Polyamour.info

Clown_Triste

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Bordeaux (France)

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Discussion : Polyamour : un ghetto sentimental ?

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Clown_Triste

le dimanche 18 octobre 2009 à 17h35

Bonjour à tous,

Il existe déjà plusieurs sujets riches qui évoquent les avantages et les difficultés que l'on peut avoir à rencontrer des gens et nouer des relations amoureuses lorsque l'on est polyamoureux.
J'y reviens toutefois pour essayer de rassembler vos idées, vos visions, vos expériences en la matière, avec l'accent sur le point suivant :

Lors d'une rencontre sentimentale, quelle importance revêt pour vous le fait qu'une personne soit polyamoureuse ?

Beaucoup témoignent ici (et j'ai moi-même connu le problème) de la difficulté de nouer une liaison amoureuse durables et enrichissante avec des personnes monogames. Souvent, cette différence de vision du domaine sentimental tue l'histoire dans l'oeuf, ou après quelques temps.
Le polyamour se transforme alors en une suite d'histoires amoureuses courtes, qui se succèdent et/ou se chevauchent un peu, ou en liaisons avec des personnes en couple par ailleurs, qui empêchent souvent d'assumer pleinement la relation, ou de partager de longues périodes ensemble.

Le polyamoureux est souvent quelqu'un qui a appris à vivre le moment présent, à ne pas se projeter et à ne pas demander d'assurance sur l'avenir (ou sur l'amour, pour citer Clémentine). Mais ces histoires qui meurent à peine esquissées ou qui finissent tôt, ces ruptures à répétitions ou ces moments "en cachette" d'une société majoritairement monogame sont exigeants, fatigants. Paradoxalement, j'ai le sentiment que nombre de polyamoureux traversent souvent des périodes de solitudes (certains le vivent mieux que d'autres).

Dans cette situation, quelle réaction avoir ?

* Faut-il baisser les bras, abandonner et "rentrer dans le rang" en optant pour une histoire moins mouvementée mais plus stable auprès d'un unique conjoint (qui changera peut-être avec le temps et/ou sera complété par une histoire adultérine secrète) ?

* Faut-il accepter d'être un "paria", revoir ses critères et renoncer à l'idée de relations avec les monogames qui nous attirent pour se satisfaire de ceux et celles que le destin aura mis sur notre route et qui voudront bien de nous et de nos convictions minoritaires ?

* Faut-il oeuvrer sans relâche à devenir quelqu'un de tellement formidable, brillant, attirant, convaincant et fascinant (liste non-exhaustive) que les monogames accepteront de remettre en cause leurs convictions pour avoir la chance de nous voir éclairer leur existence de notre éclat unique ?

* Faut-il oublier les 99% de ceux qui nous entourent pour se tourner en priorité vers la petite communauté des polyamoureux et chercher parmi eux les perles rares qui sauront et nous plaire et nous permettre de vivre une histoire en accord avec nos convictions sentimentales ?

(Évidemment, ces réactions sont schématiques, c'est pour illustrer le propos. Gardez les tomates pourries dans leurs cageots !).
Je m'interroge : le côté minoritaire de la communauté polyamoureuse ne ressemble-t-elle pas à la situation des gays autrefois (et sans doute aujourd'hui encore) ?
Et vous ?
Souffrez-vous de difficultés à trouver des partenaires vous permettant de vivre vos convictions amoureuses ? Comment faites-vous, comme le vivez-vous ?
Cela vous incite-t-il à faire du critère "est-il/elle polyamoureux(se) ?" un critère essentiel avant d'envisager une histoire ?
À quel point celui-ci prend-il de l'importance ?
Vous trouvez-vous parfois à écourter ou laisser tomber des histoires de ce fait (un peu comme certains personnes n'envisagent pas de vivre une histoire amoureuse avec quelqu'un d'une autre confession religieuse - même si je ne dis pas que la polyamour est une religion) ?
Vos commentaires, réactions et expériences m'intéressent !

C.T.

Message modifié par son auteur il y a 16 ans.

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Discussion : Comment dire sa "non exclusivité à une nouvelle personne sans la faire fuir ?

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Clown_Triste

le dimanche 18 octobre 2009 à 16h33

Vos dernières interventions nourrissent une réflexion qui mûrit dans ma cervelle depuis quelques temps.

Dans une communauté aussi minoritaire que celle des polyamoureux, et sachant que le fait d'être polyamoureux rend souvent difficile à la création de relations amoureuses durables (plus, en tout cas, que d'être fan de tango, d'une confession religieuse donnée ou gamer, me semble-t-il), quelle importance donner à ce critère ?

Je vais lancer un thread spécifique sur le sujet, pour recueillir les avis et les expériences de chacun.

@Clémentine : est-ce vraiment une facilité que de choisir de fréquenter des gens qui nous ressemblent et partagent nos valeurs, surtout nos valeurs sentimentales ?
Et cette histoire de hasard "qui fait bien les choses", j'avoue, ça me laisse sceptique. D'ailleurs, le hasard existe-t-il, hein ? (Mais là c'est un tout autre sujet)

C.T.

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Discussion : Votre relation avec ce meuble nommé télévision

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Clown_Triste

le samedi 17 octobre 2009 à 13h26

J'ai un très grand rétroprojecteur qui me sert à la diffusion de films, mais qui n'est pas connecté en tant que télévision. Toutefois, je suis de près un certain nombres de séries télévisées de qualité, américaines le plus souvent (en plus de l'incontournable "Inspecteur Derrick").

Il est certain qu'une immense majorité de foyer possède encore la télévision, mais énormément de gens que l'on croise sur le net n'en ont pas ou ne la regardent pas.

C.T.

Message modifié par son auteur il y a 16 ans.

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Discussion : Polyamour et naturisme

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Clown_Triste

le lundi 07 septembre 2009 à 01h39

A des fins statistiques, donc, je réponds à ta question :

Je ne suis pas naturiste et le naturisme ne m'attire pas (ou alors juste à en tête à tête avec l'une de mes amies intimes :-) ).

C.T.

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Discussion : Je veux en parler au monde entier !

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Clown_Triste

le dimanche 06 septembre 2009 à 12h08

@Clementine

Tu as raison bien entendu ! Il est très rare qu'on ait les réponses à ses questions, surtout celles du genre que je pose. Mais quand on voit la façon dont certains et certaines "pondent" des enfants parce qu'ils en ont égoïstement envie ou juste "pour voir" et découvrent ensuite qu'ils n'en avaient pas vraiment envie ou qu'ils ne voient pas du tout l'éducation de la même façon, je me dis qu'il peut être bon d'au moins s'interroger et rassembler des indices laissant à penser que l'enfant qui va naître aura bien deux parents impliqués et relativement en phase dans ce qu'il vont lui enseigner.
Après, le hasard reste un gros facteur X, en effet, surtout pour un projet aussi long :)

(Et sinon, tu peux toujours choisir un père pour la qualité de ses gènes, ce côté inexplicablement sexy ou sa brillante intelligence, voire la couleur de sa chemise... en espérant qu'il la lèguera à l'enfant, sa chemise).

Par ailleurs, je ne crois pas qu'Anna ait mentionné ici le fait de faire un enfant "à l'insu du plein gré" du père. Mais peut-être s'agit-il de l'une de tes réflexions du moment ?

C.T.

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Discussion : Je veux en parler au monde entier !

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Clown_Triste

le dimanche 06 septembre 2009 à 10h54

ouais...
La vie est compliquée et j'ai l'impression en vous lisant que vous la compliqué encore plus....je peux admettre le polyamour et sa philosophie....mais quand vous y mélangez des enfants qui ne peuvent encore choisir et ne peuvent que subir vos choix, j'ai des doutes

Quand je regarde autour de moi, je vois une majorité d'enfants vivant dans des foyers "recomposés", avec des beaux-pères, des belles-mères, des demi-frères, des demi-soeurs, vivant avec deux parents ou avec un seul, par alternance. Pour certains, nés peu de temps avant la séparation de leurs parents, c'est un fonctionnement naturel.
Est-ce parce que j'évolue dans un univers de polyamoureux polyégoïstes ?
Non, c'est juste le monde d'aujourd'hui (façon monogamie séquentielle et quête du bonheur dans un monde changeant, pour soi et ses enfants).
Sans doute n'ai-je pas les outils et tout le recul nécessaire pour juger, mais la plupart de ces enfants ont l'air bien dans leur peau, surtout quand ils sont bien entourés, aimés, guidés par des parents qui ont su voir au-delà de leurs différents et qui s'intéressent à leurs enfants.
Et ça, ça n 'a rien à voir avec la monogamie ou le polyamour...

@Anna : bienvenue et merci de faire partager ton enthousiasme. Comme d'autres l'ont déjà dit, je ne vois pas ce qu'il y aurait d'immoral à avoir un enfant hors du cadre de ton mariage. Par contre, la vraie question sera : l'homme avec qui tu feras cet enfant sera-t-il un bon père, que ta relation avec lui perdure ou non ? Partagez-vous une même conception de l'éducation et de la manière d'élever un enfant ?
Cet enfant sera-t-il aimé et entouré, quoi qu'il advienne ? Et es-tu prête à assumer tes choix pour lui ?

C.T.

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Discussion : La tentation de l'âme-soeur

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Clown_Triste

le mercredi 19 août 2009 à 17h00

C'est un débat intéressant que tu lances-là, Clémentine.
Je rejoins l'avis de thatLo. Encore une illustration du fait qu'au fil de la vie les choses évoluent et que ce qui nous semble absolu et immuable aujourd'hui peut ne plus l'être demain.
"Rien n'est définitif" pour reprendre les mots de Françoise. Impermanence, donc, y compris dans les convictions amoureuses.

Prudence toutefois face à cette notion "d'évidence qui t'arrive en pleine face". Prendre une décision majeure et hâtive à cause d'une telle évidence me paraît extrêmement risqué, car cette "évidence" à l'instant T est sans doute, dans le cas que tu évoques, lié à des phénomènes qui n'ont rien de conscient.
On base donc un choix conscient sur quelque chose de l'ordre de l'intangible et de l'intuitif.

Le "coup de foudre" existe, mais il ne garantit rien sur la durée, ni même le bonheur sur le moment (autre qu'induit par les hormones).
Pour se laisser tenter par "l'âme soeur" quand on est polyamoureux et prendre de suite des décisions importantes liées à ce sentiment d'évidence, il faut donc croire encore à cette idée et ne rien savoir sur le fonctionnement du sentiment amoureux, des hormones, des phéromones...
Risqué, même si ça peut conduire au bonheur, après tout.

Je crois pour ma part que nous sommes tous amenés à ressentir au fil du temps l'envie (plus ou moins puissante) de "rentrer dans le rang". Vivre en polyamoureux est souvent un combat quotidien, potentiellement épuisant, qui n'apporte pas que du bien-être. Cette liberté d'aimer est belle mais son prix peut être très élevé.
De quoi songer parfois à revenir à une relation monogame, plus simple et sereine sur bien des plans, et dans laquelle on se sent bien... Il y a peut-être aussi un peu de ça dans la tentation de (re)croire à l'âme soeur.

C.T.

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Discussion : Rencontre PA à Bordeaux

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Clown_Triste

le mercredi 19 août 2009 à 12h29

Interpelee
Comment c'était???? dites moi tout !!!!!!

She is alive! She is alive! :-D

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Discussion : Rencontre PA à Bordeaux

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Clown_Triste

le lundi 17 août 2009 à 21h48

Heu... Tu as des titres en tête ? Parce que si j'amène tous mes bouquins, je vais avoir besoin d'une valise... ;-)

C.T.

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Discussion : "Les mecs lourds" de Natacha Henry

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Clown_Triste

le mercredi 12 août 2009 à 17h53

En substance, ce livre laisse entendre que beaucoup d'études faisant état de différences fortes dans la taille et le fonctionnement des cerveaux de sexe masculin et féminins sont biaisées, soit par manque de moyen, soit par sexisme, soit par la subjectivité de l'interprétation de ceux charger de noter les résultat (si on dit à l'observateur qu'un enfant est une fille, il le trouvera plus facilement "doux et sensible" alors que si on lui affirme que le même bébé est un garçon, il le jugera plus "agité et tourné vers l'action" - je paraphrase, mais c'est l'idée).

Bref, les différences "connues" telles que la meilleure faculté de spatialisation ou de maniement des chiffres chez les hommes, tiennent plus de l'idée reçue que de l'étude scientifique rigoureuse.
Le livre a certes été écrit par une femme, mais il ne semble ni revendicatif ni exagérément féministe. Je le trouve plutôt convaincant (et depuis sa lecture, je suis un peu plus prudent sur mes déclarations sur ces sujets sensibles).

Reste que les différences biologiques entre hommes et femmes existent et que vouloir à toute force les ignorer est aussi idiot selon moi que de s'en servir pour promouvoir tel ou tel sexe.

C.T.

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Discussion : "Les mecs lourds" de Natacha Henry

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Clown_Triste

le mercredi 12 août 2009 à 16h20

Clementine
Au scanner, on voit bien qu'à stimulus égal, les zones du cerveau qui s'activent respectivement chez un homme et une femme ne sont pas les mêmes, ou ne s'activent pas de la même manière.

Sur ce sujet, je recommande le petit livre de Catherine Vidal "Hommes, femmes, avons-nous le même cerveau" qui n'a pas l'air partisan et qui "remet à leur place" certaines idées et les résultats de certaines études tendant à distinguer fortement le cerveau des hommes et des femmes.

Reste que selon moi on ne peut nier nos différences biologiques (masse musculaire, hormones et organes différents) et leur influence sur nos comportements, souvent largement occultée par notre sentiment exagéré d'être des créatures pensantes et rationnelles, agissant par choix plus que par pulsion.
Je suis d'ailleurs curieux d'entendre les arguments de voyageur, quand il dit : "et encore, je pourrais argumenter" sur ce sujet...

C.T.

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Discussion : "Les mecs lourds" de Natacha Henry

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Clown_Triste

le mercredi 12 août 2009 à 12h00

Vos commentaires m'inspirent moult réactions mais je n'ai pas vraiment le temps d'écrire une tartine...

Je me contenterai juste de pointer (encore) la dychotomie entre l'intellectuel propre à l'humain et l'émotionnel/instinctif de nos origines animales.
Ce que l'on apprécie intellectuellement et consciemment chez un homme peut très bien ne pas déclencher d'attirance. C'est le principe du garçon "bien sur le papier" mais qui ne déclenche pas "l'étincelle".

Inversement, des comportements en apparence "déplaisants" véhiculent des signaux forts à un niveau nettement moins conscients, qui peuvent déclencher l'attirance.

D'où le fait que des "bêtas" et des "bad boys" attirent souvent les filles apparemment bien sous tous rapports, alors que les "gentlemen" modernes élevés par leur maman dans le respect des femmes n'arrivent à rien.

Je crois qu'il faut chercher à explorer notre humanité sans renier notre animalité. Et que le principe d'égalité entre les sexes ne doit pas nier l'existence de différences entre hommes et femmes.

C.T.

PS : évidemment, j'imagine que le livre s'intéresse lui aux "mecs lourds" qui ne font que reproduire à l'extrême des comportements qui sont une caricature de virilité (leur agressivité cache probablement un énorme manque de confiance dans leur masculinité, si vous voulez mon avis de psycho de comptoir ;-))

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Discussion : Quels mots pour se déclarer poly ?

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Clown_Triste

le dimanche 02 août 2009 à 11h57

Les monogames, bien souvent, aiment la frustration... :-(

Certains monogames peuvent aimer la frustration, mais je doute que ce soit la majorité.
A mon avis, les monogames ont surtout peur de souffrir, et préfèrent la stabilité et le contrôle des risques plutôt que de mener une vie d'impermanence. Sans forcément partager cette opinion, on peut la comprendre, je crois.

D'autre part, je pense que pour beaucoup de gens la monogamie est une manière d'agir en adulte : on ne peut pas tout avoir, on fait un choix et on s'y tient (cette notion "d'engagement" qui ferait si peur aux hommes ;-).

Dans le regard de beaucoup, le polyamoureux est une personne qui se comporte en grand gamin : "je veux tout, en même temps, sans avoir à faire de choix."

D'ailleurs, je m'interroge souvent sur cette notion de maturité / sagesse qui voudrait que "savoir faire le deuil d'une chose que l'on désire pour le bien d'un choix que l'on a fait par le passé" soit une preuve du passage à l'âge adulte...

C.T.

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Discussion : [Musique] Chansons, poèmes, divers poly

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Clown_Triste

le mercredi 29 juillet 2009 à 15h12

bohwaz
Je connaît pas Big Love (en fait je déteste les histoires d'amour au ciné ou à la télé), mais le synopsis dis que ça parle de polygamie, pas de polyamour...

Big Love n'est pas à proprement une histoire d'amour. C'est plutôt le quotidien difficile de personnes vivant une situation sentimentale et familiale hors norme, avec le plus de discrétion possible vis-à-vis de l'extérieur (ça vous rappelle quelque chose ?).
Et, en effet, il s'agit d'une grande famille polygame (un époux, trois femmes, moult enfants).
Ce n'est pas très sirupeux et il y a plus de problèmes familiaux et sociaux que de grands moments d'amour.
Certaines thématiques sont proches de celles de polyamoureux (notamment dans la gestion du temps "intime").

C.T.

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Discussion : [Musique] Chansons, poèmes, divers poly

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Clown_Triste

le mardi 28 juillet 2009 à 18h36

Malgré des personnages souvent plus énervants qu'attachants (à mon humble avis), "Big Love" mérite effectivement notre attention.
On notera toutefois le côté très déséquilibré de ces amours plurielles, où seul le mari peut avoir plusieurs femmes (et ou les relations sexuelles sont proscrites hors du poly-mariage... un dogme religieux soutenant ce principe de polygamie).

Sinon, par rapport à ce que dit Sam, je dirais qu'aux États-Unis, il est plus courant de parler explicitement d'exclusivité ou non, c'est culturellement mieux admis qu'en France où, en schématisant, dès qu'on embrasse quelqu'un, ça y est, on est implicitement exclusif avec cette personne.
Ca n'empêche pas les imbroglios, les "je t'ai vu avec un(e) autre !", etc. mais c'est quand même beaucoup plus dans les moeurs. Il y a d'ailleurs une sorte de classement plus ou moins admis des niveau de relations : "I'm seeing someone" n'a pas la même valeur que "I have a boyfriend", par exemple.

C.T.

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Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

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Clown_Triste

le samedi 25 juillet 2009 à 20h02

@Sam : merci pour cette perspective nouvelle (en ce qui me concerne) et très intéressante sur la question. Et merci d'avoir pris soin de la résumer dans ta deuxième intervention, histoire de m'assurer que j'avais bien tout compris ;-)

@MetaZet : les amours plurielles et les relations non-exclusives sont fascinantes, surtout quand on les regarde depuis le hublot d'une relation monogame "forcée". Mais sans doute as-tu en effet tendance à les idéaliser. Il faut bien comprendre dans quoi on met les pieds et les inconvénients et risques associés.
J'espère néanmoins que ton épouse et toi aurez l'occasion de progresser ensemble sur cette voie.

@LuluTine : ce que tu évoques est "simple" mais il faut parfois se rappeler de ces choses basiques. Même si beaucoup de gens n'aiment pas généraliser, je crois qu'il faut admettre qu'hommes et femmes sont différents et qu'il est intéressant de comprendre comment l'autre sexe a tendance à agir, s'exprimer, voir les choses (même si chaque être est différent et que chez certains la proportion masculin/féminin ne correspond pas à la majorité des membres de leur sexe).

@clown.et.lapin
Oui, la problème du temps "insuffisant" dédié au couple existe aussi chez les monogames (je l'ai d'ailleurs mentionné). Toutefois, le sport, le travail, les copains, etc. ne sont pas considérés comme en rivalité directe avec le couple. Et il n'y a notamment pas de risque de reproduction. Le vécu est donc différent et c'est le genre de problème que la sagesse populaire considère comme "gérable" là où la "tromperie charnelle" ne l'est pas.
Encore une fois, je relie ceci à la jalousie, c'est-à-dire à des sentiments puissants liés à la reproduction (même si le lien n'a pas l'air direct et que chez les humains il peut prendre bien des formes). Les animaux n'agissent pas de manière "jalouse" en tant que tel, mais beaucoup de mammifères ne s'occupent pas des petits qui ne sont pas les leurs. Les lions, par exemple, sont connus pour tuer les lionceaux enfantés par d'autres mâles qu'eux après s'être emparé d'une horde. Il n'y a qu'un mâle dominant et lui seul peut engrosser les femelles. Chez les primates, plus proches de nous, on a aussi des geste d'exclusivité sexuelle (et des astuces chez certaines femelles pour distraire le mâle dominant et s'accoupler avec un autre mâle).
Encore une fois, notre nature animale nous rattrape, puisqu'elle fait partie des garants de notre survie génétique...

C.T.

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Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

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Clown_Triste

le vendredi 24 juillet 2009 à 17h07

@Clown.et.lapin
Après moult réflexion au fil du temps, je suis d'accord avec cette idée que le "couple à projet" (le projet étant souvent un enfant, mais pas forcément) doit être unique pour avoir des chances de bien fonctionner et d'être heureux.
Non, il n'est pas incompatible avec les amours plurielles... mais (pour rester dans le sujet) une personne monogame verra quand même les amours plurielles comme l'ajout d'un risque supplémentaire (en plus des aléas de la vie) pour le couple.
Pourquoi ? Parce que l'état amoureux, la passion, est bien connu pour faire faire prendre des décisions "folles" ou en tout cas drastiques. Être polyamoureux et en couple nécessite, je crois, de bien comprendre le fonctionnement du sentiment amoureux (qui n'est pas de l'amour, pour moi) afin d'être capable de rester "lucide" et de vivre ses amours sans nuire au couple et à son projet.

L'opposition émotion/raison est ancienne, elle remonte aux origines de l'humanité. En ce sens, elle est effectivement "archaïque"... mais on ne peut nier qu'elle existe toujours chez les hommes du XXIe siècle. Dans quelques milliers d'années, peut-être, si l'on n'a pas tout cassé, l'homme aura évolué pour se "débarrasser" de ces mécanismes de mammifères. Mais on en est loin...
Bien sûr, on peut éduquer les enfants pour qu'ils ne soient pas violents, pas jaloux et se réjouissent du bonheur des autres. Mais, sans éducation, leur réaction "instinctive" peut être la violence, la jalousie et l'envie de se placer au-dessus des autres pour assurer leur survie.
(Oui, je schématise, mais je crois au fond animal de l'humanité... qui peut être dépassé mais qui peut aussi être renforcé par la cruauté et l'intelligence malveillante dont l'Homme sait faire preuve).

Pourquoi la cristallisation autour du sexe : comme je l'ai dit, et comme MetaZet l'explique très bien, c'est parce qu'au départ le sexe est une fonction essentielle de la vie, voire notre seule fonction : survivre et nous reproduire.
Forcément, la civilisation humaine s'en est emparé et a créé toutes sortes de comportements, de rituels, d'interdits autour de cette activité. Mais si l'on lui confère souvent une dimension sacrée, c'est parce que pour notre corps, le sexe n'est PAS anodin, même si pour notre esprit rationnel d'individus moderne il peut s'agir d'une forme de loisir-plaisir, grâce à la contraception.
Là encore, MetaZet explique ça très bien.

@MetaZet :
Je crois tout à fait qu'il est possible d'avoir des relations satellites qui complètent la relation centrale. Mais, auprès d'une personne monogame, celles-ci apparaissent surtout comme des menaces (menace d'être remplacée par une autre, plus belle, plus brillante, plus jeune, plus fertile...).

Comme je l'ai mentionné, éviter ce qui nous fait mal est une motivation très forte chez la plupart des gens. Pour les monogames que l'idée d'une "compétition" effraie ou blesse, les relations satellites présentent à priori bien plus de négatif que de positif.
Je pense que pour certaines personnes monogames ayant eu une vie amoureuse bien remplie, avec des joies et des peines, s'engager auprès d'un polyamoureux est une manière certaine de connaître (encore) des peines. On peut comprendre qu'elles ne veuillent pas, ou en tout cas qu'elles limitent leur investissement à une relation "casual" et non à un projet de couple.

Ta dernière théorie est peut-être juste, mais tu auras, je crois, bien du mal à en convaincre ton épouse. Peut-être faudrait-il qu'elle fasse elle-même l'expérience de ce renouveau dans la libido auprès d'un autre homme, sans pour autant s'éloigner de toi, pour se faire à l'idée. Mais vu ce que tu nous dis d'elle, cela me semble fort peu probable.

Par ailleurs, trouver des personnes intéressées par un rôle de "relation satellite" est rarement simple. Beaucoup de gens donnent priorité à la création d'une "relation centrale". Hors de la communauté polyamoureuse, les relations satellites ont tendance à être de courte durée ou à se lier dans le cadre de liaisons secrètes avec des personnes en couple (adultère).
Je développerai d'ailleurs peut-être ce thème qui me travaille depuis plusieurs mois dans un autre sujet...

Bref, poly ou mono, on a tous droit à moult avantages et inconvénients. Mais pour l'heure les mono ont "l'avantage" du nombre...

C.T.

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Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

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Clown_Triste

le vendredi 24 juillet 2009 à 14h47

@MetaZet
De rien. Je suis toujours prompt à pondre des tartines sur les sujets qui me passionnent.

Je crois que la plupart des gens qui s'intéressent au polyamour sont des individus à l'esprit relativement ouvert qui évitent de villipender, ou en tout cas qui essayent de comprendre tous les points de vue avant de le faire.
Et quand on vit dans un univers largement orienté "monogamie" comme la France d'aujourd'hui, il me semble qu'il est utile de comprendre les autres, même si l'on n'adhère pas à leur vision des choses de l'amour.

Je me suis peut-être mal exprimé dans mon paragraphe sur l'amitié. Je reprends donc, plus clairement : si l'amitié est bien tolérée en complément de la relation de couple, c'est justement parce qu'elle ne se place pas sur le même niveau. Il n'y a généralement pas de compétition en terme de projets et en terme de temps entre une relation de couple et une amitié (sauf amitié très profonde et intrusive dans l'initimité du couple).

J'ai - comme toi semble-t-il - la conviction qu'il n'est pas possible de bien mener de front deux projets de couple. D'où la tendance dans l'imaginaire mais aussi dans les faits à avoir une relation "centrale" (le couple) et des relations "satellites" (ami(e)s, amant(e)s) pour lesquelles l'investissement en temps est généralement moindre et plus espacé.
Toutefois, ces relations-là sont facilement perçues, au moins émotionnellement, comme du même ordre et en compétition avec le couple, notamment si elle impliquent une certaine forme d'intimité et du sexe (donc, inconsciemment, reproduction possible et dispersion des ressources du géniteur ou de la génitrice auprès d'un autre enfant). Ce sont ces relations-là qui font peur et font trembler notre égo.

Pour ton dernier point, je ne peux qu'abonder dans ton sens : il est toujours très délicat de faire la part des choses entre l'inné et l'acquis. Toutefois, en matière de jalousie, je pense que même des gens qui détestent ce sentiment, ne l'ont pas vu glorifié comme une preuve d'amour et voudraient ne pas le ressentir peuvent le connaître (c'est mon cas, par exemple, même si je le vis bien).

C.T.

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Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

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Clown_Triste

le vendredi 24 juillet 2009 à 13h04

Ah, MetaZet... Tu te poses les mêmes questions que moi, à ce que je vois.
C'est un sujet que je creuse depuis plusieurs années maintenant (certains membres du forum se souviendront des pages et des pages de discussion sur un autre site sur le sujet de l'exclusivité sexuelle... ;-).

Quelques éléments de réponse, issus de toutes ces réflexions, lectures, partages d'avis et expériences personnelles.

Oui, le sexe fait une différence essentielle. Pourquoi ? Là, je crois que l'on peut parler de notre nature. Nous sommes des mammifères à reproduction sexué. Le sexe, c'est donc la reproduction, l'avenir de nos gènes, notre opportunité de faire vivre ceux-ci au-delà de notre brève existence. Bref, une forme d'immortalité génétique (eh ouais !). Alors, forcément, c'est important. C'est même autour de cet enjeu que tourne la vie de tous les animaux, non ?
La fait de considérer le sexe comme une activité de plaisir et sociale, sans reproduction, c'est un truc vraiment nouveau. Et quasiment réservé aux êtres humains (en tout cas au degré où nous le pratiquons).
Mais, aussi étonnant et évolué que soit notre cerveau qui nous permet toutes sortes de comportements qui nous écartent de notre nature de "simple mammifère", notre programmation de base n'a pas été effacée pour autant.
Voilà pourquoi le sexe est quelque chose de tellement puissant chez la plupart d'entre nous et voilà pourquoi il change (inconsciemment) la donne.
Voilà notamment pourquoi on tolérera généralement mieux un conjoint qui passe des heures avec ses amis (surtout si ceux-ci sont du même sexe, auquel cas la notion de compétition n'entre pas en jeu) qu'avec un(e) amant(e).

D'autre part, les relations amicales ne sont généralement pas constituées d'un projet commun réclamant une très forte implication en temps, à l'inverse de la vie de couple (qui est souvent associée à un logement commun, à un partage des ressources et à la conception et l'éducation d'enfants).
Bien sûr, il y a des exceptions, mais ces exceptions sont généralement celles qui peuvent poser problèmes ("tu passes plus de temps avec ton copain Machin qu'avec moi, ta femme").

Enfin, je crois que dans le couple monogame il y a aussi une sorte de garantie, de pacte d'entraide, de notion de "relation prioritaire" (même si on peut enrober ça sous un vocabulaire moins technique et plus romantique).
Il est généralement admis et attendu que la relation de couple est plus importante que le reste, que si un choix doit être fait, c'est celle-ci qui l'emporte.
La relation poly, elle, peut faire vaciller cet accord, surtout si rien n'est explicitement dit. Ca peut faire peur, cette idée de "quand il/elle est avec l'autre, c'est une partie de sa vie où je ne compte plus, où je n'ai plus priorité".

Enfin, et malgré tous nos désirs utopiques, nous devons admettre que les êtres humains ne sont pas de purs esprits ni des êtres profondément logiques. Il y a toujours deux versants de la chose : la partie intellectuelle et la partie émotionnelle.
Et il faut avouer que celle-ci est très puissante, même si l'on en comprend pas toujours les mécanismes.
La preuve : nombreux sont les polys intellectuellement convaincus à ressentir malgré tout de la jalousie (une émotion face à laquelle nous ne sommes pas tous égaux, en partie en fonction de notre éducation et de nos convictions mais aussi, je crois, à un niveau génétique).

Bref, parfois, il n'y a pas d'explication plus satisfaisante que : "quand je t'imagine dans les bras de quelqu'un d'autre, ça me fait horriblement mal et je ne veux/peux pas tolérer cette douleur".
Les raisonnements les plus subtils et les plus raisonnables peuvent-ils lutter contre ça ? J'en doute de plus en plus...

C.T.

Message modifié par son auteur il y a 16 ans.

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Discussion : Arguments contre le polyamour et pour la monogamie strictement exclusive ?

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Clown_Triste

le jeudi 23 juillet 2009 à 21h46

@Siestacorta : j'aime bien ta manière d'en parler et de proposer une vision "simplifiée" (c'est le cas de le dire).

C'est aussi plus simple parce que le polyamour est douloureux à vivre, fait souffrir du fait du manque, de la jalousie, de la crainte plus visible, "plus justifiée", de voir le conjoint à qui l'on tient quitter le couple pour en construire un ailleurs.
Et il est assez naturel, ou en tout cas compréhensible, je crois, que beaucoup de gens fuient la douleur, en plus de se méfier comme tu le dis bien de ce qui est "difficile" ou "complexe".

Avouons que vivre le polyamour n'est pas facile tous les jours, que ça a tendance à provoquer bien des tempêtes émotionnelles chez bien des gens, non ?
C'est apparemment une partie du prix à payer pour vivre ainsi. Et on peut comprendre que certains trouvent ce prix trop élevé (même parmi ceux et celles qui acceptent de l'envisager, sans être prisonniers d'un schéma de pensée imposé par leur culture).

C.T.

Message modifié par son auteur il y a 16 ans.

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