Polyamour.info

GeorgyPorgy

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Lyon (France)

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Discussion : Polyamour a sens unique

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GeorgyPorgy

le mercredi 02 novembre 2022 à 14h04

Hello @boksy

A lire ton histoire, ma compréhension c'est que vous avez un accord tous les deux pour entretenir une ouverture à la non-exclusivité, chacun de votre côté.

Anna de son côté en entretient une voire plusieurs, et semble s'épanouir dedans.

Pour toi, cela semble plus compliqué à concrétiser. Et, selon tes propos, cela semble provenir de la manière dont réagis Anna à cette possibilité.

Je crois que ce dont cette situation peut être le signe, c'est d'un manque de "sécurité" ressenti de sa part. Tu le ressens comme une injustice envers toi, compte tenu des efforts & de ton cheminement pour rendre possible l'existence de ses propres relations. Ton ressenti est légitime, mais peut-être que cela a plus à voir avec elle qu'avec toi...

Deux personnes peuvent fonctionner très différemment là dessus, même si / quand elles s'aiment.

Ainsi, on comprend que tu as fais beaucoup de travail pour gérer ta propre jalousie, l'exprimer de manière constructive pour votre relation. Peut-être Anna a-t-elle besoin de trouver en toi les endroits, occasions, gestes où se sentir rassurée dans votre relation. On a tous une manière différente d'exprimer son insécurité, et parfois ça peut passer par quelque chose qui peut-être perçu comme une certaine agressivité, de la colère, des accès de rage ou autre.

Peut-être que les "leviers" sur lesquels tu aurais la possibilité d'agir directement se situent à ce niveau-là?

- Par rapport à "t'es encore entrain d'écrire à tes meufs?" : on ne sait pas comment tu gères cela, et si vous avez un "accord" là dessus... Mais si ça se produit dans des occasions où tu textotes à une relation alors qu'Anna & toi êtes censés passer du temps (de qualité) ensemble... Peut-être t'accorder pour ne pas "produire" cette situation, en réservant ces temps de communication en dehors de vos interractions?

- Au delà du côté logistique du point ci-dessous, sais-tu identifier quels éléments sont déclencheurs chez elle? (ça peut être n'importe quoi, une attitude, un mot, un évènement particulier...). Apprendre à reconnaître cela, pourra peut-être t'aider à les anticiper & à contribuer à la rassurer.

- Penses-tu être capable de déterminer dans quelles occasions / endroits tu parviens à la rassurer? Est-ce que c'est quand vous passez une soirée ou concrétisez vraiment, pleinement un projet tous les deux? Est-ce que ça passe par un contact physique? N'importe quoi en fait, mais connaître cela aussi peut contribuer à mieux vivre ces phases.

Perso, dans mon couple, par rapport aux disputes qui semblent naître d'une insécurité, on a eu des discussions dans des temps calmes / apaisés, pour se mettre d'accord à l'avance sur comment on peut le gérer avant que ca s'envenime. Il s'avère que ça passe par un contact physique, sans échange verbal, se serrer dans les bras pendant un temps plus ou moins long afin (déjà) de faire baisser une tension qui de toute façon finirait par prendre le dessus à un moment ou à un autre.

C'est juste un exemple, et des pistes qui me viennent à l'esprit à la lecture de ton message.

Ca peut prendre du temps d'évoluer sur ces aspects, mais si ca bouge pas dans le temps (ou si tu agis déjà depuis longtemps sur ces dimensions aussi), il faudra s'interroger sur sa réelle volonté d'une ouverture partagée de votre couple (et pas uniquement à son "profit")

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Discussion : Perdue

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GeorgyPorgy

le vendredi 28 octobre 2022 à 15h55

Bonjour Olyve,

Je rejoins @Topper dans ce qu'il t'indique : seule toi peut faire le chemin qui te permettra de résoudre la question que tu te poses.

J'ai eu une phase plus ou moins longue où je me suis trouvé face à ce même dilemne :
- comprendre & laisser éclore en moi un amour nouveau
- tout en comprenant que j'aimais (et que j'aime) toujours ma compagne

Mon vécu est que c'est extrêmement dur à vivre, le questionnement est vertigineux quelque part. Dans le mesure où mon cheminement me faisait préciser en moi-même et envers les autres mon amour "pluriel", je prenais aussi conscience que je retrouvais face à un paradoxe : comprendre que j'aime au pluriel, vouloir vivre cette situation, mais être contraint d'admettre à mon corps défendant que la situation me "forçait" à un choix dont les termes ne me convenaient pas (rester avec ma compagne historique, et renoncer à mon nouvel amour OU choisir de vivre cette nouvelle histoire, et quitter ma compagne sans le vouloir).

Je n'ai pas "obtenu" ce que j'aurais souhaité dans l'idéal, et une tristesse reste durablement - même après 3 ans...

Cependant, ce qui dans mon cas m'a aidé, c'est de tenter de "reprendre du pouvoir" sur ce dilemne, en moi-même. Ainsi, j'ai fait les choses suivantes :

- j'ai fait mon "coming out" auprès des personnes concernées. J'ai dévoilé mes sentiments, j'ai été très clair sur ce que je ressentais pour chacune, et j'ai eu l'occasion de le re-questionner & le re-préciser en moi dans la durée.

- j'ai pris "acte" aussi de certains éléments - la nouvelle relation s'est avérée "impossible" dans un cadre poly, pour plusieurs raisons, et j'ai décidé de respecter cela.

Il y a plusieurs axes que tu peux envisager d'interroger peut-être pour te permettre de sentir que tu "sors" de l'ornière que tu nous décris:

- Continuer d'évoquer avec ton mari ton vécu, continuer à affirmer avec respect & vulnérabilité ce que tu ressens de la situation. Mon expérience est qu'une réaffirmation régulière (mais pas envahissante), à intervalles espacés dans le temps joue sur une meilleure compréhension, voire un changement de regard du partenaire s'il constate en parallèle que ton implication dans la relation demeurre

- Chercher aussi à savoir quel est le vécu de ces hommes dont tu es tombée amoureuse (si ce n'est déjà fait, et si le lien n'est pas rompu totalement...) : comment envisagent-il cela? Se projettent-ils dans la possibilité d'une relation poly ou pas du tout? Cela ne fera pas disparaitre la douleur, mais au moins apprendre qu'ils n'y sont pas favorables peut orienter ton vécu vers plus d'acceptation de la situation telle quelle est. D'autant plus que tu es tombée amoureuse de 2 hommes différents, sont-ils au courant du "tableau global" (désolé pour la formule pas très élégante...)?

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Discussion : Amalgames et stéréotypes

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GeorgyPorgy

le lundi 24 octobre 2022 à 12h22

Un autre amalgame facile, confortable j'imagine pour les "autres" auquel j'ai été confronté, aussi c'est :

La personne qui "amène" la thématique du polyamour dans un système relationnel, est celui / celle qui a la position la plus facile, la moins inconfortable.

J'ai pu ressentir cela face a une therapeuthe, dans mon couple (pas constamment, mais assez pour que ca reste), dans ma relation tierce.

Parce que tu es le "responsable" d'une situation qui interroge, qui demande de sortir de certaines cases assez claires pour tout le monde, tu n'éprouves pas autant potentiellement de malaise / souffrance / émotions désagréables. Ou en tout cas, il serait plus simple de s'en accomoder. Ca écarte un peu facilement les enjeux de care envers une relation donnée par tous.tes, la complexité des situations etc

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Discussion : Amalgames et stéréotypes

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GeorgyPorgy

le dimanche 23 octobre 2022 à 11h31

Hello @bonheur

Personnellement, un des trucs auxquels je me confronte le plus dans ce domaine (avec moi-même ainsi qu'avec les autres personnes), c'est la difficulté à se représenter d'autres formes relationnelles qui ont leur propre valeur par rapport à la représentation très forte du modèle monogame "classique" qui nous imprègne tous.tes depuis l'enfance.

Dit autrement, quand on essaie de questionner ce modèle (sans même dire de tenter une transition), on se confronte beaucoup au fait que les gens vont imaginer qu'être dans une relation poly ou non-exclu va consister à multiplier par 2 (ou plus) une relation monogame "classique" avec tout ce que ça implique (escalator relationnel).

Et ca vaut aussi pour "soi-même" je pense.

Ainsi, il y a une grande, difficilement dépassable, difficulté a imaginer d'autres possibles dans le relationnel amoureux

Ce qui conduit inévitablement à des amalgames

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Le polyamour est-il objectivement viable ?

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GeorgyPorgy

le mercredi 19 octobre 2022 à 13h43

Hello,

Je pense que tes interrogations se positionnent sur une dimension particulière (les moyens, et les modalités de faire des rencontres potentiellement multiples) qui n'est qu'une dimension possible du polyA, et encore probablement pas pour tout le monde.

Toute situation est particulière, mais mon parcours à moi, c'est avant tout d'avoir développé des sentiments pour une rencontre, jusqu'à comprendre, réaliser & admettre que j'en étais tombé amoureux en plus de l'être toujours pour ma compagne. Et ceci, en dehors de l'utilisation d'appli de rencontre, juste le hasard de la vie.

Je ne conteste pas ici la pertinence ou pas d'utiliser des applis de rencontre pour "vivre" & mettre en pratique le polyA : c'est quelque chose que je connais tout simplement pas, mais je comprends que ça puisse avoir son utilité & ses biais / défauts. Biais / défauts qui ont largement été débattus je pense dans un autre fil si je me rappelle bien :)

La manière dont je le vois, dont je le vis, c'est plutôt que c'est avant tout quelque chose d'intérieur (dans le ressenti, dans les émotions, les sentiments pluriels que l'on développe, que l'on décide d'acceuillir ou de combattre). La mise en "pratique" dans la *vraie* vie est quelque chose de différent, et sans pratiquer moi-même (par choix, par alignement avec les personnes concernées), je pense que les occasions de rencontre sont multiples si on est ouvert..

La vraie question c'est peut-être le sens "chronologique" dans lequel ca se passe?

- Est-ce qu'on fait d'abord une rencontre qui nous fait comprendre, déconstruire, accoucher qu'on se trouve être poly?

- Ou bien est-ce qu'on décide pour soi, en soi, qu'on l'est & qu'ensuite on cherche à faire des rencontres (multiples)?

En vrai, j'ai pas de réponse, mais je me situe plutôt dans la première configuration.

Juste la question du titre est un peu cheloue je pense. Se demander si le polyA est viable sous réserve que les applis de rencontre soient pas favorables aux mecs cis hétéro, je suis pas sur que ça ait un sens... si tu ressens des sentiments amoureux pour plus d'une personne, et que tu alignes ton comportement avec une certaine éthique PolyA, tu es polyamoureux.se, point barre.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Perdue

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GeorgyPorgy

le mardi 18 octobre 2022 à 17h37

Je rejoins @Siestacorta sur ce que je crois comprendre de ce qu'il dit (tu me corriges si je comprends de travers :-) ) :

-> C'est souhaitable de se tenir éloigné.e de relation(s) à qui on a clairement exprimé ses besoins, ses attentes & qu'on se rend compte que ça n'est PAS pris en compte, que la personne continue à se comporter envers nous sur un mode qui n'est pas ok ou en tout cas, qui ne montre aucune espèce de tentative d'ajustement, de prise en compte de cela.

-> Par contre, ça suppose qu'on se soit assuré & rassuré soi-même sur le fait qu'on a effectivement exprimé clairement. C'est ce que j'ai essayé d'exprimer dans ma réponse plus haut : la souffrance due au comportement est ici exprimée clairement, mais l'est-elle ou l'as-t-elle été dans la *vraie* vie?

Perso, j'ai longtemps été très très très nul niveau communication. Je m'auto-censurais, je projettais que mon ressenti, mes émotions devaient être clair.e.s pour mes relations, de manière intuitive. Elles devaient être lues en moi, sans que j'ai besoin de les exprimer. Le reliquat de la fusion amoureuse avec l'âme soeur, bien ancré profond...

Je réussis à changer là dessus avec le temps bon an mal an (et notamment grâce / à cause de la relation extérieure à mon couple que j'ai eu), mais c'est clairement pas intuitif - surtout si la-dite relation n'a pas commencée sur ces bases & qu'il faille transformer les choses, sortir des rôles pré-établis en conscience.

PS : le breadcrumbing merci pour la découverte de ce concept @Siestacorta. C'est ce que j'ai fini par ressentir à un moment donné, sans être familier du terme... Mais en prendre conscience m'a permis d'avancer intérieurement (après un long temps à essayer de dénouer des signaux contradictoires, être à l'initiative de tout geste, contact, avoir le sentiment de "mendier" un peu de lien etc dans la relation, c'est épuisant mentalement)

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Discussion : Perdue

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GeorgyPorgy

le lundi 17 octobre 2022 à 10h00

Bonjour tristesse,

A la lecture de ton message (et de ton pseudo!), il est très clair que tu souffres des modalités de cette relation. On sent que tu y places de l'importance, une certaine envie d'engagement - ce que tu ne retrouves pas dans le comportement de ce partenaire à ton égard.

Je sais que tu ne cherches pas de réponses, comme tu l'as dit, et que tu souhaites plutôt décharger ta tristesse. Mais es-tu à la recherche d'une transformation qui rende la situation moins souffrante pour toi?
Plusieurs choses interpellent dans ton message...

- Ce partenaire se définit auprès de toi comme "poly", cependant t'as t-il fait part clairement de ce qu'il met là dedans? Est-ce juste un moment de "justifier" qu'il entretiens différentes relations? (auquel cas, c'est légèrement abusif & trompeur...) A la lecture de ton message, on peut en effet se poser la question... Si tu as lu un peu ici, tu as pu te rendre que le polyA suppose une attention redoublée à ses différentes relations, une écoute & une prise en compte des positions / vécus respectifs pour s'ajuster "au mieux"...

- le corrolaire à ma première question : vous êtes vous donnés dans la relation une occasion de formuler chacun votre vision de la relation, et les intentions que vous souhaitez y mettre? Ca n'est pas évoqué dans ton message : se pourrait-il que votre relation ait commencé sur des bases particulières (légèreté, pas d'engagement sur ci ou ca, communication pas forcément importante..) et qu'elle ait changé de nature pour toi (elle devient plus importante, plus engageante émotionellement, naissance de sentiment)? Et, si oui, as-tu peu réellement exprimé cela de manière explicite?

La question est importante car il se peut aussi que vous soyez dans un noeud de communication & de transformation de la relation, si les choses ne se sont pas explicitées de part & d'autres, et de manière régulière.
Peut-être projete-t-il que la relation est okay sous cette forme, si tu n'as jamais explicitement exprimé tes difficultés?

Se pourrait-il (aussi) que tu auto-censures tes besoins dans la relation, ton vécu ou tes difficultés? (c'est la manière dont tu exprimes dans ton message qui me donne cette intuition : "je crois", "cela me bloque", "j'ai peur d'être démonstrative"...)

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Discussion : Relation poly devient amoureuse. Se quitter parce qu'on s'aime

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GeorgyPorgy

le vendredi 14 octobre 2022 à 13h01

Personnellement, je comprends tout à fait les difficultés qu'un telle situation occasionne pour l'avoir vécue, comme je l'ai dit plus haut.

J'ai passé plusieurs mois à me débattre intérieurement avec l'idée du renoncement, pour finalement y céder. Ca a été à la fois une souffrance durable, qui persiste & un soulagement - un vécu qui témoigne probablement de la complexité de ces situations.

Cependant, je pense aussi m'être "aidé" dans ce long chemin de certains éléments.

L'un d'eux a été de laisser grandir en moi une certaine lucidité / honnêteté envers moi-même et mes relations de mes sentiments. Ca rejoint un peu ce que dit @Zu.

-> J'ai abouti progressivement à une plus grande clairvoyance (en moi & aussi dans ce que j'ai communiqué aux autres) de mes besoins, de ce que je ressens (sentiments, émotions), de mes intentions.

-> J'ai aussi considéré que ce qui avait été exprimé en retour de part et d'autres était valide, légitime, et digne de confiance pour que la suite des évènements s'orientent dans un sens ou l'autre (sans que ce soit conforme à mes attentes particulières). Dans le sens où j'ai finalement pris le parti de considérer que ce qui était exprimé était clair, que ça ne laissait pas de place à mes projections / intuitions.

Ce que je veux dire, c'est que dans ce genre de situations, peut être ce qui est important est que chacun * EXPRIME * clairement sa part, ses besoins, ses intentions - en faisant fi de toutes projections, toutes interprétations / intuitions de non-dits. Pour que de l'ensemble quelque chose émerge qui soit le moins souffrant possible a minima.

On n'a très peu de détail dans ce qu'exprime Coeurbrisé, mais une interprétation possible serait qu'elle a décidé de s'effacer, du fait de sa connaissance de la souffrance de la compagne. Potentiellement sans s'être donnée l'occasion pleine & entière d'exprimer ses besoins, ses intentions quant à la relation. Ca ne veut pas dire que le faire aurait apporté un résultat différent, mais au moins, on peut supposer que ça aurait pu être le cas.

Décider d'agir vers l'éloignement, en anticipant que c'est la meilleure solution pour tout le monde, sans en avoir parlé en conscience, en se basant sur ce qui serait "le mieux à faire" ... (selon qui, selon quoi?)

Dans mon histoire à moi, ce qui a été exprimé par ma "nouvelle" amoureuse m'a conduit au renoncement de cette seconde relation, justement parce que je ne peux que me baser là-dessus pour agir, décider, avancer. Si la communication avait été différente (= j'exprime ce que je ressens vraiment envers toi, je ne veux pas que cette relation prenne fin, elle est importante pour moi, mon besoin c'est ci et ça...), alors peut être les choses auraient pu être différentes.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Relation poly devient amoureuse. Se quitter parce qu'on s'aime

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GeorgyPorgy

le lundi 10 octobre 2022 à 14h31

C'est comme tu souhaites, mon conseil serait de ne pas te braquer sur les premieres reponses que tu as eu... le forum est repli de témoignages tels que ceux que tu sembles evoquer (j'ai quelques posts à ce sujet perso)

Si tu le souhaites tu peux aussi echanger en privé directement avec des membres si c'est plus confortable pour toi.

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Discussion : Relation poly devient amoureuse. Se quitter parce qu'on s'aime

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GeorgyPorgy

le lundi 10 octobre 2022 à 13h46

Coeurbrisé
Bonjour,

Merci pour vos retours.

J'attendais plutôt des témoignages, c'est pourquoi je n'ai pas détaillé. Et comme je suis dans l'émotion, je n'ai pas forcément pesé chaque mots en me demandant comment vous alliez les interprété..Je n'ai pas précisé que j'ai beaucoup de respect et de considération pour elle et que ma première réaction quand j'ai appris qu'elle le vivait mal, était de dire qu'il fallait qu'on arrête. Et elle était au courant, elle était d'accord pour tester le polyamour. Mais elle a le droit de faire machine arrière. On ne sait pas toujours comment on va vivre les choses, dans un sens ou un autre. Bref. Laisser tomber.

@Coeurbrisé

Peut-être essaie d'expliciter un peu les axes sur lesquels tu cherches à échanger, prendre des témoignages ?

Je pense que tu peux trouver ici beaucoup de témoignages en effet sur la question - le mien comme je t'ai dit n'est pas forcément le plus pertinent sauf peut etre si tu souhaites entendre des éléments sur comment faire face au renoncement à une relation amoureuse à contre-coeur.

Beaucoup ont déjà évoqués leurs histoires dans leur propres posts, et donc tu auras peu de chances à ce qu'ils re-détaillent dans ton post leur histoire encore une fois.

Si tu poses des questions plus précises sur les éléments qui te font galérer, ca peut inciter les gens à te répondre

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Relation poly devient amoureuse. Se quitter parce qu'on s'aime

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GeorgyPorgy

le lundi 10 octobre 2022 à 12h18

Bonjour Coeurbrisé,

Je peux témoigner dans la mesure où je traverse une situation similaire depuis quelques temps, bien que différente sous certains aspects. La similitude réside principalement dans l'aboutissement, dans le fait de devoir renoncer à une situation amoureuse car dans mon histoire les débuts n'ont pas été dans le cadre d'une relation libre (mais d'un adultère) & que je ne me considérais pas comme poly à ce moment là. Mais in fine, le résultat a été le même pour moi : devoir renoncer à vivre une relation amoureuse, en dehors de mon couple - principalement du fait qu'elle créait de la souffrance chez les deux intéressées (ma compagne "historique" et ma nouvelle relation).

Je rejoins pas mal de points évoqués par @artichaut & je pense que ta focale est très axée sur ta souffrance propre, récente (?) occasionnée par la rupture. Ce qui est légitime, mais ne te permet pas d'entrevoir la complexité globale de la situation...

Mon vécu me fait dire que la question de ton post devrait être "POURQUOI devoir se quitter QUAND on s'aime?" plutôt que "Se quitter parce qu'on s'aime".

Je reste habité moi aussi par un sentiment d'absurdité depuis la rupture, mais travailler sur le pourquoi on en arrive à ce résultat, en s'extrayant de ses émotions propres pour considérer le tableau d'ensemble peut permettre d'y mettre (un peu) de sens.

Je ne pense pas qu'on se quitte QUAND on s'aime, personne n'en a envie. Mais il est possible que s'aimer ne suffise pas comme le dit @Hawkeye... Il faut plein d'autres choses & a minima "l'intersection" des volontés (comme ces schémas de math avec des ensembles) d'au moins 3 personnes dans ton cas.

Je rejoins @bonheur sur sa réaction aussi par rapport à ta phrase : "Le passage aux sentiments semble compliqué pour beaucoup de couple poly..." Au contraire, le passage possible aux sentiments est acquis dès le départ pour les poly (sans dire que ça ne peut pas créer de difficultés, en fonction des contextes).

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Difficulté de temporalité relation libre

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GeorgyPorgy

le vendredi 07 octobre 2022 à 12h09

Caoline
Je n'ai malheureusement pas le temps de participer à la discussion de fond sur laquelle j'espère pouvoir revenir la semaine prochaine mais, par rapport aux 2 derniers messages, ou voyez vous que le compagnon de Tanmei a ressenti de la jalousie ? Ce qu'elle dit c'est :

Donc que ce qui fait qu'il le prend mal c'est que ça a été fait dans son dos et 3 semaines après elle recommence, toujours sans rien lui dire et à 2 reprises alors qu'elle n'a pas spécialement apprécié et n'est pas amoureuse.
@Tanmei, n'est ce pas par peur qu'il s'autorise la même liberté, que tu n'oses pas lui dire à ce moment là et même maintenant, en plus de la trahison qu'il pourrait ressentir en apprenant ce nouveau mensonge ?

Je faisais référence à ce passage @Caoline

"Et là ça a été la crise... Mon compagnon a voulu me quitter, il ne comprenait pas pourquoi j'avais choisi cet ami, que lui aussi une amie de longue date était venue le chercher mais qu'il avait laissé la porte fermée, qu'il ne comprenait pas comment je pouvais lui faire ça à ce moment alors qu'il n'est jamais à la maison car il ne fait que travailler pour nous et pour notre futur. Je lui précise alors que je lui demande la permission avant de le faire (faux) et que rien ne changera dans notre couple car je ne suis pas amoureuse de mon ami (très vrai). Après quelques jours très tendus, j'ai réussi à le récupérer."

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Discussion : Difficulté de temporalité relation libre

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GeorgyPorgy

le vendredi 07 octobre 2022 à 09h18

Par rapport à ce que @Siestacorta remet en perspective dans la discussion, ce qui a "foiré" peut-être dans la cinématique globale de l'histoire c'est la transformation de cette vieille discussion théorique entre vous deux @Tanmei en un vécu / une exploration dans le réel pour vous 2.

Ca aurait très différent effectivement, si vous étiez d'accord a priori, des modalités pratiques de comment ça allait se passer (je t'informe que j'ai potentiellement un date avec quelqu'un, c'est okay / pas okay, de quelle manière ça doit / peut se passer, où, avec quelles limites, qu'est ce qu'on se raconte / se raconte pas etc...)

Mais c'est pas comme ça que ça s'est passé, donc difficile de revenir dessus Tanmei.
Ce que tu n'évoques pas je pense dans toute ton explication, c'est si * effectivement * vous aviez discuté de ces modalités précisemment dans vos discussions théoriques? A te lire, j'ai le sentiment que non, mais peut-être que tu me contradiras?

Si effectivement, vous n'en aviez pas parlé... Alors je trouve que c'est difficile de t'auto-flageler là dessus. Ca a foiré car tout ça s'est joué sur du non dit, de l'intuition, comme souvent dans le cadre de mono où on pré-suppose que l'autre lit en nous parfaitement (= tu as eu l'impression que tu pouvais t'autoriser à explorer sur la base de ce que tu comprenais de vos discussions, etc.). Dans ce contexte, est-ce que quelqu'un est vraiment responsable de cela? Ou n'est-ce pas plutôt une co-responsabilité?

Le noeud avec lequel tu te débats je comprends que c'est ce sentiment de culpabilité.... C'est super humain, et pour le résoudre je ne suis pas sur que dévoiler la vérité "après coup" soit de nature à le résoudre...

Plutôt tu pourrais essayer d'utiliser les éléments qui pourraient être des leviers pour la faire diminuer dans ton vécu - sans viser à la faire totalement disparaitre :

- vous étiez semble-t-il tous les deux relativement ok pour une certaine ouverture (même si à des temporalités différentes)

- te raccrocher aux aspects positifs de l'expérience : tu as surement exploré des aspects nouveaux, tu t'es exposée dans le réel à quelque chose qui était jusque là théorique, tu as confirmé / infirmé des désirs - tout ça t'a certainement fait évoluer positivement d'une certaine manière

- tu as exercé ton autonomie (je trouve que ça ressort beaucoup en miroir dans les réactions que tu décris de ton compagnon, qui sont certes la marque de la jalousie mais qui sont au delà révélatrices : il semble avoir initié la discussion, tu t'es accomodée progressivement à l'idée de non-exclu & a souhaité explorer, il te reproche de l'avoir fait à un moment innopportun pour lui (le contraire existe-t-il vraiment?) et selon des modalités qui de toutes façons n'ont pas été explicitées...)

"Mon compagnon voulait quelque chose de beau pour une relation libre, que ça se construise à deux, sauf que de mon côté je n'ai pas réussi à lui parler des différentes étapes que j'ai passé car j'ai eu peur de le perdre à chaque fois, et je me suis perdue dans mes mensonges..."

=> Est-ce qu'il n'idéalise pas un peu (trop?) la manière dont ça peut se passer, dont ça aurait pu se passer? Sa vision individuelle permet-elle réellement ton autonomie ou bien est-ce qu'il n'y a pas une tentative a minima d'influence voire de contrôle là dessus?

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : Difficulté de temporalité relation libre

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GeorgyPorgy

le jeudi 06 octobre 2022 à 11h30

Je me dit que je suis d'accord avec tous les points de vue exprimés ici, et ça me "conforte" dans la vision que j'ai développée ces dernières années - à savoir que ce qui se joue dans par un concept couvert par un simple mot (mensonge, dans le cadre d'une relation amoureuse) est d'une infinie * complexité * . De la même manière qu'on s'interroge sur la multiplicité de concepts, expériences couvert.e.s par le simple mot "amour" en français, on pourrait je pense faire de même avec le mot "mensonge".

1/ D'un côté, je suis partisan dans l'absolu d'une communication sincère & authentique de ce qui est vécu; j'aime à croire à la possibilité que je sois capable de formuler à l'être que j'aime ce que je ressens naître en moi, suffisamment à l'avance pour ne pas tomber dans le mensonge. Et vice versa.

2/ D'un autre côté, j'anticipe (par la connaissance profonde de ma relation, par des intuitions liées à des expériences passées de cette histoire) que la relation, la dynamique qui s'y jouent ne vont pas me laisser l'opportunité d'embrasser une nouvelle situation, une rencontre, un désir qui ne cadre pas ou pourrait être perçu comme une menace

Ainsi, je m'interroge beaucoup sur la pertinence & la validité de devoir partager certains éléments de mon expérience de vie purement individuelle, y compris avec la personne qui partage ma vie ou avec qui j'entretiens un engagement. Même si je l'ai finalement fait dans la réalité de mon histoire à un certain moment (...de "vérité" :)).

La frontière avec la manipulation est très poreuse j'en conviens, et je ne l'ai pas vécu comme de la manipulation perso. Je pense que ça dépend beaucoup du contexte, et de l'intention / des mobiles / de la construction de la personne concernée.

Ce qui se joue là dedans réside beaucoup dans la différence entre l'authentique & la transparence.

-> En effet, est-ce que cette impératif qu'on se donne de dire la "vérité" à tout prix à une personne avec qui on serait en relation n'entame pas mon individualité, mon autonomie, l'expérience de vie qui m'est totalement propre & qui ne concerne que moi?

-> Dans quelle mesure ai-je le pouvoir, l'autonomie de m'ouvrir à une expérience de vie qui se présente à mon chemin - sans devoir composer avec le contrôle, l'influence d'une personne qui ne vis pas ce que je vis en substance ?

-> Est-ce que j'ai *vraiment* les moyens de faire entendre à l'autre "ma" vérité (dans ce qu'elle contient de complexité, de nuances, d'émotions, de sensibilité individuelle...)?

-> Est-ce que l'impératif de connaissance, de divulgation de l'entiereté de mon vécu par l'autre n'est pas un reliquat d'héritage du fonctionnement mono-fusionnel-on partage tout dont on essaie ici de se débarasser (un peu?)

-> Quid des dynamiques (inconscientes?) de contrôle qui peuvent s'exercer entre 2 individus en relation? Sont-elles vraiment légitimes? Ai-je la capacité de les éviter, en les anticipant & en considérant en conscience qu'ils n'ont pas à influencer mes désirs propres?

J'ai pas d'opinion arrêtée en vrai sur le sujet, juste une certaine expérience de cette situation que j'ai vécue comme très complexe à articuler pour moi-même & dans le cadre de mes relations. En mentant (par omission), je me suis senti très coupable. Mais à la fois, j'ai vécu des évènements que j'avais envie d'explorer pour moi-même, et ça a indéniablement apporté de la satisfaction (aussi). C'est une expérience de vie imprégnée de nuances & de complexité, à mille lieux de quelque chose que je perçois comme un jugement un peu trop simplificateur, moral qui consisterait à positionner le "mensonge" dans le mal, et dire la "vérité toute la vérité" dans le bien.

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Discussion : Je ne sais plus comment faire

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GeorgyPorgy

le mercredi 05 octobre 2022 à 07h07

Bonjour @LeLamaDoux

Compte tenu de ce que tu décris de son comportement, et de ce qu'on comprend de la chronologie, elle est très certainement en pleine NRE...

C'est pas évident à détecter soi-même, quand c'est a fortiori la première fois qu'on y est confronté.e...

Elle est surement à la fois:
- happée par la nouvelle relation (ce qui lui fait du bien là dedans, ce qu'elle y expérimente de nouveau et de stimulant)
- effrayée par la perspective que cette relation s'éteigne (par les limites que vous vous fixez, par la contrainte que ca peut exercer sur son sentiment de pleine autonomie...)
- biaisée par le sentiment de relative stabilité / sécurité de votre relation historique, même inconsiciemment

(Ca aide a comprendre, objectiver son comportement dans ce contexte. Mais pas à résoudre...)

ce serait plutôt à elle de faire ce travail de prise de recul là dessus, sur ces dimensions qui influencent son fonctionnement envers toi. Agir sur l'un ou tous ces axes pour rendre la situation plus vivable et sereine pour toi.

Le levier sur lequel tu peux agir directement c'est peut etre plus le 3eme point, pour via de la communication bienveillante mais claire, lui faire comprendre que tu ne seras pas "capable" de porter seule cette souffrance & qu'elle doit en prendre la responsabilité. Bien que tu dises vouloir faire perdurer la relation, elle doit aussi conscientiser que pour toi ce n'est pas a n'importe quel prix et que ce sentiment de "toi tu m'aimes déjà, tu seras toujours là" ne sera pas probablement pas vrai pour toujours si elle n'ajuste pas...

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Discussion : La playlist du parfait petit poly

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GeorgyPorgy

le mardi 04 octobre 2022 à 15h39

J'avais initialement créé un fil pour poster cette chanson de Barbara, avant de me faire rappeler à l'ordre par les modérateurs qui m'ont indiqué l'existence de ce fil dédié. Je corrige donc en la postant au bon endroit :)

Pour moi, elle cadre (plutôt?) avec beaucoup d'aspects des expériences racontées ici. La relation atypique ("pas au bout d'une ligne droite"), la lenteur nécessaire, la distance, l'absence, les décalages d'attentes & de possibles respectifs, la survivance de l'espoir malgré tout.

Le texte est magnifique (comme toujours!) chez Barbara.

https://youtu.be/-EkV6QQBw4s

Je ne t'attends pas au bout d'une ligne droite:
tu sais, il faudra faire encore des détours
et voir passer des jours et des jours,
mais sans que rien ne vienne éteindre notre hâte.

Il pleut chez moi, chez toi le soleil est de plomb.
Quand pourrons-nous enfin marier nos saisons ?
Quand pourrons-nous rentrer ensemble à la maison ?

Tes habits porteront des traces de poussière
et le parfum fané des amours passagères
qui t'ont rendu parfois l'absence plus légère.

Oh, moi, mon cher amour, bien sûr j'ai eu des hommes
qui m'ont rendu la vie un peu moins monotone,
et m'aident à supporter l'hiver après l'automne.

On ne s'attend pas au bout d'une ligne droite:
tu sais, il faudra faire encore des détours
et voir passer des jours et des jours,
mais sans que rien ne vienne éteindre notre hâte.

Nous nous raconterons nos triomphes et nos fêtes.
Mais comment s'avouer nos superbes défaites,
nos doutes répétés, nos angoisses secrètes?

Un jour, tu seras au bout de mes voyages,
un jour, tu viendras malgré tous les détours.
Nous dormirons ensemble et nous ferons l'amour
dans un monde réinventé à notre image

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Discussion : Comment accepter le polyamour

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GeorgyPorgy

le mardi 04 octobre 2022 à 12h11

Je suis super interessé pour un échange autour de ta proposition @jack Haddy.

Peut-être ouvrir un nouveau fil pour ne pas "parasiter" le post initial de Lily6?

Et je rejoins @Ayna sur l'antériorité du "pourquoi?" par rapport au "comment?"

-> S'interroger sur les raisons profondes de pourquoi on voudrait / ne voudrait pas accepter le PA est beaucoup plus "fondateur", plus structurant et plus sain que d'essayer de passer direct au pratique, aux modalités de mises en oeuvre qui apporteront à coup sur des besoins d'ajustements (a minima) ou des difficultés / crises (au pire)

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Discussion : D'amour à amitié - Recadrage d'une relation

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GeorgyPorgy

le vendredi 30 septembre 2022 à 09h51

Caoline
Mais c’est différent de le choisir moi-même pour respecter un.e amour qui souffre, si aucune solution n'est trouvée, que ce que la personne qui souffre le décide pour moi. J'avais lancé un sujet à ce propos, si je le retrouve rapidement, j'éditerai ce message pour ajouter le lien.

Hello @Caoline
Est-ce que tu pourrais développer un peu ce point stp ? (où renvoyer vers le fil que tu cites si c'est développé là- bas :) )
Ca touche du doigt quelque chose qui résonne avec mon vécu...
Est-ce que "la personne qui souffre" dans ton propos est : ton compagnon "historique"? ou un.e autre amoureux.se?

Merci d'avance :)

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Discussion : D'amour à amitié - Recadrage d'une relation

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GeorgyPorgy

le mercredi 28 septembre 2022 à 15h24

@Mashkwa

Je te souhaite, et vous souhaite à tous les 3, de parvenir à trouver la voie vers une situation qui convienne à tous.

Le petit "conseil" que je m'autoriserais simplement ici, en tout bienveillance, et pour toi de garder le souci d'une certaine lucidité / honnêteté envers toi-même, dans ce que tu recherches à vivre *en vrai* dans cette relation.

Je me l'autorise, car tes mots me rappellent certaines postures / pensées que j'ai pu entretenir pendant longtemps vis-à-vis de ma relation à G. Et me maintenir là-dedans, dans cette illusion était précisemment ce qui me maintenait dans ces effets de boucle que j'évoquais. J'étais dans une limérence, qui me maintenait dans l'immobilisme.

Aussi, un point que j'aurais pu ajouter à ma précédente liste & qui me revient est le suivant :

Compte tenu de la persistance de mes espoirs vers un certain idéal, la transformation de la relation d'une situation d'amour romantique vers une amitié platonique a fait grandir considérablement mon sentiment d'insécurité dans la relation en question.

C'est complexe à décrire, mais en vrai

-> accepter un lien platonique (le "mieux que rien", "cette personne est importante dans ma vie donc je veux lui conserver une place malgré le fait qu'un amour romantique soit impossible") me donnait l'illusion de la perdurance de notre histoire entamée dans un autre contexte. Je ne perds pas cette personne, elle reste dans ma vie.

-> en même temps, j'ai progressivement réalisé que cette situation me créait un GRAND sentiment d'insécurité émotionnelle (contrairement à ma relation avec ma compagne où je me sentais beaucoup plus sécure). Car la nature même du lien platonique n'était pas en mesure de me donner les éléments à même de sécuriser... C'est probablement propre au comportement individuel de la personne en face, mais au final, en plus d'être un moteur de frustration, c'était aussi un moteur à insécurités.

Ca renvoie à la clairvoyance vis-à-vis de l'histoire que j'avais *envie* de vivre avec G (la boucle est bouclée) : une histoire d'amour, avec un certain engagement émotionnel & physique. Vivre l'histoire sous une autre modalité relationnelle (=amicale, ou de simple collègue de travail se croisant occasionnellement) ne correspondait pas à mes attentes, et était de nature à me mettre comme j'ai dit en situation d'insécurité.

J'étais en couple, et d'aucuns considéreront que ce contexte aurait du faire en sorte que je devais en quelque sorte me sentir en sécurité. En gros, c'est "plus simple pour moi", car j'ai déjà une situation de couple établie, une stabilité garantie. (C'est d'ailleurs ce que je soupconne G d'avoir pensé bien souvent dans notre histoire, elle, étant seule).

Mais c'est pas du tout le cas. Les difficultés liés à l'attachement ne se raccrochent pas à l'individu (= je suis plutôt attachement sécure dans l'absolu par ex, ou le contraire, de la même manière dans toutes mes relations) mais se déclinent différemment dans chacune des relations, en fonction même de la nature de celle-ci (sécure dans l'une, insécure dans l'autre...).

De fait, et c'est super contradictoire je l'accorde, j'étais en recherche des signes, des actes, des messages (explicites ou pas) qui auraient pu me rassurer sur ma vision de notre connexion particulière, pour rassurer mon attachement insécure dans cette relation. Alors même que c'était impossible.

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Discussion : D'amour à amitié - Recadrage d'une relation

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GeorgyPorgy

le mardi 27 septembre 2022 à 17h13

Hello @Mashkwa

J'ai suivi de loin, sans trop intervenir, les deux autres fils te concernant.
Je me permets d'intervenir plus en détail ici car tu sembles à la recherche d'éléments issus d'expériences & pour le coup, la mienne cadre pas mal avec :)

Pour faire court (juste pour situer mon contexte, qui est assez proche du tiens), je suis en couple relativement heureux depuis 20 ans, 2 jeunes enfants. J'ai eu une histoire il y a environ 3 ans qui m'a fait vivre une situation similaire, même si toutes les histoires sont différentes. Cette seule histoire a eu l'effet extrêmement puissant de m'interroger sur l'amour, l'exclusivité, mes désirs, les constructions etc. J'ai finalement intégré cette possibilité d'être en amour avec plus d'une personne. Cependant ma relation a pris fin.

Pour répondre à tes interrogations précises sur ce nouveau fil, je me suis longtemps posé la même question.

Il y a eu une volonté forte de ma part de faire perdurer un lien (quelconque, à inventer?) avec cette personne dont j'étais tombé amoureux G. Mais j'ai finalement, on a finalement je crois, abouti à la conclusion que ça n'était pas possible. Je ne dis pas que c'est impossible dans l'absolu - simplement dans mon contexte, avec les protagonistes impliqués, et leur vécu respectif, cela s'est avéré impossible.

(Tu sembles avoir vécu une situation à l'issue positive avec Z, donc ça devrait te rassurer sur ta capacité à transformer la relation?)

D'abord, je peux parler de moi (car c'est la composante que je connais / maîtrise le plus). Dans cette période où la liaison était finie, mais où j'avais la volonté de poursuivre un lien même platonique, je me suis heurté à plusieurs difficultés. Les reconnaître m'a demandé du temps et de l'énergie, car ça supposait aussi d'être parfaitement honnête envers moi-même...

1. La frustration : mon désir était de vivre la relation "entièrement", en pleine automonie émotionnelle, de pouvoir entretenir une sexualité, une sensualité. Devoir me contenter d'un "c'est mieux que rien", n'a fait que contribuer à nourrir une frustration & des espoirs douleureux. Au final, j'avais des attentes particulières vis-à-vis de la relation, et la réalité ne permettait pas de les voir s'accomplir. L'accepter a été long, mais probablement salutaire pour moi. Le champ des "possibles" ne correspondait pas à mes attentes.

2. La culpabilité : entretenir un lien par ma seule volonté, source d'endroits souffrants pour cette personne dont je suis tombé amoureux & également pour ma compagne a généré beaucoup de culpabilité en moi. A un moment, je me suis vu "forcer" les choses. Je pense que j'avais une trop grande confiance en "nous tous" pour trouver les moyens de transformer une situation souffrante en quelque chose de plus apaisé. Je pense que c'était très entretenu par mon désir, mes projections, mes attentes personnelles. Je l'ai déjà expliqué sur d'autres fils, mais globalement à un moment donné, j'ai fini par devenir beaucoup plus sensible à l'altérité de part & d'autres. Je suis parvenu à une écoute plus fine du vécu des autres, et j'ai décidé d'accepter le renoncement.

3. L'entretien d'effets de boucle (néfastes, épuisantes) : me maintenir dans la tentative de quelque chose qui semblait-il ne fonctionnait pas (pour plein de raisons valides) m'a donné le sentiment d'être bloqué dans une situation de boucle, d'impasse... Je sais pas trop comment dire cela. Mais à compter du moment où j'ai compris que le positionnement des autres était affirmé, et ne se transformerait pas pour se conformer à mes propres attentes, j'ai abouti à la conclusion que pour mon bien être & celui des autres, je pouvais (devais?) agir. Et agir ça a consisté à renoncer à la relation, assez basiquement.

C'est beaucoup plus compliqué pour moi de parler pour le vécu des autres (ma compagne et/ou mon amoureuse G).

Avec mon amoureuse, j'ai le sentiment qu'on n'est jamais parvenu à atteindre un niveau de communication authentique & profond. Ca reste un sentiment, mais je me traine cette intuition depuis. Au mieux, et c'est à ça que je me raccroche pour "avancer", on est parvenu à une précision des intentions respectives vis-à-vis de la relation. Mais je garde un fort sentiment d'inachevé dans ce domaine, l'impression que tout n'a pas été dit (en s'affranchissant des structures relationnelles possibles, en se concentrant sur nos désirs et nos émotions pour le lien entre nous). Comme si une approche "pragmatique" avait été choisie , mais en refusant peut-être d'envisager d'autres possibles (pour des raisons valides de sa part). Mais clarifier qu'on était assurément en décalage par rapport au PA, ça m'a aidé à avancer. L'histoire avec G m'a amené à embrasser le PA & son éthique d'un point de vue intellectuel assez "total". Pour elle, ça n'était pas la cas, elle projetait quelque chose d'autre avec moi & quelque part, elle a été honnête avec elle-même et avec moi là dessus. J'espèrais que tout ça tourne différemment, qu'on se rapproche dans une compréhension mutuelle, et dans la volonté de maintenir notre relation, mais ça n'a pas fonctionné. Aussi parce qu'elle n'avait pas fait un chemin que moi j'ai entrepris, que ça nécessitait un mouvement, un agir de sa part qu'elle a décidé de ne pas effectuer.

Avec ma compagne, depuis quelque temps, on est parvenu à une niveau de communication beaucoup plus serein, authentique que pendant la phase où j'essayais de maintenir un lien avec G. Et j'ai l'intuition qu'on avance beaucoup plus pleinement dans une certaine déconstruction / reconstruction du coup. Ca fait du bien.

Je pense qu'au total, la question que tu dois parvenir à te poser & à résoudre c'est vraiment : est-ce que tu penses vraiment que l'entretien d'une amitié platonique sera source de satisfaction pour toi? Est-ce que tu arrives à te représenter la relation sous cette forme? Est-ce que c'est vraiment l'histoire que tu as envie de vivre avec C? De la même manière, C doit pouvoir répondre en honnêteté pour elle-même, toi & ta compagne à ces questions...

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