que je viens de dire, on pourrait croire que je préfère "polyamorie", histoire de ranger bien proprement mes intentions éthiques et mes capacités relationnelles... En fait, je crois au contraire que laisser amour dedans, alors qu'étymologiquement ça se discute (polyamory, c'est pas polylove), c'est parler de sentiments et reconnaitre du même coup l'imperfection de la chose. Je me sens généralement assez seul avec ma conception, parce que la surcharge d'attentes envers l'épanouissement par la relation amoureuse doit être, pour certains, embrassée comme la Seule Source de Vérité Univairsaille, et par d'autre, déconstruite et reconstruire vers des Lendemains Qui Chantent leurs Bonnes Intentions puisque chacun sait que c'est facile d'être juste, en amour (lol), et donc si on est pas à la hauteur, on est un social-traitre.
- non-exclusivité : expression technique, un peu plus large que le polyamour. A le désavantage d'être au négatif.
- compersion : un ressenti méconnu. Mais faut passer son temps à préciser qu'il n'est pas ce qui arrive quand on a pas de jalousie, ni quelque chose qui va définitivement la remplacer quand on aura passé sa ceinture noire de Polyamo-Do, mais juste un ressenti qui nous indique qu'il y a pas que du mal à être dans la non-exclusivité.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
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artichaut
le mardi 12 novembre 2019 à 11h58
(petit lien pour mémoire, vers le Lexique du site)
Merci @Siestacorta pour ce lexique personnel. Et c'est chouette d'avoir ces petits commentaires en+.
Et du coup, merci GaëlleB d'avoir initié ce fil (qui au début m'a semblé redondant avec d'autres fils du forum, et qu'après la réponse de @Siestacorta je trouve au contraire pertinent)
Je plussoie :
- relation
- partenaire
- compersion
- metamour
- polyaffectif
- amoureux.ses : et aussi ami·e·s
- amour : que j'ai envie de réhabiliter (tant avec mes "amoureuses" que mes "ami·e·s")
- non-exclusivité : quoique je l'utilise de moins en moins
- polyamour vs polyamorie : jadis j'avais du mal avec le terme "polyamour" (car il contient le mot amour) et je lui préférais "non-exclusivité" ; aujourd'hui que je veux réhabiliter l'amour, ce terme me plaît et c'est celui que j'utilise le +souvent… bien qu'en théorie je sois plutôt favorable à polyamorie (non à cause du mot "amour" mais car polyamorie est féminin, alors que polyamour est masculin et me semble une réappropriation masculine d'un concept originellement féminin).
J'utilise aussi :
- polyaimant (depuis ce matin)
- passion amoureuse : en lieu et place de NRE (pourquoi angliciser ce qui existe déjà en français ?)
- amimoureux : pour une relation dans le spectre amour/amitié
- amour passion : pour désigner l'amour monogame d'aujourd'hui, issu de l'amour romantique (qui pour moi ne saurait exister hors du XIXe siècle) et de l'amour courtois (Moyen Âge)
- un·e (mon/ma) binôme : pour définir une relation particulière
- copain : une de mes partenaires me nomme ainsi
- [prénom] : pour ne pas accoler d'étiquette à une personne
- pôtes : pour désigner des relations avec moins d'intimité, ou en contexte mono, quand je n'ai pas envie d'entrer dans les détails (dans ce cas "pôtes" inclue beaucoup de choses)
- constellation : en lieu et place de polycule
- fils : oui mon fils fait partie de ma « constellation poly »
- "ex" : pour mes ex-relation-mono, et certaines (pas toutes !) de mes ex-relation-poly
- queerplatonique : je l'ai utilisé un temps, mais ne l'utilise plus
- poly ! : l'abréviation seule qui permet de ne pas accoler amour, amorie, amoureux & co (merci @Vaniel de m'avoir récemment, re-expliqué cela)
- mono : son pendant
- polybéral : voir ici
- monoamour et multi-amour : voir ici et là
- relation de Schrödinger (parfois écrit Schroedinger) : quand on ne sait pas à quoi s'en tenir
- Orientation relationnelle : qui se différencie d'une orientation sexuelle, tout en ayant des points communs en terme d'orientation
- « je nous aime » : tant il est vrai que c'est ce qui se construit, se construit relationnellement
- etc
Je n'aime pas (ou peu) :
- polyacceptant : non seulement je n'aime pas ce terme, mais le soupçonne qu'il ai été inventé par des personnes en couple imposant à l'autre une ouverture au polyamour
- non exclusité, non monogamie et autres termes négatifs
- NRE, et autres mots anglophones à la mode
- polyamour : quand il est utilisé pour "avoir plusieurs relations"
- couple : même si je l'utilise encore
- "sortir avec" et autre expressions litotiques, que je trouve niaiseuses et même dangereuses
J'aimerais +utiliser :
- polyamorie : pour les raisons expliquées +haut
- polypote : que je trouve très mignon
- inclusivité : au lieu de non-exclusivité
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Voir aussi le Lexique du site et sa page discussion.
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Myla
le dimanche 27 juillet 2025 à 21h33
Une de mes découvertes récentes est les relations comètes c'était dans le livre vivre de "polyamour et d'eau fraîche " qui est le vécu d'un trouple.
Ce que j'en comprends c'est que c'est des relations éphémères au fil du temps avec une personne retrouver rarement environ une fois par an en vivant des moments forts et ou de qualité...
Avec mes mots je dirais que ces moments crée un joli collier de perles toute plus belle les unes que les autres ce qui peut expliquer que ces relations peuvent être très importantes.
En tout cas c'est le cas dans ma vie et ça peut expliquer par exemple des relations que j'ai appelé des amours de bal ou de Jam en danse trad où jam de danse contact improvisation...
par ailleurs, je dis mes amours hommes ou femmes, présent ou passé. je n'aime pas et n'utilise pas le terme ex...
J'aime beaucoup dire ma constellation amoureuse parfois je peux la percevoir scintiller et percevoir aussi les interactions entre différentes constellations
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Tiao88
le lundi 28 juillet 2025 à 01h11
J'aime bien les termes :
- d'amoureux.se
- relation
- ami.e/ pote /cop(a)in(e) (qu'il y ait du sexe ou non) -> mais la fracture entre ces 3 étiquettes est un peu floue pour moi.
- amant/amante même si ça ne dit pas grand chose de la relation, juste qu'il y a sensualité/sexualité, donc forcément accolé (si j'ai envie ou ressens l'obligation de le préciser) à l'étiquette "ami.e/pote/copaine/amoureux.se".
- "relation amireuse" ou "amireux.se" tout court (Pour les relations justement entre amour amical et amoureux).
-Histoire d'un soir ("coup d'un soir" je trouve hyper réducteur)
- non-exclusivité (c'est une négation mais ça englobe plusieurs courants de pensé/vision des choses)
- ex : pour moi c'est pas forcément quelque chose de précisé si je dois parler de la personne ou la présenter. ça signifie qu'on a été en relation dite de couple ou amants mais peut y avoir une relation au présent
Je ne supporte ni le mot ni le concept de "plan cul". Mais je crois que c'est à peu près le seul mot qui m'insuporte et me ferait bondir.
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artichaut
le lundi 28 juillet 2025 à 14h03
Myla
Une de mes découvertes récentes est les relations comètes, c'était dans le livre vivre de "polyamour et d'eau fraîche "
Pour info le terme est antérieur à ce livre.
Myla
Ce que j'en comprends c'est que c'est des relations éphémères au fil du temps avec une personne retrouver rarement environ une fois par an en vivant des moments forts et ou de qualité...
Avec mes mots je dirais que ces moments crée un joli collier de perles toute plus belle les unes que les autres ce qui peut expliquer que ces relations peuvent être très importantes.
En tout cas c'est le cas dans ma vie et ça peut expliquer par exemple des relations que j'ai appelé des amours de bal ou de Jam en danse trad où jam de danse contact improvisation...
Et c'est pourquoi pour moi, le nombre de relations, n'est pas en soi limité. Et les questions poly d'emploi du temps (poncif des cafés poly) ne me parle pas. Si l'on n'est pas quelqu'un·e pour qui la quantité de temps (la récurence et la régularité) passé ensemble est importante, mais seulement la qualité de ce qui est vécu quand on se voit. Si l'on ne vit pas dans la conjugalité (même intermittente), avec cette idée de continuité et de durée dans la relation, mais dans l'instant, alors on peut être comète ou avoir autant de relation comète que l'on veut (ou presque). En tout cas ce n'est pas le temps disponible qui est le frein.
Ce n'est pas complétement mon cas. Mais je m'en rapproche un peu.
Myla
par ailleurs, je dis mes amours hommes ou femmes, présent ou passé. je n'aime pas et n'utilise pas le terme ex...
J'aime beaucoup dire ma constellation amoureuse parfois je peux la percevoir scintiller et percevoir aussi les interactions entre différentes constellations
J'aime bien cette idée que notre constellation puisse être dans l'espace (souvent pensée comme une carte géographique), mais aussi dans le temps, ou plutôt non soumise a la linéarité du temps : que toute relation passée soit pensée et inscrite au présent dans nos cartes relationnelles (sans distinction hiérarchique).
Refuser le terme ex, j'ai le sentiment que c'est refuser que le passé soit relégué aux oubliettes. Ou qu'une relation soit évaluée en fonction de son emplacement dans la chronologie.
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artichaut
le mercredi 30 juillet 2025 à 11h16
Voir aussi :
- Terminologies pour décrire nos sexualités, juillet 2025
- Rencontre vs Relation (dynamique de rencontre vs dynamique relationnelle), mars 2025
- Les types de relations, nov 2020
- Relation ou pas ?, nov 2010
Perso je n'aime plus trop ce terme de relation. Et lui préfère à la limite celui d'interaction.
J'ai, j'ai eu, et j'aurai, des interactions.
Et ma constelaltion pourrait être la carte de mes interactions passées-présentes-futures.
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Alabama
le vendredi 01 août 2025 à 13h50
J'utilise :
- ami·e·s : personnes avec qui je partage de l'intimité et de la vulnérabilité, mais sans notion d'engagement fort à maintenir le lien
- potes : personnes que j'apprécie mais que je vois peu et/ou avec qui je partage peu de vulnérabilité
- connaissances : presque synonyme de pote, mais plus distant. Ça peut être des personnes que j'ai croisées 1 seule fois, et avec qui je n'ai pas partagé de vulnérabilité
- amoureux/amoureuse : personne avec qui je partage du lien amoureux. Ce sont des personnes avec qui je partage de la vulnérabilité, notamment du fait que c'est un lien qui vient toucher mes blessures d'attachement.
Jusqu'ici dans ma vie, cela a été des personnes avec qui j'ai envie de passer beaucoup de temps au quotidien, et avec qui j'ai partagé du sexe, mais j'envisage tout à fait une relation amoureuse où il n'y en aurait pas.
- amitiés fusionnelles, meilleur·e·s ami·e·s : j'utilise ces termes, même s'ils ne me conviennent pas tout à fait, pour décrire des amitiés où il y a un partage fort de vulnérabilité et d'intimité. Ce sont des personnes avec qui j'ai envie de partager beaucoup de temps au quotidien, des personnes vers qui je me sens très attirée et avec qui j'ai envie de beaucoup d'échanges de tendresse tactile. Je peux parfois ressentir du sentiment amoureux, mais je ne le nourris pas car on a pas décidé ensemble qu'on serait dans un lien amoureux. Je dirais que c'est ce type de relation qui est le plus nécessaire à mon équilibre psychique/affectif.
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cactus
le dimanche 03 août 2025 à 22h41
@Alabama j'aime beaucoup tes définitions, elles me parlent, merci :)
En revanche, ça me titille car j'ai du mal à faire la différence entre un lien amoureux sans partage de sexe et une amitié fusionnelle.
C'est quoi pour toi le sentiment amoureux ? (c'est pas une question piège hein, mais personnellement, j'ai l'impression que je n'arrive pas à faire cette différence dans mes liens, donc ta réponse sera peut-être éclairante pour moi).
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Alabama
le dimanche 03 août 2025 à 23h26
Très sincèrement je pense que y a pas vraiment de différence. Ça se joue dans ce qu'on se met d'accord dans la relation.
Pour ma part j'ai de la frustration du fait que la norme est de mettre plus d'énergie/d'engagement dans les relations amoureuses. Je me sens un peu "renvoyée" à cette forme de relation "officiellement" amoureuse pour remplir mon besoin d'engagement et de tactile.
J'ai du sentiment amoureux pour mes ami•e•s les plus proches. Mais je ne le "nourris" pas ou peu, pour m'adapter à ce que l'autre souhaite comme proximité/distance, à la fois émotionnelle et physique. Je décrirais ça comme un genre d'émotion douce et forte en même temps. Trouver l'autre très beau/belle, avoir envie de faire des câlins, et le manque quand je ne vois pas l'autre pendant un moment (la durée est variable selon les habitudes de relation).
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cactus
le mercredi 06 août 2025 à 11h48
Merci pour ta réponse !
Je suis en pleine réflexion actuellement et ça m'aide à mettre des mots sur mes ressentis :)
Je ne fais pas de différences entre amitiés fusionnelles et ce qu'on appelle "relation amoureuse". Dans ma tête la frontière est floue, voire inexistante. Étant sur le spectre asexuel, la dimension sexuelle dans une relation ne me parle pas, ou peu.
En revanche, dans ces amitiés, j'ai également envie de contact, de tactile, de câlins et bien sûr de passer du temps avec la personne.
Et un peu de la même façon, la frustration vient souvent du fait que ces liens sont sous-considérés par rapport à une relation amoureuse "officielle", ce qui créé parfois un déséquilibre entre mon niveau d'engagement et celui de la personne : j'ai du mal à faire comprendre l'importance de ces liens-là pour moi sans l'estampiller "relation amoureuse et tout ce qui va avec".
Message modifié par son auteur il y a un mois.
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HiBou
le mercredi 06 août 2025 à 21h04
et toutes ces ambiguïtés ne viendraient elles pas du fait que la notion d'amour ou de relation est beaucoup trop liée au sexe ?
Message modifié par son auteur il y a un mois.
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Alabama
le mercredi 06 août 2025 à 22h23
cactus
Je suis en pleine réflexion actuellement et ça m'aide à mettre des mots sur mes ressentis
Nous sommes deux alors :)
cactus
Je ne fais pas de différences entre amitiés fusionnelles et ce qu'on appelle "relation amoureuse". Dans ma tête la frontière est floue, voire inexistante.
J'aurais pu l'écrire, et ça me fait beaucoup de bien de lire que quelqu'une d'autre le vit comme ça aussi. Je n'ai pas toujours dit ça. Pendant la très grande majorité de ma vie, je pensais que la différence entre relation amoureuse et forte amitié, c'est la sexualité. Aujourd'hui je sais que non. En grande partie parce que mon amoureux actuel, est aussi un "meilleur ami" et qu'on a peu de sexualité ces derniers temps. Et que c'est une évidence pour moi qu'absence de sexualité, même si cela devait durer, n'équivaudrait absolument pas à la fin de la relation amoureuse (et encore moins la relation d'amitié). Je suis à l'autre bout du spectre de la sexualité par rapport à toi, j'ai une libido plutôt élevée je crois, et ça ne m'empêche pas de pouvoir aujourd'hui ne plus faire cet amalgame. Notamment en ayant pris le temps de me questionner sur l'asexualité, et qu'est-ce que cela pouvait bien vouloir dire une "relation amoureuse" pour une personne asexuelle.
cactus
J'ai du mal à faire comprendre l'importance de ces liens-là pour moi sans l'estampiller "relation amoureuse et tout ce qui va avec".
C'est mon gros souci du moment.
Comment mettre des mots sur mon vécu, mes aspirations, sans être mal comprise. Le concept semble tellement éloigné de la norme ambiante que quels que soient les mots que j'essaie d'y mettre, on ne me comprend pas. J'ai essayé d'en parler avec un psy, il a comparé ce que je décrivais aux "amitiés adolescentes". N'ayant pas du tout vécu le type d'amitié dont je parle à l'adolescence, ça ne m'a absolument pas parlé comme comparaison.
Aujourd'hui je dis "c'est comme les gens en couple, sauf que c'est de l'amitié. Mais c'est pas obligé d'avoir toutes les composantes du couple, ça peut être juste certaines, comme habiter ensemble ou s'engager à être là l'un·e pour l'autre dans les moments difficiles ou toute autre chose qu'on imaginerait réservée au couple". Pfff, pas facile. Même comme ça, plein de gens ne comprennent pas.
HiBou
et toutes ces ambiguïtés ne viendraient elles pas du fait que la notion d'amour ou de relation est beaucoup trop liée au sexe ?
En partie. Mais pas seulement.
Cela vient aussi du cloisonnement des types de relation, et ça ce sont des codes sociaux, qui sont même inscrits dans la loi (on ne peut pas se marier avec plusieurs ami·e·s, même pas se pacser). Si on ne choisit pas de questionner ces cases, alors on peut difficilement comprendre ce qui est possible en-dehors d'elles.
Message modifié par son auteur il y a un mois.
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Alabama
le jeudi 07 août 2025 à 13h29
Ces derniers jours, il m'est venu une distinction entre mes relations amicales "classiques" et mes relations amicales "fusionnelles".
Je ne partage finalement que peu de vulnérabilité dans mes relations amicales "classiques". De l'intimité, oui. De la profondeur, aussi. Mais prendre le risque de dire mes insécurités, mes doutes les plus difficiles, parler des endroits de moi où je me sens nulle, non je ne le fais pas. Pour cela j'ai besoin de sentir que l'autre va être là, présent·e, et se sentir concerné·e. Si j'ai trop peur de ne pas être reçue, je ne partage pas ces facettes délicates. J'ai besoin de sentir que le filet de la relation va m'empêcher de m'écraser par terre émotionnellement.
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kill-your-idols
le jeudi 07 août 2025 à 21h16
J'ai beaucoup de peine à utiliser des mots pour décrire mes relations avec les gens. Dès que je colle une étiquette à quelqu'un, je suis obligé de me comporter d'une certaine manière avec lui. Et si la relation change et ne correspond plus à l'étiquette, je dois faire l'effort de créer une nouvelle étiquette et de tout changer.
Donc:
moi: je suis moi-même. Je ne suis pas polyamoureux, je ne suis pas monogame, je ne suis pas à gauche, je ne suis pas à droite, je ne suis pas maladroite. je suis juste moi-même.
Les autres: La chose plus simple est de les appeler par leur prénom. Je fais quelques exceptions pour ma femme dans le milieu professionnel, juste pour me mettre en phase avec mes collègues.
La seule exception je la fais pour mes enfants. C'est la seule étiquette qui ne va pas changer. Ils sont mes enfants, je suis leur papa, et il n'y a pas de risque que cela change.