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(France)

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Discussion : L'argument du sacrifice...

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demeter

le samedi 04 mai 2013 à 21h10

MetaZet
L'Amour est bien entendu un noble but

Ah bon ? Pour moi ce n'est pas un but, et le considérer ainsi c'est le début de la pagaille.

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Discussion : L'argument du sacrifice...

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demeter

le samedi 04 mai 2013 à 20h39

MetaZet
( ...) sous l'angle du calcul économique de maximisation du bien-être personnel, etc.( ...)

Je suis peut-être particulièrement obtus, mais je n'arrive pas à envisager qu'il existe un seul être vivant sur terre ou ailleurs qui ne soit pas dans cette dynamique. C'est même ainsi que je définirais le vivant.
L'acceptation de notre dépendance à notre environnement fait partie de cette maximisation. C'est seulement dans l'intention morale, dans le discours que ce caractère "personnel" se différencie de l'intérêt général et en constitue à la fois le liant et la séparation, quand le "je" rencontre le "nous" et que là précisément naît l'idée curieuse de sacrifice, de don, de morale ou d'éthique, que l'idée se substitue ou s'harmonise ou se dispute avec l'émotion. J'ai beaucoup de mal à comprendre cette nécessité de séparer des concepts selon "ce qui serait bien" ou "ce qui serait mal". Personnellement il y a des gens qui m'emmerdent et d'autres non. Mon idéal serait de de fuir les premiers et de rechercher les seconds. Mais ce n'est pas si simple...Même les premiers nous font vivre, y compris émotionnellement. C'est un travail à temps plein.

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Discussion : Réfléxion Monogame ou Polygame

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demeter

le vendredi 03 mai 2013 à 02h14

Len, ce que tu dis ne me choque pas plus que ça. C’est une réponse comme une autre à une souffrance. Réponse qui n’est guère révolutionnaire ni marginale, pas de quoi se fâcher ni s’en offusquer et personne ici ne te reproche ni ne t’a reproché de la penser ainsi. Du reste, si tu prends le temps de venir l’écrire c’est que cela n’a pas été tout seul et c’est bien souvent le désir de partager une réflexion sur l’amour qui réunit les gens ici, plus que la similarité de leur mode de vie. La quiétude et le calme ne donnent que des pages blanches, alors que la souffrance engendre des symboles (Ce qui ne veut pas dire que chaque souffrance engendre un chef d’œuvre, faut pas pousser non plus). Ton témoignage est de ce que tu as écrit ici le résultat de ce que tu as vécu, une façon de te re-présenter en intégrant ce que tu as retenu de ton expérience. C’est du moins comme cela que je le vois.

Ce qui m’interpelle en revanche, et qui provoque cette levée de bouclier, c’est pourquoi le dire (sans se soucier d’en discuter vraiment) ici, dans ce contexte là que tu connais un peu et où je suis sûr que tu as pris le temps de t’attarder (un peu au moins) puisque tu avais pris la peine d’y venir poster un message. Dans un contexte qui va t’obliger à te gratter là où tu as mal ? C’est comme une volonté de venir te frotter à nouveau en un lieu dans lequel s’exprime ce qui t’a fait mal. Quel besoin de chercher à convaincre un groupe social dans lequel tu sais que tes convictions qui te semblent aujourd’hui une évidence vont être instantanément remises en question ? Chercher à t’en convaincre véritablement toi-même ? Rejouer un épisode de ta vie qui te laisse sur ta faim ? Les gens ici joueraient-ils le rôle de cette personne disparue qui te permettrait de rejouer le tien (le rôle de celui qui souffre d’un partenaire que tu n’as pas réussi à « convaincre » de conduire votre couple à l’idéal que tu décris), celui qui t’a conduit à ce chemin que tu juges être aujourd’hui une impasse ? Je n’invente rien c’est bien ce que tu défends là, un couple qui serait la source et le lieu de réalisation de tout cet amour ? C’est bien de convaincre ou de chercher une personne convaincue qui fait l’objet de ta recherche ? Crois tu que si tu avais été plus convaincant ou ta partenaire plus convaincue, tu n’aurais pas eu à vivre ce que tu as vécu ?

Si ton récit te semblait si naturel il me semble qu’il aurait été préférable d’aller le porter dans un groupe où tu trouverais plus facilement un consensus, sans avoir à ne convaincre personne ? Là tu parles d’amour et crée en quelques mots une mise en scène de ta foi (qu’elle soit fondée ou non, je ne crois pas que tu viennes vraiment discuter de cela puisque tu as déjà les réponses à ces questions) dont tu sais à l’avance qu’elle va te plonger ici dans l’isolement. Autant aller de ce pas vivre en ermite, ton goût du sacrifice n’y trouveras pas d’obstacle et tu pourras t’y inventer le discours et l'amour que tu veux. Petit on s'invente un "doudou", plus tard on fait des discours, le mode change, mais la symbolique reste la même. On en est tous là, avec plus ou moins conscience de la réalité. Ou bien cherches tu à rôder ton discours, pour en faire une garantie te préservant de revivre une nouvelle fois ce qui t’a fait si mal au point que tu cherches là à en faire ton identité ? Je crains que cela n’aboutisse finalement qu’à reproduire la même quête et de ce fait la même souffrance au final. Mais il parait que « l’art fait revivre les morts, comme la philosophie panse les blessures ». Pour être honnête, j’ai du mal à admirer l’art ou la pensée dans tes mots, mais leur caractère décalé dans ce lieu me pose question.
Etonnant témoignage en tout cas…

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Discussion : Réfléxion Monogame ou Polygame

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demeter

le mardi 30 avril 2013 à 11h59

une autre sensibilité, d'autres mots :

Krishnamurti (de l'amour et de la solitude)
L'amour et la solitude ne peuvent cohabiter : lorsqu'il y a ce sentiment de solitude, l'amour n'est point. Vous pouvez cacher le vide sous le mot solitude, mais lorsque l'objet de votre amour n'est plus là ou ne répond plus, alors vous avez conscience du vide, vous êtes frustré. Nous utilisons le mot amour comme un moyen d'échapper à nous mêmes, à notre propre insuffisance. Nous nous accrochons à l'être aimé, nous sommes jaloux, dès qu'il n'est plus là, il nous manque, et sa mort nous plonge dans la détresse la plus totale. Alors nous cherchons des consolations sous d'autres formes, dans des croyances, dans des objets de substitution. Tout cela, est-ce l'amour ? L'amour n'est pas une idée, le résultat d'une association ; l'amour n'est pas une chose que l'on peut utiliser pour échapper à notre misère, et lorsque nous en faisons un tel usage, nous créons des problèmes qui sont sans solution. L’amour n'est pas une abstraction, mais on ne peut éprouver sa réalité que lorsque l'idée, l'esprit, n'est plus le facteur essentiel

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Discussion : Réfléxion Monogame ou Polygame

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demeter

le dimanche 28 avril 2013 à 19h43

Len

Pour l'histoire de la solitude, c'est différent de l'Amour car nous pouvons être seul et être heureux, ressentir de l'Amour.

Personnellement, je ressent de l'Amour en moi, je me sent bien heureux et pourtant je vie seul.

Heu..... ?¿
Je recommence : vivre seul n'a rien à voir avec la solitude.
J'essaie autre chose :

baudelaire
Ah ! Que j'en ai suivi de ces petites vieilles !
Une, entre autres, à l'heure où le soleil tombant
Ensanglante le ciel de blessures vermeilles,
Pensive, s'asseyait à l'écart sur un banc,

Pour entendre un de ces concerts, riches de cuivre,
Dont les soldats parfois inondent nos jardins,
Et qui, dans ces soirs d'or où l'on se sent revivre,
Versent quelque héroïsme au cœur des citadins.

Celle-là, droite encor, fière et sentant la règle,
Humait avidement ce chant vif et guerrier ;
Son œil parfois s'ouvrait comme œil d'un vieil aigle ;
Son front de marbre avait l'air fait pour le laurier !

Telles vous cheminez, stoïques et sans plaintes,
À travers le chaos des vivantes cités,
Mères au cœur saignant, courtisanes ou saintes,
Dont autrefois les noms par tous étaient cités.

Vous qui fûtes la grâce ou qui fûtes la gloire,
Nul ne vous reconnaît ! Un ivrogne incivil
Vous insulte en passant d'un amour dérisoire ;
Sur vos talons gambade un enfant lâche et vil.

Honteuses d'exister, ombres ratatinées,
Peureuses, le dos bas, vous côtoyez les murs ;
Et nul ne vous salue, étranges destinées !
Débris d'humanité pour l'éternité mûrs !

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Discussion : Réfléxion Monogame ou Polygame

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demeter

le dimanche 28 avril 2013 à 15h17

Il ne peut pas y avoir de "oui" ou de "non" à ma question. La réponse est une alternative. Si tu réponds déjà à cette question, il n'est plus possible de se la poser ensemble. Mais si tu veux un "oui" à ce que tu viens de dire, alors je te réponds oui sans problème et sincèrement.

Sinon, réellement je n’ai pas de réponse à la question faut-il vivre monogame ou polygame, mais je suis un peu surpris de voir que tu sembles en avoir une et que tu poses cependant la question. Ta réponse ne te satisfait-t-elle pas ? Ou bien imagines tu qu'elle puisse être mise en doute et cela te fait peur ?

De quoi parle t-on quand on parle de solitude, sinon de ce manque d'amour là ? Peut-on aimer, être aimé dans la solitude ? Il s'agit bien de la même chose. Il ne s'agit pas de vivre seul ou de vivre en couple, ou de vivre polygame, polyamoureux ou je ne sais quoi encore que le cerveau peut concevoir. Tout cela est un choix de vie mais ne rend pas plus libre de recevoir ou de donner cet amour là, en quoi chacun de ces choix serait il aimer ? Tout cela est une idée, peut-être quelque chose qui te convient ou c'est le contraire qui te fait peur.. Mais je ne connais pas de plus grande solitude que celle qui se vit au milieu des autres. A moins d'être envoyé dans l'espace. Et encore, là on peut faire ce que l'on veut de nos peurs et nos deuils.

Le "créateur" est il à l'origine de cela ? Quel est ce créateur dont tu parles si ce n'est une pensée qui pallie à notre incapacité à répondre à nos doutes ? Il est bien réel assurément, puisque tout le monde en parle, mais de quoi s'agit-il ? Quand tu parles de formule qui permet de vivre cela, il me semble que si elle était si universelle, elle aurait fait le bonheur de tous depuis le temps qu'elle existe. Cela ne semble pas être le cas. Il y a des couples dont chacun des membres est profondément seul. A moins que cela ne soit pas de "vrais" couples ? Ou peut-être simplement, la notion de couple n'a aucun rapport avec le fait d'aimer, et qu'il existe des gens qui aiment et vivent en couple et d'autres qui aiment et vivent autrement, n'est ce pas possible ? Ne peut-on pas simplement aimer et s'en tenir là, plutôt que de chercher à comparer le pourquoi le comment ?

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Discussion : Réfléxion Monogame ou Polygame

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demeter

le dimanche 28 avril 2013 à 12h11

Len
Qu'est qui donne réellement confiance en quelqu'un dans le couple ?
C'est que cette personne sache, ressente et éprouve le fait qu'elle est hors compétition, elle est hors comparaison, ni dans son corps, ni dans son intériorité (âme), ni dans ses capacités et pas spécialement dans sa sexualité non plus avec quelqu'un d'autre.

Est-il réellement nécessaire d'avoir confiance dans un couple ou bien plus généralement d'avoir confiance en la vie, en "l'autre" en général en dehors de toute comparaison ?
Cela ne s'applique pas seulement à soi et au couple, mais à toute chose, tout instant. La comparaison crée le regret, la recherche de quelque chose qui n'est plus et que l'on estime devoir être : les "il faudrait", "je/tu aurais dû", "je/tu aurais pu","si tu/je avais fait", le "plus", le "moins",... Elle supprime tout partage, toute expérience nouvelle, toute possibilité d'aimer... Alors sûrement, ce serait plus facile, si tout cela était vrai, éternel, sans dissimulation, ou bien seulement raisonnable. Après il y a la réalité, le temps qui passe et qui nous change parce que la vie est un mouvement pas une idée, ni un savoir... La pensée crée cette illusion.
Alors pourquoi faire la distinction entre Monogame ou Polygame ? C'est la solitude qui détruit vraiment.

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Discussion : Les relations amoureuses sans sexe

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demeter

le vendredi 26 avril 2013 à 23h31

Il me semble que notre fonctionnement ne peut dissocier émotion, raisonnement, et perception que l’on a des choses. Si l’on s’amuse à voir dans la sélection naturelle une intentionnalité ou une nécessité de survie qui serait à l’origine de cette pulsion de vie qui naît de la sexualité, on peut être tenté d’y voir un ordre naturel originel qui expliquerait nos comportements. Il est probable que la perception de notre environnement soit organisé par notre cerveau et nos organes sensoriels de manière à satisfaire notre harmonie intérieure ce qui fait que l’on sera plus attiré par ce qui nous ressemble et que l’on aura plus envie de baiser avec une personne de notre espèce qu’avec une roue de bagnole.

Mais la sexualité me semble être une mise en scène de ce que l’on vit par ailleurs. Elle naît de la rencontre entre deux personnes. La fonction génitale, les caresses en elles-mêmes, qu’elles soient des zones érogènes ou non, ne sont qu’une petite (je dirais même une toute petite) partie de la sexualité et elles n’en sont même pas une partie obligatoire, y compris pour déclencher un orgasme. Ce n’est pas la caresse qui est principalement « tendre/sensuelle » ou « érotique/sexuelle », pas même l’intention de la prodiguer, ni la partie du corps qui la reçoit (enfin si mais seulement un peu comparativement). C’est la rencontre ou le rapport entre les deux personnes qui se rencontrent, la situation qui est source de désir, le regard de chacun non seulement dans la relation mais dans ce qu’il vit par ailleurs, dont il se perçoit dans le regard des autres. Personne ne peut prétendre être un « bon amant » ou un « mauvais », cela dépendra pour qui, et ce qui se joue entre les amants, à ce moment là de la relation, du désordre intérieur de chacun. Il n’existe pas de contrôle émotionnel durable fait par la partie raisonnable de notre cerveau, ou alors elle est pathologique et dysfonctionnelle, pas de choses à maîtriser, mais une entente, une harmonie, une résonance entre l’émotion et la réflexion, qu’il faut se permettre de, ou s’autoriser à, vivre. La maîtrise de la durée du rapport sexuel n’est pas une capacité de contrôle émotionnel (qui me parait dans tous les cas un déni de la réalité et un idéal dangereux parce qu’il aboutit à l’inverse de l’effet désiré puisqu’il produit un conflit entre la raison idéalisante et l’émotion qui s’appuie sur l’instant) mais une conséquence de cette harmonie.

Le contexte étant changeant, il modifie la signification, et par conséquent l’émotion, et donc la perception. La nudité dans les saunas naturistes ne prend pas le même sens que lorsqu’elle est un moment, un regard volé, dans un contexte qui se lit différemment. Voir une femme nue sur une plage ne provoque pas la même émotion que lorsqu’elle se situe dans un contexte plus intime. Ce n’est pas que la nudité excite plus un fantasme dans un cas que dans l’autre, ou qu’elle en ôte la possibilité, c’est que d’une part le regard des autres sur nous est plus ou moins présent et nous replace dans un contexte social qui par ailleurs permet la socialisation et que d’autre part, la nudité ne se perçoit plus comme un acte d’intimité individualisant mais comme une norme qui fait partie du rituel social : difficile, même très amoureux, de baiser sur une place publique pour la plupart d’entre nous il me semble (même en dehors de l’interdiction légale j’entends), sauf si le fait de baiser en publique fait partie de l’image que l’on entend donner de nous (dans ce cas je me demande si on ne baise pas plus avec le public qu’avec son partenaire), d’une fonction sociale, ou que le lieu y est dédié. Alors qu'il est possible de le faire dans un lieu public, mais en se cachant plus ou moins du regard des gens.

Il y a parfois des comportements extérieurs (du partenaire) qui briment, que l’on peut percevoir en tout cas comme bloquant, qui s’apparentent au viol. Mais même une situation de viol peut être source de plaisir…à condition justement que ce n’en soit pas un. Et la limite entre les deux ne tient qu’à un fil, à une perception, et quelques rites sociaux que l’on partage ou bien que l’on peut détourner dans un jeu qui nous met en face à face avec nos propres interdictions morales.

Il est vrai que certains ont du mal à percevoir cette limite chez l’autre, et comprennent un « non » comme un « oui » parce que leur histoire personnelle et celle de leur victime ne leur permettent pas de lire et d’interpréter correctement les signes échangés. Dans ce cas cela tourne au drame social et au titre dans les journaux. Mais il est intéressant d’explorer dans une situation partagée le rapport avec nos propres peurs, nos propres névroses que l’on peut dépasser ou non selon le degré de confiance (voire de dépendance) en notre partenaire et la situation mise en scène dans un rituel social que si se rejoue dans « l’intention » sexuelle, dans la reconnaissance de l’autre comme étant à la fois si proche et si différent.

La tendresse serait en quelque sorte une distance qui reste stable entre deux personnes qui s’installent dans un ensemble de comportements qui fait que la rencontre dans leur relation devient plus épisodique, puisqu’elle supprime pour chacun la perception de l’altérité de l’autre et de soi (« tu es belle comme la femme d’un autre »), et le possible affrontement qui fait la relation vivante et si chargée affectivement d’enjeux. Dans le cas de relation fusionnelle, il peut y avoir de véritables viols qui prennent l’allure de comportements normaux et dont les auteurs (et les victimes parfois) n’ont même pas conscience, tant la proximité affective détruit l’individualité et la perception même de notre existence. De ceux là on n’en entend pas trop parler dans les journaux, puisqu’elles ne sont que rarement portées devant les tribunaux par les intéressés eux-mêmes et qu’elle remettent en cause un « ordre » social que l’on préfère taire ou considérer comme étant des exceptions.

Bref, avec cela il me semble vain de chercher à définir la relation sexuelle par un ensemble d’actes, de gestes que l’on pourrait modéliser puis détacher ou non d’une relation amoureuse, mais plus intéressant de comprendre chez moi ce qui se joue dans le désir ou l’absence de désir dans chaque relation.

Enfin voilà...C'était ma page de blabla du soir sur la question…:)

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Discussion : Enfant de couple hétérosexuel pris en otage pour régler les conflits d"adultes

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demeter

le dimanche 21 avril 2013 à 23h29

Kolin :
Ce n’est pas particulièrement ton intervention que je critiquais et sur laquelle j’entendais rebondir, mais plutôt sur le cas général qui nous concerne tous et qu'elle soulève car nous sommes tous ici issus de ce même idéal social. L’idéologie du choix n’est pas une simple hypothèse que j’avance et elle me concerne tout autant que toi. En dehors de toute supposition, c’est un problème d’actualité au sens historique et social que d’opposer sur des positions politiques les exigences moralement contraignantes de la vie collective et l’idéal d’une vie entièrement libre, dans laquelle l’individu serait entièrement responsable de son devenir et de son bonheur par l’intermédiaire de ses choix. Il lui faudrait alors faire table rase de toute valeur commune ce qui est induit par essence dans la construction de la dynamique économique libérale. Cette opposition est particulièrement simpliste puisqu’elle réduit la société à une fonction utilitaire qui serait au service de l’individu et à qui chacun peut réclamer alors une justice et un droit à pouvoir en tirer des avantages. Cette croyance en cette possibilité de choix uniques et individuels oublie (volontairement ou non) que la notion d’individu et d’autonomie pour l’être humain ne se conçoit que dans un modèle social, et réduit par cette dénégation l’individu à un moi minimal et narcissique qui se débat comme il peut avec l’idée de la responsabilité de présupposés choix qu’il ne peut faire, alors qu’en réalité la vie sociale n'offre à l'individu qu'une gamme très restreinte de comportements et de fonctions possibles puisqu’il n’existe de responsabilités que vis-à-vis d’un groupe, d’un « nous » qui aujourd’hui conduit à dissoudre tout sentiment de continuité historique. Cette croyance s’est inscrite également dans le plus intime de nos vies, dans leurs aspects émotionnels et amoureux, croyance véhiculée également par la psychanalyse qui tend à faire croire que l’on est responsable de nos névroses face à un clinicien qui serait lui objectif et neutre.
Bon j’ai bien peur d’avoir été encore moins clair que précédemment, je te prie de m’en excuser.
Plus près de ton questionnement, je ne critique pas la durabilité d’une situation heureuse et stable, mais la valeur d’un choix qui ne serait pas adaptable et qui là peut être qualifié de psychorigide : faire le choix durable du polyamour ou de la monogamie est un comportement stéréotypé. En tant que tel il éloigne du réel de la vie et de la possibilité d'être parfois "libre". Non pas d'une liberté telle qu'on l'a voit dans la réalisation d'un choix, mais dans la continuité de la perception d'un présent. Mon questionnement ne masque rien, (des réponses peuvent masquer quelque chose, les questions plus rarement quand elles restent sur le sujet) et ne peut donc être un déni existentiel mais il est sans nul doute la manifestation d’une difficulté à être heureux. Je ne m’en estime probablement pas seul responsable, non, bien que j’en porte ma part. Mais «  j’aime trop la vie pour ne vouloir être qu’heureux ».

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Discussion : Pourquoi je souffre ? Piste de réflexion...

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demeter

le samedi 20 avril 2013 à 19h01

MetaZet
Si une personne ne se sent pas tenue par une règle morale universelle, alors pourquoi se sentirait-elle tenue par un contrat, surtout tacite ?

Parce que l'individu est le résultat de caractéristiques biologiques, d'un contexte, c'est à dire une histoire sociale et d'une mémoire individuelle c'est à dire une histoire personnelle qu'il se doit de récrire en permanence pour la rendre recevable par ceux qu'il perçoit comme important, ce qui fait un nombre incalculable de facteurs contraignants et de résultats. Sa morale, son raisonnement restent malléables et n'en sont que des conséquences plus ou moins inscrites dans la durée en fonction de ses capacités d'actualisation face à la réalité, pas un facteur hautement décisionnaire répondant à une morale et une raison universelle. Tuer, voler, tromper peuvent être aussi pour certains des facteurs de résilience selon leur groupe d'appartenance.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Enfant de couple hétérosexuel pris en otage pour régler les conflits d"adultes

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demeter

le samedi 20 avril 2013 à 14h02

Kolin
... le problème des polyamoureux est plus selon moi au niveau du choix qu'elles (ils) font, et qui revient à ne pas en faire sur la plupart des cas, ou alors des choix non durables et souvent individualistes, c'est en tout cas ce qui me gène dans toute ce "courant de pensée"...

Ce qui te gêne la dedans, n'est ce pas en somme cette importance que tu accordes au choix, importance qui devient idéologie (plus que largement martelé par les préceptes en cours) et qui veut faire croire que chacun est totalement responsable de son bien être et des orientations qu'il donne à sa vie, qui accable l'individu sous la responsabilité hypothétique d'une existence qu'il devrait prendre en main pour devenir ce qui lui correspond "vraiment" ? Comme s'il existait un ensemble de décisions qui devraient permettre la réalisation ou non d'une vie méritante et d'une autre moralement incorrecte ? Comme si la société était le résultat d'un contrat social dûment réfléchi et n'était pas antérieure à la somme des individus qui la constituent ? Comme si les individus avaient le pouvoir d'édicter des lois en maitrisant la totalités des informations nécessaires à ce choix ? Un choix "durable" n'est il pas bien souvent une névrose trop souvent indiscutable, une preuve irréfutable d'une conformité à une structure psychorigide ? Quand on constate à quel point on a pu être con pendant des années, sans pourtant penser l'avoir été plus que les autres, on peut se permettre peut-être parfois de douter de la valeur intrinsèque de la nécessité et de la durabilité de nos choix. Personnellement je les vois plus comme un frein à tout apprentissage que comme une valeur à promouvoir.
Quand à l'individualisme, il ne me semble pas toujours être là où on le présente : le coté "sacrifice" relève plus d'un égoïsme qui ne s'assume pas que d'un véritable altruisme construit sur une réalité plus pragmatique qui s'abstient le plus possible de tout déni existentiel...
Un article qui du coup me parle beaucoup

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Discussion : Pourquoi je souffre ? Piste de réflexion...

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demeter

le mardi 16 avril 2013 à 23h28

alps
Mais j'admets etre choqué par quelques uns des posts qui pensent que vivre ensemble c'est faire ce que l'on veut soi.

Tu penses que tu peux vivre sans faire ce que tu veux toi ? Ça, c'est très occidental. L'orient ne se pose pas cette question. Un chat et une souris non plus. Ça leur évite des emmerdements.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Pourquoi je souffre ? Piste de réflexion...

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demeter

le mardi 16 avril 2013 à 00h04

Il ne me semble pas qu'il y ait particulièrement de "logique" de survie ni chez les animaux, ni chez les plantes, mais souvent un extraordinaire équilibre qui ne relève d'aucune intention de leur part. J'ai bien du mal à me représenter l'idéal d'un papillon et pourtant je constate leur vie sociale, leur dépendance et leur adaptation sans aucune forme de lutte ni de compromis.
De la même manière, les manifestations d'anomie sociale qui permettent aujourd'hui semblable réflexion sur nos "choix ", en dehors de leur légitimité ou non, ne sont à mon sens pas bien loin de ce que l'on pourrait considérer comme une "lutte pour survivre". Il ne peut pas y avoir de choix (surtout les plus personnels) comme le polyamour ou le suicide (puisque tu parles de survie, c'est bien de cela qu'il s'agit pour certains, sans exagération) qui ne contienne (et ne soit contenu par) un idéal social, cet idéal restant lui, très humain.

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Discussion : Pourquoi je souffre ? Piste de réflexion...

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demeter

le lundi 15 avril 2013 à 23h21

alps
attention. Ton propos est tres interessant mais attention. Tu ne peux pas mettre sur un meme plan l'equilibre alimentaire des animaux sur cette planète qui luttent pour survivre et celle de la vie humaine.

Message modifié par son auteur il y a quelques instants.

Quelle différence fais tu ?

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Discussion : Pourquoi je souffre ? Piste de réflexion...

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demeter

le lundi 15 avril 2013 à 23h16

...
... l'effort nécessaire à un couple pour s'accorder et perdurer...

La description d'un état écologique tend souvent (toujours ?) à faire croire que c'est vers cet état là qu'il faut tendre, et qu'il s'agit de faire des efforts pour y parvenir ou pour le conserver : mon expérience émotionnelle, la science, la psychologie, la sociologie, la politique, l'économie nous "apprend"cela, alors tirons profit de cette expérience et cherchons à la mettre en application. Mais les mots ont du mal à rendre compte de la différence entre l’intentionnalité et la description. J'ai tendance à penser que c'est cette idée là qui est source de déséquilibre et de dualité et qu'il faudrait s'évertuer plutôt à n'y voir aucune vérité, aucune intentionnalité, aucun effort à fournir, aucun désir de rendre la situation conforme à cela pour que la situation deviennent écologique, ce qui ne signifie pas pour autant ni ne rien faire, ni s'oublier soi même, seulement oublier cette idée là.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Pourquoi je souffre ? Piste de réflexion...

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demeter

le lundi 15 avril 2013 à 22h55

Ce ne serait pas compromis et compromission qui seraient plus opposables ?

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Discussion : Paumée avec un polyamoureux

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demeter

le mercredi 10 avril 2013 à 21h28

MetaZet
Si ça peut en inspirer quelques-uns et contribuer à donner de la cohérence à ce qu'ils vivent, tant mieux, non ?

Si c'est pour s'enfermer dans un autre concept et créer une dualité entre un "nous" et un "vous", non.

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Discussion : Les amours plurielles, est-ce politique ?

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demeter

le vendredi 05 avril 2013 à 02h01

La construction de l'autonomie me semble un problème politique important dans une société qui ne parvient plus à donner du sens collectivement aux individus qui la constituent, à une morale collective, qui ne fournit plus d’ascenseur social à suivre, plus de reconnaissance par un groupe majoritaire qui donnerait une marche à suivre, plus de lutte des classes facilement identifiable. Alors qu'il se nourrit de cette individualité en y espérant trouver la source d'une croissance économique infinie, le social laisse l'individu vide de consistance. Alors que, par nature, il n'existe pas d'individu qui ne soit pas social, la politique semble disparaître derrière le concept d'individu qui représenterait la seule alternative viable à une écologie humaine au bord de la rupture, et laisse chacun responsable de soi jusqu'à la dépression. Le polyamour ne nait-il pas de cette autorisation, voire de l'encouragement donné dans ce contexte, où l'individu ne peut compter que sur lui pour se sentir acteur de son projet de vie ? La société laissant chacun dans l'ignorance de ce qu'il faut faire, il ne reste plus à chacun comme issue qu'à passer par un processus réflexif et une adaptation au jour le jour vers un avenir inconnu. La pratique du polyamour entre autre, par la mise en lumière des relations et les bouleversements des rites qu'elle soulève, par "l'autonomie" amoureuse qu'elle nécessite, touche une problématique universelle des relations humaines, dont une autre représentation serait alors une urgence très actuelle.
En dehors de sa pratique, dans sa formulation, le risque comme tout mouvement, comme tout concept, c'est peut-être qu'il devienne un simple groupe d'intérêt supplémentaire qui revendique quelque chose pour son propre compte en excluant délibérément le reste du monde, en ne devenant plus qu'une simple revendication parmi tant d'autres pour satisfaire les besoins d'un groupe d'individus qui réclameraient "leur part du gâteau", leur droit à l'existence dans la reconnaissance par la loi, au lieu de permettre d'étendre la réflexion à un domaine public d'intérêt plus général sur les manières de vivre et un besoin de tolérance. En somme, il n'aurait véritablement d'avenir politique que lorsque il ne se présente pas ainsi. De la même manière que le féminisme n'est pas né des idées de Betty Friedan, mais bien des premières femmes qui ont tenté bien avant elle de le mettre en pratique dans leur vie, avec plus ou moins de succès, sans se soucier des objections qu'elles rencontraient.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Impression curieuse...

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demeter

le lundi 01 avril 2013 à 20h34

Je tombe aussi dans le paradoxe du raisonnement, je suis aussi un peu naïf, (ou bien craintif, ou arrogant, ou égocentrique, ou rêveur ou un peu en colère et surement tout cela en même temps) :
une impression c'est aussi une idée, mais c'est la confrontation entre ce que l'on perçoit par nos sens et nos représentations cognitives, c'est déjà plus convaincant et plus représentatif du réel que le raisonnement, parce que cela au moins fait partie du problème, de cette éventuelle souffrance dans l'incommunication. Cette souffrance aussi, est à partager, à transmettre, sans écorcher la dignité de soi et de l'autre.
En plus, il a plu tout le week-end....

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Discussion : Impression curieuse...

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demeter

le samedi 30 mars 2013 à 10h14

J'en remets une couche également ce matin :
La violence naît de la non-reliance.

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